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Arnaud Meuleman: Verbascum thapsus

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J’apprécie un sol sec, sablonneux, ou la poussière d’une carrière calcaire. Terrain vacant ou inculte, plus précisément terrain vague. Mise à l’écart des prés naturels ou clairières car je suis considérée comme une menace, ayant une forte habilité d’adaptation à différentes conditions de terre. Aussi, lorsque je vis en groupe établi, il est extrêmement difficile de nous éradiquées. Je vous rappelle que chaque individu peut produire de 100000 à 180000 graines, et que celles-ci restent viables plus de 100 ans. Amie du soleil, je peux attendre 10 ans, 20 ans pour germer. Patience dans l’azur. Mais si je suis trop entourée de natives ou autres espèces, mes chances d’émancipation diminuent fortement. J’ai besoin d’un terrain nu. Pas d’un de ces lieux naturels “organisés”[1], mais bien d’une terre négligée. Je fais partie du lot des espèces initiales à émerger d’une friche urbaine (/disturbed site), là où on ne regarde pas, là où on ne s’arrête pas.

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J’apprécie un sol sec, sablonneux, ou la poussière d’une car-rière calcaire. Terrain vacant ou inculte, plus précisément terrain vague. Mise à l’écart des prés naturels ou clairières car je suis considérée comme une menace, ayant une forte habilité d’adaptation à différentes conditions de terre. Aussi, lorsque je vis en groupe établi, il est extrêmement difficile de nous éradiquées. Je vous rappelle que chaque individu peut produire de 100000 à 180000 graines, et que celles-ci restent viables plus de 100 ans. Amie du soleil, je peux attendre 10 ans, 20 ans pour germer. Patience dans l’azur. Mais si je suis trop entourée de natives ou autres espèces, mes chances d’émancipation diminuent fortement. J’ai besoin d’un ter-rain nu. Pas d’un de ces lieux naturels “organisés”[1], mais bien d’une terre négligée. Je fais partie du lot des espèces initiales à émerger d’une friche urbaine (/disturbed site), là où on ne regarde pas, là où on ne s’arrête pas. L’arrière ruelle, l’à côté, à la limite d’une ville. Les rues prin-cipales sont des endroits qui ont bien vite étés nettoyés des mauvaises herbes, pour ne pas tacher le décor de la spec-taculaire publicité. Je ne comprend pas comment toutes ces soi-disant belles et attractives images ne rendent pas aveu-gle les humains. Il y en a tellement. Parfois je rencontre des humains, parfois ils ont l’air perdus, mais parfois ils ont l’air de trouver une sorte d’apaisement en se retrouvant dans une zone non mitraillée par ces images vendeuses. Parfois même ils prennent des photographies. Pourtant il n’y a rien d’exceptionnel dans ce type de lieux. Mais c’est peut-être ca. La soustraction de l’exceptionnel : plutôt que de produire une images en plus, c’est bien d’une images en moins qu’il s’agit. Une sorte d’images qui leur laisse un vide, enfin un vide, où ils peuvent rêver, librement.

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