Analyse Financière Des Etablissements de Crédit Exemple Du Secteur Bancaire Marocain

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    Travail prpar par :

    Essaidi Mohamed

    Oudghir Mouad

    MEMOIRE DE FINDETUDES :

    Analyse Financire desEtablissements de crdit :

    Exemple du secteurbancaire Marocain.

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    1Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    Remerciements :

    Le prsent mmoire vient parachever et peaufiner un parcours de longue haleine, un parcours

    de quatre ans plein de travail de labeur et de conscrations : Aprs leffort, vient le rconfort.

    Nous ddions ce travail nos familles qui nous ont soutenues tout au long de notre parcours

    et sans qui ce travail naurait jamais vu le jour.

    Nous tenons remercier galement notre encadrant de stage, Monsieur Moncef Ghaffouli

    responsable du desk Taux qui na cess de nous faire profi ter de ses remarques prcieuses et

    de son exprience de grande envergure.

    On ne saura oublier de remercier galement lInstitut Suprieur de Commerce et

    dAdministration des Entreprises (ISCAE) qui nous a permis de bnficier dune formation

    des plus meilleures, une formation digne de celle dispense dans les grandes coles de

    commerce en Europe ou ailleurs.

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    2Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    Plan :

    Introduction..4

    1repartie : Gnralits sur lindustrie bancaire.5

    1)Vue densemble du systme bancaire...61.1) La banque : Dfinition, rle et fonctions.6

    1.1.1) La banque, acteur incontournable de lconomie.6

    1.1.2) Rles et fonctions du systme bancaire...71.2) La banque, un secteur strictement rglement.9

    1.2.1) Les motifs de la rgulation10

    1.2.2) les domaines de rgulation...11

    2)Analyse de la rglementation de lindustrie bancaire.132.1) Rglementation en vigueur : Contenu et limites...13

    2.1.1) Contenu de la rglementation en vigueur (Ble II)..132.1.2) Principales critiques adresses.16

    2.2) Ble III : Motifs et contenu..172.2.1) Motifs de la mise en place dune nouvelle

    rglementation.172.2.2) Contenu de la nouvelle rglementation18

    2me part ie : Paysage Bancaire Marocain.25

    1)Physionomie du secteur bancaire marocain...272) Facteurs de soli dit du systme bancaire marocain...31

    2.1) Une structure saine des ressources conforte par le poids desdpts non rmunrs...32

    2.2) Des emplois domins par lactivit de crdit la clientle..342.3) Une faible exposition au risque de crdit malgr une

    conjoncture moins porteuse.352.4) Un risque de liquidit matris jusqu ce jour par le rgulateur.362.5) Un secteur suffisamment capitalis dans sa globalit..362.6) Des revenus dactivit et un couple risque/rendement

    en nette amlioration39

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    3Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    3me partie : Analyse financire des pr inci pales banques de la place.....42

    3.1) Mthodologie danalyse financire adopte.44

    3.1.1) Analyse de la composition dactif.45

    3.1.2) Analyse de la solvabilit....50

    3.1.3) Analyse de la liquidit...50

    3.1.4) Analyse de la rentabilit....51

    3.2) Mise en uvre de lanalyse financire....55

    3.2.1) Analyse de la composition des actifs55

    3.2.2) Le coefficient de solvabilit..603.2.3) Analyse de la liquidit..66

    3.2.4) Analyse de la rentabilit...68

    3.2.5) Apprciation des niveaux de valorisation.74

    3.3)Enseignements tirs de lanalyse et principales recommandations.76

    3.3.1) Une banque de dtail au potentiel de dveloppementquelque peu consomm77

    3.3.2) Les activits de marchs et dInvestissement, la bancassurance: des relais de croissance organique79

    Conclusion84

    Annexes....86

    Bibliographie92

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    4Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    I ntroduction :

    Le secteur bancaire est pour son conomie ce quest le moulin eau pour son champ

    (Encyclopdie Universalis). Cest le poumon de lconomie qui permet, laide dun

    rservoir de crdit, de financer son activit et sa croissance.

    Au Maroc comme ailleurs, lindustrie bancaireest au cur du dbat et prsente un intrt sans

    prcdent. En effet, la dernire crise financire a mis nu la fragilit des secteurs bancaires

    aux Etats unis et en Europe et a prouv le risque systmique que pourrait engendrer unedfaillance de banques dites banques dimportance systmique. Nous avons ressenti, donc, le

    besoin de mener une analyse financire approfondie et dtaille des tablissements de crdit

    au Maroc pour pouvoir juger de la solidit du systme bancaire et de son aptitude surmonter

    de nouvelles crises.

    Dans une premire partie, nous allons mettre en exergue certaines gnralits de lindustrie

    bancaire, son importance au sein de lconomie, ses rles et son caractre rglement.

    La deuxime partie sera consacre ltude du paysage bancaire marocain ainsi que ses

    caractristiques particulires en prsentant des statistiques labores cet effet.

    La troisimepartie, elle, constituera le cur denotre mmoire. Il sagit, dans cette partie, de

    mener une analyse financire pour chacune des banques qui font lobjet de notre tude . Pour

    pouvoir tablir un classement des banques selon leur degr de maturit, de profitabilit et de

    respect de la rglementation prudentielle. Finalement, la lumire de notre analyse, nous

    proposerons des recommandations qui pourraient servir les banques dans leur stratgie dedveloppement pour quelles soient au mme rang que ses compatriotes amricaines et

    europennes.

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    5Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    1repartie : Gnralits sur lindustrie

    bancaire.

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    6Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    La banque est une institution financire dimportance primordiale qui a pour principale

    mission le financement de lactivit conomique. Ce rle crucial lui confre une dimension

    dacteur incontournable de lconomie, ce qui justifie le cadre strictement rgul de son

    fonctionnement.

    Dans le cadre de cette premire partie qui se veut une partie dordre gnral, nous allons

    parler de lindustrie bancaire dans son ensemble en voquant son importance, ses fonctions

    ainsi que sa rglementation. Quel est donc limportance dun secteur bancaire pour son

    conomie ? Quelles sont les fonctions qui lui sont assignes ? En quel en est le mode de

    rgulation ? Cette partie constituera une rponse dtaille cet ensemble de questions.

    1)Vue densemble du systme bancaire:Le secteur bancaire est pour son conomie ce quest le moulin eau pour son champ

    (Encyclopdie Universalis). Cest le poumon de lconomie qui permet, laide dun

    rservoir de crdit, de financer son activit. Historiquement, la banque remplit plusieurs rles

    pour lconomie depuis son activit traditionnelle de transformation des dpts en crdits

    jusqu son rle de cration montaire.Evidemment, le rle crucial dont jouit lindustrie bancaire lui confre une dimension dacteur

    incontournable. Par consquent, le secteur bancaire est un secteur qui devra tre strictement

    rgul pour pouvoir prenniser son fonctionnement, la faillite de lune peut provoquer celles

    des autres (1). Comment, donc, peut-on dfinir une banque ? Quels sont les principaux rles

    jous ? En quoi lindustrie bancaire est-elle rgule ? Et quels en sont les domaines ?

    1.1)La banque : Dfini tion, rle et foncti ons :1.1.1) La banque, acteur incontournable de lconomie

    La banque est une institution financire qui exerce la profession habituelle de recevoir du

    public, sous forme de dpts bancaires ou autrement, des fonds quelle emploie pour son

    (1):Les conomistes parlent cet effet de risque systmique.

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    7Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    propre compte en oprations descompte, en oprations de crdit ou en oprations

    financires (2).

    Les banques agissent en tant qu'intermdiaire entre les agents besoin de financement

    (Entreprise, Etat) et les agents capacit dpargne (Mnages). Les intermdiairesfinanciers achtent, donc, lestitres mis par les entreprises et, pour se financer, mettent eux-

    mmes destitres auprs des pargnants. Le systme bancaire sert alors d'cran entre

    demandeur et pourvoyeurs de capitaux : On parle cet effet de financement intermdiaire ou

    de la finance indirecte (3). Cest en cela que les banques jouent un rle primordial dans le

    financement de lconomie, en finanant lactivit des agents conomiques, ce qui stimule la

    demande et par l la croissance conomique. A cet effet, lconomiste cossais John Law

    disait : La banque est dans lEtat,ce que le sang est dans le corps humain : sans lun, on ne

    saurait vivre ; sans lautre, on ne saurait agir (4).

    Le financement bancaire est lune des caractristiques de lconomie dendettement, qui fut le

    modle de prdilection au cours des trente glorieuses. Le passage une conomie de marchs

    de capitaux tait une vritable mutation avec la dsintermdiation et lessor des marchs

    financiers.

    1.1.2) Rles et fonctions du systme bancaire :La description dtaille des diffrentes fonctions que remplit le systme bancaire dpasse

    largement lobjectif de ce mini-mmoire. Toutefois, il savre ncessaire de prsenter les

    principaux rles qui sont au nombre de trois (5):

    (1) :Les conomistes parlent cet effet de risque systmique.

    (2) :Dictionnaire Commercial, Acadmie des sciences commerciales, page 59.

    (3) :Contrairement la finance directe o les pargnants financent directement les investisseurs surles marchs sans avoir recours un intermdiaire, cette forme de finance a pris de lampleur cesdernires annes : phnomne de dsintermdiation.

    (4) : John Law, Considrations sur le numraire et le commerce, 1705. Il est mentionner que JohnLaw fut lun des conomistes qui taient lorigine de la cration du systme bancaire contemporain.

    (5): Les rles de lintermdiation financire (principalement banques) sont trs nombreux et nepeuvent tre tous cits. Pour une description dtaille, voir Fondements de la thorie bancaire , S.Diatkine.

    http://www.vernimmen.net/html/glossaire/definition_titres.htmlhttp://www.vernimmen.net/html/glossaire/definition_titres.htmlhttp://www.vernimmen.net/html/glossaire/definition_titres.htmlhttp://www.vernimmen.net/html/glossaire/definition_titres.html
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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    8Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    Transformation des dpts en crdits :

    La banque collecte des dptset sert de caissier la clientle tout en octroyant des crdits.

    On dit que la banque exerce un rle de transformation des dpts en crdits, en ce sens

    quelles se servent des dpts collets pour consentir des crdits. Bien videmment, la banque

    ne peut pas se servir des seuls dpts pour financer son activit, elle dispose galement des

    ressources correspondant aux actions, obligations et autres titres financiers souscrits par les

    investisseurs. Mais une bonne partie des ressources courantes de la banque est constitue par

    les dpts de la clientle. Ce qui caractrise ces ressources constitues par les dpts des

    clients, cest quelles sonttoujours disponibles ou presque pour les clients. Ce sont des

    actifs liquides.

    Les dpts collects par les banques sont liquides court terme, alors que les prts quelles

    accordent sont plus long terme, ce qui rpond au besoin des emprunteurs et une grande

    utilit conomique. Cette asymtrie place les banques dans une situation trs particulire et

    mrite un traitement spcial (voir ci-dessous paragraphe motifs de la rgulation).

    Cration montaire :

    La spcificit de lactivit bancaire ne peut tre vritablement perue quen plaant au centre

    de lanalyse, selon les termes de T. Chevallier-Farat, le caractre demble montaire de

    lconomie et cette spcificit consiste, naturellement, dans le pouvoir de cration montaire

    des banques, concomitant lacte mme doctroi de crdit.

    En effet, la banque ne fait pas simplement des crdits en utilisant les dpts dj

    existants. Elle peut aussi crer de la monnaie. Elle accorde un crdit et crdite du mme

    montant le compte de dpt de lemprunteur. Celui-ci pourra lutiliser pour payer ses

    fournisseurs ou le bien quil souhaite acheter grce au crdit. On dit alors que cest le crdit

    accord qui fait le dpt et non linverse. Le remboursement du crdit aboutira de faon

    symtrique une destruction de la monnaie cre (6).

    (6) : Avant, la quantit de monnaie cre tait forcment indexe sur les rserves dor quedtenait la banque. Ce nest plus le cas aujourdhui : Les banques crent de la monnaie exnihilo, certains parlent de largent fictif: Chaque fois quune banque accorde un prt, unnouveau crdit bancaire est cr -ce sont de nouveaux dpts- de largent entirement

    nouveau Graham F . Towers Di recteur de la banque de Canada.

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    9Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    Gestion des asymtries dinformation:

    La thorie conomique reconnat aujourdhui le rle irremplaable des banques dans des

    relations financires irrductiblement marques par des insuffisances informationnelles.

    Dans une relation de crdit, il y a en effet une asymtrie dinformation entre lemprunteur (qui

    peut dissimuler certains des risques de son projet) et le prteur qui nest pas toujours en

    mesure dapprcier la sincrit de son partenaire et, partant, dvaluer correctement ses

    risques : Asymtrie ex-ante. De la mme faon, une fois le prt consenti, lemprunteur peut

    modifier linsu du prteur laffectation initialement prvue des fonds et, plus gnralement,

    ne remplir que partiellement ses engagements et fragiliser sa solvabilit (7), il sagit l dune

    asymtrie ex-post.

    Les banques, en utilisant des informations pertinentes, sont capables de slectionner les

    bons emprunteurs en utilisant la notation par exemple, cela permet de rduire lasymtrie

    ex ante. De surcrot, les banques sont capables de contrler moindre cot le comportement

    des emprunteurs aprs quils aient obtenu les fonds demands. Du fait des considrations de

    cot, les pargnants ont en effet un avantage financier dlguer un intermdiaire le

    contrle (monitoring) des emprunteurs plutt que de sy livrer eux-mmes. A cet effet, lesbanques jouent un rle important dans la rduction de lasymtrie ex post(8).

    Si lindustrie bancaire jouit de toute cette importance, cest quelle doit tre strictement

    rglemente. Cest ce que nous allons traiter au niveau de la partie suivante.

    1.2) La banque, un secteur strictement rglement:

    La banque nest pas tout fait une entreprise ordinaire. La faillite de lune peut provoquer la

    chute de toutes les autres et provoquer lasphyxie et la paralysie de toute lconomie. Car labanque est et demeure un rouage essentiel de lconomie, sans lequel linvestissement, les

    dpenses de biens dquipement (logement, auto, ) et lemploi sont svrement menacs.

    (7) : Cest ce quon appelle le risque moral (Moral Hasard). Exemple : Un assur contre levol deviendrait ngligent dans la protection de ses biens.

    (8): On trouvera une prsentation plus dtaille de ce rle de gestion dasymtrie

    dinformation dans louvrage de S. Diatkine,Les fondements de la thorie bancaire, 2002, p.43 et suivant.

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    10Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    Cest ce qui explique quon lui vienne en aide quandles choses vont trop mal et quelle soit

    particulirement rgule, surveille et contrle.

    1.2.1) Les motifs de la rgulation :

    a)La gestion dun bien commun tous:

    Lactivit des banques qui consiste faire le commerce de lagent et leur pouvoir de cration

    montaire en font des acteurs conomiques et sociaux indispensables. Elles ont le pouvoir de

    permettre aux projets des industriels et des particuliers de se raliser sans pargne pralable.

    En mme temps leur responsabilit est considrable : les banques sont au cur de la gestion

    de ce bien commun que constitue largent, ce qui implique pour elles des contraintes et des

    droits.

    b) Fragilit structurelle :

    Lactivit de transformation, qui est au cur du fonctionnement traditionnel des banques,

    est une source majeure de fragilit : en effet la banque reoit des actifs liquides de court terme

    (des dpts qui peuvent tout moment tre retirs) quelle transforme en actifs peu liquides

    de moyen ou long terme (les crdits quelle consent et dont le remboursement est progressif).

    Mme si cette banque est bien gre, il suffit quune fraction importante de ses dposants

    dcide de retirer ses avoirs pour que la banque connaisse des difficults (9). Quand le montant

    des retraits dpasse celui des rserves de la banque, cela cre des tensions sur le march en

    incitant dautres dposants, par perte de confiance, retirer leur argent (10), ce qui prcipite la

    banque une faillite potentielle. Donc, partir du moment o l'on autorise les banques

    oprer cette transformation qualifie de dangereuse , il devient indispensable de mettre en

    place un ensemble de rglementations prudentielles et un systme d'autorits de surveillance

    destins limiter le risque de faillite bancaire.

    c) Risque de crise systmique :

    La dfaillance dun tablissement peut avoir des rpercussions importantes sur les autres

    banques, mme individuellement bien protges contre les risques qui peuvent les affecter

    (risque de crdit, risque de march).

    (9): Encyclopdie Universalis, article Economie de la banque , Emmanuelle Gabillon etJean-Charles Rochet.

    (10): Ce phnomne de retrait massif dargent sappelle panique bancaire, cestconsidr comme tant lun des symptmes incontestables de toute crise financire.

    http://www.lafinancepourtous.com/L-intervention-des-Etats-et-des-banques-centrales-et-ses-contreparties.htmlhttp://www.lafinancepourtous.com/L-intervention-des-Etats-et-des-banques-centrales-et-ses-contreparties.html
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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    11Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    A cause des fortes interrelations entre banques, la chute de lune peut entrainer la chute des

    autres. Cest ce quon appelle unrisque de crise systmique. Ce ft le cas avec la faillite de

    Lehman Brothers lautomne 2008. Il en ressort, que la crise dite crise systmique est plus

    grande que la somme des crises des diffrentes banques(11).

    Pour toutes les raisons indiques ci-dessus, il est fort vident que le secteur bancaire requiert

    une rglementation stricte et rigoureuse, qui lui permet de garantir son rle crucial de

    financement de lconomie. Quels sont donc les domaines de cette rgulation ?

    1.2.2) les domaines de rgulation(12)

    :

    Du point de vue de la rglementation, il existe cinq domaines fondamentaux dans lesquelssexerce la rgulation bancaire:

    a) Le filet de scurit public :

    Comme il a t relev ci-dessus, lincertitude relative la solidit du systme bancaire dans

    son ensemble peut alors entraner des retraits massifs par les dposants, et la faillite dune

    banque peut prcipiter la dfaillance dautres banques (effet de contagion), si rien nest

    entrepris pour restaurer la confiance du public, il peut en rsulter une panique bancaire svre.

    Un filet de scurit public protgeant les dposants peut prvenir les retraits massifs ainsi que

    les paniques bancaires, tout en permettant de surmonter la rticence des dposants confier

    leur argent au systme bancaire. Aux Etats Unis par exemple, on a cr en 1934 la FDIC

    (Federal Deposit Insurance Corporation) (13) qui fournit ce type de filet de scurit sous

    forme dune assurance des dpts garantissant un remboursement aux dposants : Avec une

    telle couverture, les dposants nont pas besoin deffectuer de retraits massifs pour rcuprer

    leur argent, quand bien mme ils sinquiteraient de la sant de leur banque

    (14)

    .

    (11): A cet effet, Le comit de Ble a intgr, pour la premire fois, une dimension macro-prudentielle la nouvelle rglementation cense rsoudre ce problme de risque systmique(Cf. Infra).

    (12): les propos de ce paragraphe sont tirs de louvrage: Monnaie, banque et marchsfinanciers, Frederic Mishkin, 8medition, page 319 333.

    (13): En France, on parle du Fonds de Garantie des Dpts.

    (14): Pur plus dinformations dtailles sur le rle de la FDIC, consulter site:www.fdic.gov

    http://www.fdic.gov/http://www.fdic.gov/http://www.fdic.gov/http://www.fdic.gov/
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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    12Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    b) Limitation des risques et exigences en fonds propres :

    Les banques sont gnralement incites prendre trop de risques. Pour une banque, les actifs

    risqus sont censs tre plus rmunrateurs ; mais, en cas de dfaut, la banque peut faire

    faillite et les dposants seront alors lss.

    Ainsi, les rglementations bancaires limitent le montant des prts accords des catgories

    particulires dagent ou un emprunteur individuel: cest la mthode de la division des

    risques. Lobligation faite aux banques de dtenir un minimum de fonds propres constitue

    une autre faon dinciter les banques prendre moins de risques. Lorsquune banque est

    contrainte de dtenir un montant important de fonds propres, elle a plus perdre si elle fait

    dfaut, et elle devrait donc sengager de cefait dans des activits moins risques.

    Les exigences en fonds propres prennent deux formes. La premire est base sur un

    coefficient minimum de capital indpendant des risques : le ratio de levier.

    Linconvnient du ratio de levier cest quil pondre dune manire gale les diffrents actifs

    ( risques diffrents). En plus, il nintgre que des actifs inscrits au bilan. Or, les banques

    dtiennent des actifs plus risqus que dautres (on ne mettra pas un bon de trsor et une

    obligation mise par une entreprise note A sur le mme pied dgalit!) ; en plus, il existe

    des activits ditesactivits hors bilan- qui napparaissent pas au bilan des banques mais ellesles exposent de nombreux risques. Cela a incit le Comit de Ble sur le contrle bancaire(15) introduire partir de 1988 un deuxime type dexigence en capital, avec la dfinition

    dun coefficient de fonds propres ajust des risques.

    c) La supervision bancaire :

    La supervision bancaire, consiste surveiller les dirigeants de la banque et leurs agissements

    pour viter toute prise de risque excessive. Les autorits peuvent prvoir des inspecteurs quivrifient la conformit de la banque la rglementation en termes dexigences en fonds

    propres et de dtention dactifs. En cas de non-respect de la rglementation, les rgulateurs

    prononcent des injonctions, cest--dire des commandements coercitifs lencontre de

    ltablissement, visant lui faire prendre des mesures correctives.

    (15) : comit cr en 1974 par le G10 dont le sige se trouve la banque des rglements

    internationaux Ble, en Suisse.

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    13Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    d) Les exigences de communication financire :

    Afin dassurer une meilleur information aux dposants et au march, les rgulateurs peuvent

    demander aux banques de se conformer certaines normes comptables et de publier une large

    gamme dinformations pouvant aider le march valuer la qualit du portefeuille dactifs dela banque et son exposition aux risques. Le fait que les banques doivent rendre publiques leurs

    portefeuille ainsi que leurs expositions, peut les dissuader dune prise de risque excessive,

    cest ce quon appelle la discipline de march(Cf. Infra).

    e) Les restrictions de concurrence :

    Laugmentation de la concurrence instaure un risque moral et elle peut inciter les banques

    prendre plus de risques dans le choix de leurs prts en raison de la baisse profitabilit qui enrsulte. De ce fait, de nombreux Etats ont lgifr afin de protger les banques dune trop

    forte concurrence, cela peut pnaliser les consommateurs mais permet une meilleure stabilit

    du systme bancaire (16).

    2)Analyse de la rglementation de lindustrie bancaire:Ble II a jusque-l t la principale rglementation qui rgit le domaine bancaire. La crise

    financire rcente a dvoil certaines dfaillances de la rglementation en vigueur et a amen

    le comit de Ble sur le contrle bancaire mettre en place une nouvelle rglementation, dite

    Ble III. Quel est donc le contenu de chaque rglementation ? Et quelles en sont les limites ?

    2.1) Rglementati on en vigueur : Contenu et limi tes.

    2.1.1) Contenu de la rglementation en vigueur (Ble II) :

    a) Premier pilier : Exigence minimale en fonds propres

    Fonds propres rglementaires

    Risque pondrs

    (16): Aux Etats Unis, des lois restreignent la libert dtablissement des banques. Le GlassSteagall Acta limit, pour les institutions non bancaires, la possibilit de sengager dans desactivits bancaires. Pour plus de dtails, voir Monnaie, banque et marchs financiers,Frederic Mishkin, page 333.

    (17): le ratio de solvabilit doit tre au minimum gal 8 %.

    Ratio de solvabilit(17)=

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    14Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    Le ratio de solvabilit, mis en place pour la premire fois en 1988, recommande aux banques

    une norme minimale de fonds propres en fonction des risques encourus. Il sagit de rapporter

    les fonds propres aux risques assums et dexiger des banques quelles proportionnent leurs

    engagements risqus au montant des fonds propres quelles dtiennent.

    Sous lgide de Ble I le ratio de solvabilit couvrait seulement le risque de crdit et le

    risque de march. En raison des volutions technologiques et financires, lvaluation des

    risques bancaires ntait plus satisfaisante et lon commenait, avec Ble II, intgrer une

    autre source de risque non ngligeable savoir le risque oprationnel.

    Le risque oprationnel est le risque de pertes rsultant de carences ou de dfauts attribuables

    des procdures, personnels et systmes internes ou des vnements extrieurs (18). En clair,

    cette dfinition recouvre les risques techniques (informatiques notamment), juridiques

    (contrat mal rdig), dlictueux et comptables qui pourraient rsulter de processus internes

    dfaillants ou inadapts.

    Ble II a intgr une certaine flexibilit dans lapprciation des risques:

    Mthode standard : En fonction de la notation externe des emprunteurs

    ralise par les agences de notation indpendantes.

    Le risque se calcule ainsi : Fonds Propres Rglementaires= 8% * Actifs Pondrs du risque

    Actifs Pondrs du risque = Actifs * Pondration du risque.

    La pondration est dfinie en fonction des notes des agences spcialises en la matire :

    AAA/AA A+/A- BBB+/BBB- BB+ /B- Infrieur B-

    Sansnotation

    Etat 0 20 50 100 150 100Banques 20 50 50 100 150 50

    Entreprises 20 50 100 150 100Particuliers 75

    Source : Standard & Poors

    Exemple: un prt de 1 million deuro accorde par une banque une entreprise note BBB. Ce

    prt doit tre couvert par un capital de 8%*1000000*100%=80000 Dhs.

    (18): Texte de Ble II, Comit de Ble sur le contrle bancaire, Avril 2003.

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    15Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    Mthodes internes :la banque dveloppe ses propres modles de notation au

    lieu de se rfrer aux notations externes. Lavantage des mthodes internes est quelles

    permettent de mieux coller au profil de risque de chaque tablissement ; mais elles doivent, encontrepartie, tre valides et approuves par les autorits de contrle national. Ces mthodes

    sont, certes, moins consommatrices de fonds propres mais trs couteuses mettre en place.

    Au total, les exigences en fonds propres devraient tre ventiles en 85% pour la couverture du

    risque de crdit, 5% pour le risque de march et 15% pour le risque oprationnel.

    En ce qui concerne le numrateur du ratio (fonds propres rglementaires), il est constitu de

    deux types de fonds propres : fonds propres de base &fonds propres complmentaires.

    Les fonds propres de base constituent du vrai capital (meilleure qualit) et doivent tre au

    minimum gal 4%, on parle du ratio Tier 1. Le reste doit tre constitu des fonds propres

    complmentaires qui correspondent ce que chaque rgulateur national avait accept comme

    du capital pour aider les banques respecter ces contraintes (19). En plus, les fonds propres de

    base, dits T1, doivent tre constitus, pour moiti, de tout ce qui est reu des investisseurs

    savoir les actions ordinaires et les profits rinvestis (Core Tier 1), soit 2%. Lautre partie du

    Tier 1 comprend des lments certes de grande qualit en comparaison avec dautrescomposantes du capital, mais pas du niveau des actions ordinaires ni des bnfices non

    distribus. Cela peut inclure, comme en France, des titres hybrides assurant aux investisseurs

    des revenus indexs sur les profits dgags par la banque.

    b) Deuxime pilier : Surveillance prudentielle.

    Le deuxime pilier est constitu dun processus dexamen individuel et qualitatif par le

    contrleur. Les autorits de contrle prudentiel (gnralement les banques centrales)

    sassureront qua chaque tablissement sest dot de procdures satisfaisantes pour valuer ses

    risques et les fonds propres qui leur correspondent. Elles vont donc juger si les banques

    valuent correctement leur besoins en fonds propres par rapport au niveau de risque quelles

    se sont fixes.

    (19): les banques japonaises par exemple avaient fait valider dans le Tier 2 leurs plus-values

    boursires latentes, ce qui fait qu'au moment de l'clatement de la bulle quelques annes plustard, elles sont passes d'un seul coup en dessous des ratios rglementaires.

  • 5/26/2018 Analyse Financi re Des Etablissements de Cr dit Exemple Du Secteur Bancaire Mar...

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    16Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    En fonction de leurs apprciations, elles pourront ventuellement exiger dun tablissement

    un ratio de solvabilit suprieur au minimum rglementaire de manire ce que le volant de

    scurit soit suffisant contre les risques.

    c) Troisime pilier : Discipline de march.

    Lobjectif de Ble II est damliorer la transparence financire de manire permettre aux

    investisseurs et acteurs de march de mieux valuer les banques. Celles-ci sont donc soumises

    la discipline de march et appeles mettre en uvre une communication financire

    efficace dans plusieurs domaines. Elles publieront donc rgulirement des informations

    compltes sur la nature, le volume et les mthodes de gestion de leurs risques, la structure du

    capital ainsi que sur ladquation de leurs fonds propres.

    2.1.2) Principales critiques adresses :

    a) Difficult de mise en uvre:

    Lune des critiques adresses au dispositif Ble II, cest quil est difficile mettre en uvre.

    En effet, le nouveau dispositif de Bale II, est jug trop compliqu, parce que beaucoup de

    banques seront incapables de mettre en uvre les techniques avances des mesures du risque

    et continueront utiliser les mthodes standards. Un arbitrage entre les estimations de

    probabilit de dfaut sera crateur du risque moral supplmentaire et de conflits dintrts

    potentiels dans le dpartement bancaire charg de ces recherches (20).

    b) Effet procyclique des normes Ble II :

    Pendant les discussions relatives Ble II, certains analystes ont exprim leur proccupation

    au sujet de leffet procyclique de Ble II (Taylor and Goodhart, 2006). En priode

    dexpansion, le risque de crdit, mesur par la probabilit de dfaillance de lemprunteur,

    serait faible, tout comme lexigence de fonds propres (dsormais troitement li au risque) etlon serait par consquent plus tent doctroyer des crdits car ils seront moins

    consommateurs de fonds propres. Par contre, en priode de contraction, les banques auraient

    besoin de bien plus de fonds propres. Cela pourrait avoir un effet nfaste sur lconomie dans

    son ensemble : les banques seraient limites par leurs fonds propres en priode de

    ralentissement et seraient donc obliges de rduire leurs prts lorsque ceux-ci sont les plus

    ncessaires.

    (20): Tir du sitewww.wikimemoires.com;Sujet : Ble II (nouvel accord de Ble): Avantageset critiques.

    http://www.wikimemoires.com/http://www.wikimemoires.com/http://www.wikimemoires.com/http://www.wikimemoires.com/
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    17Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    Pendant les priodes de contraction de crdit - Credit Crunch- les banques ont du mal lever

    des capitaux sur le march en raison de lincertitude qui rgne lors de ces priode s et qui a

    une consquence directe sur les taux de rendement exigs par les investisseurs (21). Sousleffet combin des plus grandes exigences de fonds propres (en raison du risque accru) et de

    la difficult de mobiliser de nouveaux capitaux, les institutions pourraient rduire leur crdit

    aux entreprises et aux mnages, aggravant ainsi la rcession ou entravant la reprise (21).

    Alors quon a trait Ble II ainsi que les critiques qui lui ont t adresses, quen est-il de

    Ble III ?

    2.2) Ble I I I : Motifs et contenu :

    2.2.1)Motifs de la mise en place dune nouvelle rglementation:

    La rglementation bancaire a pour but de rguler lactivit des banques et garantir la stabilit

    du systme financier afin de le prvenir des crises financires qui plongent les conomies

    dans de profondes rcessions.

    Toutefois, quand cela ne fonctionne pas cest quil faut revoir le cadre rglementaire mis en

    place et en changer le fondement ou au moins les modalits pour assurer un fonctionnementprenne du systme financier.

    La priode 2007-2009 fut certainement une priode trs marquante dans lhistoire du systme

    financier contemporain : une crise financire des plus graves qui gagne lensemble de

    lconomie mondiale en un temps rduit. Cette crise, riche en enseignements, nous a permis

    de revoir plusieurs aspects du systme financier contemporain : interdpendance des marchs,

    cadre comptable, rle des agences de notation, innovation financireetc. Cependant, la

    rglementation prudentielle reste incontestablement laspect le plus dbattu qui devait mriterune rflexion profonde (22). La profondeur et lampleur de la crise ont t accentues par les

    dficiences qui caractrisent le secteur bancaire, comme par exemple linadquation et la

    qualit mdiocre des fonds propres, linsuffisance des volants de liquiditainsi que

    (21) & (21): Magasine Finance & Dveloppement, rubrique point de vue, article :BleII va-t-il prvenir ou aggraver les crises ?, Juin 2008.

    (22): Un grand dbat est ouvert sur la question du rle de Ble II dans la crise des subprimes.Pour plus de dtails, voir larticle acadmique: The role of Basel II in the subprime financialcrisis: guilty or not guilty ?, Francesco Cannata & Mario Quagliariello, Carefin, UniversitBocconi, Janvier 2009.

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    18Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    labsencedune rglementation macro-prudentielle.

    Fonds propres :Lorsque la crise sest dclare, le systme bancaire mondial

    ne disposait pas dun niveau suffisant de fonds propres de qualit. Les banques ont t

    contraintes de reconstituer la composante dure de leurs fonds propres de base au beau milieude la crise, au moment le moins propice qui soit. La crise a galement rvl des incohrences

    dans la dfinition des fonds propres entre juridictions et des insuffisances en matire de

    communication, qui ont empch le march de bien valuer et de comparer la qualit des

    fonds propres dun tablissement un autre.

    Liquidit :Pendant la crise, les financements se sont brusquement asschs et

    ont trs longtemps fait dfaut. La crise de confiance qui a gagn lensemble du systme a

    plac les banques dans des situations dilliquidit sans prcdent: les particuliers seprcipitent pour retirer leurs dpts et les banques ne se font plus confiance (asschement du

    financement interbancaire).

    Absence dune rglementation macro-prudentielle : Sil est vrai que, toutes

    choses gales par ailleurs, amliorer la solidit des tablissements renforce le systme

    bancaire, cette approche micro-prudentielle sest avre insuffisante pour assurer la stabilit

    financire. En effet, il existe certains risques qui dcoulent de linterdpendance des banques

    internationales dimportance systmique (risque systmiques) que Ble II ne prend pas enconsidration (23).

    Le nouveau dispositif rglementaire, dit Ble III, est venu donc pour pallier ces carences

    rglementaires.

    2.2.2) Contenu de la nouvelle rglementation(24)

    :

    Les rformes du Comit de Ble visent essentiellement renforcer la rglementation en

    matire de fonds propres et de liquidit. Pour autant, il est primordial que ces rformessaccompagnent dune amlioration du contrle bancaire, de la gestion des risques et de la

    gouvernance, ainsi que dune amlioration de la transparence et de la communication

    financire.

    (23) : La vie conomique, revue de politique conomique, Thme du mois : Ble II a-t-ilfailli ? Dcembre 2008.

    (24) : les principales ides cites dans ce paragraphe sont tires dun document intitul:Rapport au groupe des vingt, Rponse du comit de Ble la crise financire, documenttlcharg depuis le site de la banque des rglements internationaux : www.bis.org

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    19Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    2.2.2.1) Mesures de rforme micro-prudentielle, au niveau des

    tablissements.

    a) Fonds propres :

    Qualit et niveau des fonds propres : En juillet 2010, le Comit de

    Ble a adopt une nouvelle dfinition des fonds propres. Amliorer la qualit des fonds

    propres revient renforcer la capacit dabsorption des pertes et, partant, la robustesse des

    banques et leur aptitude grer des priodes de tensions. La nouvelle dfinition met en

    particulier laccent sur la composante dure (Core Tier 1): actions ordinaires, autrement dit

    llment le plus solide des fonds propres dune banque(Cf. Supra).

    En donnant plus de poids la composante actions ordinaires, Ble III vise amliorer la

    qualit des fonds propres qui constituent lexigence minimale. Ble III instaure galement des

    niveaux plus levs de fonds propres. Le ratio minimal constituant la composante dureratio

    Core Tier 1 sera relev, passant de son niveau actuel de 2 % 4,5 %. En outre, si lon y

    ajoute le volant de conservation de 2,5% (Cf. Infra), les exigences totales pour la composante

    dure passeront 7 %.

    Couverture des risques: Outre lamlioration de la qualit des fonds

    propres et le relvement de leur niveau, il est ncessaire de sassurer que tous les risques

    importants soient bien pris en compte. Durant la crise, le rgime fond sur les risques a

    nglig un grand nombre dlments. Ainsi, certaines banques dtenaient, dans leurs

    portefeuilles de ngociation, dimportants volumes de produits complexes et peu liquides sans

    disposer dun montant adquat de fonds propres en regard du risque encouru. Sans compter

    que lincapacit prendre en compte les grands risques sur les positions de bilan et de hors-

    bilan, ainsi que les expositions lies aux oprations sur drivs, a eu un effet amplificateurmajeur sur la crise.

    Pour corriger ces insuffisances, en juillet 2009, le Comit a adopt un ensemble

    damnagements qui, notamment, ont considrablement renforc les exigences minimales de

    fonds propres pour les oprations complexes de titrisation. Il a ainsi augment la pondration

    des risques pour les expositions lies des oprations de retitrisation (CDO dABS par

    exemple) afin de mieux prendre en considration le risque inhrent ces produits et a relev

    les exigences de fonds propres en regard de certaines expositions aux structures de hors-bilan.

  • 5/26/2018 Analyse Financi re Des Etablissements de Cr dit Exemple Du Secteur Bancaire Mar...

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    20Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    Il exige, en outre, des banques quelles effectuent des analyses de crdit plus rigoureuses de

    leurs expositions des produits titriss faisant lobjet de notations externes.

    Matrise de leffet de levier: lune des nouveauts (25)de Ble II est le ratio

    de levier qui valuerait le montant des fonds propres rapport au total actif indpendamment

    du risque, ce ratio viendrait en complment de lexigence de fonds propres fonde sur le

    risque. Dans la priode qui a prcd la crise, de nombreuses banques faisaient tat de solides

    ratios de fonds propres de base (T1) fonds sur le risque tout en parvenant accumuler un fort

    effet de levier au bilan et au hors-bilan. Lutilisation de ce ratio de levier complmentaire

    permettra de freiner le recours excessif leffet de levier dans le systme bancaire.

    Le comit de Ble propose, au cours dune priode dvaluation qui dbutera en 2013, detester un ratio de levier de 3% pour T1 en regard des risques inhrents aux instruments du

    bilan et du hors-bilan ainsi quaux produits drivs. La mise en place dun ratio minimal est

    prvue partir du 1 Janvier 2018.

    b) Liquidit :

    Comme il a t relev ci-dessus, la crise financire tait une vritable crise de liquidit o les

    financements se sont asschs brusquement en raison dune crise de confiance desinvestisseurs. Ainsi, le comit de Ble sur le contrle bancaire est intervenu pour pouvoir

    remdier ce problme et empcher de nouvelles crises de liquidit dans le futur. A cet effet,

    il prvoit deux types de ratios : Le ratio de liquidit court terme (LCR)impose aux banques

    de dtenir suffisamment dactifs liquides de qualit pour faire face de graves difficults de

    financement, sur la base dun scnario dfini par les responsables prudentiels.Il est complt

    par un ratio structurel de liquidit long terme (NSFR), conu pour corriger les asymtries de

    liquidit. Ce dernier ratio couvre donc lensemble du bilan et incite les banques recourir

    des sources de financement stables pour financer leurs emplois stables.

    Par souci de cohrence, le Comit a mis au point un ensemble commun dindicateurs pour

    suivre et analyser lvolution du risque de liquidit au niveau des banques ainsi qu lchelle

    du systme tout entier.

    (25): Ce ratio nest pas tout fait nouveau : Ble II prvoit ce ratio au niveau du pilier 2comme simple indicateur des mesures de contrle, alors quil sera dsormais, au niveau deBle III, intgr directement au pilier 1 pour le calcul des exigences minimales de fonds

    propres.

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    21Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    Ces indicateurs devraient tre considrs comme les lments dinformation minimaux

    utiliser par les autorits de contrle pour surveiller les profils de risque de liquidit des entits

    relevant de leur comptence (Pilier 2).

    c) Surveillance prudentielle (Pilier 2) :

    Le renforcement des exigences en matire de fonds propres et de liquidit doit saccompagner

    dune amlioration de la gestion et de la surveillance des risques, et ce, tout particulirement

    dans un environnement de rapide et constante innovation financire.

    En juillet 2009, le Comit a entrepris de rexaminer le processus de surveillance prudentielle

    (deuxime pilier) en vue de remdier plusieurs insuffisances notables qui sont apparues dans

    les pratiques de gestion des risques des tablissements au cours de la crise financire. Les

    domaines viss sont les suivants :

    gouvernance et gestion des risques au sein des tablissements ;

    prise en compte des risques lis aux expositions de hors-bilan et aux oprations de

    titrisation ;

    gestion des concentrations de risque ;

    incitations pour les banques mieux grer risques et rendements sur le long terme ;saines pratiques en matire de rmunration.

    d) Discipline de march :

    La crise a montr linsuffisance et lincohrence des informations financires communiques

    par de nombreuses banques en ce qui concerne lexposition au risque et les fonds propres

    rglementaires.

    Pour corriger de telles dficiences de la communication financire et aprs une valuation

    minutieuse des meilleures pratiques en la matire, le Comit a dcid, en juillet 2009, de

    revoir les exigences dfinies au titre du troisime pilier pour les expositions aux oprations de

    titrisation et le soutien accord aux structures de hors-bilan, entre autres.

    En outre, linformation sur les composantes des fonds propres est insuffisante, ce qui rend

    difficile une valuation prcise de leur qualit ou une comparaison pertinente entre banques.

    Pour amliorer la transparence et la discipline de march, le Comit exige des banques

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    22Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    quelles communiquent tous les lments constituant les fonds propres rglementaires, les

    dductions appliques et un rapprochement en bonne et due forme avec les comptes

    financiers.

    Le Comit, en consultation avec le CSF (26), a labor une proposition sur les exigences decommunication en matire de rmunration dans le cadre du troisime pilier, qui vise faire

    en sorte que les banques publient des informations claires, exhaustives et disponibles en

    temps utile sur leurs pratiques de rmunration, avec pour objectif principal de promouvoir

    une discipline de march plus efficace. De fait, lharmonisation des exigences de

    communication devrait contribuer une plus grande convergence des pratiques tout en

    favorisant lgalit des conditions de concurrence dans le secteur. Les exigences proposes

    permettront aux acteurs du march de raliser des valuations pertinentes des pratiques dermunration des banques, sans pour autant crer une charge de travail excessive ni obliger

    la divulgation dinformations sensibles voire confidentielles.

    2.2.2.2) Mesures macro-prudentielles :

    La globalisation des marchs, les mcanismes de transmission des risques (titrisation

    notamment), linterdpendance des banques sont autant dlments qui prouvent la ncessit

    dune approche macro-prudentielle en complment des lments cits ci-dessus et qui relventplutt dune approche micro-prudentielle.

    a) Procyclicit :

    Un lment essentiel du nouveau dispositif rglementaire est la constitution par les banques,

    en priode favorable, dun volant de fonds propres pouvant tre mobilis lorsque la situation

    se dtriore. Ce volant concourra lobjectif dattnuation de la procyclicit dans le systme

    bancaire et le systme financier dans son ensemble.

    Le Groupe des gouverneurs et des responsables du contrle bancaire est convenu que les

    banques seront tenues de disposer dun volant de conservation, constitu dlments de la

    composante dure et fix 2,5 % des actifs pondrs des risques. Ce volant, qui sajoutera au

    ratio minimal de fonds propres, pourra tre mobilis pour absorber les pertes en priode de

    tensions financires et conomiques.

    (26): Comit de Stabilit Financire

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    23Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    Le fait de conserver une part plus importante des bnfices pendant une phase de repli

    conjoncturel permettra aux tablissements de sassurer une disponibilit de fonds propres

    pour demeurer oprationnels en priode de tensions. Linstance de gouvernance du Comit a,

    en outre, dcid quun volant contracyclique, pouvant varier de 0 2,5 % et constitu

    dlments de la composante dure ou dautres lments de qualit quivalente, sera appliqu

    en fonction de la conjoncture nationale. Le rle de ce volant est de soutenir lobjectif macro -

    prudentiel plus large consistant protger le secteur bancaire lors des phases de croissance

    globale excessive du crdit. Quel que soit le pays, le volant contracyclique ne deviendra

    exigible quen cas dexpansion excessive du crdit susceptible de mettre en danger lensemble

    du systme. Inversement, le volant sera mobilis quand, de lavis des autorits, le surcrot de

    fonds propres contribuera absorber, dans le systme bancaire, les pertes menaant la stabilit

    financire. Cela permettra de rduire le risque que le crdit disponible soit limit par les

    exigences de fonds propres rglementaires.

    b) Risque systmique et interdpendance :

    Si la procyclicit a amplifi les chocs de la crise , linterdpendance excessive entre

    tablissements bancaires dimportance systmique a galement transmis des ondes de choc au

    sein du systme financier et de lconomie. Les tablissements dimportance systmique

    devraient disposer de capacits dabsorption des pertes suprieures aux normes minimales.

    Nous proposons le schma suivant pour rsumer les nouvelles rgles de Ble III (voir page

    suivante) :

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    24Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    Source: Ble III : les impacts anticiper, Financial services, KPMG.

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    25Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    2me partie : Paysage Bancaire Marocain

  • 5/26/2018 Analyse Financi re Des Etablissements de Cr dit Exemple Du Secteur Bancaire Mar...

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    26Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    Le secteur financier marocain a connu, durant ces deux dernires dcennies, une profonde

    mutation marque par des oprations de restructuration et dassainissement des ex-

    Organismes de Financement Spcialiss (BNDE, CIH, CAM), la privatisation des banques

    publiques (BMCE, BCP) ainsi quune fusion majeure (BCM-Wafabank). Au-del de la

    refonte du cadre rglementaire et institutionnel, la mise niveau avant-gardiste du secteur

    bancaire a permis au secteur financier marocain dtre aujourdhui lun des plus organiss et

    des plus performants de la rgion Sud-mditerranenne. Cette rforme structurelle du systme

    financier a valu au pays dtre reconnu par le FMI comme disposant dun secteur bancaire

    stable, adquatement capitalis, rentable et rsistant aux chocs (IMF Country report).

    Les diffrentes rformes financires entames au milieu des annes 90, que ce soient celles

    visant moderniser le march des capitaux, libraliser les changes ou restructurer lesecteur bancaire, ont eu les fruits escompts puisquelles ont permis au secteur bancaire de

    conforter son rle de principale composante du systme financier, avec un total actif de 112,4

    % du PIB en 2009. Aussi, les marchs de capitaux ont galement fortement contribu au

    renforcement de la structure financire du pays avec une capitalisation boursire reprsentant

    68,6 % du PIB durant cette mme anne.

    La politique montaire rigoureuse de Bank Al Maghrib durant ces dernires annes, marque

    par une flexibilit du taux directeur visant prserver la stabilit des prix et attnuer les

    risques inflationnistes ainsi que la fluidit du march interbancaire ont permis la banque

    centrale de jouer pleinement son rle de rgulateur de lconomie marocaine. Ainsi, cette

    politique judicieuse a permis lautorit centrale marocaine de faire face aux chocs

    conomiques au moment o les banques centrales europennes et amricaines ont failli leurs

    missions (la dernire crise financire a mis nu les politiques de la BCE et de la FED).

    Avant dentamer notre analyse financire, nous avons jug utile et ncessaire de survoler le

    secteur bancaire marocain en analysant sa structure, sa physionomie et ses particularits. Cela

    nous permettra de mener notre analyse financire tout en prenant en compte les

    caractristiques intrinsques du secteur. Quelle est donc la physionomie du secteur bancaire

    marocain ? Quels sont les facteurs de solidit du systme bancaire marocain ? Et quen est-il

    de la structure bilantielle du secteur (analyse des ressources et des emplois) ?

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    27Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    1)Physionomie du secteur bancaire marocain :

    Il existe traditionnellement deux modles bancaires dans le monde: le modle anglo-saxon

    et le modle europen . Le premier privilgie le cloisonnement des activits au nom de lalutte contre les conflits dintrts et le second prconise une banque universelle couvrant

    toutes les activits allant de la banque de dtail la banque daffaires, en passant par la

    gestion collective et les services bancaires.

    Pendant longtemps, le modle anglo-saxon, dont lexemple principal tait le systme bancaire

    amricain issu des rformes de 1933 (Glass-Steagall Act), prconisait une sparation des

    activits bancaires, obligeant mme les grandes banques universelles de lpoque scinder

    leurs activits. Ce nest qu partir de la dernire dcennie que les rgulateurs amricains ont

    autoris la constitution de holdings runissant les deux types dactivit.

    Lexistence simultane de ces deux modles bancaires prsente de nombreux avantages tant

    pour linvestisseur que pour le secteur bancaire dans sa globalit. En effet, ces deux types de

    banque prsentent des profils de rentabilit/risque diffrents, en adquation avec le degr

    daversion au risque de linvestisseur ; et la prsence de banques universelles dans une

    conomie permet de diversifier le risque et lisser les revenus dexploitation globaux dusecteur.

    Cependant, la rcente crise financire a port un coup dur aux banques spcialises

    amricaines et a confirm la supriorit de la banque universelle. En effet, malgr la rforme

    duniversalisation des banques, initie en 2000, le secteur financier amricain demeure

    caractris par lexistence de nombreuses banques rgionales et a permis le dveloppement

    dinstitutions de crdit spcialiss dans le crdit immobilier et la consommation. De ce fait,

    la crise immobilire qui a clat en 2007 a plac les socits de crdit immobilier au cur dela tourmente et provoqu de nombreuses faillites. Ces dernires disposaient de portefeuilles

    de crdit concentrs sur une catgorie demprunteurs et demeuraient fortement dpendantes

    du financement sur les marchs financiers.

    La paralysie du march interbancaire durant la crise ainsi que le renchrissement des cots de

    financement, avec une hausse des spreads de plus 1000 pbs, a mis en difficult ces

    tablissements spcialiss, qui ne pouvaient plus se financer sur les marchs financiers. Il a

    donc fallu lintervention de banques universelles afin dalimenter ces banques en lignes de

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    28Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    trsorerie en contrepartie de prises de participation majoritaires. Nous pouvons prendre, titre

    dexemple, le prteur immobilier Countrywide Financial, qui a bnfici dun prt de $ 2

    milliards avant de se faire racheter quatre mois plus tard par Bank of America pour un

    montant de $ 4 milliards.

    Les banques dinvestissement ont t galement balayes par la crise par manque de

    diversification de leurs activits et de leurs actifs risque. Ces dernires nont d leur salut

    quaux banques universelles qui ont vit des faillites en cascade, titre dexemple, Merryll

    Lynch qui a t rachete par Bank of America, Goldman Sachs et Morgan Stanley qui ont t

    transformes en banques universelles, par le biais de la cration dune holding.

    Il apparat donc que le modle de la banque universelle a confirm sa rsistance et sa capacit

    absorber les chocs exognes en priode de stress des marchs financiers. En effet,

    lexistence de ressources, sous forme de dpts, au niveau du passif de ce type de banque

    constitue un solide rempart face lasschement des liquidits sur lesmarchs financiers et au

    renchrissement des cots de financement. Aussi, lassociation entre banque de dtail et

    banque dinvestissement rduit la volatilit de la croissance bnficiaire de ltablissement

    bancaire, surtout en priode de dcadence conomique.

    Lexemple le plus loquent est celui des banques universelles franaises (Socit Gnrale,BNP Paribas), qui ont pu rsister la crise financire en pleine tourmente de la finance

    mondiale. La solidit de lactivit de banque de dtail au niveau local et ltranger et sa

    contribution significative au PNB de ces banques a permis de contrecarrer les pertes essuyes

    par lactivit de banque de financement et investissement (BFI) lors de la crise. Le

    rinvestissement des profits de la BFI en priode de conjoncture favorable dans les banques

    de dtail linternational a permis damortir au mieux les contre-performances enregistres

    par cette activit lors de la crise financire.

    Au Maroc, les deux dernires dcennies ont t marques par la rorganisation du secteur

    bancaire travers des oprations dassainissement et de rapprochement, donnant naissance

    des banques multi-mtiers. Dans ce contexte, essayons de distinguer les diffrents modles

    bancaires existants au Maroc :

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    29Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    Profil 1 : Attijariwafa bank et BMCE bank, des banques universelles par

    excellence :

    Les modles bancaires des groupes Attijariwafa bank et BMCE bank reposent sur lexistence

    de plusieurs mtiers, allant de la banque de dtail la banque des marchs, en passant par lagestion collective. Ces deux groupes bancaires disposent de plusieurs filiales spcialises

    exerant dans diffrentes activits, dont les plus importantes oprent dans lassurance,

    limmobilier, le crdit la consommation, etc. Le produit net bancaire des deux banques

    provient majoritairement de la banque de dtail tant sur le plan local qu linternational,

    principalement Attijari Tunisie et CBAO pour Attijariwafa bank et le Groupe Bank Of Africa

    pour BMCE Bank.

    Profi l 2 : Le Groupe Banques Populaires, un modle de banque un iverselle

    atypique :

    Le modle du Groupe Banques Populaires est atypique puisque la structure organisationnellede la banque est diffrente dune banque universelle classique. En effet, le groupe bancaire est

    constitu du Crdit Populaire du Maroc, entit regroupant 10 Banques Populaires Rgionales

    (coopratives) ainsi que de la Banque Centrale Populaire, organe cot du Groupe. Les

    Banques Populaires Rgionales exercent lactivit de banque de dtail dans leurs rgions

    respectives alors que la BCP est la banque dinvestissement et de financement du Groupe.

    Cette dernire a pour principale activit le placement des excdents de trsorerie des banques

    rgionales. Durant ce dernier quinquennat, la banque sest positionne au niveau de lactivitCorporate afin de pallier la baisse du rendement du portefeuille obligataire du groupe et de

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    30Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    se positionner davantage sur un segment rentable. La rcente fusion- absorption de la banque

    rgionale de Casablanca (BPC) par la BCP va modifier la structure dactivit de cette dernire

    puisquelle va entrer de plein pied dans le segment retail, profitant ainsi dun rseau de

    distribution de 159 agences. Cette opration rpond donc une logique conomique de

    positionnement similaire des deux banques au niveau de lactivit Corporate ainsi qu une

    tendance structurelle de renforcement du positionnement des banques sur le segment retail.

    Profi l 3 : Les ex-OFS (CIH , CAM ) ou la remise en cause des modles de banques

    spcial ises :

    Le Crdit Immobilier et Htelier ainsi que le Crdit Agricole du Maroc, ont longtemps pti de

    la spcialisation de leurs activits, allant jusqu frler la banqueroute. La concentration de

    lactif de ces deux banques sur les secteurs agricoles et immobiliers a lourdement pes sur les

    fonds propres des banques au dbut de cette dcennie. Il a fallu lintervention de ltat

    maintes reprises pour faire face la dgradation de la quasi-totalit du portefeuille clientle de

    ces banques (contentieux sur le secteur agricole et immobilier de plus de 10 MMDh). La prise

    de risque illimite des dirigeants dans loctroi de crdit (faiblesse des garanties exiges) ainsi

    que la dfaillance des emprunteurs (agriculteurs, promoteurs immobiliers) a prcipit ces

    banques vers des quasi-faillites. Les diffrents plans de redressement et dassainissement

    lancs durant cette dcennie ont lourdement impact les performances financires de ces

    banques et ladoption rcente dune stratgie multi-mtiers pourrait porter ses fruits dans

    les annes venir, avec pour principaux objectifs la diversification des actifs ainsi que le

    positionnement dans les activits para-bancaires.

    Prof i l 4 : les fil ial es des banques franaises (BMCI , CDM , SGMB) : des banques

    universelles agissant sous lgide de leurs maisons mres:

    Les tablissements bancaires actionnariat tranger, principalement ceux dtenusmajoritairement par les banques franaises, exercent une activit de banque universelle au

    Maroc. Celle-ci demeure nanmoins particulirement cadre en raison de la stratgie des

    actionnaires de rfrence. En effet, ces derniers considrent ces tablissements bancaires

    comme des participations ltranger et sinscrivent dans une logique de rendement et de

    dveloppement rationnel de lactivit de crdit sur le plan local. Notons que le rendement du

    dividende des banques cotes, savoir CDM et BMCI, est des plus levs de la place, avec

    une moyenne de 5,0 % contre 2,3 % pour le secteur. Aussi, le faible poids de ces filiales dansles portefeuilles de ces groupes bancaires nencouragepas le management de ces banques y

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    31Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    investir, que ce soit en termes dinjection de fonds propres, ou de dploiement de stratgies

    actives dans les marchs locaux respectifs. En effet, le faible dveloppement du rseau de ces

    banques ces dernires annes leur a fait perdre des parts de march au niveau de la banque de

    dtail et la taille insuffisante de leurs fonds propres ne leur permet pas de prendre part aux

    projets structurants dvelopps par le pays.

    Ainsi, nous remarquons travers ces quatre profils, que le modle de la banque universelle est

    le modle dominant au Maroc. Toutefois, le dveloppement des principales activits de ce

    modle bancaire, savoir la banque commerciale et la banque des marchs et

    dinvestissement, demeure trs disparate. En effet, les banques quiconstituent le profil 1 et 2,

    en loccurrence Attijariwafa bank, BMCE et le Groupe Banques Populaires, disposent dun

    rapport revenu banque commerciale et banque dinvestissement et marchs bien plus levsque celui des filiales de groupes franais ainsi que celui des ex-OFS.

    2) Facteurs de sol idi tdu systme bancaire marocain :La stabilit macroconomique et financire dun pays ne peut tre assure sans un systme

    financier solide et rglement. Les difficults dun systme financier peuvent peser

    ngativement sur la politique montaire dunpays, entraner une crise conomique ou encore

    peser sur le budget de ltat en raison de son rle de prteur endernier ressort. La solidit dusystme financier d'un pays est donc importante pour son conomie, ainsi que pour ses

    partenaires commerciaux et les pays avec lesquels il maintient des liens financiers.

    Dans un contexte plus gnral, quelles sont les principales mesures de fragilit et de

    vulnrabilit dun systmebancaire :

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    32Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    2.1) Une str ucture saine des ressour ces confor te par le poids des dpts non

    rmunrs :

    Pour mener bien leur activit de transformation, le principal dfi pour les banques est de

    constituer une base de ressources stable, de prfrence peu coteuse et qui soit en adquation

    avec les emplois. Dans ce sens, la gestion actif-passif (ALM) demeure au centre des

    proccupations des directions des risques car elle permet de piloter la marge dintrt et de

    mesurer les risques de liquidit.

    Le secteur bancaire marocain se caractrise par une relative stabilit de ses ressources

    globales, marques par la prdominance des ressources clientle. Les tablissements bancairesse financent majoritairement par des dpts la clientle, avec une moyenne de 76,5 % du

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    33Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    total passif sur la priode 2006-2009, alors quelles nont recours au march interbancaire

    qu hauteur de 6,8 % du total bilan.

    Il y a lieu dobserver cependant, une hausse des emprunts obligataires, qui se multiplient par

    six durant cette priode pour slever 55,9 MMDh en 2009, tirs par les dettessubordonnes(27)qui enregistrent une croissance annuelle moyenne de 130,0 % sur la priode.

    Le recours aux emprunts obligataires sest intensifi ces deux dernires annes en raison du

    resserrement des liquidits des banques eu gard la forte croissance des crdits et aux

    exigences rglementaires en fonds propres. Ainsi, le ratio de solvabilit du secteur a vu son

    taux passer de 8 % 10 % en 2009.

    Sachant que les dpts la clientle constituent les principales ressources du secteur bancaire,

    il est important dobserver que les ressources non rmunres reprsentent 61,6 % des

    ressources clientle fin 2009. Une anne auparavant, la forte hausse du cot des ressources

    rmunres tmoignait de la forte concurrence dans la collecte de dpts, ce qui sest traduit

    invitablement par un renchrissement du cot des ressources pour le secteur.

    (27): On appelle les dettes subordonnes des dettes prfrentielles (taux lev) qui sonthonores aprs rglement des dettes usuelles. De ce fait elles sont assimiles des capitaux

    propres, dailleurs certains les appellent des quasi-fonds propres.

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    34Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    Source : Bank Al Maghrib.

    2.2) Des emplois domins par lactivit de crdit la clientle:

    Durant ce dernier quinquennat, la structure bilantielle des banques marocaines a t

    caractrise par un renforcement des crances sur clientle (60,4 % du total des emplois fin

    2009), portant le total bilan 827,0 MMDh, en hausse moyenne de 15,3 % sur la priode.

    Source : dpartement Analyse & Recherche Attijari.

    En effet, les crdits la clientle ont progress en moyenne de 21,7 % sur la priode 2006-

    2009, tirs principalement par les crdits immobiliers et les crdits lquipement qui

    enregistrent des volutions moyennes respectives de 33,4 % et 24,3 % pour des encours de

    174,1 MMDh et 125,1 MMDh. Lvolution favorable de ces crdits tmoigne dun nouveau

    contexte socio-conomique caractris par lvolution des mentalits induisant une demande

    accrue en logement et la naissance dune vritable socit de consommation.Lencours des

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    35Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    crances sur tablissements de crdit et assimils sest tabli en 2009 12,9 % du total des

    emplois, en baisse de 1,5 point par rapport 2007. Les dpts auprs de la banque centrale

    ont baiss de 4,2 pts sur lapriode pour stablir 5,3 % du total bilan en 2009. Cela peut tre

    expliqu par le fait que le taux de la rserve obligatoire (28)est pass de 16,5 % en 2004 6,0

    % en 2009 en raison du caractre durable des besoins de liquidit sur le march montaire.

    Source : Bank Al Maghrib.

    2.3) Une faible expositi on au risque de crdit malgrune conj oncture moins

    porteuse :

    Le taux de contentieux au Maroc a volu sur une tendance baissire depuis 2004, pour

    stablir 5,9 % en 2009. Si nous tenons compte uniquement des banques commerciales (hors

    CIH et Crdit Agricole du Maroc), le taux de contentieux stablirait 4,2 % et le taux de

    provisionnement 77,1 %. Le taux de prts non performants demeure largement infrieur

    celui observ dans la rgion du Maghreb qui stablit entre 6 et 12 %. La politique

    dassainissement du portefeuille clientle initie par le secteur bancaire depuis 2004 a donn

    ses fruits puisque le taux de contentieux na cess de baisser.

    La stabilisation de ce taux en 2009 tmoigne de la bonne rsistance des banques et de leur

    capacit ne pas sexposer au risque de crdit mme en cas dapprofondissement de la crise

    conomique globale.

    (28): le taux de rserve obligatoire est un taux qui dtermine le montant quune banque doit

    dtenir, titre de rserves, chez la banque centrale. Ce taux est utilis par la banque centrale

    comme instrument pour influencer le montant des liquidits sur le march.

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    36Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    Source : GBPM, rapport sur lvolution des pratiques bancaires.

    2.4) Un risque de liquidit matris jusqu ce jour par le rgulateur:

    La forte volution de lencours des crdits lconomie a accentu le dficit des trsoreries

    bancaires malgr les rductions successives du taux de rserve obligatoire. Lintervention de

    Bank Al Maghrib pour combler les besoins du secteur bancaire en 2009, travers les avances

    hebdomadaires, en moyenne quotidienne de 16,6 MMDh, a permis de rguler le march

    montaire. Au premier semestre de cette anne, linsuffisance des trsoreries bancaires sest

    accentue passant 18,7 MMDh contre 16,6 MMDh au T4 2009, et ce en dpit de linjection

    de plus de 8 MMDh durant le second trimestre de lanne, consquence de la baissedu taux

    de rserve montaire. Le taux directeur a t maintenu 3,25% malgr une hausse delinflation partir du 4me trimestre 2009. Toutefois, la reprise conomique probable en

    Europe et aux USA au second semestre 2010 entranerait une hausse des matires premires

    sur les marchs internationaux, ce qui peut provoquer des tensions inflationnistes. Aussi, une

    croissance agressive des crdits sur la priode 2011-2012 pourrait pousser la banque centrale

    augmenter son taux directeur (29).

    2.5) Un secteur suff isamment capi tal isdans sa global it:

    Plus quun simple calcul rglementaire, le niveau des fonds propres constitue le reflet de la

    sagesse de la politique de conduite du risque dun systme bancaire. Au Maroc, les

    indicateurs de solidit financire observs ces quatre dernires annes montrent que les

    (29): le taux directeur est le taux par lequel la banque centrale prte de largent aux banques.La banque centrale joue sur ce taux pour juguler la croissance et matriser linflation selon des

    modalits bien connues en matire de politique montaire. Pour plus dinformation, aller ausite de Bank Al Maghrib : www.bkam.ma

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    37Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    banques sont suffisamment capitalises dans leur globalit. Le ratio de solvabilit sest tabli

    en moyenne 11,5 % sur la priode, un niveau largement suprieur au minimum

    rglementaire de 8 %. partir de 2009, Bank Al Maghrib a rehauss le ratio de solvabilit 10 %, pour le porter partir de 2010 conformment aux dispositions du 2me pilier de Ble

    II, un niveau largement suprieur celui exig en Europe (8%).

    Les contraintes rglementaires et les besoins de croissance linternational ont pouss la

    plupart des banques cotes rehausser leurs niveaux de fonds propres en dbut danne,

    travers lmission de dettes subordonnes ou daugmentation de capital (numraire ouactions).

    cet effet, les banques cotes de la place, limage dAttijariwafa bank et BMCE bank, ont

    lev plus de 14 MMDh demprunts subordonnes sur la priode 2008-2009, alors que les

    oprations daugmentation de capital se sont leves plus de 4 MMDh, portes

    principalement par BMCI et BCP. Le choix de lmission de dettes subordonnespar rapport

    lmission dactions rside dans lintgration de ces fonds dans le calcul du ratio de

    solvabilit sans risque de dilution de lactionnariat. Aussi, cet instrument est privilgi par les

    investisseurs car il prsente un risque modr et des taux dintrt attractifs incluant des

    primes de risque allant jusqu 125 pbs (1 pbs = 0,01%).

    Cependant, il est important que la maturit de la dette subordonne ainsi que le taux de

    rmunration des titres mis nobrent pas la rentabilit des tablissements concerns. Aussi,

    le plafonnement de ces dettes complmentaires 50 % des fonds propres de base par Bank Al

    Maghrib, conduirait invitablement les actionnaires des banques la marge de manuvrerduite injecter de largent frais pour renforcer leur assise financire.

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    38Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    Nous estimons que le niveau des fonds propres des banques est un enjeu majeur pour les

    banques dans les annes venir, en raison de:

    La dynamique de croissance des crdits que connat le pays ainsi que les

    diffrents plans de dveloppement lancs par les principales banques de la place tant au

    niveau national quinternational. Sur ce dernier point, lassainissement et la restructuration

    des diffrentes banques acquises en Afrique ncessitera linjection dargent frais. cet effet,

    Attijariwafa bank et BMCE bank seront amenes renforcer les fonds propres pour

    accompagner le dveloppement de leurs filiales africaines.

    La monte du cot du risque en priode de conjoncture moins favorable, tant

    au niveau des filiales linternational quau niveau local ainsi que les nouvelles contraintes

    rglementaires obligeront de facto les banques augmenter leurs fonds propres.

    Dans ce cadre, les banques qui disposent dun levier de dettes subordonnes favorable

    pourront utiliser ce moyen de financement pour accompagner la croissance de leurs activits.

    Cependant, le cot de ce financement dpend fortement de la signature de lmetteur, de sontaux dendettement et de la capacit des actionnaires injecterdes fonds propres additionnels.

    Par contre, les banques dont la part des emprunts obligataires atteint les limites imposes par

    la banque centrale ( 50% des fonds propres de base) devront trouver dautres moyens pour

    lever des capitaux, que ce soit travers des augmentations de capital ou des oprations de

    titrisation de crances.

    Pour rappel, la titrisation de crances hypothcaires, moyen de financement trs dvelopp en

    Europe, permet la banque de librer son actif afin daccrotre son activit ou de gnrer desnouveaux actifs. Les banques europennes ont utilis massivement la titrisation comme outil

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    39Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    de gestion du capital rglementaire impos par le ratio Cooke dans le cadre des

    recommandations de Ble I du Comit de Ble.

    Au Maroc, la titrisation na pas eu le vent en poupe durant le dbut de cette dcennie compte

    tenu de la surliquidit du march durant cette priode (oprations de privatisation et octroi delicences tlphoniques). cette poque, les banques disposaient de ressources abondantes et

    sinscrivaient dans une logique daugmentation des encours de crdit que de titrisation.

    Aujourdhui, face au manque structurel de liquidit, cet instrument financierpourrait savrer

    trs utile en vue daugmenter la marge de manuvre des banques. Dans ce cadre, la rforme

    de la loi 2009 a permis dtendre le champ dapplication de la titrisation tous les types de

    crances dtenues par les entreprises publiques, prives mais aussi les tablissements de

    crdit. Ceci devrait permettre aux agents conomiques de diversifier leurs sources definancement et optimiser leurs structures de ressources.

    2.6) Des revenus dactivit et un couple risque/rendement en nette amliorati on :

    Le secteur bancaire marocain a enregistr durant la priode 2006-2009 une croissance deux

    chiffres de lensemble de ces rsultats dactivit:

    Le Produit Net Bancaire(30)enregistre une volution moyenne de 10,4 % sur la priode

    en liaison avec lexpansion de lactivit de crdit. La marge dintrt constitue en moyenne

    76,0 % des revenus du secteur, reprsentant de ce fait la composante stable du PNB du

    secteur.

    Celle-ci a vu son poids se renforcer ces deux dernires annes, compte tenu de la faible

    performance de la marge sur commissions, qui reprsente en moyenne 12,9 % du PNB. En

    effet, les annes 2008 et 2009 ont t marques par la pression sur les tarifs par la

    concurrence, et dans une moindre mesure le repli des activits dintermdiation et de conseil.

    Enfin, le rsultat des oprations de march enregistre une croissance moyenne de 10,6 %, tire

    par les plus-values ralises sur le portefeuille de trading des banques (principalement le

    compartiment obligataire) ainsi que lactivit de change.

    (30): Le PNB est lune des mesures de rentabilit les plus utilises en matire danalysefinancire des banques. On reviendra sur une dfinition dtaille de cet agrgat.

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    40Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    Le rsultat dexploitation et le rsultat net enregistrent respectivement des croissances

    moyennes de 10,3 % et de 11,5 %, consquence de lamlioration du coefficient

    dexploitation sur la priode et de lamlioration du cot du risque. En effet, le coefficient

    dexploitation stablit en moyenne 47,7%, un niveau largement infrieur celui observ en

    Europe (entre 60 % et 65 %). Il y a lieu de souligner que les faibles niveaux de rmunrations

    salariales du secteur (par rapport lEurope) permettent ce dernier de poursuivre lextension

    du rseau dagences tout en disposant dun ratio de charges confortable. Enfin, le cot du

    risque sinscrit dans une tendance baissire avec un ratio moyen de 0,6 % sur les trois

    dernires annes, en raison dun niveau de dfaillance acceptable.

    Le secteur affiche une rentabilit financire moyenne de 17,0 % sur la priode

    2006-2009 contre un ROE moyen de 5,0 % entre 2002 et 2005. Cette forte volution

    sexplique par leffet positif de la restructuration du secteur qui a permis le redressement des

    banques publiques, mais aussi par la forte volution de la croissance bnficiaire du secteur

    durant ces trois dernires annes. Le ROA quant lui stablit en moyenne 1,3 %, contre 0,4

    % sur la priode 2002-2005.

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    41Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    Le ROE du secteur bancaire marocain demeure suprieur celui des pays nord-africains qui

    volue en moyenne sur les cinq dernires annes entre 6 % et 9,3 %. Cependant, ce ratio

    demeure infrieur celui des pays du Golfe qui stablit en moyenne 17,6 %.

    Il y a lieu de prciser cependant, que les banques des pays de cette rgion sont exonres

    dimpt alors que lesbanques marocaines sont soumises limpt sur les bnfices qui a

    volu sur la priode entre 37% et 39,6%. Aussi, lensemble des tablissements bancaires de

    la place se doivent de respecter le ratio de la rserve obligatoire, qui stablit 16,5 % entre

    2003 et 2007, un ratio trs lev par rapport celui exig par les pays de la rgion MENA quioscille entre 7 et 10 %.

    Maintenant que lon a une ide sur la structure et la physionomie du secteur bancaire, on

    pourrait ds lors mener notre analyse financire des diffrents tablissements de crdit. Cela

    fera lobjet de la troisime partie.

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    42Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    3me partie : Analyse financire des

    principales banques de la place

    casablancaise.

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    Mmoire de fin dtudes ISCAE Casablanca

    43Essaidi Mohamed Oudghir Mouad

    Cette partie constitue le cur de notre mmoire et concerne lanalyse financire des

    principales banques cotes la bourse de Casablanca. Notre analyse a port sur les banques

    suivantes : Attijari Wafa Bank, BCP, BMCE, BMCI, Socit Gnrale et CDM. Le choixnest pas du tout fortuit. En effet, le choix des trois premires banques se justifie amplement

    par le fait que ces banques constituent le noyau dur du secteur comme il a t relev dans la

    deuxime partie (Cf. supra statistiques dans la partie 2). Ensuite ces trois banques ont atteint

    un degr de maturit en termes de rentabilit et de liquidit quelles ont confort leur position

    par des ac