AL7SE01TEPA0009 Corriges Des Exercices

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Sciences conomiques et socialesTerminale ES Corrigs des exercicesRdaction : Michelle Courant Christian Malcot

Ce cours est la proprit du Cned. Les images et textes intgrs ce cours sont la proprit de leurs auteurs et/ou ayants droit respectifs. Tous ces lments font lobjet dune protection par les dispositions du code franais de la proprit intellectuelle ainsi que par les conventions internationales en vigueur. Ces contenus ne peuvent tre utiliss qu des ns strictement personnelles. Toute reproduction, utilisation collective quelque titre que ce soit, tout usage commercial, ou toute mise disposition de tiers dun cours ou dune uvre intgre ceux-ci sont strictement interdits. Cned-2009

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orrig des exercices Squence 1Exercice 1PIB : Valeur des richesses cres pendant lanne par les rsidents situs lintrieur du territoire national.PIB = Somme des valeurs ajoutes + TVA grevant les produits et droits de douane subventions limportation. PNB : Valeur des richesses cres par les agents conomiques nationaux. PNB = PIB + revenus reus du reste du monde- revenus verss au reste du monde. Le PIB se dcompose en PIB marchand et non marchand. PIB marchand = ensemble des biens et services marchands vendus un prix qui couvre le prix de production. PIB non marchand = ensemble des services collectifs fournis par les administrations prives ou publiques un prix infrieur leur cot. Le PIB marchand est calcul partir de la somme des valeurs ajoutes des entreprises (il reprsente 80 % du PIB). Le PIB non marchand est valu partir de lensemble des cots de production (capital, travail, consommations intermdiaires). Le PIB rel, ou PIB en volume ou PIB prix constants mesure la valeur de production dduction faite de la hausse des prix. Le PIB nominal, ou PIB en valeur ou prix courants, mesure la production aux prix de lanne observe. Ainsi, si entre deux annes le PIB en valeur est multipli par deux mais que dans le mme temps, les prix doublent, le PIB en volume (qui mesure la quantit produite) est rest constant. Pour calculer le PIB en volume : il faut diviser le PIB en valeur par lindice des prix et multiplier le rsultat par 100 ou le diviser par le coefficient multiplicateur .

Exemple

En 2000, le PIB en France tait de 1441,1 milliards deuros courants. En 2007, le PIB en France tait de 1792 milliards deuros courants. Entre ces deux annes, lindice des prix du PIB a augment de 12,5 % [soit indice 112,5 (base 100 en 2000), ou multipli par 1,125]. Pour calculer le PIB de 2007 en euros constants de 2000, ou PIB en volume (cest--dire inflation limine), vous devez effectuer lopration : 1792/1,125 ou (1792 x 100)/112,5 rsultat : 1592,8 milliards deuros. Conclusion : entre 2000 et 2007, le PIB en valeur a augment de 24 %, lindice des prix de 12,5 %, et le PIB en volume de 10,5 %. Ce document montre que les diffrences de revenus entre pays industrialiss et PED proviennent en partie dune croissance plus faible en longue priode. Lindicateur choisi pour mesurer la croissance conomique est le PIB en volume en dollars 1990, PPA. Cest le PIB dollars constants de 1990, et en parit de pouvoir dachat. vitez une rponse peu prcise du type : le taux de croissance annuel moyen du PIB en dollars constants tait 5,05 % en France sur la priode 1950-1973. Une rponse de ce type serait sanctionne, au baccalaurat, pour son imprcision.

Exercice 2

Corrig squence 1-SE01

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Vous devez rpondre : daprs lOCDE, en France, entre 1950 et 1973, le PIB en dollars constants, parit de pouvoir dachat, a augment de 5,05 % en moyenne par an. La priode 1950-1973 est une priode de forte croissance conomique, notamment pour les pays anciennement industrialiss. La priode rcente peut tre caractrise de croissance molle : en effet on constate un ralentissement de la croissance. Sur longue priode, les taux de croissance des pays industrialiss sont suprieurs ceux des pays en dveloppement si lon prend comme exemple les tats-Unis et lAfrique ou la Chine de 1820 1950. Mais cela reste moins vrai en comparant la France et lAmrique latine ; la croissance nexplique quen partie les diffrences de dveloppement.

Exercice 3

Que signifient les chiffres entours ? Daprs La Banque mondiale, en 2004, le PIB par habitant, aux tats-Unis, tait environ 6 fois plus lev que le PIB mondial par habitant. Daprs La Banque mondiale, en 2004 le PIB par habitant, en Inde, tait quivalent un dixime du PIB mondial par habitant (soit dix fois plus faible). La richesse est ingalement rpartie dans le monde du fait, notamment, dune croissance plus ou moins forte par le pass. Peut-on parler dun rattrapage des pays du Nord par ceux du Sud ? On peut parler dun rattrapage pour la Core dont lcart par rapport aux pays industrialiss sest considrablement rduit. Exemple : cart par rapport aux tats-Unis : 1974 = 1 8 (551/69), 2004 = 1 3 (669/232) Ce nest cependant pas le cas dautres pays (pays faible revenu) qui connaissent une croissance faible, voire une diminution de leur PIB par habitant. Certaines ingalits tendent donc se creuser.

Exercice 4

Les deux dfinitions de la notion de dveloppement : le dveloppement correspond lensemble des transformations conomiques, sociales, dmographiques qui accompagnent la croissance (urbanisation, industrialisation) le dveloppement intgre lide de progrs (amlioration des conditions de vie, rduction des ingalits et de la pauvret) Montrez que le Niger est moins dvelopp que la Norvge Le Niger est moins dvelopp que la Norvge car on constate que lesprance de vie y est infrieure de 32,9 annes ; le taux dalphabtisation infrieur de 81,9 points ; le taux de scolarisation infrieur et le PIB par habitant en ppa 44 fois infrieur ; lIDH est trois fois infrieur (0,292contre 0,956). Pourquoi a-t-on inclus lesprance de vie et linstruction dans lIDH ? Lesprance de vie et lalphabtisation sont des critres qualitatifs du dveloppement, qui mesurent lamlioration des conditions de vie. Pourquoi, en 2002, la Norvge se trouve-t-elle, en termes dIDH, devant les tats-Unis ? La Norvge se trouve, en termes dIDH, devant les tats-Unis car lesprance de vie et le taux de scolarisation y sont suprieurs.

Exercice 5

Exercice 6

Que signifient les chiffres entours ? En 1700, 82 % de la consommation des mnages tait consacre lalimentation contre seulement 14 % en 2005 en France. Le revenu par habitant a t multipli par 28 entre 1950 et 2005 en France.

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Corrig squence 1-SE01

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Quel lien peut-on faire entre lvolution de la part de lalimentation et celle du revenu ? La part du revenu consacr lalimentation diminue lorsque le revenu augmente (loi dEngel). Montrez que le dveloppement transforme la consommation dun point de vue qualitatif et quantitatif. Du point de vue quantitatif, le dveloppement se traduit par une augmentation de la consommation. Du point de vue qualitatif, le dveloppement se traduit par une transformation de la structure de la consommation (diminution de la part de lalimentation, augmentation de la part des dpenses de loisirs)

Exercice 7

Quelle est la tendance gnrale de lvolution de lIDH depuis 1975 ? LIDH a augment dans lensemble des pays. Y a-t-il des exceptions ? En Afrique subsaharienne, lIDH naugmente plus depuis la fin des annes 80. Peut-on dire que les carts de dveloppement se rduisent ? Les carts entre les pays revenus levs et ceux de lAsie ont diminu (2,1 en 1975 et 1,6 en 2003) mais les carts entre les pays revenus levs et ceux de lAfrique subsaharienne se sont creuss (2,1 en 1975 contre 1,9 en 2003).

Exercice 8

Comment dfinit-on le changement social ? Transformation durable, plus ou moins rapide, dune partie ou de l ensemble dun systme social. Donnez, pour chaque notion souligne, un exemple concret pouvant illustrer le changement social. Modes dorganisation : taylorisme, fordisme Stratification : moyennisation de la socit, dclin de la classe ouvrire. Comportements : hausse de lunion libre, hausse des divorces

Exercice 9Les convergences

Quelles sont les principales tendances du changement social ? Mutations dmographiques : allongement de la jeunesse et vieillissement de la population. Modifications de la structure socioprofessionnelle : hausse du nombre de cadres, diminution des ouvriers, informatisation du travail. Famille : transformations des modles familiaux. Fminisation du march du travail. pratiques culturelles : loisirs et vacances. Stratification sociale et ingalits (augmentation aux tats-Unis et diminution en France). Place de la religion. Criminalit : plus leve aux tats-Unis.

Les divergences

Exercice 10

Quels sont les deux moyens de rduire la pauvret ? La pauvret peut se rduire si le revenu total augmente pour tous, y compris, donc, pour les plus pauvres, ou si on redistribue une partie du revenu des plus riches aux plus pauvres. Ces deux moyens peuvent tre complmentaires : une priode de forte croissance augmente le revenu national qui est alors redistribu de manire plus quitable. Quelle relation peut-on tablir entre la croissance et la pauvret ? On peut constater que les pays (Chine, Asie) qui ont connu la plus forte croissance conomique sont ceux qui ont connu la baisse la plus forte de la pauvret ; linverse, lAfrique, avec une croissance ngative, voit la pauvret saccrotre (un taux de rduction ngatif signifie une hausse de la pauvret).Corrig squence 1 SE01253

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Cette relation est-elle toujours vrifie ? Cette relation nest pas toujours vrifie au sens o un taux de croissance suprieur ne diminue pas toujours de faon dcisive la pauvret, comme le montre la comparaison Amrique latine et Moyen-Orient. La croissance doit tre durablement leve (+ 3 % par an en moyenne) pour avoir un effet sur la pauvret (cf. Inde).

Exercice 11

Comparez la situation de lArabie Saoudite et de la Thalande : comment pouvez-vous lexpliquer ? Daprs le PNUD, en 2005, le revenu rel par habitant de lArabie Saoudite est environ 1,7 fois plus lev que celui de la Thalande, alors que lIDH est identique (0,8). Pour que le revenu par habitant se traduise par une amlioration du niveau de dveloppement, il faut que ltat mette en place des politiques actives de redistribution et de financement de la sant, de lducation et des infrastructures.

Exercice 12

Montrez que les stratgies mises en uvre ont un impact sur les composantes du PIB. Laccs au savoir sest amlior grce aux programmes informels mis en place par les ONG ainsi que par la distribution de nourriture aux enfants allant lcole (incitation). Lesprance de vie a pu progresser grce des campagnes de vaccination et une meilleure ducation des femmes. Quel rle peut jouer lamlioration du statut des femmes dans le dveloppement ? Lamlioration du statut des femmes peut conduire une meilleure prise en charge de la sant des enfants ainsi qu un accs plus large lemploi.

Exercice 13

Quelle est la norme en matire de statut et rle de la femme dans certaines rgions du Tiers Monde ? Dans certaines rgions du tiers-monde, cest lingalit des sexes qui est la rgle (lducation des filles y est considre comme un luxe inutile). Cette situation bloque toute perspective de dveloppement. Quel changement social contribuerait, ici, amliorer la croissance conomique ? Lexemple des pays dAsie montre que lducation des filles contribue la croissance et au dveloppement. Quelles consquences positives peut-on attendre de lducation des filles sur la croissance conomique et sur le dveloppement ? Lducation des filles a des consquences positives sur : - la sant, lducation et lalimentation des enfants, - la matrise de la fcondit, - le niveau de qualification et laccs lemploi. Amlioration du capital humain et rduction de la pauvret.

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Corrig squence 1 SE01

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orrig des exercices Squence 2Exercice 1Faites une phrase avec les donnes de lanne 2000. Entre 1990 et 2000, le PIB aux tats-Unis a t multipli par 30 (100 3 000), tandis que le stock capital a t multipli par 15 sur la mme priode et que la population active a t multiplie par 4. Pourquoi ces trois variables voluent-elles en mme temps ? Ces trois variables voluent en mme temps car la population active, qui reprsente le facteur travail, et le stock de capital sont les facteurs de production qui permettent laccroissement du PIB. La population est-elle un facteur de production ? La population nest pas directement un facteur de production, cest la population active occupe qui participe, au sein de la combinaison productive, la production de biens et services. Que regroupe le stock de capital ? Le stock de capital regroupe lensemble des moyens de production durables qui permettent de produire plus ou mieux.

Exercice 2

Faites une phrase avec les donnes de 1975-1989 Selon lINSEE, de 1975 1998, sur une croissance annuelle relle de 2,58 % du PIB, 0,77 point sexplique par la contribution annuelle du capital sur la mme priode, 0,21 point par la contribution du travail. Le reste 1,6 point sexplique par la hausse de la productivit. Laugmentation des facteurs de production suffit-elle expliquer la croissance ? Laugmentation des facteurs de production ne suffit pas expliquer la croissance car le travail et le capital nexpliquent eux deux que 0,98 point de croissance annuelle entre 1975 et 1989. Lessentiel de la croissance provient donc dune plus grande efficacit de la production, que lon appelle la productivit (la productivit globale des facteurs est aussi appele progrs technique).

Exercice 3Productivit du travail

Dfinitions

Productivit par personne

production/effectifs

Productivit horaire apparente* (INSEE) Productivit du capital Productivit apparente* du capital (INSEE)

Valeur ajoute/quantit dheures ncessaires la production

Valeur ajoute/capital productif

Productivit globale du capital

Valeur ajoute/quantit de facteurs ncessaires la production

Corrig squence 2-SE01

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Exercice 4

Faites une phrase avec les chiffres entours. De 1950 2005 (selon ggdc), lemploi en France a augment de 26 % tandis que la productivit a augment de 392 % et le PIB rel en ppa de 520 %. Pourquoi la croissance de la productivit par tte est-elle infrieure celle du PIB ? La croissance de la productivit par tte est infrieure celle du PIB car la hausse du PIB provient aussi de la contribution des autres facteurs, notamment la participation de la population active. Cest pourquoi la croissance du PIB (indice 620) est gale celle de lemploi multiplie par celle de la productivit du travail (4,92 1,26) 100. Que peut-on dire de la contribution de lemploi la croissance ? Lemploi a contribu la croissance pour une part apparemment faible, mais il ne sagit que de la contribution quantitative (le nombre demplois) qui ne prend pas en compte la contribution qualitative (formation).

Exercice 5Organisation du travail (division, intensification...) Formation, qualification de la main duvre

Gains de productivit

Innovations, progrs technique

Investissement et mcanisation

Relations humaines, motivation

Exercice 6

Pourquoi parle-t-on de division du travail ? On parle de division du travail car, dans lusine de poulets, le travail est post le long dune chane de production et les salaris nont quun nombre rduit de tches raliser ; pour liPod, on constate que ce sont les entreprises sous-traitantes dApple qui sont spcialises dans la fabrication dune partie de lappareil. Pourquoi la division du travail accrot-elle la productivit ? La division du travail accrot la productivit car la spcialisation (des travailleurs ou des entreprises) entrane un meilleur savoir-faire, une plus grande habilet, qui diminuent le temps de travail et de fabrication.

Exercice 7

Montrez que lutilisation des machines favorise la croissance de deux faons diffrentes. En augmentant le nombre de machines par travailleur ou en amliorant la qualit des machines possdes. En quoi llectricit est-elle une forme de progrs technique ? Llectricit est une forme de progrs technique car elle sinscrit dans la troisime rvolution industrielle et constitue une nouvelle forme dnergie qui amliore lefficacit de loutil de production. De plus, elle permet la naissance dautres innovations (moteurs, clairage des usines et des villes, machines), ce qui illustre la notion de systme technique.

Exercice 8

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Quelles sont les activits conomiques qui sappuient sur la cinquime rvolution technologique ? Les activits conomiques qui sappuient sur la cinquime rvolution technologique sont linformatique, llectronique, la communication (mdias).

Exercice 9

Quel est le rle de lentrepreneur dans le processus de croissance ? Le rle de lentrepreneur est de bousculer la concurrence et de favoriser le changement en crant un nouveau march qui remplacera les anciennes activits. Quest-ce quune externalit ? Une externalit est une action ralise par un agent conomique, qui nest pas prise en compte par le march, mais qui a des incidences sur lactivit dautres agents conomiques. Lexternalit peut tre ngative (pollution) ou positive (cration demplois et dinnovations, au sein dun cluster, regroupement dentreprises en rseau (la Silicon Valley, par exemple)). Pourquoi un rseau de transports collectifs est-il source dexternalits positives ? Un rseau de transport est source dexternalits positives car il accrot la vitesse des changes et permet de mettre en relation des agents conomiques qui, autrement, ne pourraient pas changer ou changeraient plus lentement.

Exercice 10

Exercice 11

Quelle est la part des entreprises dans les dpenses de recherche en Sude ? Les entreprises sudoises ralisent environ 75 % des dpenses intrieures de R/D, qui reprsentent en tout 4 % du PIB. Quelle place occupe la France dans ce classement ? La France occupe une place intermdiaire dans ce classement avec une R/D qui reprsente 2,1 % du PIB. Elle est en dessous de la moyenne de lOCDE, mais devant lItalie et la Grande-Bretagne. Peut-on dire que les dpenses de recherche sont principalement le fait des entreprises ? Les dpenses de recherche sont principalement le fait des entreprises dans certains pays (tats-Unis ou Sude), mais on peut remarquer que le poids de ltat dans la R/D nest pas ngligeable en France (environ40 %) et en Australie (50 %). Les dpenses de recherche ne profitent-elles quaux entreprises qui les effectuent ? Les dpenses de R/D ralises par une entreprise profitent aussi aux autres entreprises qui pourront soit copier soit sinspirer de linnovation, ou tout simplement lintgrer dans leur outil de production.

Exercice 12

Pourquoi une entreprise a-t-elle besoin dinstitutions juridiques stables (tribunaux) pour se dvelopper ? Les institutions juridiques assurent une scurit lentreprise qui peut ainsi investir long terme ou innover car elle a la certitude que son innovation ne sera pas rcupre par dautres et que son profit lui reviendra effectivement. Faites une phrase avec les donnes entoures. De 1980 1998 le PIB par habitant du Royaume-Uni a augment de 40 % tandis que son indicateur de bien-tre a diminu, sur la mme priode, de 10 %. Quelle est la composition de lindice de bien-tre conomique ? LIBEE comprend la fois des lments conomiques (consommation marchande, stock de capital) et des lments non pris en compte par le PIB, comme lesprance de vie, le nombre dheures de travail, les cots sociaux de lenvironnement ou le risque de chmage. Comment peut-on expliquer la divergence entre lvolution du PIB et celle de lIBEE ? La divergence entre le PIB et lIBEE peut sexpliquer par le fait que la richesse dun pays peut trs bien augmenter en mme temps que les ingalits (taux de pauvret) et les risques sociaux (chmage, maladie, famille monoparentale et pauvret).

Exercice 13

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La Norvge et le Royaume-Uni connaissent-ils la mme volution ? La Norvge voit son IBEE augmenter de 25 % quand celui du RU diminue de 10 %.

Exercice 14

Do vient limportance du secteur informel au Bnin ? Limportance du travail informel au Bnin provient dabord dune hausse de lexode rural, qui accrot le nombre de demandeurs demplois tandis que le nombre demplois officiels reste faible, ensuite du fait que ltat ne dispose pas de moyens pour contrler les changes conomiques. Pourquoi lactivit des zemidjans nest-elle pas compte dans le PIB du Bnin ? Lactivit des zemidjans nest pas compte dans le PIB du Bnin car elle napparat pas de faon officielle travers la dclaration des ventes de ces services. Sagit-il pour autant dune activit conomique ? Il sagit dune activit conomique car il y a bien production dun service, accompagne dun versement montaire. En quoi le travail informel peut-il tre un obstacle la croissance conomique ? Le travail informel peut tre un obstacle la croissance dans la mesure o il ne permet pas dassurer la scurit des travailleurs (en cas de maladie par exemple) et parce quil empche ltat de disposer de ressources pour financer les infrastructures susceptibles damliorer le processus de croissance.

Exercice 15

Quelles sont les consquences possibles du rchauffement climatique ? Le rchauffement climatique peut avoir comme consquences : une rduction des surfaces habitables (plaines ctires) et cultives cause du phnomne de monte des eaux, la disparition de certaines les ou milieux naturels, lapparition de phnomnes de scheresse ou dinondations selon les pays, des changements dans le climat. Tous ces effets auront un cot financier et humain important. Quelles sont les solutions qui dpendent du progrs technique ? Les solutions qui dpendent du progrs technique sont celles qui permettent soit dconomiser les ressources (carburant bio, production cologique), soit de trouver ou dexploiter de nouvelles ressources. Les mesures de protection des ressources renouvelables sont-elles efficaces ? Les mesures de protection des ressources renouvelables ne sont efficaces que si elles sont appliques par tous les pays et pas seulement par les pays dvelopps (par exemple, la fort) ; dautre part, il est parfois difficile de contrler les normes de protection (par exemple, la pche).

Exercice 16

Quel est le principe de dcroissance ? Le principe de la dcroissance est de changer radicalement le mode de production et de consommation afin de prserver les ressources naturelles ; lide est donc dadapter les besoins humains aux capacits biologiques de la plante. Peut-on dire quil sagit dune critique de la socit de consommation ? Il sagit en effet dune critique de la socit de consommation qui surexploite la plante en produisant trop de biens et trop de dchets. La dcroissance vous semble-t-elle une solution possible pour prserver lenvironnement ? La dcroissance prsente lavantage de proposer une rupture avec une logique marchande qui ne prend pas assez en compte lenvironnement, mais elle a linconvnient dentraner une baisse de la production de biens et services qui aura des consquences sur les richesses disponibles et sur lemploi.

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Exercice 17

Expliquez ce quest un dtour de production. Cest utiliser son temps, son argent pour crer un capital technique au dtriment dune consommation immdiate. Quappelle-t-on un retour sur investissement ? Cest un revenu supplmentaire retir de linvestissement. Pourquoi linvestissement est-il un pari sur lavenir ? Le revenu supplmentaire futur devrait tre suprieur la dpense immdiate engage. Comment tre sr que lon pourra rcuprer le cot de linvestissement et accrotre les profits dans le futur ? Des calculs sont tablis sur la base de prvisions qui, par dfinition, comportent un certain nombre dincertitudes.

Exercice 18

Expliquez la phrase souligne. Cette phrase insiste sur lide que la FBCF dfinie par lINSEE est une notion trop restrictive pour rendre compte de lensemble des efforts productifs des entreprises : elle nglige non seulement la plupart des investissements immatriels, mais aussi les achats de terrains ou les investissements financiers. En quoi peuvent consister des investissements financiers assimils des placements financiers ? Les investissements financiers peuvent constituer soit de vritables occasions daccrotre sa capacit productive (lorsquil y a prise de contrle dune autre entreprise), soit de simples placements (lorsquil y a prise de participation minoritaire dans le capital dune autre entreprise).

Exercice 19

FBCF

Achats de biens de consommation nale

Consommations intermdiaires

Autres

Achat dune voiture par ladministration des nances Achat dune voiture par une entreprise Achat dune voiture par un particulier Achat dun logiciel de comptabilit par une entreprise Achat de tomates par une conserverie Achat de tomates par un particulier Emissions dactions par une entreprise

x

x x x

x x xCela correspond un moyen de nancer un investissement

Achat dordinateurs par le Cned Achat dactions par un particulier

x x Cest un placement nancier

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Exercice 20

Construisez un tableau rcapitulatif des diffrentes formes dinvestissement en prcisant leurs objectifs et donnez un exemple concret de chacune des formes. (voir cours) Pourquoi ces formes dinvestissement sont-elles difficiles distinguer ? (voir cours) Quelle est la forme qui permet a priori de crer le plus demplois ? Pourquoi ? Cest linvestissement de capacit car il permet de rpondre une augmentation de la demande. Lentreprise devra donc embaucher.

Exercice 21

Recensez ce qui correspond un financement sur fonds propres et ce qui correspond un endettement. Le financement sur fonds propres ne se limite pas seulement aux capacits dautofinancement, cest-dire aux capitaux qui ont servi constituer le capital social de dpart de lentreprise, augments des bnfices progressivement mis en rserve. Il englobe aussi les augmentations de capital propre sous forme dmission de nouvelles actions, puisque ce sont des ressources financires que lentreprise naura pas rembourser ultrieurement. En quoi consiste un financement externe indirect avec cration montaire ? Un financement externe indirect avec cration montaire correspond aux crdits bancaires qui sont accords par cration de monnaie ex nihilo.

Exercice 22

Pourquoi le volume des quipements disponibles est-il inerte court terme ? court terme, les entreprises rpondent la variation des carnets de commandes en faisant varier le taux dutilisation des capacits productives. Face une hausse temporaire de lactivit, que font les entreprises pour pouvoir rpondre la demande ? Elles augmentent leur taux dutilisation du capital. Avant dinvestir, elles doivent sassurer que la reprise de la demande se confirme.

Exercice 23

Supposons quune entreprise ait un coefficient de capital (K/Y) de 4. Construisez et remplissez un tableau sur le modle suivant, en fonction de lvolution de la demande, et trouvez durant quelle priode il y a effet dacclration. Demande 200 206 210 230 235 235 Equipement ncessaire 800 824 840 920 940 940 Investissement induit* 24 16 80 20 0 Taux de variation de la demande 3% 1,9% 9,5% 2,2% 0% Taux de variation de linvestissement

Priodes 1 2 3 4 5 6

-33,3% 400% -75% -100%

*Linvestissement induit est li une variation de la demande contrairement linvestissement autonome qui est indpendant de lvolution de la demande

Cet exercice illustre leffet acclrateur : La priode 4 se caractrise par une acclration de la demande (9,5 %) et une acclration plus accentue de linvestissement (400 %).

Exercice 24 Exercice 25

La rentabilit conomique augmente quand le taux de marge augmente et/ou quand la productivit marginale augmente. Calculez la rentabilit conomique de cet investissement. 150 000/1000 000 = 0,15

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Quelles sont les sources possibles de cet investissement ? autofinancement, emprunt bancaire, missions de titres Si le taux dintrt de largent emprunt est de 8 %, lentreprise a-t-elle intrt sendetter ? Pourquoi ? Y a-t-il des limites lendettement ? Si le taux dintrt est infrieur la rentabilit conomique, lentreprise a intrt emprunter pour investir car le capital emprunt lui rapporte plus quil ne lui cote. Oui, il y a des limites lendettement, car il existe un seuil dinsolvabilit que lentreprise ne peut atteindre au risque de ne pas pouvoir payer ses dettes. Si le taux dintrt dpasse 15 %, lentreprise a-t-elle intrt investir grce lemprunt ? Que peut-elle faire de ses bnfices lorsquelle dcide de retarder une dcision dinvestissement ? Non, car dans ce cas, chaque fois quelle emprunte pour investir, elle perd de largent. Elle peut effectuer des placements financiers.

Exercice 26

Ce document prsente une vrification concrte de linfluence de la demande sur linvestissement des entreprises franaises depuis le milieu des annes 1980. Que signifient les chiffres entours ? On constate quen 1990, une croissance du PIB de 3 % environ, susceptible dentraner une croissance de la demande dun mme montant, a entran une croissance denviron 5 % de linvestissement des entreprises. En quoi peut-on dire que ce graphique confirme le principe thorique de lacclrateur ? On voit clairement sur ce graphique que les fluctuations de linvestissement (la FBCF) ont t toujours sensiblement suprieures celles de la croissance du PIB, ce qui tendrait montrer que linvestissement ragit de manire amplifie par rapport la demande. Pourquoi, parmi le diffrents dterminants de linvestissement, certains se rfrent-ils des jugements sur la situation prsente, et dautres sur la situation future ? Une entreprise investit dune part en fonction de ses succs passs et dun carnet de commandes bien rempli, et, dautre part, en fonction des rsultats dtudes de march lui apportant des assurances sur la demande potentielle.

Exercice 27

En quoi lvolution du taux de marge peut-elle tre un dterminant dans la dcision dinvestir ? Le taux de marge est un indicateur de profit. Si ce taux augmente, les entreprises peuvent compter sur leurs profits pour autofinancer leurs investissements. Dautre part, elles peuvent anticiper des profits futurs. Le graphique confirme-t-il toujours cette corrlation ? On constate que le taux dinvestissement semble ragir avec un certain retard aux variations du taux de marge (priode 1985-2000). Dautre part, cette corrlation nest pas parfaite, ce qui signifie que le profit est un dterminant parmi dautres dans la dcision dinvestir. Pourquoi le niveau des taux dintrt est-il un lment souvent essentiel dans la dcision dinvestir ? Le taux dintrt rel est doublement dterminant car il permet de mesurer le poids rel de lendettement (hors inflation) en cas demprunt pour investir, lemprunt pouvant alors tre un moyen damliorer la rentabilit financire (effet de levier), et il peut aussi dtourner les capitaux disponibles des investissements pour les orienter vers de simples placements financiers, plus rmunrateurs.

Exercice 28

Pourquoi lpargne est-elle considre comme une fuite ? Lpargne est considre comme une fuite parce que les sommes pargnes ne sont pas dpenses, donc sortent du circuit conomique. Quelle est la signification dune propension marginale consommer de 0,5 ? Une hausse du revenu de 100 euros entrane une hausse de la consommation de 50 euros.

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Si c = 0,5, combien se monte le multiplicateur ? 39Si c = 0,5, le multiplicateur k vaut : k = 1/(1-c) = 2. Dans ce cas, un investissement additionnel de 100 entrane au final une hausse de 200 de la production.

Exercice 29

En quoi consistent les externalits positives ? De manire gnrale, les externalits positives sont les retombes positives que peut avoir laction dun individu sur dautres agents conomiques, sans que cela se traduise par une transaction sur un march. Ici, il sagit des externalits positives permises par laction de ltat (la formation scolaire et universitaire des individus est positive pour les entreprises qui exploitent ce savoir-faire, par exemple). Expliquez la phrase souligne. La recherche scientifique fondamentale est tellement coteuse pour des rsultats tellement alatoires que son financement par les administrations publiques semble le plus rationnel dun point de vue conomique puisque, par la suite, les dcouvertes pourront tre mises la disposition de lensemble des agents conomiques (autre externalit positive). Pourquoi ltat a-t-il tendance rduire son effort dinvestissement malgr les effets positifs que celui-ci engendre ? Laggravation de la dette publique dans un contexte de croissance ralentie pousse les administrations publiques renoncer cet effort pourtant dcisif pour lavenir.

Exercice 30

Que signifient les chiffres entours dans les deux graphiques ? La croissance du PIB est le rsultat de la contribution de diffrents facteurs, principalement consommation des mnages, investissement des diffrents agents conomiques rsidents et demande extrieure. Le premier graphique montre donc que, sur une croissance du PIB en volume denviron 1,2 % en 2005, la contribution de linvestissement (mesure par la FBCF) a t de 0,7 point de PIB (dont 0,4 pour les socits non financires). Sur le deuxime graphique, on constate, toujours en 2005, qu cette croissance de 1,2 % du PIB a correspondu un taux dinvestissement (FBCF / valeur ajoute) de 19 % environ. Mais il ne faut pas oublier que le taux dinvestissement ne reflte pas la totalit de leffort dinvestissement des entreprises (il nglige limmatriel et les IDE investissement direct ltranger voir squence 7). O peut-on voir que linvestissement entrane la croissance et, linverse, que la croissance entrane linvestissement ? Sur le premier graphique, on peut constater que le taux de croissance de linvestissement constitue une des explications dterminantes du taux de croissance du PIB puisque lallure de la courbe de variation de la FBCF implique en gnral celle du PIB, toutes proportions gardes. linverse, le deuxime graphique montre que linvestissement ragit avec un certain retard aux variations de la croissance. En quoi peut-on relier ce phnomne au double mcanisme multiplicateur-acclrateur ? On peut donc relier ces analyses au double mcanisme du multiplicateur (la croissance de linvestissement entrane celle de la demande par le biais du PIB) et de lacclrateur (la hausse du PIB, et donc de la demande, provoque une hausse de linvestissement).

Exercice 31

Donnez des exemples rcents de chacune des cinq innovations distingues par Schumpeter. Production dun bien ou dun service nouveau : mise au point de lordinateur personnel ou des services daccs Internet. Adoption dune nouvelle mthode de production ou dun nouveau procd commercial : vente en ligne sur Internet. Nouvelle organisation des entreprises ou des marchs : organisations en rseaux, DIPP/dcomposition internationale des processus productifs. Ouverture dun dbouch nouveau : implantation de Renault, en Inde, pour y produire une nouvelle voiture. Accs une nouvelle source de matires premires ou de produits semi-finis : mise en exploitation de gisements ptroliers particulirement difficiles daccs.

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Corrig squence 2 SE01

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Expliquez la phrase souligne. Les innovations radicales concernent les produits (biens ou services) qui navaient pas dquivalents jusqualors, par exemple laccs Internet, alors que les innovations incrmentales concernent lamlioration de produits dj existants (par exemple le passage la tlvision couleur)

Exercice 32

Que signifient les chiffres entours ? On constate que cest aux tats-Unis que la part de la R-D prise en charge par les entreprises elles-mmes est la plus importante (66,2 %), au Japon que la part de ltat est la plus faible (18,5 % seulement) et au Royaume-Uni que la part prise par les non-rsidents est la plus leve (17,9 %). Quelle est la situation de la France par rapport ses concurrents ? La France est au contraire le pays o la part prise par ltat dans la recherche est la plus leve (38,7 %), alors que la part prise par les entreprises est une des plus faibles (52,5 %), lextrieur jouant un rle non ngligeable (7,2 %) alors que les fondations restent peu impliques (1,6 %). Enfin, on peut constater que leffort de la France en R-D, mesur en pourcentage du PIB, est plus faible que celui des principales puissances conomiques.

Exercice 33

Comment expliquer le caractre cyclique des innovations dans un processus de destruction cratrice ? Dans la thorie de Schumpeter, les entrepreneurs, qui sont les vritables hros du capitalisme, commencent par lancer une phase de croissance travers une grappe dinnovations complmentaires. Puis on assiste lpuisement progressif des effets bnfiques de cette grappe dinnovations par relative saturation de la demande et surtout par le relchement du dynamisme des entrepreneurs prisonniers des pesanteurs routinires des grandes organisations jusqu ce quune nouvelle gnration dentrepreneurs prenne le relais avec des innovations lorigine dun nouveau cycle de croissance. Expliquez la phrase souligne. Cette phase explique le ralentissement de la croissance partir de la fin des Trente Glorieuses, par lpuisement de la grappe dinnovations de produits (biens de consommation), et des procds (mthodes de production), qui avait soutenu cette croissance. Pourquoi peut-on penser que les NTIC sont lorigine dun nouveau cycle de croissance ? On commence raliser que les NTIC ont de multiples retombes positives sur la constitution dun nouveau modle de consommation (ordinateur personnel, fusion progressive de linformatique avec la tlphonie et laudiovisuel) et dun nouveau mode de production (ventes en ligne, organisation en rseaux, production de linformation), aprs avoir ncessit une longue priode dadaptation des agents conomiques, sans gains de productivit apparents (paradoxe de Solow).

Exercice 34

Donnez des exemples dexternalits positives permises par les diffrentes formes de progrs techniques distingues par Romer, Lucas ou Barro. Les progrs raliss dans les centres de recherche publics ou privs dans les domaines des NTIC ou des biotechnologies, par exemple, sont les formes dexternalits privilgies par Romer ; ceux raliss dans le domaine de la formation des individus dans lenseignement secondaire et suprieur ou par la formation professionnelle continue sont privilgis par Lucas ; enfin, les progrs dans la mise disposition des agents conomiques dinfrastructures publiques de qualit (dans le transport ou linformation et la communication) sont mis en avant par Barro. En quoi le rle de lEtat est-il rhabilit par ces analyses ? Dans ces trois cas, les efforts dinvestissement ont des retombes positives sur les autres agents, sans que ceux-ci aient en payer directement le prix. Il ny a donc que ltat qui puisse prendre en charge ces investissements et en exiger le paiement par le biais des prlvements obligatoires ; car la rentabilit serait trop faible ou trop long terme pour des initiatives prives qui ne pourraient esprer une rmunration que selon le bon vouloir des entreprises bnficiaires, par exemple. Quelles sont les limites du rle de lEtat dans ces analyses ? Si les thoriciens de la croissance endogne reconnaissent ainsi que, par les actions indiques, ltat peut favoriser de lintrieur les perspectives de croissance, il nest pas question pour eux denvisager une intervention directe de ltat dans lactivit productive ou dans la mise en place de politiques de relance de lactivit, juges contre-productives.

Corrig squence 2 SE01

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Exercice 35

Quels liens peut-on tablir entre investissement, innovation et progrs technique ? Le progrs technique correspond un ensemble dinnovations qui, pour exister, ont besoin de linvestissement. Pourquoi les innovations de procds et les innovations organisationnelles aboutissent-elles des hausses de salaires et des baisses de prix ? En quoi ces volutions dynamisent-elles la production ? Ces innovations permettent daccrotre la productivit, cest--dire que les entreprises peuvent produire plus avec la mme quantit de facteurs de production, ou produire la mme quantit avec moins de facteurs de production. Dans les deux cas, chaque unit produite cote moins cher : il y a diminution du cot unitaire de production. Cette diminution du cot unitaire de production peut tre rpercute sur les prix (baisse) et /ou sur les salaires. Dans les deux cas, il y a hausse du pouvoir dachat qui entranera des effets positifs sur la demande et sur la croissance. En vous appuyant sur le lien existant entre valeur ajoute et revenus, expliquez pourquoi des hausses de profit et de prlvements obligatoires vont aussi avoir lieu ? Si la valeur ajoute augmente, les revenus qui en dcoulent directement (salaires, profits) ou indirectement (prestations sociales) augmentent aussi. LEtat profite galement dune hausse des rentres fiscales et sociales sous forme de prlvements obligatoires. Quels sont les effets sur loffre et la demande ? Hausse des salaires et/baisse des prix hausse du pouvoir dachat hausse de la demande. Hausse des profits hausse de linvestissement hausse de la demande (biens dquipement) et amlioration des conditions de loffre. Hausse des prlvements obligatoires hausse des recettes fiscales hausse des dpenses publiques hausse des prestations sociales et des services publics hausse de la demande. Quelle place faut-il accorder aux innovations de produit dans ce raisonnement ? Elles permettent la fois dviter le ralentissement de la croissance des dbouchs et de prenniser lacceptation des innovations de procds par les salaris (exemple : le compromis fordiste pendant les trente glorieuses, squence 3).

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Corrig squence 2 SE01

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orrig des exercices Squence 3Exercice 1Dans le document 4, les gains de productivit signifient que lon produit plus de richesse (de valeur ajoute) par homme ou par heure : les cots de production par unit vont donc baisser ainsi que les prix des produits. La concurrence ne va pas pouvoir ignorer longtemps cette nouvelle situation et devra sadapter aux nouvelles mthodes de production. La cohrence du systme fordiste vient de larticulation entre la consommation de masse permise par la croissance des salaires rels (hors inflation) lie laugmentation des gains de productivit, et la production de masse reposant sur un niveau lev dinvestissement productif financ par les profits en croissance. Les gains de productivit permettent la fois une augmentation des profits, des salaires et une baisse des prix (le partage des gains pouvant varier selon les priodes). Production de masse et consommation de masse induisent une hausse de la production (PIB) et une hausse de lemploi : cest le cercle vertueux qui est lorigine de la croissance des trente glorieuses. Ajoutons que ltat providence permet, par la distribution de revenus sociaux, une stabilisation du systme en offrant la possibilit aux mnages en difficult de maintenir leur niveau de consommation.

Nous retrouvons dans les documents 5, 6 et 7 les lments de la crise du fordisme abords dans le cours : Le document 5 insiste sur la crise du travail mesurable par labsentisme, le turn over, les conflits sociaux avec le ras le bol des OS et les lourdeurs bureaucratiques. Tous ces lments contribuent rendre obsolte une organisation du travail qui nest plus adapte aux exigences du monde moderne. Le document 6 met laccent sur la crise de la demande : le consommateur a chang ; il veut des produits moins standardiss, plus diversifis pour se diffrencier et une rponse plus rapide ses exigences de qualit. Le mode ancien de production est incapable dy rpondre do les quipements plus flexibles et la priorit de laval (le consommateur) sur lamont (le producteur) ; dsormais cest le consommateur qui commande la production. Le document 7 traduit la baisse des gains de productivit, cest--dire la crise de loffre : Pour les USA, sur la priode 1960-1973, les gains de productivit ont augment de 2,2 % par an en moyenne. partir de 1973, ils ne saccroissent plus que de 0,3 % par an puis de 0,6 % par an. Il en va de mme pour tous les pays avec des taux diffrents : partout les gains sont la baisse si lon compare la priode 1960-1973 avec les suivantes. Cette baisse des gains de productivit pose problme car elle ralentit lefficacit du systme productif et oblige les entreprises revoir leur processus productif. Les nouvelles technologies vont tre la rponse cette volution.

Corrig squence 3-SE01

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Exercice 2

Remplissez le tableauCaractristiques des modles tayloro-fordiste et toyotiste

Caractristiques Production Techniques de production Caractristiques des produits Organisation du travail

Modle tayloro-fordiste Production standardise de masse.

Modle toyotiste Production ajuste la demande. Flexibilit. Produits diffrencis et individualisation des actes de consommation.

Rigidit.Produits standards.

Rigide. Repose sur la parcellisation des Flexible. Sappuie sur la polyvalence des tches. oprateurs. Flexibilit des horaires pour tenir Horaires peu variables. compte des rythmes de consommation. Faible, dans le cadre de la parcellisation des Relativement leve, pour permettre doccutches. per des postes de travail diffrents. LOS est louvrier spcialis dans une tche. Absence de formation pour les ouvriers. Peu Formation des salaris dans le cadre dun de chance dvolution de carrire. march interne lentreprise. Mobilit entre Quelques heures ou quelques jours pour postes et units de production. sadapter. Conflictuelles : marques par un taux dab- Syndicats dentreprise, recherche du consensentisme et de grve important. sus, forte implication des salaris dans le travail de groupe. Culture dentreprise recherche.

Qualification des salaris

Politique de formation

Relations du travail

Exercice 3

LintrimDans ce schma nous voyons bien les trois acteurs de lintrim : La socit dintrim est une socit de services (comme Gerinter, Manpower, Bis etc.) qui propose des employeurs de la main-duvre qualifie ou non ; il sagit dune location de main-duvre. Lentreprise va utiliser cette main-duvre pendant 18 mois maximum en payant lagence le prix de ce service. Les travailleurs intrimaires passent un contrat avec lagence dintrim qui est le vritable employeur pour eux. Leur salaire est pay par lagence. Pour lentreprise, lintrt est dembaucher une main-duvre pour une mission dtermine, et de ne pas avoir besoin de la licencier la fin de la mission. Elle cherche de la flexibilit dans la gestion de sa main-duvre. Cela permet de rpondre ainsi aux variations de la production selon les priodes. Il faut noter que cette main-duvre lui cote plus cher que si elle devait embaucher elle-mme le salari puisquelle devra payer lagence pour le prix du service. Cest le prix payer pour la flexibilit.

Exercice 4

La flexibilit et ses effetsLes travailleurs pauvres En France, nous avons un droit du travail et des statuts demploi qui devaient protger les travailleurs de la pauvret et pourtant on estime plus dun million le nombre de ces travailleurs pauvres. Le temps partiel est le principal facteur de cette pauvret : de nombreuses personnes nont pas dautre choix que de travailler un nombre rduit dheures car lemployeur ne leur propose pas plus. Il y a aussi les travailleurs prcaires (CDD, emplois aids et intrimaires) qui alternent priode de travail et chmage, ce qui ne leur procure pas un revenu rgulier et suffisant.

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Corrig squence 3 SE01

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10,9 % des mres actives vivant seules avec un ou plusieurs enfants sont pauvres. Il sagit donc des familles monoparentales. Dans beaucoup de ces familles, la mre active se retrouvant seule lever le(s) enfant(s) connat une situation de pauvret.

Exercice 5

La segmentation du march du travailLa segmentation du march se dcrit comme lexistence : Dun cur fait de travailleurs bnficiant demplois stables, srs, temps plein et assez bien ou trs bien rmunrs. Dune priphrie deux niveaux : 1er niveau : les flexibles temps plein et partiel qui sont souvent qualifis, polyvalents mais sans garantie demploi. Et un 2e niveau o la flexibilit est faite de travailleurs prcaires (CDD, intrim, stagiaires, contrats de qualification) souvent jeunes et peu qualifis. La filialisation renvoie un modle dentreprise en rseau o lentreprise dite donneur dordre conserve les salaris les plus qualifis et sentoure dun rseau de sous-traitants dentreprises spcialises et/ou dentreprises ayant les capacits de produire les biens conus par elle. Modle fortement inspir du modle japonais le toyotisme .

Exercice 6

Tableau de synthse sur les formes de flexibilit et leurs consquencesFlexibilit technique - adapter les quipements donc les outils de production une demande variable. - adaptation du produit aux besoins des consommateurs. Flexibilit fonctionnelle - rendre les travailleurs plus polyvalents. - nouvelle organisation du travail : travail en quipe, plus dautonomie, plus de mobilit dans le travail. Flexibilit quantitative ou numrique - faire varier la quantit de travail (soit par le nombre dheures soit par le nombre de salaris)en fonction des besoins de lentreprise. - dvelopper les formes demploi atypiques (temps partiel, CDD, intrim). - externalisation : confier dautres entreprises une partie de la production de lentreprise. - plus grande instabilit. - moins davantages sociaux. - risques sur la productivit. - les entreprises en sous-traitance servent damortisseur la crise.

Flexibilit salariale Buts recherchs - rduire la masse salariale pour davantage tenir compte du niveau dactivit et du march du travail.

Consquences

- dsindexation des salaires. - remise en cause du salaire minimum. - plus grande diffrenciation entre les salaris. - risque de salariat deux vitesses.

- meilleure gestion des stocks. - meilleure intgration des composantes de la production. - plus grande qualification des travailleurs.

- les travailleurs doivent sadapter aux nouvelles exigences du travail. - comment organiser cette mobilit (problmes du logement, de formation) ?

Conclusion : la flexibilit concerne les hommes que lon veut plus mobiles, plus qualifis, plus polyvalents voire plus prcaires. Elle concerne aussi les outils de production que lon veut mieux adapts la demande. Enfin la flexibilit touche les salaires en agissant sur lindexation, sur la parit et sur lexistence du SMIC. La flexibilit apparat donc comme un moyen de promouvoir une nouvelle organisation du travail.

Exercice 7

Productivit-emploiEntre 1896 et 1997 la productivit a t multiplie par 20,84 en France. Ce formidable accroissement sexplique par le progrs technique bien sr mais aussi par une meilleure organisation du travail et par des progrs dans le capital humain (qualification de la main-duvre et polyvalence de celle-ci).Corrig squence 3 SE01267

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Emploi =

PIB productivit dure du travail

En 1896 il y avait 20 620 000 emplois qui rsultent de la division de 317,2 milliards/ (5,28 x 2913) = 20,620 millions. Lemploi est donc fonction des richesses cres (PIB), de la productivit par heure (5,28) et de la dure moyenne du travail effectue par chacun(2913h).

Exercice 8

volution des emplois de 1982 2002Les emplois qui se dveloppent sont des emplois de service : service la personne (assistants maternels, aides soignants), services qualifis lis aux nouvelles technologies( informaticiens), emplois de gestion administrative comptable et financire, ainsi que des emplois dans la formation et lducation. Les emplois crs sont donc des emplois plutt qualifis et relationnels. Lemploi est moins dynamique et en rgression dans lindustrie traditionnelle, celle qui fut au cur de la 1re rvolution industrielle (textile, cuir, mcanique). Ce sont les emplois les moins qualifis (ouvriers non qualifis). Il y a aussi les emplois agricoles qui rgressent. Le progrs technique remet en cause les qualifications des emplois : des mtiers vont disparatre ; dautres apparaissent avec des qualifications diffrentes. Le dversement peut seffectuer si les travailleurs sont mobiles, sils peuvent facilement changer de mtier on non, ou si on les aide ou non ; il est difficile par exemple de reconvertir un mineur ou un ouvrier agricole ou un ouvrier dindustrie du cuir ou de lhabillement ; ils ont souvent travaill jeunes, sont peu qualifis et nont pas bnfici de formation continue durant leur vie professionnelle.

Exercice 9

Caractristiques du chmage en FranceLe chmage varie selon lge : en 2005 le taux de chmage des 15-24 ans est de 22,3 % contre 9 % pour les 25-49 ans. Il varie selon le sexe : les hommes en 2005 ont un taux de chmage de 9 % et les femmes de 10,8 %. Il varie selon la PCS : les cadres professions suprieures ont un taux de chmage de 4,9 % en 2005 contre 12,5 % pour les ouvriers. Le rle des variables est diffrent : Certaines sont trs discriminantes : lge par exemple une diffrence dans les taux en 2005 de 22,3 6,7= 15,6 points de %. Pour le sexe, une diffrence de 1,8 point de %. Pour les PCS, une diffrence de 12,5 % 4,9 % = 7,6 points de %. Lge et la PCS semblent trs discriminants dans les variations du chmage. Les autres variables pourraient tre le diplme (avec des grandes diffrences de chmage selon le diplme), la nationalit (origine trangre ou non), voire la couleur de peau (on sait quil existe des discriminations lembauche selon les origines), le quartier do lon vient (on sait que certaines banlieues sont discrimines par la violence qui se manifeste parfois), par la religion (si des signes ostentatoires sont manifestes ou non).

Exercice 10

Loffre de travail mane des mnages actifs ; La demande de travail mane des entreprises ; Loffre demploi mane des entreprises ; La demande demploi mane des mnages actifs.

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Corrig squence 3 SE01

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Il faut faire attention au vocabulaire employ : la demande demploi nest pas la demande de travail et loffre demploi ne signifie pas loffre de travail. Le passage de S* S1 engendre du chmage car loffre de travail est suprieure la demande de travail. Au salaire S1 les actifs sont plus nombreux (T3) proposer leur travail alors que les entreprises rechignent embaucher (To) ce niveau de salaire. T3 est suprieur To donc chmage. En effet si le salaire diminue de S* S2 par exemple alors les salaris seront moins nombreux se prsenter sur le march du travail (T1) car la rmunration est juge trop faible et les employeurs offriront davantage demplois (T2) ; le chmage disparat au risque dune pnurie de main duvre. Dune situation de chmage (Q2) nous sommes passs une situation de pnurie(Q3). Les agents vont ragir et, par ajustements successifs, loffre finira par tre gale la demande. Lquilibre du march signifie donc que pour un niveau de salaire S* il y a autant de demande de travail que doffre.

Exercice 11

Analyse keynsienneCest la demande effective. (cf cours). Si la demande effective est insuffisante, la production sera un niveau tel que les emplois offerts seront insuffisants au regard de la population disponible sur le march. Ici on raisonne en termes de demande effective, de production, et non de niveau de salaire comme dans lanalyse noclassique. Approche macroconomique car ce sont les comportements des agents pris collectivement et non individuellement qui gnrent ou non du chmage.

Corrig squence 3 SE01

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orrig des exercices Squence 4Exercice 1En 2000, le revenu minimum des 10 % les plus riches tait 3,2 fois suprieur au revenu maximum des 10 % les plus pauvres. Avec lvolution du rapport interdcile, on constate que les ingalits de revenu ont diminu mais que cette baisse sest arrte partir du milieu des annes 1980. Lcart entre les plus riches et les plus pauvres sest stabilis aux alentours de 3,3.

Exercice 2

D5 signifie quen 2003 le revenu disponible mdian, tel que 50 % ont moins et 50 % ont plus, tait de 24 237 euros. D9 signifie quen 2003 le revenu disponible minimum des 10 % des mnages les plus riches tait de 48 921 euros. C95 signifie quen 2003 le revenu disponible minimum des 5 % des mnages les plus riches tait de 60 680 euros. Entre 1996 et 2003, le revenu disponible maximum des 10 % des mnages les plus pauvres a augment de 11,1 % (soit [(11 242 10 115) / 10 115]). Entre 1996 et 2003, le revenu disponible minimum des 10 % des mnages les plus riches a augment de 9,1 % (soit [(48 921 44 836) / 44 836]). Les ingalits se sont rduites puisque le revenu minimum des plus riches a augment moins vite que le revenu maximum des plus pauvres. D9 / D1 = 48 921 / 1 1242 = 4,35. Le revenu disponible minimum des 10 % les plus riches est 4,35 fois plus lev que le revenu disponible maximum des 10 % les plus pauvres, en 2003. D9 / D5 = 48 921 / 24 237 = 2,02 Le revenu disponible minimum des 10 % les plus riches est 2,02 fois suprieur au revenu disponible mdian en 2003. D5 / D1 = 24 237 / 11 242 = 2,16. Le revenu disponible mdian est 2,16 fois plus lev que le revenu disponible maximum des 10 % les plus pauvres en 2003.

Exercice 3

Les 10 % des mnages ayant les revenus disponibles les plus faibles se partagent 3 % de lensemble des revenus disponibles. Dciles % du dcile % cumuls croissants D1 D2 D3 D4 D5 D6 D7 D8 D9 D10 3 4,5 5,5 6,7 7,9 9,2 10,7 12,5 15,2 24,8 3 7,5 13 19,7 27,6 36,8 47,5 60 75,2 100

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Corrig squence 4-SE01

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Les 40 % des mnages ayant les revenus disponibles les plus faibles disposent de 19,7 % de lensemble des revenus. Voir courbe

Courbe de Lorenz100 90 80

% cumul des revenus

70 60 50 40 30 20 10 0

% cumul des mnages

Exercice 4

Le patrimoine mdian des ouvriers non qualifis en 2003-2004 en France tait de 9 600 euros. Le patrimoine mdian des gros indpendants tait 50 fois suprieur celui des ouvriers non qualifis ; celui des cadres est 21 fois suprieur celui des ouvriers non qualifis. Ceci sexplique pour les cadres par le niveau de leur revenu et pour les gros indpendants par la possession dactifs mobiliers et immobiliers pour des raisons professionnelles (terrains, btiments et machines). Chaque tranche quivaut 25 % de la population. Le patrimoine mdian des 25 % des mnages ayant le patrimoine le plus lev est de 258 700 euros. Tous les cadres nont pas un patrimoine lev comme ils nont pas tous un revenu lev ; il y a un effet dge : un patrimoine se constitue et il est plus important en fin de carrire quen dbut de carrire.

Exercice 5

Les classes moyennes ne sont pas un ensemble homogne puisquelles mlent des cadres et des employs, donc des personnes qui ont des revenus trs diffrents et des pratiques culturelles varies et diffrentes. Le strobilode prsentant la rpartition du revenu a un renflement qui marque la prsence de la classe moyenne et stire vers le haut avec une minorit dindividus au-del de 2,5 fois le salaire mdian. noter que personne ne possde un revenu nul. Le strobilode prsentant la rpartition du patrimoine na aucun renflement hormis sa base, ce qui montre quune grande partie des mnages possdent peu ou pas du tout de patrimoine. Il stire davantage vers le haut, montrant ainsi de forts carts de rpartition, 10 % des mnages ayant plus de 4 fois le patrimoine mdian. En conclusion, la classe moyenne, du point de vue du patrimoine, nexiste pas ; du point de vue des revenus, on peut identifier une classe moyenne avec le renflement.

Exercice 6

En France, en 2005, 12,5 % des ouvriers et 4,9 % des cadres sont au chmage. En France, en 2006, chez les 25-49 ans, le taux de sous-emploi des femmes est de 8,4 %, prs de 5 fois plus que celui des hommes (1,7 %) et prs de deux fois plus lev que lensemble de la population active (4,8 %).Corrig squence 4 SE01271

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En 2005, le profil type du chmeur est une femme de moins de 29 ans (18,1 %) et sans diplme (15 %). Le chmage touche davantage les femmes que les hommes, les moins de 25 ans que les autres tranches dge, les non qualifis que les qualifis, plus les ouvriers que les autres PCS. De 1990 2005, le taux de chmage augmente pour toutes les catgories, except pour les femmes ; sil est rest stable chez les ouvriers, il a t multipli par prs de 2 chez les cadres. mme diplme, et mme PCS, le taux de chmage des femmes est plus lev que celui des hommes et le taux de sous-emploi (activit temps partiel plus subi que choisi) est prs de 5 fois plus lev : il y a donc ingalit devant lemploi. Les entreprises considrent quune femme qualifie et diplme, jeune, pourrait aprs son intgration professionnelle envisager la maternit (droit social) et aurait donc une prsence discontinue et un investissement moindre que celui dun homme.

Exercice 7

En 2006, 45 % des fils de cadres, gs de 18 ans, taient inscrits en universit ou classes prparatoires. Seulement 9 % des fils douvriers sont dans la mme situation, soit 5 fois moins, et prs de 30 % ont arrt leurs tudes. Lorigine sociale, le niveau de diplmes des parents, la connaissance du systme ducatif, le degr de proximit avec les attentes scolaires par la socialisation primaire, la matrise du langage, les stratgies scolaires, notamment, participent la slection et la reproduction sociale, mme si lcole permet, en principe, la mobilit sociale.

Exercice 8

Pendant la priode observe (entre 1991 et 1999), un homme cadre ou profession intellectuelle suprieure qui atteignait 35 ans pouvait esprer vivre en moyenne encore 46 ans. Pendant la priode observe (entre 1991 et 1999), une femme qui atteignait 35 ans pouvait esprer vivre en moyenne encore 48 ans. Lesprance de vie doit sanalyser diffremment selon le genre. Alors quelle est peu diffrente pour les femmes, elle est trs suprieure pour les cadres ou professions intellectuelles suprieures hommes. De plus, lcart sest accru : 17,5 par rapport aux inactifs non retraits. Les ouvriers vivent moins longtemps que les cadres car les conditions dexercice de leur mtier sont souvent physiquement prouvantes (travail lextrieur, genoux pour un ouvrier carreleur du btiment, par exemple). Comme les cadres, ils peuvent tre soumis au stress (cf. la persistance des mthodes de production tayloristes). Ils sont davantage soumis aux risques daccidents du travail. De plus, des sociologues montrent que le rapport au corps des ouvriers nest pas le mme que celui des cadres. Ils sont plus habitus la souffrance de leur corps, iraient donc moins consulter le mdecin et bnficieraient, de fait, dun moindre dpistage des maladies.

Exercice 9

Il est difficile de donner une dfinition de la classe moyenne car ses membres ont des situations bien diffrentes (voir le schma de la constellation centrale dHenri Mendras). Trois critres permettent de dfinir les classes moyennes : Le niveau de revenu proche de la moyenne. La place intermdiaire dans le processus de production, entre les postes dirigeants et les emplois dexcution. Les classes moyennes ont des comptences plus ou moins leves sans pouvoir de dcision, avec une dose variable dautonomie, voire dinitiative, dans lexercice de leur activit. Le sentiment dappartenance la classe moyenne.

Exercice 10

En 2003, 58 % des ouvriers avaient eu un pre ouvrier. Aux situations dautorecrutement. Les hommes sont recruts dans la mme catgorie que leurs pres. La colonne ensemble correspond la rpartition socioprofessionnelle des pres, qui taient 16 % agriculteurs exploitants, 12 % artisans Ces marges correspondent ce que serait une mobilit sociale parfaite : pour la table, en termes de recrutement, en cas de mobilit parfaite, on devrait sattendre ce que, quelle que soit la catgorie dappartenance des fils, leurs pres soient 16 % agriculteurs, 12 % artisans, commerants, chefs dentreprise, 8 % cadres, 11 % professions intermdiaires, 9 % employs, 43 % ouvriers

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Corrig squence 4 SE01

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Les donnes de la diagonale sont souvent les donnes les plus leves de la colonne, ce qui signifie que le recrutement de la catgorie se fait majoritairement parmi les descendants de membres de cette catgorie. Par ailleurs, la comparaison entre les donnes de la diagonale et celles de la marge sont parlantes. Ainsi, les cadres taient, en 2003, 24 % avoir eu un pre lui-mme cadre, alors que dans la gnration des pres, les cadres ne correspondaient qu 8 % des actifs. On peut en conclure que les cadres ont 3 fois plus (8/24) de probabilit que la moyenne davoir un pre cadre. Dans les catgories extrmes, il y a une forte influence de lorigine sociale sur le destin social (agriculteurs, cadres, ouvriers). Les catgories intermdiaires (employs et professions intermdiaires) connaissent une moindre influence de lorigine sociale sur le destin social.

Exercice 11

En 2003, 52 % des fils de cadres sont devenus cadres comme leurs pres. Les donnes de la diagonale correspondent aux situations dites de reproduction sociale. Les fils ont reproduit la situation sociale des pres. La ligne ensemble correspond la rpartition socioprofessionnelle des fils. Les donnes de la diagonale sont souvent les donnes les plus leves de la colonne, ce qui signifie que la destine sociale des fils est proche de celle des pres. La comparaison entre les donnes de la diagonale et celles de la marge confirme ce constat. Ainsi, les enfants de cadres redeviennent cadres 52 %, alors que la probabilit dtre cadre pour un homme de lchantillon des fils est de 19 %. On peut en conclure que les fils de cadres ont 2,7 (52/19) fois plus de probabilit que la moyenne dtre cadres. Dans les catgories extrmes, il y a une forte influence de lorigine sociale sur le destin social (agriculteurs, cadres, ouvriers). Les catgories intermdiaires (employs et professions intermdiaires) connaissent une moindre influence de lorigine sociale sur le destin social. La socit franaise est caractrise par une certaine tendance limmobilit sociale (autorecrutement et reproduction sociale), notamment pour les catgories situes aux extrmits de la hirarchie sociale (cadres et ouvriers).

Exercice 12

La mobilit structurelle est une mobilit des individus, qui rsulte des transformations conomiques et sociales (par exemple, diminution de la part des agriculteurs dans la population active ou tertiairisation des activits). Elle simpose aux individus et son augmentation ne peut tre considre comme le rsultat dune plus grande galit des chances. La mobilit nette, ou fluidit sociale, renvoie un projet, une volont de lindividu. Ces deux mobilits ajoutes forment la mobilit totale ou brute. On observe ainsi que si les agriculteurs sont 88 % issus de pres agriculteurs, les fils dagriculteurs ne redeviennent qu 22 % agriculteurs comme leur pre, car le nombre dagriculteurs diminue sous linfluence de la modernisation de lagriculture. Il sagit donc dune catgorie affecte par la mobilit structurelle. Cest la mobilit nette ou fluidit sociale qui peut fournir des indications sur le caractre plus ou moins mritocratique et dmocratique de la socit.

Exercice 13

Les chiffres en gras correspondent aux situations de mobilit sociale, soit 65 % des cas (25 % de mobilit structurelle, 40 % de mobilit nette) et 35 % dimmobilit. La mobilit observe nest que partiellement due une plus grande mritocratie. La mobilit structurelle a tendance augmenter entre 1977 et 2003, de 20 25 %. Ceci dcoule des transformations des structures conomiques qui se sont poursuivies, voire accentues, depuis les annes 1980. La mobilit nette, sur lensemble de la priode, saccrot de 37 40 %. Elle commence par saccrotre de 1977 1993, puis elle rgresse au cours de la priode suivante, 1993-2003. Ceci sexplique sans doute par le durcissement des conditions dentre sur le march du travail depuis les annes 1980.

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Exercice 14

Ces chances ont augment entre 1984 et 2003.Elles ont t multiplies par 2 (de 25 % en 1984 50 % en 2003, des jeunes de 20-21 ans accdent lenseignement suprieur). Cependant, elles ne sont pas identiques pour toutes les PCS. Quelle que soit la PCS dorigine, tous les jeunes voient leurs chances daccs lenseignement suprieur saccrotre. Cependant, il est plus appropri de parler de massification que de dmocratisation, dans la mesure o les carts daccs selon lorigine sociale persistent. Un enfant douvrier a 7 fois moins de chances daccder lenseignement suprieur quun enfant de cadre suprieur.

Exercice 15

En SES, la culture libre peut sacqurir par la lecture de magazines ou douvrages, par lcoute de la radio ou de la tlvision, etc. Les enfants de cadres disposent de connaissances acquises en dehors de lcole (culture libre), dun langage et dun mode de raisonnement en adquation avec les besoins de lcole, mais aussi dun habitus correspondant celui des enseignants. Les grandes coles sont celles qui valorisent le plus la culture libre et celles qui exigent le plus des capacits de synthse et de rflexion.

Exercice 16

Les bnfices tirs de la poursuite des tudes dans lenseignement suprieur sont : laccs lemploi ; la possibilit doccuper des postes de cadres et dobtenir des rmunrations plus leves. Pour un enfant douvriers, les cots de la poursuite des tudes sont levs car les parents ont plus de mal assumer les frais de scolarit et de logement, mais aussi du fait de labsence de salaire, lie la poursuite des tudes (cot dopportunit). Selon Boudon, les ingalits scolaires proviennent des diffrences de choix des familles. Les enfants douvriers sous-estiment les avantages de la poursuite des tudes et surestiment les risques dchec.

Exercice 17

Ce texte montre que linflation des diplmes saccompagne dun rle croissant du capital social dans la valorisation des diplmes. Le graphique qui lillustre montre lintrt de disposer dun rseau social. Le capital social, qui accrot le rendement du diplme, permet galement dexpliquer la position sociale. Dans ce graphique, EGO compte 5 contacts directs et 10 contacts indirects. Grce leur rseau, les individus diplms peuvent accder plus facilement lemploi. Les rseaux peuvent se constituer au sein des grandes coles que frquentent moins les filles que les garons.

Exercice 18

40 % des hommes dont le diplme est suprieur celui de leur pre occupent une position sociale gale celui-ci, et infrieure dans 7 % des cas. Un niveau de diplme suprieur celui du pre ne mne une position sociale suprieure que dans 53 % des cas. On aurait pu sattendre une stricte correspondance entre le niveau dtudes et la position sociale.

Exercice 19

Pour Tocqueville, la dmocratie signifie la fin des distinctions ou privilges lis la naissance, au rang, au prestige du groupe. La dmocratie repose sur lgalisation des conditions : chacun ne doit sa position, son rang ou son titre qu son mrite ou sa comptence personnelle. Elle illustre une socit o les positions (pouvoirs, ressources et prestiges) sont ouvertes et accessibles au plus grand nombre : la socit dmocratique fonde sur le principe mritocratique. Les privilges et les droits rsultant darbitraires rattachs la naissance ou lappartenance un groupe disparaissent. Ds lors, la socit permet la mobilit des individus au regard de leurs comptences : la mobilit sociale devient possible. Le systme politique sorganise alors sur la base de la dfinition dun statut (le citoyen), dun mode dexpression (le vote) et dun objectif : le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple (la dmocratie).

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Exercice 20

Une socit dmocratique se fixe comme objectif de faire respecter lgalit des droits, en combattant les ingalits. Les socits dmocratiques acceptent moins bien les ingalits parce que, lgalit de droit tant la rgle, toute ingalit (conomique ou sociale) apparat souvent comme injuste, et la frustration relative se dveloppe (thse de Stouffer, P. Lazarsfeld, R. Merton). Pour Alexis de Tocqueville, la lutte contre les ingalits est un idal et un objectif. Lradication de celles-ci est une chimre mais cependant ncessaire car elle mobilise lnergie de la socit pour faire vivre le principe idal dgalit.

Exercice 21

Cette phrase signifie que les ingalits sont acceptables si la mobilit sociale est possible, cest--dire si la hirarchie est ouverte et que les postes les plus hauts sont accessibles tous. Cela sous-entend que les ingalits sont acceptables si elles correspondent des diffrences de talent, de mrite. Le principe de diffrence consiste, par exemple, donner une bourse pour poursuive des tudes suprieures un lve issu de milieu dfavoris. Deux types dingalits sont lgitimes : celles qui sont le rsultat de lgalit des chances et celles qui avantagent les moins avantags.

Exercice 22

Une discrimination positive est une diffrence de traitement des individus afin dobtenir lgalit des chances. Exemples de discrimination positive pratique en France : la loi sur la parit en politique, qui impose autant dhommes que de femmes sur les listes lectorales, la politique de recrutement de Sciences-Po qui recrute un certain pourcentage dtudiants dans des lyces classs en ZEP, la loi imposant aux entreprises de plus de vingt salaris dembaucher 6 % de handicaps La discrimination positive aux tats-Unis sappuie explicitement sur les caractres personnels et indlbiles de lindividu (tre noir, tre une femme, tre handicap), alors quen France on privilgie davantage le contexte social pour avantager les individus : cration des ZEP, cration des zones franches urbaines

Exercice 23

Ce document expose les diffrentes formes que peut prendre la discrimination positive. Suppression des rgles de concurrence (technique du poste rserv). Suppression des rgles de concurrence (technique du concours distinct). Suppression des rgles de concurrence (technique du quota pour la constitution des listes lectorales). Amnagement des rgles de concurrence (prfrence amont) pour llection. Amnagement des rgles de concurrence (prfrence amont). Amnagement des rgles de concurrence (prfrence amont). Amnagement des rgles de concurrence (prfrence aval).

Exercice 24

La justice sociale nest pas envisageable selon les libraux, car elle est une entrave lexpression des talents et comptences des individus dont laiguillon est la productivit, gage de lefficacit de la slection des meilleurs dans un march et une socit marqus par la concurrence. Les ingalits ne sont pas un obstacle la croissance conomique car la russite des meilleurs, du fait de leurs productivit et comptence, est un gage dincitation pour les autres dvelopper leurs comptences et productivit. Dans cette optique, les ingalits ne sont alors que transitoires, les individus tant appels se stimuler pour sen sortir par eux-mmes. Ds lors, la russite sociale ne serait quune affaire de volont personnelle.

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Exercice 25

La France tait trs ingalitaire sur la priode 1914-1945 du fait de la faiblesse de limpt sur le revenu. Limpt sur le revenu a pu rduire les ingalits du fait de son caractre progressif (le taux dimposition slve en fonction du niveau de revenus) et de la mise en place dun systme de redistribution vers les mnages aux revenus les plus faibles. La propension pargner des revenus les plus levs est forte et la propension consommer faible. La mise en place dun impt sur le revenu diminue cette propension pargner et favorise, par la distribution de revenus secondaires, la propension consommer des mnages aux faibles revenus. Ce pouvoir dachat supplmentaire distribu est aussitt orient vers lconomie, incitant lactivit de production, linvestissement, lemploi et, par l mme, la croissance conomique.

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orrig des exercices Squence 5Exercice 1Expliquez la phrase souligne. Le lock-out, autoris jusquen 1950, limite le recours la grve puisquil rompt le contrat de travail. Le contexte politique (propagande, rpression, absence dunion syndicale) et conomique (chmage et pression la baisse des salaires) est dfavorable laction collective. Faiblesse du taux de syndicalisation et absence de reconnaissance des syndicats dans lentreprise. En quoi consiste la victoire de la classe ouvrire mentionne ici ? La classe ouvrire a obtenu une double victoire la suite du conflit : une amlioration de ses conditions dexistence avec les accords de Matignon (augmentation de salaires, deux semaines de congs pays, et [voir doc. 3] la semaine de 40 heures, principe dextension des conventions collectives) ; une conscience fire de ces luttes pour le progrs social. Quels facteurs ont contribu la victoire des grvistes en 1936 ? Les facteurs ayant contribu la victoire des grvistes : les victoires aux lections municipales (1935) et lgislatives (1936) ont permis doccuper les usines sans intervention des forces de lordre, en sappuyant sur les ressources mises la disposition des grvistes par les municipalits des banlieues rouges .

Exercice 2

Quels sont les trois rles que les auteurs attribuent au mouvement ouvrier ? Illustrez vos rponses. Les trois rles que les auteurs attribuent au mouvement ouvrier : - formation dune communaut de vie ouvrire permettant lintgration ouvrire. Le mouvement ouvrier est porteur dune vritable culture ouvrire qui a permis lintgration des travailleurs. Lauteur mentionne le rle actif jou par les syndicats et les partis de gauche ; - acteur de la formation de lEtat providence : les luttes ouvrires ont permis les grandes avances sociales ; - mergence dune conscience de classe indissociable des luttes ouvrires : sentiment dappartenance une classe sociale, la fiert du travail ouvrier. En utilisant le passage soulign, vous expliquerez pourquoi les ouvriers ont jou un rle central historique. Les ouvriers ont jou un rle central parce quils ont t le moteur du progrs social (construction de droits sociaux), port par une utopie (la fin de la lutte des classes par le communisme) dans le cadre de la socit industrielle. Ce rle historique est remis en cause avec la crise conomique et la chute des tats communistes.

Exercice 3

Comment a volu la rglementation du droit de grve ? Interdit depuis 1791, le droit de grve est dabord tolr pour les salaris du priv partir de 1864 et entrane une rupture unilatrale du contrat de travail. Il sinstitutionnalise partir de 1950 : reconnu par la Constitution en 1946, il nentrane plus la rupture du contrat de travail (le lock-out devient impossible) et sapplique aussi aux fonctionnaires ( lexclusion des militaires, diplomates et prfets). Pourquoi les salaris peuvent-ils tre couverts par des conventions collectives de branche sans ncessairement tre syndiqus ou avoir particip une grve ? Jusquen 1936, la loi de 1919 sur les conventions collectives dinspiration contractuelle (droit priv) ne sappliquait quaux salaris et patrons appartenant aux syndicats signataires. Il suffisait un patron de ne pas se syndiquer pour ne pas lappliquer. La loi de 1936 sur les conventions collectives dinspiration rglementaire permet ltat dtendre les conventions collectives signes entre des syndicats reprsentatifs demployeurs et de salaris, lensemble des salaris et employeurs de la branche, syndiqus ou non.

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Exercice 4

Pourquoi peut-on dire que le droit de grve est institutionnalis ? Le droit de grve est institutionnalis parce quencadr par un ensemble de rgles conventionnelles (procdure dalarme sociale la RATP et la SNCF) et juridiques (ncessitant un motif collectif, de dfense des intrts professionnel), et accompagn dinstances de concertation.

Exercice 5

Ce document vise illustrer le dclin des conflits traditionnels (sous forme de grves) quon peut relier leur institutionnalisation. Que signifie la donne correspondant 2004 ? En 2004, la DARES (Direction de lanimation et de la recherche des tudes et des statistiques du ministre de lEmploi) a recens en France environ 200 000 journes individuelles non travailles pour fait de grve dans les entreprises prives (hors transport). Calculez la diminution en % du nombre de grves en France entre 1975 et 2004. Le nombre de grves en France a diminu denviron 95 % sur la priode. En quoi le graphique peut-il illustrer un effacement des conflits du travail ? Dune manire gnrale, on observe depuis 1975 une diminution extrmement forte du nombre de grves qui constituent la forme la plus traditionnelle des conflits du travail.

Exercice 6

Ce texte met en lumire une autre caractristique des conflits actuels, lie aux volutions de lemploi et du chmage : leur caractre plus dfensif. Comparez les conflits sociaux dominants aujourdhui avec ceux des trente glorieuses. Les enjeux des conflits du travail ont chang par rapport ceux des trente glorieuses. Les salaris, qui ne sont plus en situation de force, se battent davantage pour viter une aggravation de leur situation (notamment une perte demploi) et de moins en moins pour obtenir des amliorations (salariales, par exemple). Pourquoi ces conflits sont-ils trs largement sous-estims ? Ces conflits ne prennent pas forcment la forme dune grve dau moins une journe, qui est lindicateur retenu pour mesurer la conflictualit du travail Ce tableau confirme-t-il le constat dress dans ce texte ? Les conflits dans la fonction publique sont toujours majoritaires, ce qui semble confirmer la fin du texte, selon laquelle les confrontations gnrales concernent davantage le secteur public.

Exercice 7

Ce texte permet de montrer les implications de laffaiblissement de la classe ouvrire sur le syndicalisme. Pourquoi peut-on parler dun clatement du monde ouvrier ? Les figures de proue telles que les mineurs, les sidrurgistes, les mtallurgistes, les travailleurs de lautomobile qui contribuaient lunit interne, lidentit du groupe, sont en dclin sous leffet de la dsindustrialisation. Dsormais, le groupe, touch galement par le chmage et la prcarit de lemploi, a clat (il sest scind entre une fraction embourgeoise et une fraction prcarise et oublie), ce qui affecte la cohsion du monde ouvrier, son sentiment dunit. Expliquez la phrase souligne. Cet clatement du groupe fragilise lidentit ouvrire et le sentiment dappartenance collective qui le distinguait et lopposait aux autres, sa conscience de classe , qui tait ncessaire son organisation collective, notamment syndicale. Mais on notera que cette crise du syndicalisme ouvrier contribue, en retour, lclatement du groupe car ce sont ses porte-parole, syndicaux notamment, qui permettaient aussi lunification sociale et symbolique du groupe.

Exercice 8

Quelles explications de la crise du syndicalisme ce sondage fournit-il ? Les explications sont multiples mais, en croire ce sondage, le cot de ladhsion syndicale nest pas la cause dterminante. Prs de 4 sonds sur 10 considrent surtout que les syndicats ne les reprsentent pas bien. Toutefois, dans le secteur priv, cest la crainte des reprsailles qui est le premier motif donn par les salaris pour expliquer quils ne se syndiquent pas plus. 1 salari sur 4 met aussi en cause lefficacit des syndicats.

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Exercice 9

Le document prsente le paradoxe de laction collective, de Mancur Olson, qui permet aussi de rendre compte de la crise du syndicalisme par la monte des comportements utilitaristes. Expliquez la phrase souligne Lindividu a intrt laction collective car il bnficiera des avantages qui en rsultent, mais il peut bnficier des avantages de cette action sans y participer lui-mme (il serait plus rationnel dadopter une logique de passager clandestin ). Quelle est lhypothse de dpart de Mancur Olson ? Lindividu est assimil un homo oeconomicus : il compare les avantages et les cots de toute action. Comment lanalyse dOlson peut-elle expliquer la faiblesse et le dclin du syndicalisme ? La faiblesse du syndicalisme franais viendrait de ce que le cot de ladhsion aux syndicats franais ne serait pas compens par les avantages fournis (insuffisance des incitations ou daccs des services comme cela existe dans dautres pays europens). Le dclin du syndicalisme pourrait renvoyer une monte des comportements utilitaristes et donc une moindre solidarit collective entre les travailleurs.

Exercice 10

En quoi ces nouveaux mouvements sociaux se diffrencient-ils des conflits du travail traditionnels tudis prcdemment ? Les conflits du travail traditionnels opposaient le mouvement ouvrier au patronat. Les NMS sont marqus par une htrognit des acteurs qui ne se limitent plus lentreprise, mais qui reprsentent la socit civile . Ces NMS apparaissent ainsi trs divers au niveau de leurs acteurs, mais aussi de leurs enjeux (qui ne portent pas sur des aspects lis lemploi ou au pouvoir dachat) et de leurs formes daction (pas simplement la grve et la manifestation). Ils semblent assez caractristiques dune socit postindustrielle o la question du partage de la valeur ajoute ne serait plus au centre du conflit. Quels sont les thmes communs ces diffrents mouvements ? Bien que trs diverses, les revendications de ces NMS ont en commun de porter sur des enjeux politiques, culturels, qualitatifs : droit la diffrence, lutte contre lexclusion Elles concernent souvent des problmes didentit, de lutte pour la reconnaissance dune identit collective. Trouvez dautres exemples de ce type de mouvements sociaux ne figurant pas dans ce document. Autres mouvements sociaux que ceux du tableau : mouvements antinuclaires, cologistes et rgionalistes. En quoi ces mouvements sociaux peuvent-ils contribuer au changement social ? Ils peuvent contribuer transformer les normes sociales et juridiques dominantes. Exemples : - mouvement des femmes : lois sur la parit, contre le harclement sexuel (et, antrieurement, sur la contraception, lavortement) ; - mal logs, chmeurs, exclus : lois sur les logements sociaux, droit opposable au logement ; - homosexuels : visibilit accrue, PACS

Exercice 11

Le texte prsente lanalyse dInglehart qui fournit une interprtation des NMS en termes de valeurs. Le tableau statistique permet den valuer la pertinence. Caractrisez les types de revendications des NMS par rapport ceux des conflits sociaux traditionnels ? Les revendications de ces NMS scartent du registre conomique, quantitatif ou matriel (des conflits sociaux traditionnels) et concernent davantage des enjeux culturels, qualitatifs. Quelle interprtation de ces nouveaux enjeux le texte ci-dessus fournit-il ? Pour R. Inglehart, ces nouveaux enjeux traduiraient le passage de valeurs matrialistes des valeurs post matrialistes . Que signifie le chiffre entour ? Selon cette tude, 63 % des diplms de lenseignement suprieur se montrent prts manifester. Dans quelle mesure ce tableau confirme-t-il lanalyse de Ronald Inglehart ? La propension participer une manifestation est plus forte chez les jeunes, les classes moyennes et suprieures et les diplms, ce qui semble confirmer lanalyse dInglehart.Corrig squence 5 SE01279

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Exercice 12

Ce texte permet de sinterroger sur lmergence de nouvelles formes de mobilisation qui ont pu apparatre, pendant longtemps, improbables . Pourquoi la mobilisation de ces groupes a-t-elle longtemps t considre comme improbable ? Ces groupes faibles ressources sont dfinis par ce qui leur fait dfaut , et rapprochent des individus, voire des groupes, assez htrognes, ce qui semblait tre un handicap la mobilisation. Quel est lenjeu commun la mobilisation de ces diffrents groupes ? Il sagit, pour ces groupes, dobtenir une reconnaissance sociale, ce qui passe par deux stratgies opposes : une entreprise de dstigmatisation (la volont de ne pas tre trait part) ou, au contraire, une revendication du stigmate (dfense dun droit et mme proclamation dune fiert tre diffrent).

Exercice 13

Quelles sont les revendications et lissue de la mobilisation des enfants de Don Quichotte ? Les revendications des Enfants de Don Quichotte (Charte du Canal Saint-Martin rdige grce lexpertise de diverses associations, et accessible sur Internet) sont la mise en place de structures dhbergement durgence 24 h/24 h, donc la fin du renvoi la rue, de logements sociaux et le droit au logement opposable (DALO). Lannonce dun DALO pour les sans-logis et les familles avec enfants, et dun plan gouvernemental de 27 100 places conduit les EDQ retirer les tentes au fur et mesure du relogement, leurs revendications tant satisfaites. Dautres associations ont considr que cette loi tait insuffisante : le non-renvoi la rue nest pas inscrit dans la loi, le DALO ne concerne pas les mal-logs, le dispositif daccueil et les logements sociaux sont insuffisants, alors que les loyers sont trs levs.

Exercice 14

Quelles sont les caractristiques de ces organisations contestataires ? Elles sont caractrises par une organisation interne reposant sur la dmocratie