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AIX MARSEILLE UNIVERSITE
INSTITUT UNIVERSITAIRE DE TECHNOLOGIE
Département Carrières sociales
Licence Professionnelle
Conduite de projets territoriaux durables
Les ateliers et chantiers d’insertion ou l’évolution nécessaire vers une
logique entrepreneuriale
IE13, Association
2, rue de Sévigné
Bâtiment l’Espigaou
13090 Aix en Provence
Rapport de stage présenté par :
Sarah Vieira
Maître de stage : Tuteur de stage :
Emmanuelle Chetaille Serge Walery
Responsable d’unité
Année 2015-2016
AIX MARSEILLE UNIVERSITE
INSTITUT UNIVERSITAIRE DE TECHNOLOGIE
Département Carrières sociales
Licence Professionnelle
Conduite de projets territoriaux durables
Les ateliers et chantiers d’insertion ou l’évolution nécessaire vers une
logique entrepreneuriale
IE13, Association
2, rue de Sévigné
Bâtiment l’Espigaou
13090 Aix en Provence
Rapport de stage présenté par :
Sarah Vieira
Maître de stage : Tuteur de stage :
Emmanuelle Chetaille Serge Walery
Responsable d’unité
Année 2015-2016
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier toute l’équipe d’IE 13 pour son accueil. Tout d’abord Nordine
El Miri pour m’avoir donné l’opportunité d’intégrer la structure. Ma maître de stage
Emmanuelle Chetaille ainsi que la directrice de l’association Marie France Sourd, pour
leur disponibilité et leur gentillesse. Un énorme merci également aux coordonnatrices,
Nadia Colonna d’Istria, Aurélie Farina et Virginie Moussa qui par leur professionnalisme
et leur bienveillance aident les plus fragiles de notre société à reprendre pied. Merci à ces
« drôles de dames » de m’avoir conseillé, donné de leur temps et pour tous les bons
moments passés ensemble.
Mes remerciements vont également à Julie Blazevic, Reda Bouich, Naima Cavagna, Marie
Jocelyne Damour, Nathalie Palacios, Isabelle Troly, et les encadrants techniques des
chantiers d’insertion avec qui j’ai passé moins de temps mais qui ont contribué à cette belle
expérience humaine et professionnelle.
Pour sa réactivité, avoir « stimulé ma réflexion » et prodigué d’avisés conseils, je
tiens à remercier mon tuteur de stage, Serge Walery.
Je profite également de ce dernier rapport de ma « parenthèse universitaire » pour
remercier ma « best » Juliette, de m’avoir donné l’envie et le courage de reprendre mes
études. Mes deux enfants, mon petit « Nilou », pour avoir été le bébé le plus concilient du
monde et surtout ma grande fille Aylïne, mon « coach », pour son soutien quotidien, sa
force et pour m’avoir permis de « rêver plus haut ».
RESUME
Les ateliers et chantiers d’insertion sont des structures de l’insertion par l’activité
économique, officialisés par la loi d’orientation relative à la lutte contre les exclusions du 29
juillet 1998. Ils accompagnent dans leur parcours d’insertion les personnes les plus éloignées de
l’emploi, cumulant problématiques sociales et professionnelles.
Depuis quelques années, leur paysage a évolué. La prégnance de l’environnement concurrentiel,
le subventionnement public de plus en plus restreint, et la modification de leur mode de
financement, imposée par la récente réforme relative à l’économie sociale et solidaire les ont
fragilisés.
Pour répondre à ces contraintes, le temps est venu pour ces structures, d’ouvrir une
réflexion quant à la mise en place d’une stratégie d’adaptation leur permettant de trouver un
modèle économique pérenne et d’être moins tributaires des pouvoirs publics.
Dans cette optique, le diagnostic territorial de l’offre d’insertion par l’activité
économique des Bouches du Rhône et du Sud Vaucluse qui m’a été commandé a vocation à
faire un état des lieux de l’existant et analyser le fonctionnement global de la structure afin
d’apporter des pistes de développements potentiels.
Baisse des subventions-concurrence-réflexion-adaptation-innovation
ABSTRACT
The integration workshops are structures of the insertion by the economic activity. They
have been officially created by the Orientation Law of July 29th 1998. They assist the people
the most distant from the employment, accumulating social and professional problems.
Since a few years, their landscape evolved.. In a concurrent environment, these structures have
been fragilized by the diminution of the financial support offered by public services, and because
of a modification of the way funds are attributed, since this had to agree with a recent
amendment relative to a Social and Solidarity Economy.
In order to answer those issues, time has come, for those structures, to think about an
adaptative strategy that would allow them to define a viable economical model and to become
less dependent on govenmental aid.
From this perspective, the territorial diagnosis of the offer of insertion by the economic
activity of Bouches du Rhône and the South Vaucluse which was commanded, has authority me
to make a current situation of the existing and to analyze the global functioning of the structure
to bring tracks of potential developments.
Lower subsidies - competition - thinking - adaptation -innovation
SOMMAIRE
INTRODUCTION ............................................................................................................................. 2
1. Le Diagnostic, appréhender pour mieux décider ...................................................................... 3
1.1 Une autre manière de penser l’entreprise ........................................................................... 3
1.1.1 Arborescence et IE 13, tout d’abord un peu d’histoire ................................................... 4
1.1.2 Le chantier d’insertion, première étape d’un parcours atypique vers l’emploi ............... 6
1.1.3 Immersion au cœur des chantiers d’IE 13 ....................................................................... 9
1.2 Les structures du territoire, l’association : deux études mais un objectif commun .......... 19
1.2.1 Une réflexion nécessaire ............................................................................................... 19
1.2.2 L’état des lieux de l’offre existante, un travail de recherche ........................................ 19
1.2.3 Une étude qualitative pour comprendre un mode de fonctionnement .......................... 22
2. Le temps de l’analyse et de la réflexion .................................................................................. 23
2.1 Le constat : la mise à nu d’une réalité .............................................................................. 23
2.1.1 Des territoires à l’offre d’insertion hétérogène ............................................................. 23
2.1.2 Une association loin du fonctionnement d'une entreprise classique ............................. 24
2.2 S'adapter pour ne pas péricliter ......................................................................................... 31
2.2.1 De la prise de conscience à l’action .............................................................................. 31
2.2.2 Face aux changements, l'intégration d'une nouvelle logique ........................................ 34
2.2.3 Conclusion et réflexion sur ces trois mois de stages ..................................................... 36
Sitographie ....................................................................................................................................... 38
Table des matières ........................................................................................................................... 40
Annexe 1 .......................................................................................................................................... 42
Annexe 2 .......................................................................................................................................... 44
Annexe 3 .......................................................................................................................................... 46
Annexe 4…………..………………………………………………………………………………47
Page 1
TABLE DES SIGLES ET DES ABREVIATIONS
ACI : Atelier et Chantier d'Insertion
ADREP : Animation et Développement des Relations École-Profession
AI : Association intermédiaire
BMO : Besoins en Main d’Œuvre
CAE : Contrat d’Accompagnement dans l’Emploi
CDIAE : Conseil départemental de l'insertion par l'activité économique
CD : Conseil départemental
CDD : Contrat à Durée Déterminée
CDDI : Contrat à Durée Déterminée d’Insertion
CDI : Contrat à Durée Indéterminée
CDIAE : Comité Départemental de l’Insertion par l’Activité Economique
COORACE : COmités et ORganismes d’Aide aux Chômeurs par l’Emploi
CUI : Contrat unique d'insertion
DIRECCTE : Direction Régionale des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation,
du Travail et de l'Emploi
DROS : Dispositif Régional d’Observation Sociale
EI : Entreprise d'insertion
ESS : Economie Sociale et Solidaire
ETP : Equivalent temps plein
ETTI : Entreprise de Travail Temporaire d’Insertion
FDI : Fonds départemental d'insertion
FNARS : Fédération Nationale des Associations d’Accueil et de Réinsertion Sociale
FSE : Fonds social européen
IAE : Insertion par l’Activité Economique
INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques
PDI : Plan départemental d'insertion
PLIE : Plan local pour l'insertion et l'emploi
RSA : Revenu de solidarité active
SCIC : Société Coopérative d’Intérêt Collectif
SIAE : Structure d'insertion par l'activité économique
UREI : Union régionale des entreprises d insertion
Page 2
INTRODUCTION
Fruit d’une volonté d’acteurs sociaux de terrains de mettre en place des actions
favorisant l’autonomie de la personne, tout en prenant en compte leurs problématiques
sociales, l’insertion par l’activité économique a vu le jour dans le courant des années 70, dans
un contexte de montée du chômage de masse.
Officialisée par la loi n°98-657 du 29 juillet 1998 d’orientation relative à la lutte
contre les exclusions, l’insertion par l’activité économique est un secteur d’activité qui vise
à :
«permettre à des personnes sans emploi, rencontrant des difficultés sociales et
professionnelles particulières, de bénéficier de contrats de travail en vue de
faciliter leur insertion sociale et professionnelle. Elle met en œuvre des
modalités spécifiques d’accueil et d’accompagnement. L’insertion par l’activité
économique, notamment par la création d’activités économiques, contribue
également au développement des territoires.»
(Article L5132-1 du code du travail).
Ce secteur rassemble quatre types de structures conventionnées par l’Etat. Les associations
intermédiaires et entreprises de travail temporaire d’insertion (qui mettent à disposition leurs
salariés), ainsi que les entreprises d’insertion et les ateliers et chantiers d’insertion (qui
produisent des biens et services).
Depuis quelques années, le paysage de ces SIAE a évolué. Le climat socio-
économique actuel tendu engendré par la crise économique de 2008, les financements publics
de plus en plus restreints voire incertains, et la prégnance de l’environnement concurrentiel,
les ont contraints à s’interroger sur leur mode de fonctionnement. De plus, la récente réforme
relative à l’ESS, adoptée le 31 juillet 2014 a modifié leur mode de financement, les
fragilisant d’avantage et les poussant ainsi à mener une réflexion déjà nécessaire. Aujourd’hui,
les ACI sont donc confrontés à de nouvelles difficultés qu’ils n’avaient pas anticipées. La
mutation de leur environnement, a mis en lumière la nécessité pour ces structures d’être moins
tributaires du subventionnement public, ce qui nous pousse à nous interroger sur la
problématique suivante :
Page 3
- Face à ces bouleversements, quelle est la stratégie a adopter pour les ateliers et
chantiers d’insertion ?
Ce rapport rendra compte de mes 3 mois de stage au sein de l’association IE 13,
structure porteuse de chantiers d’insertion. En premier lieu, j’exposerai le cadre dans lequel
j’ai évolué ainsi que ma mission, ses objectifs, et la méthode employée pour la mener à bien.
S’en suivra un exposé des résultats de mon étude et les réflexions qui s’y rattachent. Pour
terminer, je tenterai d’apporter une réponse à la problématique soulevée et donnerai mes
impressions sur ces trois mois de stage.
1. Le Diagnostic, appréhender pour mieux décider
La mission qui m’a été confié par l’association IE 13 était d’effectuer un diagnostic de
l’offre d’insertion dans les Bouches du Rhône et le Sud Vaucluse en vue d’un projet de
développement futur. L’objectif de mon travail était donc d’identifier les SIAE qui
interviennent sur ces territoires et analyser leur répartition afin d’orienter la décision de
l’association. Puis, dans un second temps, d’effectuer un état des lieux de la structure pour
mettre en lumière des axes d’améliorations potentiels.
1.1 Une autre manière de penser l’entreprise
IE 13, est une association porteuse de chantiers d’insertion. Elle fait partie
de la société coopérative d’intérêt collectif Arborescence, qui elle-même a le
statut de Société par actions simplifiée.
Créée par la loi 2001-624 du 17 juillet 2001, la SCIC est une société de
personnes qui, de part ses statuts, associe autour d’un projet commun, personnes
physiques et morales. Elle tend à concilier impératif de profitabilité et respect des
hommes en privilégiant la démocratie. Ce type de société a pour objet :
« la production ou la fourniture de biens et de services d'intérêt collectif, qui
présentent un caractère d'utilité sociale »
Loi n° 47-1775 du 10 septembre 1947 portant statut de la coopération - Article 19
quinquies
Page 4
1.1.1 Arborescence et IE 13, tout d’abord un peu d’histoire
Le groupe Arborescence
Réunis par des valeurs et des intérêts communs, 15 organismes implantés sur le
territoire régional, intervenant dans les champs de la formation ou de l’accompagnement vers
l’emploi, se sont rassemblés depuis janvier 2015 sous la bannière de la SCIC Arborescence
(annexe 1).
Depuis, ce regroupement donne lieu à une dynamique collective qui se traduit par une
mutualisation de leurs moyens financiers, techniques, humains et une gouvernance partagée.
Compétences collectives, confidentialité, coopération, non concurrence, pratiques
professionnelles de qualité et solidarité sont les principes fondateurs qui lient les membres du
groupe. De part son mode de gouvernance partagée, Arborescence assure une relation
dialectique entre ses structures membres.
Liste des structures de la SCIC
CHAMP DE LA FORMATION
CHAMP DE L’INSERTION
ACEF LES ATELIERS DE GAIA
ADREP IE 13
CIRHES ETTIC EMPLOI
CONFLUENCE SINEO
CPE
EUROFORM
NEOBIS
OPTIM’HUM
PERFORMANCE
MEDITERRANNEE
TETRACCORD
RETRAVAILLER
Page 5
Direction mutualisée
L’association IE 13
Implantée à Aix en Provence, ma structure d’accueil porte 3 chantiers d’insertion dans
le domaine de l’entretien des espaces verts :
le chantier « aménagement urbain et valorisation des espaces boisés »
le chantier « embellissement espaces collectifs de proximité »
le chantier « protection des massifs forestiers et revalorisation du patrimoine naturel »
En 1982, l’association Adrep (centre de formation continue) voit le jour, au vu de
l’efficacité du dispositif, peu à peu la structure se développe, pour devenir en 2001 la SCOP
Adrep IE. En février 2003, elle interviendra pour le compte de la CPA en lançant ses premiers
chantiers d’insertion « protection des massifs forestiers » et créera officiellement une entité
distincte en 2006, IE 13. Depuis 2011, la structure gère également l’activité des lieux
d’accueil RSA pour les communes de Vitrolles et Marignane.
Président Directeur Général Michel FAURE
Directrice Générale
Déléguée
Colette BELLET
Directeur Général
Délégué
Nordine EL MIRI
Directrice Général
Déléguée
Dominique LOUIS
Directeur
administratif et
financier
Gilles ROUVIER
Ressources
Humaines
- établissement des
plans de formation
- communication
interne
- audit des ressources
- veille juridique
Stratégie et
développement
- prospective
- communication
externe
- commercialisation
- réponse aux appels
d’offre
Qualité de la
production
- échange de
pratiques
- programmation des
ressources et des
personnes
- ingénierie
Administration
Finances
- comptabilité
- contrôle de gestion
- audit
- relations avec les
organismes
bancaires
Page 6
ORGANIGRAMME FONCTIONNEL
1.1.2 Le chantier d’insertion, première étape d’un parcours atypique vers l’emploi
Officialisés le 18 janvier 2005 par la loi de programmation pour la cohésion sociale,
les chantiers d’insertion sont définis ainsi par le Code du travail - Article L5132-15 :
« Les ateliers et chantiers d'insertion conventionnés par l'Etat sont
organisés par les employeurs figurant sur une liste.
Ils ont pour mission :
1° D'assurer l'accueil, l'embauche et la mise au travail sur des actions
collectives des personnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales et
professionnelles particulières ;
2° D'organiser le suivi, l'accompagnement, l'encadrement technique et la
formation de leurs salariés en vue de faciliter leur insertion sociale et de
rechercher les conditions d'une insertion professionnelle durable. »
Direction IE 13
Président : Nordine EL MIRI
Directrice : Marie France SOURD
Responsable d’unité Emmanuelle CHETAILLE
Coordinatrices Naima CAVAGNA
Aurélie FARINA Virginie MOUSSA
Accompagnatrice socioprofessionnelle
Nadia COLONNA D’ISTRIA
Encadrants techniques
Eddie AZOUAZOU
Hamid GUEFAFI
David LLOPEZ
Paco LOPEZ
Norbert NORDT
Gilbert PEREZ
;
Agent d’entretien François MORENO
Agent administratif Marie Jocelyne DAMOUR
Page 7
Ils peuvent être organisés par :
« Un organisme de droit privé à but non lucratif ou un centre communal, ou
intercommunal, d’action sociale, une commune ou un établissement public
de coopération intercommunale disposant de la compétence action sociale
d’intérêt communautaire. »
(Circulaire DGEFP no 2005-41 du 28 novembre 2005 relative aux ateliers et
chantiers d’insertion. 1. Statut et nature des ACI et des structures porteuses, p.2)
Porté majoritairement par des associations (loi 1901), le chantier d’insertion
est la plus récente des structures de l’IAE et également la plus représentée du secteur.
En effet, en 2013, « la moitié des 3 800 structures de l’IAE sont porteuses d’ACI »2.
En plus d’assurer un rôle social, il est, de part ses activités, partie prenante du
développement économique local des territoires.
Seules les structures conventionnées par la Direction régionale des entreprises, de la
concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi, peuvent porter des chantiers
d’insertion et prétendre ainsi au subventionnement public. Ce premier conventionnement
conditionne, le droit pour l’ACI de solliciter d’autres sources de financement, notamment
auprès des collectivités territoriales.
La demande de conventionnement est instruite par la DIRECCTE qui la soumet pour
avis au Conseil départemental de l'insertion par l'activité économique. En cas d’avis
favorable, un conventionnement pluriannuel de 3 ans est alors accordé afin de formaliser le
cadre de l’action (rapporté à un an en cas de création d’une structure ou de difficultés
financières pour une structure déjà existante). Il comporte une présentation du projet
d'insertion de la structure porteuse, le territoire d’intervention, le secteur d’activité ainsi que
les objectifs du dispositif notamment en termes de sorties dynamiques3 et d’ETP. Ces
différents points auront été préalablement discutés, lors d’un dialogue de gestion complet
présidé par la DIRECCTE, et rassemblant les différents partenaires du chantier (représentant
de la structure porteuse, principaux financeurs, et pôle emploi).
Un dialogue de gestion dit « allégé » est ensuite organisé en court d’année afin de faire un
bilan de l’action menée et, le cas échéant, de revoir les objectifs.
D’autres conventions peuvent être également accordées par les communes et communautés
de communes pour les chantiers œuvrant sur leur territoire.
2 Données DARES, Analyses, Juin 2015-N°046, «L’insertion par L’activité économique en 2013 Stabilité de
l’emploi et de l’activité p.2 3 Sorties dynamiques = sorties vers l’emploi durable (CDI, CDD ou missions d’intérim de 6 mois et plus) + les
sorties vers « un emploi de transition » (CDD ou période d’intérim de moins de 6 mois, contrats aidés chez un
employeur de droit commun) + les sorties positives (Formations pré-qualifiantes ou qualifiantes, embauches
dans une autre SIAE)
Page 8
En plus du subventionnement public, les chantiers d’insertion peuvent également
concourir à des procédures d’attribution de marchés publics (intégrant ou non des clauses
sociales4) et commercialiser leurs activités. Cette commercialisation est très règlementée :
« Afin d’éviter tout effet de concurrence déloyale avec les entreprises, la
part des recettes de commercialisation ne peut excéder 30 % des charges de
l’ACI. Cette part est appréciée individuellement, pour chaque ACI.
Exceptionnellement, ce taux peut être élevé, dans la limite de 50 %, après
avis du CDIAE. »
(Circulaire DGEFP no 2005-41 du 28 novembre 2005 relative aux ateliers et
chantiers d’insertion. 1. Statut et nature des ACI et des structures porteuses, p.3)
DIRECCTE
- Subvention de fonctionnement : aide au
poste pour tout type de public qui répond
aux critères de l’IAE
CONSEIL REGIONAL
- Aide financière au titre de la formation et
du développement économique (aide
variable suivant les régions)
- Aide au titre du fond régional
d’investissement
CONSEIL DEPARTEMENTAL
- Subvention de fonctionnement : aide au
poste (à la condition d’avoir 50% des
postes destinés à des bénéficiaires du
RSA)
- Possibilité pour le département de
recourir au FSE pour subventionner l'ACI
si celui-ci en fait la demande
COMMUNES
COMMUNAUTES DE COMMUNES
- Subvention via les Plans locaux pour
l’insertion et l’emploi
CLIENTS - Commercialisation (à hauteur de 30 %
des recettes de la structure)
MECENES
PARTICULIERS (crowfunding)
- Dons
4 Code des marchés publics – article 14 : Les conditions d'exécution d'un marché ou d'un accord-cadre peuvent
comporter des éléments à caractère social ou environnemental qui prennent en compte les objectifs de
développement durable en conciliant développement économique, protection et mise en valeur de
l'environnement et progrès social
TYPES DE FINANCEMENT POSSIBLES POUR LES ACI
Page 9
Le public du chantier d’insertion
Ne rentre pas sur un chantier d’insertion qui veut. Seules les personnes éligibles
(bénéficiaires de minima sociaux : ASS, RSA, AH, ATT, sans qualification avec cumul de
problématiques) et faisant l’objet d’un agrément délivré pour 24 mois par le Pôle emploi
peuvent accéder à ce dispositif. Cet agrément, vise à vérifier la pertinence d’une orientation
vers le chantier au vu de la situation sociale et professionnelle du demandeur et, conditionne
également les aides financières octroyées au titre de l’IAE. Une fois l’agrément obtenu, un
prescripteur institutionnel (Pôle emploi, Mission locale ou Cap emploi) ou un orienteur
(CCAS, MDS, pôle insertion du CD) adresse le demandeur d’emploi vers une structure
porteuse d’ACI. Le suivi social et professionnel est ensuite assuré par un coordinateur ou
chargée d’insertion du chantier, en partenariat avec ce même prescripteur dans le cadre
d’entretiens individuels ou de réunions tripartites.
1.1.3 Immersion au cœur des chantiers d’IE 13
Comme je l’ai mentionné précédemment, IE 13 propose trois activités support à
savoir : « l’embellissement des espaces collectifs de proximité », « la protection des massifs
forestiers et la revalorisation du patrimoine naturel » et « l’aménagement urbain et
valorisation des espaces boisés ». Elle intervient pour le compte du territoire du Pays d'Aix
(anciennement CPA), les villes de Marignane, Vitrolles, Lançon de Provence ainsi que pour
les bailleurs sociaux (13 Habitat, Famille et Provence, Pays d’Aix Habitat). Ses actions sont
réalisées grâce au soutien de partenaires financeurs : le territoire du Pays d’Aix, le CD, la
DIRECCTE, et le CR essentiellement.
En vue de développer les conditions d’insertion professionnelles durables des
bénéficiaires du dispositif, une coopération territoriale intensive est mise en place avec :
les organes institutionnels :
- la DIRECCTE : lors de comités de pilotage et de réunions ponctuelles
- le Conseil départemental des Bouches du Rhône : lors de comités de pilotage et de
comités techniques de suivi des bénéficiaires
- le Conseil régional PACA : lors de comités de pilotage et réunions ponctuelles
- le Pôle emploi : lors de comités techniques de suivi et de comités de pilotage. Il
participe également au recrutement des salariés en insertion
Page 10
- les Pôles insertion : lors des comités techniques de suivi des bénéficiaires du RSA
- les Missions locales (du territoire du Pays d’Aix et du territoire du Pays Salonais) :
pour le positionnement du public jeune
- les CCAS : pour le positionnement d’une personne en difficulté
le monde économique :
- les entreprises de travail temporaire d’insertion : lorsque le salarié en insertion n’est
pas encore prêt pour le marché de l’emploi classique
- les entreprises de travail temporaires : pour créer des passerelles entre les chantiers
d’insertion et le monde de l’entreprise classique
Les chantiers d’insertion d’IE13, revêtent un intérêt territorial. De ce fait, ils
s’inscrivent dans l’offre départementale d’insertion des publics en difficultés. Leur action a
pour objet de constituer une étape de parcours d’insertion des bénéficiaires. L’objectif est de
réaliser un accompagnement actif et un encadrement technique adaptés aux salariés, en vue de
favoriser les conditions de leur insertion professionnelle et sociale durable.
Pour comprendre l’environnement dans lequel j’allais évoluer durant ces 3 mois, j’ai
dans un premier temps étudié le mode de fonctionnement des chantiers. Pour ce faire, je les
ai visités afin de rencontrer les salariés en insertion et appréhender le travail effectué par les
encadrants techniques. Je me suis intéressée à leur organisation et me suis appliquée à
collecter les informations concernant la typologie du public de chacun.
Comme vous pourrez vous en rendre compte à la lecture de la présentation des chantiers ci-
dessous, leur mode de fonctionnement est similaire.
Le chantier « embellissement des espaces collectifs de proximité »
En 2007, soucieuse d’apporter une meilleure qualité au cadre de vie des quartiers
d’habitat social inscrits au Contrat urbain de cohésion sociale, et de remédier aux difficultés
rencontrées par les bailleurs sociaux concernant l’entretien des espaces verts et abords
d’immeubles, la commune d’Aix en Provence à mis en place des actions de gestion urbaine de
proximité en partenariat avec les bailleurs sociaux.
Ces actions se sont traduites, entre autre, par la création d’un chantier d’insertion. Depuis, les
partenaires de la ville d’Aix en Provence ainsi que les bailleurs sociaux ont souhaité
poursuivre et pérenniser le développement du chantier « embellissement des espaces collectifs
Page 11
de proximité », dans le cadre de l’entretien des quartiers d’habitat social situés dans les
territoires quartiers prioritaires de la ville.
L’activité principale de ce chantier est l’entretien et le nettoyage des espaces verts.
Pour ce faire, l’association dispose de moyens techniques (tondeuses à gazon thermiques,
roto-fils, souffleurs, élagueuses etc.) et de transport (2 camions plateaux 7 places et 2
véhicules de transport 9 places).
L’organisation du support d’activité s’organise de la façon suivante :
24 salariés en insertion soit 17.76 ETP (4 équipes de 6 personnes) :
26 heures par semaine par salarié (20 heures de production de 7h30 à 14h30 réparties
sur 3 jours et 6 heures dédiées à l’accompagnement socio professionnel) :
Equipe A et D: lundi/mardi/mercredi
Equipe B : mercredi/jeudi/vendredi
Equipe C : mardi/mercredi/jeudi
Entretien des espaces verts - quartier d’Encagnanes
Débroussaillage- commune de Velaux
Page 12
La typologie des salariés en insertion de ce chantier est la suivante :
15%
68%
17%
Répartition par tranches d’âge
Moins de 25 ans
de 26 à 49 ans
50 ans et plus
98%
2%
Répartition des salariés en insertion par genre
Homme
Femme
52%
12%
8%
28%
Revenu des salariés en insertion à l'entrée sur l'ACI
RSA
AAH
ASS
Autre / sans revenu
Page 13
Comme vous pouvez le constater, les salariés en insertion du chantier
« embellissement des espaces collectifs de proximité » sont principalement des hommes, de
26 et 49 ans, bénéficiaires du RSA ou sans revenu et de faible niveau de qualification.
Le chantier « protection des massifs forestiers et revalorisation du
patrimoine naturel »
Mis en place par l’Adrep en février 2003, ce support d’activité est le premier porté par
IE 13. L’ancienne communauté du Pays d’Aix, alors soucieuse de s’impliquer dans la
protection des massifs forestiers et la revalorisation du patrimoine naturel demande à
l’association (Adrep devenue depuis IE 13) de développer diverses interventions liées à
l’aménagement, la revalorisation de sites, la prévention des incendies et la restauration des
patrimoines forestiers locaux, d’où la création du chantier « protection des massifs forestiers
et revalorisation du patrimoine naturel ».
Les tâches principales du chantier sont l’entretien des espaces naturels communaux et
les petits travaux forestiers (débroussaillage, élagage au sol, abattage, débitage etc.)
L’association intervient sur les communes du territoire du Pays d'Aix (Venelles, Châteauneuf
le Rouge, Gréasque, Mimet, Saint Estève, Vauvenargues, Pertuis, Peynier, Peyrolles, Puy
sainte Réparade, Bouc Bel Air, Meyrargues) et à Lançon de Provence.
L’équipe du chantier d’insertion dispose de moyens techniques (tronçonneuses, élagueuses,
broyeurs etc.) et de transport (3 véhicules 9 places et 1 camion plateau de 7 places).
Un local est également mis à disposition par la commune de Lançon de Provence pour
l’entreposage du matériel au sein des services techniques.
17%
27%
7%
49%
Niveau de qualification des salariés en insertion
Niveau IV
Niveau V
Niveau Vbis
Niveau VI
Page 14
L’activité du chantier s’organise de la manière suivante :
Travaux pour le compte du territoire du pays d’Aix
La détermination des sites est faite en amont, par le service forêt du territoire du pays d’Aix,
en concertation avec les communes qui en expriment le besoin.
24 salariés en insertion sous soit 17.76 ETP (2 équipes de 6 à 8 salariés) :
26 heures par semaine par salarié (21 heures de production de 7h30 à 14h30 réparties
sur 3 jours et 5 heures dédiées à l’accompagnement socio professionnel)
Equipe A : Mardi/ Jeudi/Vendredi
Equipe B : Lundi/mardi/mercredi
Equipe C : lundi/mercredi/jeudi
Equipe D : mardi/mercredi/jeudi
Travaux pour la commune de Lançon de Provence :
8 salariés en insertion soit 5.92 ETP (1 équipe)
26 heures par semaine par salarié (21 heures de production de 7h30 à 14h30 réparties
sur 3 jours et 5 heures dédiées à l’accompagnement socio professionnel)
Article sur le chantier d’insertion « protection des massifs forestiers »
Parution journal mensuel de Lançon de Provence n°206 – avril 2015
Page 15
La typologie des salariés en insertion de ce chantier est la suivante :
26%
15%
34%
16%
9%
Répartition par tranches d’âge
Moins de 25 ans
De 26 à 34 ans
De 35 à 44 ans
De 45 à 54 ans
Plus de 54 ans
97%
3%
Répartition par genre des salariés en insertion
Homme
Femme
41%
51%
3% 5%
Revenu des salariés en insertion à l'entrée sur l'ACI
Sans revenu
RSA
ASS
AAH
Page 16
Comme le montre ces graphiques, les salariés en insertion du chantier « protection des
massifs forestiers et revalorisation du patrimoine naturel » sont principalement des hommes,
bénéficiaires du RSA, sans revenu avec un faible niveau de qualification. Ils sont âgés en
grande majorité de 35 à 44 ans. On remarque néanmoins que la part de jeunes de moins 25
ans est importante sur ce chantier.
Le chantier « aménagement urbain et valorisation des espaces boisés »
C’est en réponse à l’appel à projet lancé par la ville de Vitrolles, dans le cadre de la
programmation du plan urbain de cohésion sociale que l’association IE 13 s’est positionnée
sur la mise en œuvre du projet en créant, le 2 avril 2012 un chantier d’insertion dédié à
l’activité de l’entretien des espaces verts. L’équipe du chantier intervient aujourd’hui sur les
communes de Vitrolles, Cabriès, Calas ainsi que pour le bailleur 13 Habitat sur les quartiers
d’habitation du territoire du Pays d’Aix.
Les tâches principales du chantier sont le débroussaillement, l’élagage, la tonte etc. et
les travaux d’aménagement d’espaces verts (construction de murets, petits travaux de
maçonnerie etc.).
L’équipe du chantier dispose de moyens techniques (tondeuses, ratisses, tailles haies etc.) et
de transport (1 véhicule 9 place et 1 camion plateau de 7 places). Un local technique est
également mis à sa disposition par la commune de Vitrolles.
5%
26%
26%
43%
Niveau de qualification des salariés en insertion
Niveau IV
Niveau V
Niveau Vbis
Niveau VI
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Le support d’activité s’organise de la façon suivante :
16 salariés en insertion soit 11.84 ETP (2 équipes de 8 personnes)
26 heures par semaine reparties (21 heures de production de 7h30 à 14h30 et 5 heures
dédiées à l’accompagnement socio professionnel)
EQUIPE A : lundi/mardi/mercredi
EQUIPE B : mercredi/jeudi/vendredi
La Provence article du 23 mai 2015 Zone débroussaillée par l’équipe du chantier
La typologie des salariés en insertion de ce chantier est la suivante :
91%
9%
Répartition par genre des salariés en insertion
Hommes
Femmes
Page 18
L’étude de la typologie du public du chantier « aménagement urbain et valorisation
des espaces boisés » nous informe que les salariés en insertion qui y travaillent, sont en très
grande majorité des hommes, âgés de 35 à 44 ans. Ils sont, pour la plupart, bénéficiaires du
RSA, sans revenu ou dépendants de l’ASS, et ont un faible niveau de qualification.
14%
17%
20%
32%
17%
Répartition par tranches d'âge
moins de 25 ans
De 25 à 34 ans
De 35 à 44 ans
De 45 à 54 ans
Plus de 54 ans
53%
14%
3%
22%
5%
3%
Revenu des salariés en insertion à l'entrée sur l'ACI
RSA
ASS
ARE
Sans revenu
TH
Garantie jeune
3% 3%
8%
26% 60%
Niveau de qualification des salariés en insertion
Niveau III
Niveau IV
Niveau V bis
Niveau V
Niveau VI
Page 19
L’analyse des 3 chantiers de l’association m’a aidé à comprendre la typologie du
public en insertion, les problématiques auxquelles il est confronté mais également les
difficultés relationnelles qui pouvaient en découler. Cette immersion a fait partie intégrante de
mon travail d’enquête. J’ai en effet assisté à une scène de violence verbale et physique entre
un salarié en insertion et un encadrant technique. Cette phase d’observation a orienté par la
suite ma réflexion sur le manque de formation des professionnels du secteur.
1.2 Les structures du territoire, l’association : deux études mais un objectif commun
Pour m’assurer de la bonne compréhension de la commande, et savoir ce que la
structure attendait précisément du diagnostic, ma tutrice de stage et moi-même nous sommes
entretenus afin de reformuler la demande et savoir qu’elle « forme » devrait prendre le rendu
final. Cette phase de cadrage, nécessaire à tout projet, a servi à identifier clairement les
informations à recueillir et lever les doutes qui pouvaient subsister.
Plus qu’une suite de données et de tableaux, l’association souhaitait l’élaboration d’un
document clair et explicite, mentionnant la localisation et les supports d’activité proposés par
les structures…concurrentes.
Une mission secondaire, un état des lieux de l’association, essentiellement basé sur
l’aspect organisationnel (l’aspect financier étant une limite de l’étude), viendrait compléter ce
diagnostic afin de définir des pistes de développement et axes d’amélioration potentiels.
1.2.1 Une réflexion nécessaire
L’association IE 13 est née il y a maintenant une dizaine d’années et en 10 ans, le
monde évolue, les acteurs politiques changent, ce qui était innovant hier, ne l’ai plus
aujourd’hui. Prise en étau entre la concurrence du secteur marchand classique et celle des
autres chantiers d’insertion, tributaire des subventions publiques, il lui faut faire face.
1.2.2 L’état des lieux de l’offre existante, un travail de recherche
Pour faire un état des lieux de l’offre d’insertion sur les territoires définis par mon
commanditaire, j’ai scindé mon travail en trois parties. La première, centrée sur le recueil de
données quantitatives, afin de réunir les informations relatives à l’offre et la demande
Page 20
d’emploi dans les Bouches du Rhône et le Sud Vaucluse. La deuxième dirigée vers le
recensement des ACI et EI en activités (la commande ne concernant pas les AI et ETTI) et
ce, en vue d’élaborer un annuaire. Puis, une dernière phase, axée sur la collecte de données
qualitatives, dans le but d’appréhender le mode fonctionnement de ma structure d’accueil et
de l’analyser.
La finalité de ces missions étant d’ouvrir des pistes de développement pour
l’association, je me suis dans un premier temps, intéressée au public des SIAE sur les
territoires d’étude (chômeurs de longue durée et bénéficiaires de minima sociaux) et ce, afin
de déceler un éventuel besoin non satisfait en emplois d’étape au regard de données
statistiques. Pour ce faire, j’ai essentiellement puisé des informations sur les sites internet de
sources fiables à savoir, l’INSEE et le DROS.
J’ai tout d’abord récolté les éléments concernant le taux de chômage en France, en PACA,
dans les Bouches du Rhône et le Sud Vaucluse puis j’ai réduit l’échelle de ma recherche afin
d’avoir des informations plus précises et donc plus pertinentes. J’ai ainsi ciblé les zones
d’emploi telles qu’elles sont définies par l’Insee : Aix en Provence, Arles, Marseille-
Aubagne, Istres-Martigues, Salon de Provence et Cavaillon-Apt (cf document joint p.5 et 6).
Une démarche similaire a été adoptée pour l’étude des besoins en main d’œuvre des
entreprises. Le recours aux sources en ligne m’a permis d’obtenir les données départementales
puis, cette fois-ci par bassin d’emploi, tel que définit par le Pôle emploi, en l’occurrence :
Aix en Provence - Gardanne - Salon de Provence, Marseille - Aubagne, La Ciotat, Étang de
Berre, le pays d’Arles et le Sud Vaucluse.
La demande d’emploi ainsi traitée, j’ai ensuite porté mon attention sur l’offre
d’emploi. Je souhaitais mettre en évidence les secteurs recruteurs et les métiers les plus
recherchés (illustration en annexe 2- pour étude complète cf livrable joint p 7 à 20) afin que
l’association puisse proposer aux salariés en insertion des formations en adéquation avec les
besoins des territoires voire, adapter ses supports d’activité à la demande des entreprises. Je
me suis donc appuyé sur l’enquête BMO5 effectuée par le Pôle emploi pour l’année 2016,
mise en ligne sur leur site internet régional.
Suite à cela, j’ai également enquêté sur les secteurs embauchant le plus de salariés
issus d’une structure de l’IAE afin de mettre cette information en corrélation avec les supports
d’activité proposé par IE 13.
5 L’enquête BMO 2016 a été réalisée entre septembre et décembre 2015 dans les 13 régions métropolitaines et 5
départements d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion, Mayotte).
Page 21
. Une fois ce travail de recueil de données chiffrées terminé, je me suis attelée au
recensement des ACI et EI afin d’appréhender leur domaine d’activité et leur localisation sur
les territoires. J’ai, en premier lieu, contacté par téléphone puis par mail, les têtes de réseau de
l’IAE de la région à savoir : l’UREI, le COORACE, le réseau Chantier école et la FNARS
afin de me procurer la liste de leurs adhérents et d’en extraire les informations nécessaires à
mon étude. Malgré mes relances, ma demande est restée sans réponse de la part de deux
organismes. Le COORACE m’a adressé un refus, seule l’UREI m’a répondu favorablement.
Pour compléter cette liste, comme vous l’imaginez, bien loin d’être exhaustive, j’ai visité le
site du Conseil départemental des Bouches du Rhône afin de prendre connaissance des actions
financées par le programme départemental de l’insertion. J’ai extrais de la rubrique « offre
d’insertion », constituée de « l'ensemble des actions, destinées à permettre l'insertion
professionnelle »6, les chantiers et entreprises qui œuvrent sur le territoire. De là, j’ai élaboré
une liste des structures que j’ai ensuite étoffée à l’aide de recherches internet et du journal
officiel de la Direction de l’information légale et administrative qui regroupe les déclarations
des associations en préfecture.
Vint enfin le temps de contacter les ACI et EI. J’avais pour ambition d’indiquer dans
mon rendu la taille de ces structures, en termes d’effectifs salariés permanents ainsi que le
nombre d’ETP pour lequel elles étaient conventionnées. Cette information n’étant pas
disponible sur internet, il m’a fallu aller la chercher « à la source ». Au mail que je trouvais
inapproprié et qui surtout risquait d’être oublié ou placé « par inadvertance » dans le dossier
corbeille du secrétariat du destinataire, j’ai préféré le contact téléphonique, plus humain, plus
accrocheur et surtout, plus adapté d’après moi au secteur associatif.
Pour mener à bien cette mission, il m’a fallu faire preuve de relationnel ! J’avais
préalablement préparé un « discours », clair et concis pour ne pas accaparer trop longtemps
mon allocutaire. On dit que le sourire s’entend au téléphone, j’ai donc essayé d’être la plus
avenante possible. Les réactions on été diverses mais, dans la grande majorité, mes
interlocuteurs ont été réceptifs à ma demande. Certains se sont même laissés aller à la
discussion, transformant ainsi un simple appel téléphonique en un entretien libre.
Sur le 53 ACI et EI contactés, 9 structures sont restées injoignables et 7 n’ont pas souhaité
répondre.
Le recensement terminé, j’ai ensuite élaboré un annuaire (cf annexe 3 – annuaire
complet p 24 à 33 du document joint) et un tableau reprenant toutes les informations
collectées : nombre de structures par zone d’emploi et différents supports d’activité proposés
6 Source : site du Conseil départementale des Bouches du Rhône – Le 13 en action - L’offre d’insertion
Page 22
(cf annexe 4). Cette première étape achevée, j’ai entrepris l’étude du mode de fonctionnement
de l’association.
1.2.3 Une étude qualitative pour comprendre un mode de fonctionnement
Dire que seules les contraintes extérieures mettent en difficulté IE 13 reviendrait à
penser que son mode de fonctionnement est idéal. Or, une réflexion est également à mener à
ce sujet.
Pour cette phase d’approche qualitative, j’ai mobilisé plusieurs méthodes
complémentaires. Dans un premier temps, afin d’intégrer au mieux mon milieu d’étude, j’ai
fait appel à l’observation participante. Cela m’a permis de comprendre mon sujet, de
m’imprégner de la « culture » de l’association et d’être en interaction avec les salariés
permanents et en insertion. Visites de chantiers, participation au conseil de préfiguration du
conseil d’administration, informations collectives, sont autant de moments que j’ai partagé
avec les protagonistes de mon étude. J’ai réalisé et enregistré des entretiens ouverts, auprès
des coordinatrices des chantiers afin de favoriser leur libre expression, et leur permettre
d’aborder des sujets auxquels je n’aurais pas pensé. Des entretiens semi-directifs ont
également été menés. Préalablement j’avais défini les grandes questions à poser afin d’avoir
un « fil conducteur ».
Cette étape est celle qui m’a semblée la plus « délicate ». En effet, en tant que
professionnel, il est important de garder en tête le rôle d’enquêteur, d’en tenir la posture. Ne
pas laisser place à la subjectivité et surtout, faire la part des choses entre l’information que
l’on peut exploiter et divulguer et celle qui ne doit ou ne peut pas l’être, pour des raisons
variées. Cette méthode exploratoire m’a permis d’appréhender les pratiques professionnelles
des coordinatrices et des encadrants techniques, les évolutions de leur métier, les problèmes
quotidiens auxquels ils sont confrontés et m’a donné des pistes de réflexion.
Les différentes réunions de pilotage auxquelles j’ai pu participer ont également enrichis mon
étude et fait comprendre l’importance des partenariats dans ce secteur.
L’objectif de l’état des lieux de l’association était, comme je l’ai précisé en amont,
essentiellement axé sur son organisation interne, mais, d’après moi, une partie concernant ses
finances devait être intégrée. J’aurais souhaité faire une étude de ses charges mais, compte
tenu du peu d’informations auxquelles j’avais accès, j’ai centré dans mon travail sur l’analyse
Page 23
de la provenance du financement de chaque chantier, ainsi que sur les impacts financiers de
la récente réforme.
2. Le temps de l’analyse et de la réflexion
Une fois les données qualitatives et quantitatives récoltées, il m’a fallu les interpréter,
les analyser. Après vous avoir exposé dans la première partie de ce rapport le contexte dans
lequel j’ai évolué durant ces trois mois de stage ainsi que la méthodologie employée pour
atteindre mes objectifs, cette deuxième partie rendra compte des résultats obtenus ainsi que
les réflexions qui en découlent.
2.1 Le constat : la mise à nu d’une réalité
Je vous propose dans cette partie de mon rapport, de prendre connaissance des
résultats issus du diagnostic de l’offre d’insertion des Bouches du Rhône et du Sud
Vaucluse, ainsi que ceux liés à l’étude du mode de fonctionnement de ma structure d’accueil.
2.1.1 Des territoires à l’offre d’insertion hétérogène
Pour éclairer le choix de l’association en cas de déploiement géographique, j’ai
synthétisé les données récolté sous forme de tableau que j’ai ensuite explicité. Celui-ci
retranscrit l’hétérogénéité des territoires en matière d’offre d’insertion.
Tableau récapitulatif du nombre de structures d’insertion par zone d’emploi
Zones d’emploi ACI EI TOTAL
Aix en Provence 9 5 14
Marseille - Aubagne 11 13 24
Istres - Martigues 5 0 5
Arles 7 2 9
Pays Salonais 1 0 1
Sud Vaucluse 3 1 4
Comme vous pouvez le constater, la plupart des chantiers des Bouches du Rhône sont
concentrés sur les trois plus grosses villes à savoir : Marseille, Aix en Provence et Arles, ce
qui ne correspond pas forcément aux besoins des populations au vu des taux de chômage. En
Page 24
effet, les zones d’emploi comptant le plus grand nombre de demandeurs d’emploi sont, par
ordre croissant : Arles, Marseille-Aubagne et Salon de Provence. Pourtant les 53 structures
recensées sont réparties de la manière suivante :
sur les 33 ACI, 11 sont localisés à Marseille, 9 à Aix en Provence et 7 à Arles
sur les 20 EI, 13 sont localisées sur Marseille, 5 à Aix en Provence et 2 à Arles
Le territoire marseillais regroupe le plus grand nombre de structures d’insertion, ACI
et EI confondus, ce qui s’explique par la taille de la ville. Les supports d’activité proposés
sont variés voire innovants (exemple : le centre d’appels de la Croix Rouge Française).
A contrario, même si de nombreuses structures œuvrent sur les bassins aixois et arlésien, les
ACI sont majoritairement représentés. Le bâtiment, le nettoyage et l’entretien des espaces
verts restant les domaines privilégiés.
La zone d’Istres-Martigues, quant à elle, ne compte que des ACI, 5 plus précisément, dont 2
multiservices. Les supports d’activité sont variés et touchent de ce fait divers secteurs
d’activité. Une toute autre lecture peut être faite du pays Salonais qui ne compte qu’un seul
ACI. Ce territoire est le plus carencé des Bouches du Rhône en offre d’insertion.
Concernant le Sud Vaucluse, on peut noter que sur les 3 ACI implantés, 2
interviennent dans le même champ d’activité, à savoir l’entretien des espaces verts. L’unique
association multiservices, a fait le choix stratégique de porter des chantiers dans les
domaines du maraîchage biologique et de l’éco bâtiment, où elle ne souffre d’aucune
concurrence.
Au vu de notre analyse, certains territoires sont donc délaissés mais pas moins
dépourvus de besoin. C’est sur ce constat que je me suis appuyé pour proposer par la suite à
ma structure d’accueil une stratégie de déploiement géographique que je vous présenterai
ultérieurement.
2.1.2 Une association loin du fonctionnement d'une entreprise classique
IE 13 est avant tout une association, son mode de fonctionnement, de part son statut
n’est donc bien évidemment pas le même qu’une entreprise. La gestion des salariés
permanents, se fait sur un modèle associatif…avec « souplesse » et la recherche du bénéfice
Page 25
ne fait (faisait) pas partie de sa culture. Or, elle se doit de répondre à des enjeux de
performance économique et managériaux.
Pour mettre en lumière ses forces, ses faiblesses, les menaces et opportunités de son
environnement extérieur, je me suis appuyée sur mon étude qualitative et sur l’analyse que
j’avais pu faire de la provenance de ses sources de financement. J’ai ensuite tenté d’être force
de proposition et est donné des pistes d’amélioration et de développement possible.
L’organisation interne de l’association
Pour comprendre l’organisation interne d’IE 13, j’ai observé les rôles tenus par
chacun. J’ai ensuite mis en parallèle les tâches inhérentes aux fonctions de coordinatrice et
d’encadrant technique (en me référant à la fiche de poste de la convention collective Synesi
des ateliers et chantiers d’insertion) et celles réellement effectuées au sein de la structure.
Voici le résultat de cette étude pour le poste de coordinatrice:
• Coordination des encadrants techniques et des salariés en insertion
• Coordination de la conduite des projets du chantier
• Définition des étapes et des objectifs du parcours d'insertion
• Elaboration du bilan formation et emploi des salariés en insertion
• Evaluation de la progression des salariés en insertion et adaptation du déroulement du parcours
• Recrutement et accompagnement socioprofessionnel des salariés en insertion
• Gestion du planning des équipes techniques des chantiers
• Gestion des contrats des salariés en insertion (renouvellements, acomptes, etc.)
• Montage des dossiers de demandes de subventions et de conventionnements
• Élaboration des documents (bilans, fiches de suivi) pour les comités techniques de suivi et comités de pilotage animation
TÂCHES LIEES AU POSTE
• Gestion des stocks des équipements de protection individuelle
• Gestion du matériel et des achats de fournitures des chantiers
• Elaboration des fiches de remboursements des frais de transport des salariés en insertion
• Élaboration des propositions tarifaires clients et facturation
• Prise de rendez-vous pour la visite médicale des salariés en insertion
• Réception des feuilles d’émargement journalières
• Élaboration de la fiche navette (formulaire) pour la demande d’agrément pôle emploi
• Élaboration de la fiche salarié pour la déclaration unique d’embauche
TÂCHES ANNEXES
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Pour le poste d’encadrant technique :
Contrairement aux autres ACI des territoires étudiés, les coordinatrices des chantiers
d’IE 13 occupent également le poste d’accompagnatrice socioprofessionnelle. Leur temps se
répartit donc entre gestion des chantiers et accompagnement des salariés en insertion.
L’évolution du métier liée, en partie, à la technicité croissante du suivi administratif induit
par la réforme de l’IAE leur impose une charge de travail supplémentaire qui engendre des
problèmes en termes de gestion du temps. L’adaptation à ces changements nécessite donc
une réflexion quant à la répartition des tâches au sein de l’association. Certaines tâches
annexes pourraient être réparties sur les postes d’autres salariés permanents de la structure
car, ne demandant pas de technicité particulière ou tout simplement parce qu’incombant à leur
fonction.
Un des axes d’amélioration serait donc la mise en place d’une organisation efficiente,
plus structurée, où les tâches imparties au poste de chacun sont clairement définies (cela
passe, entre autre par la mise à jour des fiches de postes.).
J’ai également pu constater qu’aucun encadrant technique n’était doté du titre
professionnel d’encadrant technique d’insertion, délivré par le Ministère de l’emploi et de la
cohésion sociale. Pourtant, face aux problématiques de plus en plus complexes du public en
insertion, certains se sentent démunis. Il serait donc bon de mettre en place un plan de
formation en leur direction, afin de les outiller des techniques managériales inhérentes à leur
fonction (gestion des conflits, évaluation, pédagogie etc.). L’encadrant représente l’employeur
• Mise en œuvre des apprentissages avec la pédagogie adaptée aux difficultés
des salariés en insertion
• Définition des objectifs et des étapes du parcours d'insertion
• Evaluation des salariés en insertion et adaptation du parcours d'insertion,
• Mise en place du bilan formation et emploi des salariés en insertion
• Organisation et animation du travail en équipe
• Explication et application des règles et des consignes de cohésion et de
fonctionnement d'un groupe
• Réalisation des diagnostics techniques ou d'accompagnement, définition et mise
en œuvre des préconisations
• Veille et formation concernant l'ensemble des aspects liés à l'insertion
socioprofessionnelle et aux méthodes pédagogiques en milieu en difficulté
• Organisation de la production du chantier
TÂCHES LIEES AU POSTE
Page 27
sur le terrain, de lui dépend également la performance globale de l’association. Pour ce faire
IE 13 pourra mobiliser son organisme paritaire collecteur agréé.
La gestion de ses finances
De part ses statuts, l’association IE 13 est tenue de respecter le taux
d’autofinancement légal imposé aux ACI. Les recettes issues de ses services ne doivent donc
pas dépasser 30 % de son budget total de fonctionnement. Néanmoins, l’étude de ses
financements indique qu’elle est loin d’atteindre ce taux. Compte tenu de la baisse des
subventions, il lui est donc nécessaire de réaliser un excédent pour augmenter son fonds de
roulement, réaliser des investissements et être moins dépendant du financement public.
Comme nous le prouvent les trois graphiques ci-dessous, reprenant les sources de
financement des chantiers, la part de recettes tirée de prestations privées oscille entre 7% et
13% :
Le chantier « aménagement urbain et valorisation des espaces boisés »
19%
7%
17% 44%
13%
0%
Répartition des produits de financement 2015
CPA
Région
Département (dont emplois aidés)
Subventions emplois aidés par l'Etat
Prestations privées
Communes
Page 28
Le chantier « embellissement des espaces collectifs de proximité »
Le chantier « protection des massifs forestiers et revalorisation du patrimoine »
Au vu de ces données, il est évident qu’un travail peut être mené pour faire évoluer la
part de prestations privées. A l’heure actuelle, les recettes issues de la commercialisation
proviennent majoritairement de particuliers, de bailleurs sociaux, ou de collectivités. Comme
l’explique Nadia, accompagnatrice sur l’un des chantiers d’IE 13 :
« Pour financer en partie nos actions, avec ma directrice, nous répondons
aux appels à projets et aux marchés publics clausés. Sinon, généralement se
sont les personnes qui voient nos salariés en insertion travailler qui
viennent nous demander s’il est possible d’intervenir chez eux.».
Face à ce constat, il est donc nécessaire pour l’association de mettre en place une
stratégie de dynamisation des activités déjà existantes et d’avoir une démarche commerciale
24%
8%
17%
3%
7%
41%
Répartition des produits de financement 2015
CPA
Région
Département (dont contrats aidés)
Communes
Prestations privées
Subventions contrats aidés par l'Etat
9%
8%
10%
0%
61%
12%
Répartition des produits de financement 2015
CPA
Région
Département (dont contrats aidés)
Communes
Subventions emplois aidés par l'Etat
Prestations privées
Page 29
proactive. Cet axe sera d’ailleurs développé en dernière partie de ce rapport dans les scénarios
soumis à IE 13. Néanmoins, je dois souligner le fait que les dirigeants de l’association se sont
déjà saisis de cette problématique. En effet, depuis le début de 2014 ils consacrent du temps à
la prospection commerciale.
N’ayant pas d’autres informations concernant les finances de ma structure d’accueil,
j’ai ensuite pris le parti de m’intéresser aux impacts financiers « indirects » induits par la
réforme de son mode de financement. Aux techniques mises en œuvre pour la contrer, mais
qui finalement peuvent faire perdre de l’argent.
Depuis la réforme du mode de financement de l’IAE, toutes les aides octroyées auparavant
par l’Etat sont aujourd’hui abandonnées au profit de l’aide au poste. Cette aide, indexée sur le
SMIC se décompose de la manière suivante :
- un montant socle par équivalent temps plein d’insertion (volume d’heures de travail sur
une année à temps plein pour un salarié en insertion) de 19 474 euros en 2016 dont 985
euros au titre des missions d’accompagnement socioprofessionnel et d’encadrement,
- un montant modulable (de 0 à 10% du montant socle) reposant sur trois critères : le profil
des personnes accueillies (part des publics bénéficiaires de minima sociaux RSA socle,
ASS ou AAH), les efforts d’insertion de la structure (tenant compte des ETP
d’encadrement technique et ETP d’accompagnement social et professionnel) et enfin les
résultats en termes d’insertion (nombre de sorties dynamiques : emplois durables, de
transition et sorties positives).
Ce mode de financement engendre de nouvelles contraintes pour l’association car sa
mise en place implique notamment l’abandon du recours aux CUI-CAE. Les salariés en
insertion sont désormais embauchés en CDDI, des contrats de droit commun, qui comptent
dans le calcul de sa masse salariale. Ce premier aspect de la réforme est extrêmement
problématique. En effet, le dépassement des seuils d’effectifs (1er seuil 11 salariés, 2
ème seuil
50 salariés), entraine de nouvelles obligations. Les salariés en insertion doivent être
représentés dans les institutions du personnel, et l’ACI doit s’acquitter du paiement de
certaines cotisations (salariales, fonds national d’aide au logement, mutuelle etc.). Le coût de
cette nouvelle masse salariale affaiblit donc IE 13.
Seconde problème lié à la réforme : le calcul du montant de l’aide au poste. En effet,
le versement de cette aide est soumis au respect du nombre d’ETP pour lequel la structure est
conventionnée, objectif extrêmement contraignant pour les ACI compte tenu de la typologie
du public embauché.
Page 30
Le chantier est le premier échelon dans le processus d’insertion des personnes les plus
éloignées de l’emploi aux problématiques sociales complexes (addictions, difficulté d’accès
au logement, etc.). De ce fait, certains savoirs êtres de base (comme l’obligation d’aller
travailler lorsque l’on est sous contrat) ne sont pas acquis et les difficultés sociales auxquelles
sont confrontés les salariés en insertion les empêchent parfois de se rendre sur le chantier.
L’absentéisme est donc un problème majeur qui engendre un décalage entre le nombre d’ETP
théorique (pour lequel est conventionné l’ACI) et le nombre d’ETP réellement présents. Pour
contourner cette difficulté, IE 13 recrutent donc davantage de salariés en insertion que le
nombre prévu par la convention, dans l’optique de pallier à de futures absences et augmenter
ainsi l’effectif. Cette solution parait simple et évidente, néanmoins si l’on s’y penche de plus
près, cela impose de nombreux frais coûteux annexes, en termes d’achat d’équipements de
protection individuelle, de visite médicale préalable à l’embauche, ou de paiement des
cotisations salariales liées au CDDI. Sans oublier que si le taux d’ETP pour lequel la structure
est conventionnée est dépassé, le paiement du salaire du bénéficiaire est entièrement à la
charge de l’ACI. Avant de « surrecruter » il faut donc bien faire ses comptes.
Malheureusement, ces professionnels de l’accompagnement social ne sont ni habitués, ni
armés pour « gérer les ficelles » d’un tel dispositif. Pour les aider dans leur réflexion, il existe,
un dispositif local d'accompagnement, créé en 2002 par l’État et la Caisse des Dépôts. Durant
mon stage, j’ai d’ailleurs eu l’opportunité de participer à une formation de 3 jours, dispensée
par dans ESIA, un fonds d’intervention technique et financier qui soutient les projets relevant
du secteur de l’économie social et solidaire. Lors de ce dispositif local d’accompagnement
collectif, j’ai pu travailler à la recherche d’un modèle économique qui permette à IE 13 de
poursuivre son projet d’insertion tout en générant les produits nécessaires à son équilibre. J’ai
utilisé un logiciel comptable permettant de calculer les charges et recettes de l’ACI, en
fonction de différentes données, notamment du nombre de postes en insertion. N’ayant ni les
connaissances comptables nécessaires pour le maitriser, ni accès aux informations
financières, je l’ai transmis au responsable financier de l’association afin qu’il s’en saisisse.
Une fois l’étude de l’association terminée, j’ai réalisé une matrice MOFF afin de
rendre plus visuels les résultats (cf document joint p.45). J’ai ensuite élaboré des stratégies,
présentées sous forme de scénarios pour permettre à la structure de se projeter.
Page 31
2.2 S'adapter pour ne pas péricliter
IE 13 doit évoluer, s’adapter, anticiper les éventuels changements de son
environnement et interroger ses propres pratiques. Elle doit tendre vers une logique
entrepreneuriale. Cette démarche n’altère en rien la finalité de la structure, ou ses valeurs. La
recherche de performance économique est, dans cette perspective au service du social. Le but
étant de trouver un équilibre entre autofinancement et financements publics.
2.2.1 De la prise de conscience à l’action
Pour pérenniser son existence, l’association doit mettre en place un plan d’action.
Divers scénario sont alors envisageables. Pour aider les décideurs, j’ai élaboré 3 scénarios, 3
axes stratégiques basés sur les informations recueillies par mes deux missions
complémentaires.
Scénario 1 : développer les marchés existants
Le portage commercial est actuellement effectué par la direction au sein du service
« Stratégie et développement » qui s’occupe de la veille et de la captation des marchés. Les
fonds de l’association proviennent majoritairement de l’obtention de marchés publics
(intégrant ou non des clauses sociales d’insertion) ce qui la rend tributaire des relations
qu’elle entretient avec les institutions et les acteurs politiques du territoire. Prospecter une
nouvelle clientèle, répondre aux appels d’offres et appels à projet d’entreprises privées lui
permettrait donc de gagner en autonomie et d’augmenter son taux d’autofinancement. Se
tourner vers le secteur privé est donc un axe de développement essentiel pour la pérennité
financière de l’association et cela passe, entre autres, par un renforcement des relations avec
les entreprises et une accentuation de la communication (création d’un site internet etc.).
Commercialiser c’est vendre…mais aussi se vendre. En valorisant son action sociale et
en communiquant d’avantage, IE 13 pourrait également démarcher d’éventuels mécènes
(exemple : Fondation d’entreprise Vinci pour la cité) comme le font d’autres chantiers
d’insertion (exemple : ACI Acta Vista). Dans cette optique, plusieurs solutions s’offrent à IE
13. Conserver le portage commercial au sein de la direction ou le déléguer soit à un salarié
dédié déjà présent dans la structure et connaissant tous les paramètres liés à l’IAE, soit à un
chargé de développement recruté en externe. Dans ce cas, ce dernier devra avoir un profil
Page 32
« commercial » quelque peu atypique car il devra certes commercialiser…mais pas trop, la
règle des 30% l’en empêchant. De plus, il devra vendre plus qu’un service, il devra vendre
des valeurs, la plus value sociale de l’association.
Concernant la prospection d’une nouvelle clientèle, IE 13 pourrait, dans un premier temps,
se tourner vers les organisations de l’Économie Sociale et Solidaire et les entreprises intégrant
une démarche RSE, celles-ci étant plus enclin à soutenir les actions menées par une structure
de l’IAE.
Scénario 2 : diversifier l’offre de services
Comme nous l’avons vu précédemment, IE 13 intervient exclusivement dans les
domaines du bâtiment, de l’entretien des espaces verts, du forestier et de l’amélioration des
espaces urbains, chantiers très majoritairement fréquentés par des hommes. Dans l’hypothèse
où la stratégie de diversification de l’offre serait celle retenue, il serait donc judicieux d’ouvrir
un chantier de type « entretien des locaux ». En effet, l’étude de la localisation des ACI et EI
du territoire nous informe qu’aucune de ces structures n’intervient dans ce domaine, la
concurrence est donc limitée aux AI et ETTI. De plus, en termes d’utilité sociale, cela
permettrait à l’association d’intégrer un public féminin, jusqu’alors sous représenté dans ses
chantiers et d’ainsi répondre aux demandes de la DIRECCTE concernant ce type de public.
L’analyse des besoins en main d’œuvre du bassin d’Aix en Provence nous indique
également que les secteurs des « services aux entreprises » et « services à la personne et à la
collectivité » sont les premiers recruteurs du département, ceux qui ont le plus de projets
d’embauche et qui emploient le plus de personnes issus d’une SIAE. Une ouverture vers ces
secteurs d’activité permettrait donc aux salariés en insertion d’avoir une première expérience
et aux coordinatrices de leur proposer des formations en adéquation avec les besoins du
territoire avec pour autre objectif l’augmentation du nombre de sorties positives (le taux de
sorties positives conditionnant pour partie le subventionnement). L’élargissement de la
gamme d’activités est donc pour IE 13, une option à prendre en compte, et ce pour maintes
raisons.
Page 33
Scénario 3 : se déployer géographiquement
L’étude de la localisation des ACI et EI dans les Bouches du Rhône et le Sud Vaucluse
démontre que la zone d’emploi d’Aix en Provence, secteur d’implantation et d’intervention
d’IE 13 comptabilise déjà 9 ACI et 5 EI. Une des stratégies envisageable pour l’association
est donc de se déployer géographiquement sur un territoire où l’environnement est peu
concurrentiel et où les besoins en offre d’insertion ne sont pas pourvus et ce, afin de
maximiser son impact social, ce qui est l’essence même d’IE 13.
Au vu des différents entretiens menés auprès d’acteurs locaux et de l’identification
des zones carencées, il s’avère que le pays Salonais serait le territoire à investir
prioritairement. En effet, il y a sur ce secteur un manque d’emplois d’étapes pour les
personnes les plus éloignées de l’emploi. Ce constat est corroboré par la mise en place de
nouveaux dispositifs d'accès à l'emploi de Salon de Provence pour l’année 2016.
Les acteurs institutionnels Salonais ont en effet décidé de s’emparer de cette problématique en
engageant une dynamique pluriannuelle en faveur des actions d’insertion par l’activité
économique. Par sa programmation 2016, la Politique de la Ville compétence Métropole
démontre sa forte volonté de soutenir les projets sur cette thématique. Différents types
d’actions seront donc mobilisées, avec notamment pour objectifs la signature de 140 contrats
d'insertion destinés aux publics jeunes et adultes les plus fragiles, la mise en place de
chantiers d’insertion (principalement dans l’amélioration des espaces urbains, le bâtiment, les
services d’Entretien, et le domaine forestier) ainsi que l’intégration des clauses sociales dans
ses marchés publics. De plus, l’appel à projets au titre de l’insertion par l’activité économique
2016 du CDIAE mentionne « un manque d’offre d’insertion dans les zones d’emploi de Salon
de Provence7 ».
Autre avantage de taille, l’association bénéficie déjà d’une notoriété et d’un réseau de
partenaires institutionnels sur ce territoire ce qui facilitera son implantation.
Suite à ces trois scénarios, j’ai donné mon point de vue quant à l’axe stratégique à
prioriser en soumettant mes préconisations de positionnement.
7 Source : Conseil départemental de l’insertion par l’activité économique des Bouches du Rhône – appel à projets
au titre de l’insertion par l’activité économique année 2016- p3
Page 34
Préconisations de positionnement
L’environnement d’IE 13 a muté ces dernières années engendrant des contraintes et
définissant de nouveaux enjeux auxquels l’association doit répondre. Trouver une stratégie
d’adaptation permettant de développer un modèle économique pérenne est donc nécessaire.
Au vue de notre diagnostic, et des scénarios envisageables à plus ou moins court terme, l’axe
de la diversification d’activité semble être celui à privilégier.
En effet, en restant sur son territoire d’intervention, qu’elle connait bien pour y intervenir
depuis 2003, la structure pourrait bénéficier de l’appui d’un réseau de partenaires
institutionnels déjà existant avec qui elle entretient de bons rapports. De plus, dans un premier
temps, IE 13 pourrait proposer ses services aux clients pour lesquels elle travaille déjà
(bailleurs sociaux, communes etc.). Le risque en cas de création d’un nouveau support
d’activité, est donc moindre comparativement à une stratégie du déploiement géographique.
Bien évidemment, l’intégration d’une démarche commerciale étant transversale, elle est
applicable, même fortement conseillée en cas de lancement de la nouvelle activité.
Nous conclurons donc en affirmant que quelque soit l’axe de développement envisagé
par IE 13, son adaptation à l’évolution de son environnement passe par l’intégration d’une
logique entrepreneuriale.
2.2.2 Face aux changements, l'intégration d'une nouvelle logique
Comme je l’ai expliqué précédemment, la récente réforme du mode de financement de
l’IAE a fragilisé de nombreux ACI. L’adaptation aux évolutions du monde était déjà
nécessaire, mais cette nouvelle mesure les a contraints plus encore à la réflexion. Si
l’intégration d’une logique entrepreneuriale est valable pour IE 13, elle l’est aussi pour les
autres structures porteuses de chantiers d’insertion.
Ce travail d’enquête, mené durant trois mois, m’a permis d’observer ces structures, de
comprendre leur mode de fonctionnement, leur « état d’esprit ». Longtemps dirigés par des
travailleurs sociaux, la recherche du profit ne fait pas partie de la culture des ACI. Cet
objectif semble même entrer en contradiction avec leurs valeurs. Si pour certains d’entres eux,
le mot bénéfice est un tabou, il n’en reste pas moins un facteur lié à leur santé financière.
Qu’ils le veuillent ou non, qu’ils en soient conscients ou pas, les contraintes
auxquelles les ACI sont confrontés aujourd’hui, les poussent à revoir leur façon de penser. De
Page 35
cette évolution, de cette aptitude à adopter une logique entrepreneuriale, dépend, à long
terme, leur survie. Désormais, elles doivent modifier leur façon de travailler en intégrant à
leur mission sociale la notion de performance économique.
Pour ce faire, les ACI sont dans l’obligation de sortir de leur « zone de confort », ne
plus « attendre l’argent », mais aller le chercher. Même si ce n’est pas formulé explicitement,
c’est à cela que les incite la dernière réforme en date. Trop dépendants des subventions
publiques, il leur faut trouver d’autres sources de revenus.
Au-delà de l’aspect « recherche du profit », l’intégration d’une logique entrepreneuriale, appel
une notion de « prise de risque », modérée et calculée bien entendu. Pour se démarquer de la
concurrence des autres ACI et prétendre à de nouveaux conventionnements les structures se
doivent d’innover, de trouver des niches d’activité, de nouveaux marchés porteurs, de
concevoir de nouveaux supports d’activité en lien avec les besoins des territoires. Certaines
grosses structures ont déjà bien compris l’intérêt d’investir un secteur ou elles ne souffrent
pas ou peu de la concurrence des autres SIAE. Tel est le cas par exemple d’Acta Vista, à
Marseille, qui porte des chantiers ayant la particularité d’avoir pour support d’activité la
restauration d’édifices. Comme le confirme les propos recueillis auprès d’Audrey Antoine,
directrice administrative et financière d’Acta Vista, une des plus grosses structure régionale ,
faire le choix de l’innovation peut s’avérer payant:
« …Si nous intervenons dans la restauration de bâtiments anciens, ce n’est pas
un hasard, il est rare de voire des chantiers investir ce type de secteur et c’est
pour cela que nous avons fait ce choix innovant…Cela nous permet
d’entretenir des liens étroits avec les collectivités puisque nous intervenons sur
leur patrimoine…Nous sommes actuellement sur le Fort Saint Nicolas à
Marseille par exemple et sa notoriété nous a permis de faire appels à différents
mécènes, c’est comme ça qu’on fonctionne pour les autres cites aussi… »
Mécénat, financement participatif, sont donc des leviers que les structures peuvent
actionner pour tenter de relever leur taux d’autofinancement ou se doter de nouveaux
équipements. Mais, la prospection et la commercialisation vers le secteur privé est, sans nul
doute, la manière la plus efficace d’arriver à leur fin. Bien évidemment, faire des bénéfices
n’est déjà pas chose aisée pour une entreprise classique, alors pour un ACI, la tâche peut
s’avérer encore plus ardu. C’est pourquoi, l’intégration dans la structure d’une force
commerciale peut être nécessaire. Entreprendre, c’est aussi cela, se donner les moyens
humains de réussir.
Page 36
La réussite commerciale, n’est pas seule garante de la pérennité d’une structure. En
effet, comme je l’ai évoqué précédemment, la mutation du monde qui entoure les ACI a
également fait évoluer le métier de ses salariés permanents. Coordinateurs, accompagnateurs
socioprofessionnel, encadrants techniques, se trouvent désormais face à de nouvelles
obligations pour lesquelles ils ne sont pas formés. Pour répondre à cette problématique, il
serait donc nécessaire de pallier ce manque par des formations permettant à ces travailleurs
sociaux d’être outillés face à la mouvance des freins périphériques des salariés en insertion.
Pour résumer, je dirais donc que pour ne pas péricliter, les ACI doivent prendre un
nouveau virage, qui passe entre autre, par un changement d’état d’esprit, un changement de
« culture ». Ces structures sont restées sur un mode de fonctionnement trop ancien. Leur
évolution doit être de plusieurs ordres : une professionnalisation des salariés, une gestion plus
managériale de leurs ressources humaines, et un renouveau dans le choix de leur support
d’activité. L’heure est à l’innovation !
2.2.3 Conclusion et réflexion sur ces trois mois de stages
Avant d’entrer en stage le 21 mars dernier, j’avais pris soin de me documenter sur la
récente réforme du mode de financement de l’IAE. En effet, dès mon premier entretien, ma
tutrice de stage m’avait fait un long laïus à ce sujet, m’indiquant que son application entrainait
pour IE 13 de nouvelles obligations difficiles à supporter, tant au niveau financier
qu’administratif. Je me rappelle avoir pensé alors, qu’elle exagérait peut être. J’avais lu que
cette fameuse réforme avait été élaborée dans le but de « dynamiser le secteur », les difficultés
dont elle me parlait venaient peut être tout simplement du fait que l’association avait du mal à
« absorber » le changement. Trois mois plus tard, mes pensées ont bien changé !
En effet, durant toute ma période de stage, j’ai pu prendre pleinement conscience des
conséquences de cette nouvelle mesure au quotidien.
Comme je l’ai mentionné précédemment, L’ACI est la première étape du parcours
d’insertion des personnes les PLUS éloignées de l’emploi cumulant problématiques sociales
et professionnelles. Avant la réforme, les accompagnateurs embauchaient donc légitimement
les personnes en ayant le plus besoin Or, aujourd’hui, une partie du subventionnement des
structures porteuses est fonction des caractéristiques du public qu’elles accueillent
(bénéficiaires des minima sociaux), in fine, c’est donc la collectivité territoriale avec qui a été
signé la convention qui effectue une sélection. Concrètement cela implique qu’un bénéficiaire
Page 37
du RSA sera embauché prioritairement à une personne sans revenu. De plus, étrangement,
cela pose de gros problèmes de recrutement, de pénurie, car tous les ACI d’un même
territoire sont en quête de bénéficiaires.
Autre aspect négatif de cette réforme, l’objectif de résultat en termes de sorties positives. Les
ACI travaillent à l’accompagnement SOCIOprofessionnel des personnes. Or, la réforme ne
prend en compte que l’aspect professionnel de la mission des structures. Les freins à l’emploi
sont divers : manque de mobilité, addiction, absence de logement etc. Autant de
problématiques qui, lorsqu’elles sont résolues ne rentre pas dans le calcul des sorties
positives. Si l’on rajoute à cela, la complexité des dossiers de demande de subvention propres
à chaque collectivité territoriale, le coût de la masse salariale lié au CDDI, la gestion du calcul
du nombre d’ETP, on comprend aisément pourquoi certains ACI sont en difficulté
aujourd’hui.
Recherche de bénéfices, objectifs chiffrés en termes de productivité (l’objet produit
étant « l’homme employable »), concurrence entre ACI…Si je ne devais retenir qu’une chose
de ces trois mois de stage, c’est que finalement, le monde des chantiers d’insertion n’est pas si
différent de celui de l’entreprise classique.
Page 38
Sitographie
Pôle emploi [en ligne], Enquête Besoins en main d'œuvre 2016, [consulté le 20 avril 2016]
Disponible à l’adresse : http://www.pole-emploi.fr/region/provence-alpes-cote-d-
azur//informations/bmo-2015-paca-@/region/provence-alpes-cote-d-azur/article.jspz?id=6251
Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social [en
ligne], L’insertion par l’activité économique en 2013. Stabilité de l’emploi et de l’activité,
29.06.2015 [consulté le 04 avril 2016] Disponible l’adresse : http://dares.travail-
emploi.gouv.fr/dares-etudes-et-statistiques/etudes-et-syntheses/dares-analyses-dares-
indicateurs-dares-resultats/article/l-insertion-par-l-activite-economique-en-2013-stabilite-de-l-
emploi-et-de-l
Dispositif régional d’observation social Provence Alpes Côte d’Azur [en ligne], Cahiers du
Dross n°17 Baromètre Social 2016, 11.2015 [consulté le 20.04.2016] Disponible à l’adresse :
http://www.dros-paca.org/fr/les-cahiers-du-dros/
Dispositif régional d’observation social Provence Alpes Côte d’Azur [en ligne], Dros'omètre -
Le flash trimestriel des données RSA des régions Paca et Corse n°21, 03.2016 [consulté le
20.04.2016] Disponible à l’adresse : http://www.dros-paca.org/fr/notes-de-conjoncture/notes-
de-conjoncture-du-dros/
Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de
l'emploi [en ligne], Synthèse conjoncturelle du département des Bouches du Rhône édition
avril 2016, 29.04.2016 [consulté le 20.04.2016] Disponible à l’adresse :
http://paca.direccte.gouv.fr/sites/paca.direccte.gouv.fr/IMG/pdf/2016-04_-
_synthese_dep13.pdf
Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de
l'emploi [en ligne], Synthèse conjoncturelle du département du Vaucluse édition avril 2016,
29.04.2016 [consulté le 20.04.2016] Disponible à l’adresse :
http://paca.direccte.gouv.fr/sites/paca.direccte.gouv.fr/IMG/pdf/2016-04_-
_synthese_dep84.pdf
Page 39
Legifrance [en ligne], Code du travail - Article L5132-15, 06.05.2016 [consulté le
26.04.2016] Disponible à l’adresse :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?idArticle=LEGIARTI000006903510&ci
dTexte=LEGITEXT000006072050
Conseil départemental des Bouches du Rhône [en ligne], L’offre d’insertion, [consulté le
09.05.2016] Disponible à l’adresse :
http://app-dgcweb-5.cg13.fr/apex/f?p=201:3:2687408633405951:::::
Page 40
Table des matières
TABLE DES SIGLES ET DES ABREVIATIONS .......................................................................... 1
INTRODUCTION ............................................................................................................................. 2
1. Le Diagnostic, appréhender pour mieux décider ...................................................................... 3
1.1 Une autre manière de penser l’entreprise ........................................................................... 3
1.1.1 Arborescence et IE 13, tout d’abord un peu d’histoire ................................................... 4
Le groupe Arborescence ................................................................................................ 4
L’association IE 13 ........................................................................................................ 5
1.1.2 Le chantier d’insertion, première étape d’un parcours atypique vers l’emploi ............... 6
1.1.3 Immersion au cœur des chantiers d’IE 13 ....................................................................... 9
Le chantier « embellissement des espaces collectifs de proximité » ........................... 10
Le chantier « protection des massifs forestiers et revalorisation du patrimoine
naturel » ....................................................................................................................... 13
Le chantier « aménagement urbain et valorisation des espaces boisés » .................... 16
1.2 Les structures du territoire, l’association : deux études mais un objectif commun .......... 19
1.2.1 Une réflexion nécessaire ............................................................................................... 19
1.2.2 L’état des lieux de l’offre existante, un travail de recherche ........................................ 19
1.2.3 Une étude qualitative pour comprendre un mode de fonctionnement .......................... 22
2. Le temps de l’analyse et de la réflexion .................................................................................. 23
2.1 Le constat : la mise à nue d’une réalité ............................................................................. 23
2.1.1 Des territoires à l’offre d’insertion hétérogène ............................................................. 23
2.1.2 Une association loin du fonctionnement d'une entreprise classique ............................. 24
L’organisation interne de l’association ....................................................................... 25
La gestion de ses finances ........................................................................................... 27
2.2 S'adapter pour ne pas péricliter ......................................................................................... 31
2.2.1 De la prise de conscience à l’action .............................................................................. 31
Scénario 1 : développer les marchés existants ............................................................ 31
Scénario 2 : diversifier l’offre de services ................................................................... 32
Page 41
Scénario 3 : se déployer géographiquement ................................................................ 33
Préconisations de positionnement ............................................................................... 34
2.2.2 Face aux changements, l'intégration d'une nouvelle logique ........................................ 34
2.2.3 Conclusion et réflexion sur ces trois mois de stages ..................................................... 36
Sitographie ....................................................................................................................................... 38
Table des matières ........................................................................................................................... 40
Annexe 1 .......................................................................................................................................... 42
Annexe 2 .......................................................................................................................................... 44
Annexe 3 .......................................................................................................................................... 46
Annexe 4…………………………………………………………………………………………..47
Page 42
Annexe 1
Plaquette du Groupe Arborescence
Page 43
Suite annexe 1
Page 44
Annexe 2
Illustration de l’étude besoin en main d’œuvre
Département des Bouches du Rhône
Difficultés ressenties
Agriculture Services aux entreprises
Arts-spectacle Services à la personne et à la collectivité
Hôtellerie-restauration Vente-commerce
Source : Pôle emploi Provence-Alpes-Côte d’Azur
Les intentions d’embauche par secteur d’activité
8% 4% 4%
12%
72%
Répartition par secteur d’activité de l’établissement
Industries agroalimentaire et primaire
Industrie manufacturière
Construction
Commerce
Services
18% 76%
32% 39%
30% 36%
15% 37%
6% 8%
45% 46%
54% 16%
15%
0 20 40 60 80
Agents d'entretien de locaux Aides à domicile et aides ménagères
Aides, apprentis, employés polyvalents de cuisine Serveurs de cafés, de restaurants
Professionnels de l'animation socioculturelle Agriculteurs salariés, ouvriers agricoles
Ouvriers non qualifiés emballage-manutention Aides-soignants
Professionnels des spectacles Artistes
Agents de sécurité et de surveillance Agents d'accueil et d'information, standardistes
Cuisiniers Viticulteurs, arboriculteurs salariés, cueilleurs
Employés de libre-service
Page 45
Suite annexe 2
Les projets de recrutement
METIERS NOMBRE DE PROJETS DE RECRUTEMENT
Agents d'entretien de locaux 3101
Aides à domicile et aides ménagères 2973
Aides, apprentis, employés polyvalents de
cuisine
2858
Serveurs de cafés, de restaurants 2722
Professionnels de l'animation
socioculturelle
2433
Agriculteurs salariés, ouvriers agricoles 1843
Ouvriers non qualifiés de l'emballage et
manutentionnaires
1 796
Aides-soignants 1719
Professionnels des spectacles 1614
Artistes 1533 Agents de sécurité et de surveillance 1450
Agents d'accueil et d'information,
standardistes
1440
Cuisiniers 1421
Viticulteurs, arboriculteurs salariés,
cueilleurs
1368
Employés de libre-service 1327
Source : Direction régionale Pôle emploi Paca - Service Statistiques Études Évaluations – Avril 2016
SYNTHESE
Les métiers les plus recherchés en 2016 dans le département des Bouches du Rhône sont :
les agents d'entretien de locaux (y compris les ATSEM)
les aides à domicile et aides ménagères
Les métiers les plus recherchés dépendent des secteurs suivants :
les services aux entreprises
les services à la personne et à la collectivité
l’hôtellerie restauration
Les secteurs qui concentrent le plus d’intentions de recrutement sont :
les services
le commerce
l’agriculture et l’industrie agro-alimentaire
Page 46
Annexe 3
Illustration de l’annuaire des ACI et EI
Zone d’emploi de Marseille - Aubagne
NOM DE LA STRUCTURE
ACI ADRESSE ACTIVITE
ACTA VISTA Salariés permanents : 31 ETP
Conventionnement : 125 ETP
1 boulevard Charles Livon
13007 Marseille
Tél : 04 91 72 79 00
Formation et
qualification
professionnelle aux
métiers du patrimoine
ADDAP 13 Salariés permanents : 11 ETP Conventionnement : 41.44 ETP
Atelier du Mail
65 avenue Raimu
13014 Marseille
Tél : 04 91 71 80 00
Entretien et
aménagement des
espaces paysagers
ANDES Salariés permanents 4 ETP Conventionnement : 10.4 ETP
MIN 501
Les Arnavaux
13 323 Marseille Cedex 14
Tél : 04 84 26 81 54
Tri de fruits et
légumes sur les
marchés de gros
(approvisionnement
des épiceries
solidaires)
CROIX ROUGE
FRANCAISE
IMPULSE TOIT Salariés permanents : 7 ETP
Conventionnement : 60 ETP
63, boulevard Balthazar
Blanc
13 015 Marseille
Tél : 04 91 09 71 17
Logistique
Manutention
Travaux
Ressourcerie
Centre d’appels
INSER MODE Salariés permanents : 2.6 ETP
Conventionnement : 7.4 ETP
14 Rue de BISKRA 13014 14 Rue de Biskra
13014 Marseille
Tél : 04 91 58 55 51
Confection de
produits textile, et
d’accessoires de mode
FRIP’INSERTION
(EMMAÜS) Salariés permanents : 7 ETP
Conventionnement : 16 ETP
23 boulevard des Frères
Godchot
13005 Marseille
Tél : 04 13 63 51 86
Récupération, tri,
valorisation, revente
textile et accessoires
LES RESTAURANTS DU
CŒUR Salariés permanents : 4 ETP
Conventionnement : 12 ETP
Boisbaudran
Z.I. La Delorme
13015 Marseille
Tél : 04 96 15 13 20
Logistique
(distribution,
préparation de
commandes)
MS
Page 47
Annexe 4
Tableau des supports d’activité par zone d’emploi
Cen
tre d’ap
pels
Coutu
re
Dém
énag
emen
t
Entretien
des esp
aces
verts
Logistiq
ue
Maraîch
age b
iolo
giq
ue
Multiserv
ices*
Netto
yag
e
Num
érique
Recy
clage
Recy
clage alim
entaire
Rén
ovatio
n, seco
nd
œuvre d
u b
âtimen
t
Rep
assage, b
lanch
isserie
Restau
ration, cu
isine
Entretien
de v
éhicu
les
TO
TA
L
Aix en
Provence
ACI 3 4 1 1 9
EI 2 1 1 1 5
Marseille
Aubagne
ACI 2 4 1 1 1 1 1 11
EI 2 1 2 1 2 3 2 13
Istres
Martigues
ACI 1 2 1 1 5
EI 0
Arles ACI 3 3 1 7
EI 1 1 2
Pays Salonais ACI 1 1
EI 0
Sud Vaucluse ACI 2 1 3
EI 1 1
*Sont comptabilisées comme structures multiservices les ACI et EI proposant au moins 2 supports d’activités dans des domaines d’activité différents
Activité
Zones
d’emploi
MS