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Analyse des signes rapportés le long de la RN3 depuis la Place Saint-Lambert (Liège) à Hognoul (Awans) Morphologie urbaine et intégration paysagère Yves Demeuse Anne-Marie Veithen MCUAT, 2008-2009 Université de Liège

Analyse des signes rapportés le long de la RN3 depuis … · Morphologie urbaine et intégration paysagère Yves Demeuse Anne-Marie Veithen MCUAT, 2008-2009 Université de Liège

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Analyse des signes rapportés le long de la RN3 depuis la Place Saint-Lambert (Liège) à Hognoul (Awans)

Morphologie urbaine et intégration paysagère

Yves Demeuse Anne-Marie Veithen

MCUAT, 2008-2009 Université de Liège

Table des matières 1. Introduction : objectifs et étapes de la démarche 3 2. Analyse de la pression visuelle des signes rapportés 3

2.1. Mise en place de la méthode 3 2.2. Essai de séquençage 6

2.2.1. Analyse par type de signe rapporté 6 2.2.2 Analyse par moyenne « montée-descente » 10 2.2.3. Analyse par type de signe moyenne « montée-descente » 13

3. Examen qualitatif de la présence des signes rapportés 16 3.1. Choix des tronçons 16 3.2. Tronçon à forte présence d’enseignes 17

3.2.1. Démarche entreprise 17 3.2.2. Résultats 17

3.3. Tronçon à forte présence de publicité 24 3.3.1. Démarche entreprise 24 3.3.2. Résultats 24

4. En guise de conclusion… 29 4.1. Validation de la méthode 29 4.2. Une démarche duplicable… 32

4.2.1. …dans l’espace ? 32 4.2.2… dans le temps ? 35

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 2

1. Introduction : objectifs et étapes de la démarche Dans le cadre du travail portant sur l’étude du paysage urbanisé de la RN3, nous nous sommes attachés plus particulièrement à l’analyse des signes rapportés, à savoir l’emprise des dispositifs de publicité (liés ou non à un commerce) et de la signalisation routière sur l’environnement visuel. Suivant les consignes données, ce thème devait être étudié sur un tronçon qui s’étend depuis la Place Saint-Lambert à Liège jusqu’au rond-point de Hognoul (proche d’Ikea). La démarche proposée poursuit deux objectifs bien distincts :

- mettre sur pied un outil simple, permettant d’objectiver la présence de signes rapportés dans le paysage en mettant en évidence, par exemple, des séquences homogènes présentant les mêmes caractéristiques ;

- analyser, au départ de séquences-type, l’importance du choix des dispositifs publicitaires et de leur implantation au regard de leur efficacité visuelle et de l’image souhaitée.

Pour atteindre ces objectifs, 5 grandes étapes au travail :

- la réalisation d’un relevé photographique tous les 200 m (une photo vers Bruxelles, une vers Liège). Ce relevé a été fait par les trois groupes d’étudiants qui se sont partagés la zone d’étude et concerne la partie de la N3 depuis la Place Saint-Lambert à Liège jusqu’au rond-point de Hognoul dans la commune d’Awans ;

- l’analyse de l’importance de la présence des signes rapportés sur chaque photo, ceci dans le but d’identifier l’importance des signes rapportés le long de la N3 ;

- la mise en évidence de séquences présentant des caractéristiques communes, pour aboutir à une typologie de séquences ;

- l’analyse de deux séquences-types, afin de proposer une approche qualitative des dispositifs et de leur implantation ;

- une validation de la méthodologie et une généralisation des conclusions au travers d’autres exemples.

2. Analyse de la pression visuelle des signes rapportés 2.1. Mise en place de la méthode La méthode utilisée pour estimer l’importance des signes rapportés dans le paysage s’est entièrement basée sur les photos prises tous les 200m sur la N3, en montée (vers l’avant, c’est-à-dire vers Bruxelles) et en descente (vers l’arrière, c’est-à-dire vers Liège). Ces photos ont été prises par les trois groupes à la fin octobre 2008. Chaque photo est numérotée en fonction de la montée et de la descente et de son éloignement par rapport au point 0 qui est la Place Saint-Lambert (rond-point surplombant la place). C’est ainsi que :

- la photo 10M correspond à une photo prise en montée (vers l’avant) à une distance de 1 km de la Pace Saint Lambert,

- la photo 64D correspond à une photo prise en descente (vers l’arrière) à une distance de 6,4 km de la Place Saint Lambert.

Afin d’analyser l’importance des signes, la méthode suivante à été appliquée à l’ensemble des photos, après une phase test sur 7 d’entre-elles, réparties sur l’ensemble du tronçon.

a) Toutes les photos ont été intégrées dans deux fichiers power point (un avec les photos en montée, l’autre avec les photos en descente). Chaque photo occupe l’ensemble de la dia, c’est-à-dire quelle est au format A4.

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 3

b) Pour chaque photo les parts (en %) dédiées au ciel, au bâti, à la voirie au sens large (trottoirs, parkings et route), aux plantations et au paysage (possibilité de longues vues) ont été estimées. Ce découpage de la photo a été réalisé de façon visuelle (sur base d’une grille fournie par power point) avec une précision de l’ordre de 5 %.

c) Une typologie des signes rapportés en 5 types a été créée : les publicités, les enseignes (liées à un point de vente), les signaux routiers directionnels, les panneaux routiers et une catégorie divers, qui reprend également les créations artistiques (notamment présentes sur certains pignons autour du Cadran). Chaque catégorie est identifiée par une couleur spécifique.

d) Un carré de référence a été déterminé : il constitue la plus petite unité de comptage et correspond à la plus petite forme discernable (le pixel).

L’analyse de la composition de chaque photo consiste à estimer la part, à 5 % près, occupée par le ciel (C), les voiries (R) (y compris les trottoirs, les bermes centrales, etc.), le bâti (B), la végétation (P) (rideau d’arbres, versants boisés, etc.) et les vues lointaines (VL) (sur le paysage environnant). Ces différentes valeurs ont été reportées dans des tableurs, ce qui a permis par la suite :

- de ne tenir compte que du rapport des signes rapportés sur l’espace jouxtant la N3, ce qui revient à exclure de nos calculs la part de ciel, qui est notamment liée à la déclivité de la chaussée ;

- de mettre en évidence de manière chiffrée des contextes différents, facteurs potentiels d’explication de la densité variable des signes.

Exemples de compositions de photos montrant l’importance relative du ciel

Photo 04D: C15 / B20 / P10 / R55

Photo 60M: C40 / B15 / P5 / R40

Afin de disposer d’une unité de mesure de ce que nous appellerons plus tard la pression visuelle des signes rapportés (soit l’importance relative des signes rapportés sur l’ensemble d’une photo), un pixel (1 pixel = 1carré de référence de 32,8 mm²) a été défini qui correspond aux plus petites formes discernables à l’écran. La photo agrandie au format A4, a ainsi été découpée en 1900 pixels. Nous ramènerons, par la suite, la pression visuelle en ‰.

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 4

Sur chaque photo les signes rapportés ont été identifiés en fonction de la typologie suivante :

- Panneau de signalisation (flèches, arrêt de bus, stop, etc.) - Panneau directionnel

- Panneau publicitaire - Enseigne liée à un point de vente/ d’accueil

- Panneau artistique ou non-identifié

La taille de chaque signe rapporté à ensuite été traduite en nombre de pixels (multiples du carré de référence). Exemple d’identification des types de signes et de leur importance sur la photo 10M

10M C20 / B20/ P10 / R45/VL5

6 88

1 6 2

88 1 3

11 14

1

4 1

4 3

4 3

1 1

Limites de la démarche a) La distance entre chaque photo dans notre cas est de 200 m, distance qui est trop importante pour prendre en compte tous les signes rapportés situés le long de la N3, vu que cette distance ne permet pas de visualiser l’endroit de la prise de vue suivante/précédente. Une inter-distance tous les 100 m aurait été préférable.

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 5

b) Plusieurs photos présentent un effet gros plan, qui surestime l’avant-plan, même si on peut considérer que cet effet correspond à une perception ponctuelle réelle au moment du passage à hauteur du signe. c) L’angle de prise de vue est inférieur à l’angle de vue de l’œil. Exemple d’une photo avec effet gros-plan

94D 50C / 25B / 5P / 20R

2 4

16 16

4

6 16

6 36

16

3 3

6

416 6

11

1 1 44 2 1

2

2.2. Essai de séquençage Suite à la mise en place de la méthode, nous avons tenté de définir des séquences homogènes le long de la zone d’étude de 10 km, basées sur la répartition des signes. Pour cela, nous avons tout d’abord étudié la répartition le long des 10 km, type de signe par type de signe.

2.2.1. Analyse par type de signe rapporté La pression visuelle sur l’ensemble des 10 km (en montée et en descente) est reportée sous forme d’un graphique par type de signe, en faisant figurer les différentes pressions en ordonnée (exprimées en ‰) et les photos en abscisse. En ce qui concerne la présence de panneaux de signalisation, la figure suivante montre une présence quasi continue de ce type de dispositif sur l’ensemble de la zone d’étude.

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 6

Pression visuelle liée aux panneaux de signalisation (‰)

0

5

10

15

20

25

30

3502

M

04M

06M

08M

10M

12M

14M

16M

18M

20M

22M

24M

26M

28M

30M

32M

34M

36M

38M

40M

42M

44M

46M

48M

50M

52M

54M

56M

58M

60M

62M

64M

66M

68M

70M

72M

74M

76M

78M

80M

82M

84M

86M

88M

90M

92M

94M

96M

98M

100M

102M

104M

106M

Les quelques pics qui se distinguent sont liés aux aménagements de voirie (installation d’une berme centrale avec arbres, par exemple) induisant, en fonction du code de la route, la nécessité de les mettre en évidence au moyen de panneaux (flèches directionnelles, panneaux annonçant la traversée de piétons, etc.). Exemples de panneaux routiers induits par l’aménagement de la voirie

En ce qui concerne l’importance de la pression visuelle due à la présence de panneaux routiers directionnels, il apparaît sur la figure suivante qu’elle est liée aux carrefours ou entrées/sorties possibles de l’autoroute urbaine. On peut donc facilement distinguer le tronçon d’autoroute urbaine à Liège (Cadran, Fontainebleau) et le carrefour avec la rue des Français à Ans.

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 7

Pression visuelle liée aux panneaux directionnels (‰)

0

2

4

6

8

10

12

14

16

1802

M

04M

06M

08M

10M

12M

14M

16M

18M

20M

22M

24M

26M

28M

30M

32M

34M

36M

38M

40M

42M

44M

46M

48M

50M

52M

54M

56M

58M

60M

62M

64M

66M

68M

70M

72M

74M

76M

78M

80M

82M

84M

86M

88M

90M

92M

94M

96M

98M

100M

102M

104M

106M

Liège Cadran

Ans Carrefour des Français

Liège Fontainebleau

Le facteur qui explique la présence d’enseignes est évidemment la densité commerciale. Ainsi, on peut d’abord constater une augmentation progressive de la pression due à ce type de signes plus on s’éloigne de Liège, mais également repérer les deux noyaux commerciaux localisés sur la zone d’étude à savoir le centre d’Ans (autour du carrefour N3 et la rue de la station) et Awans (entre l’autoroute et le rond-point de Hognoul). Pression visuelle liée aux enseignes (‰)

0

20

40

60

80

100

120

140

160

02M

04M

06M

08M

10M

12M

14M

16M

18M

20M

22M

24M

26M

28M

30M

32M

34M

36M

38M

40M

42M

44M

46M

48M

50M

52M

54M

56M

58M

60M

62M

64M

66M

68M

70M

72M

74M

76M

78M

80M

82M

84M

86M

88M

90M

92M

94M

96M

98M

100M

102M

104M

106M

Ans

Loncin

Awans

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 8

La présence de la publicité, est tout comme celle des panneaux routiers directionnels, plus ponctuelle, avec une forte présence sur certains tronçons souvent de faible longueur. En effet, dans un environnement densément construit comme c’est le cas entre Fontainebleau et Loncin, la publicité n’a que très peu d’espace où elle peut se déployer, à savoir les carrefours, les pignons aveugles et quelques parcelles non bâties. Pression visuelle liée à la publicité (‰)

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

02M

04M

06M

08M

10M

12M

14M

16M

18M

20M

22M

24M

26M

28M

30M

32M

34M

36M

38M

40M

42M

44M

46M

48M

50M

52M

54M

56M

58M

60M

62M

64M

66M

68M

70M

72M

74M

76M

78M

80M

82M

84M

86M

88M

90M

92M

94M

96M

98M

100M

102M

104M

106M

Loncin-Autoroute

Carrefour Hesbaye-Jamar

Limites de la démarche: Cette analyse type de signes par type de signes rapportés montre rapidement ses limites à savoir la difficulté de réaliser une analyse croisée et met en évidence de trop nombreuses disparités pour permettre la distinction de séquences qui devraient posséder des caractéristiques homogènes. En effet, même l’analyse de la pression visuelle totale (tous types confondus) ne permet pas de déterminer de manière aisée des séquences homogènes, comme le montre la figure ci-dessous.

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 9

Pression visuelle totale (‰) 80

60

40

20

Total panneaux

0

100

120

140

160

Bas

-Rie

u

carr.

Hes

baye

-Ja

mar

Pis

cine

200m

apr

ès ru

e de

s fra

nçai

s

GB

Ans

Ech

ange

ur c

ôté

Lonc

in

Pie

d K

one

Nous avons dès lors essayé de lisser les disparités en travaillant non plus photo par photo mais suivant la moyenne calculée sur la montée et la descente au même lieu de prise de vue.

2.2.2 Analyse par moyenne « montée-descente » Cette deuxième étape poursuit encore toujours le même objectif à savoir la mise en évidence de successions de photos d’égale pression visuelle, afin de déterminer des tronçons homogènes. Cette fois, nous avons travaillé avec des graphiques sous forme de bâtonnets où chaque bâtonnet représente la moyenne de la pression visuelle (moyenne montée + descente). La délimitation des séquences s’est faite de manière visuelle en deux temps. Identification visuelle des séquences: essai 1 (‰)

Total panneaux moy M+D

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 10

Les lignes bleues sur la figure suivante correspondent au premier essai de séquençage (T) qui a donné lieu à un premier regroupement des photos dont le résultat en termes de pression visuelle est illustré dans la figure suivante. Résultat du premier essai de séquençage (‰)

0 10 20 30 40 50 60 70 80 9

T02-18

T20-22

T24

T26-30

T32

T34-36

T38-40

T42-50

T52-54

T56-60

T62

T64

T66-72

T74-80

T82-84

T86

T88-92

T94

T96-98

T100-106

0

Après analyse de la figure ci-dessus, nous nous sommes rendus compte que différentes séquences possédaient des valeurs de pression semblables, que nous avons dès lors encore regroupées (ovale orange). Au final (voir figure ci-après), 18 séquences peuvent être identifiées sur la zone d’étude, dont 6 qui ne sont constituées que d’une seule photo (ce qui correspond à plus ou moins 200 m de profondeur de vue, en cumulant sens de montée et de descente). La pression visuelle des différentes séquences varie de 10 ‰ à près de 80 ‰, ce qui revient à dire qu’un maximum de 8 % de la photo sans ciel est occupée par les différents types de signes rapportés.

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 11

Séquençage final (‰)

0 10 20 30 40 50 60 70 80 9

T02-18

T20-22

T24

T26-30

T32

T34-40

T42-50

T52-54

T56-60

T62

T64

T66-72

T74-80

T82-84

T86

T88-92

T94

T96-106

0

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 12

2.2.3. Analyse par type de signe moyenne « montée-descente » L’objectif de cette nouvelle étape est de passer, par séquence, d’une analyse à une variable à une analyse intégrant les 4 types de signes et d’ainsi définir une typologie permettant de différencier des séquences. Deux manières « visuelles » ont été utilisées : une analyse par bâtonnets et, dans un deuxième temps, une analyse à l’aide d’une représentation en forme de rose des vents. Pour chaque séquence identifiée, la répartition de la pression visuelle par type de signe rapporté a été détaillée. La figure suivante précise le résultat. Répartition par séquences et par nature de signe rapporté

0 10 20 30 40 50 60 70 80

T02-18

T20-22

T24

T26-30

T32

T34-40

T42-50

T52-54

T56-60

T62

T64

T66-72

T74-80

T82-84

T86

T88-92

T94

T96-106

SignalisationDirection

ens pub

On peut identifier trois types de séquences qualifiées de la façon suivante :

- « Beaucoup d’enseignes et peu de publicité » (T34-40, T42-50, T52-54, T66-72, T74-80, T82-84, T88-92, T86, T94, T96-106)

- « Beaucoup de publicités » (T20-22, T62) - « Un peu… » (T02-18, T24, T26-30, T32, T56-60, T64)

Vu le nombre de séquences et leur longueur, c’est le type « Beaucoup d’enseignes et peu de publicité » qui est le plus représenté. Les roses des vents comparent par type de séquence la part occupée par chaque type de signe. Comme on peut le voir aisément, chaque séquence d’un même type se ressemble par les natures des signes. Seule l’importance de la pression visuelle par type de signe varie entre les séquences.

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 13

Type « Beaucoup d’enseignes et peu de publicité »

0

5

10

15

20

25

30

35

40Publicités

Enseignes

Directionnel Signalisation

Non identifiéT34-40T42-50T52-54T66-72T74-80T82-84T88-92T96-106

Type « Beaucoup de publicités »

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45 pub

ens

Direction Signalisation

non iden

T20-22T62

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 14

Type « Un peu… »

0

1

2

3

4

5

6Publicités

Enseignes

Directionnel Signalisation

Non identifié

T02-18T26-30T56-60T24T32T64

Seules les séquences appartenant au type « Un peu… » sont, de par leur composition, assez différentes, même si la présence de chaque type de signe est évidemment très faible (moins de 6 ‰). Leur point commun réside essentiellement dans la faiblesse de la pression visuelle observée. Limite de la démarche Le type d’analyse utilisé ne tient pas compte du nombre de panneaux sur l’image. Nous avons dès lors essayé de mesurer ce que l’on pourrait appeler la dispersion des signes, c’est-à-dire le nombre de panneaux par image. Dans un premier temps, nous avons également eu recours à une analyse visuelle sur base graphique. La figure suivante montre le résultat. Il apparaît que la dispersion et la pression semblent varier de la même façon. Variation de la pression visuelle et de la dispersion des signes

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

02T

06T

10T

14T

18T

22T

26T

30T

34T

38T

42T

46T

50T

54T

58T

62T

66T

70T

74T

78T

82T

86T

90T

94T

98T

102T

106T

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Dispersion tot (nbre panneaux)Pression tot (%o de photo)

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 15

Le calcul d’un coefficient de corrélation confirme cette première impression, puisqu’il est de 0,63. Les deux variables sont donc liées. Le nombre de panneaux ne nous apportera donc pas d’information supplémentaire à ce niveau d’analyse. 3. Examen qualitatif de la présence des signes rapportés 3.1. Choix des tronçons Sur base de l’analyse qui précède et qui a permis de déterminer différents tronçons présentant une prépondérance de certains types de signes, nous avons souhaité procéder à une analyse plus qualitative de la nature des signes en vue de déterminer des caractéristiques propres à ces différents types. Nous avons souhaité, d’une part, nous attacher plus spécifiquement aux séquences qui présentaient une forte concentration en enseignes et, d’autre part, aux séquences présentant une forte présence en panneaux publicitaires afin de comparer les différentes caractéristiques et logiques d’implantation. En effet, si pour les premiers types de signes, l’enseigne est directement liée à un point de vente et reflète ainsi l’activité présente le long de la N3, pour les seconds, la présence de panneaux publicitaires donne a priori une indication quant à la conjonction de la visibilité du lieu d’implantation et des flux de passage sur ce lieu. Pour la présente étude de cas, nous avons ainsi sélectionné :

- le tronçon à forte présence d’enseignes situé entre les km7,4 et km8,0 (entre le pont d’autoroute et Hognoul, à hauteur de l’ancienne usine Kone) ;

- le tronçon à forte présence publicitaire situé entre les km2,0 et km2,2 (Carrefour rue de Hesbaye – rue W. Jamar).

Localisation du tronçon « Forte présence d’enseignes »

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 16

Localisation du tronçon « Forte présence de publicités »

3.2. Tronçon à forte présence d’enseignes

3.2.1. Démarche entreprise Nous avons souhaité au sein du tronçon retenu et qui s’étend sur 600 m, nous attacher à l’analyse plus détaillée de la ou des enseignes les plus visibles et présentant un caractère exemplatif. Afin de pouvoir objectiver le choix de tel ou tel dispositif d’enseigne, nous avons procédé de la façon suivante :

1. réalisation d’une séquence filmée, dans chaque sens, sur toute la durée du tronçon en embarquant la caméra dans un véhicule roulant au maximum de la vitesse autorisée soit 50 km/heure pour ce tronçon ;

2. visionnage des séquences en les arrêtant toutes les 2 secondes (ce qui correspond à une inter-distance de 28 m en fonction de la vitesse de roulage), identification dans un tableau excel de tout ce qui de près ou de loin pouvait être associé à un dispositif publicitaire ;

3. mise en évidence des signes les plus visibles dans le tableau, soit les signes visibles le plus longtemps.

Limites de la démarche Caméra non professionnelle: résolution de l’image moins performante que l’œil, temps de retard de l’autofocus, champ de vision moins large que l’œil,…

3.2.2. Résultats

L’exercice a permis de mettre en évidence la distance de perception, soit la distance sur laquelle le dispositif publicitaire est vu. Sur le tronçon choisi, la distance la plus grande est de

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 17

364m et concerne le dispositif du pétrolier Esso très visible en raison du contraste très marqué (bandeau rouge et lettrage blanc). Distance de perception en m des dispositifs d’enseignes (sens Liège-Bruxelles)

0 28 56 84 112 140 168 196 224 252 280 308 336 364 392 420 448 476 504 532 560 588 616 644VIP (PeD)KoneAff Bleue (D)Aff Club rose (D)2 blancs Elco Chaffauteau (D)Affiche Club 2000 (D)Peti panneau 5d)totem Degotte bleuAffiche posée (D)Affiche Blanche (D)Affiche Jaune Le grand Wok (D)Panneau Degotte bisOpel (D)enseigne toit (d)Affiche Ronde Degotte (D)Panneau fin séq (d)Panneau (g)Affiche sur mur avant DegotteDrapeaux DegotteEnseigne g industireCaliquot Degotte sur treilli (G)Affiche BB (D)Petits panneaux KoneEsso (g)Panneaux route Esso (g)Panneau blanc (g)Panneau entrée DegottePanneau blanc retrait (g)toiture bleuePetits panneaux Kone bis)Affiche blanch vêtem enfts (d)affiche rouge près bleu (d)totem banque bleue (d)Totem banque (d, bis)Vitrine G. CollardTotem Banque 2Totem fleursAffiche rouge fin (d)Bati VWStore BB (D)VW sigleG. Collard panneauaffiche verte (g) Cotton clubHall des fleursenseigne fleur parpendiculaireNom Restau sur pignon (d)Petit totem (g) aprs cottonEnseigne avt Cotton (totem bâti) On peut déjà évoquer pour la plupart des autres signes, la relativement faible distance de perception (moins de 150 m soit +/- 10 secondes à 50 km/heure). Celle-ci semble doit permettre aux automobilistes de :

- repérer l’enseigne, - enclencher la décision de quitter la chaussée, - repérer l’entrée du point de vente lorsque celle-ci est très localisée et délimitée par

des plantations ou d’autres dispositifs d’aménagement. On peut ainsi en conclure que, plus la vitesse de circulation est élevée sur un axe routier, plus le point de vente situé le long de cet axe devra renforcer la lisibilité de son enseigne, et donc la distance de perception de celle-ci (à 90 km/h, la plupart des enseignes relevées sur le tronçon d’étude ne serait visible que 6 à 7 secondes). Le tableau précédent montre que les distances de perception les plus longues (au moins 250 m) sont liées à l’emploi de couleurs particulièrement perceptibles, comme le rouge déjà évoqué ou le jaune (enseigne du restaurant « Le Grand Wok »). Cette distance de perception est évidemment renforcée par la taille des enseignes.

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 18

Il nous a paru plus intéressant de nous pencher sur les enseignes qui présentaient les plus grandes distances de perception non liées à l’emploi unique d’une de ces 2 couleurs à contraste fort mais dont le caractère plus complexe mérite analyse. Il s’agit des dispositifs du magasin :

- de chaussures et de vêtements Germaine Collard (visible sur 280 m), - de meubles Brut de Brut (visible sur 252 m).

Germaine Collard Brut de Brut

Afin d’ouvrir le champ de vision et de le rendre plus conforme à l’ouverture de vue de l’œil humain (pour rappel l’ouverture verticale du champ visuel de l’œil couvre 130 à 140° et le champ horizontal total 180°), nous avons eu recours à l’utilisation de photographies panoramiques qui nous permettent par ailleurs de comparer les implantations de points de vente qui se font quasiment face de part et d’autre de la N3.

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Panoramique vue vers Bruxelles

Panoramique vue vers Liège

Liaison avec la N3

Nature du dispositif d’enseigne

Point de repère

Voisinage

1

Germaine Collard Brut de Brut Séparation marquée par un terre-plein végétal et la succession des poteaux d’éclairage situés uniquement de ce côté de la chaussée : les voitures font face à la route et forment un écran par rapport au commerce.

Prolongation de l’espace-rue jusqu’à la façade du magasin (traitement continu du tarmac depuis la chaussée : les voitures garent face vers le commerce, ellesviennent de quitter la chaussée.

Architecture enseigne : tout le bâtiment fait office d’enseigne. Le soin est porté sur la façade avant qui est une vitrine en 3 dimensions collée à un hall industriel, dont la finition est soignée (plantations, éclairage,…).

Enseigne architecturée : le bâtiment était préexistant (auparavant cuisines équipées), dispositif d’enseigne conçu comme une sculpture architecturale rappelant par les matériaux et les teintes (acier corten, résille métallique, lettrage dépouillé) le type de meubles vendus (style moderne, matériaux naturels, fers forgés,…).

Le bâtiment d’Awans est largement inspiré d’une implantation préexistante de Germaine Collard à Neupré (grande vitrine accolée à un hall, teinte claire de l’ensemble, écriture de la marque sur la vitrine,…). Au travers de l’architecture du bâtiment, Germaine Collard développe une véritable image de marque. Il s’agit d’une démarche possible lorsque le commerçant est propriétaire de son point de vente pour lequel il est prêt à investir dans les murs.

Il s’agit du premier point de vente de cette nouvelle marque de meubles (réalisés à Eupen). Le dispositif publicitaire est décliné la façade lui-même : le dispositif d’entrée est une projection de l’enseigne sur le bâtiment (effet de symétrie), la structure en résille du support d’enseigne est reprise au niveau du vitrage (des bandes autocollantes noires ont été ajoutées sur les châssis blancs à l’origine), l’acier corten et le logo de la marque sont repris sur l’auvent surplombant les vitrines,… Il s’agit d’éléments ajoutés, facilement démontables puisque le bâtiment est loué.

Par son implantation par rapport à la chaussée (bande plantée, parking faisant face à la route,…) et l’architecture, une familiarité de langage architectural se dégage entre Germaine Collard et la concession VW voisine.

Bien qu’occupant une position centrale par rapport à la longuedu bâtiment, il n’y a pas de mimétisme entre les voisins : hall aux fleurs (un magasin type grossiste), un magasin d’articles pour enfants (teinte plus froidemême la vente de meubles de salons (de teintes proches mais de lettrage plus urbain moins nature que Brut de Brut). Seule la toiture bleue (en rupture avec les teintes mises en avant par Brut de Brut) souligne l’unité du bâtiment1. On peut par contre souligner le mimétisme de forme de l’enseipar rapport à la tour Kone toute

Nous avons interrogé le propriétaire de l’enseigne qui a justifié le choix de son implantatio

ence du grossiste en fleurs très connu, fréquenté et ouvert le dimanche. Plusieurs localisations ont été étudiées dont Neupré jugé moins fréquenté (surtout en semaine) qu’Awans. prés

se

sur

ur

s) et

gne

n par la

proche, sans avoir pu obtenir de à la volonté

ur de ur.

précision quant délibérée ou non du conceptel’enseigne de s’inspirer de la to

Tant que l’architecture des bâtiments Germaine Collard npas plus répandue et rendue familière (à notre connaissance seulement 1 point de vesimilaire), on peut se poser la question sachant que la marque s’inscrit presque ton sur ton sur la vitrine parallèlement à la N3 (verre dépoli sur élément transparent). Leplacement d’un dispositif temporaire perpendiculaire à la nation

du Condroz) ont été mises en place sur toute la largeur du terra

La taille du signal (plus de 9 mhaut), l’implantation du dispositif perpendiculairement à la chaussée comme la facilité de quitter sur

chaussée pour se garer nous penser qu’en matière d’arrimpulsif (destination non programmée), le dispositif doit être efficace.

de dispositifs d’enseignes

Enseigne architecturée

Efficacité du dispositif ’est

nte

ale renforce cette hypothèse tout comme l’exemple de Neupré où des bannières perpendiculaires à la chaussée (dispositif fréquent route

in.

de

toute la largeur du bâtiment la laisse

êt

Opposition entre natures

Architecture enseigne

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Germaine Collard : une vitrine en 3 dimensions appliquée sur un

Point de repère c Neupré

hall de type industriel

Une similitude ave

Amélioration des dispositifs : de façon transitoire à Awans (à gauche) et sous forme de bannières àNeupré (à droite)

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Brut de Brut : plusieurs enseignes sous un même toit (bleu)

Similitude de forme entre B et B et Kone Jeux de symétrie

nd à des logiques un peu différentes dans la esure où l’implantation des dispositifs publicitaires n’est pas liée à la localisation d’un point

t de forme relativement comparable (rectangle en format paysage ou portrait), les panneaux publicitaires rivaliseront davantage entre eux par leur taille et la création d’un effet panoramique ou non.

3.3.1. Démarche entreprise

Les séquences « panneaux publicitaires » étant très ponctuelles (liées à un carrefour, une entrée d’autoroute), nous nous sommes attachés à une analyse statique réalisée au départ d’une photographie panoramique et de photos de détail permettant de mettre en évidence pour ces panneaux publicitaires :

- le choix des supports, - le choix des localisations. 3.3.2. Résultats

e carrefour rue de Hesbaye – rue W. Jamar présente les caractéristiques suivantes : - situé à la limite entre 2 communes (Liège et Ans), - un espace-rue très large, - de grands pignons aveugles dégagés.

3.3. Tronçon à forte présence de publicité L’implantation des panneaux de publicité répomde vente mais uniquement à sa visibilité depuis des lieux de passage. Les panneaux publicitaires étan

L

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 24

Panoramique vue vers Ans

Panoramique vue vers Liège

irectionnel et un Clear Channel sur une palissade entre 2 maisons rue de Hesbaye. Ces anneaux sont disposés quasiment perpendiculairement l’un à l’autre. Nous pouvons

ivante

Le carrefour comporte 2 panneaux publicitai

3res de grande taille : un Decaux2 sur l’îlot

dpcomparer leurs caractéristiques de la façon su

Panneau Decaux Panneau Clear Channel Modèle & Taille Modèle 20 m² (taille réelle

cadre compris 17m² : 4,9 m de large sur 3,4 m de haut – surface utile 15 m²).

Modèle 16 m² More O’ferrall (taille réelle utile 13 m² : 6,07 m de large sur 2,17 m de haut).

Flux ciblé Véhicules descendant la côte d’Ans et s

Véhicules en provenance de e dirigeant vers la

ville de Liège. n peut s’étonner de la non

utilisation du verso du panneau

spositif n’a pas été jugée comme un avantage suffisant

regard de l’importance du x venant de Liège ou tout

simplement, il n’existe pas de panneau double face de ce type. Le coût relativement réduit

Liège se dirigeant vers Ans.

O

pourtant bien visible depuis Liège. On peut supposer que l’utilisation du verso du di

auflu

des taxes4 par rapport au

w cdecaux.be 2 ww .j

archannel.be 4 Taxes pour un panneau publicitaire de 20 m²

3 www.cle

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 25

recettes de location5 ne devrait pas être un obstacle.

Axe de vue Dans l’axe de la voirie. Dans l’axe de la voirie (désaxé ort à la parcelle pour

accroître la visibilité du ).

par rapp

panneauEclairage Non Oui

On peut s’étonner de la non utilisation par des dispositifs publicitaires de grande taille des pignons dégagés (visibles depuis la descente d’Ans). En effet, tout le long de la N3 dans sa partie urbaine (jusqu’à l’échangeur de Loncin), la plupart des pignons dégagés sont occupés par des panneaux publicitaires. On peut observer que la taille et le type de publicité varie en fon ur : les petites surfaces accueillent en général des publicités locales renvoyant à un point de vente proche, les plus grandes surfaces disponibles accueillent des panneaux à destination de publicités de marques nationales bien souvent sans lien direct avec un point de vente plus ou moins proche. Vue de l’arrière du panneau publicitaire Decaux Pignons peu par la publicité

ction du dégagement de m

utilisés

Choix de la publicité en fonction du

dégagement

n (base 0,6 €/dm²/an contre pour une enseigne non luminn (base 0,5 €/dm²/an – pas de tax

€/an (base 0,2 €/m²/an pour le

- Ville de Liège : 1.200 €/a 0,4 €/dm²/an pour une enseigne

lumineuse ou 0,2 €/dm².an euse) - Commune d’Ans : 1.000 €/a e sur les enseignes) - Commune d’Awans : 400 s enseignes comme pour les

panneaux publicitaires) 5 D’après la brochure Clear Channel Outdoor 2008 : le prix de location pour un panneau 16 m² More

/- 500 € pour 14 jours (hors taxe répercutée également au client) ; prix variable réduit en été) et le nombre de panneaux utilisés (campagne sur 60 à 85

O’ferrall à Liège = +suivant la saison (prix panneaux 16 m² possible à Liège)

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 26

Après vérification auprès du service de l’urbanisme de la Ville de Liège, la non-présence de dispositifs publicitaires sur ces pignons n’est pas liée à un quelconque problème

’autorisation. Par ailleurs, ces pignons accueillent de petits dispositifs à destination de ublicités locales (annonces notariales de vente, spectacles,…). Vu leur taille réduite (de +/-5 dm² à 1 m²6), ces dispositifs sont souvent regroupés à plusieurs pour attirer l’attention et our une question de facilité de maintenance. Ce type de dispositif vise les flux piétons et est rincipalement localisé à proximité de commerces à forte fréquence de visite (librairie, andwicherie/friterie comme dans notre exemple) ou près des passages pour piétons.

oncurrence entres signes rapportés

dp3pps C

Choix de la publicité en fonction du dégagement

Détail des petits dispositifs publicitaires

6 www.eurybia.be ou www.artemia.be

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 27

Toujours par rapport à la séquence du carrefour rue de Hesbaye – rue W. Jamar, on peut également souligner au niveau de l’îlot directionnel une certaine concurrence entre les différents signes. Cette concurrence n’est pas toujours le fait du secteur privé ; en l’occurrence, des panneaux renseignant des évènements labellisés Ville de Liège (exposition Serrurier-Bovy) ont été placés sur un poteau d’éclairage en partie devant le panneau Decaux. Par ailleurs, depuis la descente d’Ans, un panneau directionnel (Ans, centre-ville, Notre Dame des Anges) est peu visible (excentré par rapport à la voirie, écriture de petite taille). Il s’agit, en effet, d’un poteau directionnel dont l’information est double face mais dont l’utilité est uniquement liée au flux venant de Liège. Ici aussi, il aurait été intéressant de réfléchir à une utilisation différenciée du verso. A condition d’implanter le poteau plus au centre de l’îlot, le verso du panneau pourrait accueillir de façon permanente des informations directionnelles ées aux expositions temporaires auxquelles nous avons fait allusion ci-dessus.

Au niveau de l’îlot directionnel de notre étude de cas, il semble intéressant de se pencher sur les panneaux de nouvelle génération (courbes), afin de montrer ce qui nous semble être une priorité donnée au design au détriment de la lisibilité du panneau. Aperçu des panneaux directionnels courbes

li

Un nouveau type de panneaux directionnel courbe a été installé sur la commune d’Ans par le

t le long de N3. Si la courbure des panneaux entraîne une certaine dynamique soulignant la direction à suivre, elle entraîne également des problèmes de reflet (renforcée par l’effet brillant des panneaux). De plus, la courbure et les flèches ne correspondent pas toujours à la direction suivie par la voirie, ce qui au final entraîne une perte de lisibilité. Exemples de l’effet reflet et de la taille réduite du lettrage

MET, et semble se développer tou la

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 28

Par ailleurs, le choix du lettrage et de la taille de caractère (plus réduit que sur les anciens panneaux), ne facilite pas non plus la lecture d’autant plus que bien souvent pour les grandes directions, les anciens poteaux ont été utilisés et les nouveaux panneaux sont ainsi placés trop haut au regard de la taille de leur lettrage (cf. : au carrefour entre la rue W. Jamar, la rue des Français, la rue de l’Yser et la rue J. Jaurès venant de l’autoroute). Exemples des problèmes de lisibilité des panneaux, placés trop hauts

Enfin, ces panneaux situés aux carrefours utilisent des poteaux à base conique très imposante au niveau des trottoirs, par ailleurs souvent étroits à ces endroits, et recouvrent parfois les feux lumineux et secondairement les enseignes Exemple de recouvrement de l’enseigne

Exemple de recouvrement du feu Exemple d’occupation du trottoir

4. En guise de conclusion… 4.1. Validation de la méthode De l’analyse qui précède, nous pouvons associer les tronçons à forte présence de panneaux

- de la ville (cf. : le carrefour Hesbaye/ W. Jamar étudié ci-dessus, le pont surplombant l’échangeur de Loncin vers Liège ou encore l’entrée de l’autoroute urbaine à Fontainebleau),

- d’un pôle commercial.

publicitaires à des dispositifs d’entrée/ de sortie :

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 29

Présence publicitaire au carrefour Fontainebleau Présence publicitaire à Loncin

Pour ce dernier point, la N3 n’est pas la plus exemplative puisqu’elle traverse dans sa partie urbaine davantage des centres commerçants qu’une structure d’axe commercial ponctuée de grandes surfaces (à l’exception du GB à Loncin). La traversée de Boncelles par la route du Condroz (N63) est plus exemplative à ce niveau.

n peut toutefois se rendre compte de l’impact de la proximité d’un tel axe sur la présence

3 et constituent, en effet, l’axe ’entrée de ces pôles commerciaux en venant de la A602, ce qui induit une plus grande

Vues des dispositifs publicitaires sur l’axe commerçant de la rue des Français

Odes panneaux publicitaires à proximité de notre zone d’étude, au niveau du carrefour vers la rue des Français (accès vers les zones commerciales d’Alleur et de Rocourt). Les rues Jaurès/ des Français coupent perpendiculairement la Ndprésence de panneaux.

3

Cet exemple permet par

par ucafé) mparticu iquebai ( Il n’en va pas de même popotentiel de visibilité mais architecture (bandeaux hochâssis blancs prolongés paet des murs de briques) soune image de sérieux, de so

d’enseigne et de publicité e2 » n’a, semble-t-il pas, de

tic lière (les bandeaux Jais par contre la t

lièrement stratéges et une partie de sa fa

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUA

N

3

ailleurs de souligner la différence d’utilisation des

par le biais de ses enseignes u

en termes de visibilité au carrefour pour occuper tde) par des publicités.

ur l’agence bancaire Fintro située en face, présentantqui, à l’instar du cas étudié de Germaine Collard, farizontaux formés par la toiture d’ardoises très présr le balcon en béton blanc, des ouvertures relativemen

n dispositif d’enseigne. L’architecture du bâtiment metlidité, de discrétion.

n fonction des types de points de vente. La taverne « Cvolonté de présenter

upiler et dispositif Hoegarden suffisent à indiquer qu’il saverne valorise, on l’imagine financièrement, son im

ça

T/Morphologie 2008-2009

N

dispositifs

ne image

outes les

le même it de son ente, les t étroites

en avant

hez Bey

’agit d’un plantation

30

Exemple d’opposition entre une architecture enseigne (agence Fintro) et une architecture support de publicité (Taverne Chez Bey 2)

D’une façon générale, la présence des signes rapportés est d’autant plus chaotique

iversités de taille et de nature de panneaux, implantations anarchiques,…) que l’on se

Boncelles : ignalétique directionnelle publicitaire

N67 - Eupen – route d’Herbesthal

(dtrouve à proximité d’un noyau commercial périphérique (cf. : N63 à Boncelles, N67 route d’Herbesthal à Eupen). Cette présence est par contre beaucoup plus calme le long d’axes plus densément bâtis et habité comme nous l’avons observé le long de la N3 même à proximité de grandes surfaces commerciales (ex. : le GB de Loncin).

N63 - Zone commerciale des

N3 – GB de Loncin

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 31

Le caractère chaotique de la présence des signes rapportés est d’autant plus affirmé que

Comme dans l’exemple de Boncelles, les points de vente doivent mettre en place une signalétique directionnelle publicitaire pour mener le client de la nationale jusqu’au point de vente, parfois situé en arrière zone. Il s’agit d’un un type de signe que nous n’avons pas rencontré le long de la N3 mais auquel on peut raccrocher les panneaux renseignant les manifestations culturelles temporaires (type exposition Serrurier-Bovy).

4.2. Une démarche duplicable…

4.2.1. …dans l’espace ?

Nous avons vérifié si la méthodologie du présent travail pouvait être utilisée pour d’autres études de cas et si elle permettait de mettre en évidence des constats similaires.

l’organisation de la zone (notamment en termes d’accessibilité des points de vente) est peu planifiée et organisée.

Par rapport à l’approche quantitative en termes de pression de panneaux, nous avons vérifié à Boncelles, au boulevard de l’automobile (de Froimont/ Frankignoulle) et sur la chaussée d’Herbesthal à Eupen si la pression visuelle totale relevée sur les photos était similaire à celle rencontrée sur la N3.

Pression visuelle à Boncelles

B1M C50 / B10 / P10 / R30

6

3

3

3

3

4

6

2 3

6

11

1

1 1 1 2 1

1

1

1

Y. Demeuse & A.M. Veithen/MCUAT/Morphologie 2008-2009 32

Pression visuelle sur le Bvd Froidmont

F2

2 3 1

8

88 88 2

2

3

C35 / B20 / P15 / R30

8 4

4

411

2

3

3

3

1

4

88

16

88

2

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Pression visuelle sur la route de Herbesthal, à Eupen

ur les trois exemples ci-dessus, on obtient les résultats suivants en termes de pression isuelle :

- N63 à Boncelles: 52 ‰, - Boulevard de l’automobile à Liège: 86 ‰, - N67 route de Herbesthal à Eupen : 108 ‰.

es pressions visuelles relevées sur ces photos correspondent aux plus fortes pressions levées le long du tronçon étudié de la N3 (entre 70 et 85 ‰). Ces résultats démontrent que

es analyses comparatives avec d’autres zones d’études sont possibles (même ordre de randeur des pressions visuelles rencontrées).

ar ailleurs, l’analyse comparative de différents contextes permet de généraliser certains onstats, comme on a pu déjà le souligner avec l’exemple de Germaine Collard.

i les qualités de l’architecture-enseigne de Germaine Collard ont été mises en évidence, le cours à une architecture typée n’est pas toujours adapté au milieu urbain. C’est

articulièrement frappant au niveau des dispositifs publicitaires de marques internationales omme Quick présent sur le Boulevard de l’automobile ou à Boncelles, à l’architecture articulièrement repérable.

16

16

88 88 8 88

88

42 1

1

1

11 1 1 3

1 2

2

1 3

1 4

2 4

E1 C45 / B15 / P0 / R40

48

Sv

Lredg Pc Srepcp

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Arc oncelles et au Bvd de l’automobile) hitecture-repère d’enseignes internationales (Quick à B

3.2.1. … dans le temps ?

Les outils simples utilisé vraient également permettre d’analyser l’évolution dans le temps de la présence des signes rapportés pour une même séquence.

Ainsi, si on compare les vues illustrant l’étude du LEMA de 19977 aux prises de vues similaires de 2008 sur le boulevard de l’automobile (partie Poincaré – Frankignoul), on ne remarque pas tant une évolution de la présence des signes rapportés mais plutôt une évolution vers un traitement plus qualitatif des bâtiments allant à nouveau dans le sens de l’architecture-enseigne analysée à Awans.

Carrefour Poincarré : Lema 1997

s de

Carrefour Poincarré : Situation actuelle

7

GNE, M. JADIN, J. TELLER (avec la collaboration de P. LECLERCQ), « L’espace public de

modernité, chapitre 6 Boulevard Poincaré – Frankignoul », 1997, Ministère de la Région wallonne, érie Aménagement et urbanisme, 2, pp 113 à 125

A. DUPAlas

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C’est notamment le cas pour l’enseigne Bose (véhicules d’occasion) et le point de vente voisin (Mister Floor), visibles sur les photos reprises ci-dessous, ou encore la concession Mini (hors photo), qui ont tous souhaité se donner une image plus qualitative (utilisation du bois pour les 2 premières, dissimulation des volumes secondaires en toiture donnant une impression de simplification des volumes,…). Par ailleurs, la réfection du pont de chemin de fer à été l’occasion de le débarrasser des panneaux publicitaires qui le recouvraient fin des années ’90. L’attention portée à l’augmentation de la qualité architecturale des points de vente plutôt qu’à la surenchère des dispositifs publicitaires s’observe tout au long du Boulevard de l’automobile, qui a connu sur les 10 dernières années une évolution importante :

- brocante remplacée par un magasin de meubles de bureau design, - l’installation d’une concession Saab, qui a valorisé un ancien entrepôt à toit en sheds, - uble de bureaux désaffectés depuis des années en

immeuble de logement,

truction du siège de LEM Interim (qui occupaient depuis une dizaine d’années des bureaux-containers en face

iales bordant le musée des transports en communs,

Cette évolution plus « urbaine » du Boulevard de l’automobile s’est donc accompagnée, d’une évolution plus qualitative de l’architecture des points de vente sans pour autant réduire la présence des dispositifs d’enseignes davantage intégrés. Par contre, si une action importante a été menée au niveau des acteurs privés bordant cet axe, l’espace public n’a pas fait l’objet d’une modernisation, ni d’un traitement plus qualitatif, ce qui avait déjà été jugé nécessaire dans l’étude du LEMA, notamment au niveau des accotements et de la zone de transition voirie-zones commerciales.

Enfin, la méthodologie détaillée dans le présent travail devrait également pouvoir être utilisée dans le cadre d’analyses comparatives des signes rapportés relevés sur une même zone d’étude en journée et en soirée, en soulignant le rôle de l’éclairage public, par exemple.

transformation d’un imme

- démolitions de logements insalubres, - assainissement d’une ancienne station service et cons

de l’hôtel de police), - rénovation des établissements Deravet dans une démarche proche de celle de Bose - implantation d’une clinique vétérinaire dans l’ancien garage Speedy, dont seul le

totem isolé demeure aujourd’hui, - rénovation des surfaces commerc

- …

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