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C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 336 (2003) 371–376 Théorie des nombres Arithmétique d’une famille de corps cubiques Arithmetic of a family of cubic fields Ouafae Lahlou, Mohamed El Hassani Charkani Département de mathématiques, faculté des sciences Dhar-Mahraz, BP 1796, Fes, Maroc Reçu le 30 juillet 2002 ; accepté après révision le 30 janvier 2003 Présenté par Michel Raynaud Résumé Dans cette Note, on étudie la famille de polynômes : P (X) = X 3 nX 2 n, avec n = 3 s p 1 ...p t s = 0 ou 1 et où les p i pour 1 i t sont des nombres premiers deux à deux distincts et distincts de 3 et où (4n 2 + 27)/9 s est sans facteurs carrés. Pour cette famille, on détermine les invariants arithmétiques du corps de nombres K = Q(α), avec α l’unique racine réelle du polynôme P (X), et on trouve les résultats suivants : O K = Z[α] est l’anneau des entiers de K, d K =−n 2 (4n 2 + 27) est le discriminant de K ; ε = α 2 + 1 est l’unité fondamentale de O K et R K = Log2 + 1) est le régulateur de K. Pour citer cet article : O. Lahlou, M. El Hassani Charkani, C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 336 (2003). 2003 Académie des sciences/Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. Abstract In this Note, we study the family of polynomials: P (X) = X 3 nX 2 n, with n = 3 s p 1 ...p t , where s = 0 or 1 and where the p i , for 1 i t , are distinct prime numbers and all different from 3, and (4n 2 + 27)/9 s is squarefree. For this family, we determine the arithmetic invariants of the number field K = Q(α), where α is the only real root of the polynomial P (X), and we find the following results: O K = Z[α] is the ring of integers of K, d K =−n 2 (4n 2 + 27) is the discriminant of K; ε = α 2 + 1 is the fundamental unit of O K and R K = Log2 + 1) is the regulator of K. To cite this article: O. Lahlou, M. El Hassani Charkani, C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 336 (2003). 2003 Académie des sciences/Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. All rights reserved. Abridged English version Let K R be a complex cubic field. Let L be a free Z -module of rank 3 of K of basis {11 2 }. We will say that L is a lattice of K and we will denote by L =11 2 . We denote σ and ¯ σ the not-real embeddings of K . We first need a few basic results and definitions. Definitions 0.1. (1) We will say that ψ 0 L is a minimal point of L if and only if for every ψ of L such that 0 <ψ<ψ 0 we have |σ(ψ)| > |σ (ψ 0 )|. Adresses e-mail : [email protected] (O. Lahlou), [email protected] (M. El Hassani Charkani). 1631-073X/03/$ – see front matter 2003 Académie des sciences/Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/S1631-073X(03)00063-3

Arithmétique d'une famille de corps cubiques

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C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 336 (2003) 371–376

Théorie des nombres

Arithmétique d’une famille de corps cubiques

Arithmetic of a family of cubic fields

Ouafae Lahlou, Mohamed El Hassani Charkani

Département de mathématiques, faculté des sciences Dhar-Mahraz, BP 1796, Fes, Maroc

Reçu le 30 juillet 2002 ; accepté après révision le 30 janvier 2003

Présenté par Michel Raynaud

Résumé

Dans cette Note, on étudie la famille de polynômes :P(X) = X3 − nX2 − n, avecn = 3sp1 . . .pt où s = 0 ou 1 et où lespi

pour 1� i � t sont des nombres premiers deux à deux distincts et distincts de 3 et où(4n2 + 27)/9s est sans facteurs carréPour cette famille, on détermine les invariants arithmétiques du corps de nombresK = Q(α), avecα l’unique racine réelle dupolynômeP(X), et on trouve les résultats suivants :OK = Z[α] est l’anneau des entiers deK , dK = −n2(4n2 + 27) est lediscriminant deK ; ε = α2 + 1 est l’unité fondamentale deOK et RK = Log(α2 + 1) est le régulateur deK. Pour citer cetarticle : O. Lahlou, M. El Hassani Charkani, C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 336 (2003). 2003 Académie des sciences/Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Abstract

In this Note, we study the family of polynomials:P(X) = X3 − nX2 − n, with n = 3sp1 . . .pt , wheres = 0 or 1 and wherethepi , for 1� i � t , are distinct prime numbers and all different from 3, and(4n2 + 27)/9s is squarefree. For this family, wdetermine the arithmetic invariants of the number fieldK = Q(α), whereα is the only real root of the polynomialP(X), andwe find the following results:OK = Z[α] is the ring of integers ofK , dK = −n2(4n2+27) is the discriminant ofK ; ε = α2+1is the fundamental unit ofOK andRK = Log(α2 + 1) is the regulator ofK. To cite this article: O. Lahlou, M. El HassaniCharkani, C. R. Acad. Sci. Paris, Ser. I 336 (2003). 2003 Académie des sciences/Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. All rights reserved.

Abridged English version

Let K ⊂ R be a complex cubic field. LetL be a freeZ -module of rank 3 ofK of basis{1, λ1, λ2}. We will saythatL is a lattice ofK and we will denote byL = 〈1, λ1, λ2〉. We denoteσ andσ the not-real embeddings ofK.

We first need a few basic results and definitions.

Definitions 0.1. (1) We will say thatψ0 ∈ L is a minimal point ofL if and only if for everyψ of L such that0<ψ <ψ0 we have|σ(ψ)| > |σ(ψ0)|.

Adresses e-mail :[email protected] (O. Lahlou), [email protected] (M. El Hassani Charkani).

1631-073X/03/$ – see front matter 2003 Académie des sciences/Éditions scientifiques et médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.doi:10.1016/S1631-073X(03)00063-3

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(2) Let k be an integer positive. We will say thatψk+1 is the minimal point adjacent toψk of second kind inLif and only if ψk+1 = min{ψ|ψ >ψk and|σ(ψ)| < |σ(ψk)|}.

(3) A latticeL is reduit if and only if 1 is a minimal point ofL.

If L is a lattice reduit, we construct an increasing sequence of minimals points adjacents of second kinfollowing way:ψ0 = 1 andψk+1 is the minimal point adjacent toψk of second kind fork � 0.

By Voronoi [20] we known that this sequence is purely periodic of the form:ψ0 = 1, ψ1, . . . ,ψl−1, ψl = ε,

εψ1, . . . , εψl−1, . . . , whereε is the fundamental unit ofL upper to 1 andl is the period length.For construct this sequence, it suffices to know construct the minimal point adjacent to 1 of second k

lattice reduitL of K (see [21]).

Let n � 2 be an integer, we consider the polynomial:P(X) = X3 − nX2 − n.First, from Proposition 2.1 it is easy to obtain the following theorem:

Theorem 0.1.Letα be a real root of the polynomialP(X) andK = Q(α).

(1) The sequence of minimals points ofZ[α] is: ψ0 = 1, ψ1 = α, ψ2 = α2 andψ3 = α3/n.

(2) The fundamental unit ofZ[α] is ψ3 and the length of Voronoi algorithm isl = 3.

Next, we use Lemmas 3.1–3.3 and 3.4 it is easy to obtain the following theorem:

Theorem 0.2.Let α be a real root of the polynomialP(X), K = Q(α) andOK the ring of integers ofK. Letn = 3sn′ wheres ∈ N, n′ ∈ N andn′ and3 are coprime. Ifn is squarefree then we have: OK = Z[α] if and only if(4n2 + 27)/9s is squarefree.

At the end, we use the last theorems and so we obtain the following corollary:

Corollary 0.1. With the sames notations of Theorem0.2. If n and (4n2 + 27)/9s are squarefree then we havOK = Z[α], dK = −n2(4n2 + 27) andRK = Log(α2 + 1).

1. Introduction

Il est en général difficile, de déterminer effectivement les principaux invariants arithmétiques d’un conombresK, tels que le discriminantdK deK, l’anneau des entiersOK deK, le nombre des classeshK deK et lerégulateurRK deK.

Dans toute la suite on adopte les notations ci-dessus.On sait que le produit d’Euler est lié àhKRK par la formule analytique du nombre de classes (voir [4], p. 3

et [15], p. 125).Deux problèmes essentiels se posent alors :

(1) La détermination d’une base deOK qui nous permet de calculerdK .(2) La détermination d’un système fondamental d’unités deK qui nous permet de calculerRK .

Il y a des réponses partielles à ces problèmes que nous citerons ici : l’étude de la monogénéité d’unnombresK, c’est-à-dire la recherche d’un entier algébriqueΘ deOK tel queOK = Z[Θ], est un problème bieconnu et qui a été traité par G. Archinard [2], R. Dedekind [5], D.S. Dummit et H. Kisilevsky [6], FléckingeM.N. Gras ([9,10] et [11]), K. Györy ([12,13] et [14]), T. Nakahara [18], F. Tanoé [19], etc.

Le développement par l’algorithme de Voronoi [20] est purement périodique et fournit un système fondad’unités de tout corps de nombres de degré 3.

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2. Notations et rappels

2.1. Algorithme de Voronoi

SoitK ⊂ R un corps de nombres cubique à conjugués complexes. SoitL un Z-module libre de rang 3 deK debase{1, λ1, λ2}. On dira queL est un réseau deK et on noteraL = 〈1, λ1, λ2〉. On noteσ et σ les plongementscomplexes deK dansC.

Définition 2.1. (1) On dit queψ0 ∈ L est un point extrémal deL si et seulement si pour toutψ de L tel que0<ψ <ψ0 on a|σ(ψ)| > |σ(ψ0)|.

(2) Soitk un entier positif, on dit queψk+1 est le point extrémal adjacent àψk de deuxième espèce dansL si etseulement siψk+1 = min{ψ | ψ >ψk et |σ(ψ)| < |σ(ψk)|}.

(3) Un réseauL est réduit si et seulement si 1 est un point extrémal deL.

Si L est un réseau réduit, on construit la suite croissante des points extrémaux adjacents de deuxièmela façon suivante :ψ0 = 1 etψk+1 est le point extrémal adjacent àψk de deuxième espèce pourk � 0.

Par Voronoi [20] on sait que cette suite est purement périodique de la forme :ψ0 = 1,ψ1, . . . ,ψl−1,ψl = ε, εψ1,

. . . , εψl−1, . . . , oùε est l’unité fondamentale deL supérieure à 1 etl est la longueur de la période.Pour construire une telle suite, il suffit de savoir construire le point extrémal adjacent à 1 de deuxième

dans un réseau réduitL deK. SoitL0 = 〈1, λ1, λ2〉 un réseau réduit deK (cf. [21]). Soientψ0 = 1 etψ1 le pointextrémal adjacent à 1 dansL0.

(a) On choisit un point auxiliaireφ1 tel que{ψ1, φ1,ψ0} soit une base deL0.(b) ψ2 est le point extrémal adjacent àψ1 dansL0 = 〈ψ1, φ1,ψ0〉 équivaut àψ2/ψ1 est le point extrémal adjace

à 1 dansL1 = 〈1, φ1/ψ1,ψ0/ψ1〉.

On poursuit ce processus par récurrence.

2.2. Méthode de recherche de points extrémaux

On décrit ici une méthode due à B. Adam [1] qui permet dans certains cas de déterminer une suite croispoints extrémaux. On sait que pour déterminer une telle suite il suffit de savoir construire le point extrémal aà 1 de deuxième espèce dans un réseau réduitL = 〈1, λ1, λ2〉.

Ainsi on cherche un élémentψ = x + yλ1 + zλ2 deL tel queψ > 1, |σ(ψ)| < 1 etψ minimum.Pour tout(u, v,w) ∈ R3 on poseF(u, v,w) = |u+ vσ(λ1)+ wσ(λ2)|2.F définit une forme quadratique à trois variablesu,v,w à coefficients réels, positive de rang 2. Dans

B. Adam a établi une proposition qui, utilisant un vecteur isotrope deF, lui a permis de restreindre à huitnombre de choix pour un point extrémal adjacent à 1. Dans [7], on a amélioré la proposition de B. Adam [a réduit à cinq au maximum le nombre de choix pour un point extrémal adjacent à 1. On supposera danque(γ1,1, γ2) est un vecteur isotrope deF et on pose

φ1 = [γ1] + λ1 + [γ2]λ2, Q1 = ([γ1],1, [γ2]),

φ2 = [γ1] + λ1 + ([γ2] + 1)λ2, Q2 = ([γ1],1, [γ2] + 1

),

φ3 = [γ1] + λ1 + ([γ2] − 1)λ2, Q3 = ([γ1],1, [γ2] − 1

),

φ4 = [γ1] − 1+ λ1 + [γ2]λ2, Q4 = ([γ1] − 1,1, [γ2]),

φ5 = [γ1] − 1+ λ1 + ([γ2] + 1)λ2, Q5 = ([γ1] − 1,1, [γ2] + 1

),

où [x] désigne la partie entière du réelx.

Lemme 2.1 [1]. Soit F une forme quadratique à trois variablesu,v,w à coefficients réels, positive de rang2telle queF(1,0,0)= 1 etF(0,0,1) > 1. SiF admet un vecteur isotrope(γ1,1, γ2), alorsF s’écrit F(u, v,w) =a(w − γ2v)

2 + 2b(w − γ2v)(u− γ1v)+ (u− γ1v)2 aveca > 1 et a > b2.

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Proposition 2.1[7]. Siγ1 > 0, γ2 ∈ R∗, 0< λ1 < 1,0< λ2 < 1 et a > max(1,2b2,2|b|) on a:

(1) SoitF(Q1) < 1.(i) Sib < 0, alors le point extrémal adjacent à1 estφ1, φ3 ouφ4.(ii) Sib � 0, alors le point extrémal adjacent à1 estφ1 ouφ5.

(2) SoientF(Q1) > 1, F (Q2) < 1 etφ1 > 1.(i) Sib < 0, alors le point extrémal adjacent à1 estφ2, φ3 ouφ4.

(ii) Sib � 0, alors le point extrémal adjacent à1 estφ2 ouφ5.

3. Détermination des invariants arithmétiques d’une famille

Soitn � 2 un entier, on considère le polynôme :P(X) = X3 − nX2 − n. Levesque et Rhin [17] ont montré quce type de polynôme est irréductible, admet une racine réelle unique, notéeα.

3.1. Recherche de l’unité fondamentale dansZ[α]

Théorème 3.1.Soientα la racine réelle du polynômeP(X) etK = Q(α).

(1) La suite des points extrémaux deZ[α] est: ψ0 = 1,ψ1 = α,ψ2 = α2 etψ3 = α3/n.

(2) L’unité fondamentale dansZ[α] estψ3 et la longueur du développement par l’algorithme de Voronoi estl = 3.

Démonstration. A l’aide de la Proposition 2.1 on montre les résultats donnés dans le Tableau 1.On a notéφ0 = α − n, ψ−1 = n/α et les troisièmes et quatrièmes colonnes du Tableau 1 donne

coordonnées deψk+1/ψk et deφk+1/ψk dans le réseauLk. A l’aide des quotients successifs on peut facilemdéterminer la suite des points extrémauxψk deL0 = Z[α] (l’égalitéL0 = Z[α] se déduit de la Proposition 4.7.p. 190 [4]). On déduit queψ3 = α3/n.

On aN(ψ3) = 1 etN(ψi) �= 1 si 1� i � 2. Doncψ3 est l’unité fondamentaleε deZ[α] et la longueur de lapériode du développement de l’algorithme de Voronoi estl = 3.

Remarque 3.1.On note que Irrd(α2 + 1,Q)= X3 − (n2 + 3)X2 + 3X − 1.

3.2. Condition nécessaire et suffisante de monogénéité

Théorème 3.2.Soientα la racine réelle du polynômeP(X) etK = Q(α). Soitn = 3sn′ avecs ∈ N, n′ ∈ N, etn′et 3 sont premiers entre eux. Sin est sans facteurs carrés alors on a: OK = Z[α] si et seulement si(4n2 + 27)/9s

est sans facteurs carrés.

Pour la démonstration de ce théorème on a besoin des lemmes suivants :

Tableau 1Résultats

Table 1Results

k Lk = 〈1, φk/ψk,ψk−1/ψk〉 ψk+1/ψk φk+1/ψk

0 〈1, α − n,n/α〉 (n,1,0) (0,0,1)1 〈1, α − n,1/α〉 (n,1,0) (0,0,1)2 〈1,1/α2,1/α〉 (1,1,0) (0,0,1)

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Lemme 3.1[16]. SoientK = Q(α) un corps de nombres de degrén etP(X) ∈ Z[X] le polynôme minimal deα.On poseδ = P ′(α) etD = N(δ). Pour tout nombre premierp et pour touta ∈ Z on notevp(a) le plus grand entierm tel quepm|a. Alors : D/δ = ∑n−1

i=0 xiαi , xi ∈ Z.

En plus s’il existe, pour un nombre premierp, un indicei tel quep ne divise pasxi on obtient

vp(dK) ={

1 si vp(D) est impair,0 si vp(D) est pair

et vp(Ind(α)) = [vp(D)/2], où Ind(α) désigne l’ordre du groupe additif finiOK/Z[α].

Lemme 3.2.En reprenant les notations du Lemme3.1. SoitP(X) = ge(X) avece � 2 la factorisation deP(X)

modulop dansFp[X] et on poseT (X) = P(X)−ge(X)p

∈ Z[X]. Alors les assertions suivantes sont équivalentes:

(1) p ne divise pasInd(α) = [OK : Z[α]].(2) (T , g) = 1 dansFp[X].(3) Res(g,P )/pdeg(g) ∈ Z − pZ, autrement ditvp(Res(g,P )) = deg(g).

Démonstration. Le théorème de Dedekind [4], p. 305, assure qu’il y a équivalence entre (1) et (2). Mol’équivalence entre (2) et (3) : D’après le Corollaire 2, p. 73, Iv [3] on a(T , g) = 1 dansFp[X] si et seulement sRes(T , g) �= 0 dansFp , d’autre part Res(g,T ) = Res(g,T ) et Res(g,T ) = Res(g,P )/pdeg(g).

Lemme 3.3.En reprenant les notations du Lemme3.1 on a : OK = Z[α] si et seulement si pour tout nombpremierp tel quep2 diviseDisc(P ) on ap ne divise pasInd(α).

Démonstration. Résulte du fait queOK = Z[α] si et seulement si Ind(α) = 1, et que Disc(P ) = (Ind(α))2dK(voir [4], p. 166).

Lemme 3.4.On poseδ = P′(α), avecP(X) = Irrd(α,Q) = X3 − nX2 − n, etD = N(δ) on a : δ = 3α2 − 2nα,

D = n2(4n2 + 27) etD/δ = ∑2i=0 xiα

i avecx0 = −3n2, x1 = 2n3 + 9n et x2 = −2n2.

Preuve du Théorème 3.2.Montrons que siOK = Z[α] alors(4n2 + 27)/9s est sans facteurs carrés : supposqueOK = Z[α] et qu’il existe un nombre premierp tel quep2 divise (4n2 + 27)/9s , doncp ne divise pasx0 =−3n2, ainsi d’après le Lemme 3.1 on avp(Ind(α)) = [vp(D)/2], or [vp(D)/2] = [1/2vp((4n2 + 27)/9s)] � 1,doncp divise Ind(α) = 1, ce qui est impossible.

Inversement, supposons que(4n2 + 27)/9s est sans facteurs carrés et montrons queOK = Z[α] : soit p unnombre premier tel quep2 divise Disc(P ) = −n2(4n2 + 27), doncp divisen et par suiteP (X) = g(X)3 (modp)avecg(X) = X et Res(g,P )/pdeg(g) = P(0)/p = −n/p ∈ Z − pZ, donc d’après le Lemme 3.2 on ap ne divisepas Ind(α), ainsi d’après le Lemme 3.3 on aOK = Z[α].

3.3. Calcul du discriminant et du régulateur deK

Corollaire 3.1. Avec les mêmes notations que celles du Théorème 3.1. Sin et (4n2 + 27)/9s sont sans facteurcarrés alors on a: (1) OK = Z[α] etdK = −n2(4n2 + 27) ; (2) RK = Log(α2 + 1).

Démonstration. (1) Résulte du Théorème 3.2 et de la Proposition 4.4.4, p. 166 [4]. (2) Résulte du Théorèet de la Définition 4.9.8, p. 211 [4].

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ad. Wiss.

29–42.

(1) (1988)

59–62.es

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res, 1983/84,

(1991)

Remarque 3.2.Si on se place dans la situation du Corollaire 3.1, le nombre de classeshK deK sera donné par lformule :

hK = n√

4n2 + 27

2π Log(α2 + 1)

3∏i=1

Ei,

où E1 = ∏(dK/p)=1

p�dK

E(p), E2 = ∏p�dK

(dK/p)=−1E(p) = ∏

(dK/p)=−1p�dK

p2

p2−1, E3 = ∏

p|dK E(p) = ∏p�n

p|4n2+27

pp−1

et E(p) = (1− 1/p)/∏

β|p(1− 1/N(β)) ; le produit ci-dessus porte sur l’ensemble des idéaux premiers deOK

au-dessus dep etN(β) désigne la norme de l’idéalβ .En effet, on applique le Corollaire 3.1, les résultats de la décomposition des nombres premiers dan

extensions cubiques deQ (voir [4], p. 351) et la formule analytique du nombre de classes (voir [4], p. 356obtienthK .

4. Cardinalité de la famille des corps(Kn)n∈ESoit n � 1 un entier, on considère le polynôme :Pn(X) = X3 − nX2 − n. Le Lemme 1.1 et le Corollaire 1.2

p. 174 [17] montrent que∀n ∈ N∗ ∃!αn ∈ R tel quePn(X) = Irrd(αn,Q) et n < αn < n + 1. Autrement ditαn

est l’unique racine réelle du polynôme irréductiblePn(X) et si n �= m alorsαn �= αm. Considérons l’ensemblE = {n ∈ N | n et (4n2 + 27)/9v3(n) sont sans facteurs carrés} et le corps cubiqueKn = Q(αn). Donc d’aprèsle Corollaire 3.1 pour toutn ∈ E le corpsKn est monogène et par suiteRKn = Log(α2

n + 1). Or la fonctionLog(x2 + 1) est strictement monotone. Donc sin,m ∈ E etn �= m alors les corpsKn etKm sont distincts car leurrégulateurs le sont. Ainsi la famille des corps monogènes(Kn)n∈E et infinie si et seulement siE est infini.

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