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147 Mise en place de la puce ISAC au CHU de Toulouse : me ´thodologie, e ´valuation, re ´sultats C. Mailhol a , P.A. Apoil b , A. Blancher b , A. Broue ´-Chabbert c , A. Juchet c , C. Schwartz a , A. Didier a a Service de pneumologie-allergologie, ho ˆpital Larrey, Toulouse, France b Service d’immunologie, ho ˆpital Rangueil, Toulouse, France c Service de pneumologie-allergologie, ho ˆpital des enfants, Toulouse, France Introduction.La biopuce ISAC 1 est un test diagnostique développé récemment par les laboratoires Phadia. Elle permet le dosage simultané des IgE spécifiques dirigées contre plus de 100 allergènes moléculaires alimentaires et respiratoires. Pour l’allergologue, elle ouvre la voie vers la détermination de véritables « profils de sensibilisation » des patients allergiques. Sa rapidité de réalisation et sa faible consommation en matériel biologique en font un outil adapté aux besoins modernes. Cependant son coût financier implique de définir sa place précise dans la démarche diagnostique allergologique. Pour l’année 2011, le CHU de Toulouse a temporairement autorisé des dosages avec une limitation à 300 tests pour les services d’allergologie adulte et pédiatrique. Le renouvellement de cette autorisation a été assorti d’une obligation d’évaluation. Matériel et méthode.Les indications de ce test ont été définies a priori avec l’élaboration d’une fiche de prescription. Chaque résultat a fait l’objet d’une concertation entre les allergologues prescripteurs et les immunologistes effecteurs du test et d’une évaluation de l’intérêt du test en confrontation avec le dossier clinique. Au terme de ces 12 mois d’utilisation, une synthèse a été réalisée. Résultat.Le nombre de prescriptions n’a pas dépassé le quota autorisé. Au total, 182 tests ont été réalisés sur l’année, 91 % ont été jugés justifiés ou utiles pour la prise en charge du patient. Discussion.Ce projet a confirmé l’intérêt de la puce dans certaines indications, d’échanger sur des dossiers cliniques difficiles, d’aider à la décision sur la prise en charge des patients explorés (complément d’exploration biologique, réintroduction alimentaire ou maintien des évictions). Conclusion.La méthodologie utilisée pour ce projet a permis de justifier de l’intérêt du test et d’instaurer une dynamique pluridisciplinaire autour de dossiers d’allergologie complexes. Au vu des résultats une autorisation a été obtenue pour l’année 2012. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.148 148 Hypogonadisme et angiœde `me : a ` propos d’un cas D. Fagedet a , I. Boccon-Gibod a , P. Scherer b , A. Gompel c , L. Bouillet a a Centre de re ´fe ´rence des angiœde `mes a ` kinines, CHU de Grenoble, Grenoble, France b Service d’allergologie, Cha ˆlon-sur-Sao ˆne, France c Inserm UMRS 938, service de gyne ´cologie endocrinienne, Ho ˆtel-Dieu de Paris, universite ´ Paris-Descartes, Paris, France Introduction.Nous rapportons le cas d’un homme de 47 ans souffrant d’un hypogonadisme secondaire à une hémochromatose hétérozygote ayant développé un angiœdème. Résultat.Il était traité par injections de testostérone retard et danazol. Dans un contexte d’arrêt de ce traitement, il a présenté d’avril à juillet 2010 quatre crises d’angiœdèmes de la luette associées à des épisodes de crises douloureuses abdominales durant au moins 24 heures avec arrêt des matières et des gaz et de résolution spontanée. Le dosage de C1 inhibiteur était à 196 mg/L, (70 % de la valeur théorique), avec une activité similaire. La testostéronémie totale était franchement abaissée à 1,56 nmol/L. Le reste du bilan étiologique était négatif. Les crises se sont amendées sous danazol et acide tranexamique. Ce traitement de fond a pu être interrompu après la reprise des injections de testostérone, sans recrudescence des crises. Le patient a représenté une nouvelle crise d’angiœdème en mars 2011. Le C1 inhibiteur était alors à 190 mg/L et la testostéronémie normalisée (suite à une injection de testostérone). Le facteur favorisant des crises était des soins dentaires. Un traitement de fond par acide tranexamique a été repris. Discussion.Nous décrivons ici un cas d’angiœdème de type III favorisé par un hypogonadisme. À noter, l’abaissement peu important du C1 inhibiteur pondéral et fonctionnel très semblable à celui que l’on retrouve chez les femmes sous pilule œstroprogestative. Un taux à 70 % permet d’exclure un angiœdème de type I. On peut s’interroger sur la raison de l’absence de normalisation du C1 inhibiteur sous androgènes. La recherche de la mutation sur le gène F12 est négative. Warin et al. avaient déjà décrit deux cas d’angiœdème dans un contexte d’hypogonadisme. Conclusion.Chez ces patients et les hommes ayant un angiœdème de type III on peut se poser la question d’un monitoring hormonal et utilisation plus large de danazol. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.149 149 Asthme et obe ´site ´ H. Kouismi, E. Ardouz, J.E. Bourkadi, G. Iraqi Ho ˆpital Moulay-Youssef, CHU Ibn-Sina, Rabat, Maroc Introduction.L’asthme est une maladie inflammatoire chronique dont la prévalence ne cesse d’augmenter. L’obésité constitue une comorbidité rendant difficile la prise en charge et le contrôle de l’asthme. Matériel et méthode.Nous avons colligé 50 patients obèses dont l’indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 30 kg/m à la consultation d’allergologie à l’hôpital Moulay Youssef de Rabat depuis janvier 2009 à septembre 2011. Résultat.Il s’agit de 40 femmes et 10 hommes obèses âgés entre 15 et 65 ans avec une moyenne d’âge de 35 ans. Un diabète est associé dans 10 %, une hypertension artérielle dans 11 % et le RGO dans 35 % des cas, une rhinite allergique dans 11 % des cas, une sinusite dans 5 % des cas, une conjonctivite dans 18 % des cas, un eczéma dans 2 % des cas, une allergie alimentaire dans 7 % des cas, et médicamenteuse dans 1 % des cas, surtout à l’aspirine. Une atopie familiale est notée dans 10 % des cas. Le traitement préconisé repose sur les corticoïdes inhalés et les bêta-2-mimétiques de longue durée d’action dans 32 cas, associés aux xanthiniques dans 4 cas, aux antihistaminiques et corticoïdes nasaux dans 18 cas et aux inhibiteurs de la pompe à proton dans 15 cas. L’asthme est bien contrôlé dans 60 % des cas, partiellement contrôlé dans 30 % des cas et non contrôlé dans 10 % des cas. La spirométrie faite chez tous nos patients a objectivé un trouble ventilatoire obstructif dans 85 % et mixte dans 15 %. Le trouble ventilatoire obstructif était léger dans 60 % des cas, modéré dans 28 % des cas et sévère dans 12 %. Les tests cutanés réalisés chez 37 cas. Ils sont positifs chez 25 cas. Conclusion.Il ressort de cette étude la prédominance féminine et la fréquence de l’asthme sévère dans la population obèse. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.150 Autres / Revue française d’allergologie 52 (2012) 301302 302

Asthme et obésité

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llergologie 52 (2012) 301–302

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Mise en place de la puce ISAC au CHU de Toulouse :methodologie, evaluation, resultatsC. Mailhol a, P.A. Apoil b, A. Blancher b, A. Broue-Chabbert c, A. Juchet c,

C. Schwartz a, A. Didier a

a Service de pneumologie-allergologie, hopital Larrey, Toulouse, Franceb Service d’immunologie, hopital Rangueil, Toulouse, Francec Service de pneumologie-allergologie, hopital des enfants, Toulouse, France

Introduction.– La biopuce ISAC1 est un test diagnostique développérécemment par les laboratoires Phadia. Elle permet le dosage simultané desIgE spécifiques dirigées contre plus de 100 allergènes moléculaires alimentaireset respiratoires. Pour l’allergologue, elle ouvre la voie vers la détermination devéritables « profils de sensibilisation » des patients allergiques. Sa rapidité deréalisation et sa faible consommation en matériel biologique en font un outiladapté aux besoins modernes. Cependant son coût financier implique de définirsa place précise dans la démarche diagnostique allergologique. Pour l’année2011, le CHU de Toulouse a temporairement autorisé des dosages avec unelimitation à 300 tests pour les services d’allergologie adulte et pédiatrique. Lerenouvellement de cette autorisation a été assorti d’une obligation d’évaluation.Matériel et méthode.– Les indications de ce test ont été définies a priori avecl’élaboration d’une fiche de prescription. Chaque résultat a fait l’objet d’uneconcertation entre les allergologues prescripteurs et les immunologisteseffecteurs du test et d’une évaluation de l’intérêt du test en confrontation avec ledossier clinique. Au terme de ces 12 mois d’utilisation, une synthèse a étéréalisée.Résultat.– Le nombre de prescriptions n’a pas dépassé le quota autorisé. Autotal, 182 tests ont été réalisés sur l’année, 91 % ont été jugés justifiés ou utilespour la prise en charge du patient.Discussion.– Ce projet a confirmé l’intérêt de la puce dans certaines indications,d’échanger sur des dossiers cliniques difficiles, d’aider à la décision sur la priseen charge des patients explorés (complément d’exploration biologique,réintroduction alimentaire ou maintien des évictions).Conclusion.– La méthodologie utilisée pour ce projet a permis de justifier del’intérêt du test et d’instaurer une dynamique pluridisciplinaire autour dedossiers d’allergologie complexes. Au vu des résultats une autorisation a étéobtenue pour l’année 2012.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.148

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Hypogonadisme et angiœdeme : a propos d’un casD. Fagedet a, I. Boccon-Gibod a, P. Scherer b, A. Gompel c, L. Bouillet a

aCentre de reference des angiœdemes a kinines, CHU de Grenoble, Grenoble,

Franceb Service d’allergologie, Chalon-sur-Saone, Francec Inserm UMRS 938, service de gynecologie endocrinienne, Hotel-Dieu de

Paris, universite Paris-Descartes, Paris, France

Introduction.– Nous rapportons le cas d’un homme de 47 ans souffrant d’unhypogonadisme secondaire à une hémochromatose hétérozygote ayantdéveloppé un angiœdème.Résultat.– Il était traité par injections de testostérone retard et danazol. Dans uncontexte d’arrêt de ce traitement, il a présenté d’avril à juillet 2010 quatre crisesd’angiœdèmes de la luette associées à des épisodes de crises douloureuses

Autres / Revue française d’a302

abdominales durant au moins 24 heures avec arrêt des matières et des gaz et derésolution spontanée. Le dosage de C1 inhibiteur était à 196 mg/L, (70 % de lavaleur théorique), avec une activité similaire. La testostéronémie totale étaitfranchement abaissée à 1,56 nmol/L. Le reste du bilan étiologique était négatif.Les crises se sont amendées sous danazol et acide tranexamique. Ce traitementde fond a pu être interrompu après la reprise des injections de testostérone, sansrecrudescence des crises. Le patient a représenté une nouvelle crised’angiœdème en mars 2011. Le C1 inhibiteur était alors à 190 mg/L et latestostéronémie normalisée (suite à une injection de testostérone). Le facteurfavorisant des crises était des soins dentaires. Un traitement de fond par acidetranexamique a été repris.Discussion.– Nous décrivons ici un cas d’angiœdème de type III favorisé par unhypogonadisme. À noter, l’abaissement peu important du C1 inhibiteurpondéral et fonctionnel très semblable à celui que l’on retrouve chez les femmessous pilule œstroprogestative. Un taux à 70 % permet d’exclure un angiœdèmede type I. On peut s’interroger sur la raison de l’absence de normalisation duC1 inhibiteur sous androgènes. La recherche de la mutation sur le gène F12 estnégative. Warin et al. avaient déjà décrit deux cas d’angiœdème dans uncontexte d’hypogonadisme.Conclusion.– Chez ces patients et les hommes ayant un angiœdème de type IIIon peut se poser la question d’un monitoring hormonal et utilisation plus largede danazol.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.149

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Asthme et obesiteH. Kouismi, E. Ardouz, J.E. Bourkadi, G. Iraqi

Hopital Moulay-Youssef, CHU Ibn-Sina, Rabat, Maroc

Introduction.– L’asthme est une maladie inflammatoire chronique dont laprévalence ne cesse d’augmenter. L’obésité constitue une comorbidité rendantdifficile la prise en charge et le contrôle de l’asthme.Matériel et méthode.– Nous avons colligé 50 patients obèses dont l’indice demasse corporelle (IMC) est supérieur à 30 kg/m à la consultation d’allergologieà l’hôpital Moulay Youssef de Rabat depuis janvier 2009 à septembre 2011.Résultat.– Il s’agit de 40 femmes et 10 hommes obèses âgés entre 15 et 65 ansavec une moyenne d’âge de 35 ans. Un diabète est associé dans 10 %, unehypertension artérielle dans 11 % et le RGO dans 35 % des cas, une rhiniteallergique dans 11 % des cas, une sinusite dans 5 % des cas, une conjonctivitedans 18 % des cas, un eczéma dans 2 % des cas, une allergie alimentaire dans7 % des cas, et médicamenteuse dans 1 % des cas, surtout à l’aspirine. Uneatopie familiale est notée dans 10 % des cas. Le traitement préconisé repose surles corticoïdes inhalés et les bêta-2-mimétiques de longue durée d’action dans32 cas, associés aux xanthiniques dans 4 cas, aux antihistaminiques etcorticoïdes nasaux dans 18 cas et aux inhibiteurs de la pompe à proton dans15 cas. L’asthme est bien contrôlé dans 60 % des cas, partiellement contrôlédans 30 % des cas et non contrôlé dans 10 % des cas. La spirométrie faite cheztous nos patients a objectivé un trouble ventilatoire obstructif dans 85 % etmixte dans 15 %. Le trouble ventilatoire obstructif était léger dans 60 % des cas,modéré dans 28 % des cas et sévère dans 12 %. Les tests cutanés réalisés chez37 cas. Ils sont positifs chez 25 cas.Conclusion.– Il ressort de cette étude la prédominance féminine et la fréquencede l’asthme sévère dans la population obèse.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.150