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Alice Rouyer Cirus-Cieu 1 Formes urbaines Eléments d’argumentation La notion de « forme » urbaine est polysémique, mais offre un certain nombre d’intérêts … La forme : une mise en espace des modalités d’organisation de l’espace urbain qui aboutissent à des configurations matérielles (bâti, équipement, infrastructures) ou encore à la définition normative de zonages (au sens le plus large du terme) affectés à des usages et pratiques différenciées. La forme urbaine n’est donc pas conçue comme un donné simplement soumis à l’observation du chercheur, mais comme un construit, résultante d’un façonnage toujours régénéré, réinterprété, par de nombreux acteurs

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Formes urbaines

Eléments d’argumentationLa notion de « forme » urbaine est polysémique, mais offre un certain nombre d’intérêts …

• La forme : une mise en espace

des modalités d’organisation de l’espace urbain qui aboutissent • à des configurations matérielles (bâti, équipement, infrastructures) • ou encore à la définition normative de zonages (au sens le plus

large du terme) affectés à des usages et pratiques différenciées.

La forme urbaine n’est donc pas conçue comme un donné simplement soumis à l’observation du chercheur, mais comme un construit, résultante d’un façonnage toujours régénéré, réinterprété, par de nombreux acteurs

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Formes urbaines

• Pas de formes sans in- « formation »

1/La « forme » est toujours tributaire d’une « mise en forme ». Pas de forme sans processus de territorialisation. La configuration matérielle que l’on observe (comme chercheur, sur la base d’une catégorisation propre) est la résultante d’une sédimentation de « mises en forme » de l’espace (définition de fonctions, de propriétés et attributs différenciés). Cf. Raffestin

2/ La forme appartient donc à la sémiosphère et non pas à un monde physique auquel elle nous donnerait accès. C’est une mise en espace, qui est tributaire de l’interprétation qui lui est donnée lors de sa création, mais aussi de l’ensemble des interprétations simultanées et successives concurrentes à cette interprétation première. (autrement dit la solidarité signifiant/signifié est fort labile…pour nous, pauvres mortels)

Ex : l’usage actuel des Jacobins , implique un mode de valorisation qui inscrit l’objet architectural dans une valorisation « enchantée » de la mémoire, qui en a néanmoins fait un lieu profane. Cette interprétation contemporaine a des incidences tant sur l’usage des lieux que sur le traitement dynamique dont ils font l’objet)

3 / Difficile de comprendre une « interprétation » sans comprendre le processus d’interprétation des interprétants (quels sont les tenants et aboutissants de la construction de sens , les valeurs et référentiels des interprétants). Ce d’autant que ces interprétants peuvent devenir acteurs…

Ex : les classes moyennes quittent les « grands Ensembles »: question d’interprétation…

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• L’avantage d’une telle approche pour le DUD

1/ Pas d’objet sans un faisceau d’interprétants (le chercheur y compris). Ceci clarifie notre objectif : comprendre et contextualiser les modalités suivant lesquelles une forme est rangées dans la catégorie DUD ou non.

2/ Rendre compte d’une situation de polyphonie. Même si 15 acteurs interprètent notre « objet d’étude » comme « DUD », ce ne peut pas être de la même façon, dés lors que leurs approche de l’objet est différenciée et toujours tributaire de la singularité.

3 / Cette « singularité » comprend notamment le nécessaire processus d’autolégitimation sous-tendu par tout discours, mais aussi la nature de mon monde propre (savoirs, savoirs-faire, compétences, l’interprétation de mes intérêts etc…)

(ex : voir Köpenick)