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Gastroentérologie Clinique et Biologique (2008) 32, 973—978 LETTRE À LA RÉDACTION Achalasie chez une patiente obèse porteuse d’un anneau gastrique ajustable Achalasia in an obese women treated by lapa- roscopic gastric banding L’obésité morbide (OM) est définie par un indice de masse corporelle (IMC) 40 ou 35 kg/m 2 avec comorbi- dité associée. Dans cette affection, en cas d’échec des traitements médicaux, des techniques chirurgicales per- mettent une réduction de la capacité gastrique. Parmi ces techniques, l’anneau de gastroplastie ajustable (AGA) a une morbidité évaluée à 10 % souvent secondaire à des complications mécaniques, parmi lesquelles la migration intragastrique de l’anneau (< 1 % des cas), le glissement de l’anneau avec poche (6 %) et des érosions tardives (2 %) [1]. Nous rapportons ici le cas d’une patiente chez laquelle une achalasie a été diagnostiquée après la pose d’un AGA. Une patiente de 44 ans consultait en juillet 2006 pour une dysphagie avec amaigrissement. Elle avait des antécédents d’OM (128 kg, 168 cm, IMC 45,4 kg/m 2 ) et de thyroïdecto- mie pour goître. Elle recevait un traitement par L-thyroxine. Compte tenu d’un échec des mesures diététiques, un anneau gastrique ajustable (AGA) avait été mis en place par laparo- scopie en 2001, suivi d’une surveillance trimestrielle avec réajustement régulier du calibre de l’anneau. En janvier 2006, la patiente n’avait toujours pas de plainte fonction- nelle digestive, et son poids était de 113 kg. Une dysphagie mixte, sans odynophagie, était apparue en mars 2006. Un transit œsogastro-duodénal (TOGD) montrait une sténose œsophagienne distale, serrée, régulière, centrée, dévelop- pée au-dessus de l’AGA, surmontée d’une stase (Fig. 1). L’AGA était retiré en avril 2006. Néanmoins, la dysphagie s’aggravait et s’associait à un amaigrissement de 10 kg en trois mois (103kg). L’examen clinique était par ailleurs nor- mal. En juin 2006, un TOGD montrait l’aspect inchangé de la sténose œsophagienne (Fig. 2). Une tomodensito- métrie thoraco-abdominale ne mettait pas en évidence d’autre anomalie. Une manométrie œsophagienne montrait que toutes les ondes enregistrées étaient polyphasiques, de longue durée et non propagées au corps de l’œsophage après déglutition (Tableau 1). Le sphincter inférieur de l’œsophage (SIO) avait une pression moyenne à 29 mmHg (valeurs usuelles 18 ± 5 mmHg), avec des relaxations incom- plètes. Le diagnostic d’achalasie était retenu. En juillet 2006, une endoscopie digestive haute montrait l’absence d’anomalie muqueuse ou d’aspect de compression extrin- sèque. En l’absence d’amélioration symptomatique trois mois après le retrait de l’AGA, et malgré l’absence de ressaut ou sténose, une dilatation pneumatique de la jonc- tion œsogastrique (ballon Wilson-Cook ® , longueur 8 cm, diamètre 35 mm, 16 psi, 90 s) était réalisée. La dyspha- gie disparaissait, autorisant la reprise d’une alimentation normale. En juin 2007, (11 mois après la dilatation pneu- matique), la patiente était asymptomatique et signalait un gain pondéral de 10 kg (113 kg). Dans notre observation, le diagnostic d’achalasie était retenu sur l’association d’une dysphagie, d’un méga- œsophage, d’un apéristaltisme et d’une hypertonie du SIO avec relaxations incomplètes, en l’absence d’obstacle intraluminal ou péricardial. En l’absence de manomé- trie œsophagienne préalable à la pose de l’AGA, on ne peut conclure au caractère primitif ou secondaire de l’achalasie. Des troubles moteurs œsophagiens (TMO) non spécifiques sont observés chez les patients avec OM, en l’absence même de toute chirurgie bariatrique. Jaffin et al. dans une série de 111 patients avec OM en attente d’une telle chirurgie, rapportent une pression du SIO inférieure à 10 mmHg et des TMO dans respectivement 25 et 14 % des cas [2]. Dans une étude similaire de Hong et al., portant sur 61 patients, ces taux étaient de respectivement 16 et 25 % [3]. Dans la série franc ¸aise de Merrouche et al., ces proportions étaient res- pectivement de 28 et 7,5 % [4]. Dans ces trois séries menées en dehors de toute chirurgie bariatrique, plus de 50 % des patients avaient une manométrie anormale mais il s’agissait essentiellement d’hypotonies du SIO avec lesquelles une prédisposition à l’achalasie paraît peu probable. De même, seuls trois cas d’achalasie asymptomatique chez les patients ayant une OM (sans chirurgie bariatrique) ont été rapportés [5]. Cependant, d’autres arguments (théories physiopatholo- giques et séries cliniques) plaident en faveur d’un possible lien causal entre la pose d’AGA et l’apparition et/ou 0399-8320/$ – see front matter © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Achalasie chez une patiente obèse porteuse d’un anneau gastrique ajustable

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Page 1: Achalasie chez une patiente obèse porteuse d’un anneau gastrique ajustable

Gastroentérologie Clinique et Biologique (2008) 32, 973—978

LETTRE À LA RÉDACTION

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Achalasie chez une patiente obèse porteused’un anneau gastrique ajustable

Achalasia in an obese women treated by lapa-roscopic gastric banding

L’obésité morbide (OM) est définie par un indice demasse corporelle (IMC) ≥ 40 ou ≥ 35 kg/m2 avec comorbi-dité associée. Dans cette affection, en cas d’échec destraitements médicaux, des techniques chirurgicales per-mettent une réduction de la capacité gastrique. Parmi cestechniques, l’anneau de gastroplastie ajustable (AGA) aune morbidité évaluée à 10 % souvent secondaire à descomplications mécaniques, parmi lesquelles la migrationintragastrique de l’anneau (< 1 % des cas), le glissementde l’anneau avec poche (6 %) et des érosions tardives(2 %) [1]. Nous rapportons ici le cas d’une patiente chezlaquelle une achalasie a été diagnostiquée après la pose d’unAGA.

Une patiente de 44 ans consultait en juillet 2006 pour unedysphagie avec amaigrissement. Elle avait des antécédentsd’OM (128 kg, 168 cm, IMC 45,4 kg/m2) et de thyroïdecto-mie pour goître. Elle recevait un traitement par L-thyroxine.Compte tenu d’un échec des mesures diététiques, un anneaugastrique ajustable (AGA) avait été mis en place par laparo-scopie en 2001, suivi d’une surveillance trimestrielle avecréajustement régulier du calibre de l’anneau. En janvier2006, la patiente n’avait toujours pas de plainte fonction-nelle digestive, et son poids était de 113 kg. Une dysphagiemixte, sans odynophagie, était apparue en mars 2006. Untransit œsogastro-duodénal (TOGD) montrait une sténoseœsophagienne distale, serrée, régulière, centrée, dévelop-pée au-dessus de l’AGA, surmontée d’une stase (Fig. 1).L’AGA était retiré en avril 2006. Néanmoins, la dysphagies’aggravait et s’associait à un amaigrissement de 10 kg entrois mois (103 kg). L’examen clinique était par ailleurs nor-mal. En juin 2006, un TOGD montrait l’aspect inchangéde la sténose œsophagienne (Fig. 2). Une tomodensito-

métrie thoraco-abdominale ne mettait pas en évidenced’autre anomalie. Une manométrie œsophagienne montraitque toutes les ondes enregistrées étaient polyphasiques,de longue durée et non propagées au corps de l’œsophage

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0399-8320/$ – see front matter © 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits r

près déglutition (Tableau 1). Le sphincter inférieur de’œsophage (SIO) avait une pression moyenne à 29 mmHgvaleurs usuelles 18 ± 5 mmHg), avec des relaxations incom-lètes. Le diagnostic d’achalasie était retenu. En juillet006, une endoscopie digestive haute montrait l’absence’anomalie muqueuse ou d’aspect de compression extrin-èque. En l’absence d’amélioration symptomatique troisois après le retrait de l’AGA, et malgré l’absence de

essaut ou sténose, une dilatation pneumatique de la jonc-ion œsogastrique (ballon Wilson-Cook®, longueur 8 cm,iamètre 35 mm, 16 psi, 90 s) était réalisée. La dyspha-ie disparaissait, autorisant la reprise d’une alimentationormale. En juin 2007, (11 mois après la dilatation pneu-atique), la patiente était asymptomatique et signalait un

ain pondéral de 10 kg (113 kg).Dans notre observation, le diagnostic d’achalasie était

etenu sur l’association d’une dysphagie, d’un méga-sophage, d’un apéristaltisme et d’une hypertonie du

IO avec relaxations incomplètes, en l’absence d’obstaclentraluminal ou péricardial. En l’absence de manomé-rie œsophagienne préalable à la pose de l’AGA, on neeut conclure au caractère primitif ou secondaire de’achalasie.

Des troubles moteurs œsophagiens (TMO) non spécifiquesont observés chez les patients avec OM, en l’absence mêmee toute chirurgie bariatrique. Jaffin et al. dans une sériee 111 patients avec OM en attente d’une telle chirurgie,apportent une pression du SIO inférieure à 10 mmHg et desMO dans respectivement 25 et 14 % des cas [2]. Dans unetude similaire de Hong et al., portant sur 61 patients, cesaux étaient de respectivement 16 et 25 % [3]. Dans la sérierancaise de Merrouche et al., ces proportions étaient res-ectivement de 28 et 7,5 % [4]. Dans ces trois séries menéesn dehors de toute chirurgie bariatrique, plus de 50 % desatients avaient une manométrie anormale mais il s’agissaitssentiellement d’hypotonies du SIO avec lesquelles unerédisposition à l’achalasie paraît peu probable. De même,euls trois cas d’achalasie asymptomatique chez les patientsyant une OM (sans chirurgie bariatrique) ont été rapportés

5].

Cependant, d’autres arguments (théories physiopatholo-iques et séries cliniques) plaident en faveur d’un possibleien causal entre la pose d’AGA et l’apparition et/ou

éservés.

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974 Lettre à la rédaction

Figure 1 Transit œsogastrique baryté (profil), anneau gastrique ajustable en place. Présence d’une sténose œsophagienne distale,courte, fine, régulière, centrée, au-dessus de l’anneau.C ion.j

loqmaCvq

c1l

onventional barium esophagogram, normal gastric band positust above the gastric band.

’aggravation d’hypertonie ou relaxation incomplète du SIOu de dyskinésie du corps de l’œsophage. Il est établiue tout traumatisme de la région péricardiale (notam-

ent une chirurgie antireflux) est susceptible de révéler une

chalasie. Le mécanisme sous-jacent en reste indéterminé.ertains ont évoqué la responsabilité de traumatismes ner-eux, du nerf vague notamment [6]. La pose d’un AGA, bienue placé en région fundique quelques centimètres sous le

Tableau 1 Résultats de la manométrie œsophagienne.Manometric findings.

Résultatsenregistrés

Valeurs usuelles

Pression du sphincterinférieur del’œsophage

29 mmHg 18 ± 5 mmHg

Relaxations du sphincterinférieur del’œsophage

50 à 60 % 100 %

Amplitude des ondes 10 à 120 mmHg 140 ± 30 mmHgOndes propagées 0 % 100 %Vitesse de propagation Absence de

propagation4,4 ± 0,6 cm/s

Rapport pression œso-phagienne/gastrique

> 1 < 1

Activité motrice Permanente Aprèsdéglutition

pdvptdapeu2fiDdnApdnelmsnnddg

Short and smooth, regular narrowing of the distal esophagus

ardia, pourrait induire des lésions similaires. Une série de9 patients avec pyrosis, régurgitations et dysphagie aprèsa pose d’un AGA a mis en évidence des relaxations incom-lètes du SIO dans 63 % des cas et des contractions anormalesu corps de l’œsophage dans 47 % des cas [7]. Quelques tra-aux ont réalisé des mesures manométriques avant et aprèsose d’AGA. Weiss et al. rapportent des taux de relaxa-ion inappropriée du SIO et une dyskinésie œsophagienneans respectivement 16 et 23 % des cas en pré-opératoire,ugmentant à 42 et 46 % respectivement à six mois de laause d’un AGA chez 43 patients ayant une OM [8]. Sutert al. rapportent chez 43 patients avec OM porteurs d’AGAne proportion de TMO passant de 7,5 % en pré-opératoire à0 % six à 18 mois après l’intervention (résultats non signi-catifs) [9]. Enfin, dans une étude incluant 29 patients,e Jong et al. font état d’une augmentation significativee la pression du SIO et d’une diminution significative duombre de relaxation du SIO, six mois après la pose d’unGA, sans modification significative du péristaltisme œso-hagien [10]. Ces TMO pourraient être réversibles en case réajustement ou de retrait précoce de l’AGA [11]. Chezotre patiente la persistance d’une dysphagie invalidantet la présence d’anomalies manométriques trois mois après’ablation de l’AGA ont motivé la réalisation d’un traite-ent endoscopique sans attendre une éventuelle régression

pontanée des symptômes. Une manométrie de contrôle

’a pas été réalisée compte tenu de l’amélioration cli-ique observée, mais serait envisagée en cas de réapparitiones symptômes œsophagiens. Bien que des perturbationsu tonus du SIO et du péristaltisme du corps œsopha-ien soient fréquemment observés après pose d’AGA, nous
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Lettre à la rédaction

Figure 2 Transit œsogastrique baryté (profil) après retrait del’anneau gastrique ajustable. Persistance de la sténose œsopha-

[

[

[

[

[

gienne distale.Conventional barium esophagogram, after gastric band hasbeen removed. Persistence of the distal esophageal narrowing.

n’avons pas trouvé trace d’observation similaire à la nôtre.Néanmoins, deux autres cas d’achalasie survenus après chi-rurgie bariatrique (l’un 20 ans après la pause d’un manchonpérigastrique en Téflon®, l’autre 13 ans après la réalisa-tion d’une gastroplastie verticale) ont été rapportés [12,13].Dans ces trois observations, l’absence de manométrie pré-opératoire et le délai d’apparition de la dysphagie (de 5 à20 ans après la chirurgie bariatrique) doit cependant rendreprudente l’interprétation d’un éventuel lien causal entrel’intervention chirurgicale et l’achalasie.

Au total, ces observation cliniques, associées aux résul-tats des études manométriques pré- et postopératoires,suggèrent qu’une exploration manométrique œsophagiennedevrait être conduite avant toute chirurgie bariatrique,comme cela est préconisé au cours de la chirurgie antireflux[14].

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975

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T. JomniX. Dray ∗

Département de pathologie digestive, hôpitalLariboisière, AP—HP, université Paris-7, 2, rue

Ambroise-Paré, 75475 Paris, cedex, France

M. MerroucheService d’hépato-gastroentérologie, hôpital

Louis-Mourrier, AP—HP, université Paris-7,Colombes, France

V. CostilK. Vahedi

P. MarteauDépartement de pathologie digestive, hôpitalLariboisière, AP—HP, université Paris-7, 2, rue

Ambroise-Paré, 75475 Paris, cedex, France

∗ Auteur correspondant.

Adresse e-mail : [email protected] (X. Dray).

Disponible sur Internet le 22 octobre 2008

oi:10.1016/j.gcb.2008.09.005