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ACTION DE PRÉVENTION DU TABAGISME

EN MILIEU SCOLAIRE

SUR LES SECTEURS DE GUEBWILLER ET DE DANNEMARIE

Rapport réalisé en partenariat avec : L’Education nationale

et financé par : L’Agence régionale de santé d’Alsace La Direction régionale des affaires sanitaires et sociales d’Alsace Le Groupement régional de santé publique d’Alsace Le Régime local d’assurance maladie d’Alsace-‐Moselle L’Union régionale des caisses d’assurance maladie d’Alsace

Action de prévention du tabagisme en milieu scolaire. Secteurs de Guebwiller et Dannemarie

Ireps Alsace [2] Avril 2011

REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier les élèves, les parents d’élèves et les équipes pédagogiques des établissements scolaires suivants :

• école Bücher de Guebwiller • école d’Ammertzwiller • école d’Eglingen • école d’Eteimbes • école d’Issenheim • école d’Orschwihr • école de Bergholtz • école de Buhl • école de Dannemarie • école de Hagenbach • école de Lautenbach • école de Lautenbach-‐Zell • école de Linthal • école de Montreux-‐Jeune • école de Retzwiller • école de Schweighouse • école de Sengern • école de Traubach • école de Wolfersdorf • école Freyhof de Guebwiller • école Rebzunft de Guebwiller • école Schlumberger de Guebwiller • école Storck de Guebwiller

• collège de Buhl • collège de Burnhaupt • collège Jean Monnet de Dannemarie • collège Grünewald de Guebwiller



SOMMAIRE

Naissance du projet ....................................................................................................................................... 4

Contexte .............................................................................................................................................................................. 4

Structures composant le CTPT 68 ........................................................................................................................... 4

Analyse de la situation ................................................................................................................................................. 5

Etat des lieux ............................................................................................................................................................... 5

Résultats de l’état des lieux ................................................................................................................................... 6

Principes du projet ........................................................................................................................................................ 8

Présentation de l’action ............................................................................................................................... 8

le public ............................................................................................................................................................................... 8

Objectifs du projet .......................................................................................................................................................... 9

Contenu de l’action : les activités ............................................................................................................................ 9

Programme annuel en classe de CM1 ............................................................................................................ 10

Programme annuel en classe de CM2 ............................................................................................................ 10

Programme annuel en classe de 6ème .......................................................................................................... 11

Programme annuel en classe de 5ème .......................................................................................................... 11

évaluation de l’action ............................................................................................................................................ 11

Présentation et valorisation du projet .......................................................................................................... 12

Evaluation des résultats à distance du projet .................................................................................... 13

Méthodologie d’évaluation ...................................................................................................................................... 13

Résultats .......................................................................................................................................................................... 14

Description de l’échantillon ............................................................................................................................... 14

Consommation de tabac ...................................................................................................................................... 16

capacité à faire des choix éclairés ................................................................................................................... 20

connaissances sur le tabac et le tabagisme ................................................................................................. 22

Connaissances ressources à l’intérieur de l’établissement .................................................................. 22

Esprit critique à l’égard des industriels du tabac ..................................................................................... 23

Comparaisons avec l’HBSC ...................................................................................................................................... 24

Conclusion ...................................................................................................................................................................... 25



NAISSANCE DU PROJET

CONTEXTE

En 2003, lorsque cette action est envisagée, le Haut-‐Rhin est déjà un département actif en matière d’actions de prévention du tabagisme et des dépendances, comptant un nombre relativement important d’associations et autres types de structures impliquées dans ce domaine.

Cependant, les acteurs avaient constaté que les actions de prévention étaient principalement menées en milieu scolaire auprès des collégiens. Elles étaient le plus souvent réalisées à la demande des établissements scolaires.

Les principaux financeurs de ces actions (Assurance maladie et Etat) avaient fait le constat que les établissements scolaires haut-‐rhinois n’étaient pas, du fait de cette procédure de réalisation, équitablement bénéficiaires de ces actions.

C’est ainsi qu’est né le comité technique de prévention du tabagisme (CTPT), regroupant les principaux organismes œuvrant en prévention du tabagisme sur le département, et coordonné par le CODES 68 (Comité Départemental d’éducation pour la santé haut-‐rhinois.).

L’objectif de ce CTPT était de vérifier les hypothèses énoncées ci-‐dessus et, si elles s’avéraient exactes, de proposer l’expérimentation d’une action mutualisant les ressources locales pour :

• réaliser une action de prévention du tabagisme innovante

• réaliser cette action sur un territoire et pour des publics insuffisamment atteints par les actions existantes sur le département.

STRUCTURES COMPOSANT LE CTPT 68

Ce comité est composé des principales structures intervenant dans le domaine de la prévention du tabagisme et des dépendances dans le département du Haut-‐Rhin, soit :

- la BPDJ 68, Brigade de Prévention de la Délinquance Juvénile,

- le CDMRT, Comité Départemental contre les Maladies Respiratoires et la Tuberculose,

- le service d’éducation à la santé de la CPAM de Mulhouse,

- le Cap association haut-‐rhinoise de prévention et de prise en charge des addictions,

- le service prévention de la CPAM de Colmar,

- le comité haut-‐rhinois de la ligue contre le cancer,

- le CODES 681, Comité Départemental d’Education pour la Santé haut-‐rhinois qui en assure la coordination.

1 Le CODES 68 a été fusionné avec le Collège Régional d’Education pour la Santé (CRES) d’Alsace en 2006. Le projet a donc été mené à son terme, coordonné par le CRES, auteur de ce document.



ANALYSE DE LA SITUATION

ETAT DES LIEUX

Le CODES 68 a été chargé de réaliser un état des lieux des actions de prévention du tabagisme et des dépendances menées dans le département.

Le travail a été réalisé en deux temps :

• Une enquête en direction des établissements scolaires qui a permis de repérer les actions de prévention du tabagisme menées dans les établissements scolaires publics du second degré par l’intermédiaire d’un questionnaire adressé aux infirmières scolaires. Celles-‐ci devaient répertorier les actions menées dans leurs établissements au cours de l’année scolaire précédente soit 2002/2003.

• Une enquête en direction des organismes, acteurs de prévention des dépendances sur le département, c'est-‐à-‐dire :

o Le Centre d’Information et de Ressources sur les Drogues et Dépendances –Toxibase ;

o L’AFPRA, association de formation et de prévention du risque alcool, drogues et dépendances ;

o La BPDJ 68, Brigade de Prévention de la Délinquance Juvénile ;

o Le CDMRT, Comité Départemental contre les Maladies Respiratoires et la Tuberculose ;

o Le service d’éducation à la santé de la CPAM de Mulhouse ;

o Le Cap, association haut-‐rhinoise de prévention et de prise en charge des addictions.



RÉSULTATS DE L’ÉTAT DES LIEUX

TYPE DE PUBLIC TOUCHE

FIGURE 1 : PROPORTION D’ETABLISSEMENTS SCOLAIRES AYANT BENEFICIE D’ACTIONS DE PREVENTION DU TABAGISME EN 2002/2003

63%

76%

13%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%

Lycées

Collèges

Ecoles primaires

Le premier constat de cet état des lieux a montré le peu d’actions menées dans les écoles primaires, malgré les études montrant que plus les actions de prévention sont réalisées précocement, plus elles ont de chance d’atteindre le public visé.



EQUITE GEOGRAPHIQUE

FIGURE 2 : POURCENTAGE D’ECOLES CONCERNEES PAR DES ACTIONS DE PREVENTION DU TABAGISME ET DES DEPENDANCES EN 2002/2003

9%

42%

2%

4%

36%

20%

0%

12%

8%

14%

18%

4%

0% 10% 20% 30% 40% 50%

Wittenheim

Wittelsheim

Thann

Saint-‐Louis

Rixheim

Mulhouse 2

Mulhouse 1

Guebwiller

Colmar 3

Colmar 2

Colmar 1

Altkirch

FIGURE 3 : POURCENTAGE DE COLLEGES CONCERNES PAR DES ACTIONS DE PREVENTION DU TABAGISME ET DES DEPENDANCES EN 2002/2003

100%

100%

100%

100%

83%

25%

80%

25%

50%

100%

100%

100%

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Wittenheim

Wittelsheim

Thann

Saint-‐Louis

Rixheim

Mulhouse 2

Mulhouse 1

Guebwiller

Colmar 3

Colmar 2

Colmar 1

Altkirch

Cet état des lieux confirmait bien la forte disparité géographique mais aussi la probabilité d’un âge trop tardif d’intervention.



PRINCIPES DU PROJET

A partir de cet état des lieux, du partage d’expérience de ce groupe technique et de la confrontation à la fois des méthodes utilisées et des connaissances sur les questions de prévention, ce groupe d’acteurs a décidé de la mise en œuvre d’une action de promotion de la santé, à titre expérimental.

Les principes orientant l’élaboration de cette action étaient :

- d’agir dans un des secteurs géographiques n’ayant bénéficié que de peu d’actions,

- d’agir précocement, avant l’âge d’entrée dans le tabagisme et donc de s’adresser aux élèves des écoles primaires des secteurs concernés,

- de prendre en compte les valeurs de la promotion de la santé et donc d’agir plus sur le développement des capacités des jeunes à faire des choix éclairés pour leur santé que sur des messages basés sur les risques,

- d’augmenter l’efficacité de l’action par des activités inscrites dans les programmes scolaires, favorisant la répétition des messages et la création d’environnements favorables à la prise en compte des messages,

- de répéter ces activités tout au long de la période charnière de l’adolescence, période pendant laquelle, les jeunes sont particulièrement fragiles et sensibles aux pressions sociales,

- d’évaluer tout au long et à distance de l’action les résultats obtenus, afin de vérifier l’intérêt de ce type d’action.

PRÉSENTATION DE L’ACTION

LE PUBLIC

Le CTPT 68 a décidé de mettre en œuvre une action de prévention du tabagisme qui s’adresse aux élèves de CM1 des secteurs de Guebwiller et Dannemarie, zones semi-‐rurales du Haut-‐Rhin.

L’offre a été faite à l’ensemble des écoles primaires des secteurs concernés, avec l’idée d’une continuité des actions jusqu’au collège, puisque les élèves ont été suivis de la classe de CM1 à celle de 5ème. L’évaluation a été réalisée en classe de 3ème.



OBJECTIFS DU PROJET

Les objectifs généraux de ce projet sont :

• d’éviter l'entrée des élèves dans la consommation de tabac, • de donner aux élèves les moyens de faire des choix éclairés en matière de comportement

tabagique,

Les objectifs secondaires ou spécifiques étaient :

• d’apporter aux élèves les connaissances sur leurs corps, le tabagisme, la législation sur le tabac pour leur permettre de faire des choix éclairés en matière de consommation tabagique ;

• de soutenir la construction de la personnalité de l’élève, renforcer ses ressources personnelles et compétences relationnelles pour qu’il soit capable de résister à la pression du groupe social ;

• de développer l’esprit critique des jeunes pour qu’ils soient en mesure de repérer les manipulations notamment publicitaires.

Les objectifs opérationnels, c'est-‐à-‐dire les activités prévues pour atteindre les objectifs ci-‐dessus, sont détaillés dans le contenu de l’action et répartis sur les quatre années du programme.

CONTENU DE L’ACTION : LES ACTIVITÉS

Les activités ont été élaborées en comité technique et menées en binôme par deux intervenants d’organismes différents pour augmenter les temps de travail en commun.

Le programme annuel a été présenté aux équipes pédagogiques. Chaque intervention du binôme « d’éducateurs santé » pouvant être amorcée ou prolongée par les enseignants dans le cadre du programme scolaire. Pour les aider, des fiches pédagogiques étaient mises à leur disposition.



PROGRAMME ANNUEL EN CLASSE DE CM1

Les intervenants en éducation pour la santé ont mené dans toutes les écoles concernées quatre interventions au cours de l’année.

Ces activités avaient pour objectif d’apporter des connaissances aux élèves sur leur corps, les cinq sens, le souffle et un renforcement de « l’estime de soi ».

• la première intervention, « La connaissance de son corps », permet la réalisation d’une représentation du corps humain et de son fonctionnement ;

• la deuxième intitulée « le souffle » consiste en une séance de travail sur le souffle et la respiration préparée par des exercices pratiques sur le souffle ;

• la troisième, « le goût et l’odorat », consiste en la découverte de différents aliments et des différentes senteurs ;

• et la quatrième, « l’estime de soi », se base sur l’histoire « d’Amidou le castor » qui permet un échange avec les élèves sur les capacités de chacun à se défendre et à défendre ses opinions (estime de soi).

PROGRAMME ANNUEL EN CLASSE DE CM2

Quatre interventions sont également programmées pour la classe de CM2. Là encore les instituteurs sont largement associés à la dynamique et préparent ou complètent les séances de prévention, aidés par des fiches pédagogiques réalisées par le groupe des intervenants.

• la première intervention, « la connaissance du tabac », porte sur le tabac, travail de recherche des élèves et apport de connaissances complémentaires ;

• la deuxième, « l’image du tabac », consiste en un débat autour d’affiches publicitaires et d’affiches réalisées par les élèves ;

• la troisième, « la législation et le tabagisme passif », aborde la législation sur le tabac et le tabagisme passif à partir de la réalisation d’une « charte de protection des enfants face à la fumée du tabac» ;

• la quatrième, « l’affirmation de soi », doit permettre aux enfants, à partir de petits jeux de rôle d’affirmer leurs idées dans une situation donnée.



PROGRAMME ANNUEL EN CLASSE DE 6ÈME

Le passage en collège modifie le « public cible » de ces interventions. Certains collégiens ne sont pas issus des écoles élémentaires ayant participé aux deux premières années de l’action. En revanche, certains élèves des écoles concernées ne sont pas scolarisés dans les deux collèges ciblés pour la suite du programme.

Trois interventions annuelles sont programmées en 6ème, elles portent sur :

• le lien entre l’activité physique et le tabac avec des activités en commun avec les professeurs d’éducation physique et sportive « le sport et le tabac » ;

• la dépendance au tabac avec notamment un « brainstorming » sur les bonnes raisons de dire non au tabac « la dépendance au tabac » ;

• l’affirmation de soi à partir de l’outil pédagogique « pistes de vie pour favoriser l’estime de soi et le respect des autres », « l’estime de soi »

PROGRAMME ANNUEL EN CLASSE DE 5ÈME

Trois interventions sont également menées :

• une à partir de l’outil « théâtre forum », « théâtre-‐forum sur le tabac » ;

• une autour d’activités physiques, « activités physiques et tabac » ;

• une autour du film « résister à l’industrie du tabac », « les industries du tabac ».

EVALUATION DE L’ACTION

Le projet a fait l’objet d’une part d’une évaluation annuelle menée en fin d’année scolaire et destinée à déterminer :

§ les connaissances acquises par les élèves au travers de questionnaires soumis aux élèves avant et après les interventions ;

§ l’évolution des attitudes, représentations et pratiques déclarées par les élèves à l’égard du tabac ;

§ les opinions des enseignants.

Ce projet a, d’autre part, fait l’objet d’une évaluation à distance, menée deux ans après la fin des interventions afin de déterminer le niveau de connaissances des élèves, leurs comportements déclarés et leurs attitudes à l’égard du tabagisme.



PRÉSENTATION ET VALORISATION DU PROJET

Une conférence de presse a été organisée en juin 2006 afin de présenter le projet à la presse locale, aux maires des communes concernées et aux associations de parents d’élèves.

A la fin du cycle d’école primaire, le CTPT 68 a organisé une exposition des travaux réalisés par les élèves au cours des deux premières années du projet.

Cette exposition a été présentée sur plusieurs jours à la cave dîmière de Guebwiller pour ce secteur et lors de la journée portes-‐ouvertes du collège de Dannemarie pour ce deuxième secteur.

Les élèves avaient réalisé des affiches illustrant les messages sanitaires figurant sur les paquets de cigarettes, mais aussi des exposés très complets sur l’histoire du tabac, sa culture et ses méfaits pour la santé. Chaque classe avait aussi réalisé une charte de protection des enfants face à la fumée de tabac, document consistant en une série de propositions à destination des adultes fumeurs visant à prévenir le tabagisme passif chez les enfants.

En fin de projet, c’est-‐à-‐dire à la fin de la classe de 5ème, les parents ont été conviés à assister à un spectacle conçu par les élèves, les intervenants et une professionnelle du théâtre. Ce spectacle incluait des saynètes écrites par les élèves en cours de français, dirigées et répétées avec l’aide de la professionnelle du théâtre et jouées par les élèves volontaires.

Au cours de ce spectacle, les parents ont également pu voir et écouter un morceau de musique composé par les élèves et leur professeur de musique, abordant le sujet du tabac et que les élèves ont chanté à cette occasion.

Ce spectacle a également permis, aux parents, d’assister à une représentation d’une compagnie de théâtre appelée « théatrium » mettant en scène des situations où la problématique du tabac est abordée avec humour.



EVALUATION DES RÉSULTATS À DISTANCE DU PROJET

MÉTHODOLOGIE D’ÉVALUATION

La méthodologie prévoyait une évaluation par questionnaire auto-‐instruit auprès des élèves de 3ème des collèges concernés par l’action. Il est à préciser que deux nouveaux collèges ont été ouverts sur ces secteurs géographiques en 2009. Ainsi les élèves de 5ème des collèges de Guebwiller et de Dannemarie ayant participé au programme, étaient répartis en 3ème dans quatre établissements : les collèges de Guebwiller, de Dannemarie, de Buhl et de Burnhaupt.

L’évaluation, à distance de notre action, a donc été réalisée dans ces quatre établissements qui recevaient ainsi des élèves touchés par notre action et d’autres, issus de collèges n’ayant pas bénéficié du programme.

Cette situation nous a permis de réaliser a minima une évaluation de type « cas/témoins » qui ne doit pas être entendue au sens épidémiologique strict du terme mais comme la comparaison de deux groupes d’élèves :

• les élèves ayant bénéficié de la totalité du programme (les deux années d’école élémentaire et les deux années de collège), considérés comme les « cas ».

• ceux n’ayant bénéficié d’aucune ou d’au maximum une année du programme, considérés comme les « témoins ».

Par ailleurs, prenant appui sur une extension régionale d’une enquête internationale, l’enquête HBSC, certains résultats, notamment sur la consommation de tabac ont été comparés aux résultats obtenus au niveau régional dans cette enquête2

2 HBSC : Health Behaviour in School-aged Children est une enquête épidémiologique, sur les attitudes, comportements et opinions des jeunes de 11, 13 et 15 ans (+/- 6 mois), sur leur santé et leurs modes de vie, ainsi que leurs déterminants, permettant de suivre des évolutions dans le temps (enquête quadriennale répétée) et dans l’espace (43 pays participant en 2010) menée sous l’égide du bureau Europe de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).



RÉSULTATS

DESCRIPTION DE L’ÉCHANTILLON

REPARTITION SELON LA PARTICPATION AU PROGRAMME

401 élèves ont répondu au questionnaire. Ils se répartissent ainsi :

- 134 élèves témoins, soit 33,4 % de l’échantillon ;

- 138 élèves cas, soit 34,4% de l’échantillon ;

- 129 élèves, correspondant à toutes les autres situations, se répartissant de la façon suivante :

o 12 élèves qui ont suivi le projet uniquement en école primaire ;

o 58 élèves ne l’ayant suivi qu’au collège ;

o 30 élèves dont les réponses n’ont pas été prises en compte à cette question soit parce que :

§ ils n’ont pas répondu à la question concernant leur participation ;

§ leurs réponses à cette question étaient incohérentes ;

§ ils ont déclaré avoir fréquenté une autre école que celles concernées par le projet, mais également avoir participé au projet (cf. NB ci-‐après) ;

o et 29 autres élèves. 3

Les comparaisons « cas/témoins », soit 272 élèves, ne prennent pas en compte ces 129 élèves.

Dans la suite de la présentation des résultats, l’échantillon total concerne les 401 élèves ayant répondu au questionnaire.

NB : Le collège de Burnhaupt, nouveau collège, dans lequel nous avons réalisé l’évaluation rassemble des élèves des écoles des secteurs de Dannemarie et de Masevaux. Le secteur de Masevaux a également bénéficié, au niveau de ces écoles primaires d’un projet de prévention des maladies cardio-‐vasculaires qui a concerné les élèves du CP au CM2.

3 Il s’agit des élèves ayant déclaré avoir suivi le programme en CM1 et 6ème ou en CM2 et 6ème ou en CM1 et 5ème ou en CM2 et 5ème.



13 élèves, issus de ces écoles ont déclaré avoir fréquenté une autre école que celles concernées par le projet, mais également avoir participé au projet. En effet, nous pouvons supposer que les élèves ayant formulé ces réponses ont été dans une école du secteur de Masevaux et ont bénéficié du programme de prévention des maladies cardio-‐vasculaires.

Ainsi, pour éviter ce facteur de confusion dans nos résultats, nous avons choisi d’éliminer ces questionnaires, aussi bien du groupe « cas » que du groupe « témoins ».

L’évaluation des résultats porte sur les objectifs du projet et tend à vérifier l’atteinte de ceux-‐ci.

Les questions portent donc :

1. sur la consommation de tabac, expérimentation, régularité et fréquence, quantité

2. sur les connaissances sur la question

3. sur le développement de l’esprit critique et la capacité à argumenter

REPARTITION SELON LE SEXE DES REPONDANTS

L’échantillon total compte 51 % de garçons pour 49 % de filles.

Le groupe « témoins » compte 47 % de garçons et 53 % de filles.

Le groupe « cas » compte 54 % de garçons et 46 % de filles.

La répartition selon le sexe n’est pas la même dans les deux groupes.

REPARTITION SELON L’AGE DES REPONDANTS

Sur l’échantillon total, la majorité des élèves (68 %) sont nés en 1995.

On note que comme pour le sexe, la répartition par âge des répondants est différente entre le groupe « cas » et le groupe « témoins », puisque 77% des « cas » sont nés en 1995 alors que ce n’est le cas que de 56% des « témoins ».



REPARTITION DES ELEVES SELON LE COLLEGE FREQUENTE EN 6EME ET EN 5EME

FIGURE 4 : REPARTITION DES ELEVES SELON LE COLLEGE FREQUENTE EN 6EME ET EN 5EME

33,1%

66,9%

0,0% 0,0%

14,5% 16,0%

1,5%

67,9%

0%

10%20%30%40%

50%60%70%80%

Collège Jean Monnet de Dannemarie

Collège Grünewald de Guebwiller

Collège de Soultz Autre collège

Cas (n = 136) Témoins (n = 131)

Parmi les répondants, la totalité des élèves « cas » était en 6ème et en 5ème soit au collège de Guebwiller, soit au collège de Dannemarie alors que les élèves « témoins » étaient en majorité (67%) scolarisés ces années là dans un autre collège. En effet, les élèves « témoins » sont ceux n’ayant pas ou que partiellement bénéficié du programme, il est donc normal de les trouver au sein des collèges non concernés par le projet.

CONSOMMATION DE TABAC

EXPERIMENTATION DU TABAC

Globalement, 51 % des élèves interrogés déclarent avoir déjà essayé de fumer du tabac.

Ils sont 47 % à déclarer avoir déjà essayé de fumer parmi les « cas » alors que les élèves « témoins » sont 60 % à avoir déjà fait cette expérimentation.



AGE D’EXPERIMENTATION DU TABAC

FIGURE 5 : AGE D’EXPERIMENTATION DU TABAC CHEZ LES FUMEURS SELON LE GROUPE CONCERNE

19%

27%

20%

27%

8%

22% 22%

33%

19%

5%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

11 ans ou moins

12 ans 13 ans 14 ans 15 ans ou plus

Cas (n = 64) Témoins (n = 79)

L’âge d’expérimentation du tabac n’est pas sensiblement différent entre le groupe « cas » et le groupe « témoins », pour les expérimentateurs les plus précoces. Cependant, la différence s’accentue à partir de 13 ans. Ainsi, 76% des « témoins » déclarent avoir fumé avant 14 ans contre 66% des « cas ».

FREQUENCE DE CONSOMMATION DE TABAC

77 % des élèves de notre échantillon déclarent ne pas fumer actuellement contre 12 % qui déclarent fumer tous les jours.

Seuls 6,6 % des élèves ont déclaré fumer quotidiennement parmi les « cas » contre 17,4 % parmi les « témoins ». Cette différence persiste même après prise en compte du sexe et de l’âge des élèves. Cela signifie que, toutes choses égales par ailleurs, les élèves n'ayant pas bénéficié du programme ont, 3,27 fois plus de risque de fumer quotidiennement que ceux qui en ont bénéficié.

TABLEAU 1 : ELEVES AYANT DECLARE FUMER QUOTIDIENNEMENT DU TABAC SELON LE SEXE, L’AGE ET LE SUIVI DU PROGRAMME -‐ % ET ODDS-‐RATIO AJUSTE (ANALYSE MULTIVARIEE)

% Odds-‐ratio1 Significativité2

SexeFilles 8,3% 1,00Garçons 15,3% 2,46 p < 0,05

Age14 ans ou moins 9,2% 1,0015 ans 11,1% 0,69 NS16 ans ou plus 26,8% 3,27 p < 0,05

Suivi du programmeCas 6,6% 1,00Témoins 17,4% 3,27 p < 0,01

(1) ODDS-‐RATIO AJUSTE SUR LE SEXE, L’AGE ET LE SUIVI DU PROGRAMME -‐ (2) NS : NON SIGNIFICATIF



FIGURE 6 : FREQUENCE DE CONSOMMATION DE TABAC CHEZ LES FUMEURS SELON LE GROUPE CONCERNE

83,2%

10,2% 6,6%

72,7%

9,8%17,4%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Non fumeur Fumeur occasionnel Fumeur quotidien

Cas (n = 137) Témoins (n = 132)

NOMBRE DE CIGARETTES DES 30 DERNIERS JOURS

Globalement, il y a peu de différences dans la quantité de cigarettes consommées entre les différents groupes comparés .

FIGURE 7 : CONSOMMATION DE CIGARETTES DES 30 DERNIERS JOURS CHEZ LES FUMEURS SELON LE GROUPE CONCERNE

83,8%

7,4% 5,9% 2,9%

70,5%

12,1% 9,1% 8,3%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

Aucune Moins d'une cigarette par jour

1 à 10 cigarettes par jour

Plus de 10 cigarettes par jour

Cas (n = 136) Témoins (n = 132)



TABAGISME DE L’ENTOURAGE

Afin de vérifier si certains résultats obtenus pouvaient être liés au tabagisme de l’entourage, une question concernait les fumeurs parmi les proches de l’élève.

Globalement :

- 45 % des élèves déclarent que leur père fume ; - 34 % des élèves déclarent que leur mère fume ; - 26 % des élèves déclarent qu’un de leurs frères ou sœurs fume ; - 19 % des élèves déclarent que leur meilleur(e) ami(e) fume ; - 41 % des élèves déclarent que la majorité des autres jeunes qu’ils fréquentent fument.

TABLEAU 2 : TABAGISME DE L’ENTOURAGE (EN %)

Echantillon total

(n = 401)

Cas (n = 138)

Témoins (n = 134)

Père 44,6% 50,0% 44,8%Mère 34,4% 35,5% 35,1%Frères et/ou sœurs 26,2% 29,0% 26,9%Meilleur(e) ami(e) 19,5% 12,3% 22,4%Majorité des autres jeunes fréquentés 41,1% 33,3% 47,8%

La comparaison entre les « cas » et les « témoins » ne montre pas de différence significative entre le tabagisme de l’entourage familial, en revanche, on observe une différence significative quant au tabagisme des amis.

Ainsi, 12 % des « cas » déclarent que leur meilleur(e) ami(e) fume contre 22 % des « témoins ». De même, si 33% des « cas » déclarent que la majorité des autres jeunes qu’ils fréquentent fument, ils sont 48 % parmi les « témoins ». La différence est statistiquement significative. Il y a notamment une forte différence entre cas et témoins concernant le tabagisme de leur meilleur(e) ami(e) et de la majorité des autres jeunes fréquentés.

Ces derniers résultats sont intéressants à deux titres :

1. le fait qu’il n’y ait pas de différence statistiquement significative entre le tabagisme de l’entourage familial, élimine un biais pouvant expliquer la différence des habitudes tabagiques entre les deux groupes. Si les « cas » fument moins que les « témoins », cela ne peut être en lien avec le tabagisme familial.

2. mais il est également intéressant de noter que les « non fumeurs » ont davantage d’amis « non-‐fumeurs » et cela est particulièrement vrai pour le (la) « meilleur(e) ami(e) ».



CAPACITÉ À FAIRE DES CHOIX ÉCLAIRÉS

Une grande partie du programme étant orientée vers le développement de l’esprit critique des jeunes et sur leur possibilité de soutenir des choix et de résister à la pression sociale, le questionnaire d’évaluation explorait également ces différents aspects.

RAISONS POUR AVOIR COMMENCE A FUMER

Quel que soit le groupe, « cas » ou « témoins », tous fument avant tout pour essayer.

TABLEAU 3 : RAISONS EVOQUEES PAR LES ELEVES POUR COMMENCER A FUMER (EN %)

Echantillon total

(n = 401)

Cas (n = 138)

Témoins (n = 134)

Pour essayer 31,9% 26,8% 38,1%Pour faire comme les autres 3,2% 1,4% 6,0%Pour garder la l igne 2,0% 0,0% 3,7%Pour 'faire style' 1,7% 0,7% 3,7%Pour faire partie d'un groupe 1,2% 0,0% 2,2%Parce que je n'ose pas dire non 1,0% 0,0% 2,2%Pour qu'on me remarque 0,5% 0,0% 1,5%

ARGUMENTS POUR NE PAS FUMER

Si l’argument « santé » est cité de manière majoritaire, les non-‐fumeurs avancent aussi leur « choix personnel » et citent en deuxième position « parce que ça ne m’intéresse pas ».

L’ordre de citation des différents arguments pour ne pas fumer est à peu près équivalent pour les « cas » et les « témoins ». Cependant, les « cas » donnent davantage d’arguments pour ne pas fumer que les « témoins ». On pourrait considérer, par conséquent, que leurs arguments portent sur les connaissances acquises au cours du programme.

TABLEAU 4 : ARGUMENTS DECLARES PAR LES ELEVES POUR NE PAS AVOIR COMMENCE A FUMER (EN %)

Echantillon total

(n = 401)

Cas (n = 138)

Témoins (n = 134)

Pour ma santé 52,9% 60,9% 45,5%Parce que ça ne m'intéresse pas 40,9% 46,4% 29,9%Parce que c'est cher 28,2% 37,0% 23,1%Parce que je fais du sport 26,9% 31,2% 16,4%Parce que je ne veux pas être dépendant 25,4% 31,2% 20,9%Parce que ça donne mauvaise haleine 17,5% 22,5% 11,9%Parce que j'ai essayé et ça ne m'a pas plu 11,5% 13,0% 10,4%



ARGUMENTS DE REFUS D’UNE CIGARETTE PAR LES « NON-‐FUMEURS ».

Une des questions consistait à demander aux non-‐fumeurs leur réaction si quelqu’un leur proposait une cigarette, les réponses sont les suivantes :

TABLEAU 5 : ARGUMENTS POUR JUSTIFIER LE REFUS D’UNE CIGARETTE PAR LES NON-‐FUMEURS (EN %)

Echantillon total

(n = 401)

Cas (n = 138)

Témoins (n = 134)

arguments en faveur de l’affirmation de son choix personnel (cela ne m’intéresse pas, je ne veux pas...)

44,1% 47,1% 44,8%

arguments l iés au rapport au corps (santé, sport, risque de dépendance, maladies...) 39,7% 43,5% 39,6%

arguments l iés à l’aspect financier 8,7% 12,3% 6,0%

arguments l iés au rapport aux autres (tabagisme passif, peur de la réaction parentale...)

6,7% 10,1% 3,0%

Les arguments mis en avant pour refuser une cigarette qui ont été cités le plus fréquemment par les élèves sont ceux en lien avec l’affirmation de leur choix et ceux en lien avec la santé.

Les arguments en lien avec l’aspect financier ont été peu évoqués dans les deux groupes. La seule différence significative entre les « cas » et les « témoins » concerne les arguments en lien avec le rapport aux autres. En effet, les « cas » sont 10 % à avoir donné ce type d’arguments contre 3% des « témoins ». Il est à noter que notre programme de prévention a inclus des notions autour du tabagisme passif, du respect d’autrui. On peut faire l’hypothèse que les élèves ayant suivi notre programme sont un peu plus sensibilisés que les autres à ces aspects.



CONNAISSANCES SUR LE TABAC ET LE TABAGISME

TABLEAU 6 : CONNAISSANCES SUR LE TABAGISME (EN %)

Réponse correcte

Echantillon total

Cas Témoins

la loi contre le tabagisme prévoit l ’interdiction de fumer chez soi

FAUX 98,3% 100,0% 98,3%

la loi contre le tabagisme prévoit l ’interdiction de la publicité sur le tabac

VRAI 70,6% 83,2% 63,2%

la loi contre le tabagisme prévoit l ’interdiction de vente aux mineurs de moins de 16 ans

VRAI 90,8% 94,6% 87,5%

on est dépendant au tabac quand on ne peut plus s’en passer

VRAI 95,8% 97,0% 92,9%

la dépendance au tabac dépend du nombre de cigarettes fumées

FAUX 77,6% 83,8% 71,2%

on est dépendant si on est stressé quand on n’a pas de cigarette

VRAI 73,0% 76,2% 70,0%

faire du sport permet d’éliminer les substances toxiques du tabac

FAUX 57,2% 59,1% 52,0%

Les élèves ont un bon niveau de connaissances sur le tabac avec au minimum 70% des élèves qui citent les bonnes réponses. Il reste toutefois l’idée fausse concernant le sport qui permettrait d’éliminer les substances toxiques du tabac puisque 43 % des élèves ont estimé que cette affirmation était correcte.

La comparaison entre les « cas » et les « témoins » montre des différences significatives pour 3 questions sur 7 dont deux questions sur la législation et une sur la définition de la dépendance. Les élèves ayant suivi le programme ont donc un meilleur niveau de connaissances sur ces questions précises.

CONNAISSANCES RESSOURCES À L’INTÉRIEUR DE L’ÉTABLISSEMENT

Globalement, seuls 6,9 % des élèves citent l’infirmière scolaire comme personne ressource s’ils voulaient arrêter de fumer. Il faut toutefois remarquer que les élèves ont pu imaginer cette situation dans un temps futur où ils ne seraient plus au collège et n’auraient plus accès à l’infirmerie scolaire. Ceci peut expliquer ce faible taux de réponses.

La comparaison entre les « cas » et les « témoins » met en évidence une différence significative, puisque 11,0 % des « cas » ont cité l’infirmière scolaire comme personne ressource contre 2,2 % des « témoins », certainement lié au fait que le programme, qui a largement impliqué l’infirmière scolaire des établissements concernés, a permis aux élèves de repérer celle-‐ci comme ressource potentielle.



ESPRIT CRITIQUE À L’EGARD DES INDUSTRIELS DU TABAC

CAPACITE DES ELEVES A ANALYSER LES STRATEGIES DE PUBLICITE DETOURNEE DANS UN FILM

Une des questions consistait à montrer aux élèves des séquences de films dans lesquelles on voit des paquets de cigarettes et à leur demander ce qu’ils repéraient dans ces séquences. La réponse attendue étant qu’il s’agissait d’une des stratégies de l’industrie du tabac pour promouvoir la cigarette.

Il s’avère que si la quasi-‐totalité des élèves ont remarqué la présence de cigarettes à l’écran (97 %) ils ne sont globalement que 47 % à dire qu’il s’agit de publicité détournée pour les cigarettes ou que la présence de ces images vise à inciter les gens à fumer.

La comparaison entre les « cas » et les « témoins » est ici particulièrement intéressante puisque cette proportion est de 61% des « cas » contre 30% des « témoins ». La différence est statistiquement significative.

Le programme de prévention du tabagisme a eu un impact sur le développement de l’esprit critique des élèves vis-‐à-‐vis des stratégies des industries du tabac dans le cinéma.



COMPARAISONS AVEC L’HBSC4

Prenant appui sur une extension régionale d’une enquête internationale, l’HBSC, il nous avait semblé intéressant de comparer certains résultats de cette enquête, notamment sur la consommation de tabac, avec les résultats obtenus au niveau de notre échantillon.

Pour rester rigoureux dans nos interprétations, il a fallu dans nos échantillons « cas » et « témoins » ne considérer que les élèves de 15 ans (+/-‐ 6 mois), âge des élèves de 3ème enquêtés5 dans le cadre de l’HBSC.

On constate, ainsi, que la consommation de tabac de la totalité des élèves de 15 ans (+/-‐ 6 mois) est équivalente à celle des élèves du même âge dans l’HBSC 2006.

Lorsque l’on compare les « cas » de 15 ans (+/-‐ 6 mois) à l’échantillon HBSC on note que :

• l’expérimentation chez les « cas » est sensiblement inférieure à celle de la moyenne régionale HBSC (44 % contre 50 %), sans toutefois que cette différente soit significative ;

• les « cas » sont plus fréquemment non fumeurs que les élèves HBSC (85 % contre 78 %), sans différence significative ;

• et ils sont significativement moins nombreux à déclarer fumer quotidiennement (6 % contre 15%).

En revanche, les « témoins » sont plus nombreux à déclarer avoir déjà expérimenté le tabac que les élèves de l’HBSC (58 % contre 50 %) alors qu’ils présentent des résultats équivalents à ceux des élèves HBSC pour ce qui concerne la consommation de tabac (79 % de non fumeurs contre 78 %) ou le tabagisme quotidien (16 % contre 15 %).

La taille des échantillons ne permettant pas toujours de mettre en évidence de différences statistiquement significatives, il faut rester prudent quant à l’interprétation de ces résultats et ne parler que de tendances.

4 HBSC : Health Behaviour in School-‐aged Children est une enquête épidémiologique, sur les attitudes, comportements et opinions des jeunes de 11, 13 et 15 ans (+/-‐ 6 mois), sur leur santé et leurs modes de vie, ainsi que leurs déterminants, permettant de suivre des évolutions dans le temps (enquête quadriennale répétée) et dans l’espace (43 pays participant en 2010) menée sous l’égide du bureau Europe de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

5 L’enquête HBSC concerne les élèves de 11ans (+/-‐6mois) les élèves de 13 ans (+/-‐6mois) et les élèves de 15 ans (+/-‐6mois).



CONCLUSION

L’évaluation à distance de ce programme de prévention du tabagisme réalisé sur 4 ans dans deux secteurs géographiques, peu couverts en action de prévention montre que :

• Les élèves ayant suivi les 4 années de programme ont globalement de meilleures connaissances sur le tabac que ceux ne l’ayant pas suivi ou que très partiellement.

• Que le programme a eu un impact sur le développement de l’esprit critique des élèves quant aux images de cigarette dans les films.

• Que les élèves ayant suivi le programme sont plus nombreux que les autres à affirmer qu’ils refuseraient une cigarette s’ils étaient dans la situation où un proche leur en proposerait une (79,5 % vs 68,0 %).

• Que 47% des élèves ayant suivi le programme vs 60% de ceux qui ne l’ont pas suivi ont répondu avoir déjà fumé du tabac (au moins une cigarette, un cigare ou une pipe).

• Enfin que les élèves ayant suivi le programme sont significativement moins nombreux à fumer quotidiennement (7 % vs 17 %). Ainsi, toutes choses égales par ailleurs, les élèves n'ayant pas bénéficié du programme ont 3,27 fois plus de risque de fumer quotidiennement que ceux qui en ont bénéficié.

Nous pouvons ainsi considérer que les objectifs de cette action de prévention du tabagisme a bien atteint ses objectifs en ayant obtenu des résultats sur plusieurs des déterminants du tabagisme des jeunes :

• Les connaissances sur le fonctionnement du corps humain, les effets voire méfaits du tabac sur celui-‐ci, et sur la législation concernant le tabagisme des jeunes.

• La capacité à faire des choix favorables à sa santé.

• Le développement de l’esprit critique et de la capacité à soutenir, argumenter ses choix.

Nous pouvons aussi considérer que cette action a eu un effet favorable sur le comportement des jeunes puisque ceux ayant bénéficié du programme sont significativement moins nombreux à fumer quotidiennement.

De nouvelles expérimentations d’actions répétées dans la durée, cherchant à « atteindre » des déterminants des comportements « à risque » chez les jeunes, autre que la « connaissance » et la « peur », sont en cours d’évaluation dans la région par des partenaires de ce projet. Il sera intéressant de suivre les résultats de ces expériences pilotes.

Mais, déjà au vu des résultats présentés ici, on ne peut qu’encourager les promoteurs d’action de prévention du tabagisme à optimiser l’efficacité de leurs actions en répétant les messages, en associant les enseignants et en intégrant leurs actions dans les programmes scolaires. Ceci permettra aux élèves d’intégrer ces messages, non pas comme des « menaces », mais comme des éléments de compréhension de la problématique tabac dans sa globalité et cela leur donnera les moyens de faire des choix éclairés.

Ireps Alsace Hôpital civil – Ancienne clinique ophtalmologique, 1er étage 1 place de l’hôpital BP 426 67 091 STRASBOURG CEDEX Tél. 03 88 11 52 41 – Fax : 03 88 11 52 46 Sites internet : www.irepsalsace.org – www.erd-‐alsace.org Courriel : [email protected]

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