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Arbre après Arbre - Maintenant nous, les enfants, sauvons le monde

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Les enfants et les jeunes de ce monde ne veulent plus attendre que les adultes relèvent les défis planétaires en suspens. Ils ont de nombreux projets : ils veulent sauver leur avenir – arbre après arbre. « Nous avons écrit ce livre pour des gens comme nous. Car, c‘est nous qui devrons payer les pots cassés si les adultes n‘arrivent pas à résoudre les problèmes sur le plan mondial. Avec ce livre, nous voulons montrer comme c‘est formidable de s‘engager. Nous vous racontons notre histoire: pourquoi nous agissons et ce que nous pouvons faire pour obtenir un avenir positif. Nous voulons vous montrer comme c‘est passionnant d‘apprendre plus sur notre planète - et comme c‘est intéressant d‘agir en collaboration avec des enfants du monde entier. Naturellement, nous vous révélons aussi comment vous pouvez devenir actifs avec nous. En effet, la parole seule n‘arrête pas la fonte des glaciers: « Stop talking. Start planting. »

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Cette version est la traduction du livre allemand «Baum für Baum» de la maison d´édition oekom. Disponible seulement par „livre à la demande“.Ce livre est publié sous «Licence Creative Commons»:

BY: Paternité: www.oekom.de | www.plant-for-the-planet.orgNC: Non-commercialND: Pas de modification

6ème édition actualisée en mars 2013

Editeurs: Veronika Straaß et Claus-Peter Lieckfeld

Rédaction et concept: Ulrike Völkmann

Illustration et layout: Carsten Abelbeck

Traduction: Cécilia Kutter, Francoise M., Marie Claude N., Zakia Krause.

Edition revue par Pascale Sarah Naumann

Imprimé à la demande. Non-commercialisé.

Pour télécharger et pour imprimer ce document dans toutes les langues disponibles, visitez notre site

internet www.plant-for-the-planet.org. On ne peut le distribuer qu´à des enfants lors des académies

organisées par Plant-for-the-Planet.

Imprimé sur papier 100 % recyclé.

Tous droits réservés pour Plant-for-the-Planet

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ARBRE ARBRE

Maintenant, nous, les enfants, sauvons le monde

Felix & Amis

après

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Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

1. Pourquoi nous, les

enfants, agissons

Felix raconte: comment tout a commencé . . . . . . . . . 11

Un exposé qui a des suites . . . . . . . . . . . . . . 12

Nous sommes de plus en plus nombreux ! . . . . 14

Personnalités célèbres pour Plant-for-the-Planet 16

Wangari Maathai:

Mama Miti – la mère des arbres . . . . . 19

Pourquoi Wangari agit . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

Mouvement de la ceinture verte . . . . . . . . . . . 22

Billion Tree Campaign. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23

L´initiative des enfants Plant-for-the-Planet . . . . 24

Plant-for-the-Planet Billion Tree Campaign . . . . . 24

Pourquoi est-ce que je participe ? . . . . 26

2. Que signifie change-

ment climatique ?

Climat en crise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Clara interviewe «monsieur Météo»

de la chaîne ARD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

Le changement climatique avant notre époque 33

Les faiseurs de climat . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

Le cycle du CO2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

D‘où viennent le charbon et le pétrole . . . . . . . 35

Fumées industrielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

L‘homme comme moteur du climat . . . . . . . . . 37

Que signifie climat équitable? . . . . . . . 42

Le commerce des émissions:

quelque chose de facile, difficile à réaliser . . . . 44

Ce que les arbres peuvent faire

contre la crise climatique . . . . . . . . . . 46

3. Ce que nous pouvons faire

Ce que chacun peut faire …

Ou: la protection du climat

à la maison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

Qu‘est-ce qui ne va pas dans la circulation ? . . . 52

Les «mangeurs» d‘énergie à la maison . . . . . . 53

Changer de fournisseur d‘électricité ? . . . . . . . 55

Combien de CO2 passe par mon assiette ? . . . 55

Concernant «le faire soi-même» …

Ou: sur l‘école et l‘école de la vie . . . . 58

Arbre après Arbre …

Ou: la grande fête de la plantation . . . 66

Comment trouver des camarades de combat . . 68

Où pouvoir faire des plantations . . . . . . . . . . . 68

Comment trouver les arbres appropriés. . . . . . 69

Comment et où trouver les arbres. . . . . . . . . . 70

Comment faire connaître votre

fête de la plantation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71

Comment faire de votre journée de

la plantation une vraie fête . . . . . . . . . . . . . . . 72

Comment compter vos arbres . . . . . . . . . . . . 73

Des arbres pour le Sud …

Ou: 10 euros = 10 arbres . . . . . . . . . . . 74

Namibie (Afrique) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75

Equateur (Amérique du Sud) . . . . . . . . . . . . . . 76

République Démocratique du Congo (Afrique) . . 76

Costa Rica (Amérique Centrale). . . . . . . . . . . . 77

Malaisie (Asie) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

De bonnes réponses à des arguments idiots! . . 78

«Run for Trees» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80

Notre planète a besoin d’ambassadeurs

du climat équitable et d’ambassadeurs

d´un avenir meilleur… Ou: les

académies «Plant-for-the-Planet» . . . . 84

Académie pour les ambassadeurs du

climat équitable (8-14 ans) . . . . . . . . . 86

Module 1: Introduction

Ou: nous parlons d‘un discours d‘un

ambassadeur du climat équitable . . . . . . . . . . 86

Module 2: Crise climatique

Ou: nous discutons sur le climat équitable . . . . 88

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Som

mai

re

Annexe:

Coordonnées / Crédits photographiques . . . . .128

4. Notre vision

Nous sommes les enfants d‘un seul monde...

Ou: notre communauté universelle de planteurs d‘arbres . . . . 98

Nous, les enfants, sommes les citoyens et les politiciens

du monde... Ou: en tant que citoyen du monde réfléchir et prendre

en main les problèmes sur le plan mondial . . . . . . . . . . . . . . . . 104

Ce qui s‘est passé auparavant devrait nous servir de leçon! . . . . . . . . . . . 106

Qu‘est-ce qui nous donne du courage? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108

Que ferions-nous, nous les enfants?

Ou: notre plan en 3 points pour sauver notre avenir . . . . . . . . 109

Nous sommes les ambassadeurs d´un avenir meilleur...

Ou: comment nous combattons pour notre avenir . . . . . . . . . 112

Les chefs de gouvernement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112

Les Nations unies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113

Les parlements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117

Plan en 3 points pour les états, les villes, les communes

et les entreprises. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118

L‘impôt du secteur privé pour notre avenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120

Le Bon Chocolat - notre premier produit Plant-for-the-Planet . . . . . . . . . . . . 121

Notre premier parti politique mondial. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121

Notre structure démocratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122

Module 3: Rhétorique

Ou: nous nous entraînons à parler et tenons,

nous-mêmes, un petit exposé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88

Module 4: Les plantations d‘arbres

Ou: nous plantons nous-mêmes et

préparons les journées de plantation . . . . . . . . . . . . . . . . . 90

Module 5: World Café

Ou: nous rassemblons des idées pour motiver

d´autres personnes à participer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91

Module 6: Travail de groupe par école

Ou: nous devenons actifs! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .91

Module 7: Notre premier exposé

Ou: nous présentons nos buts aux adultes . . . . . . . . . . . . . . 92

Académie pour les ambassadeurs d´un avenir

meilleur (15-21 ans) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94

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IntroductionLa crise climatique menace notre terre et nous, les humains, sommes fautifs. Si nous continuons ainsi, il va y avoir des conséquences catastrophiques. Mal-gré cela, nous n’agissons toujours pas assez.

Nous, les enfants, voulons changer cela – et aussi avec ce livre !

Nous avons écrit « Arbre après Arbre » principalement pour des gens comme nous. C’est-à-dire des enfants et des adolescents. Si les adultes ne s’occupent pas réellement des problèmes mondiaux, nous serons ceux qui devront en subir les conséquences.

Cependant, avec ce livre, nous nous adressons concrètement aussi à des adultes – parents, professeurs, entrepreneurs et autres « décideurs » de notre société. Car nous voulons qu’ils nous aident dans nos projets. Et nous en avons beaucoup: nous voulons sauver le climat et ainsi notre avenir ; pour cette raison, ce livre! Vous pensez que ce n’est pas possible ? Alors là, vous vous trompez.

Notre initiative scolaire Plant-for-the-Planet (ce qui signifie «Planter pour la Planète») a vu modestement le jour en 2007, maintenant nous sommes un mouvement international. Et contrairement aux adultes qui ne font que parler, nous agissons pour de vrai ! Venez découvrir avec nous comme c’est bien de s’engager et de participer à ce mouvement!

Avec ce livre, nous voulons vous en donner le courage.

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Nous allons vous raconter comment tout a commencé, et comment en très peu de temps, un énorme (et captivant) mouvement est né. Vous allez apprendre ce que le « changement climatique » signifie en réalité, comment nous pouvons motiver les gens et agir nous-mêmes pour mieux protéger le climat. Vous allez voir pourquoi il est si important que nous, les enfants, nous nous engagions sur cette terre pour plus de justice et de protection du climat. Et nous allons vous expliquer pourquoi nous plantons des arbres.

Naturellement, vous pourrez apprendre un tas de choses intéressantes: savez-vous par exemple combien d’air un arbre peut purifier, et pourquoi? Connaissez-vous la différence entre la météo et le climat? Savez-vous comment se sont créés le charbon et le pétrole, ce qu’est le CO2 et quelles conséquences il a pour notre atmosphère ? Savez-vous pourquoi la fonte des glaciers au Groenland et en Antarctique est si grave? Savez-vous aussi qu’un prétendu sommet mondial sur le climat a lieu chaque année ? Etc…

S’il y a quelque chose que vous ne comprenez pas, par exemple des mots ou expressions inconnus, demandez à vos parents, professeurs ou autres adultes. En fin de compte, ils sont là pour nous soutenir. Si vous avez Internet, vous pouvez bien sûr aussi l’utiliser. A propos d’aide, pour écrire ce livre des adultes aussi nous ont aidés: Carsten, Cécilia, Claus-Peter, Danielle, Françoise, Ingeborg, Marie Claude, Melanie, Pascale, Ulrike, Veronika, et les responsables de la maison d’édition oekom. Un grand merci à eux. Avec «Arbre après Arbre», nous voulons en particulier vous montrer comment vous pouvez devenir actifs avec nous. Et combien cela peut s’avérer amusant!

Felix & Amis7

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« Les petites choses que les hommes font ont de l’effet. A la longue, cela fera la différence. Mes petites choses à moi, planter des arbres. »

Wangari Maathai Prix Nobel de la paix et militante active pour l’environnement

Felix raconte: comment tout a commencé 11

Wangari Maathai: Mama Miti – la mère des arbres 19

Billion Tree Campaign 23

Pourquoi je participe ? 26

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1.

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Felix raconte:

Comment tout a commencéSans mon institutrice, cette initiative n’existerait peut-être même pas ! En 2007, elle trouva en effet qu’il était grand temps de se soucier de la crise climatique.

Comme l’hiver 2006/2007 était anormalement chaud en Allemagne, mon institutrice a pensé qu’il y avait peut-être un rapport avec le réchauffement climatique. En tout cas, chacun devait faire une recherche sur Internet et voir ce qu’il trouvait sur le sujet. J’ai promis que j’allais faire un exposé sur le thème le lundi suivant. Pendant le week-end, j’ai regardé le film d’Al Gore «An Inconvenient Truth», «Une vérité qui dérange», et j’ai directement tiré des transparents de son livre que mon grand-père s’était acheté.

Lorsque j’ai lu combien nous émettions de dioxyde de carbone (CO2) avec nos voitures, avions, maisons, fabriques et centrales électriques, et quels étaient les effets négatifs du CO2 et des gaz à effet de serre* dans l’atmosphère, j’ai vrai-ment eu mal au cœur. Le climat se réchauffe, les glaciers fondent et le niveau de la mer monte. Notre avenir est peu à peu détruit, et les gens restent là, assis, et ne font que discuter ! Pourquoi est-ce que personne n’agit ?

Sur Internet j’ai lu un article sur Wangari Maathai du Kenya. Elle plantait des arbres dans de nombreux pays d’Afrique et se battait contre les intérêts égoïstes

des milieux socialement aisés*. C’est à ce moment là que j’ai eu l’idée que nous, les enfants, pouvions aussi planter des arbres. Des enfants du monde entier pourraient y participer, comme dans une grande famille universelle!

Si Wangari Maathai était arrivée, en Afrique, à planter 30 millions d’arbres en 30 ans, alors nous, les enfants, devrions aussi réussir à planter au moins 1 million d’arbres dans chaque pays du monde, non?

Wangari Maathai plante un

des 30 millions d’arbres.

*Ce qu´est l´effet de serre et pourquoi il est dangereux, vous pourrez l´apprendre à la page 34.

*Pour plus d’informations sur Wangari Maathai, reportez-vous à la page19

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Un exposé qui a des suites

Le lundi, j’ai donc fait mon exposé devant la classe. Je l’ai nommé «La fin de l’ours polaire.»

J’ai expliqué l’effet de serre aux autres, le rapport entre le CO2 et le réchauffe-ment de la planète, comment les arbres absorbaient le CO2 et le transformaient en oxygène. Les arbres rendent donc inoffensifs les dangereux gaz à effet de serre. Mais il faudrait bien sûr qu’il y ait plus d’arbres – et c’est exactement ce à quoi nous voulons veiller! «Plantons un million d’arbres dans chaque pays du monde!» - c’est ainsi que j’ai conclu mon exposé.

Depuis nous plantons des arbres. Avec ce but, nous mettons surtout en place un signe pour un climat équitable. Parce que, si un Américain rejette 40 fois plus de CO2 et un Européen 20 fois plus de CO2 qu’un Africain, il faudrait au moins qu’ils paient pour ça. Parce que si chaque personne avait les mêmes droits de CO2, l’Africain qui n’émet que ½ tonne de CO2 pourrait par exemple vendre 1,5 tonne à celui qui veut conduire une grosse voiture. Ceux-ci devraient néanmoins porter la main à la poche pour ce « luxe ». Les Africains recevraient donc de l’argent parce qu’ils ne dégradent pas autant l’environnement que nous. Ils pourraient ainsi construire des écoles et des hôpitaux. Et on pourrait éviter que 30 000 personnes, notamment un nombre considérable d’enfants, meurent chaque jour de faim et de maladies comme c’est le cas aujourd’hui. Frithjof Finkbeiner

parle de son fils:

La fin de l’ours polaire était le début.

A propos de Felix FinkbeinerFelix est depuis toujours un enfant autonome. À l’âge de sept ans, il passait quatre heures dans les transports en commun chaque jour, en partant de Paehl pour aller à Augsbourg, juste parce qu’il voulait absolument aller à l’école internationale. Au début ce fut une période très dure pour nous, les parents. Quand il entreprenait quelque chose, il était extrêmement déterminé et ambitieux. Il est ce qu’on appelle en Bavière, littéralement traduit,

un « perceur de grosses planches » (Dickbrett-bohrer) - en allemand correct on dirait sans doute une tête dure, mais dans le sens positif.

Quand, à l’âge de neuf ans, il a eu cette idée de planter des arbres, on a naturellement trouvé ça très sympa mais on n’a pas vraiment pris la chose au sérieux, jusqu’au printemps 2008 où nous avons eu cette expérience « clé » :

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J’étais étonné de voir combien j’avais réussi à éveiller l’intérêt de ma classe. Mes camarades et mon institutrice ont trouvé que c’était vraiment une bonne idée. Deux jours plus tard, j’ai refait mon exposé devant les délégués de classe, le jeudi j’ai pu tout raconter à la direc-trice, et bientôt je suis allé avec un ordinateur dans d’autres écoles et y ai fait part de mon idée et de la crise climatique. À l’époque, j’avais neuf ans.

Les exposés dans les écoles étaient vraiment réussis. Il existe sans doute énormément d’enfants qui, comme moi, se font beaucoup de soucis par rapport à la crise clima-tique et qui sont vraiment prêts à agir contre.

Et peut-être croient-ils comme moi que les adultes doivent arrêter de parler et enfin se bouger et agir. Je pense que si nous, les enfants, ne cherchons pas de solutions et ne faisons pas pression, il ne se passera rien avant longtemps ! Nous, les enfants, devons travailler ensemble ! Car tous les grands problèmes auxquels nous devons faire face ne sont à prendre en main que de façon interna-tionale. La crise climatique, la crise des ressources, la crise de la biodiversité, la crise financière, la crise entre pauvres et riches – tout ça n’est sans doute pas résoluble si chacun ne pense et n’agit que dans le propre intérêt de son pays. Bien sûr, il ne peut pas exister de contrat mondial si chacun ne pense qu’à soi. Nous pourrons commencer à résoudre nos problèmes seulement quand nous aurons formé une grande famille mondiale et seulement quand nous aurons compris que l’avenir nous concerne tous, sans division.

l’association Global Marshall Plan, créée par ma femme et moi, avait organisé le World Commons Forum au « Adlon », hôtel très chic de Berlin. Un très bel évènement avec au programme des confé-rences de presse, des experts du monde entier et beaucoup de personnalités importantes, mais la presse ne se montra pas. Pas une seule personne! Un mois plus tard, Félix et ses amis ont organisé leur conférence de presse à Munich à la maison

de la nature et la presse faisait la queue ! Dans les médias, on a fait état de l’action des enfants 500 fois ! C’est seulement là que nous et notre association avons compris l’ampleur de la force qu’ont les enfants pour se battre. Ils ne se battent pas pour l’essor économique, ni pour l’impact ou les chiffres de production, non. Ils se battent pour leur avenir, pour leur vie. C’est justement cette crédibilité qui nous échappe, à nous les adultes.

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Nous sommes de plus en plus nombreux !

Beaucoup, beaucoup de monde s’est inscrit à notre association. Les bacheliers Gregor, Sascha et Christian de l’académie protestante de Tutzing qui sont venus chez nous, ont fait notre page Internet, plus de 100 élèves ont aidé à écrire des lettres à d’autres écoles, mes deux sœurs Franziska et Flurina nous ont aussi aidés, ainsi que mes parents. Il ne fallait plus que trouver un nom à notre mouvement.

J’ai finalement trouvé sur Internet que le PNUE avait lancé en 2003 un projet pour enfants qui s’appelait «Plant for the Planet» (PNUE est en fait l’abréviation de Programme des Nations unies pour l´environnement; c’est une partie des Nations unies* qui est responsable de la protection de l’environnement). Dans ce projet pour enfants, il ne s’était rien passé depuis longtemps –mais NOUS voulions faire quelque chose, et ce, tout de suite ! Plant-for-the-Planet – le nom correspondait exactement à notre projet !

Un nom anglais était judicieux, puisque les habitants du monde entier doivent travailler ensemble. C’est seulement de cette façon que nous pouvons atteindre des gens de toutes nationalités. Nous les enfants, voulons que notre fondation soit écoutée !

Wangari Maathai a d’ailleurs lancé en même temps que notre début avec le PNUE, la campagne pour un milliard d‘arbres pour les adultes (Billion Tree Campaign). Le programme pour enfants et adultes ensemble s’appelle aujourd’hui: «Plant-for-the-Planet: The Billion Tree Campaign». Le 28 mars 2007, deux mois après mon exposé, nous avions déjà planté les premiers arbres dans mon école. Peu après, d’autres écoles ont suivi.

Des journalistes de la presse ou de la radio sont venus pour en savoir plus sur notre idée. En novembre 2007, j’ai tenu mon premier grand discours – devant le Rotary Club de Weilheim. Il y avait là également le grand chef d’entreprise de Toyota Allemagne. Il est monté sur scène et, devant tout le monde, m’a invité à Cologne pour que je tienne une conférence devant 1200 concessionnaires automobiles. J’ai tout de suite accepté. Les auditeurs à Cologne étaient assis dans une grande arène et j’ai été retransmis sur un grand écran.

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* Les «Nations unies» sont un ensemble de nombreux pays du monde. Ses prin-cipaux devoirs sont : assurer la paix mon-diale, le res-pect des droits internationaux, la protection des droits de l’homme et l’encouragement du travail en groupe sur le plan internatio-nal.

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Ah oui, avant de prendre le train pour Cologne, cela a été très stressant, j’avais perdu les notes de mon discours. Je les ai retrouvées peu après dans mes chaussettes. Je les avais fourrées là pour être sûr de ne pas les oublier chez moi… Depuis, je parle toujours sans manuscrit.

Un an après notre premier arbre, j’ai pu raconter dans une conférence de presse le 23 avril 2008, que nous avions déjà planté 50 000 arbres. À l’époque on avait parlé dans les journaux, à la télévision, à la radio et sur Internet de ce que nous, les enfants, faisions pour notre avenir. Je suis parti tout seul en Norvège en juin 2008 et, à la conférence du PNUE, j’ai tenu un discours sur le climat équitable devant 700 enfants de 105 pays différents. Ensuite les autres enfants m’ont élu dans le comité des enfants du PNUE. Le comité comporte sept enfants et chaque membre du comité est responsable d’un continent. « Mon » continent est l’Europe et mon devoir est d’expliquer au plus de monde possible que nous devons agir contre la crise climatique, l´inégalité et la crise de la répartition des richesses – pas n’importe quand, mais maintenant !

Même dans mes rêves les plus audacieux, je n’aurais jamais pensé que Plant-for-the-Planet ferait un tel effet ! Mais une part très importante de mon idée était en effet que nous nous occupions de ce devoir tous ensemble. Pour cela, il faut que ce ne soit pas seulement moi mais aussi le plus possible d’autres enfants qui voyagent, tiennent des discours, organisent des manifestations, donnent des interviews et organisent des fêtes pour planter des arbres. Plant-for-the-Planet est une ambassade qui nécessite des ambassadeurs !

Ensemble nous réussissons énor-mément de choses!

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Aujourd’hui, cela fait longtemps que je ne suis plus le seul à tenir des discours et à inciter des gens à faire des fêtes pour planter des arbres. Entre-temps, il existe plus de 14 000 ambassadeurs du climat équitable, des enfants de plus de 193 pays travaillent pour Plant-for-the-Planet. On nous écoute vraiment! Notre idée est tout simplement contagieuse.

Tout seul, je n’aurais aucune chance de remplir toutes les demandes de discours et d’interviews. On devait vraiment devenir plus nombreux !

Au début, beaucoup d’enfants ne se croient pas capables d’affronter cette mis-sion, mais en fait ce n’est pas un problème. Ils doivent juste apprendre comment faire un exposé et avoir les informations dont ils ont besoin. Fin octobre 2008, nous avons organisé la première «Académie» à la maison de réunions Sonnen-berg dans le Harz. Chaque école du Land de Basse-Saxe pouvait y envoyer deux enfants. Franziska, Gregor et moi y avons tenu des discours et fait part de nos expériences aux autres enfants. Et du coup, ça ne leur paraissait plus du tout bizarre qu’un enfant se mette devant d’autres enfants et adultes et leur dise qu’il fallait enfin que nous nous occupions de ces problèmes.

Depuis, nombre de ces académies* ont déjà eu lieu, et ce non seulement en Allemagne, en Suisse et en Autriche mais aussi dans les pays suivants: Afrique du Sud, Belgique, Brésil, Chine, Espagne, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Guatemala, Italie, Kenya, Lesotho, Liechtenstein, Malawi, Mexique, Pologne, République Dominicaine, Singapour, Tanzanie et bientôt aussi dans de nombreux autres pays !

Personnalités célèbres pour Plant-for-the Planet

Pour que notre mouvement de Plant-for-the-Planet se diffuse le plus rapidement possible dans le monde, il a besoin du plus grand nombre possible d’ambassa-deurs. C’est pourquoi nous nous sommes demandé qui, en dehors des enfants évidemment, pourrait le

* Pour plus d´informations sur les acadé-mies et sur ce qu´on apprend voir page 84.

Ne pas parler! Planter!

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Peter Maffay

Albert II de Monaco

David SuzukiWangari Maathai

Rajen

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* «Eminent» signifie en fait «prestigieux», ça nous plaît bien sûr parce que nous avons ainsi beaucoup de personnes «prestigieuses» qui s’engagent avec nous!

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mieux se prêter à cela. En fait, qui mieux que des célébrités! Rapidement nous avons pu rallier à notre projet beaucoup de personnes éminentes* qui trouvent nos idées simplement belles et aussi importantes à leurs yeux qu’aux nôtres, des musiciens, des sportifs, des savants, des politiciens et d’autres personnes importantes dans notre société.

Ce sont par exemple Harrison Ford (acteur international), HRH Haya Bint Al Hussein (Princesse de Jordanie), Michael Stich (joueur de tennis), Seung Soo Han (premier ministre de la Corée du Sud), Klaus Töpfer (scientifique, homme politique et ancien directeur du PNUE), Gisele Bündchen (mannequin brésilien), Masenate Mohato Seeiso (Reine du Lesotho), Wei Wei (star de la musique pop en Chine) et bien d’autres encore.

On ne raconte pas ça pour frimer, mais parce que nous sommes très heureux que des gens connus nous soutiennent! Et nous sommes sûrs qu’ils seront de plus en plus nombreux.

Peter Maffay

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Wangari Maathai (1940 - 2011):

Mama Miti – la mère des arbresLa raison la plus commune de planter des arbres, c’est normalement pour les exploiter: on veut plus tard avoir du bois pour le faire brûler ou pour construire. Ou alors, on veut récolter des pommes, des prunes, des poires ou des cerises cueillies des arbres fruitiers. Des fois aussi on plante des arbres parce qu’ils sont beaux. Les beaux arbres dans les parcs et jardins ont souvent un charme particulier.

Avant, on plantait des allées d’arbres pour que les randonneurs et les calèches puissent voyager à l’ombre. Et depuis toujours il existe des gens qui en plantent pour améliorer l’environnement. Par exemple, les anciens urbanistes savaient que les forêts et les ceintures vertes amélioraient l’air dans la ville quand le vent soufflait à travers elles, avant de l’atteindre. C’est pour ça que l’on plantait volontiers des arbres dans la direction principale du vent par rapport à la ville.

Felix a eu l’idée de créer Plant-for-the-Planet lorsqu’il a lu un texte sur une Africaine qui plantait des arbres pour sauver son pays. Cette Africaine ne voulait pas avoir du bois ou des fruits ou simplement de beaux arbres, non, elle voulait atteindre quelque chose qui ne lui servirait pas seulement à elle, mais qui apporterait un immense bénéfice à tous.

Wangari Maathai est née le 1er avril 1940 au Kenya. Sa mère ne l’envoyait pas seulement chercher du bois, mais pouvait aussi

lui raconter plein de choses passionnantes sur les arbres et les buissons de sa patrie africaine. «Ne prends pas de bois sec sous le figuier, c’est un arbre de Dieu! Nous ne l’utilisons pas et ne l’abattons pas».* Un nombre sans doute infini d’Africains ont reçu ce genre de conseils…et les ont oubliés. Mais Wan-gari s’imprégnait de tout ce qui avait un rapport à la vie et à la nature, comme une petite plante qui absorbe l’eau. Et il y avait encore une phrase que la petite Wangari entendait souvent de sa mère, et qui est devenue sa devise de vie personnelle: «Ne reste pas là à ne rien faire, plante plutôt quelque chose!» Plus tard, c’est par le fait de planter qu’elle est devenue mondialement célèbre.

1940

* C’est une cita-tion du livre «Les arbres sauvent le monde!» dans lequel on parle de Wangari Maathai de façon détaillée. Nous offrons le livre de la part de Plant-for-the-Planet à tous les ambassadeurs du climat équitable. Là, vous pourrez apprendre comment la Kényane Wangari Maathai est deve-nue «la mère des arbres», un modèle brillant pour le monde et parti-culièrement pour nous, chez Plant-for-the-Planet.

19

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Mais une chose après l’autre. Wangari a eu de la chance que son don et son intelligence aient été remarqués par des sœurs missionnaires. Elles sont inter-venues afin que la jeune Kényane de la campagne puisse aller dans une école privée très connue. Ses performances étaient telles qu’elle reçut une bourse pour pouvoir étudier à l’étranger. Elle est donc allée d’abord aux Etats-Unis, puis en Allemagne, pour étudier la biologie. En 1971, elle a été la première Kényane à passer son doctorat à l’université de Nairobi. Cette même année, elle est devenue la première professeure d’anatomie en médecine vétérinaire.

Pourquoi Wangari agit

Un évènement précis l’a amenée à se tourner vers la protection de l’environne-ment. Petra Schäfer-Timpner* raconte: « Lorsque Wangari faisait une recherche sur les tiques pour son laboratoire dans les environs de Nairobi (elle ramassait ces parasites pour chercher comment on pouvait en protéger les veaux), elle remarqua très alarmée que les ruisseaux étaient pleins de boue et qu’ils se déversaient sur la route. Les vaches n’avaient plus que la peau sur les os parce qu’elles ne trouvaient presque plus d’herbe. A ce stade, il lui parut évident que ce n’étaient pas les tiques qui étaient entièrement responsables des graves conséquences sur l’élevage des veaux, mais principalement la destruction de l’environnement… Ensuite elle découvrit que son figuier tant aimé avait dû mourir remplacé par une plantation de thé… Et aussi le ruisseau dans les environs avait séché, celui dans lequel elle jouait quand elle était petite. »

Wangari Maathai reconnaissait clairement que la misère et la désertification avaient beaucoup de rapport avec la disparition des arbres. Pendant plusieurs années, au Kenya, l’État avait déboisé pour remplacer les arbres par des plantations de thé et de café. Cependant, le fait de renoncer aux arbres n’a pas fait du bien au pays.

Figuier kényan

1971

* Petra Schä-fer-Timpner est l’auteure du livre «Les arbres sauvent le monde».

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1975

Depuis plusieurs années, Wangari Maathai était membre du conseil des femmes kényanes. Là, elle raconta aux autres femmes son idée de «planter» contre la perte des terres et la sécheresse. Wangari pouvait être sûre que ses auditrices savaient par expérience de quoi sont capables les arbres: les arbres main-tiennent les sols en place. Même lors de précipitations violentes, comme dans les périodes de pluies qui sont toutes normales en Afrique de l’Est, les racines des arbres peuvent éviter que la précieuse terre soit emportée par les eaux.

D’un autre côté, Wangari savait naturellement que la vie était si dure pour les habitants des villages qu’ils ne pouvaient pas, en cherchant du petit bois à brûler, se préoccuper des arbres eux-mêmes. Au sens figuré, ils sciaient la branche sur laquelle ils étaient assis. Devrait-on dire à ces pauvres qui, dans de nombreuses étendues du pays, ne trouvent rien à manger: ne touchez pas aux arbres ? Ne serait-ce pas comme si on confisquait aux affamés les dernières graines de céréales?

Wangari avança d’un grand pas lorsqu’elle participa à la première conférence des femmes des Nations unies au Mexique en 1975. Les députés de 133 pays du monde entier ont été d’accord pour que les thèmes «femmes, développement et environnement» ne soient pas pris en compte séparément. On ne peut faire de progrès dans un de ces domaines que si on ne perd pas de vue les deux autres.

En 1977, le conseil des femmes de Nairobi donna pour mission à Wangari Maathai (qui était entre temps devenue une scientifique connue en Afrique et à l’échelle internationale) de réaliser son idée de planter des arbres. C’était le début du «Green Belt Movement», du Mouvement de la ceinture verte.

Les arbres maintiennent les sols en place!

On a anéanti des forêts entières!

Wangari Maathai distribue de quoi semer aux villa-

geois et convainc les politiciens.

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1981

1989

Mouvement de la ceinture verte

Les débuts furent difficiles: les forces de police du gouvernement Moi*, corrompu, déracinaient les arbrisseaux. Ces arbrisseaux avaient été plantés manuellement par des femmes dévouées qui étaient déjà éprouvées par la vie.

Mais les pionnières du Mouvement de la ceinture verte ne se laissaient pas décourager. Wangari obtint finalement l’engagement de l´administration des bois et forêts d’obtenir gratuitement un million de plants d’arbres. Cependant, lorsque les femmes commencèrent intensivement à planter, l’engagement de l´administration de livrer gratuitement les plants fut soudain rompu. «Vous n´aurez les plants qu´en les payant», avait-on dit à Wangari et à ses collaboratrices.

Il n’y avait bien sûr pas d’argent pour acheter des milliers de plants; ça aussi les agents le savaient et, avec cette méthode, ils espéraient se débarrasser de ces femmes «embarrassantes». L’idée salvatrice était toute simple: «Nous allons élever nos propres semis!» Les femmes à la campagne obtinrent du Mouvement de la ceinture verte 4 centimes de dollar US par semis. Ça semble peu, mais pour beaucoup de ces femmes c’était leur premier argent récolté de leur vie. L’action ne sauva pas seulement la terre grâce aux millions de racines de ces arbres, elle amena aussi des sommes importantes dans les villages. Pour la première fois, les planteuses purent acheter des objets de la vie quotidienne à leurs familles, objets jusque-là inabordables.

En 1981 à Nairobi, capitale du Kenya, eut lieu une conférence des Nations unies sur le thème des énergies renouvelables. C’était l’occasion rêvée pour Wangari de rencontrer des gens du monde entier partageant ses idées. Des collaborateurs de la compagnie forestière norvégienne lui proposèrent un petit salaire pour qu’elle ait le temps et les possibilités de s’occuper encore plus intensivement du Mouvement de la ceinture verte. Elle reçut un peu d’argent des Nations unies pour pouvoir payer des collaboratrices professionnelles. Au début, le Mouvement de la ceinture verte a germé de façon hésitante, mais maintenant il est devenu fort, comme un jeune arbre dans un bon sol. Rien n’est plus fort qu’une idée qui se réalise. Wangari réussit à rallier à sa cause des inspecteurs et inspectrices diplômés de la Highschool de Nairobi. Des délégations de toute l’Afrique se réunirent en masse chez les membres du Mou-vement de la ceinture verte. Toutes voulaient voir si elles pouvaient apprendre quelque chose pour leur pays. L’idée germa et porta des millions de fruits. Petra Schäfer-Timpner écrit: Wangari obtint en 1989 à Londres « ensemble avec mère Thérésa le prix Woman of the World. La Princesse Diana fut celle qui le lui remit. Cela apporta encore plus de célébrité au Mouvement de la ceinture verte dans le monde. Wangari était surtout heureuse que le monde apprenne

* Daniel arap Moi a été président du Kenya de 1978 à 2002. Il a certes été élu, mais son pouvoir était en fait une dicta-ture.

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2006

2004

qu’il se passe des choses très positives en Afrique, grâce à l’initiative de femmes africaines. »

En 2004, Wangari Maathai

fut la première femme africaine à recevoir le prix Nobel de la paix. En plus de l’opposition de Wangari à la dictature Moi, son action pour la protection de l’environnement fut reconnue comme acte de préservation de la paix. Le chef du comité Nobel, Ole Danblod Mjos justifia: «La paix sur la terre dépend de notre capacité à préserver un environnement vivant.» Avec ce prix, on a rendu aussi hommage au courage avec lequel elle s’était engagée politiquement. En effet, Wangari avait osé s’opposer au dictateur Daniel arap Moi en se présentant comme candidate aux présidentielles – une tentative qui l’amena directement en prison où elle fut maltraitée. Plus tard, elle remercia Amnesty International pour le soutien de plusieurs pays qu’elle avait eu pendant son emprisonnement. «Je n’arrive plus à compter le nombre de fois où vous m’avez sauvé la vie et rendu notre travail possible.» Le Mouvement de la ceinture verte est actif dans treize pays d’Afrique. Environ 600 pépinières ont été créées et, jusqu’à aujourd’hui, 30 millions d’arbres ont été plantés. Wangari doit à cet engagement le surnom de «Mama Miti», ce qui veut dire en souahéli «Mère des arbres».

Billion Tree Campaign

Quand une entreprise multinationale américaine a dit à Wangari Maathai qu‘elle prévoyait de planter un million d‘arbres, sa première réponse a été la suivante: «c‘est super mais ce dont nous avons vraiment besoin c‘est de planter un milliard d‘arbres». L‘idée de la campagne pour un milliard d‘arbres (Billion Tree Campaign)était née et elle a été mise en place au cours de la conférence sur le climat de Nairobi au Kenya en novembre 2006 sous le patronage de Wangari Maathai et de sa Majesté le Prince Albert II de Monaco, tout ceci sous la houlette du PNUE (Programme des Nations unies pour l‘environnement). Un mois plus tard, dix mille kilomètres plus loin, en Allemagne, pendant les vacances de Noël, Felix lisait le livre d‘Al Gore «An Inconvenient Truth». Sur internet, il découvrait l‘existence de Wangari Maathai, cette femme africaine pleine d‘enthousiasme qui avait planté 30 millions d‘arbres en 30 ans.

Wangari obtient le prix Nobel de la paix en 2004

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2009

2007

L initiative des enfants Plant-for-the-Planet

Le 15 janvier 2007, Felix a obtenu la meilleure note de sa classe pour sa présentation sur la crise climatique. Son raisonnement: si des femmes d‘Afrique sont capables de planter un million d‘arbres chaque année, nous, les enfants du monde entier, devrions être capables de planter un million d‘arbres dans chaque pays du monde. Ce fut le début de l‘initiative des enfants Plant-for-the-Planet.

Plant-for-the-Planet Billion Tree Campaign

Le 21 septembre 2009, Wangari et Felix se sont rencontrés pour la première fois à New York. Tous les deux ont participé à la conférence de presse du PNUE durant l‘assemblée générale des Nations unies. Wangari Maathai a souligné la nécessité de cette campagne en disant: «les gens parlent trop. Nous ne parlons plus, nous agissons. Le défi désormais est de dire au monde de creuser des trous et de planter des jeunes pousses. Je suis certaine que nous atteindrons notre but.»

En même temps à New York, Felix a présenté la campagne „Stop talking. Start planting.“ Wangari et Felix ont décidé de coopérer encore plus dans le futur pour Plant-for-the-Planet: la campagne pour un milliard d‘arbres. Felix a fait une photo pour la campagne „Stop talking. Start planting.“ avec Wangari, Gisele Buendchen, Jia Zhibang, le ministre chinois de l‘exploitation forestière et bien d‘autres.

Deux ans plus tard, Felix et Wangari ont été invités à New York par les Nations unies afin de s‘adresser à l‘assemblée générale des Nations unies à l‘occasion de l‘ouverture de l‘année internationale des forêts le 2 février 2011. Lors de son discours Felix a proposé à Wangari Maathai de se fixer 1000 milliards d‘arbres comme nouveau but. Wangari a été très heureuse de cette proposition.

Lors de son voyage en Afrique en juillet 2011, Felix a visité le Kenya et la ville natale de Wangari Maathai. A cette époque Wangari était déjà très malade. Dans la capitale du Kenya, à Nairobi, où siège le PNUE, Felix a rencontré son président, Achim Steiner, et s’est mis d’accord avec lui pour que la campagne 1000 milliards d’arbres soit confiée aux enfants.

Felix et Wangari se rencontrent pour la première fois en septembre 2009

à New York

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En décembre 2011, à Durban en Afrique du Sud, Achim

Steiner et le Prince Albert II de Monaco remettent entre les

mains des enfants la campagne 1000 milliards d‘arbres

C’est aussi pour cette raison que Wangari et Felix voulaient se rencontrer à Durban, en décembre 2011, lors du sommet sur le climat (COP 17). Malheureu-sement cette merveilleuse femme passionnée d’écologie était décédée le 25 septembre 2011. Felix a écrit dans son journal: «Wangari, tu étais une person-nalité si enthousiaste. Tu continueras à vivre en des milliers d’enfants. Nous, les enfants, poursuivrons ton œuvre. Wangari, tu seras fière de nous lorsque tu regarderas vers la terre.»

Quand Mama Miti, la mère des arbres est décédée, les enfants ont repris en main la campagne 1 000 milliards d’arbres. On avait promis 14 milliards d’arbres et 12,5 milliards ont été plantés. A Durban, Felix et ses amis ont appelé tous les citoyens du monde à agir: «Deux arbres pour chaque citoyen sont un bon départ. Mais à partir de ce jour, nous devons accélérer la cadence. Chaque habitant de la planète devra planter 150 arbres pour que nous parvenions à 1 000 milliards d’arbres jusqu’en 2020. Nous continuerons d’en planter aussi longtemps que possible jusqu’à ce que ce chiffre soit atteint. Wangari nous a montré que, en plantant des arbres, elle pouvait donner plus de pouvoir aux femmes africaines. Nous prenons conscience d’être des citoyens du monde en plantant ensemble des arbres sur la planète. Mutuellement, nous nous encoura-geons à défendre la durabilité dans un mouvement global.»

La remise du compteur d’arbres officiel par le PNUE aux enfants de Plant-for-the-Planet a été un moment historique et un véritable réconfort pour tous les enfants de cette terre. A partir de ce jour, chaque gouvernement, chaque entreprise et chaque citoyen doivent communiquer aux enfants combien d’arbres ils pro-mettent et combien ils en ont déjà planté.

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Raphael Je participe parce que je

trouve qu‘il est important que nous nous occupions du climat. Si nous commençons enfin à planter des arbres, nous pourrons peut-être influen-cer la crise climatique.

Lea et Mira Nous participons parce que nous trouvons qu‘il est important pour chacun d‘être sensibilisé au thème du

changement climatique. Il y va de notre avenir. De plus, en tant qu‘enfants, nous avons aussi la possibilité d‘avoir de l‘influence et nous ne devons pas toujours entendre: « Attendez d‘être majeurs.“ Nous trouvons l‘idée de Felix super et voulons atteindre le plus possible de gens pour que son idée fasse boule de neige.

Carolina Je m‘inquiète sérieusement des conséquences du réchauffement climatique et de ses répercussions sur notre avenir ainsi que sur

les générations futures. Aujourd‘hui, il y a beaucoup d‘êtres humains sur terre et nous ne sommes pas nés pour détruire la planète. Pendant que nous trouvions toujours plus de nouveaux moyens pour manipuler la planète, l‘influence de l‘industrie et de la technique, grâce à leur développement, prenait de l‘importance sur l‘environnement. Maintenant, alors que nous commençons à prendre conscience des vrais problèmes que nous avons créés, nous voudrions changer quelque chose. Mais les changements ne sont pas simples, leur réalisation est lente, mais en travaillant tous sur le plan international, on donne alors au monde l‘attention qu‘il mérite.

Jona Je participe parce que je veux m‘engager pour

notre avenir. La plupart des adultes parlent seulement mais n‘agissent pas. Ils pensent seulement au pré-sent et veulent vivre confortable-ment. Quand nous serons grands, les adultes ne seront plus là pour subir les catastrophes. Beaucoup d‘adultes sont plus préoccupés par le confort et l‘argent que par notre avenir. C‘est pourquoi, nous, les enfants, devons agir. Les adultes ne peuvent pas y arriver seuls.

Max, Szesima et Karoline Nous participons

parce que nous ne voulons pas entrer dans l‘histoire comme étant la génération qui a permis l‘immersion des états côtiers, mais au contraire être la génération qui a résolu la crise la plus grave de l‘humanité.

Anting Je participe depuis sep-

tembre 2010 et mon but est que la Chine devienne aussi un pays qui s‘intéresse au climat.

Alina et Moritz Nous participons parce que nous devons prendre notre avenir nous-

mêmes en main. Les politiques parlent seulement. Nous commençons donc à agir. Même la plus petite contribution est meilleure qu‘une grande promesse. De plus, cela nous fait énormément plaisir.

Josia Tout ce qui concerne le climat m‘intéresse.

Je trouve aussi qu‘il est très important de savoir comment et pourquoi les catastrophes écologiques sont de plus en plus graves. Dans notre école, nous avons déjà présenté des exposés pendant les cours. C‘était vraiment passionnant. Cependant j‘ai été content d‘avoir tout préparé avec mon ami Jona. Nous nous sommes aidés mutuellement.

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Pourquoi est-ce que je participe ?Nous devons faire quelque chose. Ne rien faire et simplement attendre que les mauvaises prévisions sur le changement de climat se réalisent, il n‘en est pas question. Bien sûr, nous nous demandons parfois: « Cela aide encore? » « Il n‘est pas déjà trop tard.....? »

Une fois, un homme intelligent a dit: « A la question est-ce que l‘aide arrive trop tard ou à temps, on ne peut pas y répondre par oui ou par non. Mais une chose est sûre, qui abandonne, a déjà perdu ! »

Nous n‘abandonnons pas. Au contraire, nous nous y mettons vrai-ment maintenant !

Clara Il y a de nombreuses raisons: d‘abord, je désire plus tard avoir

encore de la neige, mais il y va de mon avenir et de la mauvaise situation des habitants du tiers-monde. Pour ma part, la responsabilité sociale comprend aussi la protection du climat.

Julian En Indonésie, j‘ai vécu de plus près qu‘en Allemagne la pollution de l‘environnement et, en particulier, la défo-

restation et ses conséquences. Il y a de nombreux glissements de terrain et la disparition de nombreuses espèces animales. La pollution de l‘air due au trafic des autos et des cyclomoteurs est importante et à Jakarta, il y a régulièrement des alertes au smog.

Lexam Je participe parce que Plant-for-the-Planet est une initiative d’enfants vraiment démocratique. Nous, les

enfants, ne pouvons sauver notre avenir que si nous mettons sur pied un réseau mondial et si nous montrons aux adultes que nous représentons la majorité des habitants de cette planète.

Leon Je participe parce que nous voulons

sauver notre planète, et cela marche seulement si les hommes comprennent mieux leur environnement: par exemple, leur expliquer qu‘on ne doit pas manger de la viande tous les jours parce que sa production provoque, à elle seule, une quantité inimaginable de CO2.

Maiken Je parle avec mes amis et d´autres pour leur dire qu´il

est important de protéger les arbres. L´avenir nous appartient.

Melik-Sina Pourquoi je participe? Parce que nous pouvons faire

quelque chose pour notre avenir avec Plant-for-the-Planet.

Franziska Je trouve génial d‘avoir des amis dans le

monde entier et avec eux non seulement de sauver la planète, mais aussi d‘y trouver du plaisir.

Jule et Merle Nous devons nous-mêmes nous occuper de notre avenir, sinon nous ne pourrons pas sur-vivre. Nous trouvons aussi du plaisir à participer à l‘action de Plant-for-the-Planet. Grâce à l‘importance de l‘initiative, on reçoit plus d‘attention.

Rufat Plant-for-the-Planet est un énorme

réseau qui relie des enfants de nombreux pays différents. Ensemble nous sommes forts et les adultes nous observent. Grâce à Plant-for-the-Planet, je peux inviter toujours plus de jeunes à participer à nos campagnes.

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«Traitez bien la Terre comme il se doit: elle ne vous a pas été donnée par vos parents, elle vous a été prêtée par vos enfants. Nous ne l’avons pas héritée de nos ancêtres mais nous l’avons empruntéeà nos descendants.»

Ancien proverbe indien

Climat en crise 30

Que signifie climat équitable ? 42

Ce que les arbres peuvent faire contre la crise climatique 46

Qu

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2.

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«Je peux te tutoyer, n‘est-ce pas?» «Bien sûr, M. Ploeger, sinon je me sentirais vieille.»«C‘est la même chose pour moi. Tutoie-moi aussi.»

Dès le début, mon entretien avec Sven Ploeger était décontracté. Et il en a été ainsi jusqu‘à la fin. Il a répondu

à presque toutes mes questions d‘une façon détaillée et précise.

Sven, comment s‘appelle exactement ton métier?

Je suis météorologue diplômé. Diplômé car j‘ai fait des études de météorologie et comme j‘annonce aussi la météo, on m‘appelle « monsieur Météo ».”

Climat en criseLorsqu‘il neige encore vraiment en mai, beaucoup disent: « Le climat change. » Lorsqu‘en plein été, il pleut pendant des jours et que les rivières sortent de leur lit, on entend dire, parfois même à la télévision: «C‘est la faute du changement climatique ». Mais le changement climatique ne joue pas obligatoirement un rôle quand le temps se détraque. Le climat et le temps sont en vérité des choses bien différentes.

Clara a tout simplement interrogé, sur ce sujet, «monsieur Météo» de la chaîne ARD, Sven Ploeger. Voici ce qui en a résulté, pas seulement la différence entre le climat et le temps, mais beaucoup plus:

Clara interviewe «monsieur Météo» de la chaîne ARD.

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Depuis quand travailles-tu comme «monsieur Météo»?

Je pense que cela fait maintenant environ 14 ans.

Dans mes exposés, comme ambassadrice du climat équitable, j‘explique toujours le climat en température moyenne. Mais cela est un peu simplifié. Qu‘est-ce que c‘est exactement?

Le climat n‘est pas seulement la tem-pérature moyenne, mais la moyenne des précipitations et du temps. On le calcule sur une durée de 30 ans. On prend donc toujours la moyenne. Mais pas seulement dans le temps mais aussi dans l‘espace. Le climat est donc le résultat de moyennes effectuées sur 30 ans et sur toute la terre. Pour moi, un autre aspect impor-tant est que l‘on est sensible au temps mais pas au climat.

Mais il y aussi des points communs, non?

Un point commun dans la mesure, où, tous les deux, c‘est-à-dire temps et climat ont à faire avec les processus physiques dans l‘atmosphère. Mais ils sont, quand même, un peu différents.J‘ai un exemple dans le domaine du sport : volleyball et football. Tous les deux se jouent avec un ballon. Mais dans l‘un, on essaie de mettre le ballon au-dessus du filet, dans l‘autre, dans le filet. Le volley et le foot ont donc comme point commun qu‘ils se jouent avec un ballon, mais ils ont, quand même, des règles différentes. C‘est à peu près comme ça avec le temps et le climat.

As-tu remarqué, dans le travail effectué jusqu‘à ce jour, des points

communs entre le changement cli-matique et le temps en Allemagne?

De jour en jour, pas vraiment. Dans les 100 dernières années, la tem-pérature moyenne, en Allemagne, a augmenté de 1,1° C, sur le globe entier de 0,7° C, ce sont les résultats de mesures sur de longues années. Cela semble peu. Mais la moyenne des températures a augmenté de 4°C depuis la dernière période glaciaire qui remonte à environ 11 000 ans. Si nous continuons ainsi, la température augmentera de 2° à 4° C dans les 100 prochaines années. Jusqu‘à mainte-nant, l‘ampleur des variations des tempêtes en Allemagne, est restée d‘ailleurs normale.Cependant l‘atmosphère peut, quand elle est plus chaude, absorber plus d‘eau. Donc, on peut s‘imaginer que le nombre des tempêtes augmentera vraisemblablement dans le futur.

Quels sont tes conseils, que peut-on faire contre le changement climatique?

Pour moi, il est très important de faire comprendre aux gens que l‘on peut faire beaucoup contre le changement climatique. Il ne faut pas désespérer. Actuellement, deux facteurs modifient le climat simultanément: la nature et l‘homme. On ne peut pas influencer ce que fait la nature. Par contre, ce que fait l‘homme est influençable. Dans le monde entier, on consomme 13,8 milliards de litres de pétrole par jour. Il faut donc se demander: «Comment est-ce que j‘utilise l‘énergie?»D‘un côté, je peux économiser l‘éner-gie, mais je peux aussi utiliser les éner-gies douces. Pour cela, il faut mieux

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* Vous trouve-rez à la page 42 «climat équitable» ce que Sven Ploe-ger veut exac-tement dire.

utiliser les technologies existantes et en développer de nouvelles.Cela signifie que chacun doit se rendre compte qu‘il peut apporter une contribution importante à la protection du climat. Ensuite, on doit vraiment s‘y mettre activement. Toujours attendre que les autres fassent quelque chose, ne nous avance guère. De plus, l‘envie n‘aide pas. Ce n‘est pas parce que mon voisin a une grosse voiture que je dois en avoir une aussi. Il vaut mieux profiter d‘une vie respectant l‘environ-nement.

Que fais-tu toi-même?J‘ai du courant écologique, j‘utilise donc des énergies douces, De plus, nous essayons, dans l‘entreprise, d‘économiser le papier.

L‘argument que les énergies douces ne sont pas encore assez développées, n‘est pas exact.Pourquoi n‘a-t-on toujours pas réussi une reconversion générale?

Malheureusement, tous les hommes n‘en ont pas encore compris la néces-sité. De plus, on gagne beaucoup d‘argent avec la pollution. Il doit y avoir un prix à payer sur les émissions dans le monde entier.* Un argument très aimé est aussi : « l‘énergie propre est trop chère. » L‘énergie traditionnelle n‘est meilleur marché que parce que tous les frais provoqués par l‘énergie traditionnelle, ne sont pas payés. Nous ne dédommageons pas la nature de ce que nous lui faisons. Nous avons une fausse compréhension des prix !

Tu as indiqué des raisons, non seulement morales, mais aussi politiques. Y a-t-il d‘autres raisons?

Oh oui. Par exemple l‘économie. Si maintenant le gouvernement du pays A dit: « nous augmentons nos normes pour l‘environnement », l‘entreprise déclare: « cela nous coûte de l‘argent, nous ne voulons pas. » Pour cette raison, les responsables transfèrent, tout simplement, leurs ateliers de pro-duction dans le pays B. Cela signifie pour A une perte économique. Donc, le pays A préfère ne rien faire.

Sven, as-tu encore quelque chose à dire pour terminer?

Je vous en prie: regardez positivement votre avenir et continuez comme ça. Vous êtes sur la bonne voie !

Un grand merci pour cet entretien très instructif!

Clara, ambassa-drice du climat équitable à Augsbourg a mené l‘entretien.

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Page 35: Arbre après Arbre - Maintenant nous, les enfants, sauvons le monde

Le temps est donc ce que nous vivons aujourd‘hui ou demain ou dans un mois. Le climat, par contre, est la moyenne des données météorologiques de 30 ans. Seulement si le temps se modifie dans une direction au cours

de décennies, par exemple si les étés deviennent, à long terme, plus secs et plus chauds, alors qu‘ils étaient autre-fois humides et frais, alors seulement c‘est un signe que le climat change.

Le changement climatique avant notre époque

Quand on parle de changement climatique, beaucoup de personnes réagissent plutôt d‘une manière je-m‘en-foutiste. «Et alors» disent-elles en haussant les épaules. « Le climat a toujours changé. C‘est normal ! »

C‘est vrai, le climat de la terre s‘est déjà effectivement toujours modifié, mais à la vitesse d‘un escargot. Des périodes de chaleur ont alterné avec des périodes de froid, mais dans les 11 000 années depuis la dernière période glaciaire, la température moyenne n‘a augmenté, par exemple, que de 4°C. Comme le réchauffement se faisait très lentement, la plupart des animaux et des plantes ont eu assez de temps pour s‘adapter ou changer d‘endroit, si le climat ne leur convenait plus.

Qu´aujourd´hui nous sachions à peu près exactement quel climat régnait sur la terre, il y a des centaines de milliers d‘années, cela a à faire avec les glaciers. En effet, les glaciers aident les scientifiques à répondre à la question, quand et où et pendant combien de temps il a fait froid ou chaud. Comme les glaciers s‘épais-sissent chaque année d‘une couche de glace, les experts ont pu calculer, par exemple, grâce aux «cercles annuels» que les couches les plus profondes du glacier du Groenland devaient dater de

Carotte de glace de 800 000 ans

retirée par forage à 3 200 mètres de profondeur!

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Page 36: Arbre après Arbre - Maintenant nous, les enfants, sauvons le monde

Der Treibhauseffekt

Sonneneinstrahlung

Wärmeabstrahlung

Wärmerückstrahlungin den Weltraum

Erdoberfläche

Treibhausgase

L´effet de serre

Rayonnement solaire

Rayonnement de chaleur

Réflexion des rayonnements vers l´espace

Surface de la terre

Les gaz à effet de serre

plus de 200 000 ans et les glaciers de l‘Antarctique comptaient plus de 900 000 ans.

Les scientifiques prennent de longs échantillons cylindriques de cette vieille glace. On dit qu‘ils tirent des carottes de glace. Ces carottes, plus précisément, les minuscules bulles de gaz enfermées dans la glace sont très intéressantes pour la science. Combien de méthane (CH4) est contenu dans les bulles gazeuses à 150, 170, 200 mètres de profondeur de glace? Et combien de gaz carbonique (CO2)? Si la proportion en CO2 ou CH4, par exemple, est inhabituel-lement élevée, alors le climat devait être particulièrement chaud au moment où le gaz a été enfermé.

Les faiseurs de climat

Mais qu‘est-ce que le gaz carbonique (CO2) et le méthane (CH4) ont à faire avec le climat ?

Beaucoup. Ces deux gaz, et quelques-uns encore, font le climat. Ils fonc-tionnent d‘une certaine manière comme un pull-over chaud qui empêche aussi que la chaleur du corps se dissipe. Lorsque les rayons du soleil arrivent sur la surface de la terre, une partie est réfléchie (pour ainsi dire renvoyée) et une autre transformée en chaleur. A vrai dire, cette chaleur devrait rayonner et disparaître dans l‘espace, mais il y a quelque chose qui empêche ce rayonne-ment de chaleur. La terre a une couche protectrice faite de gaz, l‘atmosphère - son « pull-over ». Certains gaz dans l‘atmosphère ont certes la propriété de laisser passer les rayons du soleil, mais ils ne laissent plus sortir la chaleur. C‘est pour cela que l‘on appelle ces gaz, gaz à effet de serre. Les gaz à effet de serre importants sont le gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4) et la vapeur d‘eau. C‘est à eux que l‘on doit cette agréable température de 15° sur la terre. S‘il n‘y avait pas ces gaz, la moyenne de la température serait de −18°. Pas très agréable, non !

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Page 37: Arbre après Arbre - Maintenant nous, les enfants, sauvons le monde

Der Treibhauseffekt

Sonneneinstrahlung

Wärmeabstrahlung

Wärmerückstrahlungin den Weltraum

Erdoberfläche

Treibhausgase

Der CO2-Kreislauf

Landpflanzen

Humus Meerespflanzen

Ozean

Atmosphäre

gibt CO2 abnimmt CO2 auf

fossile BrennstoffeLandwirtschaftAbholzung !!!Hier liegt

das Problem.

L´effet de serre

Rayonnement solaire

Rayonnement de chaleur

Réflexion des rayonnements vers l´espace

Surface de la terre

Les gaz à effet de serre

Le cycle du CO2

Végétation

L´humus Les plantes marines

L´océan

L´atmosphère

rejets de CO2

assimilation de CO2

Énergies fossilesAgricultureDéboisement !!!

Voilà le

problème !

Le cycle du CO2

Le CO2 est continuellement en mouve-ment dans l‘atmosphère. Les plantes l‘assimilent à travers d‘innombrables minuscules pores de leurs feuilles et le transforment d‘une manière très éla-borée en nourriture et en tissu végétal. Grâce à ce processus compliqué, il reste de l‘oxygène comme résidu que les plantes rejettent. Mais, les animaux et les humains ont justement besoin de ce « résidu gazeux » pour vivre. Ils aspirent l‘oxygène et rejettent du CO2 qui va être à nouveau aspiré par les feuilles des plantes, des buissons, des arbres -un cycle parfait.

Le CO2 ne va pas seulement dans l‘air quand les animaux ou les humains expirent. Le CO2 augmente aussi chaque fois qu‘un cadavre d‘animal se décompose, qu‘une branche pourrit ou qu‘un morceau de bois brûle. La mort de plantes et d‘animaux est comme une dernière grande expiration.

D‘où viennent le charbon et le pétrole Dans l‘histoire de notre planète, il y a eu une période où le climat était plus chaud et plus humide que maintenant. Pour les plantes, c‘était paradisiaque. Elles n‘ont jamais poussé aussi vite et en abondance qu‘autrefois. Dans les régions marécageuses recouvertes de forêts vierges, les immenses arbres, les fougères et tous les autres végétaux ne pouvaient pas se décomposer parce que, sitôt qu‘ils étaient tombés, l‘eau et la boue les engloutissaient. Pour se décomposer, les plantes ont besoin d‘air et elles n‘en avaient pas dans les fossés humides. Dans de telles régions marécageuses, les troncs, les tiges et les feuilles restaient simplement dans l‘eau et au fil du temps, se sont empilés pour former d‘épaisses strates.

Les plantes mortes se sont d‘abord transformées en tourbe; quand, au cours de millions d‘années, d‘épaisses couches de sable et d‘éboulis se sont déposées dessus, la tourbe pressée

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Page 38: Arbre après Arbre - Maintenant nous, les enfants, sauvons le monde

Wie K

ohle/

Erdö

l ent

steh

t

Pflanzen und Tiere sterben.

Es entsteht Torf bzw. Schlamm.

Weitere Schichten erzeugen Druck.

Es entsteht Kohle bzw. Öl.

D'où v

ienne

nt le

charb

on et

le pé

trole

Les plantes et animaux meurent

Le résultat est tourbe ou boue

D´autres couches provoquent de la pression

Le résultat est charbon et pétrole

est devenue charbon. Cela signifie que le gaz carbonique contenu dans les feuilles, les branches, les troncs des végétaux des forêts vierges n‘est pas allé dans l‘atmosphère, mais est resté entreposé dans la tourbe et le charbon ensemble. C‘était comme si on avait mis le CO2 sur un énorme compte d‘épargne.

Le pétrole s‘est constitué de la même manière: au cours de cen-taines de milliers d‘années, dans la mer, les animaux et les plantes morts se sont déposés en profon-deur sur les sols marins. Où les petits morceaux de leurs restes ne pouvaient plus se décomposer parce qu‘il n‘y avait pas assez d‘oxy-gène dans l‘eau, ils se sont d‘abord transformés en boue putride. Au cours de millions d‘années, ces «cimetières» ont été recouverts de couches de plus en plus épaisses de sable ainsi que d‘autres matières. Ces strates ont sans cesse subi une haute pression à haute température (pression provoque chaleur) jusqu‘à ce que du pétrole sorte enfin de cette masse putride. Le pétrole est pour ainsi dire aussi un compte d‘épargne pour le CO2.

Les grands gisements de pétrole qu‘ils soient dans la péninsule Arabique, au Venezuela ou près de la mer Caspienne, se

trouvaient il y a x millions d‘années sur le sol marin.

Fumées industrielles

Tant que les humains ont seulement brûlé ce qui était à portée de la main sur le sol - du bois avant tout, mais aussi de la tourbe et du fumier - tout a été en équilibre pendant des milliers d‘années. Le peu de gaz carbonique qui était libéré lors des combustions pouvait être à nouveau capté par les plantes qui poussaient et ainsi être mis hors circuit. Le dilemme a commencé quand les hommes ont découvert que le charbon et le pétrole brûlaient très bien. D‘abord, ils ont extrait le charbon qui se trouvait près de la surface du sol. Plus tard, ils ont développé des méthodes de plus en plus perfectionnées pour pouvoir exploiter en profondeur les gisements de charbon ainsi que de pétrole. Les anciennes forêts transfor-mées en charbon et les organismes marins devenus du pétrole ont donné des combustibles qu‘on appelle «com-bustibles fossiles». Le mot latin «fossi-lis» signifie «déterré».

Il y a beaucoup de choses que nous fai-sons qui produisent une grande quantité de CO2. Un énorme nuage de CO2 pro-vient des transports en avion, en voiture et en bateau. La production d‘énergie et de chaleur (pour que nous ayons de l‘électricité et puissions nous chauffer) occasionne une plus grande quantité de gaz d‘échappement. Par exemple, il

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Wie K

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Erdö

l ent

steh

t

Pflanzen und Tiere sterben.

Es entsteht Torf bzw. Schlamm.

Weitere Schichten erzeugen Druck.

Es entsteht Kohle bzw. Öl.

600.000 500.000 300.000 200.000 100.000 0

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CO2 p

pm

Gemessene CO2-Konzentration

Temperatur in °C

Zeit ( Jahre vor der Gegenwart)

200

240

260

300

400

600

derzeitige Erdtemperatur

CO2-Niveau in 45 Jahren (wenn wir nichts ändern)

CO2-Niveau heute

-600.000 ans -500.000 ans -300.000 ans -200.000 ans -100.000 ans aujourd`hui

L´éca

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Concentration de CO2 mesurée

Temperature en °C

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200

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300

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600

Temperature actuelle de la terre

Niveau de CO2 dans 45 années (si nous ne faisons rien)

Niveau de CO2 aujourd´hui

* Plus d´inf

ormations

sur:

www.3

50.org

y a aussi beaucoup de CO2, quand on déforeste et quand il y a des incendies de forêts.

Aurait-on mieux fait de ne pas les exploi-ter? Aurait-il mieux valu les laisser dans le sol? Sans «l‘énergie rapide» due au charbon et au pétrole, l‘ère industrielle avec tous ses progrès, mais aussi ses inconvénients et ses problèmes pour l‘humanité n‘aurait jamais vu le jour. Depuis que le pétrole et le charbon brûlent, des quantités de gaz carbo-nique qui étaient capturées depuis une éternité, sont à nouveau libérées.

En moins de quelques décennies, nous utilisons les réserves géologiques. En une seule année, nous rejetons autant de CO2 dans l‘atmosphère que les plantes ont assimilé et sauvegardé pendant des millions d‘années. Et plus il y aura de CO2 dans l‘air, plus il y aura d‘émissions de gaz à effet de serre dans l‘atmos-phère et plus la terre se réchauffera. Pas étonnant si le climat se détraque.

Mais il y a encore des sources de CO2

auxquelles on ne pense pas. A la cam-pagne par exemple, en début d‘année, le labour représente une image fami-

lière. D‘imposants tracteurs tirent de puissants socs qui s‘enfoncent profon-dément dans la terre. Si le CO2 avait une couleur - par exemple jaune - on pourrait voir danser de gigantesques nuages jaunes comme le soufre, au-dessus du champ labouré et où la charrue retourne la motte de terre, il y aurait de la fumée.

En effet, dans la couche supérieure du sol, il y a une grande quantité inimagi-nable de CO2 d‘emmagasinée qui est libérée lors du labourage. L‘agriculture biologique (pas seulement pour cette raison) s‘en est largement éloignée. Les agriculteurs bio bêchent, cela signifie qu‘ils ameublissent seulement le sol sans soulever d‘importants nuages de CO2. Ainsi le respect du climat peut aussi être une bonne raison pour ache-ter les produits bio.

L‘homme comme moteur du climat

Il est vrai que le climat a déjà souvent chan-

37

Page 40: Arbre après Arbre - Maintenant nous, les enfants, sauvons le monde

gé, mais le changement climatique de nos jours se déroule à une rapidité que la terre n‘a encore jamais connue depuis très longtemps.*

Les concentrations de CO2 et de méthane sont plus élevées pour chacune qu‘avant dans les 600 000 dernières années. Dans le dernier millénaire, la terre n‘a jamais été aussi chaude qu‘aujourd‘hui. La tempéra-ture moyenne du globe a augmenté uniquement de 0,74°C dans ces 100 dernières années. Soit en un seul siècle d‘un ¾ de degré Celsius. Autrefois, la terre aurait eu besoin de 2 000 ans pour le même résultat!

« Et alors ? » disent beaucoup de gens. « Même pas un petit degré! Pourquoi vous alarmez-vous finalement ? »

Nous nous alarmons parce que la température moyenne augmente de 0,74°C. Mais dans d‘autres régions, cela va beaucoup plus vite. En Alaska par exemple, depuis les années 50, la température a augmenté de 3 à 4°C, en Sibérie-Occidentale depuis les années 60 de 3°C. Au Canada et en Sibérie, les sols gelés en permanence (perma-frost) commencent déjà à dégeler, les routes et les bâtiments se fissurent et s‘écroulent peu à peu.

Nous nous alarmons parce que les 0,74°C sont le début du réchauffement. En effet, des scientifiques ont calculé que la terre se réchauffera jusqu‘à la fin de ce siècle au pire de 4°C si, dans les plus brefs délais, on ne fait rien contre.

Nous nous alarmons parce que même la petite hausse de température de 0,74°C se fait déjà bien remarquer. Le

Le méthane et la vache comme bouc émissaire D‘abord la mauvaise nouvelle: le méthane est 25 fois plus efficace comme gaz à effet de serre que le gaz carbo-nique. La bonne nouvelle: le méthane est un gaz très rare. La part du gaz carbonique dans l‘atmosphère est presque 400 fois plus élevée que celle du méthane. C‘est pourquoi il est, malgré tout, moins responsable du réchauffement climatique que le CO2.

Il y a du méthane au-dessus des décharges d‘ordures, des rizières et des marais. De plus, il est libéré quand les sols gelés en permanence dégèlent. Le méthane sort aussi – et ce n‘est pas une blague- de l‘arrière-train et du museau des vaches. Chaque fois qu‘une vache rote et pète, et cela se produit à plusieurs reprises dans la journée, elle émet du méthane. Et comme nous, les hommes (plus précisément ceux qui vivent aisément) mangeons des quantités énormes de viande de bœuf, il y a d‘immenses troupeaux de bovins qui rotent et qui pètent et alors qui polluent l‘atmosphère. Mais au fond, on accuse les bovins d‘une faute dont nous sommes nous-mêmes respon-

sables. S‘ils pouvaient vivre dans les prairies comme la nature l‘a normalement prévu, et non pas engraissés rapi-dement avec de la nourriture importée comme le soja, il en serait autrement.

Pour cultiver le soja, on détruit la forêt équatoriale. Non seulement le poumon vert de la planète régresse et peut de moins en moins capturer le CO2, mais aussi les hommes produisent une grande part des émissions de CO2 en défrichant par le feu.

Pour pouvoir manger de la viande tous les jours, nous donnons du soja aux vaches qui rotent et pètent du méthane.

C‘est vraiment indispensable?

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Page 41: Arbre après Arbre - Maintenant nous, les enfants, sauvons le monde

niveau de la mer a monté de 15 cen-timètres au cours de ce dernier siècle parce que la glace des glaciers et des couches de glace du Groenland et de l‘Antarctique fondent très rapidement. Dans les glaciers et les couches de glace de l‘Antarctique et du Groenland, il y a d‘énormes masses d‘eau accumu-lées et emmagasinées. Et ces masses d‘eau en s‘écoulant, remplissent peu à peu les océans.

Des spécialistes estiment que, jusqu‘à la fin de ce siècle, le niveau des mers aura monté d‘une manière extrêmement inquiétante. Des îles de l‘Océan Indien comme les Maldives seraient presque totalement submergées, les rivages côtiers changeraient en tout cas et les villes du littoral seraient envahies par la mer. Comme 40% de l‘humanité vit près des côtes, environ 100 millions de per-sonnes perdraient leur patrie et devien-draient des «réfugiés climatiques».

Et la vie ne sera plus comme avant sur le littoral perturbé. Comme les récifs coralliens ne supporteront plus la température plus chaude de l‘eau, des milliards de petits animaux mourront peu à peu. Alors que les récifs coral-liens offrent en principe une protection naturelle. Sans eux, les catastrophes naturelles pénètreront plus facilement sur les côtes non-protégées. Sans les récifs coralliens, les raz-de-marée et les tsunamis* feront plus de victimes que maintenant. Les récifs, au même titre que la forêt tropicale comptent pour être des biotopes abritant la plus grande variété des espèces du monde.

Cette diversité des espèces disparaîtrait pour toujours avec les récifs.

Pendant que l‘eau monte sur les côtes, ailleurs, les déserts se développent. La terre qui, jusqu‘à maintenant pouvait encore nourrir des hommes, est perdue pour l‘huma-nité. Les forêts équatoriales, avec leur incroyable diversité en végétaux et en animaux, menacent de s‘assécher et de se dépeupler. Les experts discutent encore pour savoir à partir de quand il ferait trop chaud dans les forêts équa-toriales.

La situation est de même sérieuse pour de nombreuses rivières. Bon nombre de fleuves et de rivières sont continuelle-ment dépendants de l‘eau des glaciers. S‘ils ne sont plus approvisionnés par l‘eau provenant de la fonte des neiges parce qu‘il n‘y a plus de glaciers, les grands fleuves deviendront de petites rivières ou même des filets d‘eau qui, ici et là, et seulement de temps en temps, seront remplis grâce à des averses. Nous ne pouvons pas nous imaginer dans le pire de nos cauchemars ce que cela signifierait, par exemple en Inde, pour le Gange et pour les millions d‘habitants de ses rives. L‘eau potable que les glaciers nous fournissent aujourd‘hui, disparaîtrait, les famines éclateraient, des millions de personnes devraient fuir devant la sécheresse et la faim et tenter de s‘installer dans des régions plus accueillantes. Dans les pays les moins touchés et plus riches, comme l‘Amérique du Nord et l‘Europe, la population augmenterait très vite.

Au cours des ans, Felix et les ambassadeurs du climat équitable ont appris qu‘il ne s‘agis-sait pas seulement de sauver les ours polaires, mais qu‘il en allait de l‘avenir de l‘humanité. Lors d‘une conférence à Genève, Felix a eu l‘idée d‘un autocollant provo-cateur que son ami Johann a réalisé. L‘idée a fait son chemin jusqu‘à Copenhague au sommet mondial sur le climat où des adultes se sont rendus devant le centre de réunions des «politiques du climat» et ont agité des banderoles ainsi que des affiches représen-tant des ours en colère: «Sauvez l‘humanité!»

* Les tsunamis sont des vagues gigantesques pro-voquées avant tout par des tremble-ments de terre.

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Page 42: Arbre après Arbre - Maintenant nous, les enfants, sauvons le monde

Le niveau de la mer n’augmente pas à chaque fonte de glace

Dans les entretiens que nous avons eus avec les personnes que nous voulions convaincre, nous avons remarqué un grand malentendu. Un malen-tendu lorsqu’il s’agit de la glace, et de savoir ce qui se passe quand elle fond.

Beaucoup de gens pensent que lorsque la glace des mers fond − donc les plaques de glace qui flottent

sur la mer − le niveau de la mer s’élève. C’est faux. Quand un glaçon flotte sur un verre d’eau rempli au trois-quarts, le verre ne déborde pas quand la glace fond. Et lorsque dans le bassin de notre jardin, en mars, la plaque de glace a fondu, il n’y a pas plus d’eau qu’en automne. Mais si nous posions un gros bloc de glace au bord du bassin, l’eau de sa fonte pourrait bien le faire déborder au printemps.

C’est la même chose pour la glace qui s’accumule sur le continent. Si le réchauffement global la fait fondre, l’eau coule dans la mer et fait monter son niveau.

Nous aurions à faire face à des guerres qui auraient pour cause l‘eau potable et la nourriture.

Cela, nous voulons absolument l‘éviter!

«Et vous voulez planter des arbres contre ces développements qui nous menacent?» nous demande-t-on. Oui! Car il ne s’agit pas seulement du stockage du CO2 par les racines, il s’agit aussi d’ouvrir la voie: si nous, les enfants, plantons des arbres sur toute la terre, nous nous comprenons comme famille universelle, comme citoyens du

monde. Nous ne demandons pas qui est responsable du chaos, mais nous prenons ensemble les choses en main. Il s’agit aussi d’encourager.

Nous savons naturellement que, chaque année beaucoup plus d’arbres sont abattus que Plant-for-the-Planet peut en replanter. Nous savons aussi que les jeunes arbres et arbustes que nous plantons sont loin d’être capables d’absorber autant de CO2 que les forêts tropicales. Mais nous savons aussi que ne rien faire n’est pas une alternative.

Le glacier Aletsch en Suisse, en 1900 et 2005

40

Page 43: Arbre après Arbre - Maintenant nous, les enfants, sauvons le monde

Nous, les ambassadeurs du climat équitable, sommes déjà nombreux et nous le devenons de plus en plus. Nous remarquons que ceux dont le rôle est normalement de protéger en font trop peu.

La majorité des politiques, des industriels, des directeurs d’entreprise et des représentants de l’agriculture qui refusent de faire «le néces-saire pour survivre» ne seront plus là en 2040. Mais nous, si. Il s’agit de notre avenir, de notre vie. C’est pourquoi nous utilisons le terme crise climatique. Changement climatique est trop banal. « Crise » montre la gravité de la situation et montre clairement que l’on nous demande, à nous, les humains, de faire quelque chose.

Nous savons que le chemin est long, mais chaque chemin commence par un premier pas, et nous sommes déjà loin du premier pas.

La glace de la terre ferme se trouve surtout et en énorme quantité en Antarctique et au Groenland, mais aussi dans les montagnes comme glaciers et comme glacier continental en Amérique du Sud.

Peut-on donc ignorer les glaciers marins quand on parle de choses qui peuvent influencer le climat? Non, les plaques de glace flottantes ont absolument une influence sur le climat mondial. On le remarque très bien lorsque des mers qui étaient jusqu’alors gelées toute l’année ou plusieurs mois de l’année, perdent leur cou-verture de glace. La neige et la glace reflètent

la lumière du soleil comme une immense feuille d’aluminium. Les rayons du soleil sont renvoyés, partiellement, jusqu’à plus de 90% et retournent dans l’espace, avant d’avoir pu réchauffer la terre.

Si donc cette immense surface de miroir (comme la glace marine qui flotte autour des pôles) fond, le «réfrigérateur» de la terre disparaît. Quand le soleil brille sur l’eau, celle-ci absorbe bien 90% de la chaleur. Il reste plus de chaleur dans le «système terre», les glaciers continentaux fondent encore plus vite et le niveau des océans monte encore plus rapidement.

Avec le réchauffement climatique, les conditions météorologiques exceptionnelles augmenteront. Et on peut déjà s’attendre, tous les deux ou trois ans, à des soi-disant inondations du siècle.

Pense-bête simple :

La glace du pôle Nord flotte et a 2 mètres d’épaisseur.

La glace du Groenland est sur le continent et a 2 km

d’épaisseur.

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Page 44: Arbre après Arbre - Maintenant nous, les enfants, sauvons le monde

1 Amerikaner 1 Europäer 1 Chinese 1 Afrikaner

CO2-Ausstoß pro Kopf und Jahr CO2-Ausstoß gesamt

ca. 1.000.000.000 MenschenUSA + Europa

ca. 6.000.000.000 Menschen übrige Welt

60% CO2-Ausstoß

40% CO2-Ausstoß

20t 10t 4t o,5t

1 Nord-Américain 1 Européen 1 Chinois 1 Africain

L'«empreinte carbone» annuelle par personne Répartition des émissions de CO2

environ 1 000 000 000 de personnes USA + Europe

environ 6 000 000 000 de personnes reste du monde

60% des émissions de CO2

40% des émissions de CO2

20t 10t 6t o,5t

Est-ce juste ? Bien sûr que non !

Ça semble d’abord un peu amusant mais nous trouvons que chacun devrait avoir le même droit de rejeter du CO2, peu importe où il vit et où il est né. En partant des taux de CO2 actuels, cela correspondrait à environ 4 tonnes par an et par personne.

Mais même si nous réussissions à ce que le CO2 soit partagé équitablement et régulièrement entre tous, beaucoup de choses devraient encore changer.

Une émission moyenne de 4 tonnes de CO2 par an serait beaucoup trop élevée et conduirait à un chaos clima-tique avec toutes ses conséquences dramatiques. Si nous ne changions pas notre émission de CO2, le niveau des mers, par exemple, monterait d’une manière catastrophique jusqu’à la fin de ce siècle. Comme presque 40% des humains vivent près des côtes, des mil-lions d’hommes perdraient leur patrie et, en majorité, les habitants des pays qui sont les moins responsables de l’augmentation du CO2. Est-ce que ce n’est pas une injustice sans nom ?

Nous devons donc faire deux choses: nous devons partager l’émission de CO2 équitablement entre tous. Et nous devons absolument la réduire à 2 tonnes par an et par personne, car avec cette quantité de CO2 la terre devrait juste s’en sortir*. Nous n’avons pas d’autre choix!

Que signifie climat équitable ?Un Américain rejette, en moyenne, 20 tonnes de CO2 dans l’atmosphère, un Européen 10 tonnes, un Chinois 4 et un Africain à peine une demi-tonne. Les USA et l´Europe, avec une population d´environ 1 milliard d´habitants, sont responsables de 60% du CO2 rejeté, alors que le reste de l’humanité, soit 6 milliards de personnes, n´en rejette que 40%.

* Règle générale:4 tonnes de CO2 =

augmentation de

température de 4°C

2 tonnes de CO2 =

augmentation de

température de 2°C

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1 Amerikaner 1 Europäer 1 Chinese 1 Afrikaner

CO2-Ausstoß pro Kopf und Jahr CO2-Ausstoß gesamt

ca. 1.000.000.000 MenschenUSA + Europa

ca. 6.000.000.000 Menschen übrige Welt

60% CO2-Ausstoß

40% CO2-Ausstoß

20t 10t 4t o,5t

1 Amerikaner 1 Europäer 1 Chinese 1 Afrikaner

CO2-Ausstoß pro Kopf und Jahr CO2-Ausstoß gesamt

ca. 1.000.000.000 MenschenUSA + Europa

ca. 6.000.000.000 Menschen übrige Welt

60% CO2-Ausstoß

40% CO2-Ausstoß

20t 10t 4t o,5t

1 Nord-Américain 1 Européen 1 Chinois 1 Africain

L'«empreinte carbone» annuelle par personne Répartition des émissions de CO2

environ 1 000 000 000 de personnes USA + Europe

environ 6 000 000 000 de personnes reste du monde

60% des émissions de CO2

40% des émissions de CO2

20t 10t 6t o,5t

* La conférence mondiale de

l´O.N.U sur

le climat se

déroule tous

les ans dans

une autre ville

de la planète.

Les adultes doivent aussi le com-prendre. Il faut qu’ils réalisent qu’ils doivent s’en tenir aux règles comme nous, les enfants, nous devons aussi nous en tenir à nos règles. Nous tous, grands et petits, que nous soyons d’Afrique, d’Europe ou d’Amérique, avons besoin d’une loi qui garantit qu’aucun d’entre nous ne soit res-ponsable d’une émission de CO2 supérieure à 2 tonnes par an.

Et que se passera-t-il si nous dépassons quand même cette limite? Il faudra alors payer. Si nous produisons plus de CO2 que nous devons, nous devrons acheter des « permis de pollu-tion » aux pays qui n’utilisent pas leur quota de CO2: comme un Africain n’uti-lise pas son droit à 2 tonnes d’émission de CO2, mais n’utilise qu’une demi-tonne de CO2 par an, il peut vendre la tonne et demie non-utilisée à des personnes à qui la quantité permise ne suffit pas. L’argent que les Africains recevraient pour leur quantité non-utilisée pourrait leur servir à investir dans des techno-logies écologiques, à construire des hôpitaux ou des écoles, à former des médecins ou des professeurs et leurs enfants ne souffriraient plus de la faim. C’est ce que nous, enfants, appelons climat équitable.

Ce commerce du CO2 changerait aussi nos habitudes. Si le CO2 coûte de l’argent et si nous devons payer pour chaque produit une taxe CO2, les produits qui en utilisent beaucoup deviendront beaucoup plus chers que les produits fabriqués écologiquement. Alors, nous ferons peut-être plus atten-

tion à ce que nous achetons et à com-ment nous vivons. Des raisins d’Afrique du Sud, des pommes du Chili, qui sont transportés à travers le monde avec une forte émission de CO2, seraient particulièrement chers. Les voitures consommant beaucoup et dégageant des nuages de CO2, écoperaient d’une taxe CO2 particulièrement élevée sur leur prix d’achat. Peut-être qu’alors on prendrait plus le train, car le prix d’un voyage en avion avec son énorme taxe CO2 montrerait ce que nous devons penser de ces voyages en avion: ils nous reviendraient très chers.

Depuis la conférence au sommet sur le climat de 2005*, il existe, tout au moins en Europe, un essai pour faire adopter un climat équitable. Le soi-disant «commerce des émissions». Avec «émissions» on comprend, normalement, presque tout ce qui est rejeté dans l’environnement; Dans le commerce des émissions, il s’agit, bien sûr, principalement des gaz à effet de serre (en particulier du CO2).

43

Page 46: Arbre après Arbre - Maintenant nous, les enfants, sauvons le monde

Le commerce des émissions: quelque chose de facile, difficile à réaliser

«Est-ce que cela peut mar-cher…? Le commerce avec des autorisations donnant le droit de polluer?» C’est ce que nous entendons le plus souvent avec scepticisme quand nous parlons de cet instrument pour soulager l’atmosphère.

Oui, nous pensons que cela peut mar-cher. Si l’idée qu’elle contient est vrai-ment mise en pratique.

Voilà à quoi ressemble ce plan : chaque état de l’UE distribue, selon un soi-disant «plan d’attribution», une quantité prévue de «permis de pollution»* à tous les exploitants de centrales électriques

et aux entreprises utilisant intensive-ment l’électricité. Le possesseur de ce permis peut alors rejeter une certaine quantité de gaz polluants pendant un certain temps.

Mais voilà où le bât blesse: pour que cela fonctionne, c’est-à-dire pour que, en fin de compte moins de gaz à effet de serre soit rejeté qu’avant il faut que règne la pénurie. Cela signifie que ceux qui distribuent les permis fassent attention à attester au total moins de «quantité polluante» permise qui était nécessaire jusqu’à maintenant pour la production d’énergie. C’est un peu le système des chaises musicales. Le jeu ne fonctionne que s’il n’y a pas assez de chaises et c’est ce manque qui stimule les joueurs.

Donc celui qui n’a pas assez de per-mis doit en acheter. Mais comme ces permis sont une «denrée rare» leur achat est coûteux. Cela fonctionne comme sur chaque marché. Quand, par

Joy [12 ans, Krefeld, Allemagne]

Alors, la première fois que j’ai entendu parler de cette idée, que tous les humains dans le monde devraient avoir le même «droit de polluer», j’ai vraiment

pensé: ils sont complètement fous ! Nous polluons déjà assez le monde, qu’est-ce qui se passera quand nous donnerons à chaque homme et à chaque état le même droit? Ils pollueront alors véritablement, comme par exemple, la Chine maintenant. Et en plus, quand nous aurons 50 ans, il y aura 2 milliards d’hommes de plus qu’aujourd’hui, et les autres (les Chinois, les Indiens, les Sud-Américains, les Africains, etc.) voudront, eux aussi, vivre aussi bien que nous ici…

Mais, quand j’ai eu plus d’explications sur l’idée du climat équitable –c’est-à-dire qu’il s’agit de réduire en tout les droits de pollution et de ne distribuer que cette quantité limitée de droits- j’ai été enthousiasmée!

* Les adultes l´appellent

«certificat d´émissions»

Le commerce des

émissions fonc-

tionne un peu comme

le jeu de la chaise

musicale.

44

Page 47: Arbre après Arbre - Maintenant nous, les enfants, sauvons le monde

exemple, on propose des framboises fraîches et particulièrement sucrées, elles sont très recherchées, donc le vendeur peut en augmenter le prix.

Bon, jusqu’ici tout va bien…. Ou peut-être pas ?

Comme toujours lorsque des adultes s’attaquent à quelque chose, cette formidable idée n’a pas encore été, jusqu’à maintenant, mise malheureuse-ment en pratique. On a distribué trop de permis de pollution (pour lesquels les acquéreurs n’ont même pas dû payer) et de plus, en partie à des producteurs d’énergie et à des entreprises qui polluent particulièrement l’environne-ment. Cela signifie que cela n’était pas (encore) assez attrayant de produire plus écologiquement.

Naturellement, cela ne peut pas fonctionner ainsi !

Quelque chose est sûr: nous avons besoin d’un vrai contrat international, équitable et sérieux, qui sera vraiment mis en pratique !

Mais pour avancer d’une façon décisive, il faut arriver à vaincre la corruption répandue dans le monde entier

Mais, même si cela est difficile, nous devons profiter de cette chance !

Franziska [13 ans, Paehl, Allemagne]

Je dois avouer que j’ai mis un certain temps à comprendre ce qu’était le commerce des émissions, mais c’est simple: les scientifiques nous annoncent,

pour chaque année, la quantité de CO2 que la nature (les arbres, la mer, etc.) peut suppor-ter en plus, donc p.ex. 20 milliards de tonnes de CO2. Nous divisons cela par le nombre d’habitants, disons 10 milliards pour simplifier, cela fait 2 tonnes par personne. Celui qui veut consommer plus, achète des droits de CO2 à la bourse. Si beaucoup de personnes veulent du CO2, les prix vont monter jusqu’à ce qu’il soit plus avantageux pour elles d’investir dans la technique que de produire du CO2. Ce qui est important pour nous, les enfants, c’est que jamais plus que ces 20 milliards de tonnes de CO2 ne soient rejetées dans l’atmosphère par an. Si chaque enfant, n’importe où sur la terre, recevait à sa naissance un droit pour 2 tonnes de CO2, nous n’aurions plus besoin d’aide au développement. Le climat équitable est simple comme bonjour.

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Nous, les enfants, avons appris avec Plant-for-the-Planet qu‘on doit avoir compris exactement une chose même si on ne peut l‘expliquer que briève-ment quand on nous demande des précisions, par exemple lors d‘exposés ou de collectes dans le but de planter des arbres. On a toujours besoin de connaissances générales pour pouvoir réagir aux questions des autres, sinon on n‘est pas sûr de soi pour défendre son point de vue. C‘est pourquoi nous expliquons ici, en détail, le contexte.

La forêt, comme nous le savons, peut capturer le gaz carbonique. Toutefois, une forêt n‘égale pas une autre forêt, comme un arbre ne ressemble pas à un autre arbre. Les forêts tropicales poussent beaucoup plus vite que nos forêts d‘Europe centrale. Pour cette raison, il y a là plus de CO2 d‘entre-posé que chez nous par exemple. Ce qui explique que la perte des forêts tropicales est particulièrement grave pour le climat du monde entier et que, avec l‘argent des collectes, nous plan-tons des arbres dans les pays comme l‘Afrique, l‘Amérique du Sud et l‘Amé-rique centrale.

Ces arbres aident à lutter contre l‘extension des déserts, auxquels ils reprennent peu à peu du terrain et en même temps font en sorte que le

niveau de la nappe phréatique remonte. Où cette opération réussit, la population a de nouveau de l‘eau dans les ruis-seaux et dans les puits.

Cependant, il ne faut pas sous-estimer la prestation des forêts chez nous, dans l‘hémisphère Nord. En effet, ces forêts, en se développant font en sorte que l‘atmosphère a à supporter une charge d‘un tiers de moins de CO2, ce qui ne serait pas le cas sans elles.

Ce que les arbres peuvent faire contre la crise climatiqueLa plupart des gens savent que les arbres sont bénéfiques au climat: au climat de la planète, mais aussi au microclimat, c‘est-à-dire pour les environs immédiats. Nous ne pouvons pas expli-quer en quelques mots pourquoi il en est ainsi et pour quelle raison nous plantons des arbres.

Avoir des

connaissances

générales, c´est

important!

Les forêts tropicales sont les pou-mons de notre planète.

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Laub

Kohlendioxid (CO2)

Kohlenstoff (C) wird in Holz, Blättern und Wurzeln

gespeichert

Wurzeln, Pflanzenteile und Bodenlebewesen bilden den Kohlenstoffspeicher im Boden

Sauerstoff (O2)

KohlenstohlKohlenstoff

CO2-Speicher Baum

Feuilles

Dioxyde de carbone (CO2)

Le carbone (C) est stocké dans le bois, les feuilles et

les racines

Les racines, des parties de plantes et les organismes du sol stockent le carbone dans le sol

Oxygène (O2)Le carbone (C) eLe carbone (C) est

L´arbre comme stockage de CO2

Comment fonctionne cet allègement? Toutes les plantes peuvent prendre, grâce à leurs feuilles ou leurs aiguilles, le CO2 de l‘air, le répartir en oxygène et en carbone, enfin déposer le carbone chimiquement transformé dans le bois, les tiges et les feuilles. Pour que cela fonctionne, des processus chimiques ont lieu dans les feuilles et les aiguilles. Pour les comprendre parfaitement, il faut vraisemblablement avoir suivi un cours intensif de biologie ou avoir étu-dié la botanique.

Pour nous, ce qui est important, c‘est le résultat: les plantes peuvent (par l‘inter-médiaire de la soi-disant photosynthèse) transformer le gaz carbonique de telle sorte que le gaz devienne quelque chose de solide, quelque chose qui est, par exemple, un composant important du bois. Et aussi longtemps que ce bois ne brûle pas, ne se décompose pas, le gaz à effet de serre reste capturé: cela veut dire qu‘il reste bloqué dans le tronc, les branches, les racines (inoffen-sif pour l‘atmosphère).

Voilà deux exemples: un épicéa d‘une hauteur de 35 mètres avec un tronc de 50 centimètres de diamètre emmaga-sine environ 0,7 tonne de carbone. Cela correspond à 2,6 tonnes de CO2 qui ont été ôtées de l‘atmosphère.

Des hêtres ont un bois plus dur. Ils sont donc plus efficaces comme protec-teurs du climat. Ils ont besoin de plus de CO2 pour construire leur tronc. Un hêtre d‘une hauteur de 35 mètres avec un diamètre de 50 centimètres capture environ 0,95 tonne de carbone. Cela correspond à 3,5 tonnes de CO2 en moins dans l‘atmosphère!

En Allemagne, la forêt occupe à peu près 1/3 de la superficie et là (en convertissant le carbone en CO2) cela donne environ 4,4 milliards de tonnes de CO2 d‘emmagasinées: une énorme quantité difficile à imaginer.

Mais les arbres et les forêts ne sont pas seulement étroitement unis dans un combat contre le réchauffement

Chaque arbre

stocke du CO2!

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* Attention: 9 400 litres de gaz ne sont pas identiques à 9 400 litres de liquide! Un litre de CO2 pèse seulement 1,96 gramme, ce qui donne quand même par jour 18 kilos!

* Les pous-sières fines se composent de

miniscules particles qui entrent profondé-ment dans

nos tissus pulmonaires et peuvent y provoquer de graves lésions.

de la planète. Ils accomplissent aussi dans notre environnement proche quelque chose d‘incroyable et cela on le constate même sans appareil de mesure. Restons un moment avec notre hêtre. Lors d‘une jour-née d‘été ensoleillée, grâce à son feuillage, il retire de l‘air environnant 9 400 litres* de CO2 et redonne en même temps 9 400 litres d‘oxygène.

Celui qui pense que ce n‘est pas beau-coup, devrait se représenter ce qui suit: pour arriver à une prestation quoti-dienne de 9 400 litres de CO2, le hêtre enlève le CO2 à 24 737 m³ d‘air. C‘est à peu près autant d‘air qui entrerait dans 7 montgolfières. N‘est-ce pas une pres-tation gigantesque ?

Mais ce n‘est pas tout. Pendant une journée estivale de « travail », un hêtre

retire du sol 6 000 litres d‘eau. - ce qui correspond à environ 40 baignoires remplies à ras bord. De cette quantité impressionnante d‘eau, le hêtre utilise 0,1 %, soit directement 6 litres pour son « travail » (la photosynthèse). Les 99,9 % qui restent, seront rejetés comme vapeur d‘eau. Et ce rejet rafraîchit sensiblement les environs, en même temps que l‘humidité aug-mente. Les deux ensemble - particuliè-rement agréables les jours de chaleur – donnent un climat frais et humide en forêt.

Dans les villes, qui, comme chacun sait, se réchauffent fortement à cause de leurs maisons en pierres et des rues, les allées existantes et les nombreux petits parcs peuvent apporter un climat urbain plus agréable.

Et encore quelque chose: les arbres peuvent filtrer jusqu‘à 80% la poussière et les poussières fines* qui se trouvent dans l‘air des villes et qui provoquent des troubles respiratoires. Donc qui abat des arbres en ville pour construire des parkings, s‘attaque aux poumons de ses habitants.

Quand on nous demande si notre action de planter des arbres a un sens, nous pouvons répondre par l‘affirmatif, que cette action soit grande ou petite. Les

En un seul jour, un arbre peut purifier autant d´air!

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arbres, côte à côte, peuvent lutter contre le changement climatique en absorbant le CO2 de l‘air et en le cap-turant dans leurs feuilles, branches et troncs.

De jour en jour, ils peuvent améliorer la qualité de l‘air que nous respirons ce qui est un bienfait en ville.

Lors de nos actions, nous ne plantons pas seulement de nouveaux arbres, mais nous voulons surtout informer d‘autres enfants et jeunes sur le thème de la crise climatique pour qu‘ils puissent eux aussi faire quelque chose contre. Nos arbres sont aussi un symbole – le symbole du combat pour un climat équitable. Le pédagogue de l‘UNESCO, Gerhard de Haan nous a décrits, nous les enfants de Plant-for-the-Planet, comme étant «des diplo-

mates en bottes de caoutchouc». Au contraire de beaucoup de politiques et de diplomates, nous voulons être actifs et mettre en pratique nos connais-sances.

Arrêtons de parler et plantons des arbres.

Nous, les enfants, plantons des arbres à travers le monde pour sauver notre avenir.

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«Un moustique ne peut rien faire contre un rhinocéros, mais 1 000 moustiques sont capables de le faire changer de direction.»

Carolina (14 ans), ambassadrice du climat équitable de Cancun au Mexique

Ce que chacun peut faire … Ou: la protection du climat à la maison 52

Concernant « le faire soi-même » … Ou: sur l‘école et l‘école de la vie 58

Arbre après arbre … Ou: la grande fête de la plantation 66

Des arbres pour le Sud … Ou: 10 euros = 10 arbres 74

Notre planète a besoin d’ambassadeurs du climat équitable et d’ambassadeurs d´un avenir meilleur… Ou: les académies Plant-for-the Planet 84

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ous

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von

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ire

3.

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Ce que chacun peut faire ...Ou: la protection du climat à la maison

On est facilement gagnés par un sentiment de morosité, quand nous nous demandons ce que chaque homme peut faire pour atténuer la crise climatique … un sentiment de détresse: «Mais à quoi ça sert, si je …»

Il n’y a qu’une bonne et judicieuse réponse: même quelque chose d’immense est fait de plein de petites choses, et beaucoup d’actions, même minus-cules, peuvent faire naître un «courant positif». Les bons exemples sont en effet contagieux !

Ça vaut donc le coup d’observer à la loupe quelques « évidences » de la vie quotidienne.

Qu‘est-ce qui ne va pas dans la circulation ?

Si l’on additionnait tout le temps pris par la radio pour les annonces de bouchons et les rapports d’accidents, combien est-ce qu’on compterait d’heures ? On se demande parfois si les voitures nous facilitent vraiment la vie; surtout quand on considère les quantités de gaz d’échappement qu’elles relâchent. Quelqu’un qui n’habite pas en ville, ne se débrouille presque pas sans voiture, bien sûr, mais est-ce qu’il faut vraiment que chacun se déplace sur des quatre-roues?

Nous ne voulons sûrement pas donner mauvaise conscience à quelqu’un juste parce qu’il a une voiture et l’utilise. Pour nous, il s’agit seulement des quantités gigantesques de déplacements qui sont facilement évitables. On entend souvent: «avec le vélo je suis beaucoup trop lent.» Cependant ce n’est pas toujours vrai, du moins dans les villes. Par exemple, la ville de Munich comprend un réseau de 1 200 kilomètres de pistes cyclables! Lorsque le cycliste est déjà arrivé, les conducteurs sont encore en train de s’énerver devant un feu rouge.

D’autres disent: «Les quelques kilomètres à vélo n’apportent rien à la protection du climat.» Mais qui affirme qu’on doit en rester à quelques kilomètres ? En pre-

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CO2-Ausstoß auf 100 kmÉmissions de CO2 tous les 100 kmnant mon vélo au lieu de laisser ma mère me conduire et venir me chercher au cours de musique qui est à 6 kilomètres (donc en tout 24 kilomètres!), j’économiserais déjà 3 360 grammes de CO2 ! Et si je faisais ça 30 semaines par an (donc sans compter les vacances, les jours de pluie, de neige et de grêle), on économiserait à peu près 100 kilogrammes de CO2!

Et pendant les vacances? Juste comme ça, pour se creuser la tête: un vol aller-retour de Munich à Palma de Majorque produit 680 kilogrammes de CO2 par personne. Pas mal, non? Ça ne veut pas dire que nous n’avons plus le droit de prendre l’avion – mais est-ce qu’il faut aller dans les airs chaque année?

Les «mangeurs» d‘énergie à la maison

Quand nous racontons aux autres qu’il n’y a chez nous depuis longtemps que des ampoules basse consommation, cela fait sourire: comme si nous ne savions pas que l’éclairage n’est qu’un petit mangeur d’énergie, par rapport aux autres consommateurs d’électricité. Bien sûr que nous le savons, mais nous savons aussi, que plein de petites choses en font une foule quand on les considère ensemble. Sinon, pourquoi est-ce que l’UE aurait décidé que les ampoules

Jule et Merle [13 ans, Brême, Allemagne ] On ne savait pas quoi répondre de particulier, lorsqu‘on nous a demandé ce que

nous faisions pour protéger l‘environnement à la maison. C‘est sans doute dû au fait, que pour nous qui faisons partie de Plant-for-the-Planet, la protection de l‘environnement est devenue un réflexe: on éteint par exemple „automatiquement“ les radiateurs, les lumières, l‘ordinateur et les autres appareils électriques dont on n´a pas besoin, ou bien quand on quitte une pièce. En général, on laisse la voiture au garage et on utilise plutôt le train. En été, on fait du vélo. On ne se douche pas trop longtemps et on gaspille le moins possible d‘eau. Dès que possible, on économise l‘énergie. De toute façon, Jule est végétarienne et Merle mange très peu de viande. On trie aussi les déchets, on évite d‘en faire trop … Et on plante des arbres!

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normales n’ont plus le droit d’être vendues à partir de 2012 ? On est même pour l’utilisation encore plus rapide des ampoules basse consommation qui respectent l’environnement. Parce que chaque kilowattheure que nous évitons, économise en moyenne 616 grammes de CO2. Et chaque jour d’économie compte.

Les frigidaires et les congélateurs utilisent beaucoup d’énergie eux aussi, surtout quand ils sont mal placés, et quand on ne les utilise pas comme il faut. Le frigo à côté du four ? Très mauvais ! En effet, l’appareil doit toujours refroidir plus que la normale à cause de la chaleur du four. Mettre des restes de nourriture chauds dans le frigo ? Encore plus mauvais ! Il doit envoyer encore plus de froid, jusqu’à ce que la chaleur ait disparue. Le frigidaire dans une salle non-chauffée ? Parfait ! Et encore un tuyau: celui qui règle son frigo sur 7°C au lieu de 5°C économise tout de même 15% d’énergie !

A un autre niveau de température, par exemple en cuisinant, il est possible d’économiser beaucoup d’énergie. Des fois c’est même très simple: «Mets le couvercle!» Celui qui cuisine avec un couvercle, réduit sa consommation d’énergie d´un tiers. Celui qui cuisine avec une cocotte-minute économise encore une fois jusqu’à 40% d’énergie. Pour le four c’est la même chose: «Ferme la porte!» À chaque fois que quelqu’un ouvre la porte du four, à peu près 20% de la chaleur s´échappe.

Encore un tuyau pour les buveurs de thé: celui qui fait bouillir un litre d’eau dans une bouilloire électrique au lieu de le mettre dans une casserole sur la plaque de cuisson économie 32 grammes de CO2. Ça vaut le coup!

On peut encore économiser un énorme nuage de CO2 si on arrive à réduire nos déchets. Chaque kilo de déchets signifie non seulement de l´argent comptant, mais aussi en moyenne 320 grammes de CO2 d´évités. Donc éviter des déchets, c’est protéger directement l’environnement! Le mieux, c’est bien sûr de ne plus en produire. Une bouteille en verre consignée peut par exemple être utilisée 50 fois, et une bouteille en plastique consignée 25 fois, avant d’atterrir dans la poubelle. Dans la poubelle ? Non, bien sûr dans la poubelle pour matières recyclables. Si on trie les ordures, on peut réutiliser de précieuses matières premières et le tas de déchets non recyclables représente une petite quantité ridicule.

On peut encore économiser plus d’énergie quand on « emballe » sa maison de façon à respecter le climat. Mais ce chapitre est si complexe qu´il occuperait tout le livre. Heureusement qu’il existe de nombreux centres où on peut obtenir des conseils en partant de l´isolation des fenêtres jusqu´au matériel isolant et aussi comment on doit intervenir pour équiper sa maison en respectant le climat.

Protection d

u

climat dans

le

frigo

Protection du climat dans la casserole

Protection du climat à la maison

Protection du

climat dans

la poubelle

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CO2-Ausstoß im Vergleich

Ökostrom

konventioneller Strom

Émissions de CO2 en comparaison

Énergie verte

Énergie conventionnelle

Changer de fournisseur d’électricité?

Frustrant mais vrai: les grands groupes produisant l´énergie sont très tenaces quand il s’agit d´abandonner les technologies irresponsables comme les centrales à charbon et les centrales nucléaires. Et malheu-reusement, ils ne se laissent pas impressionner par nos arguments. Mais eux tous, ils comprennent très bien un langage: le langage de l’argent. S´ils risquent de perdre leurs clients, ils devront les écouter, qu´ils le veuillent ou non! C’est pourquoi ce serait génial si beaucoup d’entre nous pouvaient changer de fournisseurs d´énergie, pour prendre ceux qui travaillent de façon respectueuse par rapport à l’environnement et au climat. C’est très simple de changer !

Changer d’un fournisseur normal à un fournisseur d’énergie verte n’est pas seule-ment une action politique, c’est aussi une contribution directe à la protection du climat. Lorsque l’on produit de l’énergie renouvelable, on rejette trois fois moins de CO2 dans l’atmosphère que quand on produit de l’énergie conventionnelle. Si une famille de quatre personnes utilise pendant un an de l’énergie renouvelable au lieu d’énergie conventionnelle, elle peut économiser à peu près 3 265 kilogrammes de CO2!

Combien de CO2 passe par mon assiette?

On peut manger de la nourriture avec peu de calories, de la nourriture biolo-gique…et surtout, on peut manger en respectant le climat! Comment ça marche?

Quelques exemples: 500 grammes de fraises venant d’Allemagne (pendant la période des fraises de mai jusqu’à juillet) produisent 80 grammes de moins de CO2 que la même quantité venant d’Italie. Pour comparer à des fraises venant d’Afrique, les fraises d’Allemagne représentent 6 kilogrammes de moins de CO2. 500 grammes de beurre bio évitent 425 grammes de CO2. 1 kilogramme de pain bio provoque 1,1 kilogramme de CO2 de moins que la même quantité de pain normal.

Qu’est ce que ça veut dire pour nous? On devrait dès que possible acheter des aliments qui ont un bon «bilan de CO2», qui ne sont pas produits de façon

Protection du

climat dans mon

assiette

Protection du climat dans mon panier

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coûteuse en énergie et qui n’ont pas dû être transportés de loin. Le plus simple, c’est d’acheter des produits qui ont été fabriqués ou cultivés dans les environs. On appelle ça «acheter des produits régionaux».

Les supermarchés réagissent sûrement aux désirs de leurs clients : si les chefs de rayon de fruits et légumes remarquent que les acheteurs s´intéressent fortement au nombre de kilomètres parcourus par les produits, ils vont réagir. Ils ne réagissent pas parce qu’ils ont tout d’un coup une oreille pour l’écologie, ils réagissent parce qu’ils veulent gagner une certaine sorte de clients. Mais ce n’est pas important pour nous, le principal c’est que des produits respectueux du climat gagnent du terrain, ou plutôt de la place dans les surfaces de vente.

Des fois, par contre, les choses sont un peu plus compliquées que l’on se les imagine au premier coup d’œil. À quel point les fruits et légumes respectent le climat dépend surtout s’ils sont ou non récoltés pendant la bonne saison, vous n’avez qu’à lire un peu plus bas «L´affaire des pommes».

Encore plus important que tous les kilomètres parcourus à vélo, les pommes achetées bio ou encore les boîtes de conserve recyclées, c´est la façon d’utiliser l’énergie de manière responsable en l’économisant qui doit devenir tellement

L´affaire des pommesUne pomme venue d’Allemagne ne respecte pas forcément plus le climat qu’une pomme du Chili ou de Nouvelle-Zélande. C’est dû au fait que les entrepôts frigorifiques qui doivent conserver des pommes allemandes des mois durant, utilisent énormément d’énergie et sont ainsi responsables de gros rejets de CO2. C’est pour ça que les pommes de la région respectent seulement plus le climat pendant leur période de récolte de septembre jusqu’en mai. Par contre de juin jusqu’à la nouvelle récolte en septembre ce sont les pommes néo-zélandaises qui sont plus écologiques, même si elles sont trimballées sur la moitié de la terre. Dans tous les cas, c’est toujours mieux de manger des fruits qui viennent d’être récoltés, sans attendre longtemps qu´ils restent dans les entrepôts frigorifiques ou qu´ils parcourent des milliers de kilomètres.

Juste comme ça, pour comparer: un kilo de fruits ou de légumes de la région entraîne en moyenne 230 grammes de CO2 ; si le fruit vient d’un pays européen ce sont en moyenne 460 grammes de CO2 ; s´ils sont venus par bateau, on en arrive déjà à 570 grammes de CO2 ; et le transport par avion bat le record avec 11 000 grammes de CO2 par kilo !

Est-ce qu’on est donc obligés de manger des fraises en hiver ?

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Toujours le jeudi ...Chacun le sait…non, chacun devrait le savoir : être végétarien ne veut en aucun cas dire que l’on se prive du plaisir de manger. Et on a même une bonne conscience en arrière-goût: celui qui mange beaucoup de viande, et en plus de la viande conventionnelle, provoque presque deux fois plus de CO2 par personne et par an que quelqu’un qui se nourrit principalement de façon végétarienne et biologique! Il y a déjà depuis plusieurs mois une expérience très intéressante qui a été réalisée dans la ville universitaire de Gand en Belgique; voilà ici un article du taz datant du 5.12.2009 : «Tous les jeudis, dans la ville belge de Gand, on ne mange pas de viande. C’est une décision des conseillers municipaux, et c’est ainsi que les cuisiniers appliquent cette règle dans les cantines publiques et scolaires. De même dans les restaurants, il doit y avoir au moins un plat végétarien au menu. Cette idée fut celle de la Fédération Éthique Végétarienne de Flandre qui a essayé l’année dernière de persuader les polititiques de la ville d’adopter ce nouveau jour végétarien. Presque dans le même temps, Rajendra Pachauri, président du Groupe intergouvernemental sur l´évolution du climat (GIEC) est venu à Gand et a expliqué que la production mondiale de viande était respon-sable de 18% des gaz à effet de serre, et que la contribution la plus simple à la protection du climat, était de renoncer à la consommation de viande.»

Ce qui fonctionne en Belgique, devrait fonctionner aussi dans de nombreux autres pays! En tout cas, nous, on participe déjà au mouvement, vous aussi, soutenez www.donnerstag-veggietag.de. Et chacun peut bien sûr aussi prendre lui-même le taureau par les cornes et se demander si c’est vraiment nécessaire de manger autant de viande ...

évidente, comme disons, la réponse à la question: «Est-ce qu’on a le droit de voler?» Chacun connaît la réponse, sans même réfléchir. Elle est tout simplement en nous, pas seulement dans notre tête, mais aussi dans notre cœur

Si un comportement respectueux de l’environnement existe en nous, c´est-à-dire qu´il est automatique, nous avons déjà énormément gagné. Si au contraire on doit, à l´avenir, chaque fois justifier pourquoi le gaspillage est inacceptable, alors on perd le temps nous restant pour changer de cap.

Donc: nous devons avoir le courage de faire des petits pas! Et le courage en particulier est important, parce que plus nous en aurons, plus il y aura de gens qui penseront comme nous, et plus ce sera facile de les entraîner avec nous!

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Concernant «le faire soi-même» …Ou: sur l‘école et l‘école de la vie

Le discours de Felix dans son école (la Munich International School à Percha près de Starnberg) a été le début de Plant-for-the-Planet. Ce qui a été important, ou peut-être même plus important que le discours, en a été les répercussions. Les réactions de son institutrice Tonianne Phillips et de la directrice Mary Sep-pala. Sans leurs encouragements, Plant-for-the-Planet n’aurait peut-être même pas vu le jour. S´il n’y avait pas eu à l’école de Félix un aussi grand enthousiasme pour son plan, celui de planter des arbres, alors l’idée serait sans doute tombée à l´eau.

Heureusement que pour la plupart nous avons eu autant de chance que Felix : dès le début, nous avons eu un grand soutien de nos camarades et enseignants. Ici, le rôle des écoles est particulièrement important.

Par contre, les adultes ont en général d’abord des doutes au lieu d’un consen-tement: « c’est bien, si les enfants prennent des responsabilités et s’engagent, mais pourquoi est-ce que vous vous tracassez avec ce genre de problème ? Les enfants doivent profiter de leur temps libre. Ils doivent laisser les parents se casser la tête. On devient sérieux assez tôt. L’école met déjà assez de stress comme ça, vous n’avez pas besoin, en plus du reste, de vous mettre les problèmes de la terre sur le dos. Et en plus, des problèmes aussi compliqués que la crise climatique, les famines qui arrivent et tout ce qu’il y a encore dans la catégorie… »

Chacun de nous a déjà entendu ce genre de phrases.

Ce que beaucoup d’adultes ne comprennent pas quand ils disent que tout est trop compliqué pour nous – beaucoup plus dur et beaucoup plus violent que la vérité et les menaces du futur, qu´on peut lire ou voir à la télévision – c´est

Nous ne voulons

pas être envelop-

pés dans de la

ouate!

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quand on entend que l´on ne peut rien faire contre parce que c´est déjà trop tard. La plupart des adultes voient ça de leur perspective. Pour eux, le futur correspond à 20, 30, ou 40 ans ; pour nous le futur correspond à 70, 80, ou même 90 ans. Nous menons toutes ces actions, parce que nous voulons avoir un avenir positif.

Celui qui l’a vécu, le sait : il n’y a rien de mieux que de faire bouger les choses avec des gens qui pensent comme nous. Ça donne du courage et de la force !

Frustration et stress, n’importe quoi : là, on peut rassurer les adultes. S’engager pour le futur ne donne pas seulement du sens à la vie, mais fait aussi plaisir !

L’école peut vraiment nous donner une aide précieuse, à nous les enfants. Si seulement elles nous donnaient plus de possibilités de créer des projets par nous-mêmes et de prendre des responsabilités.

Max, Szesima et Karoline vont par exemple à l’école interconfessionnelle protes-tante du centre de Berlin. Il y a dans leur école des actions très performantes de Plant-for-the-Planet.

Mais ce n’est pas tout. Dans leur école fonctionnent des activités qui sont probablement considérées comme impossibles dans d’autres écoles. Et tout ça, seulement parce qu’on nous donne, à nous les élèves, la possibilité de réaliser nos idées. Nous trouverions bien, si d’autres écoles permettaient autant de choses que l’école de Berlin centre. Lorsque Max, Szesima et Karoline nous ont raconté qu’il y avait dans leur école la matière «responsabilité», nous avons pensé à un cours d’éducation civique ou d’éthique, donc : faire des exposés sur l’État, sur la société, dire comment ils pourraient être ou devraient être. En bref : de la théorie. Mais on est devenus très curieux lorsque Max nous a expliqué qu’il s’agissait principalement d’agir tout seul.

On a ensuite décidé de faire une interview avec la directrice, Margret Rasfeld.

La matière

«responsabilité»

Nous voulons du soutien!

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Madame Rasfeld, que signifie la matière «responsabilité»?La matière «responsabilité», signifie que chaque enfant s’occupe d’un projet en petit groupe. Il s’agit en fait de mettre en valeur l’évolution de la personnalité de chacun, seulement par le fait que l’on ouvre l’école et qu’on donne aux élèves la possibilité de réaliser quelque chose « à l´extérieur ». Ça ne doit pas forcément être en rapport avec le social, cependant la plupart du temps cela le concerne.

Que font les élèves concrètement ?Beaucoup vont dans leurs anciennes maternelles ou garderies et aident sur place. Quelques-uns aident tout simplement, mais d’autres ont construit des cabanes en terre glaise, ou bien aménagé des petits chemins. D’autres ont fait des recherches. Ils ont réussi à adapter des expériences pour qu’elles soient aussi accessibles aux enfants du primaire. Avant, ils ont bien sûr tout expéri-menté pendant les cours habituels.Il y a encore d’autres élèves qui sont allés dans des maisons de retraite, qui ont joué aux petits chevaux avec les pensionnaires ou leur ont lu des histoires ou encore leur ont fait faire des exercices pour que les doigts et les mains ne s´engourdissent pas ; jouer au ballon est par exemple une très bonne idée. Ou alors ils ont posé des devinettes. Ils sont particulièrement engagés et compé-tents lorsqu’il y a les « journées des animaux », quand des voisins viennent avec leurs animaux, pour que les seniors en profitent.

Qu’est ce que les élèves apprennent avec ces activités ?Les élèves sont bien sûr confrontés à la vie, à une vie qu’ils ne connaissent nor-malement pas. Aussi à la mort. J’ai, par exemple, entendu parler d’une élève qui a choisi consciemment une maison de retraite pour la matière «responsabilité». J’ai appris plus tard qu’il y avait eu dans sa famille un décès dont elle n’arrivait pas à se remettre. Cette jeune fille a réussi à redonner du courage à sa mère, ce qui a apparemment fait du bien à toute sa famille.Une élève qui avait choisi une garderie comme lieu de travail, a enfin réussi à se débrouiller avec sa sœur, avec qui elle se disputait tout le temps. Elle a dit qu’elle avait enfin compris comment les petits enfants pensaient et ce dont ils avaient besoin.

Donc la communauté profite de ces activités ?Oui, bien sûr. Un groupe d’élèves a pris en charge le parrainage d’une aire de jeux. Ils préviennent quand l´équipement est en mauvais état, ils enlèvent la rouille et repeignent les jeux pour espaces publics, ramassent les bouteilles, les papiers et les autres déchets. De plus ils apportent régulièrement des jeux simples que les enfants adorent. Peu à peu, l’aire de jeux qui était déserte est redevenue vivante.

L‘engagement social est passionnant!

Agir pour la

communauté

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Page 63: Arbre après Arbre - Maintenant nous, les enfants, sauvons le monde

*Plus sur la formation des ambassadeurs du climat équitable à la page 84

D’autres ont fait une formation de guides de musée. Ils ont organisé des visites guidées, et pas seulement pour des jeunes de leur âge. J’ai été fascinée par des cinquièmes qui ont donné des cours à des seniors pour apprendre à se servir d’un ordinateur. Ils ont fait de la réclame pour leur idée à l’aide de prospectus qu’ils ont distribués dans des cabinets médicaux, et ils ont organisé le reste tout seuls. En fait, ce serait une activité typique pour les troisièmes. Ils ont même réussi à calmer la peur d’une dame âgée qui pensait que, quoi qu’elle fasse, elle détruirait l’ordinateur.Les « Computer-Kids » ont même développé un esprit pour la qualité à long terme. Ils choisissent parmi les plus jeunes élèves, les candidats qui peuvent et qui veulent prendre leur suite aux cours d´informatique. Si quelqu’un veut sérieu-sement prendre la relève, il doit d’abord faire une période d’apprentissage. C’est formidable : ils ne veulent pas seulement se présenter personnellement comme formateurs d´informatique, mais ils veulent absolument que cette activité continue.

C´est apprendre pour la vie n´est-ce pas ?Oui, exactement. Quelques-uns réussissent à résoudre leurs propres problèmes, lorsqu’ils trouvent un projet pour améliorer leur confiance en eux. Une élève dont les parents vivaient comme réfugiés à Berlin, s´est engagée à « Pro Asyl ». Elle est Albanaise, et comme il n’y avait personne qui parlait albanais à « Pro Asyl » elle a aidé en tant qu´interprète.Quand des élèves prennent de telles responsabilités qu’ils choisissent eux-mêmes, ils ont chaque semaine 2 ou 3 heures de moins de cours. Ce n’est en aucun cas une perte, pendant les heures de «responsabilité» ils apprennent beaucoup plus que pendant les heures de cours. Ce serait très différent, si un enseignant disait: «Imaginez que vous devriez ...» Non, ils ne doivent rien imaginer, ils apprennent la vie eux-mêmes et ils apprennent comment intervenir, participer, changer et améliorer les choses.

Et comment est-ce que l’école est venue à Plant for-the-Planet ?Auparavant, il y avait déjà des activités pour protéger l’environnement. Et lorsque l’on m’a donné un dépliant sur Felix Finkbeiner et sur ses initiatives, je l’ai invité, dans le cadre de notre programme « Des hommes avec un message », pour qu’il nous parle de son action. Felix est venu en juillet 2008 et nous avons décidé spontanément qu’il fallait planter 100 000 arbres à Berlin. C’est bien sûr un chiffre énorme, mais lorsqu’il y a eu des doutes sur la possibilité de réaliser cette action, un élève a dit: «nous sommes la capitale, nous devons montrer exemple!»

Nous avons ensuite organisé des académies et aujourd´hui 168 ambassadeurs ont été formés.* La plupart du temps, un élève fait le discours d’ouverture. En

Apprendre pour la vie

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plus, on invite des gardes forestiers et des pépiniéristes qui nous expliquent quels arbres nous devons planter et l’endroit adéquat. Les enfants ont même réfléchi au meilleur emplacement pour récolter de l’argent pour les arbrisseaux.

Les restaurants bio et les cabinets médicaux sont des endroits où la collecte est particulièrement rentable. Ce qui est important, c’est l’impression du «Yes we can» qu’ont ces enfants lors de leurs aventures. C’est une différence énorme, si en tant que professeur on essaie de faire comprendre par des textes aux élèves ce que sont l’engagement et l’envie d’organiser, au lieu de leur laisser vivre cela réellement. La différence est à peu près équivalente entre une page d´un livre de cuisine et un festin.Si vous avez envie d’en savoir plus, rendez-vous sur notre site: www.ev-schule-zentrum.de

Chère madame Rasfeld, nous vous remercions sincèrement pour cet entretien intéressant !

Mais ce n’est pas le seul exemple encourageant. Joy a par exemple mis sur pied un super projet dans son école à Neuss am Rhein avec sa copine Luna.

Elles ont créé en septembre 2009 le projet «Activity : Plant-for-the-Planet» . Le but: montrer à leurs camarades à quel point le climat équitable est important et comment les élèves peuvent devenir actifs ensemble.

Pour ceci, elles ont développé un programme complet qui a duré plusieurs semaines.*Bien sûr que ce genre de projet ne se déroule pas dans chaque école. Mais vous pouvez changer cela tout seul dans votre propre école. Essayez tout simplement – discutez avec vos parents, avec vos copains et vos professeurs, et vous allez voir que c’est possible de faire quelque chose. Vous pourriez par exemple aller avec ce livre chez votre directeur et lui demander de le lire. Un peu plus tard, vous retournez chez lui et vous lui demandez s’il est d’accord pour vous aider à créer un projet un peu plus important. Et si le directeur n’est pas d’accord, demandez aux profs, il y a toujours quelqu’un pour aider !

Une experience

«Yes we can»

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Et s´il y en a un qui n’est pas convaincu, cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut tout de suite abandonner !

Pour que vous voyiez que pour nous non plus, ce n’est pas toujours facile, nous allons vous racon-ter quelques-unes de nos propres expériences :

Josia [11 ans, Duisburg,

Allemagne]

Certains ont dit qu’ils trouvaient ça trop cool. En particulier dans ma classe, il y en a qui sont venus me voir pour me dire qu’ils avaient un projet. En plus, il va peut-être y avoir un groupe pour Plant-for-the-Planet dans mon école.

Raphael [12 ans, Aichach,

Allemagne]

Les réactions étaient différentes ; certains ont dit: «Ouais, je participe.» Les autres ont dit: «Quelle merde, ça ne sert à rien de toute façon.» En tout cas, mes parents et mon institutrice Mme Büschel me soutiennent tout à fait et trouvent le projet très intéressant.

Programme «Activity: Plant-for-

the-Planet»

Semaine 1Introduction et connaissances des élèves sur

le réchauffement global de la planète

Semaine 2Présenter Plant-for-the-Planet, le thème « Des

arbres pour le climat équitable » et discus-

sions éventuelles

Semaine 3« Qu’est-ce que le climat équitable ? »

« Comment est-ce qu´on peut le réaliser? »

Semaine 4 et 5« Le réchauffement global de la planète et ses

conséquences sur l’environnement »

« Ce que les arbres peuvent faire contre la

crise climatique »

Approfondissement des faits et cadres plus

complexes

Semaine 6Regarder ensemble des films sur la crise

climatique, discussions

Semaine 7Réalisation de posters/collages montrant dif-

férents changements de l´environnement

qui résultent du réchauffement climatique

Semaine 8 et 9Divers discours d’ambassadeurs du climat

équitable

Semaine 10Développement d’idées d’actions pour

construire et élargir un réseau international;

promesses pour vraiment réaliser les actions

Semaine 11Rechercher ensemble du soutien pour planter

des arbres dans l’école et pour préparer des

actions de collecte

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Clara [12 ans, Augsbourg, Allemagne]

A l’école j’essaie de créer un groupe pour l’environnement avec l’aide de ma professeure principale et d’un autre professeur.

D’abord, mes copines m’ont donné le surnom de « Climat-Clara », mais en fait, elles trouvent le projet super. Une amie est même venue à une académie à Augsbourg.

Au début, mes camarades étaient vraiment ravis. Mais entre-temps, c´est déjà arrivé que les garçons lèvent les yeux au ciel lorsque je parle de Plant-for-the-Planet. On leur explique la réalité, et s´ils s’en fichent, c’est leur problème.

J’aimerais qu’il y ait plus d’un million d’arbres de plantés, et que nous n’utilisions dans notre école que du papier recyclé dans tous les domaines (copies, cahiers, papier toilette) et des produits bio. Mais j’ai d’abord besoin d’autres alliés.

Rufat [12 ans, Bakou, Aserbaidjan]

La première fois que j’ai entendu parler de Plant-for-the-Planet c’était en 2008, en Norvège, à la conférence TUNZA du Programme des Nations unies pour l’environnement. Felix avait

tenu un discours, et depuis, je me renseigne toujours sur le site Internet. Ça m’a particulièrement plu, parce que les connaissances et les informations de la page Internet de Plant-for-the-Planet corres-pondent tout à fait à mes intérêts.

Je fais partie du siège des enfants de la fondation Plant-for-the-Planet, parce que je veux discuter avec d’autres enfants de pays différents qui, eux aussi, s’engagent pour sauver notre avenir.

Pour parler de Plant-for-the-Planet à mes camarades, j’ai tenu, avec l’autorisation de mon enseignant, un petit exposé de 15 minutes. Mes amis savent que je m’intéresse aux questions concernant le futur et les obligations qui sont en rapport avec le changement climatique. Lorsque j’ai parlé de Plant-for-the-Planet, ils étaient très contents!

Cette année, j’ai planté à peu près 1 000 arbres avec mes amis. J’essaie d’encourager mes amis à en planter encore plus. Notre but principal est d’augmenter le nombre d’actions et de fêtes où l’on plante des arbres, de donner plus d’informations et de convaincre le plus possible de gens!

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Page 67: Arbre après Arbre - Maintenant nous, les enfants, sauvons le monde

Jule et Merle [13 ans, Brême, Allemagne] Les gens réagissent très différemment par rapport à notre engagement pour le climat. Beaucoup de nos camarades s’occupent peu de ce sujet. Il y a des commentaires ironiques, dans le genre: «Ben, c’est bien si tu t’engages pour l’environnement, mais... »

Cependant, il y a aussi des réactions positives. Lors de notre exposé à l’école, nous avons eu des élèves que nos professeurs pouvaient nous envier : ils ont écouté, participé, posé des questions... Un commentaire après: «Génial l’exposé!» Et même les enfants qui ne se manifestaient pas d’habitude ont participé. Était-ce peut-être la raison, malgré les nombreuses demandes d’autorisation, pour laquelle nous n’avions pas eu le droit d´abord de faire notre exposé ailleurs ? Mais ça nous a fait du bien, lorsqu’un professeur s’est rappelé un an plus tard de notre engagement, et qu’il a été très étonné de savoir qu’on était encore actives.

Puisque ça n’a pas très bien marché à l’école, on est allées à l´extérieur; on voulait en fin de compte être des ambassadrices du climat équitable ! Et lorsque nous avons lu dans la presse qu’il y avait une discussion sur le thème du changement climatique à la mairie de notre commune, nous nous sommes mises en route...

Joy [12 ans, Krefeld, Allemagne]

Je pense que beaucoup de mes camarades étaient inté-

ressés, mais pas assez motivés pour faire quelque chose. Je crois qu’ils se sentent désarmés, pourtant je leur ai expliqué qu’on pouvait grâce à Internet rassembler de grands groupes pour avoir plus d’influence.

Mais peut-être que, si je n’avais vécu qu’en Allemagne, je n’aurais pas non plus compris à quel point il était urgent d’agir, ici on ne voit pas encore vraiment les problèmes.

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Page 68: Arbre après Arbre - Maintenant nous, les enfants, sauvons le monde

Arbre après arbre …Ou: la grande fête de la plantationLorsque nous avons posé la question à nos amis de Pologne, Ula et Kamil, à savoir, pourquoi ils organisaient des actions de plantation dans leur petite ville de Borek, ils nous ont répondu:

«c´est parce que les arbres sont les poumons de la planète. Il n´y a pas de vie sans arbres. En plus, ils sont un beau symbole. Chez nous, en première classe, chaque enfant a coutume de planter un arbre derrière l´école; après nous pou-vons voir les arbres grandir en même temps que nous et ils resteront ici quand

nous quitterons l´école. Nous, les enfants, voulons aussi montrer que nous sommes capables de faire quelque chose … Nous ne discuterons pas seulement comme les hommes politiques, nous agirons. Les récentes tempêtes ont détruit 7 millions d´arbres dans notre région. Nous n´avons donc pas besoin de parler longuement sur la nécessité de planter des arbres.»

Nous avons le même point de vue: Stop talking. Start planting.

Max [12 ans, Berlin, Allemagne] On a le droit de planter les arbres sur le terrain que la municipalité a

mis à notre disposition, p.ex. à Pankow, à la périphérie de Berlin. Là, on plante une forêt pour les enfants. Après avoir obtenu un terrain de l´administration des Eaux et Forêts, on inter-roge notre garde forestier, monsieur Franusch pour savoir si l´endroit convient aux arbres et quel est le bon moment pour les planter.

Alors on fait connaître notre fête de la planta-tion de la manière suivante: si on téléphone à 5 personnes dont chacune téléphone encore une fois à 2 personnes et elles aussi à 2 alors beaucoup d´enfants se retrouvent ensemble. A cette occasion, on se sert aussi des T-shirts de Plant-for-the-Planet, des prospectus et des affiches. On lance aussi des vagues de courriel. En plus, on téléphone à la presse, on l´invite à notre action de plantation et lui demande d´en informer ses lecteurs.

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Page 69: Arbre après Arbre - Maintenant nous, les enfants, sauvons le monde

Toutefois, celui qui a prévu de planter des arbres se trouve vite face à beaucoup de questions comme:

Comment est-ce que je trouve des alliés? Comment est-ce que j´arrive à informer le plus possible de personnes et aussi à les enthousiasmer? Où puis-je planter? Les arbres sont appropriés à quel terrain? Je trouve des arbrisseaux où? Qui pourrait donner des informations sur notre fête de la plantation?

Ça a l´air difficile? Ce n´est pas un drame: entre temps, nous sommes nombreux à avoir organisé des fêtes de plantation et à avoir nos propres expériences retransmises par Plant-for-the-Planet. Celui qui veut organiser une fête de la plantation peut recourir à ces expériences.

D´abord, la règle la plus importante: ensemble tout est plus facile et plus amusant.

Leon [12 ans, Cologne, Allemagne] Cela nous a fait plaisir de faire des plantations. Bien qu´il ait plu et qu´il

ait fait froid on a planté 1000 arbres avec à peu près 30 enfants pendant deux heures et demie.

Quand on organise une fête de la plantation, on écrit des courriels à nos copains, on placarde une affiche au tableau d´affichage de l´école et on en parle à tous.

Il ne nous faut qu´une bêche solide et des bottes en caoutchouc. Les gardes forestiers nous montrent le terrain et les endroits où planter. Souvent, ils ont préparé une ligne sur laquelle on plante à une distance précise. Nous, les enfants, creusons des trous assez profonds pour que la racine soit juste couverte quand la plante se trouve dans la terre. Il faut faire attention à ce qu´elle reste bien droite. Puis, on marche sur la terre tout autour de la plante pour qu´elle tienne bien et on commence le prochain trou.

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Page 70: Arbre après Arbre - Maintenant nous, les enfants, sauvons le monde

Josia [11 ans, Duisbourg, Allemagne] Ma fête de la plantation a eu lieu à l´occasion de la journée de

l´environnement à Duisbourg en été 2009. Felix était là et notre maire aussi. Il a planté un arbre lui-même. Felix a parrainé cette journée de l´environnement. Enfin, un enfant qui parrainait une manifestation ! En plus, il y avait vraiment beaucoup de reporters – quelques-uns avec des caméras. Puis, plusieurs enfants ont présenté ce qu´ ils avaient déjà fait pour Plant-for-the-Planet.

Niklas [12 ans, Cologne, Allemagne] Je plante des arbres parce que je veux faire quelque chose pour

l´environnement, mais aussi parce que je voudrais que nous tous réalisions ensemble sur la planète une compensation pour la déforestation des forêts équatoriales que nous provoquons. Je suis aussi content de voir que chaque arbre planté a agi un tout petit peu pour l´environnement.

Comment trouver des camarades de combatOn trouve les meilleurs alliés dans la famille ou dans le cercle d´amis. Souvent, il suffit de parler de l´action envisagée et déjà il y a les premières demandes: «Eh, est-ce que je peux y participer aussi?» Mais assurément ! Plus on est, mieux c´est.

Un exposé à l´école sur la crise climatique est aussi sûrement apte pour trouver des alliés et des soutiens pour une fête de la plantation. Après tout, notre initiative Plant-for-the-Planet a aussi commencé par un exposé de Felix. Et quand vous direz à la fin de votre exposé: «Bon, nous avons assez parlé de la crise climatique, maintenant laissez-nous FAIRE quelque chose contre cela! » et en levant peut-être une pelle, certainement plusieurs de vos camarades d´école seront de la partie, tout de suite.

Où pouvoir faire des plantations

Naturellement, vous ne pouvez pas démarrer aussitôt les manches retroussées et une pelle dans la main pour planter n´importe quels arbres ou n´importe quels buissons. En effet, il pourrait facilement arriver que là, où aujourd´hui vous faites vos plantations, après-demain on construise un terrain de foot ou aménage une zone indutrielle et ainsi on arrachera tous vos arbres.

D´abord, le propriétaire du terrain – parfois c´est une personne privée, mais le plus souvent c´est la ville, le district ou l´état – où les arbres pousseraient, doit autoriser

Trouver du

soutien!

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Page 71: Arbre après Arbre - Maintenant nous, les enfants, sauvons le monde

Raphael [12 ans, Aichach, Allemagne] J´ai repris la direction de notre action de plantation en décembre 2009.

Le père d´un camarade d´école possède un terrain et il a même mis à notre disposition les plantes. Notre professeure principale, Mme Büschl, a intégré cette journée dans notre emploi du temps alors qu´il faisait très beau, . Elle a eu un succès fou! Notre classe a planté 500 arbrisseaux en présence de la presse régionale.

Le dernier fait: le 6 février 2010, on a décidé au conseil municipal que notre école recevra un grande terrain pour la prochaine action de plantation en début d´année en collaboration avec Plant-for-the-Planet. Youpie!!! On a même convaincu la commune !

les plantations. Le mieux c´est de se renseigner auprès d´un garde forestier (donc, auprès de l´administration des Eaux et Forêts).

Ou bien vous allez à l´ administration municipale et vous vous y renseignez pour savoir qui est responsable des parcs et des espaces verts.

Pas de souci: là, les gens sont presque toujours ouverts et serviables quand ils ont affaire à des enfants et des jeunes qui s´engagent. Et peut-être vous aideront-ils même à organiser votre fête de la plantation!

Comment trouver les arbres appropriés

Donc, vous avez un terrain pour planter. Et alors? C´est ça: les arbrisseaux appro-priés!

En effet, ils doivent convenir exactement au sol et à l´exposition future. Là aussi, le garde forestier est votre homme. Il sait exactement quelles espèces d´arbres poussent le mieux au clair-obscur ou au soleil; il sait que les pins aiment les sols sablonneux et que les aulnes apprécient d´avoir les «pieds» humides.

Ou regardez simplement où il y a une pépinière à proximité ou un établissement horticole plus grand – le plus souvent, des spécialistes y travaillent et vous pouvez leur demander conseil.

Choisir les arbres!

Chercher

un

terrain

pour-

planter!

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Comment et où trouver les arbres

Presque toujours vous recevez gratuitement les arbustes de l’administration des Eaux et Forêts ou bien de la ville. Sinon, vous trouverez sans doute des dona-teurs ou des sponsors pour les obtenir: demandez à un établissement horticole, à une pépinière ou dans un grand magasin au rayon jardinage de vos environs s’ils veulent bien soutenir votre action de plantation.

Avec leur action «Run for Trees», Benedikt et son club-environnement ont ras-semblé une quantité d’idées pour trouver des sponsors, ce dont on parlera dans le prochain chapitre. Ils ont constaté qu’on trouvait plus facilement des sponsors si on leur disait que la presse assistera à la plantation.

Se procurer des arbres!

Ce que les arbres aiment … et ce qu’ils n’aiment pasQuelques brefs conseils pour

planter des arbres Parmi tous les conseils pour planter, il y en a un dont on doit, en tout cas, tenir compte: planter des arbres n’est pas une affaire difficile, mais on peut quand même faire quelques erreurs. Pour cette raison, il est préférable qu’il y ait, pendant la première plantation, un professionnel pour vous aider, vous donner des explications et vous conseiller – un garde forestier, un employé des

Eaux et Forêts ou un pépiniériste. Il y a aussi des jardiniers amateurs qui ont de l’expérience avec les arbres. Un arbre qui doit se sentir bien à sa place pendant des dizaines d’années, a besoin d’un peu de doigté pendant sa plantation. Si on l’enfonce très vite dans le sol, au mieux il restera rabougri. Le plus important: les racines ont besoin de place. Pour bien s’enraciner, le trou doit au moins avoir le double de la motte en profondeur et en largeur. Les racines doivent pouvoir se déployer de tous les côtés, un peu comme les tentacules d’une pieuvre.

2 000 arbres pendant un après-midi !

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Comment faire connaître votre fête de la plantation

Et avec ce sujet, nous arriverions presque au point le plus important: avez-vous déjà pensé à inviter la presse à votre journée de plantation ? Nous voulons bien sûr atteindre le plus possible de gens et les informer de notre idée pour qu’ils soient contaminés. Plus nombreux seront les participants et mieux ce sera.On doit toujours alerter les médias le plus tôt possible parce que les journalistes peuvent avoir d’autres obligations. Nous, les planteurs, avons de très bonnes expériences aussi avec les stations de radios locales. Et, comme il y a toujours de bonnes photos à faire lors de la plantation, nous sommes le plus souvent une bonne aubaine pour les photographes et la télévision.

Avant la manifestation, réfléchissez pour trouver ceux qui veulent et peuvent donner le mieux de petites interviews devant la caméra et au micro. Il n’est pas mauvais non plus de s’exercer auparavant pour répondre brièvement et d’une manière convaincante aux questions: celles-ci sont bien sûr faciles à prévoir: Pourquoi plantez-vous des arbres? Comment avez-vous eu cette idée? Quels sont vos buts? Comment réagissent les autres enfants et les adultes à votre action?

Faites connaître v

otre

fête de la

plantation!

Avant de mettre l’arbre dans le trou, il faut une fois encore plonger ses racines dans l’eau pour qu’elles s’en imbibent. Elles doivent, pour ainsi dire, avoir de l’eau en réserve pour que l’arbre surmonte bien la période d’acclimatation jusqu’à ce que ses racines aient grandi et qu’elles puissent l’alimenter en eau à sa nouvelle place. L’arbuste doit être planté dans la terre à la même profondeur que précédemment dans son pot. On peut encore voir un peu de racines. Si on plante l’arbre trop profondément, ses racines pourraient pourrir.

Encore un petit conseil: un mur de terre autour du petit tronc est un grand soutien. Il empêche l’eau d´arrosage de s’écouler et lui permet de s’infiltrer exactement dans la terre où le jeune arbre en a besoin. Les meilleures saisons pour planter sont l’automne et le printemps. Les jeunes arbres nouvellement plantés ont de meilleures chances à ces périodes. Finalement le plus important: aucun d’entre nous, les enfants, ne doit se décourager si quelques arbres ne poussent pas bien tout de suite ou même s’ils dépérissent, c’est tout à fait normal.

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Comment faire de votre journée de plantation une vraie fête

Qu’est-ce qu’on va y manger, qu’est-ce qu’on va y boire ? Est-ce que vos parents peuvent vous aider? Par exemple, à Augsbourg, des élèves ont vendu des gaufres lors d’une fête scolaire au bénéfice de Plant-for-the-Planet. Ce serait aussi une bonne idée pour votre journée de plantation.

Ou bien votre grand-mère fait un gâteau ? Quelqu’un prépare une salade de pâtes et l’apporte? Un autre s’occupe des assiettes, des verres et des couverts? Un supermarché du coin peut même vous prêter des tables et des bancs pour cette journée et offrir des boissons à votre équipe ?

En tout cas, nous avons fait l’expérience que beaucoup de personnes étaient prêtes à aider quand on leur expliquait pourquoi nous plantions des arbres.

D’après notre expérience, les fêtes de la plantation ont du succès quand quelques-uns portent des T-shirts de Plant-for-the-Planet*. Cela renforce l’idée qu’ensemble nous faisons quelque chose de formidable. De plus, les gens voient clairement que votre fête n’est pas une petite action unique, mais que c’est quelque chose d’important

C’est souvent plus difficile d’inviter à cette journée des personnalités de la région (par exemple des politiques). Cela marche seulement si on les informe suffisamment tôt en leur expliquant que la presse soutient notre action. Chaque homme politique aime bien se tenir devant la caméra et parler dans le micro.

Ainsi vous avez tout − les camarades de combat, les plantes, les pelles, les endroits pour planter, le ravitaillement et les boissons − vous pouvez enfin y aller. C’est le garde forestier qui, espérons-le, vous accompagnera pendant toute la journée de plantation et qui vous dira le mieux comment on plante un arbuste qui va bien grandir, deviendra un arbre sain et qui stockera pendant toute sa vie une quantité de CO2.

Peu importe où vous organisez votre journée de planta-tion, combien d’arbres vous voulez planter, vous pouvez être fiers de vous. Votre journée de plantation fait partie d’une action universelle.

Partout dans le monde, des enfants plantent des arbres. Pour cette raison, nous faisons partie d’une grande famille universelle parce que nous, les enfants,

Planter des

arbres!

*Vous pouvez commander des T-shirts et des dépliants sur notre site!

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combattons, arbre après arbre, pour notre avenir. Quand nous aurons planté un million d’arbres dans chaque pays de la planète, nous serons tous connus, pris au sérieux et vous serez aussi de la partie.

Comment compter vos arbres

Pour que vous sachiez combien d’arbres nous avons plantés ensemble, il est nécessaire et important qu’on comptabilise vos arbres sur le plan national et international. Pour cette raison, la préparation de chaque journée de plantation commence raisonnablement par un clic sur Internet. Sur notre site, vous pouvez signaler le nombre d’arbres que vous voulez planter. Plus tard, on inscrira à la même place si vous avez atteint votre but et comment.

Des enfants de nombreuses villes ont déjà promis 100 000 arbres pour leur ville. Ce sont des chiffres énormes. Mais, comme le démontrent les nombreuses infor-mations concernant les différentes journées de plantation dans toute l’Allemagne, on peut les atteindre.

Cependant, on ne doit pas planter soi-même tous les arbres. On ne doit pas non plus les planter seulement en Allemagne. On comptabilise tous les arbres qui seront plantés dans le monde entier grâce à votre engagement. Cela peut se réaliser aussi bien en organisant des fêtes de la plantation, qu’en faisant des dons avec lesquels on subventionne l’achat d’arbres qu’on plante dans d’autres pays de la planète. Participez ! C´est facile!

www.plant-for-the-planet.org

Inscrire les

arbres!

Else et Miriam [12 ans, Munich, Allemagne] Nous sommes en 5e au lycée Ernst-Mach, à Haar, près de Munich. Tout de suite, nous avons été tout feu tout flamme quand nous avons connu Plant-for-

the-Planet. Notre professeur nous a fourni des informations et nous avons fait des recherches sur Inter-net. L’idée de Felix nous a enthousiasmées. Afin d’en apprendre plus, nous avons participé, en mars 2009, à l’académie de Plant-for-the-Planet à Tutzing pour devenir ambassadrices du climat équitable. Nous avons été fières de tenir entre nos mains nos diplômes. Entre-temps, nous avons bien réalisé 25 présentations, plusieurs d’entre elles dans trois autres écoles de notre commune. Mais chaque conférence est cependant une nouvelle expérience parce qu’en posant des questions à nos auditeurs, nous recevons chaque fois d’autres réponses. En avril 2010, nous avons lancé des invitations pour organiser une académie de Plant-for-the-Planet dans notre école. Le maire a salué les participants, nous avons mis en terre 4 000 plants et formé 25 nouveaux ambassadeurs du climat équitable.

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Des arbres pour le Sud …Ou: 10 euros = 10 arbresUn plant d‘arbuste, peu importe où dans le monde, ne coûte pas cher, mais nous ne voulons pas seulement planter un arbre, mais le plus possible -soit un million dans chaque pays de la planète!

C‘est certain, chacun d‘entre vous qui veut organiser une journée de plantation, peut récolter un peu d‘argent ou trouver des sponsors pour cela. Vos parents, votre famille ou des amis peuvent peut-être aussi vous soutenir financièrement.

Si vous êtes ambassadeurs du climat équitable*, vous avez la possibilité de mettre sur pied officiellement de grandes campagnes de dons pour Plant-for-the-Panet et par exemple de faire la quête sur des places, dans le métro ou lors de manifestations. Sur notre site, nous avons résumé les principales questions concernant les dons.

Souvent, nous trouvons même des entreprises et organisations qui nous soutiennent dans nos activités. Elles interviennent en tant que sponsors.

A la fin de ce chapitre, vous pourrez lire comment fonctionne une action de dons ou de sponsors. Sur ce sujet, notre ami Benedikt* a eu une très bonne idée.

Karoline [14 ans, Berlin, Allemagne] Voilà comment cela s‘est passé la

première fois que je suis allée, en tant qu‘ambas-sadrice du climat équitable, faire la quête avec mes amies. Nous sommes parties pendant la pause de midi, (vêtues de nos T-shirts Plant-for-the-Planet et dépliants en main) et, en premier, nous avons tenté notre chance dans la «Friedrichstrasse» parce qu‘il y avait beaucoup de piétons. Mais nous avons constaté que ça

ne marchait pas. La plupart des gens passaient simplement devant nous en faisant gentiment un petit signe de tête. Ensuite, nous sommes allées faire la quête dans le métro. Là, nous sommes montées dans une voiture et avons dit : « Bonjour, nous sommes des lycéennes de l‘école protestante de Berlin-Centre et nous participons à un projet qui s‘appelle Plant-for-the-Planet. Les enfants plantent des arbres pour sauver le climat. Un euro représente un arbre et nous serions

*P. 80 vous en apprendrez plus sur l‘idée de Benedikt!

*Vous apprendrez dans le prochain chapitre comment devenir ambassa-deur du climat équitable!

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Maintenant vient le plus important : avant tout, nous avons besoin d‘argent pour planter des arbres où c‘est le plus nécessaire -dans les pays du Sud.

Il y fait plus chaud que dans les pays du Nord, c´est pourquoi les arbres poussent plus vite et- grâce à leur capacité de stocker le CO2 - aident aussi plus rapidement à lutter contre la crise climatique que dans les régions du monde où les arbres poussent plus lentement.

C‘est pour cette raison que nous travaillons, en Afrique, en Amérique du Sud et en Amérique centrale, en partenariat avec des organisations qui, avec l‘argent collecté, plantent des arbres au nom de Plant-for-the-Planet. Nos partenaires transforment chaque euro donné en un arbre. Voilà quelques exemples:

Namibie (Afrique)

Avec les enfants de Namibie et notre organisation associée «Des arbres pour les humains», nous avons par exemple reboisé en plantant 40 000 arbres. A côté du stockage du CO2, ces arbres ont encore une fonction importante: ils empêchent l‘avancée du désert dans le nord de la Namibie.

heureuses si vous pouviez nous donner quelques pièces. Chaque centime aide.»

Cela a mieux marché parce que les passagers, dans le métro, ne pouvaient pas s‘en aller. Pendant cette collecte, nous avons gagné 26 arbres ! Nous faisons aussi la quête sur des places, dans des manifestations (par exemple au marché aux

plantes du jardin botanique).Quand nous collectons des dons, nous avons toujours la carte de notre école avec son logo COURAGE et nous en donnons un exemplaire à chaque donateur. C‘est pour certifier qu‘on plantera des arbres avec son argent.

Un petit exemple des 40 000 arbres plantés en Namibie

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Equateur (Amérique du Sud)

Gregor, qui a fait partie de Plant-for-the-Planet dès sa création et qui a fait son service civil en Equateur, y a planté 28 000 arbres avec les habitants. Il a reboisé les forêts de la province Pichincha avec les habitants du pays et l‘ingénieur en écologie Edwin Bustamante. Ils y ont planté 13 variétés locales. Grâce à cette action, ils ont lutté contre les conséquences dramatiques de la déforestation (changement climatique, érosion, diminution de la biodiversité).

République Démocratique du Congo (Afrique)

La République Démocratique du Congo se situe dans une des plus grandes forêts tropicales de la terre. Comme au Congo on déboise énormément, il y a de plus en plus de régions avec des versants montagneux désertiques qui sont menacés d‘éro-sion. Les plantations que l‘association «Prima Klima»

y effectue avec les habitants et le soutien de Plant-for-the-Planet, aident à combattre ce problème.

Gregor lors d´une journée de plantation

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Costa Rica (Amérique centrale)

Avec notre partenaire « BaumInvest », nous venons de planter 40 000 arbres sur des pâturages laissés en friche. Le mélange, avant tout, des tecks avec diffé-rentes sortes d‘arbres locaux est important pour la biodiversité et la résistance aux parasites. Parmi les différentes espèces, il y a par exemple un amandier dont les fruits servent de nourriture à un perroquet rare. De plus, on reboise des régions en bordure des rivières. Pour cela, notre par-tenaire cultive les plants directement sur place. A certains endroits, les arbres forment même une clôture naturelle.

Malaisie (Asie)

En Malaisie, nous avons un tout nouveau par-tenaire: l‘école «SMK Teloi Kanan». Cela nous réjouit bien sûr parce que les élèves plantent principalement des palétuviers. Les forêts de mangroves sont une région paradisiaque abritant des espèces variées d‘oiseaux, de reptiles, de mammifères, de mollusques, de crustacés et autres animaux. Sur les régions littorales, les mangroves représentent surtout

une protection importante contre les inondations et les tsunamis!

Nous pensons que tous ces projets méritent de recevoir des dons!

Plant-for-the-Planet garantit (et un expert-comptable l‘atteste) que, pour un euro, on plante un arbre dans les pays de l‘hémisphère Sud.

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Qu‘est-ce que vous diriez d‘un chèque-cadeau pour planter des arbres? Une de nos amies a offert 50 arbres à sa grand-mère pour son anniversaire et celle-ci a été très contente. Le document attestant le don orne maintenant son salon. Ou bien, vous souhaitez recevoir personnellement pour votre anniversaire ou pour Noël des arbres plantés dans l‘hémisphère Sud.

En tout cas, avec nos actions, nous avons fait l‘expérience que beaucoup de personnes réagissent ouvertement, nous soutiennent et font des dons pour la réalisation de nos buts.

Naturellement, il y a toujours des gens qui sont sceptiques et quelquefois réagissent avec rudesse. C‘est pourquoi, lors de notre dernière rencontre nous avons rassemblé quelques arguments «tueurs» qui nous accompagnent toujours et qui nous donnent des idées de réponses possibles. Vous pourrez peut-être bien les utiliser aussi pour en persuader d‘autres de participer.

De bonnes réponses à des arguments idiots !

Argument-tueur: C‘est bien s‘il fait plus chaud ! Réponse1: Si des personnes âgées et des enfants meurent de chaleur l‘été, vous trouvez ça bien ?

Réponse 2: Des millions de personnes perdront leurs maisons si le réchauffement de la terre continue. Devront-ils venir chez vous ?

Argument-tueur: Cela m‘est égal ! Je ne veux pas en entendre parler !Réponse1: Vous aimez mieux votre confort que nous, les enfants ?Réponse 2: Vous ne considérez pas comme un problème les inondations catastrophiques qui se produisent de plus en plus souvent ainsi que la fonte des glaciers ?

Argument-tueur: Je fais déjà quelque chose pour protéger le climat, en effet, je ne conduis pas.Réponse 1: Formidable ! Mais malheureusement tout le monde ne le fait pas. C‘est pourquoi il faut encore faire plus.Réponse 2: Prenez-vous l‘avion ? (Mangez-vous souvent de la viande ? Triez-vous vos déchets ? Epargnez-vous l‘énergie ?) Chacun peut commen-cer par de petites choses.

Argument-tueur: On ne peut vraiment rien faire de plus !Réponse 1: Ce n‘est pas entièrement vrai. Si un très grand nombre de personnes participent un petit peu, on obtiendra un grand résultat. On ne peut plus arrêter le changement climatique, mais on peut le ralentir si tout le monde s‘y met. Réponse 2: Par exemple, nous plantons des arbres. Par jour, un seul arbre peut nettoyer 24 000 m³ d‘air. Et au cours de sa vie, il retire de l‘atmosphère 3 tonnes de dangereux CO2 !

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Mais comme on l‘a déjà dit: selon notre expérience beaucoup de gens trouvent formidable ce que nous faisons et donnent facilement de l‘argent pour planter des arbres.

Bien sûr, c‘est aussi fantastique quand toute une classe, une association, un groupe s‘efforcent de trouver de l‘argent* et des sponsors pour planter des arbres dans l‘hémisphère Sud. En effet, tout est plus simple et plus amusant d’agir ensemble!

On apprend le mieux à quoi une grande action peut ressembler auprès de personnes qui en ont déjà réalisé une. Pour cette raison, nous laissons les membres du club-environnement du lycée Immanuel Kant de Tuttlingen expliquer comment leur est venue l‘idée d‘organiser une « course pour des arbres ». Ce que les jeunes ont mis sur pied est vraiment remarquable!

Argument-tueur: Quoi ? Vous parlez de 2050 ? Mais je n‘y serai plus depuis longtemps.Réponse 1: Mais ceux qui y seront, désirent une planète où l‘on pourra vivre. NOUS par exemple. Réponse 2: Vous n‘avez pas d‘enfants... ou des amis qui ont des enfants ?

Argument-tueur: Le changement de climat ? Mais cela a toujours existé.Réponse: C‘est vrai ! Mais il n‘y en a jamais eu d‘aussi rapide. Le taux de CO2 dans l‘atmosphère n‘a jamais augmenté aussi vite. C‘est de cela qu‘on parle. Imaginez-vous que, chaque jour depuis des décennies, nous les hommes, retirons de la terre beaucoup de carbone sous forme de charbon, gaz, pétrole et le renvoyons dans l‘atmosphère sous forme de CO2. Pour stocker ce carbone, il a fallu un million de journées!

Argument-tueur:J‘ai déjà planté des arbres!Réponse: Mais c‘est très bien ! Alors continuez. Avec nous par exemple. Si vous vouliez que beaucoup de gens suivent votre exemple, nous aurions une idée. (Là, vous pouvez donner des informations sur la prochaine action de plantation et dire comment on peut la soutenir ...)

Argument-tueur: Quelques arbres n‘aident pas à grand chose.Réponse: Chaque arbre planté transforme le CO2 en oxygène. Et nous continuerons. Après le premier million d‘autres suivront. Cela ne viendra pas tout seul. Nous, les enfants, plantons des arbres dans le monde entier. Cependant, les arbres ne représentent qu‘une partie de la solution. Nous profitons de nos actions de plantation pour faire remarquer que c‘est seulement ensemble que nous pourrons solutionner les problèmes mondiaux.

Argument-tueur: C‘est l‘affaire de la politique... et si les autres ne font rien, pourquoi moi ?Réponse: Si beaucoup de personnes s‘engagent, alors les hommes politiques devront suivre aussi. Vous pouvez et devez être l‘une d‘entre elles qui poussent les hommes politiques à agir.

*IMPORTANT! Quand vous nous envoyez vos dons, donnez toujours le nom de votre école ou groupe, ainsi que celui de votre ville (pour compta-biliser les arbres)!

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«Run for Trees» – l‘idée flamboyante du club-environnement de BenediktBenedikt Hitzler a fondé notre club-environnement en mars 2008. Il est chez nous le conseiller pédagogique pour la protection de la nature et de l‘environne-ment et dirige donc notre club. L‘idée de la course a pris forme quand Benedikt a eu en main un dépliant de Plant-for-the-Planet. Le thème du réchauffement climatique était sur toutes les bouches et les politiques discutaient intensément sur les mesures à prendre pour y résister.

Comme on dit : ils discutaient. Et pour nous, c‘est là le problème. Il fallait agir et non seulement parler. Et la prochaine question coulait d‘elle-même: que pouvons-NOUS faire? Tout de suite? Dans le dépliant de Plant-for-the-Planet, on parlait de planter des arbres.

Planter des arbres? C‘était quelque chose de pratique, cela nous a paru évident. Nous avons discuté du comment et où. Devions-nous organiser une grande action de reboisement dans notre district ? Mais à la suite d‘une rencontre avec le garde forestier, nous, les membres du club-environnement du lycée Immanuel Kant, avons appris qu‘il n‘y avait pas de surfaces à reboiser dans les environs de Tuttlingen. (On disait même qu‘il fallait lutter contre l‘invasion progressive des arbres). Nous avions eu là, un conseil de prix. Nous avons poursuivi nos recherches sur le site de Plant-for-the-Planet, ce qui nous a aidés.

Nous avons appris que l‘organisation acceptait des dons avec lesquels on pouvait planter des arbres en Equateur, en Namibie (là, pour lutter contre l‘extension du désert) ou ailleurs. Plant-for-the-Planet garantit que, pour un euro donné, on plante un arbre. Notre club-environnement a tout de suite été enthou-siasmé, particulièrement quand nous avons su qu‘on les planterait dans des endroits déboisés ou brûlés de la forêt équatoriale – un péché mortel! – Depuis longtemps déjà, la protection de la forêt équatoriale était un de nos thèmes principaux.

Nous avons réfléchi comment récolter de l‘argent. Devions-nous organiser un tournoi de basket et donner le montant des entrées pour une action de plantation ? Mais après réflexion, il nous est apparu que nous ne toucherions que peu d´adultes et d´élèves. Benedikt a alors eu une idée flamboyante: une course pour des arbres! La plupart des bonnes idées ne descendent pas du ciel, mais ont des modèles. Là aussi. Chaque année, à Tuttlingen, se déroule la course « Run for Fun». Il est facile de comprendre que notre course pouvait se

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greffer sur cette bonne idée: «Run for Trees» (Courir pour des arbres). Ainsi, on pourrait expliquer à de nombreux habitants du district les problèmes posés par le changement climatique et par la disparition des forêts équatoriales.

Notre but était de proposer une perspective à tous ceux qui ne savaient pas comment être actifs. Jusqu‘ à maintenant, nous avions toujours fait cette expérience dans notre travail: quand nous racontions les conséquences des gaz à effet de serre et la destruction «des poumons verts», nous obtenions constam-ment la même réponse: «grave, grave, grave....mais, nous autres ne pouvons rien faire contre.» Rien? Si: courir! Tout d‘abord il nous fallait trouver des sponsors qui donneraient de l‘argent pour soutenir les coureurs.

Pendant les semaines suivantes, le club-environnement a fait de la publicité pour son projet. Nous avons pu convaincre la direction du lycée et avons gagné le parrainage du maire. Le principal organisateur de « Run for Fun » nous a aidés dès le début à prendre conscience des problèmes et à les résoudre avant qu‘ils ne puissent être importants. Nous avons même tourné des films que nous avons montrés aux autres lycéens pendant la récréation: regardez comment notre idée «Run for Trees» prend forme!

Avec le soutien de la ville et de la direction du lycée, nous sommes partis à la recherche de sponsors: un sacré boulot. Les activités se sont prolongées même pendant les vacances d‘été. Et souvent, il y avait plus de questions que de réponses. Comment est-ce que ça peut marcher avec le ravitaillement ? Qui est responsable des dépliants et des affiches? Où sont rassemblées toutes les informations? Pendant ses vacances en Corse, Benedikt a gardé le contact et, de loin, a continué d‘apporter son aide grâce «au tout électronique».

La phase brûlante a immédiatement commencé après la fin des vacances – et nous avions vraiment chaud. Il y a eu des difficultés pour imprimer les affiches, l‘entreprise qui devait les coller a eu du retard. La presse locale nous a insuffi-samment soutenus au début. A côté des rencontres hebdomadaires régulières du club-environnement, pendant la phase brûlante – soit deux ou trois semaines avant la course- il a fallu organiser de nombreuses réunions supplémentaires. La première de ces réunions exceptionnelles (trois semaines avant la course) s‘est transformée en séance de crise. Jusque là, il n‘y avait que 20 inscriptions bien que le délai ait déjà expiré depuis deux semaines. Pendant cette séance dans les bureaux de la firme Hitzlersolar (elle a mis à notre disposition salles et matériel), nous avons classé et groupé par catégories toutes les idées, les

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problèmes et les propositions sur des post-it. Enfin, nous avons rangé les fiches selon l‘urgence du travail, avons fixé des rendez-vous et réparti les responsabi-lités. Qui s‘occupe du collage des affiches pour une date déterminée? Qui est chargé de faire de la publicité auprès des participants? Qui s‘occupe d‘informer les écoles du district?

La séance de crise a apporté un tournant, peut-être même la poussée définitive pour aller de l‘avant. A partir de ce moment-là, il y a eu plus de transparence. Chacun a pu lire sur des listes ce qui était à faire pour un temps déterminé et ce qui n‘était pas encore réalisé. On a ainsi évité que les jeunes se découragent et n‘aient plus envie de travailler parce que personne n‘avait de vue d‘ensemble.

Entre-temps, la recherche de sponsors avait porté ses fruits. Bien sûr, il n‘y aura pas deux villes dans lesquelles la recherche de sponsors marchera de la même manière, mais nous pensons que c‘est stimulant pour tous ceux qui veulent orga-niser quelque chose si nous vous présentons les nôtres : différentes entreprises de nos environs proches et plus lointains, un parti local, les services techniques municipaux, la municipalité elle-même, deux banques, une station de radio et une organisation de l‘environnement. Et grâce aux dons de matériel comme par exemple les dossards, les étendards publicitaires, les boissons, nous avons eu de faibles dépenses.

Après la séance de crise, la publicité et la mobilisation ont mieux fonctionné. Nous nous sommes rendus systématiquement dans les différentes écoles du district de Tuttlingen, puisque les élèves étaient notre groupe ciblé le plus important. Nous avons d‘abord informé les professeurs, montré nos petits films publicitaires et distribué des dépliants dans les classes. Souvent, nous avions aussi la possibilité de faire de courtes présentations, de donner des informations et de discuter en classe.

Pour atteindre les adultes, nous avons concentré notre travail d‘information sur le marché de Tuttlingen. Lors d‘une ouverture des magasins un dimanche, nous avons pu montrer nos informations sur grand écran. Cette action a été très utile parce que, comme les gens restaient debout devant les films, on pouvait aller facilement vers eux pour leur proposer nos dépliants et (très important) les informer personnellement. De nombreux commerçants ont accepté de mettre nos dépliants dans leurs magasins. Un bus a même collé nos panneaux publicitaires sur sa carrosserie pour nous faire de la réclame à travers toute la ville. A un endroit où chaque passant pouvait faire du lèche-vitrine, on avait tendu au-dessus de la rue une banderole publicitaire. Une firme publicitaire a collé plus de 200 affiches sur les

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réverbères dans toute la circonscription. Bref, il y a dû y avoir très peu d‘habi-tants du district à ne pas entendre parler de nous.

Comme nous l‘avons déjà dit, nos interventions publicitaires avec des films projetés lors des récréations au lycée ainsi qu‘aux réunions de parents d‘élèves ont eu un bon écho. La discussion avec les parents a provoqué une motivation supplémentaire pour les adultes comme pour nous. Dans deux journaux, on a pu lire régulièrement des articles sur «Run for Trees». La publicité à la radio et sur notre site a fait énormément monter notre degré de notoriété. Bref, l‘avalanche avait enfin commencé à rouler alors que nous avions l‘impression que, depuis longtemps, plus rien ne bougeait.

Bien sûr, il ne faut pas garder le silence sur les échecs: on a remarqué qu‘il était difficile de convaincre les personnalités locales comme par exemple les politiques de nous apporter leur soutien. La plupart des refus avaient pour cause leur emploi du temps chargé ou trop chargé.

Cependant, même sans participants éminents, plus de mille coureurs ont pris le départ avec le soutien de 60 assistants. Nous avons pu verser la somme de 7 654 euros à Plant-for-the-Planet – derrière ce résultat se cachent 1 800 heures de travail bénévole et une aventure formidable.

Des élèves, sans aucune expérience dans l‘organisation de grandes manifesta-tions, ont pu se montrer et montrer à tous les sceptiques ce qui était possible de réaliser quand on s‘enthousiasmait pour quelque chose et y travaillait pour ne pas en rester au stade de l‘idée.

Maintenant, avec cette action, il y a 7 654 arbres de plus en Namibie. En 2009, le club-environnement de Benedikt a de nouveau organisé une course et collecté 8 000 euros. Avec cet argent, on a planté 8 000 arbres qui poussent aujourd‘hui en Malaisie.

Moritz (9 ans) et Alina (10 ans) ont aussi organisé une course «Run4Trees» avec l‘aide de leurs parents. Les élèves de la ville d‘Unterhaching ont promis d‘obtenir 100 000 arbres et tous deux font de la publicité pour leur idée. Pendant leur course «Run4Trees», ils n‘ont pas seulement parlé de Plant-for-the-Planet à beaucoup de personnes, mais ils ont aussi fait la quête pour qu‘on les aide à tenir leur promesse. L‘année prochaine, il y aura de nouveau une course pour qu‘ils arrivent, avec les dons récoltés, à planter «leurs» 100 000 arbres dans les pays de l‘hémisphère Sud.

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Notre planète a besoin d’ambassadeurs du climat équitable et d’ambassadeurs d´un avenir meilleur... Ou: les académies Plant-for-the Planet

Pour que nous, les enfants, puissions prendre personnellement en main notre avenir, nous avons besoin du plus possible de personnes pour nous soutenir. Il y en a déjà beaucoup, mais il faudrait qu’il y en ait beaucoup plus.

Nous devons trouver de telles personnes et les convaincre qu’avec elles nous pouvons faire quelque chose pour la protection de la nature et pour un climat équitable dans le monde entier.

Pour propager notre message, nous avons besoin –c’est normal- d’ambassa-deurs. Plus précisément d’ambassadeurs du climat équitable. Nous, les enfants et les jeunes, croyons que nous sommes, pour cela, les personnes appropriées !

Si vous avez lu notre livre jusqu’à cette page, vous avez déjà appris ce qui est nécessaire pour convaincre les autres. Bien sûr, c’est formidable si vous recevez le soutien des adultes qui vous sont proches, mais le mieux c’est quand nous, les enfants, nous nous aidons mutuellement.

Lea et Mira [13 et 11 ans, Erlangen, Allemagne]

L’année dernière, nous avons lu dans notre journal, le «Erlangen Nachrich-

ten», qu’une académie sur le climat avait lieu dans la station pour l’environnement de la mine Lia à Eggolsheim. Dans notre famille, nous parlons souvent de la

crise climatique et notre père s’engage aussi dans ce domaine; c’est pourquoi nous avons tout de suite pensé que cela était aussi quelque chose pour nous. Certes, ce week-end-là, il a fait terriblement froid et il a plu à torrents, mais nous avons, quand même, trouvé la réunion vraiment super.

Nous avons planté 130 arbres. Ce que nous avons trouvé aussi épatant, c’est que Felix, ses sœurs et son père étaient là également. Il y avait une équipe de la télévision du club «Tigerente» qui nous a accompagnés et sur la station de radio Bavière 2, on a diffusé un petit reportage. Un an plus tard, nous avons tenu, avec notre amie Eli-sabeth, le discours d’ouverture à l’académie de Stuttgart. C’était génial ! De plus, nous projetons, en automne, une académie à Erlangen pour que plus d’enfants de notre région deviennent ambas-sadeurs du climat équitable.

Vous pouvez tous faire cela: par-ler avec le plus grand nombre possible de personnes de la crise climatique et de ce que l’on peut faire contre elle!

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C’est pourquoi nous avons créé au printemps 2008 une «formation» pour devenir ambassadeur du climat équitable. Généralement, cela dure un jour* - nous l’appelons «académie»- pendant cette journée, les enfants apprennent les uns des autres et les uns avec les autres. Tous, nous avons également fait la formation d’ambassadeur du climat équitable, et nous n’avons pas seulement beaucoup appris, mais nous avons eu aussi énormément de plaisir.

Nous proposons deux académies, une pour les enfants de 8 à 14 ans qui veulent devenir ambassadeurs du climat équitable et une pour les jeunes de 15 à 21 ans qui veulent s´engager en tant qu´ambassadeurs d´un avenir meilleur. A la fin de ces deux académies, les participants reçoivent un diplôme.

Dans ce chapitre, nous voulons simplement vous raconter comment se passe les académies et ce que vous pouvez y apprendre.

Pour cela, nous avons recueilli, d’une part les opinions d’enfants très différents ayant participé à une académie, d’autre part, nous voulons aussi vous expliquer un peu plus de quoi il s’agit.

Bien sûr, cela serait formidable si vous participiez à une académie dans votre région. Pour savoir où des académies auront lieu prochainement, allez sur le site www.plant-for-the-planet.org. Ce site est toujours actualisé. Vous avez peut-être aussi envie de créer vous-mêmes une académie, par exemple, dans votre école. Si vous voulez le faire, nous pouvons vous soutenir. Contactez-nous.*

* Sur notre site, nous avons déjà rassemblé du «matériel» utile pour les académies que vous pouvez utiliser à tout moment.

Académie Plant-for-the-Planet avec de jeunes Zoulous à Thousand Hills, en Afrique du Sud

* Quand cela est possible, nous organisons une formation sur plusieurs jours.

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Mais même si vous ne pouvez pas (encore…) ou si vous ne voulez pas participer à une académie, vous pouvez apprendre beaucoup de choses dans ce chapitre.

Nos académies se déroulent toujours selon un schéma bien particulier, avec lequel nous avons fait les meilleures expériences. La formation d’ambassadeur du climat équitable se compose de plusieurs «éléments» que nous appelons «modules». Il est très important que nous, enfants, apprenions grâce à des enfants. C’est pourquoi, au moins, un ambassadeur du climat équitable déjà «formé» est toujours présent (mais naturellement aussi des adultes qui agissent comme meneurs de jeux, p. ex., et qui nous soutiennent aussi autrement).

Académie pour les ambassadeurs du climat équitable (8-14 ans)

Module 1: Introduction

Ou: nous parlons d’un discours d’un ambassadeur du climat équitable

Après avoir fait un peu connaissance, un (ou plusieurs) ambassadeur du climat équitable, déjà formé, a fait un exposé d’environ 45 minutes. «Exposé» paraît peut-être pour certains un peu ennuyeux, mais cela ne l’est pas du tout !

Premièrement nous, les enfants, écoutons les enfants plus volontiers que les adultes (même si beaucoup d’adultes n’aiment pas entendre cela… ) et nous avons fait l’expérience que pendant les exposés tous restent très concentrés bien qu’il y ait beaucoup de « matière » malgré la courte durée de parole.

« Lorsque l’académie a commencé et que j’ai vu, pour la première fois, tous ces enfants que je ne connais-

sais pas sauf mon amie Momo, j’étais très nerveux… mais nous avons fait un jeu assez amusant pour faire

connaissance. La professeure de Momo (elle était la meneuse de jeu) nous a donné une grosse pelote de laine

que nous nous sommes envoyée, dans un cercle, les uns aux autres (nous avons gardé dans la main le fil qui

se déroulait). Nous devions poser une question simple à l’enfant à qui nous envoyions la pelote. A partir de là,

la glace a été rompue et, à la fin, il y avait au milieu de notre cercle une très jolie toile d’araignée. »86

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Deuxièmement l’exposé est accompagné d’une formidable présentation Power-Point* (préparée aussi par des enfants et des jeunes) qui explique clairement de quoi il s’agit.

Troisièmement le contenu de cet exposé est terriblement passionnant… Il s’agit après tout de notre avenir !

Si vous avez lu le chapitre «Que veut dire changement climatique?», vous en savez déjà beaucoup sur ce sujet. Mais, cela vaut la peine de s’en occuper sans cesse pour en apprendre davantage. Car, plus et mieux nous en saurons sur ces faits et plus il nous sera facile de convaincre les autres.

A la suite de l’exposé, nous discutons, naturellement, largement des questions se posant et des contenus, très souvent en petits groupes, car ainsi cela se passe plus intensivement et plus profondément. Pour terminer, nous présentons les résultats dans le groupe au complet.

Un exemple de questions et comment nous les traitons: après l’exposé que Mira et Lea d’Erlangen ont tenu à Stuttgart, un auditeur - un futur ambassadeur du climat équitable- a dit que, bien que les glaciers fondent presque partout, il existe en Antarctique des endroits où la couche de glace s’épaissit encore. Est-ce vrai et si oui pourquoi ?

Nous avons recherché. C’est vrai. Bien que la couche de glace qui se trouve sur l’Antarctique ait commencé à fondre, il y a certains endroits sur ce continent glacial où l’épaisseur de la glace augmente. On peut dire augmente contre la tendance générale. Pourquoi cela? Quand la ceinture de la banquise (c’est la glace qui flotte sur la mer) autour de l’Antarctique fond pendant l’été austral, il y a beaucoup de vapeur d’eau dans l’air. Quand cette humidité est poussée de la mer contre les montagnes par des vents violents, il neige abondamment dans cette région. Et la neige devient de la glace. Des questions comme celles-ci sont très spéciales et personne ne peut attendre que nous ayons tous ces détails compliqués en tête.

* C´est un logiciel qui permet d´associer des photos et des graphiques pendant des conférences.

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«Lorsqu’après la courte pause, nous sommes revenus dans la grande salle, il y avait déjà sur le sol, des «taches» de

différentes tailles, faites de papier journal. J’ai alors regardé plus attentivement et j’ai vu que sur chacune de ces taches

(qui étaient aussi de formes différentes), il y avait des petites cartes avec le nom des différents continents : Europe, Asie,

Amérique du Nord, Amérique du Sud, Afrique, Antarctique, Océanie… J’attendais la suite avec impatience. Et quand notre

meneur de jeu, M. Hofmann a réparti inégalement du chocolat et des ballons, la tension a encore augmenté. Ce que nous

avons appris, d’une façon frappante, avec ces «ingrédients», c’est que la prospérité et la consommation d’énergie sont

partagées très injustement sur notre planète. Finalement, je me suis retrouvé, par exemple, avec beaucoup d’autres sur

un continent et nous avions très peu de chocolat, alors que, au contraire, sur d’autres continents (surtout en Europe et

en Amérique), il y avait beaucoup moins d’enfants, mais ils avaient beaucoup plus de chocolat que nous. C’était encore

plus étonnant quand nous avons réalisé quels continents (et les pays correspondants) produisaient le plus de CO2, c’était

tout simplement incroyable ! Nous avons, bien sûr, discuté intensivement de ce que nous pourrions faire contre cela…»

Module 2: Crise climatiqueOu: nous discutons sur le climat équitable

Vous savez très bien, vous-mêmes, ce que c’est avec l’égalité (aussi bien en ce qui concerne la prospérité que le climat équitable). Mais on ne comprend vraiment l’importance de l’injustice qui existe dans notre monde que si on nous la montre clairement. Une petite partie de la population mondiale a le plus de chocolat (=est riche). Pour devenir aussi riche, cette petite partie de la popula-tion mondiale a utilisé les ressources des pays pauvres (pétrole, gaz, métaux, etc.),et a provoqué la plus grande partie du rejet mondial de CO2, qui de son côté attise le changement climatique. Ceux qui souffrent le plus des consé-quences du changement climatique ne sont pas ceux qui le provoquent mais les pays qui ont le moins de chocolat (donc les pays pauvres) et qui en sont les moins responsables.

Module 3: RhétoriqueOu: nous nous entraînons à parler et tenons, nous-mêmes, un petit

exposé

Le mot rhétorique est un mot qui vient du grec ancien et dont la traduction signifie «art de bien parler». La rhétorique répond à la question: comment dois-je parler et me tenir pour convaincre? Il paraît que cet art s’est développé il y a 2 500 ans sur les places publiques de la Grèce antique où les orateurs devaient réussir à intéresser la foule à un thème et à la convaincre.

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Chacun de nous a déjà sûrement fait l’expérience qu’il n’est pas toujours facile de faire «passer» ce que, pourtant, on sait. Et nous voulons faire passer notre message du mieux possible. La voie de la tête par la bouche jusqu’à l’oreille et le cerveau de l’auditeur n’est pas toujours aussi facile qu’on le voudrait.

Cela peut avoir plusieurs raisons. Par exemple: on est souvent trop nerveux, on s’embrouille, on mélange le moins important avec l’important, on perd le fil ou on se laisse intimider par les auditeurs bien que, en général, ils n’aient pas du tout l’intention de nous intimider.

Dans certaines écoles, on apprend à parler librement devant la classe. Mais même ainsi ce n’est pas une bagatelle.

Nous, les ambassadeurs du climat équitable, nous parlons souvent devant des groupes, petits ou grands. Expliquer, exposer est la mission des ambassadeurs. Il est donc important et correct de s’exercer à parler devant un public. Dans nos académies, une leçon de rhétorique a toujours lieu. Bien qu’il soit mieux de s’exercer ensemble dans le groupe, il y a toujours quelques trucs dont vous devez, tous, tenir compte lorsque vous parlerez la prochaine fois devant un groupe:

1. Etre conscient qu’il faut parler fort et distinctement – c’est-à-dire ne pas bredouiller! Et ne parler ni trop vite, ni trop lentement.

2. Il est aussi favorable d’accentuer vraiment les mots et les expressions qui sont importants pour vous ; Voici un petit exemple de notre exposé sur le climat: «Qu’est-ce que c’est Plant-for-the-Planet?» Tout simplement: une initiative d’écoliers qui plantent des arbres pour un climat équitable. En 2007, le jeune Felix Finkbeiner, âgé alors de 9 ans a tenu un exposé sur la crise climatique.

«Mon ami Sebastian, qui est depuis longtemps ambassadeur du climat équitable (et qui m’a persuadé de parti-

ciper à l’académie) nous a d’abord montré comment il ne faut pas faire: Il a lu de sa feuille, à voix très basse,

quelques phrases d’un exposé sur le climat. En le faisant, il a seulement regardé sa feuille ou le plancher et, de

plus, il se tenait d’une manière plutôt amusante…cela ne faisait pas beaucoup d’effet et ce qu’il disait ne passait

pas vraiment… En tout cas, nous avons d’abord beaucoup ri – ce qui n’était pas un problème, puisque Sebastian

l’avait fait exprès. Ensuite, nous nous sommes entraînés à nous corriger mutuellement quand nous parlions,

sans que l’autre se sente «humilié». Lorsque cela a été à mon tour, je dois reconnaître que je me sentais assez

nerveux … Mais c’est formidable de voir avec quelle rapidité on peut améliorer son discours avec des petits

trucs et des tuyaux ! Deux semaines plus tard, j’ai présenté mon premier exposé sur le climat dans notre école

–et cela m’a beaucoup plu -!»

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1. Ganz bewusst daran denken, laut und deutlich zu reden – sprich: möglichst nicht nuscheln! Und weder zu schnell noch zu langsam reden …

2. Es ist sehr gut, wenn ihr Worte und Begriffe, die euch wichtig sind, besonders betont; hier ein kleines Beispiel aus unserem Klimavor-trag: „Was ist Plant-for-the-Planet? Ganz einfach gesagt: eine Schülerinitiative, die Bäume für Klimagerechtigkeit pflanzt. Im Jahr 2007 hielt der damals 9-jährige Felix Finkbeiner ein Schulrefe-rat über die Klimakrise …“

3. Zwischendrin immer mal wieder die Leute im Publikum anschauen! Dann merkt ihr auch, wenn jemand etwas nicht versteht.

4. Darauf achten, dass ihr möglichst gut auf beiden Beinen steht (kein Witz, das hilft total!).

5. Wenn mehrere zusammen einen Vortrag machen, keinen Quatsch machen, während die anderen dran sind!

3. Regarder régulièrement les personnes du public. Ainsi, on remarque si quelqu’un ne comprend pas.

4. Penser à se tenir bien droit sur ses deux jambes (ce n’est pas une plaisante-rie, cela aide vraiment).

5. Si un exposé est présenté en groupe, ne pas faire de bêtises pendant la présentation des autres!

Module 4: Les plantations d‘arbres Ou: nous plantons nous-mêmes et préparons les journées de plantation

Nos académies ont lieu, en général, en automne ou en début d‘année, périodes favorables pour planter les arbustes. Bien sûr, lors d‘une académie, nous ne pouvons pas organiser une grande action de plantation, mais quand cela marche, nous sortons et plantons avec l‘aide de spécialistes -au mieux avec un garde forestier – quelques arbustes.

Ou bien nous mettons en pots de sisal des plants – c‘est-à-dire de jeunes plantes – qui seront mis plus tard en terre dans leur pot. Bien sûr, nous, les ambas-sadeurs du climat équitable, ne pourrons pas planter nous-mêmes tous les plants que nous avons préparés. Mais il est bon et important de savoir comment le faire.

«C‘était passionnant et amusant d‘y assister et d‘y participer. Certains d‘entre nous n‘avaient jamais mis les mains dans la terre et ont abordé ce travail du bout des doigts. Le garde forestier a ri en coin et a dit seulement: «C‘est de la terre, pas du poison». Parfois, il a dû sauver quelques petits plants avec lesquels nous étions trop bien intentionnés: les plus petits sortaient juste le sommet de leur pousse de la terre .....Nous avons d‘ailleurs appris que les plants préféraient de beaucoup la pénombre au plein soleil.»

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1. Ganz bewusst daran denken, laut und deutlich zu reden – sprich: möglichst nicht nuscheln! Und weder zu schnell noch zu langsam reden …

2. Es ist sehr gut, wenn ihr Worte und Begriffe, die euch wichtig sind, besonders betont; hier ein kleines Beispiel aus unserem Klimavor-trag: „Was ist Plant-for-the-Planet? Ganz einfach gesagt: eine Schülerinitiative, die Bäume für Klimagerechtigkeit pflanzt. Im Jahr 2007 hielt der damals 9-jährige Felix Finkbeiner ein Schulrefe-rat über die Klimakrise …“

3. Zwischendrin immer mal wieder die Leute im Publikum anschauen! Dann merkt ihr auch, wenn jemand etwas nicht versteht.

4. Darauf achten, dass ihr möglichst gut auf beiden Beinen steht (kein Witz, das hilft total!).

5. Wenn mehrere zusammen einen Vortrag machen, keinen Quatsch machen, während die anderen dran sind!

Module 5: World Café Ou: nous rassemblons des idées pour motiver d‘autres personnes à participer

Le World Café nous offre la possibilité d’étudier, l’un après l’autre, différents thèmes en petits groupes. Sur chaque affiche, on peut présenter les idées trouvées par d’autres enfants et les compléter avec nos propres idées.

Module 6: Travail de groupe par école Ou: nous devenons actifs!

Pour travailler en groupe, nous utilisons comme base les idées riches et variées trouvées lors du «World Café». Ici, tous les élèves d’une école se réunissent autour d’une affiche pour travailler sur des projets concrets: comment voulons-nous nous engager pour Plant-for-the-Planet dans notre école? Pour pouvoir vraiment réaliser nos projets, nous écri-vons exactement ce que nous prévoyons, qui, dans notre école et parmi les élèves, se charge de quelles tâches et jusqu’à quand nous voulons atteindre nos buts. Nos affiches ne sont pas simplement là pour nous y faire penser, mais aussi pour montrer aux adultes que notre engagement pour l’équité climatique est quelque chose de sérieux.

«Après nous être lavé les mains, nous avons dû nous répartir en groupe, autour de quatre tables. Dans le World

Café, le thème de notre table était: «Comment atteignons-nous le public, les médias, les politiques?»

Comme ma mère est au conseil municipal, j‘ai naturellement trouvé cela particulièrement passionnant. Nous

avons inscrit sur une affiche toutes nos idées. Peu de temps après, les quatre groupes ont changé de table

et ont lu quelles idées les enfants des autres groupes avaient trouvées sur leur propre thème. Sur la table

suivante, le thème était: «Qu‘est-ce que je peux faire pour rejeter moins de CO2?» Sur ce sujet, nous

avons trouvé et écrit quelques nouvelles idées. Puis, nous avons changé encore deux fois de table. Sur l‘une il

y avait ce thème : «Comment organisons-nous une journée d‘action pour planter des arbres?» et sur

l‘autre «Comment pouvons-nous persuader d‘autres jeunes et leurs professeurs de participer?» C‘était

vraiment étonnant de voir combien d‘idées formidables nous avons eues!»

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«Nous étions cinq enfants de notre école à réfléchir ensemble comment s‘engager à l‘avenir pour Plant-for-the-

Planet. Dans le «World Café», tous les enfants avaient déjà rassemblé de nombreuses idées. Pour cette raison,

il nous a été facile de prévoir des actions dans notre école. Sarah a pris la responsabilité d‘organiser un stand

donnant des informations sur Plant-for-the-Planet lors de notre fête scolaire avant les vacances d‘été. Lisa a décidé

d‘écrire un article sur cette fête et de prendre une photo «Stop talking. Start Planting» avec sa tante qui est au

conseil municipal. Pour Antonia, c‘était trop long d‘attendre la fête scolaire. Alors, elle a décidé de faire un exposé

sur Plant-for-the-Planet la semaine suivante et d‘organiser une académie. Les autres élèves devaient finalement

apprendre ce qu‘il en était de la crise climatique. Le fait de planter des arbres a tellement plu à Leon et Niklas

qu‘ils ont pris en charge l‘organisation d‘une journée de plantation. Alors que Leon était responsable des plants et

du matériel de jardinage, Niklas s‘occupait des invitations pour les enfants et les adultes, ainsi que de la création

d‘un propre groupe Plant-for-the-Planet et de l‘élaboration d‘un site Internet.»

«J‘avais le trac quand nous avons dû

présenter un exposé devant beaucoup

d‘adultes et surtout parce que nos profes-

seurs étaient là. Mais finalement, je voulais

absolument raconter à tout le monde quels

étaient nos projets passionnants. Après

cette soirée, il s‘agissait bien pour nous de

faire école au sens propre du mot.»

Module 7: Notre premier exposé Ou: nous présentons nos buts aux adultes

Le clou de l’académie arrive encore. A la fin du séminaire, nous invitons le plus possible d’adultes (parents, professeurs, mais aussi quelquefois le maire) à qui les ambassadeurs du climat équitable présentent ce qu’ils ont fait.

Cela nous rend non seulement fiers, mais aussi nous faisons l’expérience ensemble de savoir ce que c’est de prendre un engagement devant des adultes. C’est une assez bonne expérience quand on peut expliquer aux adultes quelque chose dont ils ne savaient rien ou peu de chose. Bien sûr, nous présentons aux adultes ce que nous avons prévu et écrit sur nos affiches. Nous leur demandons de nous aider à réaliser nos plans.

A la fin, chaque participant reçoit un diplôme qui le reconnaît comme ambas-sadeur du climat équitable. Avec cette distinction, nous promettons de nous engager une fois par mois pour Plant-for-the-Planet. Par exemple: «Je veux faire en sorte qu’on plante 1 000 arbres dans mon district», «Je veux qu’il y ait une académie dans mon école, l’année prochaine», «La semaine prochaine, je ferai un exposé

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à l’école sur Plant-for-the-Planet», ou encore «Je veux faire un exposé concernant le climat devant le conseil municipal».

En plus du diplôme et du T-shirt Plant-for-the-Planet, les nouveaux ambassadeurs reçoivent aussi le livre «Arbre après Arbre». Ainsi la participation est un jeu d’enfant et nous pouvons nous engager dans nos familles et à l’école. Une chose est sûre: après avoir participé à une académie, vous pouvez vous lancer!

Par ailleurs: depuis la création de Plant-for-the-Planet, on a formé plus de 16 000 ambassadeurs du climat équitable lors de 250 académies. Avec ce concept, nous avons fait nos propres expériences dans 27 pays et appris que ça fonctionnait. C´est pourquoi nous désirons maintenant poursuivre ces académies dans tous les pays et ouvrir, année après année, des bureaux dans dix nouveaux pays.

Tous les ambassadeurs du climat équitable et les ambassadeurs d´un avenir meilleur reçoivent le «Tree-Shirt». C’est un T-shirt fait à partir de fibres de bois-Tencel,élaborées biologiquement par la firme autrichienne Lenzing et tissé en Allemagne.

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Académie pour les ambassadeurs d´un avenir meilleur (15-21 ans) Nous sommes ambassadeurs et lobbyistes de notre propre

cause. Lors des consultations internationales, nous avons développé un plan en 3 points avec lequel nous voulons sauver notre avenir. Même si nous nous battons pour quelque chose de positif, nous devons convaincre nos partenaires participant à la négociation de la justesse de notre idée et amener les puissants d´aujourd´hui à mettre en pratique notre plan en 3 points. C’est pourquoi nous proposons une académie supplémentaire pour les adolescents pendant laquelle ils sont formés pour devenir «ambassadeurs d´un avenir meilleur». Lors de ces académies, nous apprenons aux adolescents comment négocier avec succès avec les chefs d’entreprises, les maires, les ministres et les chefs de gouverne-ment. Nous devons savoir exactement ce que nous voulons et comment garder notre sang-froid en situation de stress. Matthias Schranner, professionnel de la négociation, nous a aidés dans l´élaboration du contenu des académies (www.schranner.com). Pendant plusieurs années, il a même été négociateur de la police allemande lors de prises d’otages. Aujourd’hui, il entraîne les cadres supérieurs d’entreprises renommées. Pour nous aider à atteindre notre but lors des négociations, il a développé une stratégie en sept points:

1. Comment analyser nos partenaires participant à la négociation et leur mobiles sans nous tromper ? 2. Comment poursuivre notre but avec une stratégie claire ? 3. Comment convaincre avec les bons arguments ? 4. Comment prendre le contrôle de la négociation ? 5. Comment montrer notre pouvoir ? 6. Comment briser l’opposition ? 7. Comment contrôler l´application de l´accord ?

Le savoir est le seul bien qui ne diminue pas lorsqu’on le partage.En plus

1. de la formation aux négociations, nous développons, ensemble avec des experts, d’autres thèmes abordés lors des académies pour les ambassa-deurs d´un avenir meilleur, comme par exemple

2. le système financier mondial3. la gestion gouvernementale sur le plan international

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Sur notre site web www.plant-for-the.planet.org, vous pourrez en savoir plus à ce sujet et comment vous pouvez participer à une telle académie.

Il y a plusieurs milliers d’enfants et d’adolescents comme nous répartis dans le monde entier. Et nous sommes chaque jour plus nombreux. Nous croyons dur comme fer à l’intelligence collective, et non pas à la théorie du grand homme : un homme seul ne peut pas changer le monde, mais un mouvement global le peut. Ensemble avec le PNUE et plusieurs milliers de participants, nous avons mené des consultations globales lors des conférences d’enfants et d’adolescents en Norvège (2008) et au Japon (2010). Nous étions connectés par des ordinateurs, et quand l’un de nous avait une idée, les autres pouvaient tout de suite la lire, réagir, ajouter leur propre idée et donner leur accord. C’est suite à ces consultations que nous avons rédigé le plan en 3 points que nous avons présenté le 2 février 2011 à New York pendant l’assemblée plénière des Nations unies: 1. Plantons 1000 milliards d’arbres jusqu’en 2020 (1.000.000.000.000) !

Il y a sur notre planète assez de surfaces facilement accessibles pour planter ces arbres supplémentaires, qui ne sont pas en concurrence avec l’agriculture ou la construction, et qui ne sont pas non plus des déserts et espaces arides.

2. Laissez les énergies fossiles dans le sol ! La technologie pour une vie avec 100% d’énergies renouvelables jusqu’en 2050 existe déjà.

3. Luttons contre la pauvreté grâce au climat équitable ! Le budget restant de 600 milliards de tonnes de CO2 avec lequel nous pourrions éviter la hausse de la température moyenne de plus de 2 °C, doit être partagé de façon équitable entre tous les habitants de la terre. Cela signifie 1,5 tonne de CO2 par personne et par an. Celui qui en voudra plus, devra rétribuer ceux qui en rejetteront moins.

A la conférence du PNUE des enfants en Corée du Sud en 2009 après la phrase de Felix: «Que celui ou celle qui veut planter un million d‘arbres dans son pays, monte sur la scène.» Témoignagne de Natalia, une jeune Polonaise: «Milena et moi, nous sommes allées à la conférence du PNUE en Corée du Sud et avons assisté à la présentation de Felix. J’ai d’abord pensé: «Bien sûr, je voudrais bien planter un million d’arbres dans mon pays, mais est-ce possible?» Puis, j’ai vu de nombreux enfants qui allaient sur l’estrade et j’ai pensé qu’avec d’autres jeunes ce serait possible.»

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« Parler seulement n’arrête pas la fonte des glaciers et n’empêche pas les forêts équatoriales de disparaître. »

Yugratna (13 ans), ambassadrice du climat équitable d´Aliganj Lucknow en Inde

« Si les 10 000 délégués à la Conférence mondiale sur le climat de Copenhague avaient planté des arbres pendant une semaine, il en serait, vraisemblablement, plus ressorti. »

Felix (12 ans), ambassadeur du climat équitable de Paehl en Allemagne

« Ce que les adultes font et ne font pas, demain nous devrons le payer. C‘est pourquoi nous prenons l‘initiative d´agir maintenant pour un climat équitable. »

Maiken (14 ans), ambassadrice du climat équitable de Gaborone au Botswana

« Les adultes disent: «les enfants sont l‘avenir» – mais si nous n‘avons pas d‘avenir, qu‘est-ce qui nous reste? »

Alec Loorz (15 ans), initiateur du mouvement iMatter March en Californie aux Etats-Unis

« Nous y arriverons, les Egyptiens y parviendront aussi »

Theo (10 ans), le 31 janvier 2011, le 7ème jour de la révolution égyptienne, après un exposé donné par Félix dans une école à New York

« L‘avenir signifie pour beaucoup d‘adultes une durée de 20 à 30 ans, mais pour nous, les enfants, nous vivrons encore en 2100. Que le niveau de la mer monte de 1, 2 ou 7 mètres n‘est qu‘une question théorique pour plus d‘un adulte. Pour nous, les enfants, c‘est une question de survie. »

Paulina (15 ans), ambassadrice du climat équitable de Cancun au Mexique

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«Quand nous devrons payer les pots cassés à cause des problèmes que vous n’aurez pas résolus,nous ne pourrons pas vous en rendre responsables parce que vous serez déjà décédés.»

Felix

Not

re V

isio

nNous sommes les enfants d‘un seul monde ... Ou: notre communauté universelle de planteurs d‘arbres 98

Nous, les enfants, sommes les citoyens et les politiciens du monde ... Ou: en tant que citoyen du monde réfléchir et prendre en main les problèmes sur le plan mondial 104

Que ferions-nous, nous les enfants? Ou: notre plan en 3 points pour sauver notre avenir 109

Nous sommes les ambassadeurs d´un avenir meilleur ... Ou: comment nous combattons pour notre avenir 112

4.

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Nous sommes les enfants d’un seul mondeOu: notre communauté universelle de planteurs d’arbres

La fondation Plant-for-the-Planet a vu le jour en Allemagne, comme une petite plante, elle est sortie de terre et s’est propagée dans le monde entier. Depuis que Felix a appelé en 2009, en Corée du Sud, tous les enfants et les jeunes de la planète à planter un million d’arbres dans leur pays, nous sommes un véritable mouvement mondial !

Les devoirs que nous nous sommes donnés en tant qu’ambassadeurs du climat équitable autour du monde, sont en principe partout les mêmes, cependant, il peut y avoir des différences dans les détails. Notre but principal est de planter des arbres, de A comme Argentine à Z comme Zimbabwe, d’expliquer et d’éveil-ler la prise de conscience. Aujourd’hui, des enfants d´une centaine de pays sont actifs et il y a de nombreux groupes qui plantent des arbres et qui donnent des informations sur notre site Internet.

Nous sommes au courant des activités qui se déroulent dans les autres pays grâce à notre site web. Les groupes de planteurs du monde entier s´informent mutuellement sur les actions et les événements qu´ils organisent. Non seule-ment des actions passionnantes se réalisent autour du monde, mais aussi des amitiés naissent. C’est formidable quand, par exemple, un ambassadeur du climat équitable de Duisbourg peut voir, via Internet, une allée d’arbres que des enfants de notre réseau ont plantés en Afrique.

Aujourd’hui, il y a tellement de réactions et de rapports concernant les groupes de Plant-for-the-Planet du monde entier que nous n’avons pu en sélectionner qu’un petit nombre pour paraître dans ce livre. Vous trouverez des photos et des rapports en consultant la page d’accueil sur Internet de chaque pays faisant partie de Plant-for-the- Planet et mentionné dans ce livre.

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ArgentineLe 21 septembre, Vanina a mis sur pied dans son district, une action pour planter des arbres: «Nous avons planté des espèces qui sont acclimatées en Patagonie. Toutes les plan-tes viennent de notre pépinière! Le 10 octobre, le club Doam de Buenos-Aires a organisé une journée de plantation. Environ une centaine d’enfants et quelques parents ont planté 50 arbres dans une région où il y avait peu de végétation. Formidable! Les T-shirts sont bien arrivés!»

AzerbaïdjanEn novembre, Rufat va à Bakou où se déroule le premier forum des enfants, organisé avec le soutien du ministère de l’éducation. Rufat interviendra pour que les actions de Plant-for-the-Planet soient, en premier, à l’ordre du jour. En Azerbaïdjan, les enfants désirent aussi organiser une académie pour former des ambas-sadeurs du climat équitable. Ils veulent installer un réseau pour correspondre avec des enfants de différents pays.

Bolivie« Nous participons aussi à Plant-for-the-Planet. Dieu merci, nous ne sommes pas au tout début : nous plantons des arbres depuis déjà 17 ans. Notre forêt a augmenté de 70 000 arbres sur le haut plateau peu fertile. 7 000 arbres doivent suivre l’année prochaine. »

ChineC’est en Chine qu’on plante le plus d’arbres dans le monde. Le ministre chinois des forêts Jia Zhibang et la superstar Wei Wei soutiennent la campagne « Arrê-tons de parler, plantons des arbres ». En novembre 2009, la première académie a eu lieu en Chine. A Guilin, une ville de cinq millions d’habitants, 70 enfants de l’école n°1 ont été enthousiasmés par l’idée de créer un réseau mondial et de planter avec Felix et la chanteuse Wei Wei, leurs premiers 26 arbres dans la cour de l’école. Avec cette action de Plant-for-the-Planet, les enfants n’ont pas été seulement à la une des journaux, mais ils sont aussi pas-sés à la télévision! Fin décembre 2011, une deuxième académie s´est déroulée à Guilin.

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Canada« Nous avons déjà planté 500 arbres à Montréal en tenant compte des espèces qui sont menacées. Je crois qu’on a besoin d’arbres à Montréal parce que, ici, il y a beaucoup de voitures et peu d’espaces verts .Tout ce qui contribue à reverdir ma ville en vaut la peine. Par ailleurs, au Canada, la plupart des jeunes de 13/14 ans vont passer un été dans une région très isolée pour planter des arbres. Moi-même, j’en

ai planté des milliers et cette année, nous en planterons encore ! »

Egypte « Nous venons de recevoir l’autorisation du gouverneur d’Alexan-

drie de planter tous les quinze jours 200 arbres sur le territoire de la commune. !»

Hongrie« Notre club-climat coordonnera les activités de Plant-for-the-Planet. Le club a 11 000 membres et notre but est de planter une forêt pour le climat dans laquelle chaque partici-pant aura son arbre personnel. Nous avons invité beaucoup d’écoles ainsi que des journalistes … »

Inde« Nous plantons des arbres dans cinq districts. Mais nous

ne plantons pas seulement, nous travaillons et donnons des informations sur les problèmes climatiques dans les écoles associées. Nous sommes en train d’organi-ser un programme de plantations rapides avec les scouts et à la campagne, nous plantons spécialement des arbres résistant à la sécheresse, comme les arbres aux papillons pour les régions en danger d’érosion...»

Sénégal« L’année dernière, à Birkama, nous avons planté des eucalyptus pour avoir plus d’ombre autour du stade. En une année, les arbres ont poussé de plus de deux mètres. Notre école est jumelée avec une école de Berlin qui nous soutient.

Début décembre, nous avons reçu des Berlinois un don avec lequel nous avons planté encore plus d’arbres. »

BéninIl y a plus de 84 écoles actives au Bénin. En 2010, nous planterons tous les mois 5 000 arbres. Jusqu‘en 2017, il devra y avoir 100 millions d‘arbres dans toutes les régions du Bénin !

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MexiqueAprès une conférence de Felix à Playa del Carmen en mars 2010, un mouvement important s‘est développé au Mexique. Rien que dans l‘état de Quintana Roo, on a fondé sept clubs Plant-for-the-Planet qui sont très actifs pour planter des arbres et organiser des académies. En quatre mois, les enfants mexicains ont planté plus de 50 000 arbres, organisé plusieurs académies et on a parlé de leurs actions dans plus de 50 médias (presse, TV, radio). Et cela n‘est que le début! A partir de l´état de Quintana Roo, les enfants veulent former annuellement au moins jusqu’à 2 000 nouveaux ambassadeurs du climat équitable lors de 30 académies dans tout le Mexique et sont motivés aussi à s´engager.

Kenya Lors d‘une académie qui s‘est déroulée en juillet 2011, dans l‘un des bidonvilles les plus démunis de Nairobi, à Kayole Soweto au Kenya, plus de 1 400 enfants ont été formés. Bien que le Centre communautaire de Kayole ait été rempli à craquer, tous les participants étaient très concentrés durant l‘événement et ont participé aux travaux calmement.

Lesotho 500 enfants ont participé à la première académie dans un des pays les plus pauvres de la planète. Pour tout le monde, cela a été un grand moment. Le ministre des Forêts du Lesotho a commencé son discours en disant qu‘il avait maintenant reconnu s‘être trompé en faisant uniquement confiance aux adultes. A partir de ce jour, il a promis de corriger son erreur et de faire confiance aux enfants. Il a aussi promis que, désormais, les enfants de tous les districts du Lesotho pourraient obtenir gratuitement des plants venant de toutes les pépinières nationales. La Reine du Lesotho a déclaré que c‘était un grand honneur pour son pays d‘appartenir maintenant au réseau mondial de Plant-for-the-Planet.

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CamerounLes enfants de « Little Angels of the Environment » ont promis de planter des arbres au Cameroun pour un climat équitable. Promis c‘est promis : du 29 au 31 juillet, 50 enfants ont planté des arbres sur la plage de Kribi. Des adultes les ont aidés et même le ministre de l‘environnement a encouragé les jeunes à propager leurs connaissances et leurs actions auprès de leurs écoles et de leurs familles.

Népal« Même si nos plantes et plants sont encore petits maintenant, dans 10 ans tous les habitants en profiteront. Nous sommes émerveillés devant l‘enthousiasme et l‘engagement des enfants » dit Rajan. Les arbres ne captureront pas seulement le carbone, mais ils réduiront les mauvaises conséquences de l‘érosion du sol et des inondations.

Colombie«En Colombie, nous voulons lancer Plant-for-the-Planet, dans la petite ville de Minca et aussi dans une autre ville de la Sierra Nevada de Santa Marta.» Les élèves savent déjà beaucoup sur le changement climatique, la signification des arbres pour la protection du climat et l‘importance de la forêt équatoriale. «On doit élever les plants dans notre propre pépinière et, à la prochaine saison des pluies, en juin et juillet, on plantera les arbres. De plus, nous cherchons un jumelage avec une école allemande. Qui est intéressé?» demande Lydia.

Ghana«Quand nous sommes arrivés par bateau au Ghana, nous avons mis sur pied une action pour planter 240 arbres. Ainsi, nous avons pu motiver des Ghanéens et des organisations à être, plus tard, actifs avec Plant-for-the-Planet.» nous écrit Edeltraut.

Liban«Chaque année nous organisons une action de plantation dans la plaine de la Bekaa pour lutter contre le déboisement. Cette année, nous avons planté 5 000 conifères sur la montagne près de Kab-Elias où il y avait eu un incendie l‘été dernier. De 2006 à ce jour, nous avons planté plus de 30 000 conifères dans la plaine de la Bekaa.» dit Nour, 12 ans.

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Ouganda«Le diocèse possède près de notre école, un terrain découvert. Nous pouvons y planter 14 000 arbres. Ce serait formida-ble si on pouvait établir un jumelage avec une école allemande.»

Zambie «En Zambie, on a déjà planté abondamment: Lucky et beaucoup d’autres- au moins 40, parce que les T-shirts ne suffisent pas- veulent planter autant d’arbres qu’ils peuvent. Leur but: un million. Pour que tous aient des T-shirts, ils veulent en imprimer eux-mêmes maintenant.»

Bien sûr, ce ne sont pas tous les pays où des actions de Plant-for-the-Planet ont eu lieu, on vient aussi d’en organiser ou il en est prévu dans les pays suivants: Arménie, Australie, Autriche, Afrique du Sud, Bahrein, Bangladesh, Belgique, Belize, Bosnie et Herzégovine, Botswana, Brésil, Brunei, Burundi, Colombie, Corée du Sud, Costa Rica, Côte d’Ivoire, Danemark, Dominique, Equateur, Espagne, Ethiopie, Fidji, France, Gambie, Grèce, Guatemala, Haïti, Honduras, Ile Sainte-Lucie, Iles Cook, Indonésie, Irak, Islande, Israël, Italie, Japon, Kazakh-stan, Kenya, Kirghizstan, Kuwait, Laos, Lettonie, Lesotho, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Macédoine, Madagascar, Malaisie, Malte, Mexique, Mongolie, Mozambique, Myanmar, Namibie, Nicaragua, Nigeria, Norvège, Pakistan, Palestine, Paraguay, Pays-Bas, Pérou, Philippines, Pologne, Portugal, République Démocratique du Congo, République Dominicaine, République Tchèque, Roumanie, Royaume -Uni de Grande-Bretagne et d´Irlande du Nord, Russie, Samoa, Seychelles, Slovaquie, Slovénie, Somalie, Sri Lanka, Suède, Suisse, Suriname, Swaziland, Syrie, Tanzanie, Thaïlande, Trinité-et-Tobago, Turquie, Ukraine, USA, Uzbekistan, Vietnam, Zimbabwe … Et ce n’est que le début !

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Nous, les enfants, sommes les citoyens et les politiciens du mondeOu: en tant que citoyen du monde réfléchir et prendre en main les problèmes sur le plan mondial

Chaque arbre que nous plantons de nos propres mains, chaque euro que nous transformons en arbre dans les pays de l’hémisphère Sud, est une contribution réelle et importante pour agir contre la crise climatique. Nous sommes heureux de chaque arbre qui, sur la planète, n’est pas détruit mais planté !

Cependant nous ne sommes pas naïfs

Nous ne croyons pas que nous seuls pouvons sauver le monde avec des arbres. Pour que nous puissions envisager un avenir positif, il faut plus. Beaucoup plus.

Lors de notre dernière rencontre des ambassadeurs du climat équitable, un enfant a parlé d’une émission dans laquelle on racontait une expérience capti-vante avec des animaux : si on permet à un singe de choisir entre une banane tout de suite ou six bananes plus tard, il prend toujours une banane tout de suite.

C’est un bon exemple. Pour les enfants, l’avenir est dans 70, 80 ou même 90 ans, pour beaucoup d’adultes, c’est peut-être dans 20 ou 30 ans. Si les adultes pensent comme les singes, notre avenir ne sera pas brillant. Car si nous, les hommes, pensons de la même manière à court terme et agissons comme les singes, chacun préférera profiter au maximum de son bien-être actuel au lieu de s’occuper de celui des générations suivantes.

Un développement durable* Un développement durable, c’est le «développe-ment qui correspond aux besoins de la génération actuelle pour satisfaire leurs propres besoins, sans mettre en danger les possibilités des géné-rations à venir» Nous, les enfants, définissons ainsi la durabilité: «ne pas vivre aujourd’hui au détriment de demain et au détriment d’ailleurs».

* Swan, chef d’une tribu

amérindienne

descendant des

«Premières

Nations», nous

explique le

sens du mot

«durabilité»:

«avant de prendre

toute décision,

les Anciens de

notre tribu

vérifient si

la septième

génération

en profitera

aussi.»

Nous, les enfants, avons besoin de règles – le monde aussi!

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Page 107: Arbre après Arbre - Maintenant nous, les enfants, sauvons le monde

Même si certaines règles parfois ne nous plaisent pas, nous, les enfants, en avons besoin, sinon nous ne ferions sans doute aucun devoir scolaire mais passerions la plupart de notre temps avec des jeux vidéo. Les adultes sont en quelque sorte aussi de grands enfants. C’est pourquoi, nous, les ambassadeurs du climat équitable, sommes convaincus que nous avons besoin de règles universelles.

Dans le chapitre «ce que chacun peut faire», vous avez lu que chacun de nous devrait moins circuler en voiture, moins prendre l’avion, mettre un couvercle sur la casserole pendant la cuisson, s´éclairer avec des lampes épargnant l’énergie, manger moins de viande, changer de fournisseur d’électricité, etc....Ce sont des mesures volontaires. Mais combien de personnes les appliquent aujourd’hui? Cinq, six, sept pour cent. Cela fait donc plus de 90% qui ne le font pas. Et beaucoup vivent avec cette idée: «Pourquoi dois-je faire quelque chose pour la prochaine génération? Quoi que je fasse maintenant, ça ne changera rien.»

Prenons l’exemple de la voiture: quand nous, les enfants, sommes nés, les indus-triels de l’automobile ont promis de ne plus construire de voitures rejetant plus de 120 grammes de CO2 par kilomètre. Ils n’ont pas tenu leur promesse et les véhicules tout-terrain qui avalent des litres d’essence et circulent sur nos routes, sont de plus en plus nombreux. Lors de la dernière conférence des enfants et des jeunes du PNUE, nous avons discuté et constaté qu’en Allemagne, les impôts sur les véhicules tout-terrain étaient moins élevés qu’en France, Grande-Bretagne et Norvège par exemple. Donc, celui qui conduit une grosse voiture est en plus récompensé par l’état. Nous n’avons qu’à regarder sur nos routes, car nous voyons le résultat de cette règle ou mieux le résultat de l’absence de règle. Chez nous, en Allemagne, il y a des centaines de milliers de voitures tout-terrain, dans d’autres pays où les impôts sont plus élevés, il y en a beaucoup moins.

Prenons le transport aérien: comme pour le transport automobile, il manque aussi des règles et des lois en ce qui concerne le CO2. Il n’y a pas d’impôt sur le kérosène pour les vols internationaux. En 2005, les ministres des Finances de l`Union européenne ont voulu taxer le kérosène, mais l’industrie du tourisme s’y est opposée. Bien, aujourd’hui, chacun peut faire le tour du monde en avion à des prix très bon marché. Mais pour nous, les enfants, plus tard ce sera très cher. Car, non seulement les gens pensent qu’ils doivent prendre l’avion pour partir en vacances, mais encore que c´est normal de transporter sans raison des denrées autour du globe simplement parce que le transport n’est pas cher. Beaucoup trop bon marché. Personne n’a besoin de fraises en hiver!

En 1992, s´est tenu le premier sommet des Nations unies ayant pour thème le développement durable. Lors de cette conférence qui se tenait à Rio de Janeiro, une enfant de 13 ans, Severn Suzuki a parlé pour la première fois. Chacune de ses paroles est malheureusement encore d´actualité. Pendant ces 20 dernières années, nous n´avons rien fait pour aménager notre standard de vie en repectant le développement durable. C´est une mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle: nous, les enfants et les jeunes, sommes aujourd´hui mieux reliés. La vidéo de Severn, sur youtube, a été cliquée 20 millions de fois en 20 ans. Aujourd´hui, en deux jours, nous joignons et mobilisons 20 millions de personnes. Cela nous devons le faire pour propager le développement durable, le seul concept pour survivre et la seule chance pour notre avenir.

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* Rue de New York où est située la Bourse qui est la plus importante du monde.

Comme nous venons de parler de nourriture, continuons: il en va de même pour la consommation de viande. Nos grands-parents en mangeaient une fois par semaine. Aujourd’hui la viande est tellement bon marché que, dans les pays riches surtout, de nombreuses personnes peuvent s’en offrir tous les jours. Si nous convenons que chaque produit inclura le coût du CO2, alors la viande sera beaucoup plus chère et automatiquement les gens en mangeront moins.

Lors de nombreux entretiens et discussions entre les ambassadeurs, nous sommes arrivés tout naturellement à la conclusion que nous voulions d’un côté nous comporter avec beaucoup d’égards vis-à-vis du climat et planter autant d’arbres qu’il était possible dans le monde

entier. D’un autre côté, nous avons aussi appris que nous devions consacrer une grande partie de notre énergie à installer de véritables règles et lois universelles pour que les personnes n´ayant pas encore admis combien il était important de faire quelque chose contre la crise climatique y soient forcées.

Ce qui s’est passé auparavant devrait nous servir de leçon!

Nous, les ambassadeurs du climat équitable, comprenons fort bien ce qui se passe dans le monde – il n’y a pas que les adultes qui lisent le journal et qui suivent l’actualité. Nous avons bien compris que nos gouvernements préféraient donner de l’argent aux banques et à l’industrie automobile plutôt qu’à ceux qui en avaient vraiment besoin. Depuis des années, nous savons que chaque jour 30 000 personnes, pour une grande partie des enfants, meurent de faim. Ils meurent de faim dans un monde où l’abondance règne.En 2005, au sommet du G8, en Grande-Bretagne, les chefs de gouvernement des huit pays les plus riches de la terre réunis ont promis solennellement de doubler l’aide à l’Afrique jusqu’en 2010. Il s’agissait de 30 milliards de dollars US. Cette année, l’aide à l’Afrique a un arriéré de 20 milliards de dollars- ils ont donc manqué à leur promesse. 20 milliards de dollars, c’est presque la somme exacte que les banquiers de Wall Street* ont reçue en prime, fin 2009 - et cela, une année après le sauvetage de leur banque avec les deniers publics.

Nous, les enfants, nous nous sommes demandé pourquoi les adultes ne faisaient rien contre cette injustice, ils lisent bien les journaux! Au lieu d’aider les habitants des pays pauvres qui doivent subir les conséquences du réchauffement clima-tique alors que c’est nous, dans les pays riches, qui le provoquons.

«Chaque feuille fixe le CO2».

Notre nouvelle campagne 2012

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Nous, les enfants, ne sommes pas des experts du climat. Nous ne comprenons ni le système financier, ni le système économique. Nous ne savons pas si ce sont les climatologues qui auront raison ou les climato-sceptiques.

Personne ne sait aujourd’hui, si le niveau de l’océan montera de 0,2 ou de 2,0 mètres. Mais nous savons que trois choses sont sûres.

� Beaucoup d‘entre nous vivrons encore à la fin de ce siècle. � Avec chaque tonne de carbone que nous extrayons de la

terre sous forme de pétrole, charbon ou gaz naturel, et laissons partir dans l‘atmosphère en tant que CO2, nous aggravons l‘effet de serre et renforçons l´augmentation de la température.

� Aujourd‘hui, nous avons déjà toute la technique, à quelques détails près, pour pouvoir laisser le pétrole, le charbon et le gaz naturel dans le sol. (Bien sûr l‘uranium aussi, parce que nous, les enfants, ne voulons pas de déchets nucléaires mortels).

A cause du réchauffement climatique, les inondations sont plus intenses dans certaines régions alors que dans d´autres règne la sécheresse. Ce sont les habitants des pays pauvres qui souffriront le plus de la crise climatique alors qu´ils en sont le moins responsables.Pourquoi n’agissons-nous pas comme si les climatologues avaient raison et que tout sera peut-être encore pire? Si nous apprenons dans 40 ans que la situation est moins mauvaise, nous pourrons nous réjouir et n’aurons pas mal agi. Mais si aujourd’hui, nous n’agissons pas et apprenons à 50 ans que les climato-scep-tiques n’avaient pas raison, il sera alors trop tard pour nous, les enfants.

¨ Actuellement le changement climatique, à côté de la pauvreté, c‘est le sujet qui inquiète le plus les enfants et les jeunes.

¨ 3/4 des enfants et des jeunes considèrent la pauvreté et le changement climatique comme les deux plus grands défis dans le monde entier.

¨ 2/3 des enfants et des jeunes considèrent que le changement de climat menace l‘existence de l‘huma-nité.

Etude Bertelsmann 2009/Etude de jeunesse Shell 2010

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Qu’est-ce qui nous donne du courage ? En cours d’histoire, nous avons appris que chaque groupe avait dû se battre pour son avenir. Les femmes ont dû se battre pour leurs droits, comme Wangari Maathai aujourd’hui en Afrique ou avant elle beaucoup d’autres femmes dans leurs pays. Les Noirs ont dû se battre pour leurs droits comme Martin Luther King aux USA et Nelson Mandela en Afrique du Sud. Vraisemblablement, il ne nous reste pas d’autre solution à nous les enfants, sinon de nous battre pour notre avenir. En 2007, nous n’étions qu’une poignée d’enfants, aujourd’hui en 2012, nous sommes quelques milliers et on ne nous prend même pas au sérieux, mais dans quelques années... En août 2009, à la Conférence des enfants et des jeunes du PNUE en Corée du Sud, 800 enfants de presque 100 pays ont adopté une déclaration pour le Sommet sur le climat de Copenhague. Il est clair que cela n’a rien changé à l’échec de la conférence, mais nous, les enfants, avons réussi à formuler une déclaration en commun.

Que ferions-nous, nous les enfants ? Ou: notre plan en 3 points pour sauver notre avenir

Nous, les enfants, avons réfléchi à ce que nous ferions si nous étions les puissants de ce monde, c’est-à-dire les chefs de gouvernement et si nous devions prendre des décisions au prochain sommet sur le climat. Qu’est-ce que nous ferions pour sauver notre avenir ? Nous avons intitulé nos idées: le plan en 3 points de Plant-for-the-Planet pour sauver notre avenir.

1. Plantons 1 000 milliards d‘arbres. Nous voulons protéger les forêts existantes et planter 1 000 milliards de nouveaux arbres. Les arbres sont le seul moyen de diviser le CO2 et de fixer immédiatement le «C». Dans les 200 dernières années, presque la moitié de la surface forestière mondiale a disparu. Aujourd´hui, on estime qu´il y a sur la planète 3 000 milliards d´arbres. Ce chiffre s´appuie sur une estimation faite par

«Chaque génération a besoin d‘une nouvelle révolution.» Thomas Jefferson (1743-1826, président des Etats-Unis)

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satellite. En Allemagne, en 2008, les gardes forestiers ont effectué l´inventaire de tous les arbres et sont arrivés au résultat de 7 milliards. D´après nos études, on pourrait facilement reboiser mondialement une superficie d´un milliard d´hectares, surface qui ne serait pas en concurrence avec une autre utilisation (agriculture, lotissements, ……) et qui ne se trouverait pas dans des zones désertiques. Pour mieux se représenter cela, en calculant au m2, on pourrait planter un arbre par 10 m2. Actuellement, la superficie qui est à la disposition de la reforestation suffit donc pour planter 1 000 milliards de nouveaux arbres.

1 000 milliards d‘arbres, cela semble énorme, c‘est un «un» suivi de douze zéros, mais quelques exemples montrent que c‘est possible. En 2009, dans le cadre de la campagne du PNUE «Billion Tree», les Chinois ont planté 2,7 milliards d‘arbres. Si, dans les prochaines 40 années, ils continuent à ce rythme, les Chinois arriveront à 100 milliards d‘arbres à eux seuls. Les Américains ont réussi en 10 ans à aller sur la lune, alors, pourquoi ne devrions-nous pas aussi réussir sur terre le plus grand programme de reforestation de l‘humanité?

Pourquoi est-ce que les adultes veulent enterrer le CO2 et appeler le tout «CCS», en anglais «Carbon Captur and Storage» (capture et stockage du carbone)? Avec les «CCS», personne ne sait si cela marchera et personne n’est sûr que ce ne soit pas dangereux d’entreposer du CO2 dans le sol. Est-ce qu’il y restera pour toujours? Que se passera-t-il sinon? Qui voudra vivre auprès de ces dépôts de CO2? De nombreuses questions restent ouvertes. Quelquefois les adultes sont vraiment difficiles à comprendre. Pourquoi n’utilisent-ils pas les «CCS» des arbres qui ont fait leurs preuves depuis des millions d’années? Planter des arbres est un jeu d’enfant et nous pouvons séquestrer le «C» dans les arbres, les meubles en bois, les maisons en bois, etc.... pendant de nombreuses décennies. Les adultes veulent investir beaucoup d’argent dans la recherche sur les «CCS».

Pourquoi n’investissent-ils pas plutôt autant d’argent dans le reboisement, des «CCS» qui fonctionnent depuis des millions d’années? Si chaque habitant de la planète plantait 150 arbres dans les 10 prochaines années, on atteindrait 1 000 milliards d’arbres. Celui qui ne trouverait pas de place dans son environnement, pourrait planter des arbres dans les états du Sud. Dans les régions tropicales,

Le 4 mai 2010 sur le

«Petersberg» près de

Bonn en Allemagne.

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les arbres poussent plus vite et absorbent ainsi plus de CO2. Ce n’est donc ni difficile ni impossible.

Chaque année, ces 1 000 milliards d‘arbres stockeront, en tant que réserve de carbone supplémentaire, 10 milliards de tonnes de CO2 en plus. Ces 10 milliards de tonnes de CO2 sont pour plusieurs raisons extrêmement importants pour l‘application des deux autres points de notre plan qui en comprend trois. Nous avons besoin d‘urgence de ces 10 milliards de tonnes de CO2 supplémentaires rendus possibles grâce aux arbres en plus. Ils représentent quelque chose comme un joker qui nous procurerait un certain laps de temps pour diminuer notre rejet de CO2. En 2010, au lieu des 15 milliards de tonnes de CO2 que nous, les humains, devions rejeter par an d‘après notre plan, nous en avons rejeté 31 milliards. En 2010, nous en avons rejeté 5% de plus qu‘en 2009 et non pas moins. Si, dans chaque prochaine année, nous en rejetions 5% de plus, comme en 2010, alors nous atteindrions déjà notre budget de 600 milliards de tonnes en 2024. Si en 2012 et dans les années suivantes, le rejet de CO2 n´augmentait pas, c´est-à-dire qu´il resterait de 31 milliards de tonnes de CO2, nous aurions utilisé notre budget de 600 milliards de tonnes en 2029 et ainsi, atteint un réchauffe-ment de la terre de 2 °C.Ces deux possibilités ne doivent pas se réaliser et les arbres représentent un moyen important pour lutter contre !

1 000 milliards d’arbres dans le monde entier - le millionième arbre en Allemagne.

Bien sûr, nous, les enfants, n’arriverons pas à planter seuls 1 000 milliards d’arbres, nous avons besoin de l’aide des adultes. Mais, nous, les enfants, avons déjà commencé et plantons un million d’arbres dans chaque pays de la planète.

Nous, les enfants, venons de planter le millionième! Le 4 mai 2010, nous l’avons planté sur le «Petersberg», près de Bonn, avec les ministres de l’environnement d’Allemagne, du Canada, du Danemark, du Mexique et de Turquie.

2. Laissons les énergies fossiles dans le sol. Jusqu’en 2050, nous devons abaisser les émissions de CO2 à zéro. La tech-nologie pour un avenir sans CO2 existe depuis longtemps. Avec la technique d’aujourd’hui, il nous est possible jusqu’en 2050 de produire notre énergie à 100% renouvelable et sans centrales nucléaires. L´importation d´énergies fossiles (pétrole, gaz naturel et charbon) nous rend

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dépendants et est une cause de l´endettement européen. Les 27 Etats de l´Union européenne dépensent annuellement plus de 400 milliards d´euros pour importer des matières premières qui ne sont plus d´actualité. En utilisant des énergies renouvelables, nous n´aurions plus besoin de plan de sauvetage européen.

3. La pauvreté au musée grâce au climat équitable. Pour limiter de 2° C le réchauffement prochain comme l’ont promis les chefs de gouvernement à Copenhague, il ne faudrait pas rejeter plus de 600 milliards de tonnes de CO2 jusqu’en 2050. Si on en rejette plus, la température s´élèvera au-delà de ces 2°C. Si la température moyenne augmentait de plus de 2°C, la glace du Groenland pourrait complètement fondre et le niveau des océans monter de 7 mètres. Partageons 600 milliards de tonnes de CO2 par 40 ans, cela donne 15 milliards de tonnes de CO2 par an pour tous. Par comparaison, en 2010, il y en avait 31 milliards. La question se pose à savoir comment allons-nous répartir ces 15 milliards de tonnes de CO2 entre la population mondiale? Comme aujourd’hui, 60% pour les Etats-Unis et l’Europe? Pour nous, les enfants, il n’y a qu’une solution: chacun reçoit la même part, soit 1,5 tonne de CO2 par personne et par an, cela calculé pour 9 à 10 milliards d’habitants en 2050. Et qu´est ce qui se passera avec ceux qui en utiliseront ou voudront en utiliser plus? C´est simple: celui qui en voudra plus, devra payer. Si un Européen veut toujours rejeter 10 tonnes de CO2, il pourra le faire, mais devra acheter ce droit à d´autres personnes, par exemple en Afrique, où les habitants ne rejettent que 0,5 tonne de CO2. Ainsi le principe du climat équitable veille à ce que la pauvreté aille au musée. Car avec cet argent, les Africains pourront investir dans la nourriture, l´éducation et les soins médicaux. Ils ne doivent pas faire les mêmes erreurs que nous en utilisant le charbon, le pétrole et autres énergies fossiles, mais produire leur énergie directement à l´aide du soleil ou d´autres sources renouvelables. Ainsi les habitants des pays pauvres ne feront pas les mêmes erreurs que nous. 2°C, cela paraît peu, mais signifiera déjà pour nous, les enfants, de grands changements. Lesquels exactement, personne ne le sait aujourd´hui. Nous savons seulement que, dans quelques régions de la terre, il y avait 2 kilo-mètres de glace quand la température moyenne était de 5 °C moins élevée qu´aujourd´hui. Même si nous rejetons jusqu´en 2050 moins de 600 milliards de tonnes de CO2, on est seulement sûr à 75% que la température moyenne n´augmentera pas plus de 2 °C. Personne n´en est sûr à 100%.

Le 9 décembre

2009 devant la

Chancellerie à Ber-

lin en Allemagne.

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Ici, nous remettons une lettre destinée

au Président américain Barack

Obama, à un employé du

Consulat amé-ricain à Berlin

Nous sommes les ambassadeurs d´un avenir meilleur... Ou: comment nous combattons pour notre avenir

Sais-tu ce que sont les lobbyistes? Ce sont des gens qui influencent la poli-tique. Ils pèsent sur les décisions des gouvernements et des parlements pour que les lois soient prises en leur faveur. Si jamais ils le font, ils s’inté-ressent très peu à notre avenir, mais plus à l’avenir de leurs entreprises et des secteurs économiques. Nous, les jeunes de 15 ans et plus, nous nous nommons ambassadeurs d´un avenir meilleur. Nous ne combattons pas pour un domaine économique, mais pour notre avenir. Nous agissons en tant que lobbyistes pour défendre notre avenir. Nous nous battons pour un avenir meilleur et pour la durabilité

Les chefs de gouvernement Pour que les gouvernements du monde entier puissent discuter de

notre programme en 3 points de Plant-for-the-Planet pour sauver notre avenir et de nos propositions de solution, nous le leur avons envoyé à deux reprises, en juillet 2010 et en septembre 2011. Pour être sûr que les lettres arrivent à bon port et pour économiser l´affranchissement, nous, les enfants, les avons remises directement aux chefs de gouvernement dans leur capitale. Le 1er juillet 2010, nous avons porté personnellement le reste des lettres dans les consulats à Berlin. Notre lettre aux chefs de gouvernement avait pour titre la question suivante: «Avez-vous des plans pour sauver notre avenir?» Vous trouverez toutes les réponses sur notre site Internet. Ainsi, nous, les enfants du monde entier, pouvons les lire, les commenter, en discuter et nous faire une opinion. Nous,

les enfants, étions convaincus qu’au moins la moité des chefs de gouvernement y auraient répondu. Seulement quinze des à peu près 200 gouvernements y ont répondu, à savoir: l’Allemagne, l’Angola, le Burkina Faso, le Canada, le Danemark, les Etats-Unis, le Kenya, le Liban, Malte, le Maroc, le Mexique, le Monténégro, la Suède, la Suisse, et la Syrie. Certaines réponses étaient très vagues, contenaient beaucoup de blabla et peu de choses concrètes.

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Nous étions déçus. Notre avenir est-il vraiment si peu important pour les chefs de gouvernement? Est-ce vraiment nous, les enfants, qui devons sauver seuls notre avenir? Qui d’autre encore pourrait nous aider, nous les enfants, dans notre combat pour sauver notre avenir?

Les Nations unies

Le climat ne connaît pas de frontières et la crise climatique mondiale ne peut pas être résolue par un seul chef de gouvernement. Peut-être, pouvons-nous aussi donner comme excuse qu’un chef de gouvernement tout seul était dépassé par le problème. Le gouvernement est en effet responsable uniquement devant son propre peuple qui l’a élu. Comme les membres des gouvernements veulent être réélus quelques années plus tard, les élus actuels ne font rien qui pourrait empêcher leur réélection. Est-ce à la communauté des peuples, aux Nations unies qu’il faut présenter notre plan en 3 points pour sauver notre avenir? Nous reprenons courage!

Quand est-ce que les chefs de gouvernement se rencontrent pour parler du sauvetage de l’avenir des enfants?

Nous avons cherché sur le site des Nations unies (ONU) quelles autres organi-sations spécialisées seraient intéressées par notre plan en 3 points. A côté de l’ONU avec son assemblée générale à New York, nous avons trouvé plusieurs autres organisations qui pourraient être intéressantes pour nous, les enfants.

• Le Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE) qui a son siège à Nairobi, au Kenya.

• La Convention Cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui a son siège à Bonn, en Allemagne.

• La Convention sur la diversité biologique (CDB) ayant son siège à Montréal au Canada.

• Le Forum des Nations unies sur les forêts (FNUF) siégeant à New York, aux Etats-Unis.

• La Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CLD) à Bonn, en Allemagne.

Ces cinq organisations suffisaient pour un début. Pendant une année, on ne pouvait pas faire plus. Elles ont régulièrement des réunions et y invitent les gouvernements ainsi que leurs chefs. Parmi leurs manifestations, nous en avons découvert quelques-unes dignes de notre intérêt..

Yugratna du conseil mondial

d‘administration 2011.2012.2013 devant l´assemblée générale des Nations unies à New York en 2009.

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Nous, les enfants, ne sommes pas allés à

Copenhague. Cepen-dant, à cette occasion, nous avons fait pres-sion en manifestant le 9 décembre 2009, comme ici devant la

Chancellerie, à Berlin

PNUE C’est bien qu’il existe. Il coordonne toutes les activités de l’ONU concernant l’en-vironnement. Son chef actuel Achim Steiner et son équipe ont lancé ensemble avec Wangari Maathai et le prince Albert II de Monaco la campagne pour un milliard d´arbres. Wangari Maathai a contaminé Felix qui, lui aussi, nous a passé son enthousiasme que nous avons propagé à d’autres enfants et ainsi de suite. Depuis 2007, Klaus Töpfer, prédécesseur d´Achim et ancien chef du PNUE, est le parrain de notre initiative scolaire Plant-for-the-Planet. Pendant son mandat, il a créé un conseil d’administration − junior du PNUE. Tous les deux ans, les enfants élisent à ce conseil un représentant de chaque continent de la planète. De plus, tous les ans, le PNUE organise une conférence mondiale destinée aux enfants.Des enfants venant de plus de 100 pays y participent. Ces rencontres sont vraiment cool. Tu y rencontres des jeunes du monde entier et tu constates qu’ils pensent comme toi et qu’ils s’inquiètent pour leur avenir et leur environnement comme toi aussi. Là, tu peux lier des amitiés et communiquer par Internet. Si tu veux participer à la prochaine assemblée, inscris-toi: www.unep.org/tunza.... Le PNUE soutient aussi les quatre autres organisations spécialisées déjà nommées.

CCNUCC: Les sommets sur le climat Les rencontres des gouvernements s‘appellent «Conference of Parties», c‘est-à-dire «conférence des pays du monde entier». Le sommet sur le climat de Copenhague qui a eu lieu en 2009, était la quinzième conférence sur le climat, «COP 15», organisée par la CCNUCC de Bonn.

La «COP 3» ou troisième conférence sur le climat s‘est déroulée en 1997, à Kyoto, au Japon. Cette ville est connue grâce au résultat de cette conférence, le soi-disant protocole de Kyoto. Dans le protocole de Kyoto, de nombreux gouvernements ont adopté des règles et indiqué de quel pourcentage chaque pays devrait réduire ses émissions de gaz à effet de serre jusqu‘en 2012.

La 15e conférence (COP15) a eu lieu en 2009, à Copen-hague où plus de 100 000 personnes venant du monde entier se sont rendues parmi lesquelles de nombreux jeunes. Mais la COP 15 a été un échec. Les puissants de ce monde n’ont pas pu s’entendre sur un accord qui devait remplacer le protocole de Kyoto. La seule promesse qu’ils ont donnée était que la température moyenne ne devait pas augmenter de plus de 2° C.Nous étions très déçus et furieux. En décembre 2010, lors de la conférence de Cancun au Mexique, la «COP 16», les jeunes portaient des T-shirts avec l‘inscription: «Vous négociez depuis autant d‘années que notre âge. Ne nous racontez pas qu‘il vous faut encore plus de

Si vous voulez participer inscrivez-vous

au PNUE ou envoyez-nous un courriel.

www.unep.org

info@plant-for-the-

planet.org

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temps.» A Cancun aussi, il n‘y a eu aucun résultat vraiment concret. Un moment émouvant s‘est produit à Cancun quand quelques états insulaires ont expliqué qu‘ils ne pouvaient pas accepter l‘augmentation de température de 2°C. En effet, avec cette hausse de 2°C, leurs îles disparaîtraient à cause de la montée du niveau de la mer. Ils ont supplié les autres gouvernements d‘avoir comme but seulement une hausse de température de 1,5°C.Pendant la 16e conférence (COP 16) à Cancun, nous, les enfants, avons invité tous les délégués à planter, pour chaque pays et en notre compagnie, un arbre près de l‘entrée des bâtiments où se tenait la conférence. Rafael Correa, président de l‘Equateur, a été le seul chef de gouvernement à planter un arbre avec nous. De toute façon, il y avait très peu de chefs de gouvernement à venir personnellement au sommet sur le climat de Cancun. Une douzaine de ministres ont mis en terre l‘arbre de leur pays avec nous et des délégués ont planté le reste, en tout 193. Ce serait une bonne idée si, au début de chaque conférence, des adultes plantaient un arbre avec nous, les enfants, un arbre pour chaque participant, un arbre pour chaque pays. Ainsi, les adultes penseraient-ils plus aux décisions à prendre en ce qui concerne l‘avenir des enfants.

Décembre 2011, la journée la plus sinistre pour notre avenir

La COP17 qui s’est déroulée en décembre 2011, à Durban en Afrique du Sud, représente une catastrophe pour notre avenir. Les gouvernements ont convenu qu’il n’y aurait pas de nouvel accord avant 2020. Cela signifie que pour 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019, il n’y a plus aucun accord contractuel. Les chefs de gouvernement ont rompu leur promesse, à savoir empêcher la température d’augmenter de plus de 2°C. Sans cette obligation de réduire les gaz à effet de serre à partir de 2012, le but de 2°C sera impossible à réaliser. Quelques scientifiques prévoient 4°C et même 5°C de plus.Et comme si cela n’était pas suffisant, quelques minutes après son retour de Durban, le ministre canadien de l’environnement a annoncé que le Canada voulait sortir du protocole de Kyoto. Selon ce protocole, le Canada s’était engagé jusqu’en 2012 à réduire ses émissions de CO2 de 6% par rapport à 1990. Mais en 2010, elles étaient encore de 35% supérieures à celles de 1990. Comme l’explique le gouvernement canadien, la décision de quitter le protocole lui per-

Le président équatorien, Rafael Correa, plante un arbre avec nous, les enfants et

pose avec Alessa du Mexique pour la photo de notre

campagne

+4°C +5°C ?+2°C

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mettra d’économiser en sanctions financières la somme de 11 milliards d’euros.

Cinq jours auparavant à Durban, on avait renvoyé de la conférence sur le climat six jeunes Canadiens. Matthew,

Sonia, Brigette, Meghan, James et Karen expliquent pourquoi: «Lorsque le ministre canadien de l’environnement a fait son discours d’ouverture à l’assemblée générale, nous nous sommes levés et lui avons tourné le dos. Nous portions des T-shirts avec l`inscription «les êtres humains avant les pollueurs» et «tourne le dos au Canada». Les agents de la sécurité des Nations unies nous ont sortis de la salle , ont confisqué nos badges et nous ont renvoyés du bâtiment. Une personne peut prendre position. Six personnes peuvent prendre position. Mais c’est seulement si des centaines, des milliers, des millions d’entre nous décident de prendre position et de s’engager sur la voie écologique qu’on aura à nouveau la possibilité d’avoir un avenir plus sûr.»Felix (14 ans) et Carolin (13 ans) ont parcouru un long trajet d’Allemagne à Durban, mais en 2011, les mineurs de la société civile n’ont pas eu le droit de participer aux séances importantes de la COP17, bien qu’une année auparavant, en 2010, Felix et ses amis aient pris part, à Cancun, aux principales réunions et discussions.Comment est-ce que nous, les enfants, pouvons faire confiance aux adultes?

� pour qu‘ils ne rompent plus leurs promesses à l‘avenir? � pour que d‘autres gouvernements ne suivent pas l‘exemple du Canada et,

dans le futur, se retirent des traités contractuels?

Notre conseil mondial d‘administration a décidé que, pendant les prochaines séances du sommet sur le climat se tenant au Qatar en 2012, nous nous engagerons et nous nous efforcerons d‘organiser des manifestations devant les sièges de gouvernement et dans nos capitales comme nous l‘avons déjà fait à Berlin. Nous manifesterons pour l‘application des traités contractuels et pour l‘équité climatique. Avec chaque jour de perdu sans celle-ci, notre avenir devient de plus en plus sinistre.

CDB: Diversité biologique Tous les deux ans, les gouvernements se rencontrent pour parler de la crise de la biodiversité car 180 sortes d‘animaux et de plantes disparaissent chaque jour

et cela pour toujours. En octobre 2010, la 10e rencontre a eu lieu au Japon à Nagoya. Annie, Clara, Felix et Fran-cesco du comité junior du PNUE-Tunza y ont participé et y ont parlé. Cette conférence a été une réussite et s‘est terminée par le protocole de Nagoya. La 11e conférence se déroulera en 2012, en Inde, à Hyderabad, dans l´état d´Andhra Pradesh.

Fransecsco d´Afrique du Sud et Annie du Canada avec deux jeunes Japonais, présentent les

points de vue des jeunes du

monde entier à la 10e conférence

sur la biodiversité de Nagoya

Six jeunes Cana-diens tournent le dos à leur gouver-nement pendant la COP17 à Durban en Afrique du Sud

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FNUF: Le Forum sur les forêtsEn février 2011, quand les membres des gouvernements sont arrivés dans le hall de l‘assemblée générale des Nations unies à New York pour le lancement de l‘année de l‘arbre, nous avons profité de l‘occasion pour leur présenter notre plan en 3 points et nos idées. Tu trouveras la vidéo et le texte sur notre site. Nous avons appelé ce discours: «Des forêts, des singes et des moustiques.» Felix a com-mencé avec l‘expérience de la banane et du singe, puis il a lancé un appel aux enfants du monde entier en déclarant que mille moustiques pouvaient obliger un rhinocéros à changer de direction.

CLD: Convention sur la lutte contre la désertificationCette partie des Nations unies se concentre sur les zones désertiques représen-tant 41% de la superficie terrestre et où vivent plus de 2 milliards de personnes. La CLD soutient des projets de reforestation dans le monde entier afin de combattre la désertification de ces zones. Nous, les enfants, coopérons avec la CLD en y plantant des arbres.

Les ParlementsLe choc qui a suivi le peu de réaction des chefs de gouvernement à la suite de l´envoi de notre lettre, nous a obligés à chercher de nouvelles stratégies pour agir. Si les chefs de gouvernement ne s‘intéressent pas à nos propositions, alors nous devrons nous-mêmes nous en occuper pour qu‘on promulgue les lois qui sont importantes pour notre avenir. Dans la plupart des pays, ce sont les parlements qui légifèrent. Leurs membres qui promulguent les lois, sont en principe des représentants du peuple démocratiquement élus.Le plus simple serait donc que les parlements décident que chaque habitant plante 150 arbres jusqu´en 2020. Une loi toute simple en fait. Les conseils municipaux pourraient aussi l‘exiger. Si un pays a déjà suffisamment d‘arbres sur son territoire et qu‘on ne peut plus en planter, ses habitants devront alors en mettre en terre dans les états du Sud. De nombreuses communes, écoles y ont déjà des jumelages, de nombreuses entreprises y ont des filiales et grâce à Internet la communication passe, ainsi riches et pauvres pourraient travailler ensemble et chercher un chemin pour s‘aider mutuelle-ment. Les états pauvres du Sud ont quelque chose de précieux, ce sont les régions tropicales où les arbres poussent deux à trois fois plus vite qu‘en Europe par exemple et capturent ainsi plus de CO2.

En février 2011, dans le hall de l‘assemblée générale des Nations unies, nous sommes six pour présenter notre plan en 3 points pour sauver notre avenir.

Enfants parlant devant le Congrès

de l´état de Quinta-na Roo au Mexique.

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Le parlement de l‘état de Quintana Roo au Mexique a été le premier à nous avoir invités. Ce fut un grand honneur parce que, jusqu‘à maintenant, personne n‘avait eu la permission de parler devant le Congrès sans en être membre. Et en plus des enfants! Nous avons profité de cette chance. Pour la première fois, le 22 avril 2011, nous avons soumis notre proposition de loi pour que chaque citoyen plante 150 arbres. Une année plus tard, le 13 avril 2012, Luis (14 ans) et Felix ont signé un contrat avec le maire de Chetumal, capitale de l´état de Quintana Roo afin que les 140 000 habitants de la ville et des environs plantent 150 arbres chacun jusqu´en 2020.

Plan en 3 points pour les états, les villes, les communes et les entreprises

Chaque ambassadeur du climat équitable , âgé de 8 à 14 ans ou chaque ambas-sadeur d´un avenir meilleur, âgé de 15 à 21 ans n’a pas la possibilité d’entrer en contact avec les membres du gouvernement de son pays, mais chacun peut rencontrer les élus locaux ou les membres des conseils d’administration des entreprises locales pour qu’ils mettent en application le programme de notre plan en 3 points dans leur commune, dans leur région ou dans leur entreprise. A l´aide de quatre exemples, nous voulons vous décrire leur méthode de travail: dans l´île de Grande Canarie qui se situe à proximité de la côte africaine et qui fait partie de l´Espagne; à Chetumal, capitale de l´Etat de Quintana Roo; au Kenya en Afrique; en Hesse en Allemagne.

Ile de Grande Canarie: En novembre 2011, nous, les enfants, avons élaboré ensemble avec le président de Grande Canarie, José Miguel Bravo de Laguna, trois étapes pour qu´elle devienne jusqu´en 2020, l´île la plus verte.1. Jusqu´en 2020, on ne devra plus utiliser de combustibles fossiles pour

approvisionner l´île en énergie mais il faudra se servir des énergies solaire et éolienne.

2. Après 2020, le gouvernement interdira la circulation aux véhicules utilisant les énergies fossiles et n´autorisera que les véhicules électriques.

3. Comme chaque citoyen doit planter 150 arbres, les habitants de Grande Canarie ont pris l´engagement d´en planter 120 millions: 10 millions sur l´île et 110 millions dans les pays africains proches.

Les millions de touristes qui y viennent chaque année, aideront Grande Canarie à devenir l´île la plus verte du monde.

Un moment historique. Voilà le

premier contrat signé le 13 avril 2012. entre le

maire de Chetumal et les enfants de Plant-

for-the-Planet.

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Chetumal: Un an après notre discours devant le parlement de Quintana Roo, Luis (14 ans) et Felix ont signé un contrat officiel avec le maire de Chetumal afin que les 140 000 habitants de la ville plantent chacun 150 arbres jusqu´en 2020, soit au total 21 millions d´arbres et pour que les deux autres points du programme de Plant-for-the-Planet soient mis en application.

Kenya: Au Kenya, pays natal de Wangari Maathai, chaque enfant apprend que s´il ne plante pas lui-même assez d´arbres, il manquera d´air pur. Pendant les cinq dernières années, 1 419 personnes et organisations y ont planté 495 millions d´arbres. Le 19 avril 2012, plusieurs de ces organisations ont expliqué qu´ensemble elles voulaient doubler ce chiffre jusqu´à la fin de 2012 et atteindre un milliard d´arbres. Faridosa de Nairobi, ambassadrice d´un avenir meilleur, et Felix ont félicité le Kenya et ont fait ressortir que le pays menait une action exemplaire. Jusqu´en 2020, les 40 millions d´habitants, à raison de 150 arbres chacun, en auront planté ensemble 6 milliards. Dans les premières années cela va lentement, mais quand les gens se connaissent mieux, les processus peuvent se développer rapidement et, à intervalles réguliers, doubler leurs résultats.

«Land de Hesse»: Le ministère des Finances de la Hesse nous a demandé de lui faire une proposition pour mettre en application notre programme en 3 points dans son «Land». Voilà nos idées:• Avec ses 6 millions d´habitants, la Hesse doit démarrer une campagne «un

million d´arbres».• Les 100 plus grandes entreprises peuvent montrer l´exemple et avec leurs

presque 500 000 employés planter 75 millions d´arbres.• La Hesse n´a vraisemblablement pas assez de place pour le restant des

arbres, mais pour le climat peu importe l´endroit où ils sont plantés. Au contraire, si on les met en terre dans les régions tropicales, ils absorbent plus de CO2 que dans le «Land» de Hesse.

• Le rapport entre riches et pauvres sur la terre correspond environ à 1 pour 5. La Hesse peut donc utiliser les partenariats qui existent avec les pays du Sud ou bien en créer avec des régions d´au moins 30 millions d´habitants.

• En prenant dans notre réseau Plant-for-the-Planet, nous pouvons proposer à la Hesse deux pays africains: le Kenya et le royaume du Lesotho.

• A ce partenariat, la Hesse apporte aussi un transfert de technologie afin que les partenaires, grâce au concept «Leap Frogging», évitent de faire les mêmes erreurs; au sens figuré qu´ils passent directement de la bicyclette à la voiture électrique et dotent sans retard leurs habitations d´énergie solaire. Grâce aux partenariats, les constructeurs automobiles peuvent proposer des véhicules électriques à bas prix ce qui les rendrait abordables pour des gens ayant peu de revenus. Ainsi les partenaires, Hesse, Kenya et Lesotho, pourront ensemble maintenir durablement le rejet de CO2 à 1,5 tonne par personne et par an.

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L’impôt du secteur privé pour notre avenir Nous avons réfléchi comment les entreprises pourraient nous aider. Beaucoup d’entre elles nous aident déjà, mais nous voulons faire encore un pas en avant. En effet, toute une branche professionnelle devrait s’unir. Si notre avenir est en jeu, il ne faudrait pas que les entreprises se fassent concurrence, au contraire, elles devraient s’engager ensemble. Pour notre part, il a été tout de suite clair avec laquelle nous voulions commencer, avec notre branche préférée: celle du chocolat et de la confiserie. En mai 2011, l’occasion s’est présentée avec la firme Buehler, leader sur le marché international de machines traitant le cacao quand elle a invité ses clients venant du monde entier et Felix comme orateur. Les chefs de Buehler et Felix ont proposé que chaque fabricant de chocolat pourrait investir dans un fonds pour l’avenir au profit des enfants et y verser un euro par tonne de chocolat en tant qu’impôt pour l’avenir (Future Fee), ce qui représenterait 0,01% de leur chiffre d’affaires annuel, c´est-à- dire pour 10 000 euros de chiffre d´affaires nous recevrons 1 euro. Une broutille pour le secteur privé, mais une chance énorme pour nous, les enfants, ce qui nous permettrait de planter des arbres, d’encourager d’autres enfants et de favoriser la durabilité.

L’agence de communication «Leages Delaney» qui avait déjà eu l’idée de notre campagne «Stop talking. Start Planting» a aussi élaboré la campagne publicitaire pour toute la branche chocolatière: «Le marron passe au vert». La firme Buehler a fait fabriquer 20 000 pièces en chocolat que nous appelons «future coins»(des sous pour l’avenir) et, à Düsseldorf, en mai 2011, Felix a présenté ce projet à des entrepreneurs. Pas un seul représentant d’entreprise ne s’est manifesté, ce qui a choqué Felix et l’a rendu très malheureux. Mais il n’a pas baissé les bras. En janvier 2012, lors de la rencontre du Nouvel An des groupements mondiaux des producteurs de confiserie, puis en février au congrès MMM (méthodes modernes de marché) et encore lors de la rencontre annuelle des 2 000 jeunes chefs d´entreprises, les responsables de 60 entreprises de 12 pays se sont engagés à verser cet impôt. En voici quelques-unes: Bahlsen, Becks Cocoa, BrandLogistics, Brandt, Buhler, Chocolats Halba, Chocri, Confiserie Heilemann, Dehner, Trolli, Heilemann, Pit Hoffmann, Sweet-tec, S R Vertrieb et Zotter.

Maintenant, nous espérons que de nom-breuses entreprises de différentes branches y participeront. Cet impôt pour l’avenir est versé à la fondation Plant-for-the-Planet et est entièrement consacré à financer l’organisation d’académies sur le plan mondial et la plantation d’arbres dans les états du Sud.

Nous souhaitons que chaque secteur économique collecte de son plein gré cet impôt pour l‘avenir. Nous avons commencé avec notre branche préférée: l‘industrie du chocolat et de la confiserie!

La campagne pour notre «Bon Chocolat»:

«Le marron passe au vert» , «Enfin un chocolat avec bonne conscience», «Notre

chocolat-régime -moins de CO2 par

morceau» et photo de sa

promotion à Munich, en avril 2012

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Le Bon Chocolat - notre premier produit Plant-for-the-Planet Pendant la préparation de notre impôt pour l‘avenir et notre projet avec la branche chocolatière, nous avons beaucoup appris sur le chocolat. La production de 100 g de chocolat provoque 300 g de CO2. Nous avons aussi appris que les enfants de la plupart des 2 millions de planteurs de cacaotiers étaient obligés de travailler dans les champs au lieu d‘aller à l‘école à cause du peu de revenus tirés de la vente des fèves de cacao.

Lors d‘une réunion de notre conseil mondial d´administration, nous avons eu l‘idée de lancer sur le marché notre propre chocolat. Il devait être fabriqué comme nous voudrions que le soit chaque produit: neutre en carbone et équitable. Les planteurs doivent gagner assez d‘argent pour que leurs enfants puissent aller à l‘école (fair trade). De plus, les cultivateurs compenseront les émissions de CO2 en plantant des bois précieux entre les cacaotiers. Plus tard, ils pourront vendre ce bois pour la production de meubles, ce qui augmentera les revenus familiaux et permettra de fixer le «C» du CO2 pendant toute la période d´utilisation du mobilier. Nous avons trouvé un fabricant d‘excellent chocolat suisse, les chocolats Halba, ainsi qu‘un professionnel, «Pur Projet» qui exploite des bois précieux avec des agriculteurs. Nous avons appelé notre chocolat le «Bon Chocolat» et convaincu les premiers commerçants de le vendre. Une partie de la vente de chaque tablette va à la fondation Plant-for-the-Planet, pour soutenir de nombreux enfants et, en plus, pour planter des arbres.

Le sauvetage de la planète n‘a encore jamais été aussi délicieux.

Notre premier parti politique mondial La réaction des chefs de gouvernement ou plutôt en grande partie la non-réaction, nous l’évaluons comme un signal très important et clair. Nous avons compris. Nous devons prendre nous-mêmes notre avenir en main, nous devons être actifs et ne pas nous reposer sur les adultes. Malheureusement ! A plusieurs reprises, nous avions déjà émis l’idée de fonder un parti politique lors de nos rencontres annuelles. Après le choc, cette idée est devenue encore plus actuelle: un premier parti mondial dans chaque pays de la planète. Notre «plan en 3 points pour sauver notre avenir» sera la base de ce premier parti universel, pratiquement notre programme. Les plus âgés d’entre nous, c’est-à-dire les plus de 14 ans travaillent à ce projet de «parti mondial» depuis notre réunion annuelle de 2011. Quand nous serons majeurs, nous fonderons notre parti des citoyens du monde.

Voici un exemplaire de notre

«Bon Chocolat»

«Le monde est entre les mains

des enfants.» Herbert Grönemeyer,

chanteur allemand

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Notre structure démocratique

Dans notre initiative et dans notre fondation, les enfants ont déjà la parole. Notre initiative scolaire a pour but de rallier un million

d’autres enfants jusqu’en 2020 pour qu’ils deviennent ambassadeurs du climat équitable. Jusqu’en 2020, nous

voulons aussi avoir planté 1000 milliards d’arbres sur le globe. Naturellement pas seuls, mais avec l’aide des adultes. Il est certain que, dans chaque pays, le premier million sera le plus difficile. Si nous réussissons d’abord le premier mil-lion, alors se créera un réseau d’enfants et d’adultes et le deuxième million sera plus simple et se réalisera plus vite. Et ainsi de suite, le quatrième ira encore plus rapidement. Au début, Felix était tout seul avec son idée, aujourd’hui, il y a déjà plus de 14 000 autres enfants qui, dans plus d’une douzaine de pays, tiennent des conférences et organisent des fêtes pour planter des arbres comme lui. Bien sûr, la propagation de nos idées va cent fois plus vite qu’il y a quatre ans. Et quand nous serons un million d’ambassadeurs du climat équitable à tenir des conférences et à organiser des fêtes de la plantation dans 200 pays, alors nous irons mille fois plus vite. Au plus tard en 2020, tous les puissants et les gens influents devront avoir entendu parler de nous.Chacun peut devenir membre de notre initiative, peu importe sa nationalité, son âge, adultes ou bébés. Seuls les enfants et jeunes entre 8 et 21 ans peuvent voter. Dans notre initiative, nous nous considérons comme une famille universelle, comme citoyens du monde. Pendant que les adultes discutent depuis aussi longtemps que les années de notre âge pour savoir qui doit faire le premier pas pour régler la crise climatique, nous, les enfants, prenons ensemble les choses en main.

Raisons aussi pour créer un club Plant-for-the-Planet !

Notre structure démocratique avec des milliers de clubs «Plant-for-the-Planet» disséminés aux quatre coins du monde renforcera notre réseau international et rassemblera encore mieux nos forces.

Conseil mondial d´aministration des

enfants de l´initiative scolaire Plant-for-

the-Planet 2012-2013, de gauche à droite:

Fernanda, Brésil; Yun Qi Vicki, Singapour; Hiba,

Pakistan; Cameron, Afrique du Sud; Carolin, Allemagne; Eva, Italie; Shanisse, Singapour, présidente mondiale;

Fátima, Espagne; Rufat,

Azerbaïdjan, vice-président

mondial; Casey-May, Afrique du Sud; WanRui, Chine; Shubham, Inde; Andrea, Guatemala, Madhumita, Inde

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Nos clubs ainsi que de nombreuses initiatives locales, sont des unités actives très importantes de Plant-for-the-Planet qui décident et agissent de leur propre chef. Ce sont eux qui ont les pouvoirs puisqu’ils élisent une fois par an notre conseil mondial d’adminis-tration: «Global Board». Il y a un conseil pour les enfants de 8 à 14 ans et un pour les jeunes de 15 à 21 ans. Au début, les élus venaient pour la plupart d´Allemagne. Actuellement, les deux présidents et les deux vice-présidents élus pour 2012 − 2013 viennent d´Asie. Nous répartis-sons les sièges en fonction de la population mondiale.

Nous, les élus, nous nous occupons des activités des initiatives scolaires sur le plan mondial en soutenant le travail des clubs locaux de Plant-for-the-Planet. Nous décidons des stratégies générales, évaluons l’efficacité de l’organisation et déterminons les priorités du travail annuel. A l’extérieur, nous représentons l’opinion de l’organisation mondiale et parlons avec les médias et le public au nom de tous les membres et clubs. Nous votons toujours au printemps mais ce n´est qu´au premier juillet que les membres sortants du conseil d’administration passent leurs pouvoirs aux nouveaux élus et ainsi à la prochaine génération d’enfants Plant-for-the-Planet. Notre conseil mondial d’administration comprend 14 enfants, 14 jeunes et un adulte. Sa présence est impérativement nécessaire pour régler certaines tâches comme les finances et les affaires juridiques pour lesquelles il faut être majeur. Il est choisi par d’autres adultes et vient du conseil de la fondation Plant-for-the-Planet. Lors de la troisième rencontre de l’initiative, le 31 janvier 2010, nous, les 21 auteurs de ce livre, avons fondé ensemble la fondation Plant-for-the-Planet. Felix nous avait invités chez lui dans son petit village de Paehl. Là, nous avons com-mencé à écrire ce livre et avons créé la fondation. Avec elle, nous soutenons les clubs Plant-for-the-Planet pour ce qui concerne l’organisation et les finances de leurs activités. La fondation Plant-for-the-Planet passe des accords avec des partenaires nationaux et internationaux de l’économie et des institutions.

Conseil mondial d´aministration des jeunes de l´initiative

scolaire Plant-for-the-Planet 2012-2013, de gauche à droite: Luis, Mexique; Yugratna,

Inde, vice-présidente mondiale; Jessica, Liban; Abhisekh, Népal; Lena,

Allemagne; Evelyn, Singapour; Priyankha,

Afrique du Sud; Madhav, Inde;

Lena, Allemagne; Sagar, Népal,

président mondial; Clara, Canada; Antonella, Allemagne. (Ne sont pas

sur la photo: Laura, Brésil; Radhika, Afrique

du Sud)

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i matter - nous sommes importants

Alec Loorz (16 ans) de Californie s´engage aussi avec nous dans le comité junior et le 8 mai, il nous a invités à participer à son «i-matter-march». «I matter» signifie je suis important. Nous avons trouvé cela formidable. Spontanément, des clubs y ont participé dans cinq villes: Augsbourg, Cancun, Cologne, Dresde et Munich. On s‘est bien amusés. A cause de nous, la police a barré des rues entières et le trafic a été détourné. Nous avons tenu en hauteur des arbres imprimés sur du carton ainsi que des affiches bricolées par nous-mêmes et avons organisé une manifestation au début et à la fin de notre marche. Le soir, nous étions enroués d‘avoir crié très fort pendant cette marche.Une manifestation est tout à fait facile à organiser. Tu dois simplement trouver des adultes qui la déclarent auprès des administrations. Dans les pays démocra-tiques du monde, on a le droit de s‘exprimer librement, cela signifie que chacun peut déclarer une manifestation.Manifester vient du latin «demonstrare» qui veut dire montrer. Nous montrons ouvertement que notre avenir est important pour nous.Aux Etats-Unis, Alec et ses amis ont porté plainte contre le gouvernement fédéral pour les raisons suivantes: quand une entreprise décharge des produits toxiques sur un terrain public, le gouvernement est dans l´obligation d´assainir l´endroit et de poursuivre le responsable. Quand des entreprises détériorent le climat avec leurs produits, par conséquent notre avenir, le gouvernement est aussi obligé de le préserver parce que le climat est un patrimoine appartenant à la collectivité.Nous, les enfants et les adolescents, ne pouvons pas encore voter, mais nous avons le droit de porter plainte.

Notre bureau

Nous les enfants, avons évidemment besoin d’un secrétariat, c’est-à-dire de collaborateurs qui se chargent de tout organiser et ceux-ci ont besoin d’un bureau. Les premiers mois après avoir tenu son discours et planté son premier arbre, Felix et ses amis pouvaient encore répondre eux-mêmes aux courriels. Gregor Hintler et Sascha Suaheli, des bacheliers venant de Tutzing, ont

Le 1er juillet 2011, Peter Maffay est aussi

venu pour l´inauguration

de notre cabane dans les arbres

Nous avons crié très fort: «Les adultes

disent toujours que les enfants sont

l‘avenir. Mais s‘il n‘y a pas d‘avenir, que reste-t-il pour les

enfants?»

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mis en place le site Internet. Puis, il y a eu de plus en plus de travail. Felix a eu une idée qu´il a soumise à ses parents: «Si nous les enfants récoltons de l’argent, on pourra peut-être engager une collaboratrice pour travailler chez nous.» Ses parents ont accepté cette proposition et ensuite, Felix et ses amis ont écrit 40 lettres à plusieurs entreprises. L’entreprise Toyota a été la première à répondre et à donner de l’argent. La première collaboratrice a été embauchée dès décembre 2007. La deuxième et la troisième l’ont rejointe en 2008. Jusqu´en 2011, les parents de Felix ont libéré peu à peu quatre pièces de leur maison à Paehl pour héberger enfin 12 collaborateurs. Il n´y avait plus de voitures, vélos ou tondeuse dans le garage, ils se trouvaient alors sur la terrasse. Dans le garage, les parents de Felix avaient installé des étagères pour ranger les livres que les ambassadeurs du climat équitable reçoivent pendant les académies. A partir de l’automne 2011, juste à temps avant que la maison et le garage soient pleins à craquer, la famille Haub, propriétaire des magasins «Tengelmann», a proposé d´héberger gracieusement la fondation Plant-for-the-Planet. Le nouveau siège se situe à Tutzing, juste à côté de la gare, il a une surface de 200 m² plus 70 m² de dépôt avec une vue sur le lac de Starnberg.Comme symbole pour notre nouveau bureau, nous avons commencé la construc-tion d’une cabane dans un arbre au bord du lac de Starnberg. Ce sera la cabane la plus intelligente du monde. Notre cabane dans l’arbre sera connectée avec beaucoup d’autres arbres dans le monde et pourra ainsi échanger les nouvelles les plus récentes. Cette cabane doit devenir un symbole pour nous, parce que nous les enfants du monde, nous nous connectons à travers les arbres.

Merci à tous les adultes qui nous prennent au sérieux

Nous sommes heureux que beaucoup d‘adultes nous invitent comme orateurs. Cela nous fait plaisir quand nous pouvons leur raconter comment nous voyons notre avenir, comment nous nous sentons quand nous lisons le journal et ce qui nous, les enfants, nous préoccupe quand, à nouveau, un sommet sur le climat échoue. Quand vous nous invitez en tant qu‘orateurs, nous venons volontiers. Nous le faisons toujours bénévolement et versons en totalité les honoraires reçus pour financer la prochaine académie pendant laquelle nous, les enfants, passons notre enthousiasme à 80 autres enfants pour qu‘ils partagent nos idées. Ainsi d‘autres enfants apprennent à planter des arbres, à faire des exposés et eux aussi participent au financement d‘académies. A celui qui nous demande ce qu‘il peut faire, nous répondons toujours: «Invitez 80 enfants de 10 à 12 ans, élèves de 10 ou 20 écoles, à venir passer une journée dans une académie. Un ambassadeur du climat équitable formé dans une académie précédente y vient et encourage les 80 nouveaux enfants à participer.» C‘est ce que vous pouvez faire de mieux.

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Nous sommes heureux d‘avoir reçu des témoignages de reconnaissance et des prix comme par exemple: Bavarian State Medal; le prix de l‘envi-ronnement B.A.U.M.; 2010 International Young Eco-Hero Award“ (USA); GWA Golden Social Effie 2010 pour „Stop talking. Start planting.“; 21st Century Superhero (Global Tolerance et UNESCO); Humanity4Water Award dans la catégorie Polar Bear; Success for Future Award 2011; sea Award 2012 pour l´ensemble de nos actions et activités.Nous sommes aussi ravis des nombreux rapports des médias. Pendant

les cinq premières années, plus de dix mille médias du monde entier ont donné des informations sur nos activités. Ainsi, ils nous aident à atteindre de nombreux adultes et enfants. Merci à toutes les personnes, entreprises et institutions, qui nous ont donné de l’argent, car c‘est seulement grâce à leur aide que nous avons déjà pu réaliser beaucoup de choses et créer notre fondation des enfants. A tous les adultes qui ne nous élèvent pas dans du coton, mais qui se battent avec nous pour notre avenir, nous disons merci!

Médias sociauxL´efficacité d´Internet - suivons l´expérience arabe!

«Un moustique ne peut rien faire contre un rhinocéros, mais 1 000 moustiques sont capables de le faire changer de direction.» Grâce à Internet, nous pouvons atteindre des milliers de personnes et les informer sur nos activités. Par exemple, plus de 800 millions de personnes utilisent Facebook. Chacun de nous peut aider à agrandir la famille universelle et à en prendre soin!

Qu´est-ce que vous pouvez faire?• Deviens fan de notre page Facebook “Stop Talking. Start Planting” et fais-en

de la réclame sur ton mur. Invites-y aussi tes amis! • Publie tes photos sur ton mur Facebook et relie-les avec tes amis.• Fais une vidéo, télécharge-la sur youtube et publie le lien sur ton mur

Facebook! • Rejoins notre communauté mondiale sur www.plant-for-the-planet.org:

télécharges-y tes photos et publies-y tes activités. Publie tes liens sur ton mur Facebook.

Les révolutions arabes nous ont montré qu´Internet avait la possibilité de relier les hommes et de les unir. Utilisons Internet pour attirer l´attention. Si les jeunes dans le monde arabe le peuvent, nous aussi le pouvons!Ensemble nous pouvons obtenir beaucoup!

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Internet nous permet de nous regrouper et de coordonner nos activités. De nombreux «flashmobs» ont eu lieu parce que des personnes ont eu des idées formidables. Ces «mobilisations éclair» attirent la plupart du temps l´attention! Imaginez-vous seulement une fois, que, pendant un sommet sur le climat, sur la biodiversité ou sur tout autre thème concernant le futur, des milliers d’enfants arrivent dans leurs capitales devant le siège du gouvernement. Ou bien que les enfants se retrouvent devant les consulats des pays les plus importants partici-pant aux négociations sur le climat et plantent là des arbres. Beaucoup d’arbres. Et si ce n’est pas possible qu´ils brandissent alors des arbres en carton, comme l’ont fait les enfants à Berlin, devant la Chancellerie, le 9 décembre 2009 pendant le sommet de Copenhague.

Expérimenter cela donne du courage.

Nous savons que les 17 000 enfants qui ont déjà participé à nos académies ne sont qu´un début. Notre but est d´atteindre un million d´enfants jusqu´en 2020. Mais nous pouvons encourager de nombreux enfants de la planète à agir et leur montrer qu’il est possible de faire quelque chose de grand. Et nous continue-rons: nous planterons aussi longtemps que possible jusqu’à ce qu’il y ait une équité climatique et jusqu’à ce que notre avenir soit sauvé!

Presque chaque école a un jumelage quelque part dans une autre partie du monde. Expliquez aux élèves comment Plant-for-the-Planet fonctionne. Invitez-les à planter des arbres avec vous. Les arbres sont nos symboles de l’équité climatique ainsi que de notre avenir.

Grâce à Internet il est simple de faire partie du grand réseau mondial. Chacun peut participer, peu importe où il habite. Nous devons nous-mêmes combattre pour notre avenir.

Si tu es toi-même actif, adhère à notre communauté www.plant-for-the-planet.org et publie les liens de tes activités pour que tes amis soient informés!*

Qui, sinon nous? Quand, sinon maintenant?C’est en travaillant tous ensemble dans le monde entier, par dessus les fron-tières, que nous aurons la possibilité d’un meilleur avenir!

Une fois, Franziska a déclaré: «Si nous nous considérons comme une famille universelle, alors nous pourrons aussi venir à bout de la crise climatique et de la pauvreté!»

C’est aussi ce que nous disons tous!

* Deviens fan sur facebook et suis nos activités sur: www.facebook.com/plantfortheplanet

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Coordonnées:Plant-for-the-Planet FoundationLindemannstr. 1382327 Tutzing, AlllemagneTel. +49 (0) 88 08 93 45Fax +49 (0) 88 08 93 [email protected]

Vous pouvez toujours nous joindre sur notre site Internet

qui s´accroît de jour en jour grâce à la collaboration d´enfants et de jeunes.

Adresses e-mail:Renseignements pour participer à une académie Plant-for-the-Planet ou en organiser une:academy@ plant-for-the-planet.org

Renseignements sur les dons:donation@

plant-for-the-planet.org

Pour s´abonner à notre newsletter mensuel:newsletter

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La fondation Plant-for-the-Planet est reconnue comme fondation caritative et les dons sont déductibles d´impôts.

Crédits photo-graphiques

Si rien d´autre n´est mentionné, les photos présentées dans ce livre proviennent des archives de l´initiative scolaire Plant-for-the-Planet. La maison d´édition s´est efforcée d´identifier l´ origine des photos. On pourra faire valoir ultérieurement d´éventuels droits qui n´auraient pas été respectés.

Photos de la campagne «Stop talking. Start planting.» : Andreas Biedermann, Anita Bischoff, Per Eriksson, Annette Koroll, Andreas Müller, Thomas

Rosenthal, Bernd Schumacher, Markus Seidel et Jens Umbach.Photos des académies: Andreas Biedermann. Portraits des ambassadeurs du climat équitable: Andreas Mueller. Illustrations: Carsten Abelbeck.

P. 11, t.r., Riemann; P. 11, b.l., Wanjira Mathai; P. 15, Frankfurter Allgemeine Zeitung, Augsburger Allgemeine und The Korea Herald; P. 18, dpa; P. 19, epubli GmbH (www.epubli.de); P. 20, Fritz Pölking/Okapia; P. 21, epa-Bildfunk; P. 23, dpa; P. 25, b. Shane Doyle Photography; P. 30, t., meteomedia; P. 30, b., DigitalVision; P. 33, l., Digital Vision; P. 33, r., dpa; P. 40, Sammlung Gesellschaft fürökologische Forschung/Schweizerisches Alpines Museum Bern; P. 41, l., Jason Branz – Fotolia.com; P. 41, r., Martina Topf – Fotolia.com; P. 46, guentermanaus Fotolia.com; P. 48, Creativ Collection; P. 49, Christine Anrather; P. 56, Photodisc; P. 57, Creativ Collection; P. 60, Margret Rasfeld; P. 71, Mittelschwäbische Nachrichten; P. 87, Claus-Peter Lieckfeld und Veronika Straaß; P. 88, Backarts;

Abhisekh, Alberto, Alec, Alina, Andrea, Anting, Antonella Ambra, Antonia, Cam-eron, Carolin, Carolina, Casey-May, Caterina, Clara, Clara Madeleine, Else, Eva, Evelyn, Fatima, Felix, Fernanda, Franziska, Hanna, Hiba, Jessica, Jona, Josia, Joy, Jule B., Jule S., Julian, Karoline, Laxman, Lea, Lena A., Lena S., Laura, Leon, Liam, Lione, Luis Angel, Luisa, Madhav, Madhumita, Maiken, Martha, Max, Melik-Sina, Merle, Mira, Miriam, Moritz, Niklas, Nour, Paulina, Priyankha, Radhika, Raphael, Rufat, Sagar, Shanisse, Shubham, Szesima, Viacheslav, Wan Rui, Yugratna. Yun Qi Vicki et tous les membres de Plant-for-the-Planet.*

Es-tu de la partie?

Toi aussi, deviens membre de notre initiative!Chacun peut y adhérer, même les adultes, cependant seuls les enfants et les jeunes ont droit de vote.*

P. 103, m., Nawal Mdallaly; P. 105, 107, Leagas Delaney; P. 108, Kids vs. Global Warming; P. 110, Michael Setzpfand; P. 111, Andreas Biedermann; P. 112, 114, Michael Setzpfand; P. 116, t., Canadian Youth Delegates; P. 116 d., CBD, Andreas Müller; P. 120, 122, 123, Andreas Müller; P. 124 d., Bettina Kelm.

* Nous, les auteurs de ce livre avons été ou sommes membres du conseil mondial d´aministration des enfants 2011/12, 2012/13 et du conseil mondial d´administration des jeunes 2012/13.

* Plant-for-the-Planet est une organisation d´adhérents sur le plan mondial. Tu peux toi aussi y adhérer. Pour t´inscrire, va sur notre site internet: http://www.plant-for-the-planet.org/en/member.Tu y trouves le formulaire d´adhésion. Si tu ne peux pas t´inscrire sur Internet, téléphone de France au: +49 8808 9345 ou bien écris un courriel à: [email protected]

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