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Association Sénégalaise de l’Ecole Moderne [ASEM] n°35 - juin 2014 Journal de l’ Asem Pratiques de classe Bien gérer la coopérative scolaire Politique éducative L’expérience réussie des classes bilingues Vie de l’Asem Un 2 e stage de maîtrise du français au Centre Morgane Editions Asem – Pédagogie FREINET Centre Morgane BP 30 Dagana – Sénégal

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Association Sénégalaise de l’Ecole Moderne [ASEM] n°35 - juin 2014

Journal de l’AsemPratiques de classeBien gérer

la coopérativescolaire

PolitiqueéducativeL’expérience

réussie des classes

bilingues

Vie del’Asem

Un 2e stage demaîtrise dufrançais au

CentreMorgane

Editions Asem – Pédagogie FREINET Centre Morgane BP 30 Dagana – Sénégal

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Asem-Association Morganeun partenariat gagnant, gagnant !

De 2003 à nos jours, onze années de partenariat éducatif Nord-Sudont été le soubassement de ce qu’on peut appeler aujourd’hui undéveloppement durable. Ce partenariat se développe selon deux

axes principaux :Premier axe, l’éducation au développement, qui prend en compte lesinfrastructures, les équipements et les dispositifs participant à la résolu-tion des contraintes sociales, économiques et environnementalescomme la construction et l’équipement d’un centre de formation, d’uneécole élémentaire et maternelle, la mise en œuvre d’une expertise archi-tecturale française, des actions pour la formation des enseignants, l’édu-cation aux médias, contre la dégradation de l’environnement…Deuxième axe, la solidarité internationale, qui se concrétise à travers lesrelations humaines : l’interculturalité, la gestion transparente, le travaildans l’égalité et le respect, la coopération et la solidarité humaines.Chaque partie, sénégalaise et française, s’investit à la hauteur de sesmoyens physiques, matériels et financiers dans une démarche participa-tive au bénéfice de l’enfant d’abord, des enseignants Asem ensuite etenfin, plus généralement, de la population. L’Asem regorge aujourd’hui d’éducateurs modernes, bien préparés etengagés dans la formation de jeunes citoyens compétents, libres, capa-bles de prendre leur destin en main, connaissant bien leur milieu etayant la capacité de s’ouvrir à l’extérieur. Dernièrement, l’associationMorgane a apporté une brillante contribution à la formation des ensei-gnants sénégalais.Tous les acteurs de ce partenariat sont impliqués : les autorités académi-ques, les élus, les habitants des quartiers de la ville de Dagana (femmes,hommes, jeunes). Un modèle de partenariat éducatif, basé sur laconfiance mutuelle, le respect des identités, la souveraineté dans lesdécisions et la tolérance.

Aujourd’hui, le Sénégal peut aisément citer dans lecadre des relations internationales le partenariatAsem/association Morgane parmi les meilleurs exem-ples d’une coopération Nord-Sud.Un partenariat éducatif gagnant, gagnant !

CHEIKH MAKHFOUSSE SECK, TRÉSORIER GÉNÉRAL DE L’ASEM

3 editorialpar Cheikh Makhfousse Seck, trésorier général de l’Asem

4 pratiques de classeLa coopérative scolaire gérée par les enfants. L’exemple de Polopar Abou Tall,cellule Asem de Saint-Louis

7 politique éducativeLa réussite des classes bilinguesInterview de Déthioukh Samba, inspecteur à Rufisque Commune par El Hadji Ndiaye Sarr

10 réflexions pédagogiquesQue faire avec le doudou de l’enfant en maternelle ?par Mamadou Fadel Kanecellule Asem de Dagana

12 vie de l’asemTravailler avec l’enseignement privépar Thierno Ibrahima Baldécellule Asem de Dakar2e stage de maîtrise du françaisInterviews de stagiaires recueilliespar Papa Meïssa Hanne,président de l’Asem et de la CamemEn bref

19 détente

20 libre expression

som

mai

re

Couverture : la fête pourl’inauguration de lamaternelle CélestinFreinet à Dagana en décembre 2011.La coopérative scolaireest un atout pour le développement de ces activitésautour de l’école.

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Directeur de la publication,rédacteur en chef : Papa Meïssa HanneRédacteur en chef adjoint :Abdoulaye NdiayeSecrétaire de rédaction :Mamadou DembaChefs de rubrique :Abou Tall (Pratiques de classe)Karim Fall (Réflexion pédagogique)Fadel Kane (Vie de l’Asem)Ndiaye Sarr (Politique éducative)Saliou Sarr (LibreExpression)Malick Mbaye (Détente)Distribution : Cheikh M Seck Photos : DR

Maquette et impression :Association Morgane

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décide sans concertation préalable, niavec l’équipe pédagogique, ni avec lesélèves qui n’ont même pas une voixconsultative. On peut apprendre la citoyenneté à lacoopérative. A l’Asem, une autre appro-che est expérimentée qui est différentede celle constatée plus haut. Voicil’exemple de l’école de Polo où les élè-ves sont acteurs dans la coopérative.Chaque classe choisit ses représentantsau conseil d’administration avec unquota bien défini. Par la suite, un bureauest élu, donc des responsabilités sontattribuées et des fonctions. Dans nosassociations dès que le bureau est élu,personne ne se soucie de son fonctionne-ment. On se dit c’est le bureau qui doitfaire marcher l’association. Or, chacun doit s’impliquer pour sabonne marche. Les maîtres sont chargésd’encadrer les responsables grâce auxcommissions et ils aident les enfants àbien gérer. Ainsi, chacun se sentira res-ponsable et le bureau ne veillera pas seulà la réussite des activités. L’article de Daouda Diagne dans unnuméro précédent intitulé Les enfants serévoltent donne une idée du degré d’en-gagement des élèves et leur espritcitoyen. Ils sont organisés en conseild’administration, en bureau et en com-missions. Les réunions sont dirigées parle président qui apprend à manager ungroupe. Il donne son avis sur les dépen-ses effectuées, coordonne les activités.Le secrétaire, lui, se charge de convo-quer les réunions et de rédiger les procèsverbaux en utilisant un système très sim-ple : DIPOD (D : Date, I : Instance, P :Présents, O : Ordre du jour, D : Décision).Les enfants ne gèrent pas l’argentliquide mais font la gestion administra-

tive. Souvent bien mieux que les adultesqui, eux, peuvent oublier de faire lesbilans. Les dépenses sont gérées parl’équipe pédagogique et les enfants.Voici comment nous faisons à l’écolefranco-arabe de Polo.

Au service des enfantsLes commandes sont le plus souvent dis-cutées au niveau du conseil d’adminis-tration. Ainsi les commandes suivent lecircuit suivant :• La commission, avec l’aide d’un maî-tre responsable de la commission, établitun bon et, le plus souvent, on se rensei-gne sur les prix avant d’émettre le bon.• Le président donne son avis aprèsconcertation avec le trésorier pour voir sila caisse est capable de supporter lesdépenses proposées dans le bon.• Le trésorier met son visa sur le bonaprès celui du directeur.• Le directeur met son visa et le cachetde l’école pour la validation.• Le trésorier fait l’enregistrement dansle registre de compte et classe les bons.Voir le modèle choisi ci-dessous :

Pour les bons d’enregistrement, un codea été choisi : pour les bons d’entrées, onutilise la lettre E, les bons de sortie sontprécédés de la lettre S.La coopérative doit être au service desenfants. Peut-on concevoir une associa-tion où les membres n’ont aucune voix, niconsultative encore moins délibérative ?

Dates N° bons Entrées Sorties Solde

21/01/11 E 001 12 500 F 12 500 F

14/02/11 S 001 4000 F 8 500 F

On le constate amèrement :dans les activités de la coo-pérative scolaire, le rôle deformation et d’éducation estsouvent relégué au second

plan. On dira plutôt qu’elles se résumentà la collecte de fonds car les enfants nesont pas impliqués dans la gestion de lacoopérative. Les fonds, qui proviennentdes cotisations des élèves, sont gérés,presque toujours, par le directeur qui en

La coopérativescolaire géréepar les élèves

prat

ique

sde

clas

se

Les coopérativesscolaires n’ont pastoujours joué leur

rôle d’éducation etde formation desélèves. Elles sont

gérées par lesadultes sans

l’implication deceux-là. Les activités

proposées par lesmembres de l’Asem

permettentd'impliquer les

enfants, de leurapprendre la gestion

et de les éduquer à la citoyenneté.

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Inspecteur chargé de l’alphabétisation et des langues nationales à Rufisque,Déthioukh Samba estime qu’ « un peuplequi espère accéder au développement àpartir d’une langue étrangère entretientvéritablement une utopie ».

Meilleures performances pour les classes bilingues

Déthioukh Samba est né à Rufisqued’un père charpentier analphabète

en français et d’une mère ménagère.Après neuf années d’enseignement, ila réussi le concours des normaliens-

instituteurs, option Lettres modernes,qui lui a permis d’obtenir, entre

autres, le diplôme d’inspecteur del’enseignement élémentaire. Pour sonpremier poste d’inspecteur, il exerce

à Rufisque Commune où il est encharge de l’alphabétisation et des

langues nationales. C’est à ce titrequ’il suit une expérience de classes

bilingues dans sa circonscription.

Depuis quelques années, le systèmeéducatif s’est enrichi de classes bilin-gues. Pourquoi ?Depuis 2010, l’ONG ARED (Associatesin Research and Education forDevelopment), avec l’accord du minis-tère de l’Education nationale, a initiél’expérimentation d’un modèle d’ensei-gnement-apprentissage s’appuyant sur

les langues premières wolof et pulaarpour améliorer les compétences des élè-ves au cours des trois premières annéesde l’éducation de base.Une telle option se fonde sur des convic-tions défendues par des chercheurs,parmi lesquels le Professeur CheikhAnta Diop, qui ont démontré qu’un peu-ple qui espère accéder au développe-ment à partir d’une langue étrangèreentretient véritablement une utopie.Déjà, Joseph Poth affirmait en 1988 que« l’enfant est à l’aise dans sa languematernelle comme dans les bras de samère et [qu’] en lui refusant la possibi-lité d’utiliser le support linguistiquefamilier, apte à répondre à son besoinfondamental d’expression et de créati-vité, l’école le place du même coup ensituation de régression ».

Dans votre circonscription, combiend’écoles et de classes se sont-ellesengagées dans cette innovation ? Pour l’année scolaire 2012/2013, celareprésentait à Rufisque Commune onze

Qui peut accepter de faire partie d’uneassociation où l'unique rôle de l’adhé-rent est de cotiser sans savoir où va l’ar-gent ? Notre devoir d’enseignant n’est-ilpas de former des citoyens capables degérer les biens de notre pays ? Alors sinous n’apprenons pas à nos élèves com-ment gérer la coopérative, comment

feront-ils plus tard ? S’ils ne sont pasimpliqués dans la gestion dès l’école pri-maire, ils n’auront pas la chance de fairecet apprentissage car, à la maison, on neleur demande pas de s’impliquer. N’est-ce pas en forgeant qu’on devient forge-ron ? Mettons-les dans la forge où ilsvont manipuler enclume, marteau, souf-fleur… pour que demain ils puissentavoir une certaine autonomie et réagir

correctement dans des situationsde vie pratique. Aujourd’hui, nos dirigeants sontsouvent poursuivis pour malver-sation dans leur gestion. Ils nesont sans doute pas mauvais apriori, mais quand on supposequ’après avoir accumulé beau-coup de diplômes ils ont acquisassez d’expérience, on se trompe.Ils n’ont jamais rien géré aupara-vant. C’est le fiasco total.Reprenons cette assertion : « si tufais pour moi sans moi, tu escontre moi ».

ABOU TALL,CELLULE ASEM DE SAINT-LOUIS

Formateur aussi pour la personnalitéLa coopérative scolaire est également un moyen très efficace pour le développement de la personnalité. Voici une histoire qui s’est passée à l’école de Savoigne, il y a quelques années. Tous les ans, la coopérativeparticipait aux frais d'hébergement des élèves qui passent leurs examensde fin d’année à Ndiaye où ils doivent être logés. Lors d’une réunionpréparatoire, les parents d’élèves ont demandé à ce que la coopérative donneune participation de 10 000 F. La trésorière, une élève de la classe de CM2, et le président de la même classe ont dit qu’ils ne voulaient pasverser cette somme car ils avaient besoin de cet argent pour réussir la fêted'école. La déception des parents fut grande. Ils ne pouvaient pas comprendreque des enfants prennent position dans une rencontre. Finalement, ils ontaccepté et, depuis, les enfants sont consultés dans la prise de décision.

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pratiques de classe

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classes dont dix cours d’initiation et uncours élémentaire 1ère année, répartiesdans dix écoles. Au niveau national,cent classes sont concernées dans neufIEF: Grand Dakar, Rufisque Commune,Rufisque Département, Kaolack Commune,Kaolack Département,Saint-LouisCommune, Saint-Louis Département,Nioro, Podor.

Comment fonctionnent ces classesbilingues ?Elles appliquent un bilinguisme sous-tractif dans lequel l’élève aborde lesacquisitions dans sa langue premièreavant de transférer les acquis en fran-çais. Concrètement, le maître ou la maî-tresse commence les leçons de langue etcommunication et de mathématiques en

wolof, jusqu’à l’évaluation. Ensuiteil/elle poursuit la même leçon en fran-çais en insistant davantage sur lesaspects qui ne sont pas installés aprèsl’acquisition en langue nationale.

Dans quelles langues nationales se fontles enseignements/apprentissages dansces classes ? Dans les neuf circonscriptions concer-nées, les langues nationales ciblées sontle wolof et le pulaar. Par exemple, pourtoutes les classes de l’académie de

Dakar, c’est la langue nationale wolofqui est choisie, car c’est la langue decommunication courante dans la capi-tale. Et à Podor, c’est le pulaar du fait desa prédominance dans ce milieu.

Les ressources humaines, matérielles etdocumentaires existent-elles ?En ce qui concerne l’expérimentation del’ONG ARED, des dispositions particu-lières ont été prises. Pour les ressourceshumaines, il a été procédé à une forma-tion en cascade : les inspecteurs forméspar une équipe d’experts, ont assuré laformation des maîtres et directeurs pen-dant une durée totale de vingt-et-un jours.De plus, une journée pédagogique par tri-mestre a été tenue pour observer et ana-lyser des prestations. Et enfin, les direc-teurs et les CGE ont été formés pour lesuivi et le renforcement pédagogique

des élèves. Notons aussi que, pourle choix initial des maîtres expéri-mentateurs, nous avons misé surdes enseignants ayant des disposi-tions en lecture et transcriptiondes langues nationales.Concernant le matériel didacti-que, chaque élève a reçu troismanuels : deux manuels de lec-

ture-écriture dont l’un en wolof (Njàng-mbind) et un manuel de mathématiquesen wolof (Xayma).

Naguère, le système éducatif a connuune expérience similaire avec les clas-ses bilingues français-langues nationa-les. En quoi différaient-elles des clas-ses bilingues actuelles ?Les Etats généraux de la formation et del’éducation de 1981 avaient exigé, entreautres, l’introduction des langues natio-nales dans le système éducatif. C’est en

« Dans presque toutes les écolesexpérimentales, les performances

de la classe bilingue ont étésupérieures à celles de la classe

non bilingue. »

politiques éducatives octobre 2002 que le schéma direc-teur de l’expérimentation des clas-ses bilingues français-languesnationales a été mis en œuvre. Lessix langues nationales codifiées àl’époque étaient concernées danspresque toutes les régions. En cela,elle différait de la présente expérimen-tation, initiée par ARED, qui concerneseulement le wolof et le pulaar et neufIEF. Une autre différence réside dans lechoix du type de bilinguisme. PourARED, l’option est soustractive, la lan-gue nationale cédant progressivement lepas au français qui restera le seulmédium d’enseignement à partir de lacinquième année. Alors que pour lesautres, le bilinguisme était plutôt additif,commençant par la langue nationaleintégrant progressivement le français,les deux langues cohabitant ainsijusqu’au CM2.

Quelle place est accordée aux acteurscommunautaires dans la mise enœuvre de ce projet ? Si vous pensez aux communautés à labase, elles sont bien impliquées à traversles CGE. En effet, deux représentants dechaque Comité de Gestion d’Ecole ontreçu une formation sur le suivi encadre-ment des élèves et les enjeux et objectifsdu bilinguisme.

A mi-chemin, quelle appréciation fai-tes-vous de cette innovation ? Nous attendons le feed back de l’évalua-tion externe qui nous renseignera davan-tage sur la portée de cette innovation.Mais les évaluations internes effectuéesdonnent des résultats très encourageantsen faveur des classes bilingues. Parexemple, nous avons eu deux CI où les

performances ont atteint 100% de réus-site (le dernier élève au classementgénéral a une moyenne supérieure à 5 sur 10). Il s’agit des écoles CitéImprimerie (100% pour le CI bilingue et74% pour l’autre CI) et Darou Rahmane(100% contre 64%) qui, pourtant, estune école entièrement constituée declasses multigrades. Dans toutes lesautres écoles expérimentales, les per-formances de la classe bilingue ontété supérieures à celles de la classenon bilingue. A Castors : 95,52 contre89,55% ; à Moussa Diallo : 94,87 contre88,46% ; à Chérif 2 : 90,90 contre74,28% ; à Colobane 1 : 87,67 contre53,84% ; et à Ousmane MBengue : 73,75contre 58,22%. Toutefois, trois écolesparmi les dix font exception à cette ten-dance : Fass (81 contre 89%), MamourDiop 1 (79 contre 88%) et Tafsir NiaoFaye (67% pour le CI bilingue et 76%pour CI non bilingue).La faiblesse, pour moi, c’est l’introduc-tion prématurée du français. Il aurait étéplus bénéfique de réserver la premièreannée exclusivement à la langue natio-nale pour permettre aux élèves de mieuxasseoir les acquis de la langue première,avant d’introduire, progressivement lefrançais à partir du CP. Et je crois quec’est le modèle adopté par ELAN (Ecoleet Langues Nationales) qui démarre danstrente classes cette année.

PROPOS RECUEILLISPAR EL HADJI NDIAYE SARR

« Réserver la première annéeexclusivement à la languenationale permet d’asseoir les acquis de l’élève. »

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habiles, utilisent desmoyens subtils pourséparer l’enfant de sonobjet sans qu’il s’enrende compte ou alorsavec son libreconsentement. En effet,au lieu d’imposer leurvolonté, ils occupentl’enfant de telle sorte queson jouet devienne assezgênant pour lui et qu’il se décide de lui-même à trouver un endroit où le garder, le temps de terminer ses activités.D’autres trouvent lemoyen de préparerl’enfant à se séparer deson objet jusqu’à ce qu’iln’éprouve plus le besoinde l’emporter avec lui.Dans l’atelier auquel j’aiparticipé lors d’unerencontre de l’Ecolemoderne, la question des« doudous » a suscitébeaucoup de polémiques.Nous sommes toustombés d’accord pourdire que la rupturebrutale est à proscrire.Mais le débat resteencore ouvert sur lesautres méthodes. Certainsy voient un objettransitionnel qui sert delien entre la maison etl’école. D’autresl’estiment toutsimplement comme un jouet sans aucuneimportance. D’autres

encore le considèrent aucontraire comme unepartie de l’enfant car ilpeut y avoir une certainecomplicité entre ce dernier et son objet. Mais, plus généralement,le « doudou » pose laquestion de la formationdu personnel encadrant.L’accueil matinal peut,en effet, être assuré parun auxiliaire, ou bien un « papa ou maman du jour » qui joue ce rôlependant une journée dans les écolescommunautaires du Sénégal. Et lesenseignants, malgré leursbonnes intentions, sont-ils eux aussi bien forméspour réussir cetteinsertion de l’enfant dans le milieu scolaire ?Quelles sont leursconnaissances en psychopédagogie ?Sont-elles suffisantes ?

On a souvent l’habitude de direque l’enseignement nevaut que ce que vautl’enseignant. Et on saitque toute actionpédagogique est vaine si on ne prend pas le soinde connaître les élèves et si on ne cherche pas àtenir compte de leursdisponibilités, de leursbesoins, leurs capacités,leurs conditions socialeset leurs performances.C’est d’autant plus vraiau niveau du pré-scolaire.C’est dire que le « doudou », tout petitobjet qu’il soit, pose de grandes questionspédagogiques et, commetel, il est à prendre au sérieux.

MAMADOU FADEL KANE,DIRECTEUR DE L’ÉCOLE

MÉDINA CHÉRIF 2, DAGANAPERSONNE RESSOURCE

DE L’ASEM

Dans nosmaternelles,les petits arriventsouvent avec

leur « doudou » :une sucette ou tout autrepetit objet qu’ils aimentet qui les rassure. C’est particulièrement le cas lors de l’accueil

matinal institué danscertaines écoles et dont le but est de créerune transition entrel’école et la famille afinque l’enfant ne sente pasde rupture ou pour larendre moins brutale.On assiste alors à desscènes de ce genre : les

uns arrachent le jouet,même sans brusquerl’enfant, pour le mettredans un coin de la classeou dans un endroitquelconque. Par cet acteils peuvent frustrerl’enfant et gâcher sajournée s’il est trèsémotif. Les autres, plus

Quand l’enfant arrive avec son doudouLes petits sont très attachés à cet objet. Lors de l'accueilmatinal, le personnel, auxiliaires ou enseignants, adoptentdes attitudes contrastées qui font débat.

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Or, il faut que les acteurs professionnelslégaux de l’enseignement privé soientplus respectés et mieux considérés parles autorités de ce pays.D’ailleurs, souvenons-nous que le PDEF(Programme décennal de l’Education etde la Formation) avait recommandé ausecteur de l’enseignement privé d’enrô-ler 25% des enfants en âge d’aller àl’école afin d’atteindre les objectifs pourl’éducation pour tous d’ici à 2015. Par ailleurs, avec l’appui des partenai-res au développement, le Sénégal aélaboré un nouveau programme

décennal de développement du secteuréducatif : le Programme d’Amélio-ration de la Qualité, de l’Equité et de la Transparence dans l’éducation(PAQUET 2013-2025) qui remplacel’ancien PDEF 2001-2011. Cependant,il est conçu sur la base d’une approchesectorielle ne tenant pas compte de l’im-portance de l’apport des professionnelsde l’enseignement privé. Or, on ne peutpas atteindre les Objectifs du Millénairepour le Développement (OMD) sans lesprofessionnels de l’enseignement privé !

Améliorer le taux de scolarisationC’est dire que les responsabilités desacteurs de l’enseignement privé sonténormes et qu’ils doivent être soutenuspour améliorer le taux national de scola-risation et atténuer davantage le chô-mage des jeunes diplômés. La liberté d’entreprendre est certesgarantie mais il faut aussi assainir le sec-teur et engager un large débat sur lesquestions majeures relatives à sa morali-sation et à sa promotion multidimen-sionnelle. Ainsi, avec une meilleureorganisation et un meilleur appui institu-tionnels et financiers sous-tendus par laprotection, la revalorisation des ressour-ces humaines et la hausse conséquentede la subvention financière accordée parl’Etat, ce secteur connaîtra un réel essorà l’image des pays développés qui ontun secteur privé bien accompagné etbien organisé dans tous ses domaines.

THIERNO IBRAHIMA BALDE,RESPONSABLE CELLULE ASEM DE DAKAR,

VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL DES ACTEURS ETPARTENAIRES DE L’ENSEIGNEMENT PRIVÉ /

CAPEP DE L’IEF DE KEUR MASSAR À DAKAR

Les écoles privées font l’objetd’un attrait certain : tous lesordres d’enseignement et toutesles catégories socioprofession-nelles sont, d’une manière ou

d’une autre, concernés.Aujourd’hui, elles poussent partout etsont initiées et portées par des profes-sionnels du secteur, illégalement concur-rencés par des acteurs du secteur public. En effet, des enseignants fonctionnairesont tendance à se constituer un peu par-tout en GIE pour ouvrir des écoles pri-vées en face des lycées ou collègespublics où ils sont en service. Ainsi, seservant au lieu de servir l’Etat et les éta-blissements publics, ils créent des écolesprivées pour lesquelles ils sont prêts à sedonner à fond au détriment des écolespubliques auxquelles ils sont liés pro-fessionnellement avec relativement unmeilleur salaire. De nos jours, ces nouveaux types d’en-seignants publics-privés sont légiondans la banlieue de Dakar et sont uni-quement mûs par le gain facile. Dès lors,il n’est plus étonnant de constater queles enseignants ne portent plus que desrevendications à incidence financière etne se soucient presque plus de la valori-

sation globale du système éducatif.Ainsi, au-delà du développement del’enseignement privé, il y a un intérêtparticulier à accorder à la déterminationdes rôles et responsabilités des uns etdes autres car la création et l’ouvertured’écoles privées en face de chaque lycéeou collège public sont connues par toutle monde dans la zone péri-urbaine deDakar. Mais hélas, les vrais acteurs pati-nent à trouver des solutions conjonctu-relles à ce phénomène !

Des enseignants à col blancLes nouveaux enseignants à col blanc sedonnent toujours à fond pour les écolesprivées qu’ils ont créées et non pourcelles pour lesquelles ils sont payés parl’Etat. Ils clament un peu partout lemauvais rendement des écoles publiqueset vantent au même moment le bon fonc-tionnement de l’enseignement privédont ils sont maintenant les principauxacteurs. Ainsi, il faut reconnaître que, auvu et au su des autorités scolaires à labase, les écoles privées illégales pous-sent comme des champignons dans labanlieue dakaroise.

Travailler avec les acteursde la vraie école privée Les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) ne seront pas atteints sans l’apport de ce secteur trop souventconcurrencé par des créations illégales d’établissements privés.

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« Une démarche participative entre formés et formateurs »

C’est la première fois que je participe à une for-mation sur le français langue étrangère etseconde. C’est aussi la première fois quej’échange avec des formateurs étrangers, plusprécisément des Français. La formation estbénéfique. J’ai vu des choses que j’ignorais.Au cours de cette formation, j’ai appris à faire

des expériences en sciences pour la maternelle. Ce que je n’imaginais pas. Je vaisles expérimenter maintenant en moyenne section. D’ailleurs je me suis rendue

ASTEL BOYE MBODJest éducatrice préscolaire. Cette année,elle a en charge la moyenne section à la maternelle Célestin Freinetde Dagana.

« Je suis impressionné par la qualité et la diversité desexpériences des formatrices »

Je n’ai pas suivi la première session en mai2013. Malgré cela, j’ai beaucoup appris sur lamanière de donner des exercices aux enfants.Nous avons été initiés à cette nouvelle démar-che qu’on appelle « la main à la pâte ». Je viens

de la découvrir précisément. Comme nous les enseignants, les enfants étaientcontents. Je salue le fait d’avoir eu plusieurs formatrices. La diversité de leurs expé-riences m’a sérieusement impressionné. Chacune d’elles avait son approche et sonexpérience propres.Après cette formation, je compte expérimenter avec mes élèves tout ce que j’aiappris durant ces cinq jours. Avec mes adjoints, on va travailler en binôme commecela a été le cas ici. Je suis directeur chargé de cours multigrades et je ferai en sorteque les expériences apprises ici se fassent dans les classes de mes collègues.

KHALIFA SYest directeur de l’école de Darou Salam(Gandiol) depuis sept ans. Il gère uneclasse multigrade CE1/CE2. Il est membrede la cellule Asem de St Louis.

vie de l’asem

Deuxième formation à la maîtrise du français

Impressions de stagiaires

Un deuxième stage deformation à la maîtrisedu français en classe a eu lieu en marsdernier au CentreMorgane de Dagana(photo du haut). Lesformatrices étaientcinq : Hélène Caputo,Sophie Cram, MartineDordain, Cécile Kismi,Nadège Oger-Buchle.Vingt-six enseignantsl’ont suivi. La plupartd’entre eux avaientdéjà participé aupremier stage en mai2013 (photo du bas).

PROPOS RECUEILLISPAR PAPA MEISSA HANNE

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« Nous avons réussi une bellearticulation entrel’enseignement du français et les autres disciplines.»

La langue française n’est pas facile pour nous,c’est à la fois une langue étrangère et seconde.

Mais, tout compte fait, la formation a répondu à nos attentes. Nous y avons puisébeaucoup de choses. Par exemple, lorsque nous sommes allés rencontrer les enfantsdans leur classe avec nos formatrices. C’était une leçon de sciences sur la densité del’eau : les objets qui flottent et ceux qui coulent. Une manière de lier la théorie à lapratique. Nous avons réussi une belle articulation entre l’enseignement du français etles autres disciplines. La langue française est un support pour toutes ces disciplines.On vit au quotidien une étroite relation entre l’enseignement du français et tous lesautres apprentissages en mathématiques, en sciences etc. Il est clair qu’il est impossible d’exécuter les consignes à l’école dans toutes les dis-ciplines si on ne comprend pas le français. La démarche est innovante et curricu-laire : on produit des textes et on réalise des apprentissages. Ces formations doiventcontinuer. C’est indispensable pour nous. L’Asem doit se battre pour les démulti-plier et les décentraliser dans toutes les régions du Sénégal.

MAMADOU GUEYEest enseignant à l’école Elhadj OusmaneMbengue de Rufisque Commune depuis2010. Il gère une classe de CM2.

« Je ne pourrais jamaisbénéficier de cette formation si je devais la payer moi-même. »

Franchement, j’ai beaucoup aimé cette forma-tion. Elle m’a permis de pratiquer, d’expérimen-

ter et d’échanger pour améliorer mes connaissances. C’est une formation pratique. On s’organise en atelier, on confronte les idées. Puis,en séance plénière, nous faisons la mise en commun et avec l’aide des formatrices

RABIATOU KANEenseigne à l’école de Ndiagambal. Elle estmembre de la cellule Asem de St Louis.Son premier poste fut Diawar où elle a découvert la pédagogie Freinet.

compte que je connaissais en partie cette approche. Mais,avec l’expérience scientifique que nous avons réalisée, elle

est beaucoup plus approfondie.La démarche des cinq formatrices m’a convenue. Elle est simple : les formés don-nent leur point de vue, chacune des formatrices aussi et on tire une conclusionensemble. C’est un échange donc une approche très participative.Après cette formation, je tiens à suggérer à l’Asem et l’association Morgane de nepas s’arrêter en si bon chemin. Il faudrait multiplier ces formations qui sont trèsbénéfiques car elles permettent aux enseignants de bien exercer le métier d’éduca-teur et d’aller de l’avant. La qualité des enseignements/apprentissages ne peut ainsique s’améliorer.

« L’Asem et le centre Morgane sont des creusets de savoir. »

Je suis enseignant et militant de l’éducation. LeCentre Morgane et l’Asem sont des creusets desavoir. Il nous offre à chaque fois des opportu-nités de parfaire nos formation et culture pro-

fessionnelles. Dans l’Asem, on ne parle que de pédagogie.Cette formation sur l’amélioration de la langue française fait suite à la première ses-sion de l’année dernière. Le français est une langue d’enseignement et de travail auSénégal. Nous dispensons toutes les connaissances à l’école en français. La maîtrisedu français est une condition sine qua non de la réussite de l’école.Si nous voulons que nos enfants s’expriment bien en français, il faut que les ensei-gnants que nous sommes maîtrisent cette langue. En deux sessions, les enseignants ont découvert des techniques appropriées pourmaîtriser le français et mieux l’enseigner.On a des professeurs de qualité, de compétences avérées, à la hauteur de la tâche.L’année dernière, Martine et Hélène nous ont appris à concevoir des textes et on aréussi à exploiter la technique apprise dans nos classes. Cette année, on a eu troisprofesseurs en plus et d’autres modules. Le groupe fait preuve de nombreuses com-pétences. Il y a une bonne articulation entre les contenus de la formation et les dif-ficultés que nous rencontrons dans nos pratiques de classe. Le partenariat entrel’Asem et l’association Morgane est à saluer. Je remercie l’Asem, l’associationMorgane et surtout les professeurs qui ont fait un long voyage. Elles ont une concep-tion altruiste de l’existence.

BRAHIM FALLest enseignant à l’école Gaé 2 de RichardToll. Il est responsable de la cellule Asem de Richard Toll.

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vie de l’asem

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• D É T E N T E •MOTS CROISÉS

JEUX DE MOTS

RÉPONSES

HORIZONTALEMENT1 On peut le lire dans les deuxsens. 2 Porteur de mil ou de riz.Satisfaire un besoin naturel. 3 OK ! Pronom pluriel. Comme un ver. 4 Tel l’apartheid. Trompé. 5 Etre conjugué. Tamisée. 6 Succombé. Vont avec les autres. 7 Fin d’infinitif. Employé de bureau.8 Elles guident notre pratique declasse. Organe de sens. 9 Projectile mortel. Plante textile. 10 D’une manière sotte.

VERTICALEMENT1 Domaine des sens. 2 Conversation secrète. Ceinture japonaise. 3 Limite. Voyelles. 4 Fin d’infinitif. Condition. 5 Multitudes. 6 Epais. Personne austère. 7 Querelles violentes. Ancienne mesure chinoise. 8 Quelqu’un. Dont on se sert souvent. 9 DER y était super. Ancienne écoledes instits. Préfixe privatif. 10 Qui devient rouge.

A Esope reste ici et se repose.Cette phrase apparemment simple cacheune particularité bien amusante. A vous de la découvrir.B Un père promit à son fils de luiacheter un vélo s’il se classait premierde sa classe. Malheureusement, l’enfantse classe deuxième, dit néanmoins lavérité à son père et obtint le vélo. Que lui a-t-il dit ?

MOTSCROISÉSHorizontalement 1Palindrome 2Epi. Uriner. 3Ras. Eux. Nu. 4Crime. Eu. 5Ete.Sassée. 6Péri. Uns. 7Er. Clerc. 8Io. Oeil. 9Obus. Lin. 10Niaisement.Verticalement 1Perception. 2Aparte. Obi. 3Lisière. Ua. 4Ir.Si. 5Nuées. 6Dru. Ascète.7Rixes. Li. 8On. Usuelle. 9Men. Enr.In. 10ErubescentJEUX DE MOTSA–La phrase se lit dans les deux sens. C’est un palindrome. B–Je suis (suivre) le premier.

nous mettons en exergue les idées principales.L’expérimentation faite dans l’école a été une bonne idée,

on a lié la théorie à la pratique. La démarche est participative car les formatricesnous mettent en situation. A chaque étape, les formatrices s’assurent de la confor-mité des contenus avec nos réalités de classe. Elles demandent toujours comment onfait dans nos classes. C’est une formation adaptée et transférable.Je ne connais pas le prix de cette formation. Mais si je devais payer pour y partici-per, je n’aurais pas les moyens. Je remercie et encourage très sincèrement le parte-nariat entre l’Asem et l’association Morgane. En ce qui concerne l’Asem dont je suis membre, je dirais que je suis très satisfaite.On organise dans notre cellule des rencontres de formation très intéressantes.Seulement, je suggérerais à ma cellule d’organiser, en plus des rencontres théori-ques, des pratiques de classes sur les techniques Freinet.

vie de l’asem

Colonie de vacances Asem 2014La « colovac » des enfantsASEM va reprendre aprèsquatre années de pause. Unecolonie de vacances sera doncorganisée à la mi-août 2014pour des enfants de 8 à 14 ans. Inscrivez vite vos enfantsavant qu’il ne soit trop tard. S’adresser à Cheikh Makhfousse Seck 77 557 58 01

La Ridef 2014 en ItalieLa XXXe Rencontreinternationale des éducateursFreinet (Ridef) aura lieu cette année en Italie à Reggionell’Emilia du 21 au 30 juillet. Trois membres de l’Asem y participeront.

Partenariat Asem et Aide-Action Le Projet AECEM(Apprendre Ensemble par laCoopération et les Médias) sepoursuit. Une premièrecapitalisation est faite. Elle

concerne trois écoles (deuxsénégalaises dont CélestinFreinet à Dagana et unefrançaise). Des expériencestrès intéressantes seconstruisent à travers ceprojet. L’introduction desmédias à l’école offre denombreuses opportunitésinsoupçonnées pourl’amélioration desrendements éducatifs.

Une formation enbibliothèque de classe et d’école Une deuxième session de formation en « coin delecture » a eu lieu à Dagana.27 enseignants de l’Asem,issus de toutes les cellules,ont participé à cetteformation organisée enpartenariat avec l’AssociationRéunion-Dagana de Paris.

Vie des Cellules Asem Les cellules de Dakar, Delta,Dagana, Rufisque, Saint-Louis et Louga ont organisédes rencontres pédagogiques

notamment sur les activités« pratiques de classe » Desarticles paraîtront dans leprochain numéro du journal.

Espace polyvalent del’Asem à DaganaL’Espace polyvalent del’Asem qui sera situé àDagana est en gestation. Lesarchitectes et tous les acteursde ce projet sont à l’ œuvre.Des travaux ont déjà étéréalisés sur le terrain mis àdisposition : il a été aplani,nettoyé et totalement dégagé.Le mur de clôture a étécomplété.

Asem/Enda : une vidéo disponibleUne vidéo sur la caravaneéconomique, sociale etculturelle de 2011 estdisponible. Elle a étéorganisée par l’Asem etl’Enda dans la vallée dufleuve Sénégal dans le cadredu Forum social mondial qui a eu lieu à Dakar en février 2011.

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« Nous sommes élèves grâce à la solidarité internationale. »

Je m’appelle Aminata. J’ai un jeune frère, Thierno Amadou.Nous avons perdu notre père très tôt. C’est très pénibleet dur de perdre un membre de la famille surtout un pèreou une mère. Nous disons toujours merci à notre « Jambar »ou Courageuse Maman qui s’occupe bien de nous.A l’âge de sept ans, notre mère nous a amenés au Groupe scolaire Chérif Limane Aïdara. Cette école, situéedans notre quartier, Darou Salam 6 à Yeumbeul Nord, aidebeaucoup les enfants. Aujourd’hui, nous sommes élèves grâce à la solidaritéinternationale. En effet, une association belge enpartenariat avec notre école parraine nos études et cellesde plusieurs enfants. Nous pensons que le respect des droitsdes enfants est une arme puissante pour notre liberté.

Aminata Baldé, 5ème

libr

eex

pres

sion