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ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ
1. Participe passé employé seul
1.1. En général, le participe passé employé seul s’accorde en genre et en nombre avec le
nom ou le pronom auquel il se rapporte, comme un adjectif épithète ou attribut.
Exemples Justifications
Il a la jambe cassée.
« Cassée » est employé comme adjectif
épithète de jambe et s’accorde avec ce nom.
Samia me semble rajeunie depuis cet heureux
événement.
Tes amis, je les trouve fatigués.
Ici, les participes passés sont attributs (du
sujet ou du complément d’objet direct).
« Rajeunie » est attribut du sujet « Samia » et
s’accorde avec ce nom ; « fatigués » est
employé comme attribut du pronom COD « les »
(qui représente « tes amis ») et s’accorde avec
ce pronom.
1.2. Certains participes passés sont invariables quand ils sont placés devant un nom (ou un
pronom) qui est leur complément.
Attendu
Attendu les horreurs qu’il a commises, la Cour
le condamnera sans doute à la peine maximale.
Compris
Non compris
Y compris
La compagnie finance tout, y compris la
sécurité de ses clients.
Excepté
Tout le monde partira à la mer, excepté
Solange et Jean-Marc, qui n’ont pas été sages.
Reçu
Reçu la somme de vingt euros.
Vu
Vu les excellents résultats de vos examens,
nous vous conseillons d’entreprendre des
études supérieures.
Mais certains de ces participes placés après le nom auquel ils se rapportent sont
variables.
Compris
Non compris
Y compris
Le repas coûte 200 euros, boissons comprises.
Excepté
Tout le monde pourra venir, les enfants
exceptés.
1.3. Cas des participes formés avec « ci- » (« ci-joint », « ci-inclus », « ci-annexé », etc.).
Exemples Justifications
Ci-inclus la copie du Moniteur du 8 août 1973.
En tête de phrase, ils sont invariables.
Veuillez trouver ci-joint copie de votre
contrat.
Dans la phrase, ils sont invariables devant un
nom sans article.
Veuillez trouver ci-annexé(e) la copie de votre
contrat.
Dans la phrase, devant un nom avec article,
l’accord est facultatif.
N’oubliez pas de lire attentivement la note ci-jointe.
Après le nom, ces participes sont variables.
1.4. Cas de « mis à part » et de « fini ».
Exemples Justifications
Mis(e) à part celle-ci, toutes les critiques que
tu as reçues étaient positives.
L’accord avec le nom (ou le pronom) est
facultatif.
Fini(e) la belle vie !
1.5. Cas de « passé »
Exemples Justifications
Passé 22 heures, toute sortie est interdite.
Passé cette limite, votre ticket n’est plus
valable.
Le participe passé reste invariable. (TRUC :
Vous pouvez le remplacer par une préposition
comme « au-delà », « après », etc.).
2. Participe passé employé avec « être »
2.1 En général, le participe employé avec l’auxiliaire « être » s’accorde en genre et en nombre
avec le sujet du verbe.
Exemples : Ils sont partis hier en voyage de noces. L’amie de votre mère est arrivée.
2.2. Cas de « étant donné ».
Exemples Justifications
Vous devez prendre un passeport, étant donné que vous partez en Tchéquie.
« Étant donné que » est toujours invariable.
Étant donné(es) les circonstances, je ne puis
vous octroyer de congés cette année.
Pour « étant donné » en tête de phrase,
l’accord est toléré.
Les consignes étant données, nous avons pu
commencer l’interrogation.
Après le nom, l’accord de « étant donné » se
fait normalement.
3. Participe passé employé avec « avoir »
3.1. En général, pour savoir comment accorder un participe passé employé avec « avoir », il
faut :
chercher le complément d’objet direct ;
déterminer sa position par rapport à l’auxiliaire.
Exemples Justifications
Les soldats ont gravement désobéi.
Il n’y a pas de COD, donc le participe reste
invariable.
Nous avons entendu de beaux concerts.
Le COD est après l’auxiliaire « avoir ». Le
participe reste invariable.
Ces discours, je les ai écrits sans difficulté.
J’ai perdu toutes les lettres que mon ami m’a
envoyées.
Quelles villes avez-vous visitées ?
Combien de châteaux avez-vous visités ?
Le participe passé s’accorde en genre et en
nombre avec le COD quand ce complément
précède l’auxiliaire « avoir ».
Ici, « les » (pronom personnel COD)
représentant « les discours » ; « que » (pronom
relatif COD) représentant « les lettres » ;
« quelles villes » et « combien de châteaux »
(sous forme d’interrogatifs).
3.2. Si le participe passé est suivi d’un verbe à l’infinitif, il faut voir si le COD fait l’action
de l’infinitif.
Exemples Justifications
Les enfants que j’ai entendus crier dans le
jardin.
Ici, le COD (« que », mis pour « les enfants »)
fait l’action. Il est sujet de l’infinitif : on peut
dire que ce sont les enfants qui crient. Donc le
participe passé s’accorde.
Mes invités n’arrivaient pas : je les ai envoyé
chercher.
Ici, le COD (« les », mis pour « les invités ») ne
fait pas l’action. Il n’est pas sujet de
l’infinitif : ce ne sont pas les invités qui
cherchent. Donc le participe passé reste
invariable.
3.3. Cas du COD est le pronom élidé « l’ ».
Exemples Justifications
Cette femme, je ne l’ai jamais revue.
Le participe passé s’accorde puisque le pronom
« l’ », représentant le mot « femme », est le
COD placé devant le participe passé.
Ils ont mené les opérations comme je l’avais
prévu.
Le participe passé reste invariable car le
pronom « l’ » remplace en fait une proposition :
« comme j’avais prévu qu’ils les mèneraient ».
3.4. Cas du « en ».
Exemples Justifications
De la soupe à l’oignon ? Je n’en ai jamais goûté.
Quand « en » est COD, le participe reste en
général invariable.
Ce sont mes ennemis : je n’oublierai pas les
affronts que j’en ai reçus.
Le participe s’accorde car son COD n’est pas
« en » mais un autre mot (ici, « les affronts »).
3.5. Quelques cas particuliers invariables.
Exemples Justifications
Nous avons été très surprises.
Les tableaux de Van Gogh, ils n’ont pas pu les
voir puisque le musée était fermé.
Les participes passés de l’auxiliaire « être »
(« été ») et du verbe « pouvoir » (« pu ») sont
toujours invariables.
Tu mangeras la tarte que je t’ai fait faire.
Vous les avez laissé partir.
« Fait » et « laissé » suivis d’un infinitif sont
invariables.
Si tu avais vu l’état des routes qu’il nous a fallu
emprunter, tu comprendrais notre retard.
À cause des intempéries qu’il y a eu, les
récoltes ont été compromises.
Le participe passé des verbes impersonnels
(« il faut », « il y a », « il neige », « il pleut »,
« il fait chaud / froid », etc.) est invariable.
3.6. Attention en ce qui concerne les participes passés de certains verbes intransitifs.
Exemples Justifications
Les cent mètres que j’ai couru m’ont épuisé.
Grâce à son régime, les cent vingt kilos qu’il a
pesé sont de l’histoire ancienne.
Ici, les participes passés se rapportent à un
complément adverbial. Dans ce cas, les verbes
« courir » et « peser » sont intransitifs, donc
ils restent invariables.
On imagine mal les dangers qu’ils ont courus.
Les fruits, je les ai pesés et achetés.
Ici, les participes se rapportent à un COD.
Dans ce cas, les verbes « courir » et « peser »
sont transitifs, donc ils sont variables.
Liste des principaux verbes qui peuvent être intransitifs :
courir
coûter
dormir
mesurer
peser
régner
valoir
vivre
TRUC : Si vous hésitez au sujet d’un de ces verbes, essayez de savoir si la phrase répond aux
questions « quoi ? » ou « combien ? »
Exemple 1 : Les efforts que ce travail m’a (coûter).
« Ce travail m’a coûté quoi ? »
« des efforts »
Vous avez affaire à un COD placé devant, donc à un verbe transitif.
Vous accordez, comme dans la règle générale : « Les efforts que ce travail m’a coûtés. »
Exemple 2 : Les vingt minutes que j’ai (marcher).
« J’ai marché combien de temps ? »
« vingt minutes »
Vous avez affaire à un complément de temps, donc à un verbe intransitif.
Vous n’accordez pas : « Les vingt minutes que j’ai marché. »
3.7. « Cru », « dit », « dû », « pensé », « permis », « su », « voulu »
Exemples Justifications
Les phrases qu’il m’a dites étaient cruelles.
Cette femme est une menteuse. Je ne l’ai
jamais crue.
Ici, le participe s’accorde normalement avec le
COD qui précède.
Elle est moins menteuse que je ne l’aurais cru.
J’ai fait toutes les recherches qu’on m’avait
permis.
Ici, le participe reste invariable car on peut
sous-entendre après lui un infinitif ou une
proposition complète :
Elle est moins menteuse que je ne l’aurais cru
(qu’elle était menteuse).
J’ai fait toutes les recherches qu’on m’avait
permis (de faire).
4. Participe passé des verbes pronominaux
Pour savoir si le participe passé d’un verbe pronominal s’accorde ou non, il faut raisonner
comme s’il était construit avec l’auxiliaire « avoir ». Il faut donc :
chercher le COD ;
déterminer sa position par rapport à l’auxiliaire.
4.1. Pour les participes passés des verbes pronominaux avec COD, les principes d’accord sont
les mêmes qu’en règle générale avec « avoir » :
Exemples Justifications
Elles se sont baignées dans la rivière.
Ils se sont détestés depuis ces événements.
Vous vous êtes battus dans la cour.
Le COD est le pronom « se » et est placé
devant l’auxiliaire. On pourrait dire : « Qui
ont-elles baigné dans la rivière ? Elles-
mêmes. » Vous accordez donc le participe
passé.
Cette voiture, il se l’est offerte avec mon
argent !
Annie ? Vous nous l’avez présentée hier.
Le COD de « offerte » est le pronom « l’ » et
il est placé devant l’auxiliaire. Vous accordez.
Ils se sont accordé quelques jours de repos.
Vous vous êtes disputé cette fonction dans l’entreprise.
Dans ces phrases, le COD est placé derrière
l’auxiliaire. Il n’y a donc pas d’accord.
Vous vous en êtes donné à cœur joie, dirait-on !
Quand le COD est « en », le participe est
invariable.
4.2. Si le COD est un infinitif, vous doevez raisonner comme pour l’emploi avec « avoir ».
Exemples Justifications
Pris sur le fait, les jeunes chapardeurs se sont
sentis pâlir.
Si c’est le sujet qui fait l’action de l’infinitif, le
participe passé s’accorde (ici, ce sont bien les
chapardeurs qui pâlissent).
Elle s’est senti mordre par un animal.
Si ce n’est pas le sujet qui fait l’action de
l’infinitif, il n’y a pas d’accord (ici, c’est l’animal
qui mord).
4.3. Pour les participes passés des pronominaux sans COD, analysez la fonction du pronom.
Exemples Justifications
Elles se sont longuement parlé.
Ces jeunes gens se sont plu dès le premier jour.
Le pronom personnel est ici COI (On pourrait
poser la question « À qui ont-ils plu ? », et
répondre « à eux-mêmes »). Il n’y a donc pas
d’accord.
Ils se sont évadés.
Nous nous sommes tus sur cette affaire.
Ils ne se sont plus manifestés
Pour certains verbes, le pronom personnel
réfléchi ne peut être analysé comme un COD
ou un COI. Dans ce cas, vous accordez avec le
sujet.
Nous nous sommes plu à leur raconter des
histoires.
Elles se sont complu dans leur misère.
Les participes des verbes « se (dé)plaire » et
« se complaire » sont toujours invariables.