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Société universelle d'études psychiques. Annales des sciences psychiques : recueil d'observations et d'expériences.... 1916/05. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

Annales Des Sciences Psychiques 1916-05

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Annales Des Sciences Psychiques

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Page 1: Annales Des Sciences Psychiques 1916-05

Société universelle d'études psychiques. Annales des sciences psychiques : recueil d'observations et d'expériences.... 1916/05.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de laBnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 :  *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source.  *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produitsélaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit :  *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sansl'autorisation préalable du titulaire des droits.  *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèquemunicipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateurde vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de nonrespect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

Page 2: Annales Des Sciences Psychiques 1916-05

Annales des SciencesPsychiques

1É¥ OE: -MM mi);Ê;i,JtË;

26e ifcniièev JÉâi 1916 m :S

Expériences d'Edison,du Prof. H. Thompson et du Dr Drakoulès

, avec Sert Reese

Aplusieurs reprisesdéjà, en ces dcmièies années,nousnous sommesoccupésde BisjvrUMÎSK,le ma -

^eillL'u\-clairvoyant (i)- Nous CIOJOIISmaintenant

utile<iereproduireici un ailiele qvTKmsoNd publiédernièrementdans le New-yorleTimes. ][ n'apprendriende iiomeau sui' les iacullésde Roose;mais l'.iu-

loiilédu célèbreimcnlevu contribueà continuer ce

nue d'aulres expérimentateursémijicnls avaientdé-

jà ronslalé ; d'aille.urs,il est parloisutile de retenir

sur ces cas exceptionnelsde 'vojaucc,se produisanten des conditionsdéliant toute critique.

Voicidonc la traductionde l'ailicle d'Edison :

L'expression « forces psychiques » ne serl, en

réalité, qu'à indiquer des choses parlailemenl

naturelles, que nous no comprenons pas encore.

L'av.enirnous réserve un champ d'éludé 1rescap-

tivant, l'espace étant rempli d'une intelligencedont nous ne connaissons pas grand'chosc. Les

messagesde Ja télégraphiesans fil, connus unique-mentpar la personne qui les transmet .cLpar celle

qui les reçoit, peuvent transporter sur l'air même

que nous respirons des faits prodigieux, ijl pour-tant nous ne nous apercevonsdo rien.

Les situations nouvelles engendreront de non-

bellesnécessités, et ceUcs-oi,à leur tour, dévelop-

perontd.'>nouvelles découvertes. Peut-être que le

milieudans lequel nous vi\ons, se modifiant ainsi,donneraà la race humaine de nouveauxsens actuel-

lementimpossiblesà prévoir, ou fera revivre quel-quessens latents pour satisfaire aux besoins. Il ne

sembleaucunement .incroyable que-puisse se dé-

velopperainsi un-sens qui nous permettra de nous

extérioriser,davantage. On pourra acquérir ces

forcesde deux façons : ou par une investigation,

scientifiqueattentive, ou par accident.

DP grandes forces sont, déjà à l'oeuvre «t exis-tent tout, autour de nous, sans que nous soyons à.même de les discerner par nos cinq sens. Les

layons X, les ondes hertziennes nous apparaissentcomme des exemples Jïappants de l'occulte exis-tant autour de nous et altendant seulement d'ètrqemployé. Le néon, Je crjpion, le zenthon J'ursnltous des résultats qui ne se manifestèrent à nous

que par suite de l'analyse chimique de substances

qu'on ne parvenait pas à éelaircir. Ceci indiqua la

présence de quelque élément inconnu jusque,là,et l'investigation scientifique ne tarda pas à lesré\ éler.

J'ai \u les rayons !loenlg.ontraverserune plancheen bois de,3Gpouces d'épaisseur — ce qui auraitsemblé snpranormal dans le temps, mais est con-sidéré aujourd'hui comme une loi naturelle. Ilest plus sage de tâcher de tirer au clair une chose,quede la nier simplement. L'inconnu se manifeste

toujours d'une façon mystérieuse— généralementpar ce l'ail, que nous nous trouvonsen l'acede pro-blèmes ne pouvant pas être expliqués par les loi.%connues, .l'ai rencontré un de ces problèmes et

je ne cache point que j'en ai élé fort intrigué.

L'homme doid je \ais parler m'a été .emoyépar un do mes plus vieux amis, qui nie dit en

guise d'introduction : « Cet homme, Rcosc,accom-

plit ceilaines choses étranges, .le désire que vousle connaissiez. Peut-être parviendrez-vousà expli-quer sa faculté. »

, lleese vint en mon laboratoire, le,jour indiqué.Il m.e demanda, de faire: venir dans la chambre

quelques-uns.de mes ouvriers pour expérimenter,, av.ee'eux.Il demanda à l'un d'eux, un Norvégien,:de se rendre dans la pièce à côté et d'écrire sur

un bout de papier le nom de jeune,fiMede sa mère,le lieu de naissance de eellc-êi et plusieurs autreschoses. Le Norvégien plia; ensuite le papier et le

(1)Voirsurtout;AnnalesdesS.' /?.,1913,pp.Gu,103,S27,m.

Page 3: Annales Des Sciences Psychiques 1916-05

:M liM^^^W^^^0^^^^M^': Mai 1916

garda dans sa mâih fermée;Reese'en^oima le;con-

tenu aussi-correctement que s'il avait lu de.l'écri-

ture -imprimée ; il' ajoutai ensuite que le jaune

homme avait dans sa poche une pièce de monnaie

de 16 couronnes. J'ignorais l'existence dé cette

pièce ; Reesel'ignorait aussi d'une façonlnormale

queleôrlque^ ,-. /

Après que Reése eût fait des-expériences sem-

blables;avec d'autres dé mes employés, je lui; de-

mandai de nié laisser:essayer S-mon;touri, lïâïns;\

riiorùcasi je passai;dans un autre édifices-etij:'éçrr-

vis ces mots. :, , :.-:-:;; '''-.,/"' V:;.v'.

a Y;a-t-il quelque^chose dé mieux que li'hy1

,;dioxldVde :niékèl-;pour une batterie de matières

alcalines?» -

^'xîxpérirnentars;alors avecma-bajiterie;élèelr-iqjue

alcaline et je redoutais uni peu de ne:.pasi!êtrêsui>

le bOrï::chemiai;; Après'avoir- .écrit là phrase; èi .

dessus, je nie proposai un problème et/j^èmployai

iipute:na©rfcattention h- le- résoudre,,-,de--manière-,

que Reesè ne pût /pas déchiffrer ati moyen ,de

là lecture-de la pensée ce que j;'àvais,écrit ; je

Eentrai ainsi dans la chambre où j'avais laissé

Reese.-;'.

' '-' '•...' - '.''•'".'"':'-.'.

•Au;moment ou ji'entrai dans la pieee,:il dit :

« Non ; il n'y a rien de mieux;q[ue;l'hydi'oxide

de nickel pour une batterie de matières alcalines. »

II avait lu exactement ma question ; je peux

ajouter que, jusqu'à' ce jour, je-.n'ai-,rien trouvé

de mieux que rhydroxide de nickel.

Je ne prétends aucunement expliquer son-pou-

voir. Je suis convaincu que les besoins de la civi-

lisation produiront quelque grande découverte au:

moyen d'homnies également doués ;-.lés rares

voyants de 1» génération actuelle deviendront la'multitude dans Ia>génération suivante. L'intelli-

gence; normale future développera et complétera

rapidement l'oeuvre dé l'intelligence anormale

d'aujourd'hui.'

.'.., . -.-..

Environ d'eux ans après les expériences que je

viens de raconter, le garçon de service à'la portede mon laboratoire entra et m'annonça que Reese

était dans l'antichambre et désirait me voir. Je

•pris mon crayon et j'écrivis -en lettres micros-

copiques le mot : «:keno ». Je pliai le papier et

..lie.mis-dans mon gousset ; alors je dis au garçond'introduire Reese. Je lui adressai;quelques mots

de salutation; après -quoi j'ajoutai: immédiate-,

ment : — Reese, j'ai un morceau de papier dans

ma poche ; qu'est-ce qui est écrit dessus ?

Sans un instant d'hésitation il répondit : « ke-

no »* :'

Quelquelemps<après;l'expérience;faite dansmon

laboratoire!,j'assistai à une séance expérimentalechez le propriétaire d'un journal new-yorkais.Parmi les assistants se trouvait le in'dpiriétaired'un autre journal de la ville, lé juge Golfet diffé-

rents autres messieurs. Ceux-ci préparèrent desV

questions, et Reese, sans aucune hésitation,; lut

tout ee,que lés expérimentateursayaient écrit:

. Plus tard( l,eIj'' James Éànna Thohipsôn, l'allé-

niste- bieh' connu,:organisa une: séance'chez; lui ;Reesey fut invité IpourmontirerJsafruité spéciMe,. Le W Thonipsoji ayait nié la)pôssihilitésdupou-

'

voir de:Réese,;traitant eelui-ei d;'.escanioteu.r,etc.

Ceci irrita ISeese^vqhii;,sefît;prier longtemps pat;un

arni de l'aliënistè, qui connaissait le.voyantdepuis;

longtemps, avant dfe:Consentirva; se;/rendre: chez

IVLThompson."Je n'étais pas présent à cette occa-

sion, niais ji'ai,été informé;diece!,qui;se;passa.Le D1'

Thompson reçut Reese:dans,son-salon. Le

slàirvoyaait,lui :denïan'd&,d'aller; -dansVsa ;li)ibïio.

thèqnév d'écrire des;' questions sûr de petites

J'euMles;.de;papier:"et dieles/cacher, JSii;attendant-,Reeseresta à converser avec les messieurs dans le

sailtonij^usqu/à:ce quieThomfsonsl'evîntet annonçât -.

qu'il était:prêt. Alors Reesedit -•:,-.- \''.

.--.-.«Au-fond;dû tiroir § gauche;de-votre:tablé se

trouveun bout de papier sur lequel est écrit le mot:

Qpsonie. Sous lé; livredéposé sni votre--tableil ya un morceau de papier;portant un autre mot :

4>iiibiceptor\Sûiuné/auto'petite l'èûille'dé papierest;-écrit.Temot : Ântigen »-.'.""v."'•̂ '..'•;"'""'.; . .>,

Gesihdiçaliions,'que -fe voyant donna-saiîs hési-

tal.ionvétaient;entièrement exactes: Thompson-en

fut;stupéfait ;:il déclara que c'était inexplicable.

Sans doute,, le cerveau;],umain féi» un jour'bien dès-chosesqu'il est incapable de l'aire actuel-

lement,,parvenant ainsi à un degré plus élevé de

dévèloppem.éntr

, Il y-.a quelques années, j'entrepris une série

d'expériencespourtenter de transm'etteela penséecL'unepersonne à l'autre j?ar toutes- sortes de

— niais sans lé-moindre résultat. Ainsi, .j;'.àicher-

ché a résoudrede phéhomèneau moyen,d'appareils

électriques adhérents à la tête des opérateurs.

Quatreparmi nous se tinrent d'abord en autant de

chambres différentes, -reliéspourtant par les sys-tèmes électriques dont je viens de parler. Nous

nous assîmes ensuite aux quatre coins de la même

pièce, l'approchant 'graduellement nos chaises;

les unes des autres, vers le centre de la .chambré,

jusqu'à ce que nos genoux se touchassent,— et

pourtant nous n'obtînmes aucun résultat au pointde vue de la lecture de la-pensée.^

Page 4: Annales Des Sciences Psychiques 1916-05

l^ËRTËNÈES-^f ÈC:BËBtf-:KËESË; 79-

Mais Reese.n'a besoin d'aucun appareil, d'au-

cune condition spéciale pour agir. Il ne fait pas

connaître sa méthode, si cependant il du a une ;

il m'a seulement promis de donner son avis; à

ce sujet dans son testament,

Thomas'&•. Edison

lDansiuni dte;ses derniers:fàscieiilesi;i^tcj'fiationtti

PsycMcGazette;ÙaLondres p̂ubliela lettrésuivante

avec;laquellele;'ÉooteùiïTliônipson,doitt il a été:ques-.-.v

tionplus lïaut, a fait amendéhonorabledé son scep-tlGismè'-':.'"'.-;-.S;=;Ï='" .' w' ";' : -..,'.

, \ :;{- ;:". ;"-";';...' ;''N,;t^.^O;.K5/| S. .-;.;'.-

\iiiV'-. .-;-.,,:i\: 3r, Qct rg;ro;

-'-

: :';M1.,;TnoM^sA; EbtsoN. , : -

"';--;' -

Cher-MtinsiëW,-"-'Le p^plLReese;.est yen# nie

voir ce matin,: a la^suite d^unrendez-vûûs' que je,,Jûl avais donnéi et m'a, invité admettre àT'éprenvesa l'acuitédé lire trois questions sur'un sujet quel-

conqueet y. répondrey,ainsi qîueidé.lire les noms

de trois personn.es,.écrits par moi1sur trois diffé-

\ rentes petites- feuilles; dé papier,, gardées- en: de

tellesconditions que Reese ne pouvait pas les.dire

-.lui-même,..

J'ai écrit les trois questions, et il y a répondu ;;

-ji'aiécrit les trois nôriis et-.-.il-les a lus, sans;qu'il:

y eût aucune possibilité qn'il ait pu:les voir.

Je ne puis me faire aucune idée de comment il

parvient à faire celàV;aussi-je .ne^donne aucune

explication.; Salutationssincères,

W. HA'NNATHOMPSON

< ;' .-:;-, -, é '.Pourcomprendrela raison,de cette lettre à Edison;,

il faut savoirque lorsquel'éminent inventeurfit con-;

naître, pour la première-fpiSison admiration pourBertReese,.Taplupart des autres savantsaméricainsne manquèrent naturellement pas de rire-de lui.

L'ex-Présidentde l'Académie,de Médecinedo New-

York,DocteurHanna;Thompson,,se lit plus spéciale-ment remarquer parmi les sceptiques, déclarant

qu'Edisonavait été victimed'un truc —cette bôlise

qu'estla « lecturedes pensées» ayant été démasquéedepuislongtempsdéjà ! ,

Edisonécrivitalors à Bert Reese.lalettre suivante :

20 Octobre 1910

Cher Moniiemv,-^—Savez-vousque Thompson,dans le-Times,, dit que votre faculté est basée surun truc P- - . >

'

11dit. que mon cerveau est malade .et anormal ;

c'est probablement pour cela que je ne parviens-pas à comprendrevotre truc ; vous devriezl'inyiterà le comprendre lui-même. -

.''.<.''-""

'EDISON '•'-''.-

C'est alqfs crueReese se décidaà se mettre à;,ladisposition;dû prof..Thompson,avecTe'résultatqu'on

;connaît. --',,.-:-;

^M^irtaiioniil PsycMcGazeÊe:Aêmars;ig-iG'publie."un article dé Miss:ÉËE.ietA'.R.:Sc.ATGHËHD.Gônce.rnàntTé:.

jmêrne;;JiBesei;:piss-;-Sbatétad :tut :présenté;à-;ywiï&:séance,organiséepar ehe ehezle Doçtém'Brakôulèsy,-

;;©ieï;;o^:parti;socialiste:giïee.,dont l'inAMènees'exerce,durant là crise européenneactuelle,,'en.faveur:desPuissances;de-l'Intente^"Voicila:;déeteàéo.n:.éerijte:,pàr:1.

;.M, DBAK9ÏJI;ÈS."':.;;"--'': .. ;.">' '-:«..-;':;:;:; .:

p. Bert Rieèsevint àVrna maison: lé rr jutL-

:let |t9i;53i.pour:yqir;.MissScateherd^qui nous' ren- ]:dait visite atee mohientvïis ne se connaissaient pas.encore.'-MsS; Scatcherd^̂ des;:étraaïgèsfacultés,de Reesepar Ja Princesse Karadja ,

: le'.dimanche précédent,,et avait écrit lé soirm&ne::

pour obtenir de lui un entretien.. Ni ma. femme;ni moi n'avions jamais encore en-tendu: parler de M. Bért Reesô.'Nous;fumés heu-reuxde saisir cette oceasioh;d'assister à quelquesexhibitions dé ses dons de clairvoyance,

'...

".

II procéda dé la manière suivante.: il-demandaà ma femme et à nioi-même;dé passer dans une

. autre ehànibi-e;où chacun dé nous devait écrireun;nombre quiconque, de questions sur autàrit diemorceaux de papier, L;un de- ces"billets défait

/cependant contenir le nom dé jeuiie fille dé ma

mère,'lin autre, le nom de jeûne fille dé la mèrede ma:femme. Nousdievion'sensuite plier les diffé-rents papiers et les mêler ensemble. --'' .

Nous limes tous les deux comme il nous avaitété dit. En rentrant.dans la chambre où nous at-

tendaient Miss Scatcherd et M, Reese, nous pla-çâmes (conformémentaux indications de ce der-

nier^, les billets plies, qui n'étaient jamais sortisde nos,mains, dans divers tiroirs et dans lès quatregoussets de mon gilet—- un billet dans chaque ti-roir et gousset. Il est absolument impossible que,M, Reese eût la moindre connaissance de ce quenous avions écrit, ou qu'il ait pu lire les billets ;

naturellement, Miss Scatcherd se trouvait dansles mêmes conditions.

Mi.Bert Reeseme demanda alors de lui indiquerl'un quelconque dés tiroirs contenant un billet.Inutile d'ajouter que j'ignorais, ainsi que ma

femme, quel billet se trouvait;dans tel ou tel ti-

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80 ANiMLËS'BESSCIENCESPSYCHIQUES Mai 1016

roir, étant donnéque nous les avionsmêlésensem-

ble. Chaque fois que j'indiquai au hasard un

tiroir, M, Reese''lut le contenu du papier, exacte-

ment..commesi Celui-ciétait étalé devant ses yeux,alors qu'il était, au contraire, encore plié et en-,

fermé dans le tiroir. C'est de cette façon qu'il lut

ions les dix-huit billets ; il prononça aussi correc-

tement et en entiei le nom diejeune fille de ma

femme (PénélopeAnastasieZiilàtti) et celui de la

mère;dé nia femme (J;.B.). ,'..

J'ajouterai que ni lie professeur Reesé -ni Miiss

Scatcherd.ne- touchèrent aux billets si ce m'est

après qu'il fut répondu aux différentes questions.

PL/ÏTONE.DhAicoutÈs,docteur es-lettres-,

Directeur de l'Erevna.

r/î, Pajrk Square;(East Gâte),

Régent Park, Londbn, N. W. , .

Je confirme entièrement ce rapport écrit parmon mari, de la merveilleuse preuve' dé clair-

voyance donnée par ftf. Bert ;Reese'dans "aiotïve

maison, mardi dernier. J'en fus le témoin ocu-

laire,:le récit est fidèle dans tous ses détails.

. .'

AxtcrcM. DnÀKo'uiiËs.-

Le-New-YorkTimespubliail'clernièremenll'infor-

mationsuivante:

W. Bert Rees.e,qui par sa « lecture de la pensée»

a intrigué un grandnombre dé savants, dont Tho-

mas A, Edison elle Dr"WilliamHanna Thompson,auteur de B'rain and Personaliiy, a .été acquitté,

liier, par le juge Rosalsky,devant seprononcersur

le pourvoi interjeté par l'imputé contre la sentence

prononcéepar le magistrat Barlow. Celui-cil'avait

retenu coupablede Mdisorderlyconduct », comme

(idiseur de bonneaventure ». Reeseconvainquitle

juge Rosalsky,MM.Flint et Boswick,représentantle ministère publie, et deux reporters par des dé-

monstrations faites dans la/Cour même, qu'iln'était pas une « disorderly person », mais un

homme possédant, à' ce qui paraît,' des facultés

peu communes.

Reeseavait été arrêté chez lui, a3o, West Ninety-ninth Street), le 26 février, la femme détective

AdèlePriess ayantdéclaré lui avoir payé la somme

de 5 dollars pour qu'il lui dît la bonne aventure.

Reesenie avoir fait cela et avoir acceptécet argent.Il avait d'abord été jugé coupable et avait dû

payer une caution do 1.000 dollars pour obtenir

sa liberté provisoire.

Lorsqueson cas vint devantM.Rosalsky,jugeanten appel, Reese,demanda la permission de prouver

à la Cour ses facultés. Il dit au juge Rosalskyd'écrire quelque chose sur trois bouts de papier,.et de les plier de telle façon qu'il ne pût pas lirece qui avait été écrit. Le juge plaça les billets en.différentes poches de ses habits, après les avoir

mêlés de manière à ne pas pouvoir les recon-naître. Alors M. Rosalskytira d'une d,eses pochesun billet et le pressa sur le front de Reese.-— Vousme demandez— dit celui-ci--- combien

d'argent vous avezdans une certaine Banque.Vousavez15 dollars. -.

/Le; juge admit que-la .réponse était exacte et

présenta le second papier,' toujours fermé,— Ce billet contient le nom;d'une de vos an-

ciennesinstitutrices : Miss O'Çonnor-—dit Reese.La-troisième question, qu'il lut correctement,

mais à laquelle il lie répondit point, était la sui-

vante ":— Quel était le rôl.edans le cas Shellèy?

Reeseopéra de même-avecM-,Bostwiek,M.Flintet les reporters, Sa dernière entreprise a été celled.edonner le nom de jeune fille de la mère d'unde cesjournalistes. Toutesles demandesavaientétéécrites sûr du papier et avecdes objets dé chancel-lerie appartenant à la Cour d'appel, fournis par le-

juge Rosalsky.'

'..'.>'— ,1ene vous considère.pas comme une «disor-

derly person [une personne menant une existence

déréglée]— dit le *jug,eRosalsky,'quand les dé-

monstrations furent,terminées. -^ Vous'êteshono-rablement acquitté. » ,.-.--.-.'

' '>

11esta observerque,danscecas.aussij:lesjournaux,relatant l'arrestation de Reese,auraient pu répéterleur niaise observationstéréotypée: « Godevinn'a

pas su deviner que son consultant,était une per-sonne-appartenant à la pt'.ice ». Commesi la divi-nation ne s'exerçait,pas-uniquement sur quelquespointsisolésde l'énormequantilé de chosesqui sonta la connaissancedu consultant,ou peut-être,qui leconcernentsans qu'il le sache.

Nos-lecteurs-n'ont qu'à se reporter au numérodeNov-.-Déc,1Q33de nos Amvalespour voir comment

les-facultés(le Reeseont été reconnuesaussipar un

psychisleprestidigitateur habile, habitué à démas-

quer les trucs dèsfauxmédiums: M.H. Carrington.Parlant de Reese,MissF. Scatcherd'dit n'avoirpas

trouvéque ses prédictionsse réalisent, en-général.Elle rappelle'que Reeseest un Israélited'origine

allemande(de la Pologneprusienne,dit-on), vivantà New-York; qu'il se rend chaqueannée en Europevisiterle tombeaude samère ; queison « guidé» ou« contrôle» a été un Rabbijuif (on voit par la qu'ilattribue à ses facultésune origine spirite), qui l'o-

bligeà fumerjournellementune vingtained'énormes

cigaresdm-anlonzemois de' l'année et a s'absicnir

Page 6: Annales Des Sciences Psychiques 1916-05

Cïom?BARGET : PHÉNOMÈNESDE METËRIALISATKDN m

entièrementdû tabacle douzièmemois,qu'il consacre

à des rJra'tiqtieshygiéniques,destinées,surtout à se

libérer de l'intoxication accumuléedans son orga-nisme durant onze mois par l'excès de nicotine. A

Londres, à Carl'sbady.à Aigles-Bainset ailleurs il;

,fut en rapportavecdes souverains—dont Edouard-Vit— des millionnaires,,des hommesremarquables:sous

différentsaspects.'

COMMANDANTDARiGET

Phénomènes de Matérialisationpartielle

en des circonstances particulièrement probantes

Séance du 13. février 1916, chez

Madame Bisson . •.

Je commence par dire, en peu dé:mots> que les

précautions,habituelles:et rendues obligatoires parMadameBisson furent prises :/

Visite minutieuse-de la salle des'séances et dû

eabinelidu médium MlleEivàC. ; visite dû caleçon

et de la blouse noirs qu'elle doit endosser ; visite

de sa bouche e?de sa chevelure. On coud,la blouse

et le caleçon ensemble de façon à ce qu'ils ne fas-

sent qu'un seul yeT.ement,sans interstices. Aprèsees préparatifs-, le médium s'asseoit dans son ca-

binet, sur un fauteuil, lès deux mains sur ses

genoux.,l:eprends sa main droite pendant que Monsieur

de FI. s'empare de sa main gauche.Une forte lampe, dont la lumière permet de voir

très distinctement le médium ainsi que l'heure

à une montre, reste allumée derrière un paravent

pendant toute la durée dé la séance.

Au bout de ,20 minutes" environ, un semis de

blancheurs à hauteur des seins de la jeune fille

se dessine sur sa blouse noire, apparaissant et dis-

paraissant, -, -'.,":

Quelquesminutes plus tard, ce sont des taches

rondes sur sa poitrine, semblables à des boutons

blancsqui bientôt se dissolvent.

Ensuite apparaît sur l'épaule gauche une masse

desubstance dont,la blancheur détonne sur le noirdu sarrau-; elle a, une vague forme cle main.hu-maine. Cette forme prend davantage figure et re-

mue les doigts. Puis, la main bien formée des-

cendsur la poitrine, s'arrête un instant et descendsur les cuisses.Ses dimensionsparaissent être cellesd'un enfant de S à 10 ans.

Sur appel de MadameBisson, qui la prie d'avan-

cer,;Ta petite main est venue .fiôler nos mains de:

: contrôleurs et s'estretirée. •::':.' / ;

Puis, sûr une nouvelle,demande;de MmeBisson,elle est venue se poser franchement sûr ma main;

et j-'ai été invité à la toucher de mon autre rnain/

libre, ce qui a jxiïbque j'ai eu la petite maiii fan-tômal'e entre:mes. deux mains. La sensation que

j'ai éprouvée est celle, d'une main moite. #une

sueur froide. -.-'.-

Enfin la main s'est retirée sans me faire énrou-,.

ver l'impression progressive-dû non contact, et

s'est fondue, perdue, volatilisée, sans que mes'yeûxaient pu apprécier le point.de sa disparition-

Il a,donc existéun moment où ma main gaucheétait posée sur la main droite du médium, la main

faiitômalé sur ma dite main gauche, et ma main

droite sur la-main lanl.ômalié(Une pile dé quatre

mains):; pendant que M. de FI. tenait la main

gauche' du; médium; et: tout cela conrplètementvisible.- ... -.

A.la1suite de cette succession dé phénomènes, Le

médium est resté: dans le même état de fiance,

mais sans rien produire pendant un certain temps.- Un nouveau phénomène, très; intéressant s'est

alors présenté.

Le médium, écartant; nos mains de contrôleurs,a rapproché les siennes, les doigts se faisant face

par leurs extrémités ; et elle s!est mise à les rap-

procher el;.à les éloigner par des mouvements

lents el;alternatifs"..-•''.

Peu à peu, des filaments blancs ont paru à nos

regards, en; joignant, les doigts des'deux mains.

Comme elle continuai1,toujours le même mouve-

ment, on voyait les fils qui grossissaient et se mul-

tipliaient en même temps.

Mme Bisson la fil, alors arrêter, les doigts bien

Page 7: Annales Des Sciences Psychiques 1916-05

M ANNAEESDES SeiENGESPSYCHiQÙESv Mi 1916

séparés, et prit un faisceau de fils qu'elle mil

dans le creux de ma main droite. .l'ai touché cette

substance avec un doigt de mon autre main, et

la sensation de ce contact a été celle d'une matière

humide eLfroide.

Puis Mme Bisson m'a invité à loucher moi-

même ces filaments, et je les ai pris avecun doigt,

éprouvant, dans la Icnsion, une légère résistance.

Aprèscela, il est venu des fils d,e plus en-pluslins el de moins en moins nombreux, jusqu'à en-

tière disparition.Comme dernier phénomène, il est sorti un peu

de substance blanche par la bouche, faisant con-

traste avec la couleur rosée des lèvres. Elle pendaitsur la lèvre inférieure.

Sur invitation, je l'ai touchée, sans éprouver do

sensation bien définie.

La séance commencée à 9 heures s'esl terminée

vers 10 heures du soir.

Après que le médium l'ut déshabillé, nous véri-

fiâmes les habits, et je fis remarquer qu'ils étaient

humides en certains endroits qui n'étaient autres

que les points où avaient apparu les divers phé-nomènes de la substance .el principalement sur

l'épaule gauche, là où la main avait produit sa

première formation.

J'ai été très heureux de voir les phénomènesd'une mediumnilé qui m'était encore inconnue,

quoique, depuis /|5 ans, je sois à la recherche

des phénomènes psychiques. Ceux produits parMlle Eva C. sont, évidemment incontestables et

il faut être pourvu d'une cécité volontaire pour

essayerd'en discuter la réalité. Ils sont susceptiblesd'orienter la science dans la connaissance do la

vraie physiologie du corps humain, laquelle a,

jusqu'à présent, ergoté sur des hypothèses théori-

ques, purement imaginatives, parce qu'elle n'a

pas la notion des forces inconnues et intelligentes

qui;circulent dans notre corps, forces:qui manient

et transforment chimiquement notre matière phy-

sique. Le devoir de la science est de sonder ce

problème. C'est ce que Claude Bernard avait en-

trevu lorsqu^il a écrit : <tCe qui est du domainede la vie et qui n'appartient ni à la chimie, nia

'la physique, ni à autre chose, c'est l'idée directrice

dé l'action -vitale ». /D'autre part, la main qui s'.est .fabriquée, lés

doigts qu'elle a remués, son approche et contact;au commandement, nous donnent la eer.tiiude,.

beaucoup plus efficace que la .foi vacillante détoutes les religions, que nous avons une âme,

que cette Amecontinue à'vivre après la mort du-

corps ; qu'après cette mort cette âme peut se mani-

fester en reprenant des formes physiques, visiblescl palpables.

le n'avais pas besoin de voir les phénomènes de.

MadameBisson pour croire qu'ils pouvaient exister

puisque j'avais vu des matérialisations entières de

personnes décédées, de même qu'en avaient vu

des savants qui font autorité comme Crookcs,'

Lombroso, O. Lodge et lant d'aulres, qui ont eu

le courage de proclamer leur réalité, ce qui leur

scia un litre de plus pour passer à la postérité.Alais dans les phénomènes dont je parle, ce

qu'il y a de particulier et qui appartient en propreà MlleEva C. c'est que, non seulement elle produitdes matérialisations complètes, mais encore qu'elle,

produit et monlre par avance la substance, la pâte,/les matériaux, qui doivent servir à l'entière cons-

truction du fantôme.

Corn1DARGIST

Laissonsde côtéles commentairesdont le comman-

dant'Darget fait suivre l'exposéde la,séance;que ces

phénomènes prouvent l'existence de l'ame, ou ne

suffisentpas à la prouver, ceci est une simple ques-tion d'appréciationel d'interprétation théorique*Mais

dans l'ordre des faits, il n'est pas moins vrai (pie,selon le léomignage concordant du"Commandant

liargel, de M. de El. el de lime Risson, alois que:les mains du médium étaient contrôléespar deux

oxpérimcnlaleurs, une main's'est formée graduelle-ment sur l'épaule du sujet, s'esl avancée,vers les

assistantsen agitant les doigts, a été touchéepar eux

el palpéeplus spécialementpur l'un d'eux. Nousne

voyons pas comment on peut, en ces conditions,

parler do fraude, d'hallucination, etc. C'est la répé-tition du phénomènedont M .de "Vesmea été favorisé

dans une autre séance d'Eva C, qu'il a décrite à

'la page iâa du iasciculede mai igi4.En attendant, il est intéressant de constater que

les expérimentateursfrançaisse succèdentaux séances

-d'JEva-G.;il y a parmi eux des savants,des'médecins,

desmagistrats,des;militaires ; il-y a des sceptiqueset

descroyants,desipsychisteset desspirites : la plupartd'entre eux proclament la réalité des phénomènes

qui se produisent avecèe médium : les autres qui,

n'ayant assisté qu'à quelques séances moins heu-

reuses;,n'ont pu se faire une conviction absolue,

expriment dû moins lin avis conditionncllementfa-

vorable. Mais pas un seul dcces:expéinnienial,eurs

français n'a publie"une opinion contraireà la réalité

des phénomènesen question. On sait qu'un savant

allemand;,(un seul à vrai dire !) le Dr de Sclirenek-

Nolzing,a même adhéréh'cette manièrede voir.En cesconditions,commentse fait-il que les expé-

rimentateurs allemands '— constituant dans celle

affaire ce q,u'on pourrait appeler le parti allemand,s'il n'était pas ridicule de mêler à ces questionsdes

luttes de nationalité — aient été, à une seule excep-

Page 8: Annales Des Sciences Psychiques 1916-05

LES ÉVÉNEMENTSPSYCHIQUESDE LA GUERRE 83

lion près, entièrement contraires à l'aulhentirilé de

ces phénomènesi1C'esl là une curieuse affairede

« milieu », montrant de quelle délicatessesont ces

phénomèneset quelle influenceexercesur leur réus-

site la moindre circonstanceJ'a>orab)e.

'Nous recevonsau-dernier moment, une lettre de

M. M:FLKUIUÈHIS,dont il est question dans l'ar-

ticle du C1Dargel el qui confirme Lerécit'de ce

dernier. Nous la publierons dans noire prochain'numéro.

Les EvénementsPsychiques

de la Guerre

'

(.Suite: voir les numérosduMurset.Avril)

Le triste rêve d'un père

Dû Birmingham Daily Mail du io septembreio15 :

« Le rêve remarquable d'un père a été signaleau sujet du décès du soldat Bernard Cochin, fils-

unique de M. pt Mme G. Cochin (Mclbournc-

road, Haies Owen), el appartenant à l'Infanterie

légère australienne.» Cochin prit part à dhors combats acharnés

à Gallipoli .et fut consigné manquant le 8 août

dernier. La nuit de ce jour même, son père eu(,

un rêve dans lequel il \il le jeune soldai tombe)'

mort sur le champ de bataille ; il se réveilla alors,s'ccrianl : « Oh, Bernard ! mon pauvre enfant ! »

» On espérait encore que Cochin fût prisonnierentre les mains des Turcs, mais le War Office

vient,do recevoir l'annonce de la mort ;rle rêve

du père s'était réalisé, M

Au, moment de la bataille de Jutland

Le correspondant de Pcterborough'(Angleterre)à l'Agencetélégraphique « Central News» signalaitdans les premiers jours de juin KJIG,le l'ait sui-

vant :

La soeur du matelot George William Malpress,de Petcrbprough, l'un des hommes qui périrent

lorsque coula le croiseur Oueen Mary, à la bataille

de Julland, eut un rêve, ou une vision, le mercredi

3i mai. 11lui sembla que son frère venait à côté

de son lit ; elle lui adressa la parole à plusieurs

reprises, mais il ne répondit pas. Jl semblait tou-

tefois bien portant et heureux. Le matin venu, la

femme rc/jonla l'incident à ses parents; tous en

lurent 1res impressionnés. Le lendemain, arriva

la nouvelle que la Queen Mary avait sombré avec

presque tout son équipage.

Sur le front italien

D.ela revue théosophique Ullra (Rome), *,) no-

vembre j915 :

(( L'une des premières glorieuses victimes de

noire guerre a été le capitaine Del Vccchio,bien

ennnu à Home, qui a été tué par un obus. Son

ordonnance, qui se tenait à côté de lui, demeura

indemne.« Au moment même où l'explosion fatale le

tua (ainsi qu'il résulta plus lard aussi par le té-

moignage do l'ordonnance), sa femme à Rome

se réveillaen sursaut, criant et se désespérantpouravoir vu le capitaine tomber précisément dans les.

condition» indiquées plus liant. En vain s'el'força-t-on de la persuader de ne pas attacher de l'im-

poriance aux rèv.es'ctde se tranquilliser.-i Quelques jours après, l'exactitude du songe

lui confirmée par une communication officielle.»

Une autre victime a été le caporal Sixlc Olta-

viani, dont le Messaggerode Rome (n° 233)publiale poitrail avec ces mots :

.<Si>lo Otlaviani, né à Pésaro il y a a3 ans;est loinhé le ai juillet (1915) en combattant au

champ d'honneur. Avant son dernier combat, il

avail écril à sa fiancée, à Rome, en lui racontant

ax.ir MIen rèv.esa mère décédée,qui lui montrait

nu lomhcuLism lequel resplendissait une vive lu-

mière.- •• ..'-.-

- La prémonition d'une fillette

LeJournal des Débais a conté, le ro avril igi5,une;anecdote assez curieuse.

Dans la nuit "du dimanche d.ésRameaux, dans

(I) Onobserveraquelaplupart(lescasquenouspublionsici TIOsont nus suffisammentdocumentés.La vériléestque tout «psyclnslo»que le linsavilaurait mis en pré-senced'unde cesfaitsseseraitmisaussitôtendevoir(l'ou-vrirà sonsujetmiepetiteenquête,enrecueillantdosdétailset deslémoignages,ensoumeUanldesquestionsdiversesaupeveipiciil,ainsique,par exemple,lecomlede(îramonll'ataitpourun descas quenousavonspublicsdansnotreder-niernuméro..Lepublic,lesjournalistes,qjii-semontrentgé-néralement-sidisposésà décrierl'espritcriliquojnbnseule-mentdesspiriteset autres,croyants,maisdes p.sycViistcseux-mêmes,sedévoilentd'uneinsuffisanceabsoluequandundocescasseprésentea eux.teiir éducationscientifiqueest,'.' à ce pointlie vue, complètementa faire.—Maintenant,,:nous:noussommesdemandésstl'insuffisancede(lbcuinonta-tiondevaitnousamener;a-négligerles casqu'onvalire.Nousavonsjugé que leur enregistrementpouvaittout,dememeservirà quelquechose.—Arôh.de la lied.

Page 9: Annales Des Sciences Psychiques 1916-05

84 ANNALESDESSCIENCESPSYCHIQUES Mai 1916

une petite localité de la région du Nord, une fil-!

lettede/sept ans environ réveillait sa mère par ses

appels. Encore endormie, l'enfant répondit aux

questions de sa maman : -

— Je viens de voir la Vierge qui m'a dit que

j'allais mourir, que nous apprendrions dans trois '

jours que papa a été blessé, et que la guerre fini-

rait en mai. » -

Effectivement, trois jouis après, la poste appor-tait la nouvelledé la blessure'du père, et la fillette.

mourait le: jour même."

, -

.Le ..Correspondant-qui. conte cette histoire et

qui fait partie dès troupes opérant'dans la région

ajoute ceci : « Nos automobilistes-ont enquêté,dans le village distant de quelques kilomètres de/

nos positions. Les faits sont rigoureusementexacts. »

Les hallucinations télèpathiques véridiqUes

des deux «nfants -

Le 'Daily ChrOnicledii 2/1juin 1916 publié-un

récit attendi-issantde son correspondant de Rams-

gale." ".'..'-'. ,:Pendant que la femme du caporal de cavalerie

G. R. .Austen s'occupait de faire un colis postaldestiné à-son mari, qui se trouvait sur le front,dans les premiers jours du mois, leur enfant,

âgé à peine de trois.ans, s'écria : « Les Allemands

tuent mon papa ; je veuxun fusil pour les tuer ».

Il ajouta ensuite.: « N'envoiepas le colis, maman,

car papa rentre à la maison ».

Mme Austen ne prêta pas beaucoup d'attention-..

aux dires de son bébé ; mais elle fut ensuite infor-

mée que son mari avait été blessé le jour même où

l'enfant avait eu l'étrange prémonition.

Dans plusieurs journaux quotidiens anglais

parut, le 9 mars-dernier, le récit d'un fait assez

semblable.

Mme Mac Donald, de Hainpton-on-Thames,v.euvedu caporal .lames Mac Donald, du 9° East

Surreys, raconte que, le 3o janvier, son petit en-

fant, âgé de'six ans, lui dit en se réveillant, le

matin, avoir vu ((papa » durant la nuit. La mère

tâcha de convaincreson enfant, qu'il avait rêvé,mais il le contesta résolument :. « Je ne rêvais

pas. Il m'appela : John. Je l'ai vu qui se tenait

là. Il portait son uniforme, mais il avait un.in-

signe noir à la casquette ». -

Mme MacDonald fut frappéede ce détail ; l'en-

fant ne savait pas, en effet, que son -père portât,un insigne noir, l'ayant toujours vu avec des

insignes métalliques.'

EJlè apprît plus tard que'son mari avait été tuédans les tranchées, le 3o janvier. Tout en ne

croyant guère aux manifestations des esprits,MmeMacDonaldest d'avis que la dernière penséede son mari a dû être tournée à l'enfant.

Un curieux pressentiment de Lord Kitehener

Une dépêchede Toulon, cbhïmimiquéeaux jour-naux franGaispar l'Agence Iïavas en juin dernier,disait :

« On racorïte que/lorsque, il y a trois mois,lord Kitehener vint sur le front britannique, ilse rencontra avec lé capitaine de vaisseauT̂estaide

Baliacourl, occupant alors un poste à Dunliérqueet qui était' son ami; il l'avait même choisi pourêli-e ultérieurement son officier de liaison: Lord

Kitehener raconta alors à notre officierde marine

qu'une"marmite, au cours dé sa visite, était-tom-

bée près de lui : « Gela ne 111'apas ému, ajoutalord Kitehener,,car je sais que je dois mourir sur

mer ». Curieux pressentiment du héros d.eKar-

thoum ». , '...'-.

Stigmates de blessures

Il semble que Tes-cas de dérangement nerveux

provenant des rêves de guerre sont très fréquentsen Allemagne. Mais il n'est pas fréquent de ren-

contrer un fait aussicurieux que celui dont on a du

s'occuperdans un hôpital-'dé-Francfort.'Lepatient,

jeune.hommede 17ans à peine, souffraitd'une in-

flannnation aiguë à la région pectorale droite. Il

avait un groupe d'ampoules du côté dé la poitrine,et un auti-e,bien que plus petit, au côté droit du

dos.

Il paraît que le malade avait rêvé de la guerreet s'était imaginé qu'il se trouvait dans un combat

corps à corps dans les rues d'une ville. Un coupde baïonnette lui fut porté au côté droit de la poi-trine et lui traversa le corps. Aussitôt le jeunehomme se réveilla avec un sentiment pénible de

brûlure au point ou il avait rêvé d'avoir été percé

par la baïonnette. Lelendemain matin, les groupesde pustules étaient apparus, et la souffrance était

si intolérable qu'on dut appeler un médecin, qui

envoyale nialade à l'hôpital.Le Sunday Times, d'où nous lirons celte infor-

mation, ajoute que les stigmates composés ainsi

de petites pustules sont assez,fréquents par suite

,de secoussesmentales violentes, mais qu'ils sonl

presque.inconnus comme résultats d'un rêve.

Le Sunday Timesoublie d'em'

u- l'hypothèseselon laquelle le rêve de la blés. . . aurait été pro-

Page 10: Annales Des Sciences Psychiques 1916-05

"LESI5VÊNEMËNTSPSYCHilQIES;JQEVLA GUERRE 8b:

voqué par la douleur d'une inflammation latente

à la région'pectorale droite, qui n'aurait pas tardé

à se manifester par l'éruption au sein et au dos —

ce qui réduirait ce l'aitmerveilleux de stigmates à

un de ces cas banals qui ont été observésdepuisun

temps immémorable.

Docteur THOMASBftET

Ce:livre est: certainement un des plus complets

et des plus clairs sur les parties les plus obscures

et les-plus-i'éçémînën't.découvertes dp l'a psycho-

logie,''',' '

..- -- \: -:-:." . . '>_'.''"'

Ennous servant d'une des nombreuses conrpa-raisons connues: eiitre l'a psychologie classique

et.la nouvelle,,'nous^dlrons que les.esprits vigou-reux et entreprenants ne peuvent rester à là « sifr

perfide (2) dé l'âme humaine, dans la région des

phénomènes conscients, 'divisés schématiquemenfentre les.trois facultés1.:-,l'intelligence,la sensibi-

lité et la volonté. Ils se sentent ihvinçiblement

attirés par les profondeurs de la sûbçonseince(3)vde là cryptopsychie (/i), du Moi subliminal (5),

de l'inconscient; Le nom importe peu. .3vjàisjus-

qu'à présent chacun de ces explorateurs qu'onne saurait trop louer s'était borné à l'étude de

plus;en plus détaillée d.eTa partie ,de la « terra

ou mieux dé la mens ineogmiw » vers laquellel'avaient dirigé ses aspirations ou ses travaux

antérieurs.

Il fallait qu'une synthèse fût faite, et. il était,

nécessairequ'elle le.Ml par une représentant de

la science classique, par un homme aussi pru-dent que les,.chercheurs dont nous parlions pré-cédemment devaient être hardis. C'est ce coupd'ceild'ensemble dont nous pouvons jouir mainte-

nant grâce à M. Dwelshauvers(6). .

Après avoir lu ce livre rempli d'idées justes

basées sur les faits, oh éprouve la satisfaction

d'avoir, Coordonné,en un tout 'solide-:Une quan-tité de choses cueillies au hasard d'un côté: et

d'autre.- On pourrait, si l'on'voulait ;faire .une

analyse complète de l'oeuvre du professeur bru-

xellois, la partager en trois, chapitres, bien iné-

gaux en importance et en longueur, et consacrerle premier a l'inconscient individuel»lé deuxièmeà l'inconscient, collectif, et le troisième:à l'incons-

cient,universel. . - ; .' •

Mais tel n'est pas nôtre but : nous ne voulons

pas présenter un résumé'méthodique des idées de

l'auteur : car nous risquerions de les dénaturer.Nous indiquerons simplement les grandes, lignesde l'ouvrage, ; puis-nous.parlerons longuement de

ce qui nous aCparu le 7'plusIntéressant pour lés

lecteurs des Annales'des.Sciences-psychiques,«sansdéflorer le plaisir qu'ils auront a la lecture del'ensemble du livre. -."'. . ,

Dans l'inconscient individuel, l'auteur insiste

avec ,raison sur l'inconscient dynamique. Pen-'

dant longtemps beaucoup croyaient que l'incons-,

eient était compris.-entièrement dans l'automa-tisme psychologique, si bien décrit -par Pierre

Janet sous le nom de subeonscienee. Mais étudier

seulement cet inconscient automatique, c'est secantonner à l'étude des mouvements'inconscientsdes habitudes, et à la description de. ces groupesde faits qui à l'état pathologique échappent au

contrôle de la conscience, sortent do la- synthèseunificatrice et en deviennent indépendants : cesont les doubles ou plurales personnalités. Cette

désagrégation de 'la personnalité.-dépend, suivant

l'expression forte et exacte de P. Janet, d'un étatde misèrepsychologique.

Au contraire, l'inconscient dynamique nous ap-'parait comme une richesse insoupçonnée du moi.

Ici, nous partons de l'inconscient actif latent,

qui accompagne la perception présente, pour nous

éleverjusqu'au travail inconscient, qui aboutit aux

combinaisons nouvelles et aux résultats surpre-nants de l'invention chez les savants, du géniecréateur chez les artistes. Nous'-trouvons•là de

(1)liiblibtliequedoPhilosophiescientifique1,-3 fr. uO.Onpeutse leprocureren envoyantunmandatà l'Administra-tionde nosAnnales.

(2)uNousvivonsà la surfacede notreêtre ».WILLIAMJAJIES. - . ,

(3)«L'automatismepsychologique»dePierre,TA:IET;(i)« Lapsychologieinconnue»deIÎOIIIAC—Flournoyaplus

spécialementéludié.la'C'ryptomiiésic.(•>)« llumanperspnalitydeMVHUS(1901).(C)Nousne (lisonspasquecesoitunemiseau pointpar-laile.Nousverronstoutill'heurepourquoi.

Page 11: Annales Des Sciences Psychiques 1916-05

86V ANNALESDËI SCÎÈNGlîS:PSYCHIQUES: Mai1916

belles pages de H. Poincaréoù il exposetrès fine-ment des faits observés sur lui-même.

L'inconscient collectif a été décrit dans le petitlivre célèbre de Gustave Le Bon La Psychologiedesfoules. DanssesEnseignementspsychologiquesde la guerre'Européenne, il a ajouté de bien inté-ressants chapitres (i).

L'inconscient universel est une théorie conçuecl développéepar Eichte, Srhelling, Ilégel. puisvulgarisée par Schopenhauer, et enfin l'ondée

par Hartmann sur des,bases psychologiqueset bio-

logiques. Selon notre opinion, c'est la meilleuretentative d'explication du monde et de l'Activitéuniverselle. Celte théorie de l'inconscienl méta-

physique est exposéedans les cinquante dernières

pages,

<iL'inconscientfondé sur les faits, par couIre,dit l'auteur, celuidonl nous nous occuperonsdansla majeure partie de ce livre, est exclusivementuninconscient-psychologique.On appelle inconscients,les faiispsychiquesqui influencentnotre viementalesansfa;ropartiedecedonlnousnousrendonscompteen nous-mêmes,dansnotre conscience.Il s'agit doncde faits ayant une influencesur l'activitépsjchique;mais échappantà la consciencequenous avonsde requi se passeen nous.Or cesfaits sont oxccssivemonlnombreuxet très différentslesuns des autres. Aussi,

,selonles psychologues,ce sont, tantôt les uns, lanlôlles autres qui oui été-mis-en lumière.

essayonsdo les réunir tous dans une classifica-tion ».

Nous avons été très surpris de ne pas voir danscelte classificationni clans le cours de ce livresur l'inconscienl, le nom de Myers cité une"seulefois ! Alors qu'on met à la place d'honneur ceux'

d'T-Ièllpachel de Pallni. Cependantle professeurde

4e psychologiedieGenève,"Flournoy, avait déclaré

que Myei's.serait peut-être considéré plus tard

comme un aussi grand novateur en psychologie:que Copernic le fut en astronomie-'(a)-.

On vit depuis longtemps des idées de Copernic-sanspenser à lui. Les idées-deMyerset ses déno-

minations dé certaines"catégories de faits -se se-

raient-elles en quinze ans généralisées à ce

point (i) qu'on oublie déjà de citer leur auteur ?Ce serait lanl mieux ; el Mycrslui-même dans samodestiecl son désintéressementd'apôtre en seraitheureux. Périssemon nom plutôt que mes idées !aurait-il dit volontiers. 11donnait, du resle, lui-même la raison du silence officiel à son égard :Il ne faut pas traiter la partie la plus facile des

sujets avechabileté el érudition, alors qu'on igno-re ou feint d'ignorer l'autre partie pourtant la

plus importante el la plus difficile. C'est ainsi

que dans ses chapitres sur les « Rêves » et sur

le «Déjà vu» (désignéaussi sous le nom pas assezrompréhensifde parainnésie), M Dwclshauv.ersne

s'occupe pas des -faits métapsychiquesbien con-

nus qui devraient y figurer. Il a fallu qu'un très

beau cas de télépathie survenu à sa femme lui

fasse violence pour ainsi dire, pour que la télé-

pathie et une rapide allusion aux phénomènesde

ce genre obtiennent un modeste paragraphe de

quatre pages. — Nous en ferons une analyse dé-

taillée. Mais, avant, nous donnerons une classifi-

cation complète/dé"logique de tous les phénomènesinconscients, en nous basant sur les faits recueillis

avec une .extrême circonspection par-Mycrs cl

ses continuateurs.

**.*

11 faut disliguer nettement l'inconscient méla-

psychique ou supernormal de l'inconscient nor- ,

mal. On pourrait appeler le'premier, l'inconscient

teibnizien, puisque Leibniz l'a1étudié le premier;le cleux-ièiiie,myersien. !'

L'ancienne psychologie de la conscience el de

l'inconscient normal était fondéesur ce principe :

A'I7I7est in inlellactu... Rien n'est dans l'intelli-

gence qui n'ait été dans les senst qui ne' soit passé

par les sens. ;

Or, d^abord avec la suggestion mentale et à

distance, puis avec la télépathie, léleslliésieetc.,

on s'est rendu .compte que l'intelligence avait

d'autres moyens dé connaître que les sens.

"', La physiologie classique qui, dans son cha-

pitre : Vie ou Voies de Relation, traitait des cinq

senSj ouverts sur le monde extérieur comme les

cinq petites fenêtres du cerveau,:fut complète-ment bouleversée.Ce fut une vraie révolutionquecelte intrusion de l'hypnotisme et de la suggestion,

(:!) On-pourra,lireavecbeaucoupdeprofitdumêmeauteurLal'sijcliolof/iedeV/•'ducationet LàViedesVérités,Ladéfini-tionquedonneG.LeBondel'éducationestbienconnue:« L'éducationest l'artdefairepasserleconscientdans^l'in-conscient». .

(2)"WILLIAM.IAMBSécriviten 1901:« LenomdoFrédéricMy.ersseratoujoursrappeléen'-psychologiecommeceluidupionnierquientourad'unepalissadeunevasteétendue''des.

'

régionsinexplorées(lel'espritetplantasur,ellesle pavillondelà vraiescience.Il a introduitpourlapremièrefoislacon-frontation,laclassificationetl'ordreparsériesdanslesphé-nomènesdumoisub-Iimiiial».

(i) «Ceux-làmêmequiaffichentencoreunsouverainmé-prispourla psychologiesub-liminalesont,à leurinsu,toutpénétrésdoceltedernièrequ'ilsontrospiréoavecl'airdu-

temps,clpeuventparconséquentêtreregardéscommedes-disciplesmalgréeux de la doctrinedo Mycrs."»FLOUR-NOY,1903.

Page 12: Annales Des Sciences Psychiques 1916-05

Dr THOMAS-BRET : L'INCONSCIENT 87

mentale dans le monde scientifique, cl l'on com-

prend, sans l'excuser, la défense acharnée des

misonéïslcs conservateurs (i). Tous les savants, à

l'exception de trois ou quatre, luttèrent aveuglé-ment pendant 60 ans contre le principe nouveau:

Bien des choses peuvent arriver à l'intelligence,sans avoir été perçues par les sens.

Cependant, comme l'a fort bien dit Barrell, l'il-

lustre professeur de, physique de l'Université 'de

Dublin, les phénomènes supra-normaux ne sont

pas des contradictions, mais des extensions de

nos connaissances. Ainsi on découvre lu désinté-

gration, la transmutation, la démalérialisalion çtl'évanouissement dans l'élher de l'atome du

radium. Le dogme de l'atome immuable et éter-

nel disparaît; mais nos données sur les propriétésactuelles des atomes de plomb, de zinc el autres,restent intactes.

De même les découvertes faites dans l'incon-

scient supra"-normalne contredisent en rien les

anciennes données do la psychologie sur l'incon-

scient normal.

1" L'inconscienl normal esl constitué par les

vacquisilionsaccumulées de la conscience cl de ce

qui est passé par les sens. C'est l'inconscient

acquis, soit personnellement par les sensations,les idées, les sentiments, les désirs cl actes vo-

lontaires, soit 'héréditairement (tendances). Cet

inconscient normal est automatique ou dynami-que : automatique dans les actes menus el journa-lieis si bien étudies par Freud et dans les cas

.pathologiques des doubles personnalités ; — ou

dynamique, d'ans les combinaisons imprévues du

génie.Nous insistons en disant que le travail incons-

cient chez l'homme de génie se fait sur des don-

nées qui ont été parfaitement conscientes.' Reli-

sons l'explication de IL Poincarc : je ne puisIrnmer, malgré mes efforts, la solution d'un pro-blème. Je sors, je vais me promener. La solution

jaillit brusquement, quand j.c suis en voiture...Maiselle provient des matériaux fournis par l'in-

;(elligenceconsciente : elle vient de l'inconscient

normal, elle n'a pas une origine inconnue, exté-

rieure : elle ne tombe pas du ciel, comme le

croient certains auteurs.20 Tout autre est l'inconscienl supranormal,

grâce auquel on perçoit directement, sans l'in-

termédiaire des sens ni des moyens de communi-

cation matériels, des choses.etdes événementshorsde la portée des sens.

Cet, inconscient dit méiapsycMque est loul à

fait différent de l'inconscient normal acquis. Ilesl d'une autre' nature. Il est pour ainsi dire,

juxtaposé mais en dehors de notre vie ordinaire.Il peut être considéré aussi sous"deux aspects

comme automatique ou comme dynamique : c'est

par cet inconscient supranormal automatique ou

passif que la personne reçoit la suggestion- àdistance et la transmission de pensée. Cet incons-cient supranormal est dynamique ou actif, par

exemple, chez 1-émetleur, clans la télépathie (1)'el,également dans la lucidilô, la télécinésie,l'idéo-

plaslie.C'est cet inconscient supranormal qu'il convien-

drait do désigner comme snpraralipnnel (?), ou

d'appeler surconscience, par rapport à l'incons-cienl normal qui a été appelé subconscient II ades pouvoirs à la fois immenses et limilés dans le

temps el l'espace et sur la matière. Les faits parlesquels il se révèlene dépendentpas de la volonté:ils sont imprévisibles; leur déterminisme nous estinconnu. Tout ce que nous on savons tend à prou-ver que noire inconscient, supranormal commu-

nique par échappéesavecun milieu métapsychiqueou mél^a-éther do Mycrs.

Mais nous n'esquisserons même pas ici (non esthic locus) une' théorie qui effaroucherail proba-blement M. Lhvelsbauvcrs;disons simplement,quenotre inconscient, dépasse noire personnalité cl

qu'il agit sur les autres inconscients supra-nor-maux (3)....

« Les savants, dit M. Dwelshamers, qui ont par« ticulièremenl étudié les fails donl nous parlons,« affirment que ce.ne sont pas là des phénomènes« morbidesni des Jormesdégénér-ées(i) de l'activité« mentale, mais des formes qui évoluent vers an« progrès. »

Pour presque tous les psychist.^s,c'est certain ;mais ce qui esl égalementévident, c'est que notre

,. {'*'Iievraisavantdoit être révolutionnaire,dit-Bichel;.".Maison voit avec Barrett, que,,contrairementa; ce quecroientlesaprioriatiquesrétrogrades,la mitaptycliiqueest/<unnouveauchapitrede lapsycho-physiologieet qu'iln'yanul-antagonismeentrelesanciennesellesnouvellesdonnées,^osl,cequià étécomprisparles professeursuniversitairesnopsychologie,W.James,Hyslop*Hoffding,Boirac,Flour-noy,l>.Janet,.Bergson-,:etmémoliant!...

(i) Lecapitainedonsle enstrèsnetrapportéparSI.I)wra,s-îiAUVEitset qu'oùlirapliisloin.

(-2)Dr.GBI.BVL'êtresubconscientDrOSTÏ,Luciditécl Intui-tion: -.'''.•'.'"'. "'-'-' \

" '"- ..'.(3)Pournepasallongercetarticledéjàtroplong,iioiisne

parlonspasdespersonnalitésmédiano-collectivesforméesparl'inconscientdumédium.eldesassistants.Ces.personnalitésontsouventdesconnaissancesextraordinaires,un,caractèrepropre,unemanièred'Êtrespécialeetparaissent,au premieraborddesêtres indépendants-(guidesdès.médiums.)..Trèssouventellesdisentêtrela manifeslalioh,l'incarnationd'undéfuntdont,ellesreproduisenttoutesles particularitésphy-siquesetmorales. . '.'

Page 13: Annales Des Sciences Psychiques 1916-05

88 ANNALES-DÉSSCIENCES:PSYCHIQUES Mai 1916

soi-disant civilisation; basée sur l'argent et la

(( material reseàrch » est absolument contraire au

développerontde ces facultés (i).3° Dans l'être humain-on peut,différencierplu-

sieurs éléments pour les étudier facilement; mais

en. réalité ils sont intimement mêlés. Ainsi-

M. Dwelshauyérsnous montre: l.'ineonsçiéntnor-mal derrière les:faits inconscients étaiit iesubstra-tum de la conseieiice. ;;

'Nous dirons aussi que souvent les deux inc.oiï-

seiénts-normal!:eïfsuprà-nornial se ràélangent;:Oir.

.comnléiïcé par -lé^premier en typtologie,-,dans

l'ëciitJuré autoiîiatique, etc. et l'on Unit par avoir

des 'manifestations supra-normalès. Mentionnonscomme preuve de ceci le chapitiè de P: /ja/net. (a), «-La Bivihatlon par les miroirs et'les,

hallucinations subconsëièntes », où après avoir

exposé que le miroir, 'le:vé-rre.d'eaû; etc.. servent

de révélateurs a dès miâgèssjuJieonsGiehteSj,il re-

connaît qu' (cils permettent k quelques.personnesde'manifester- une lucidité étounnanle ». Et il

en cite-plusieurs exemples,-(3)[

Bans le trop court paragraphe que M. IDwels-

hauvers consacre à «•l'inconscient,et à hï télépa-thie », il relate un cas typique de phanlasm of

living)»,.de fantôme dé vivant,' dé télépathie o6>

jective;.. :'./Il- y il dès preuves frappantes que l'apparition

du:capitaine dé vaisseau était une ré.aliteconcrète

et non-Une image'nienitale; Mine Ghandlèr-Bwels-

haJLvei'sétait parfaitement;,éveillée ainsi; que son

mari; la fenêtre s'ouvre,., lé capitaine apparaît

ruisselant, parlé, fait ses adieux a- son frère.Ce n'est donc pas "une hallucination véridique à

deux, ni une image onirique*,c'est une.vraie'ma-térialisation. « Quelquessemainesaprès, Onappre-nait que çè capitaine était mort dans un naufragesur les-cotes:dé Chine:» _/. -

L'auteirr parle; ensuite des messages télépathi-qùes qui se traduisent par dés «"états aiffectifs»

chez le sujet.-récepteur';(éé sont les pressentiments)et il -fait les trois:remarques suivantes:.

Peu de personnessont,susceptihlésaux•influences

tôlépathiq.ueset il ,est très exceptionnelqu'une même

personneéjji'ouyéle phénomèneplus;-d'une-ou deuxfoisdans-foute-savvie.... /L; ' ...

Il s'agit toujours dans les:comimihicatibustélépa,Ihiques,.de"faits particuliersoh graves,morts, acci-

dents-dangereux., ;'

..De plus, c'est à-I-'insw'dé'la Volonté;(nous dirionsà l-'kisude là coh&cieiïGede l'ômettem).que les mes

sages iélépathiquesse produisent.» -.-

II/menlionne:en quelques lignes les expériencesde Croolceset les phénomènes observéschez Mme/Piper, que pourtant des'esprits éminents comme .

Hodgson, 'ByslopetrW. James étudièrent-pendantde nombreuses années. Enfin, il relate des expé*

'

rieuces de tables tournanl.es"auxquellesil a prispart. Les réponses données:par.-la"'tablé' étaient

parfailieinenl,justes,.;niais elles ne, pouvaient pro-:

venir que de son. inconscient. .." •

Cesexpériencestyptolbgiquesfigureraientmieuxdans la partie consacrée' à- l'inconscient normal

automatique qu'au -milieu/,de faits qui relèventde l'inconscient supra-rtornial sous ses âeux for-

mes, dynamique ou passif. .' . ,.

En somme, M. Dwelshauversparaît favorable-ment disposé envers les recherches métapsychi-ques. II est certainement dans un milieu propiceà.l'étude de ces phénomènes.

Souhaitons qu'il continue ses expériences el r

qu'il nous donne,dans lés prochaines éditions do

son livre les résultats de plus en plus nombreuxdeses -investigationsdans l'inconscient -supranormal.Nous lui demandons de nous excuser de nous être

laissé entraîner à exposer des idées qui nous sont

chères, au lieu de l'aire l'analyse pure et simplede son excellentouvrage.

(t) .BôzzahOidansun trèsremarquablearticle(Sept.IflOG.Ann.desSe.Psy.chiq.)«M1'Piperet la ConscienceSublimi-nale» s^efforce,.au contraire,:de prouverque;lesfacultéssupranormalesnosontpassoumisesà.laloidelasélectionna-turelle:et dé l'évolution.NotonspourtantqnelesHindousl'arl^Râia-Vos'givéveillentet ilévcloppentcesfacultés.

(2)Névroseset idéesfixes,i" Vol..F. IIATUOUD.etP. JAKET.

(3)té cristal,la baguetteetc.,nesontquedesmoyensquiserventà mettreenjeu lesdiversesformeson facultésdol'inconscienl,: ici,la lucidité.Maiscesprocédésnésontpasnécessaireschezcertainespersonnes.Mêmesvariationspourle fonctionnementdécesfacultésà l'étatdeveille,d'hypno-seoudetranse,et étatihypnoïdes.d'abstraction,de.conc.cn-tration.

Page 14: Annales Des Sciences Psychiques 1916-05

89:;

Lès N oiwe&iix Livrés

PAULBOURGET: Le Sens de la Mort. — (Paris.1918.— 3 fr. 80).

.Tamaisle problèmede la mort ne s'est présentéà la pensée avecplus d'angoissanteinsistancequ'àl'heure actuelleoh nous sommeshantés par tanl et

tanl d'hécatombes. Aussi M. Paul Bourgel, aprèsbeaucoupd'autres, a-l-il voulu examiner à son tour« s'il j a une rupture éternelleou un l'apport mjs-» lérieux entre les morts el les vivants ; si noire

.».aolhilé présente s'épuise en elle-mêmeou bien si

.--.-»elle a un prolongementailleurs dans un uuiveis» spirituel, principe premier el suprême explica-» lionde l'universvisible.» La morl n'a dosons,dit-

il, que si ce piolongcmcnl.exisle el il ajoute « que»ce problème pointant essentiel et que nous de-» \iions tous a^oir résolu, ou du moins médité,»nous l'oublions dans le train ordinaire de la vie.» Aujourd'huicommentne pas en être obsédéquand» un cataclysmeunhersel, celle immenseel ienihle

-» guerre, le pose tous les jours, toutes les heures» d'un boni à l'autre de l'Europe à des' millions» d'êtres. Tanl de sang, tant de pleurs ont-ils unea significationailleurs ! ou bien ce conllil mondial» n'esl-il qu'un frénétique accès de délire.colleclifMdont l'unique résultat sérail la rentrée prénia-» durée d'innombrables..organismes humains dans».le cycle'des décomposilions'et des,reconipo'sitions

» phy.sico.-éhimiqnesi1»,.---/.''-.Le.problômaainsi posé, M. Boui'gel.ne nous en .

donnepoint la solution, car sans essayerde nousdémontrer « s'il existe ou non un prolongement-uilleuvsde notre activitéprésente»';i! se'.conteirte.'d'O.'.'nousexposerce qui'1croit être le sensde la douleur,dola souffranceel delà mort, et d'essayerde donner.'niphénomènereligieuxune valeur prohalive.égaleà celledu phénomènephysique'.'.

Cheminfaisant, il nous parle-du psychismesupé-rieurcommequelqu'un quia sûrementlu et appréciéMycrs,Grasset'et' le Dr Geley,nous démontrantainsiquel'on ne saurait, même dans le roman, se dé'simv.téresserdésormaisdes éludesà la diffusio'n.desquellessont consacrées-les « Annales des Sciencespsy-chiques:»

Sansvouloirexaminertous les problèmesauxquelslouchel'auteur, je voudraissimplement'en discuterdeux.

D'abordM. P. Bourgel,reprenant à son compte lethèsede H. James,déclareque ce qui comptecommeréalitéc'est ce qui agit sur le réel. On ne sauraitdonc,dit-il, dénier au fait religieux, psychologique'Ihi détermine-des/actions parfois héroïques, unevaleurréelle égale a colle du fait, scientifique Ce1'" agit sur le réel est nécessairementréel, el du

moment que vos idées vous l'ont agir, il y a en elles

un fonds de réalité, elles constituent un l'ait.

L'auleur sembleconfondreici réalité avecvérité.

Qu'est-cedonc qu'un fait scienlilique ?

Est-cecelui qui peut se répéter à volonté P— non,

puisque l'existence des météores, par exemple esl

admise scientiliqucmenl,bien que l'on ne puisse ni

les prévoir ni les reproduire.Ksl-coluiqui esl,constaté par nos sens ? — Alors

les ondes électriques, les' rayons chimiques ne dé-

viaient pas être admis scienliiiquemenl.Le 'l'ait 'scienlilique,' dirons-nous, esl celui qui

esl la manifestation (le lois immuableset qui peutse prédéterminerlorsqu'on connaîtces lois.

Direque le lait psychologiqueest assimilableau lait

scientifique,ce serait donc tomber dans le détermi-nisme.

Réalité n'est pas synonyme de vérité, le mirageest un phénomèneréel, il s'agit de l'inlerpréler an c

justesse. L'auleur esl ccrlainenienl partisan de la

libellé, il laul alors qu'il admclle que c'est l'espritqui juge, qui trouve la vérité ou qui se trompeL'esprit donc esl hors de6 lois scientifiquesimmua-bles puisqu'il peut les trouver, les juger, les vérifierou au contraire s'en montrer incapable— sa déter-

mination, commedit dans le romanle sceptiqueOilè-

gue, peut-être due à des erreurs .d'appréciationet

pourtant1

l'homme a agi. Le fait religieux,,l̂e fait

psychologique:ne peut dopé rien prouver, rien dé-montrer ; en tant que vérité il est réel mais d'uneautre nature que le fait:'scientifique. . ,

Et maintenant qxieiest d'après l'auteur le sens de

la moi't ? -, .--.--.' .'.-.--

La souffranceet la.mort, dit-il, ont:-un-sens: lerachat, sinon, dit-il, quel sens auraient-elles? Elles

doivent;racheter nos fautes:et cellesdes autres. C'estla thèse que l'on a soutenue daris de grands jour-naux catholiqueset dans bien des chaires. Bourgelnous met en présencede l'attitude devant la-'-mort'de deux hommes : l'un,, l'intellectuel Dr"Ortèguejqui voiten elle« l'annulation de tout.un psychisjne»;l'autre l'eflicier de modesteintèllectualité«/qui. n'a

pas formé sa,doctrine, mais,l'a reçue ». Le premierne se résigne que dans un geste d'impuissancedé-

sespérée,le pieux breton Le,Ga-llicaccepteau con-traire la mort avec résignation',offre sa souffrance,son agonieeru:holocausteau profit deceuxqu'il aime.

C'est toujours-'l'éternelproblèmedu mal et. de.là

souffrance, si /difficilementconciliables avec -l'Idée'divine-._Toutes lés religions se sont, efforcéesd'enfournir une explication,mais en se bornant commeM. P. Bourget à envisager seulement la souffrance

-humaine;- Pourquoine considérerainsi qu'une partie du pro-blème ?

Page 15: Annales Des Sciences Psychiques 1916-05

90 ANNALESDESSCIENCESPSYCHIQUES Mai 1916

Que fera-t-onde tant d'autres souffrancesrépan-

dues dans la nature F>Les piaules et les animaux

sonl égalementsoumis à la souffranceel a la mort,

oserait-on prétendre que ces souffïanccsont aussi

pour raisond'être la rançon, le radial, l'expiation !

Et puis pour quel rachat, d'après les croyancesdo

l'auteur, les enfants meurent-ils i1

Cherchant quel est le sens du. sacrifice, de ces

sacrificessouvent obscurs, de ces immolations in-

soupçonnées,Bourgel se demandepourquoi le pré-sent s'immole ainsi, à l'avenir et do quel droit

l'a\enir pourrait réclamer ce privilège s'il n'y

avait pas un ordre impératif'reçu par la conscience.

« Maisd'où vient cel ordre, dit-il, cl ne laul-il pas» qu'il y ait quelqu'un, capable"d'enregistrer les

» dévouementsinconnus, car si ce témoin n'existe

» pas, ces dévouementssonl comme s'ils n'avaient

» pas été )>./

Ici encorele problèmedébordeel s'étend au delà

de l'espècehumaine. Le mêmeimpératif catégoriquedétermineclansle mondedes insectesle sacrificedes

individus en faveur des générationsà ^enir. On ne

voitpas pourquoion se limiteraità ne considérerquel'humanité sans embrasser le problème dans toute

son emergure.Il ne nous appartient pas de rechercherici quelles

sont les hypothèsessusceptiblesde nous donner des

explicationsplus satisfaisantesde ces angoissantesquestionsplus que jamaish l'ordre du jour. Il sembletoutefois que les théories ôvolutionnisles,ces cro-

yancesà des vies multiples qui feraient que l'indi-vidu récolteraitun jour les résultats de son sacrificeel trouverait déjà sa récompensedans l'élargisse-ment de sa conscienceappeléeà un développementsans fin, seraient capablesde mieux satisfairenoire

esprit.Paul LE COUR.

ALBBKTJ. EDMUNIVS:The vision,, in 1803, of

Joseph Hoag. — (Philadelphie, 1915).

11s'agil d'une curieuseel intéressante« vision »

qu'eut en i8o3M. JosephHoag,ministre de la So-ciété des Amis(Quakers).Elle contient,entre autres

choses, ce qui paraît être une allusion évidenteàla guerre de Sécession(1860).

La Guerre et l'Occultisme. (Paris, Ghacornnc

édU.,1916".—2ft. 50).

Cotte brochure,qui constitue un numéro spécialdu Voiled'isis, contient une intéressanteconférencede l'ancien abbéAlla sur « L'Iitvasionphilosophiquepréparatoire», quelqueshoroscopes,d'ailleurs assez

vagues,de souverainset chefd'tëlal, etc.

ÉCHOS: et- NOUVEL-CES

/SéaflGèSid^i Mlle: SWTionîez^ à^ndises

Quelques-uns/de nos lecteurs nous 'demandent,,.:dte:temps &âùtréydes nouvelles;de MlleStànislawa

Tomezylt, le më'dïum var-sovienqui, sous la di-

. rectipn dhi Ipr;Oehorpwiçz,;'produisit ;de. si inté^

ressaaitsphéhQméh.es,surtout d'ordre téléMnesique.Nous;né sommes malheureusement pas»a même

de les satisfaire, d'autant plus que, depuis,le eom-

mencement de la guerre, nous n'avons plus de

nouvelles même du W Oehorowifezqui, bien que

résidant à Varsovie depuis, quelques années, est

natif de. la Galicie, où il,a passé, d'ailleurs, la

plupart_dé sa vie. \

Seulement, la suspension de notre Revue, au

moment où éclatèrent les hostilités ne nous a pas

'permis de parler d'une série 'de- séances que

Mlle Tomcjiykdonna à Londres, en Juin et Juil-

let 191/1, '."' ,'

L'Hon., Everard Feilding, secrétaire honoraire

de la Society for .PsychiedtResearch, qui déploie

dans.nos éludesun dévouementetune activitérares,

s'était rendu deux fois à Varsovie,,en 1912et ioi-3!,.

et une fois à.-Munich/,auprès du Dr dé Sclirenek-

Notzingjpour assisteraux/expériénçesavecMieTo-

mezyk. Ces dernières;dépendant surtout de l'état

spécial de: santé du- médium-,;M Eeilding/ne vith peu près rien lors de son premier voyage, niaisfinit par assister a.dès phénomènes qui lui produi-sirent une impression très favorable. C'est ainsi

que lé voyage;de Mlle Tbmczyken Angleterre,fut

.décidé. La S. P. 11.îicmma/une Commission:'d'ex-

périmentation,/composéede M. Feilding,;M. Bag-

gally (i>n;expert,ensprestidigitation en,même temps

qU(Jdn"« psychiste:».).,.MadameSidgwicli, la célèbre

psychologiie,'Miss Verrai! (fille de: MadameVer-

rai!-,qui vient de mourir),/le W.Woôlley.ret deux

, amis de M. Feilding : M. S,,Gow.per-Coles-(métal-

lurgiste électricien connaissant 'bien la php.logra-phie), et M. Mark Barr, électricien.

Onze séances eurent lieu entre le 2 juin et le

i3 juillet. Il y eut d'abord une période durant

laquelle la santé dé "MlleTomczyk ne fut pasbonne el;on n'obtint aucun phénomène ; plus lard

-on eut.des mouvementsde-petits objets ; une seule

fois on put voir une petite balle en celluloïd se

, soulever à 9 pouces environ au-dessusde la table,

Page 16: Annales Des Sciences Psychiques 1916-05

ÉCHOSET'NOUVELLES' 91

alors que.les mains du'médiunî restaient à un

quart de pouce environ de la balle, de chaque côté.

En ces conditions, la'Commission,, sans avoir

recueilli aucun indice de fraude contre le mé-

dium, n'a cependant pas pu assister non plus à

des phénomènes suffisants pour se former une

idéeexacte de leur valeur.

La « Guerre Télépathique »

Un architecte italien, M. Vitlorio Galli (via

VassàlliEandi, 7, Turin), vient de lancer une pla-

quette intitulée : « Guerra TelepaLica», dans la-

quelle,en admettant la réalité de l'influence qu'on

peut exercer télépathiquement.sur ses semblables,

il préconise une union dans le but d'exercer col-

lectivement une .action psychologique contre les

ennemis de l'Entente.

JMGalli sera peut-être surpris d'apprendre'quecertainsgroupements Ihéosophiqucs e1scienlisles,

croyantaux « forces-pensées», exercent déjà, dans

quelques-unesdo leurs réunions, ces concentra-

lionsde Aolonléspour parvenir à de pareils résul-

tais.

Malgré cela, il esl à peine besoin de dire quel'accueil fait à la proposition de/M. Galli, même

par les croyants à la lélépathie, a procuré à son

iuileurvquelquesdéboires. Quand on prétend faire

accepter une invention nouvelle — par exemplecelled'une arme, d'un explosif, etc. — il faut la .

présenteron l'appuyant sur des expériencesqu'ona faites et qui ont clé couronnées de succès. Si

M.Galli'avait commencé par des expériencespra-

tiques, leur résultat lui aurait, l'ail comprendre le

scepticismedu public — même des psychistes •—

qui cependant rendent justice à ses bonnes in-

lenlions.

Un médium remarquable au Brésil

Charles Mirabelli ,

Une éloile de première grandeur semble s'être

levée dans le firmament des médiums à effets

physiques.Les journaux quotidiens de SAoPaulo

cl les publications spirites de tout le Brésil no

discontinuent, point, depuis quelques mois, de

s'occuperd^uncertain CharlesMirabelli,(un pseu-

donyme.?) de nationalité brésilienne, qui s'est ^ré-vélédepuis quelque temps médium, produisant à

peuprès les mêmesphénomènes qu'Eusapia Pal-la--,

dino, en des circonstances de contrôle qu'on dit

meilleuresencore. La listé dès savants, dos méde-

cins,des personnesnotables qui attestent l'authen-

ticité'.'.'deces phénomènes- s'allonge rapidement

chaquejour.-Il parait s'agir de faits réellementsé-

rieux, bien qu'ayant été détournés de leur vraie

signification par l'intromission tapageuse de la

presse quotidienne et les séances ouvertes impru-demment même aux adversaires déclarés.

Nous publierons dans un de nos prochains fas-cicules des renseignements plus étendus sur cemédium Mirabelli, dont les facultés mélapsychi-ques peuvent devenir une nouvelle source d'utilesrecherches à un moment où les sujets à effetsphy-siques sonl si rares.

Pour l'abolition des vieilles lois• 'contre la sorcellerie, en-Angleterre

On sait que la situation des médiums, somnam-bules cl voyants de toute sorte est réglée au pointde vue pénal, dans le Royaume-Uni,par des loistrès anciennes, édictées jadis contre les sorcierset connues, en conséquence, sous le nom de Wit-

chcrajl and Vagrancy Acis. D'ailleurs, les chosesse passent à peu près de. même en bien d'autres

pays.

Dans le Congrès que vient de tenir à Glascowla Spiritaalisls' National Union, on décidad'ouvrirune souscription' pour réunir une somme d'au

moins 1.000 livres (aiî.ooo francs), pour les frais

que doit occasionner une campagne tendant àl'abolition des « Wilchcraft Acis » et leur rem-

placement par des dispositions moins surannées,

plus conformes aux idées actuelles de liberté etde tolérance el aux progrès réaliséspar les SGienccs

psychologiques.

PETITES INFORMATIONS

/a On annonce la mort de Madame Verrall,l'un des piliers de la Society for Psychical Re-

'

scarch, depuis un assez grand nombre d'années

déjà. Mme Verrall, veuve d'un professeur dol'Université de' Cambridge, était elle-même unefemme d'une grande érudition, surtout dans leslettres grecques cl, latines. Elle publia différentesétudes très intéressantes dans les Proceedings dola S. P. H., mais était aussi fort connue commemédium écrivain : les expériencesde « Correspon-dances-croisées» qui oui eu lieu en ces ..dernières,années sont basées, en très grande partie, sur son

automatisme, qu'elle envisageait ensuite d'un oeil

critique..Elle était âgée de 58.ans.

. *** Le Comte de Sandwich, qui vient de mou-

rir, était très connu-ep Angleterre,depuis quelquesannées, à cause des facultés de guérisseur qu'ilcroyait posséder et qui lui permirent, en effet,

Page 17: Annales Des Sciences Psychiques 1916-05

ANNALESDES SCIENCES-PSYCHIQUES Mai 1916

d'obtenir plusieurs remarquable^guôiïsons, qu'ilattribuait, en même temps, à ses prières et à l'im-

position de ses mains. 11publia à ce sujet un ou-

vrage : MyExpériencesin Spiritual Ileating. Inu-

tile d'ajouter qu'il s'adonnait à la médecinemys-

tique d'une façon absolument désintéressée.Lord

Sandwich esl décédé en sa soixante dix-septièmeannée. J) avait été attaché aux ambassadesbritan-

niques à Constanlinople, Berlin, Pclrograd, Tan-

ger.

.^ Sir William Grookes, qui avait éle happé,il y a quelques mois, par la mort de son fils aine,vient d'avoir la douleur de perdre sa femme.

Lady Ciookesétait parvenueà l'âge de 80ans ; elle

s'était mariée le 10 awil i8f)6, alors qu'elle avait

à peine atteint sa vingtième année et. son mari

n'élait âgé que de quatre ans plus d'elle. Le ma-

riage avait été des plus heureux : un « mariageidéal », comme le disait dernièrement un journallondonien.

.,*„ M. Charles Michel,d.é l'Institut, a été ré-'

comment réélu Président de>la Société de Gra-

phologie. Un journal de Paris a publié celle joliedevise latine que M. Riche! a composée à l'occa-

sion de sa prise de possession du fauteuil prési-dentiel :

Quid mens ima ferai, scripto tua deoelranolabii.

(Ta main, par cet écrit, fera connaître ce querecèle le fond de ton coeur.)

„.*„.La récente mission des académiciens en

Espagne connut des heuresvraiment pittoresques.11lui arriva fréquemment de palabrer en plein

air, principalement à Cordou'c,où la cour de la

Mosquéecl le Pont Romain entendirent de nobles

paroles. •;'"

Le record fui battu par M. Bergson, qui, sur lesinstances des universitaires de Grenade, fil, aumoment de prendre congé, une conférence dansla gare, adossé à la locomotivedu correo, laquelleattendit la fin pour partir.

Sujet : 1' « Immortalité de l'âme ».

.,*„.La suspension de nos publications au mo-mcnl de la guerre nous a empêché de signaler unlait qui venait alors de se produire, c'est-à-dire

que la Législature de "l'Etat de New-York avait

approuvéun amendement à la loi sur les Corpo-rations religieuses, amendement qui permet àà l'Associationdes Spiritesde'prendre place parmiles Eglises légalement reconnues. Dans ce bul,elle a dû seulement se transformer en « AssembléeGénérah,des Spirites ». •

^ Le médium Georges-Jean Debord, dit,de

La Botaria, étant venuà nos bureaux, au mois de,

janvier dernier, accompagnépar une dame, nous

al'Mrmorque l'autorité judiciaire a\ail abandonnélespoursuitesengagéescontrelui,nous avonspubliécelle nomelJe dans noire.premier fasciculede l'an-née. Maintenant les journaux parisiens annoncent

qu."le procès contre le fameuxmédium du « Sanc-

tuaire » a bien eu lieu et que le pré\enu a été con-

damne par le Tribunal correctionnel doParis à un

mois de prison.'

./",. L'Echo de la Pensée, dont,le Directeurest

MonsieurVarigaiill d'Armir, le rédacteur en chef

M. Louis d.eBourbon, vient do reprendre ses pu-blications. Celte revue esl l'organe d'une Alliance

PsychiqueUniversellequi a donné, avant la guerre,différentesconférences,avec le concours d'artistes

distingués.

J3Lvisi aiux JLieeliexjtx-s;

Nous publierons, dans un de nos-prochains nu-

méros,:le texte de la belle conférence : « Peut-on

prédire l'avenir!! A propos des prophéties de la

guerre», faitedernièrement par M-.l'abbé P. Nau-

det à la Société Universelled'Etudes Psychiques.

Nous-prions nos abonnés de-nous excuser pourlés retards que sabis'senLprésentement les livrai-

sons de noire Revue par suite des circonstances

anormales que nous traversons. Ils ne perdrontrjen en somme, pour avoir un -peuattendu quel-

ques numéros dés Annales. ''"

Le Rédacteuren cliel'-Géranl: C. niî VESME.'— Imp.Nouvelle,G.CLOUZOT,85,rueChabaudy,Niort.