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Aliments Et Emballages Traités

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Page 1: Aliments Et Emballages Traités

Aliments et en surface pCe procédé de décontamalimentaires, qui n’agit qpeut constituer une alter

Présentation

Toute reproduction sans aut3 - 2000

L’une des préoccupations essentielles desentreprises agroalimentaires est de conci-lier au mieux les impératifs de conserva-tion des produits et la préservation de leursqualités organoleptiques et nutritionnelles,pour répondre aux attentes du consomma-teur en termes d’aliments frais et naturels.

Des procédés innovants permettentaujourd’hui de détruire partiellement ou tota-lement les micro-organismes et les particu-les virales des aliments, sans le recours à destraitements thermiques ou à des conserva-teurs chimiques.

Parmi les technologies douces de conser-vation, pouvant s’appliquer aux produits ali-mentaires, le procédé par lumière pulséefait aujourd’hui l’objet de nombreux travauxde recherche.

Principe

Historique

La société Pure Pulse Technologiesbasée à San Diego, filiale de MaxwellTechnologies Inc., a été créée en 1988pour développer et commercialiser deuxtechnologies innovantes de décontami-nation et de stérilisation : le Cool Pure etle Pure Bright (lumière pulsée).

Depuis 1999, la société Pure Pulse et lasociété La Calhène, fabricant françaisd’enceintes d’isolement, ont développéde nouveaux appareils de traitement parla lumière pulsée.

Le système lumière pulsée est un pro-cédé breveté qui utilise la technologie dela puissance pulsée pour détruire lesmicro-organismes en les soumettant auxflashs intenses de lumière.

DEMAIN DANS L'INDUSTRIE

emballages traitésar lumière pulséeination et de stérilisation à froid de produits u’en surface, sans effet dans l’épaisseur, native aux traitements thermiques classiques.

Pour accomplir cela, on emmagasine del’énergie électrique dans un condensateur,puis on la transfère du condensateur à unelampe à enveloppe en quartz contenant ungaz inerte, le xénon (figure 1). La lampe émetun flash intense de lumière qui est focalisé

Le spectre de longueurs d’onde de lalumière émise par le soleil à la surface de laterre est en grande partie semblable à celuide la lumière émise par le procédé parlumière pulsée (jusqu’à 90 000 fois plusintense que le soleil).

orisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.© Techniques de l’Ingénieur, traité Agroalimentaire F 3 040 − 1

Figure 1 – Principe technique de la lumière pulsée

Source de l’énergie pulsée

Énergie(réseau)

Condensateur(stockageénergie)

Commutateur

Application de l’énergie pulsée

Lumière intense

Puissance

Temps

Compression de l’impulsion

Puissance = énergie / temps, de l’ordre de quelques kilowattsDurée : environ 300 ms

forme de l’impulsionb

principea

sur la surface de traitement par le réflecteurde la lampe. Celle-ci émet une lumière de lon-gueurs d’onde comprises entre 200 nm dansl’ultraviolet et 1 mm dans le proche infra-rouge.

L’effet stérilisant de la lumière pulsée estdû au spectre UV, à des impulsions de courtedurée (10–6 à 0,1 s) et à un pic d’énergie trèsélevé.

Page 2: Aliments Et Emballages Traités

DEMAIN DANS L'INDUSTRIE

Domaines d’application

En industrie agroalimentaire, il existe qua-tre grands domaines d’application dans les-quels l’utilisation de la lumière pulsée estintéressante :

— la décontamination des produits ali-mentaires ;

— l’inactivation des enzymes ;— la stérilisation des emballages et des

liquides clairs ou peu colorés ;— la préservation de l’aspect hédonique

des produits alimentaires.

La lumière pulsée

Rappels

selon le type de spectre qu’elles émettent,c’est-à-dire en fonction de la répartition del’énergie lumineuse émise dans les différen-tes longueurs d’onde.

■ Spectre continu : dans un spectre de typecontinu, il y a émission d’énergie lumineusede manière continue, à chaque longueurd’onde. Il s’agit essentiellement des sourcesthermiques, qui utilisent la chaleur pour exci-ter les électrons. C’est le cas, par exemple,des ampoules à incandescence, du soleil oud’une bougie.

■ Spectre discontinu : ce type de spectreprésente de nombreux trous, dans lesquellesaucune énergie lumineuse n’est émise. Lessources utilisant une décharge électriquedans un gaz ionisé émettent généralementun spectre discontinu.

Énergie, puissance thermique

et unités

Technologie

et équipements

Matériel de décontamination

des produits solides

Le matériel de traitement se décomposeen deux sous-ensembles (figure 2) le sasà lumière pulsée et les modules généra-teurs.

■ Le sas à la lumière pulsée est composéd’un corps de sas supportant :

— huit lampes à large spectre, réparties demanière équidistante sur la périphérie dusas ;

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Lumière

On appelle lumière la partie visible d’unvaste groupe de radiations, qui vont desrayons cosmiques aux ondes radar. Toutesces ondes sont de même nature (électroma-gnétique) et se déplacent dans le vide à lamême vitesse : environ 300 000 km/s. Ellesdiffèrent par contre les unes des autres selonleurs longueurs d’onde et l’énergie qu’ellestransportent, qui devient très grande dans lecas des rayons cosmiques.

En faisant passer de la lumière blanche àtravers un dispositif dispersif, tel qu’unprisme de verre, on peut la décomposer enune figure nommée spectre visible, quis’étend de 380 nm à 780 nm. Toutes les cou-leurs du spectre sont qualifiées de pures, carelles ne peuvent être séparées par un secondpassage à travers un prisme.

Émission lumineuse

Dans la matière, la production d’énergielumineuse se fait grâce aux électrons. Cesderniers occupent des orbitales très précisesau sein de l’atome mais, si l’on excite l’atomepar apport d’énergie (par exemple, chaleur),les électrons absorbent cette énergie et pas-sent sur des orbitales supérieures.

Les positions d’excitation sont très insta-bles et, dès que l’apport d’énergie cesse, lesélectrons ont tendance à reprendre spontané-ment leur position d’origine, en restituant leursurplus d’énergie sous la forme de photons.

L’énergie des photons ainsi émis, donc leurlongueur d’onde, varie en fonction del’importance du « saut » effectué par l’élec-tron pour rejoindre son orbitale stable.

Type de spectre

Les différentes sources lumineuses peu-vent être classées en plusieurs groupes,

C’est la propriété de conservation del’énergie qui nous permet de mesurer, àl’aide d’une seule et même unité, les diversesformes de l’énergie.

L’énergie dite cinétique associée au mou-vement d’un objet de masse m et de vitesse vvaut :

E = 1/2 mv 2

Lorsque la masse est exprimée en kilo-grammes et la vitesse en mètres parseconde, cette formule donne l’énergie enjoules (J), unité légale dans le système inter-national.

Les échanges d’énergie sont caractérisés,non seulement par la quantité d’énergietransférée ou transformée, mais aussi par ladurée du processus.

La notion de puissance est ainsi définiecomme une quantité d’énergie échangée parunité de temps.

L’unité de puissance, le watt, est donc lejoule par seconde.

Lumière pulsée

La lumière pulsée est composée de rayon-nements ultraviolets, infrarouges et delumière visible.

La composition du spectre est la suivante :

— un tube en quartz assurant l’étanchéitéentre les deux brides, offrant un volume irra-dié d’un diamètre de 350 mm pour une lon-gueur de 254 mm, sans atténuation sur leslongueurs d’onde bactéricides (254 nm) ;

— deux portes équipées de réflecteurs surleurs parois internes ;

— deux détecteurs assurant la sécurité desopérateurs, n’autorisant la mise sous tensiondes lampes que lorsque les deux portes sontfermées ;

— des cellules photoélectriques répartiessur la périphérie du sas.

■ Les modules générateurs sont alimen-tés par une tension de 230 V sous une fré-quence de 50 Hz.

Cet ensemble est composé de :— une armoire montée sur roulette for-

mant support pour le sas DPTE (à doubleporte de transfert étanche) et recevant lesmodules électroniques ;

— huit modules de puissance générant lesimpulsions électriques pour chacune deslampes ;

— deux modules de commande.

Matériel de stérilisation

pour produits liquides

Le stérilisateur PBS-1 standard de PurePulse Technologies (figure 3) a une puis-sance de fonctionnement de 8 kW.

Il se compose d’une chambre de traitementet d’un module générateur.

■ La chambre de traitement est une unité decirculation en acier inoxydable avec une àquatre lampes au xénon. La ou les lampessont placées dans un tube en quartz. C’est

– UV avec des longueurs d’onde λ de 200 à 300 nm : 8 % 21 %

d’UV– UV avec des longueurs d’onde λ de 300 à 380 nm : 13 %– lumière visible avec des longueurs d’onde λ de 380 à 700 nm : 49 %– IR avec des longueurs d’onde λ de 700 à 1 100 nm : 30 %

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Toute reproduction sans aut3 - 2000

dans cette chambre que les flashs de lumièrepulsée sont appliqués aux liquides.

■ Le module générateur se compose del’unité de puissance, qui fournit desimpulsions à haute tension pour la ou leslampes et d’une unité de commande. Lalampe a une durée de vie de 3 000 h(106 flashs).

La haute tension est générée de façon élec-tronique par des transformateurs.

L’unité de contrôle commande le systèmede traitement.

Figure 2 – Matériel de stérilisation

DEMAIN DANS L'INDUSTRIE

Figure 3 – Matériel de stérilisation

PBW-4

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Réactions physico-

chimiques

à la lumière pulsée

Interactions moléculaires

de la lumière pulsée

La lumière pulsée est un procédé dedécontamination efficace, grâce à son largespectre d’action et à des pics de forte inten-sité.

Pour la stérilisation, il est important que lesradiations ultraviolettes soient de forte inten-sité et de courte durée.

Effets de la lumière pulsée

La lumière pulsée Pure Bright est unesource riche en radiations ultraviolettes quisont responsables de son efficacité létale. Lespectre ultraviolet est continu et riche en lon-gueurs d’onde supérieures à 200 nm. Il y a defortes interactions avec les substances biolo-giques.

La définition classique distingue les lon-gueurs d’onde à haute énergie (RX, γ) deslongueurs d’onde à photons moins énergé-tiques (visible, UV).

Les longueurs d’onde de lumière pulséefont partie de la deuxième catégorie,c’est-à-dire qu’elles sont non ionisantes carpas assez énergétiques pour provoquer des

interactions avec l’eau et la formation deradical hydroxyle OH (mode d’action pri-maire des photons ionisants).

Une molécule ne peut absorber que deslongueurs d’onde données. L’énergie du pho-ton correspondant « active » la molécule etpeut conduire à des réactions inter ou intra-moléculaires.

Pour les longueurs d’onde présentes dansla lumière pulsée, et dans le cas des structu-res biologiques, l’absorption a principale-ment lieu dans les structures aromatiques.

Réactions chimiques

et biochimiques

D’un point de vue photochimique, les réac-tions des structures aromatiques à la lumièrepulsée peuvent être classées dans deux gran-des catégories :

— les réactions directes (intra ou inter-moléculaires) ;

— les réactions de type « cascadesoxydatives » au cours desquelles une doubleliaison activée réagit avec une moléculed’oxygène pour former un peroxyde instableet susceptible de se décomposer en une mul-titude de produits finaux (acide carboxylique,aldéhydes, cétones).

La lumière UV a depuis longtemps été utili-sée pour le traitement des viandes avec,comme résultats, des changements de cou-leur et/ou des changements dans le degréd’oxydation des lipides, attribuables à desréactions type « cascades oxydatives ».

des liquides clairs en vrac

PBW-250

Page 4: Aliments Et Emballages Traités

DEMAIN DANS L'IN

Néanmoins, Dunn et al. [1] n’ont pu mesu-rer de tels changements suite au traitementde viande avec la lumière pulsée.

Cette différence entre le système parlumière pulsée et les systèmes de traite-ments UV conventionnels peut être expli-quée par l’hypothèse suivante : la courtedurée des rayonnements pulsés (100 µs)ainsi que la durée de demi-vie des liaisons πexcitées (de l’ordre de quelques nanosecon-des à une fraction de milliseconde) empê-chent un couplage efficace avec l’oxygènelibre ou dissous. De plus, lors d’un traitementnormal, le nombre de flashs est faible (1 à 3),ce qui diminue encore la probabilité d’unphénomène oxydatif.

Effets du pic de puissance

Il faut distinguer l’énergie émise pour cha-que flash (en J/cm2/flash) de l’énergie totaleémise pour x flashs.

Toute reproduction sans autF 3 040− 4

Suite à une série de tests de « stérilisation »(en fait, une décontamination) sur les sporesde différentes souches [2], il ressort quel’énergie par flash est déterminante qu’ils’agisse de spores bactériennes ou fongi-ques.

Ces effets semblent liés à des événementsd’ordre thermique. Ils sont de très courtedurée.

Production d’ozone

L’oxygène absorbe dans l’ultraviolet avecun large spectre centré sur 180 nm ; cetteabsorption conduit à la production d’ozone.De ce fait, le système par lumière pulsée pro-duit de l’ozone principalement dans la partielampe-réflecteur.

Pour minimiser la production d’ozone, lalampe est en général placée dans un légercourant d’azote.

Effets de la lumière

pulsée sur les

micro-organismes

Le principe de destruction des micro-orga-nismes et des particules virales n’est pas toutà fait connu. Nous pensons qu’il y a unesynergie d’action des composantes du spec-tre et de l’effet UV.

Le spectre complet de la lumière pulséepermet de détruire les micro-organismes, ycompris les plus résistants (bactéries sporu-lées et ascospores des moisissures).

DUSTRIE

Figure 4 – Courbe de destruction d’Aspergillus niger sur support humide et sur support sec

0 10 20 30 40 50 600

10

20

30

40

60

80

50

70

90

100

Mo

rtal

ité

(%)

Énergie (J/cm2)

%m

orta

lité

S.H

.

%m

orta

lité

S.S.

11,3

100 100

Effet perturbateur Donnons quelques exemples de l’effetantimicrobien de la lumière pulsée testé sur

orisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.© Techniques de l’Ingénieur, traité Agroalimentaire 3 - 2000

du rayonnement

Les bases nucléotidiques aromatiques del’ADN absorbent dans l’UV avec un maxi-mum à 260 nm. Cette absorption a un effetlétal sur la descendance cellulaire. Des chan-gements dans l’ADN, comme la productionde dimères de thymine, sont responsables decet effet létal.

Outre l’ADN, il existe dans les cellules denombreuses autres structures aromatiquesabsorbant les UV et qui peuvent éventuelle-ment agir en synergie avec les modificationsde l’ADN.

Des recherches portant sur les effets desUV proches du visible sur les bactéries ontmontré des taux d’inactivations plus impor-tants avec des traitements polychromatiquesqu’avec des traitements monochromatiques.Ces effets ont été attribués à des dégâts dansle système de réparation et à une inhibitionde ces systèmes.

Effet sur les micro-organismes

Parmi les micro-organismes testés, onpeut citer :

— les spores de Bacillus subtilus ;— les spores de Bacillus stearothermophi-

lus ;— les spores de Bacillus cereus ;— les spores de Bacillus pumilus ;— les ascospores d’Aspergillus niger ;— Salmonella enteritidis ;— Penicillium sp ;— Cladosporium sp ;— Botrytis cinerea ;— Escherichia coli O157 :H7 ;— Escherichia coli ;— Listeria monocytogenes.

certains de ces types de micro-organismes :— 7 réductions logarithmiques d’Escheri-

chia coli O157 :H7 et 6 réductions logarithmi-ques de Listéria monocytogenes obtenuespar un flash de 3 J/cm2 d’une durée de512 µs ;

— destruction totale d’une population de2,3 × 107 spores de Bacillus subtilus par unesérie de flashs de 4 J/cm2 ;

— destruction totale d’une population de107 d’ascospores d’Aspergillus niger par unesérie de flashs de 6 J/cm2 ;

— destruction totale d’une populationde 105 d’ascospores de Penicillium sp par16 flashs en milieu humide et 20 flashs sursupport sec.

La figure 4 montre que la vitesse de des-truction d’Aspergillus niger est plus rapidesur support humide (S.H.) que sur supportsec (S.S.).

Le tableau 1 donne le niveau d’énergiepour détruire certains micro-organismes sursupport humide.

Effets de la lumière

pulsée sur les aliments

La lumière pulsée est un traitement de sur-face, les analyses réalisées n’ont pas montréde modifications chimiques sur produits ali-mentaires traités par lumière pulsée.

La plupart des produits traités s’avèrenttolérer des expositions élevées sans change-ments évidents. Quelques-uns cependant ontmontré une certaine sensibilité ; une variétéde pomme de terre blanche exposée au trai-tement par lumière pulsée a présenté quel-

Page 5: Aliments Et Emballages Traités

DEMAIN D

ques changements mineurs semblables aux de la mer, produits carnés, fruits, légumes et

Tableau 1 – Niveau d’énergie nécessaire pour détruire certains micro-organismes

Micro-organismesÉnergie

(J/cm2)Nombre de flashs

Bacillus stearothermophilus 12 8

Bacillus subtilus 12 8

Bacillus pumilus 9 6

Botrytis cinerea 9 6

Aspergillus niger 30 20

Cladosporium sp 6 4

Penicillium sp 6 4

Escherichia coli 3 2

Salmonella enteritidis 3 2

Pseudononas aeruginosa 3 2

Staphylococcus aureus 3 2

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effets du brunissement.

Cet effet semble être provoqué par uneabsorption d’énergie dans les premières cou-ches cellulaires de la pellicule.

■ Protéines et enzymes

Les effets de la lumière pulsée sont varia-bles selon le type de protéines ; des photonsUV dans le spectre 200 à 304 nm sont for-tement absorbés par certaines protéines,induisant la formation de dimères par l’inter-médiaire des processus de photoactivation.

La lumière pulsée a également un rôled’inhibition de l’activité enzymatique, rôlerelié à un effet photochimique.

■ Vitamines

Une étude sur les produits carnés, le pois-son, les légumes et les fruits traités parlumière pulsée a montré qu’il n’y avait pasd’influence sur la teneur en vitamines (B1et C).

■ Lipides

Dans les produits alimentaires riches enmatières grasses, le traitement par lumièrepulsée provoque une fusion des lipides surune couche de 1 mm. Ces effets semblent liésà des événements d’ordre thermique.

■ Glucides

Les sucres, en général, ne sont pas modi-fiés par la lumière pulsée.

Produits alimentaires

traités par lumière pulsée

Le traitement par lumière pulsée est d’uneefficacité étonnante sur un certain nombre deproduits alimentaires : pain précuit, produits

autres produits, qui montrent une réductionmicrobienne significative tout en préservantleurs qualités organoleptiques et nutrition-nelles.

■ Coquilles d’œufs

Les résultats d’un traitement par lumièrepulsée sur les coquilles d’œufs inoculés parSalmonella enteritidis sont donnés dans letableau 2.

■ Eau

Le traitement par la lumière pulsée est effi-cace sur l’eau potable et sur l’eau en bouteilleplastique :

— réduction logarithmique de 6 à 7 parmillilitre de Klebsiella sp avec un traitementde 0,5 J/cm2 ;

— réduction logarithmique de 6 par milli-litre de Cryptosporidium avec un traitementde 1 J/cm2.

■ Pain précuit

L’effet de la lumière pulsée sur la conserva-tion du pain en sachet plastique est indiquéfigure 5.

Tableau 2 – Traitement des coquilles d’œufs par lumière pulsée

Niveaude contamination avant traitement

(germes/cm2)

Nombrede réductions

logarithmiques après traitement

de 4 J/cm2

5,62 × 106 6,75

6,02 × 106 6,78

5,12 × 108 8,71

6,6 × 108 8,82

ANS L'INDUSTRIE

Figure 5 – Pain traité par lumière pulsée

Témoin : échantillon non traité à la lumière pulsée : moisi après DLCÉchantillon traité à la lumière : pas d’altération constatée après soixante jours

0 10 20 30 40 500

10

20

30

40

60

80

50

70

90

100Individus altérés (%)

Durée de vie après DLC (j)

Témoin non traité

Produit traité

pie est strictement interdite.F 3 040 − 5

■ Produits de la mer

Des essais sur des crevettes ont montréune augmentation de leur durée de conserva-tion après un traitement par lumière pulsée.Un effet similaire a été observé sur des filetsde poissons.

■ Produits carnés

De nombreux tests ont montré que le trai-tement des viandes par lumière pulsée aug-mentait la durée de conservation de cesproduits. Le traitement par lumière pulsée apermis une réduction logarithmique de 4 à 5d’une souche de salmonelles.

Plusieurs tests ont démontré l’efficacité dela lumière pulsée sur la viande en barquettede polystyrène réfrigérée. Les échantillonstraités montrent une amélioration significa-tive sur le plan microbien et sensoriel. Lalumière pulsée est non sélective pour traiterla viande, car tous les micro-organismesexposés à la lumière sont tués. Toutes les flo-res, aérobie, lactique, entérique, Pseudomo-nas sont tuées jusqu’à un niveau deréduction logarithmique de 3 en utilisant lalumière pulsée.

Un effet similaire a été obtenu sur une sou-che de Listeria innocua.

■ Autres produits testés

Parmi les autres produits testés, on peutciter :

— les produits à base de céréales ;— le blanc d’œuf ;— la minipâtisserie ;— les poudres d’épices et d’aromates ;— les fromages ;— les solutions claires, dans le domaine

pharmaceutique par procédé Blow/Fill/Seal ;— les emballages en plastique trans-

parent ;— les emballages en plastique barrière ;— les solutions claires ou peu colorés

(solutions nutritives) ;

Page 6: Aliments Et Emballages Traités

DEMAIN DANS L'INDUSTRIE

— les lentilles de contact ;— les produits sanguins ;— les implants ;— les barquettes et opercules ;— les bouteilles, capsules, bouchons.

On a pu aussi appliquer cette méthode autraitement des films plastiques ; à la déconta-mination de l’eau mise en bouteille et àd’autres liquides clairs comme alternative auremplissage stérile ; à la décontaminationdes barquettes et de leur opercule ; au condi-tionnement aseptique.

Ce système est composé :— d’un tunnel avec un convoyeur pour

recevoir et traiter des récipients en plastique ;— d’un module qui actionne et commande

la stérilisation ;— d’un logiciel de validation et d’enregis-

trement de données en temps réel.

Le BFS semble donner d’excellents résul-tats.

Données économiques

et conclusion

Bibliographie

Références

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Autres ouvrages à consulter

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.F 3 040− 6 © Techniques de l’Ingénieur, traité Agroalimentaire 3 - 2000

Emballages traités

par lumière pulsée

Les recherches menées depuis 1996 ontmis en évidence un haut niveau de destruc-tion microbienne sur certains emballagesplastiques traités par lumière pulsée.

Films plastiques

Des études américaines et françaises ontmontré que les films plastiques tels que :

— le polyéthylène PE (HD, BD, BDL) ;— le polypropylène PP ;— le polybutylène ;— le poly(éthylène/acétate de vinyle) EVA ;— les polyamides PA tel le nylon ;— le poly(éthylène/alcool vinylique) EVOH

ne voient ni leur seuil de migration, ni leurspropriétés barrières, ni leurs caractéristiquesmécaniques modifiés par la lumière pulsée.

Cependant le PET [poly(éthylène téraphta-late)] ne semble pas adapté à ce type de trai-tement.

La société américaine Pure Pulse Technolo-gies a mis au point un système électroniquepermettant de surveiller et d’enregistrer l’effi-cacité de la technique sur les matériauxd’emballage.

Stérilisation des solutions claires

dans des contenants plastiques

Cette même société a industrialisé dans ledomaine pharmaceutique un système detraitement automatisé des liquides clairsconditionnés dans des récipients en plas-tique, appelé BFS (Blow/Fill/Seal ou techni-que de soufflage/remplissage/traitement parlumière pulsée).

Le coût d’investissement est estimé varierdans une fourchette de 2 à 4 MF et le procédéest décrit comme étant relativement éco-nome en coût d’exploitation, de 0,05 à 0,3centime par mètre carré selon la répartitionsuivante :

— 42 % pour l’amortissement calculé sursept ans ;

— 25 % pour l’électricité ;— 25 % pour les lampes ;— 8 % pour la maintenance.Le système par lumière pulsée semble être

une alternative prometteuse pour la déconta-mination en surface des produits alimen-taires emballés ou non dans des filmsplastiques transparents et pour la stérilisa-tion des emballages.

Son efficacité est maintenant pleinementprouvée expérimentalement pour la déconta-mination en surface des produits.

Des études récentes montrent aussi l’effi-cacité de ce traitement sur des produits pul-vérulents en fine couche.

Des bactéries sous forme végétative, desbactéries sporulées, des ascospores de moi-sissures, des virus et des parasites sontdétruits par cet apport instantané d’énergie.Cependant le mode de destruction desmicro-organismes reste à étudier.

■ Alain MIMOUNIDocteur-ingénieur en sciences des alimentsProfesseur associé à la faculté des Sciencesd’Aix-Marseille IIResponsable Innovation – Développementtechnologique au centre technique de laconservation des produits agricoles (CTCPA)

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Le procédé par lumière pulsée n’affectepas les qualités organoleptiques, nutri-tionnelles et fonctionnelles des produitsétudiés.