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Analyse non destructive d'impuretes dans Ag, Al et Co en utilisant l'activation par les protons de 11 MeV

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Journal o f Radioanalytical Chemistry, Vol. 17 (1973) 291-299

ANALYSE NON DESTRUCTIVE D'IMPURETES DANS Ag, AI et Co EN UTILISANT L'ACTIVATION PAR LES PROTONS DE 11 MeV

J. L. DEBRUN, J. N. BARRANDON

Laboratoire @Analyse p ~ Activation "Pierre Sue" C.N.R.S., Groupe d'Application des Rdactions Nucldaires h l'Analyse Chimique,

C.E.N.]Saclay, B.P. n ~ 2, Gif.sur. Yvett e 91 (France)

Nous montrons que l'activation par les protons de 11 MeV permet le dosage non destructif de traces d'impuret6s darts des 6ehantillons d'Argent, d 'Aluminium et de Cobalt. Nous avons pour le moment 6tudi6 le dosage de 30 616ments dans AI et Co et de 24 dans Ag. Nous avons choisi les protons car ces particules sont les seules qui permettent d'effectuer un dosage non destructif dans Ag et Co, au niveau des traces sans interf&ence, et ceci pour de nombreux 616ments. Le cas de l 'aluminium a 6t6 6tudi6, bien que les neutrons puissent ici ~tre utilis6s pour l'analyse non destructive car l'activation dans les protons permet de doser facilement des 616ments autres que ceux dos6s en irradiant dans les neutrons. Ces premiers r6sultats nous conduisent ~t penser que l'activation dam les protons sera tr~s employ6e darts les cas o~a l'activation neutronique est en difficult6 (exemple de Ag, Co, Ir, HgTe, AsGa, terres rares, etc.).

Introduction

La pr6sente communication expose une partie des recherches syst6matiques que nous avons entreprises sur l'analyse par activation au moyen de particules charg6es. Rappelons tout d'abord qu'en analyse par activation, on utilise surtout les neutrons de r6acteur 6rant donn6 qu'il est facile d'acc6der ~ un r6acteur et que l'activation neutronique offre beaucoup d'avantages.

N6anmoins, bien des probl~mes ne peuvent 6tre r6solus de fa~on satis- faisante par cette m6thode car pour certains 616ments les sensibilit6s ne sont pas suffisantes ou les p6riodes des radioisotopes produits sont trop courtes. II arrive aussi qu'il existe des interf6rences ou que les radioactivit6s obtenues

partir des 6chantillons soient tr~s difficilement manipulables Les particules charg6es se sont d6j~ r6v616es comme 6tant compl6mentaires de neutrons dans le cas du dosage des 616ments 16gers, Be, B, C, N, O et F. On a aussi propos6 de doser le lithium. 1 En effet, les neutrons ne permettent pas d'obtenir un dosage sensible (sauf pour F dans certains cas) alors qu'au contraire les particules charg6es activent tr~s fortement tous ces 616ments.

Les dosages d'616ments plus lourds ont 6t6 peu 6tudi6s; ceux du soufre, 2 du calcium, 3 du titane, 4 du vanadium, s du fer, 6 du niobium, s du thallium et du plomb 7 ont 6t6 propos6s mais ont tr~s rarement 6t6 r6alis6s dans des

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6chantillons r6els. Nous avons nous-m~mes fait une 6tude du dosage de quelques 616ments en utilisant les radioisotopes de courte p6riode obtenus en irradiant avec des protons, 8 mais nous n'avons pas effectu6 de dosages.

Jamais encore, ~ notre connaissance, l'analyse non destructive de nombreux 616ments simultan6ment n'a 6t6 propos6e dans le cas de l 'activation avec les particules charg6es C'est une telle analyse que nous exposons ici dans les cas tr~s int6ressants du cobalt et de l'argent, pour lesquels route analyse non destructive est impossible au niveau des traces, en activation neutronique, 6tant donn6 les sections efficaces des r6actions (n, 3') et les caract6ristiques des radioisotopes obtenus. Parmi les particules charg6es, deutons, h61ions 3 et 4 et protons, seuls ces derniers permet tent d 'effectuer une analyse non destructive, comme il est facile de s'en rendre compte en consultant tree table des isotopes stables et radioactifs.

Nous exposons aussi notre 6tude du cas de l 'aluminium bien que ce m6tal soit parmi ceux qui se pr&ent fi l'analyse par activation neutronique non destructive; nous pensons que cela est int6ressant car en utilisant les protons, nous pouvons doser de nouveUes impuret6s et aussi quelquefois doser les m~mes (qu'avec les neutrons) dans de meilleures conditions.

Partie exp&imentale

Les radioisotopes obtenus par les r6actions (p, n) sur les 616ments naturels sont souvent mal connus en ce sens que leurs raies gamma n 'ont pas toujours 6t6 mesur6es avec pr6cision. I1 n'existe pas de catalogue complet des spectres de ces radioisotopes, comme cela existe pour ceux qui sont obtenus par activation neutronique; 9 il existe cependant quelques rapports de HEATH. 1~ I1 nous a donc 6t6 n6cessaire de remesurer avec pr6cision au moyen d 'un d6tecteur Ge(Li), les raies gamma des radioisotopes qui nous int6ressaient. Ces 6nergies seront publi6es par ailleurs 11 (en m~me temps que les activit6s sp6cifiques dont il est question ci-dessous).

Ensuite, nous avons mesur6 les activit6s sp6cifiques obtenues ~ partir d'6talons des 616ments 6tudi6s irradi6s/~ 1 1 MeV. L'6nergie de 1 1 MeV a 6t6 choisie car elle est assez 61ev6e pour permettre d 'obtenir une activit6 int6gr6e importante, et assez basse pour que le cobalt et l 'argent ne donnent pas de radioactivit6 interdisant tout dosage non destructif. I1 faut aussi signaler que la section efficace des r6actions d' interf6rence, qui sont g6n6ralement des

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Tableau 1

Radioisotopes les Energies en keV des "y lnterf6rences possibles E16ment plus utilis6s pour P6riodes les plus utilis6s en heures ~ 11 MeV un dosage pour le dosage

S

Ti V Cr Fe

Ni

Ca

Zn

Ga

Ge

As

Se

Rb

8r

Zr Nb

Mo

RR

Pd

Ag

CA

Sn

34C1 48 V 51Cr 52mMn

o~3 388,8 667,2

0,367

146,5 983,5-1311,9

320,0 1433,8

56Co 60Cu

55Co 63Zn 66Ga 67Ga 69Ge

70As 72As

75Se 80Br 76Br 85msr 87msr

86my

90Nb 93Mo

95Tc

99mRh I04Ag 105Ag

107Cd 107mAg

llOin ll7sb ll6sb

1855,2 0,4

18 0,64 9,3

78 39

0,87 26

2880 0,29

16 1,17 2,8

0,8 14,6 6,9

20

4,7 1,1

988,8

6,5

1,1 2,8 0,267

846,6-1238,2 1332,5 1791,2 826,2

931,2 669,8--962,3 1039,6-833,5 93,6 184,6 300,3 1106,8-574,1

872,1 1039,6-595,2

834,1

136,0 264,6 617,0 559,2

151,1 231,6 388,5

208,1 141,5-1129,0 263,1 684,5

1476,9 766,0

341,0 555,1

280,4 344,6

93,2

617,3 158,8

931,4 1293,5

Zn (p, a n)

(p, 0t) sm 70Ge

(p, 0~ n) sur 76Se seuil 10,03 isotope '~ 9,02%

81Br (p, pn)seuil 10,23

r6action (p, d) sur 88Sr possible mais n6gligeable

98Ru(p, 0t) isotope 1,87%

108Cd(p, Or) isotope it 0,875% 108Cd(p,pn) isotope ~ 0,875%

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Tableau 1 suite

Radioisotopes les Energies en keV des ")' El6ment plus utilis6s pour P&iodes Interf&ences poss~les

un dosage en heures les plus utilis~s pour le dosage ~ 11 MeV

Sb

Te

Ir

Pt Au

T1

Pb

121Te 123mTe 1281

130 I

127Xe

191pt 191ir 194Au 197mHg

203pb

206Bi

408 2496

0,417

12,5

873,6

72 39,5 24

52

374,4

572,9 158,8 442,7 526,3

535,8 668,3 739,3

203,0

129,5(191Ir)

328,5 293,7 134,1

279,2

802,9

131Xe(p, Or) isotope

21,18% 134Xe(p ' ore) isotope 10,44% 128Xe(p,pn) sur isotope

1,9% seuil 9,60 MeV

198ttg(p, ore) 198Hg(p,pn) sur isotope

10% 204pb(p,pn) sur isotope

/i 1,48%

r6actions (p,pn) § (p,d) commence ~ cro/tre fortement ~ partir de 11 MeV (environ).

Les 6chantillons d'aluminium, cobalt et argent sont irradi6s dans les m~mes conditions que les 6talons 6pais et les calculs sont effectu4es grace aux formules de RICCI. 12 Le tableau 1 rassemble les principaux radioisotopes que nous avons utilis6s pour les dosages.

Pour relier entre elles les activit6s des 6talons et des 6chantillons, nous utilisons un moniteur de flux qui est une feuille de Havar de 10 ta d'6paisseur. Les mesures de radioactivit6 sont faites avec un d6tecteur Ge(Li) et un analyseur h 4000 canaux.

Aluminium

Les protons ne produisent que des radioisotopes de tr~s courtes p6riodes, apr~s leur disparition il subsiste 27Mg et 24Na r6sultant des r6actions 27Al(n,p)27Mg et 27Al(n,a)24Na avec les neutrons rapides. Malgr6 la pr6sence de 27Mg et 24Na la radioactivit6 des radioisotopes de courte et moyenne p6riode est effectu6e dans de bonnes conditions comme le prouvent les limites de d6tection ou les r6sultats de dosage pr6sent6s dans le tableau 2.

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Tableau 2

R6sultats pr61iminaires, pr6eision 10 ~ 25%

295

C o c o m -

m e r c i a l

S

Ti

V

Cr

Fe 151

Ni 8055

C u

Zn

Ga

Ge

A s

Se

Rb

Sr Zr

Nb

Mo

Ru

I'd

CA

Sn

Sb

Te

I

Ir

Pt

Au

T1

Pb

Co purifi6 en Ni

~< I

~< 0.02

~< 0.08 ~< 0.01

278

18.2

< o.1 21

~< 0.04

~< 0.04

< 0.2 < o.1 < 0.025

<~ 0.4

~< 0.01

~< 1.4

< 0.07

< 0.06

~< 0.25

-<. o.1 2.4

~< 1.4

<~ o.1 ~< 0.05 ~<4

~< 0.4

< 0.5 <~ 0.4

12

Co pttrifi~ en Ni, Feet recur sous H2, 144

lO00oc

~< 0.9

0.06

< 0.03 < 0.01

1.9

3.6

0.85

0.18

~< 0.06

~< 0.02

~< 0.06

< 0 .08 ~< 0.025

~< 0.2

<~ 0.01

< 0.3 < 0.06 ~< 0.03 ~< 0.25 ~< 0.1

~< 0.04

< 0.7 ~< 0.1

~< 0.02

< 2 < 0.4 ~< 0.4

0.2 < 0.8

A1 double

61ectrolyse

~< 0.6

0.07

~< 0.01

0.09

0.6

0.08

0.3

0.1

~< 0 . 0 2

~< 0.01

0.3

0.08 ~<, 0.01

~< 0.05

~< 0.002

<~ 0.05

< 0.02 <~ 0.01

<~ 0.04

~< 0.02

<~ 0.02

3.6

~< 0.01

~< 0.01

< 1.3 ~< 0.1

< 0.1

~< 0.15

~< 0.6

A1 zone fondue de premiere 61ectrolyse

< 1.7

0.23

1.1

7.5

0.06

< 0.3 ~< o.2

6

1.15

~< o.1 < O.Ol ~< 0.08 ~< 0.02

~< 0.3 1.8

~< 0.35

0.3

~< 0.05

~< 0.15

~< 0.1

< o.o5 ~< 0.4

~< 0.05 < 0.01

~< 2.8

< 0.3 ~< 0.7

~< 0.3 < o.5

commercial

I <~ 0.01

0.2

0.5

4.6 /

5.5

2.4

~< 0.03

0.15

0.3

0.2 I I

~< 0.05 /

~< 0.02

0.08

12

2.5

0.5

140

<~ 0.3

~< 0.03

~< 2.5

6

< 1.8 /

~< 0.7

Apr6s d ispara t ion de 24Na, la mesure des radioact ivi t6s de longue p6r iode o .

s ' e f fec tue dans d exce l l en t e s condi t ions .

Nous ne d o n n o n s pas de r6sultats p o u r l 'A lumin ium de p remie re 61ectrolyse, mais nous en avons irradi6 un 6chant i l lon et consta t6 qu ' i l 6tait possible de

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doser instrumentalement de nombreux 616ments (entre autres V, Cr, Fe, Ni, Cu, Zn, Ga, Zr) malgr6 les fortes teneurs en cartains de ces 616ments (2000 p.p.m, de Fe, 160 de Ga et 140 de Zn). Notons (tableau 2) qu'il est possible de doser ais6ment des impuret6s tr~s difficiles 5 doser par toute autre m6thode d'activation dans l'aluminium, le titane et le vanadium. Pour un certain nombre d'autres 616ments (S, Ni, Ge, Zr, Nb, Pd, Sn, Pt, T1, Pb), nous avons obtenu des valeurs ou donn6 des limites sup6rieures de concentra- tion qui ne peuvent pas 8tre atteintes instrumentalement (et souvent m~me en faisant des s6parations chimiques), en activant avec les neutrons.

Cobalt

A 1 1 MeV, il se forme un peu de 58Co par la r6action 59Co(p,pn)58Co (seuil 10.62 MeV); la r6action 59Co(p,d)58Co (seuil 8,35 MeV) est n6gligeable jusqu'~ au moins 10.62 MeV seuil de la r6action (p,pn), comme cela avait 6t6 remarqu6 pour d'autres r6actions. 5 La quantit6 de 58Co form6e ~ 1 1 MeV est tr6s faible et ne nous a pas gSn6s pour ces exp6riences pr61iminaires. Les neutrons produisent les r6actions 59Co(n,p)59Fe, 59Co(n,u)56Mn, Sgco(n,7)6~ 59Co(n,~,)6~ et probablement aussi 59Co(n,2n)SSCo.

Malgr6 tous ces radioisotopes, nous avons pu doser les 616ments recherch6s des concentrations basses (cf. tableau 2, Co recuit) et aussi donner des

limites int6ressantes pour les autres. Notons que pour le dosage du Fer dans le Cobalt, aucune autre m6thode

d'activation ne permet d'obtenir un dosage sensible et sans interf6rence.

Argent

Pour l'argent, nous ne donnons dans le tableau 2 que des r6sultats obtenus apr~s avoir laiss6 d6cro~tre l~ form6 par l~176 durant environ 48 heures.

I1 est possible d'effectuer le dosage de certains 616ments dormant des p6riodes courtes et moyennes, en absorbant la raie 3, de faible 6nergie de l~ en 6quilibre avec 1~ Par exemple, nous avons dos6 le chrome gr,~ce

s2mMn de 21 minutes, dans une s6rie d'6chantillons dopes en cet 616ment. Nous pouvons constater (tableau 2) que l'argent commercial que nous

avons analys6 contient, comme on peut s'y attendre, quelques m6taux pr6cieux (Ru, Pd, Pt) et du cadmium. La forte teneur en antimoine, surpre- nante a priori, est due au far que le fabricant, volontairement, a introduit cet 616ment dans son m6tal.

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Conclusions

Ces r6sultats pr61iminaires ont montrr dans le cas de l 'aluminium, de l'argent et du cobalt, tout l'int6rCt de l'activation avec les protons. Un point de d6tail int6ressant ~ noter est que la pr6sence d'uranium dans un 6chantiUon n'est pas g~nante lorsque l'on utilise les protons de 1 1 MeV, alors que c'est un handicap quand on active avec des neutrons. En effet dans ce dernier cas la fission de l 'uranium conduit ~ des radioisotopes qui sont assez souvent les m6mes que ceux produits par les r6actions (n, 3') utilis6es pour les dosages. L'interf6rence varie alors suivant la teneur en uranium et le rendement de fission consid6rr Avec les protons de 1 1 MeV l'uranium se fissionne aussi, mais les radioisotopes obtenus par les r6actions (p,n) ne sont pas des produits de fission ou alors il s'agit d 'un effet n6gligeable, puisque ces radioisotopes sont prot6g6s par un noyau stable.

Nos travaux futurs porteront sur l'am61ioration de la pr6cision des dosages, que nous estimons actuellement comprise entre 10 et 25%, suivant les 616ments et leur concentration. D'autre part, nous allons 6tudier le dosage d'autres 616ments que ceux cit6s dans le tableau 2.

Par ailleurs, nous comptons 6tendre ces travaux h d'autres 6chantillons que ce soit en analyse instrumentale ou non, en effet, il y a de nombreux 616ments qui ne s'activent pas en irradiant avec les protons, ou qui donnent des radioisotopes de p6riode courte ou moyenne (cf. tableau 3). I1 semble doric possible de faire des analyses non destructives dans ces 616ments ou leurs compos6s. Notons que ceci est particuli~rement intdressant pour Na, P, CI, K, Mn, Tb, Ho, Sc, Dy et Ta qui s'activent tr~s fortement avec les neutrons. II y a aussi toute une classe d'616ments (inclus dans la colonne D du tableau 3) qui absorbent tr6s fortement les neutrons thermiques et qui parall~lement s'activent parfois tr~s fortement en donnant des isotopes de longue p6riode. Les protons activent en g6n6ral ces 616ments, mais beaucoup moins que les neutrons, c'est pourquoi il y a intr $ les utiliser, soit pour 6viter les erreurs dries ~ l 'absorption des neutrons, soit pour 6viter d'avoir h travailler dans des cellules blind6es.

Les applications des plus int6ressantes auxquelles on peut penser sont: - analyses de traces d'impuret6s dans les terres rares - analyses de traces d'impuret6s dans les mdtaux prr - analyses de traces d'impuret6s dans les m6taux alcalins - analyses de traces d'impuret6s dans les compos6s tels que HgTe, CdTe,

AsGa, etc.

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Tableau 3

I A - El6ments ne donnant] B - El6ments ne donnant

I pas d'activit6 g6nante pour la spectrom6trie gamma, direetement ou apr~s une attente de quektues minutes maximum*

H, He, Be, F, Na, AI, P, C1, K, Mn, Co, Rh, Tb, Ho, Bi

pas d'activit6 g6nante pour la spectrom6trie gamma, apr~s une attente de queiques heures maximum*

B, C, N, O, Si, S

C - El6ments ne don- nant pas d'activit6 g~nante pour la speetrom6trie gamma, apr~s attente de 72 h maximum ou dans lesquels l'analyse non destructive est envisa- geable da_ns certaines conditions"

Sc, Nb, Ag, Dy, Ta

D - l~16ments s'activant fortement avec les neutrons en dormant des radio- isotopes de longue p6riode ou absor- bant fortement les neutrons

Li, B, P, Sc, Cr, Co, Zn, As, Se, Br, Rb, Y, Mo, Ru, Rh, Ag, Cd, In, Sb, Te, Cs, La, Ce, Pr, Nd, Sin, Eu, Gd, Tb, Dy, Ho, Er, Tm, Yb, Lu, HI', Ta, W, Re, Os, Ir, Pt, Au, Hg

*En irradiant avec des protons de 11 MeV et en n6gligeant les r6actions avec les neutrons rapides.

- analyses de traces d'impuret6s dans les roches et min6raux. Darts ce dernier exemple, il n 'y aura pas d'activit6 dfie au sodium et au

manganese, comme c'est le cas en activant avec les neutrons. Enfin, si l 'on veut se pr6occuper des prix de revient des analyses, il convient

de signaler que dans les cas 6voqu6s ci-dessus, l'activation avec les protons est probablement moins chore que l'activation neutronique malgr6 un cofit d'irradiation en g6n6ral plus 61ev6. En effet, l'analyse est non destructive ou faisable en dehors de ceUules blind6es, alors que si on utilise l'activation neutronique, il faut faire des s6parations chimiques en ceUules blind6es (ou renoncer ~ doser certains 616ments), ce qui augmente sensiblement le prix de cette analyse.

Nous sommes heureux de remercier ici les chercheurs du Service Hospitalier Fr&16ric Joliot Orsay, qui nous ont si aimablement requs dans leur laboratotte.

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