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brevetée d’administration épicutanée sur peau saine, Viaskin1, est en cours d’investigation clinique pour le traitement de l’allergie à l’arachide. Cette étude a pour objectif d’évaluer l’efficacité de l’EPIT dans un modèle de souris sensibilisées aux protéines de lait de vache (PLV). Matériel et méthode.On note que 40 souris BALB/c ont été sensibilisées aux PLV par voie intra-gastrique et réparties en 2 groupes de 20 souris traitées par voie épicutanée une fois par semaine pendant 8 semaines : un groupe recevant un Viaskin vide (placebo) et un autre recevant un Viaskin contenant 100 mg de PLV (EPIT). Un challenge digestif était réalisé chez la moitié des souris (étude de l’œsophage et du jéjunum après régime lacté pendant 10 jours) et un challenge respiratoire chez l’autre moitié (mesure de l’hyperréactivité bronchique après inhalation de PLV). Résultat.On observait, une élévation des sIgG2a dans le groupe traité vs placebo, 1,25 vs 0,06 mg/mL (p < 0,05) sans modification significative des sIgE. Les cytokines Th2 sécrétées par les splénocytes diminuaient avec l’EPIT par comparaison au placebo : IL-4 (367 vs 975 pg/mL, p < 0,05), IL-5 (1112 vs 2742 pg/mL, p < 0,05), IL-10 (5340 vs 9965, ns) et IL-13 (4166 vs 7065, p < 0,05). Après consommation de PLV, la concentration d’éosinophiles dans le groupe placebo était élevé (43 cellules/mm 2 ) alors qu’elle était similaire aux naïves dans le groupe traité (19c/mm 2 , p < 0,05). Après aérosol, les valeurs de Penh mesurées par pléthysmographie (AUC, aire sous la courbe) redevenaient comparables aux valeurs des souris naïves (111,5, p < 0,01) dans le groupe EPIT (118,5, p < 0,01) et restaient très élevées dans le groupe placebo (227,4). Conclusion.Le traitement épicutané apparaît donc efficace dans le modèle murin utilisé aussi bien sur le plan des critères biologiques qu’après challenge oral ou respiratoire. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.139 140 Atopie, rhinite allergique et inconfort nasal chez le sportif amateur M. Denguezli Bouzgarou a , M. Ben Ali b , A. Ben Salem b , C. Aouichaoui a , Z. Tabka a a Laboratoire de physiologie et des explorations fonctionnelles, Sousse b Institut supe ´rieur du sport et de l’e ´ducation physique de Sfax, Sfax Introduction.La forte prévalence des manifestations respiratoires d’allure asthmatique chez les sportifs de haut niveau a fait l’objet de nombreux travaux de recherche. Les données chez les sportifs amateurs et sur les manifestations atopiques telles que la rhinite allergique sont plus contradictoires. Il parait de ce fait important de préciser si le sport, pratiqué de façon modérée, est à même de provoquer la survenue de la rhinite allergique et du dysfonctionnement nasal chronique chez le sportif amateur. Matériel et méthode.On note que 50 sportifs amateurs de sexe masculin ont été inclus dans la présente étude. Les symptômes nasaux, la dyspnée, le débit de pointe inspiratoire nasale (Pnif) et la fonction pulmonaire ont été évalués avant et après une séance d’entraînement. Pour chaque sujet, une batterie de tests cutanés aux pneumallergènes a été effectuée et un questionnaire validé de dépistage de la rhinite allergique a permis la discrimination du porteur d’une rhinite allergique de celui qui n’en a pas. Résultat.On note que 32 % des participants à l’étude étaient atopiques, 18 % étaient porteurs de rhinite allergique et souffraient d’un dysfonctionnement nasal chronique. Ces rhinites étaient responsables d’un inconfort nasal puisqu’elles n’étaient pas prises en charge. Ces mêmes sujets rapportaient une augmentation de la fréquence des dysfonctions nasales quelques minutes après la fin de la séance d’entraînement. Les athlètes non rhinitiques présentaient à l’inverse une amélioration globale de leurs débits nasaux et de leur fonction ventilatoire. Discussion.Il semble donc que la pratique d’une activité sportive modérée et dans un environnement confiné peut elle-même entraîner une exposition à des allergènes et favoriser par conséquent, la survenue d’épisodes allergiques chez les sportifs amateurs. Conclusion.Des études complémentaires sont nécessaires pour préciser les mécanismes en cause et identifier les sports les plus susceptibles de favoriser les pathologies allergiques. Par ailleurs, notre travail souligne le fait que la rhinite allergique et l’inconfort nasal qu’elle engendre sont insuffisamment pris en charge chez le sportif. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.140 141 Infirmie `re ARC : un chercheur sachant chercher C. Ravot, C. Goujon, J.F. Nicolas, F. Berard, C. Berion Unite ´ recherche clinique en immunologie Lyon-Sud, Pierre-Be ´nite, France Introduction.Dans notre structure (URCI-LS), le recrutement des patients est un temps entièrement dédié à la fonction infirmière ARC (implication nécessaire et différente en fonction de l’étude). Dans cette affiche, nous détaillons les différents rôles de l’infirmière ARC dans la prise en charge des patients. Matériel et méthode.TEMPS 1.Chercher Recruter. Deux variables apparaissent : le nombre de patients à recruter et la phase de l’étude. Pour les études de phase I (les volontaires sains) : le recrutement est essentiellement extérieur, nécessitant des actions types : étude de nos listings, passage d’annonces (intranet, journaux, pharmacie, médecins et le bouche à oreille... tout cela dans un contexte réglementaire contraint (CPP, CNIL). Pour les essais de phase II et phase III (patients ayant la pathologie pour laquelle la molécule est testée), le recrutement est interne par analyse des listings et par une étroite collaboration avec les services hospitaliers du CHU et externe via un réseau qui permet d’enrichir la diversité des inclusions. TEMPS 2.Analyser. Les critères d’inclusion et d’exclusion nécessitent un temps d’analyse du dossier car ils conditionnent l’inclusion à l’étude. TEMPS 3.Convaincre. Vient alors le temps de la parole et de la vraie relation humaine : l’écoute active. Quatre facteurs favorisants apparaissent : être convaincu soi même de l’intérêt de l’étude, l’intérêt personnel pour le patient, l’intérêt scientifique et valorisation de l’individu dans sa participation à la recherche et l’indemnisation. Conclusion.Dans notre structure, l’infirmière ARC joue un rôle central dans le recrutement des patients pour les études cliniques. En effet, le continuum de prise en charge que nous réalisons permet une vraie relation de confiance, facteur important de réussite des études cliniques. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.141 142 E ´ tude observationnelle aupre `s de 306 patients atteints d’angiœde `me he ´re ´ditaire L. Bouillet a , V. Montauban b , K. Finck b , S. Boue ´e c a Service de me ´decine interne, CHU de Grenoble, Grenoble, France b Laboratoire Shire, Boulogne-Billancourt, France c CEMKA, Bourg-La-Reine, France Introduction.Les objectifs de cette étude observationnelle française étaient de décrire les patients atteints d’angiœdème héréditaire (AOH), leur prise en charge, et l’impact de cette maladie sur la qualité de vie (QDV) mesurée avec le SF36. Matériel et méthode.On note que 306 patients atteints d’AOH ont été inclus dans cette étude rétrospective sur une année de suivi. Résultat.On note que 64,1 % des patients avaient un AOH de type I et/ou II et 35,9 % un type III ; 74,5 % étaient de sexe féminin ; 63,3 % des patients avaient déjà eu au moins un épisode d’œdème laryngé au cours de leur maladie. Les patients avaient eu en moyenne 8,5 attaques sur une année dont 45,9 % étaient sévères. 883 crises d’AOH ont été décrites : 34,8 % étaient périphériques, 51,6 % abdominales, 17,6 % sur le visage et 18,4 % au niveau de la bouche, de la gorge ou des voies respiratoires supérieures. Une hospitalisation a été nécessaire pour 11,4 % des épisodes et un séjour en réanimation pour 13,8 % des épisodes hospitalisés. Un pourcentage de 55,2 des patients avaient un traitement prophylactique à long terme, plus souvent ceux atteints d’un AOH de type I/II comparativement au Recherche / Revue française d’allergologie 52 (2012) 298300 299

Atopie, rhinite allergique et inconfort nasal chez le sportif amateur

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Page 1: Atopie, rhinite allergique et inconfort nasal chez le sportif amateur

Recherche / Revue française d’allergologie 52 (2012) 298–300 299

brevetée d’administration épicutanée sur peau saine, Viaskin1, est en coursd’investigation clinique pour le traitement de l’allergie à l’arachide. Cette étudea pour objectif d’évaluer l’efficacité de l’EPIT dans un modèle de sourissensibilisées aux protéines de lait de vache (PLV).Matériel et méthode.– On note que 40 souris BALB/c ont été sensibilisées auxPLV par voie intra-gastrique et réparties en 2 groupes de 20 souris traitées parvoie épicutanée une fois par semaine pendant 8 semaines : un groupe recevantun Viaskin vide (placebo) et un autre recevant un Viaskin contenant 100 mg dePLV (EPIT). Un challenge digestif était réalisé chez la moitié des souris (étudede l’œsophage et du jéjunum après régime lacté pendant 10 jours) et unchallenge respiratoire chez l’autre moitié (mesure de l’hyperréactivitébronchique après inhalation de PLV).Résultat.– On observait, une élévation des sIgG2a dans le groupe traité vsplacebo, 1,25 vs 0,06 mg/mL (p < 0,05) sans modification significative dessIgE. Les cytokines Th2 sécrétées par les splénocytes diminuaient avec l’EPITpar comparaison au placebo : IL-4 (367 vs 975 pg/mL, p < 0,05), IL-5 (1112 vs2742 pg/mL, p < 0,05), IL-10 (5340 vs 9965, ns) et IL-13 (4166 vs 7065,p < 0,05). Après consommation de PLV, la concentration d’éosinophiles dans legroupe placebo était élevé (43 cellules/mm2) alors qu’elle était similaire auxnaïves dans le groupe traité (19c/mm2, p < 0,05). Après aérosol, les valeurs dePenh mesurées par pléthysmographie (AUC, aire sous la courbe) redevenaientcomparables aux valeurs des souris naïves (111,5, p < 0,01) dans le groupeEPIT (118,5, p < 0,01) et restaient très élevées dans le groupe placebo (227,4).Conclusion.– Le traitement épicutané apparaît donc efficace dans le modèlemurin utilisé aussi bien sur le plan des critères biologiques qu’après challengeoral ou respiratoire.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.139

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Atopie, rhinite allergique et inconfort nasal chez le sportifamateurM. Denguezli Bouzgarou a, M. Ben Ali b, A. Ben Salem b, C. Aouichaoui a, Z.

Tabka a

a Laboratoire de physiologie et des explorations fonctionnelles, Sousseb Institut superieur du sport et de l’education physique de Sfax, Sfax

Introduction.– La forte prévalence des manifestations respiratoires d’allureasthmatique chez les sportifs de haut niveau a fait l’objet de nombreux travauxde recherche. Les données chez les sportifs amateurs et sur les manifestationsatopiques telles que la rhinite allergique sont plus contradictoires. Il parait de cefait important de préciser si le sport, pratiqué de façon modérée, est à même deprovoquer la survenue de la rhinite allergique et du dysfonctionnement nasalchronique chez le sportif amateur.Matériel et méthode.– On note que 50 sportifs amateurs de sexe masculin ont étéinclus dans la présente étude. Les symptômes nasaux, la dyspnée, le débit depointe inspiratoire nasale (Pnif) et la fonction pulmonaire ont été évalués avantet après une séance d’entraînement. Pour chaque sujet, une batterie de testscutanés aux pneumallergènes a été effectuée et un questionnaire validé dedépistage de la rhinite allergique a permis la discrimination du porteur d’unerhinite allergique de celui qui n’en a pas.Résultat.– On note que 32 % des participants à l’étude étaient atopiques, 18 %étaient porteurs de rhinite allergique et souffraient d’un dysfonctionnementnasal chronique. Ces rhinites étaient responsables d’un inconfort nasalpuisqu’elles n’étaient pas prises en charge. Ces mêmes sujets rapportaientune augmentation de la fréquence des dysfonctions nasales quelques minutesaprès la fin de la séance d’entraînement. Les athlètes non rhinitiquesprésentaient à l’inverse une amélioration globale de leurs débits nasaux etde leur fonction ventilatoire.Discussion.– Il semble donc que la pratique d’une activité sportive modérée etdans un environnement confiné peut elle-même entraîner une exposition à desallergènes et favoriser par conséquent, la survenue d’épisodes allergiques chezles sportifs amateurs.Conclusion.– Des études complémentaires sont nécessaires pour préciser lesmécanismes en cause et identifier les sports les plus susceptibles de favoriser lespathologies allergiques. Par ailleurs, notre travail souligne le fait que la rhinite

allergique et l’inconfort nasal qu’elle engendre sont insuffisamment pris encharge chez le sportif.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.140

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Infirmiere ARC : un chercheur sachant chercherC. Ravot, C. Goujon, J.F. Nicolas, F. Berard, C. Berion

Unite recherche clinique en immunologie Lyon-Sud, Pierre-Benite, France

Introduction.– Dans notre structure (URCI-LS), le recrutement des patients est untemps entièrement dédié à la fonction infirmière ARC (implication nécessaire etdifférente en fonction de l’étude). Dans cette affiche, nous détaillons les différentsrôles de l’infirmière ARC dans la prise en charge des patients.Matériel et méthode.–TEMPS 1.– Chercher – Recruter.Deux variables apparaissent : le nombre de patients à recruter et la phase del’étude.Pour les études de phase I (les volontaires sains) : le recrutement estessentiellement extérieur, nécessitant des actions types : étude de nos listings,passage d’annonces (intranet, journaux, pharmacie, médecins et le bouche àoreille. . . tout cela dans un contexte réglementaire contraint (CPP, CNIL).Pour les essais de phase II et phase III (patients ayant la pathologie pour laquellela molécule est testée), le recrutement est interne par analyse des listings et parune étroite collaboration avec les services hospitaliers du CHU et externe via unréseau qui permet d’enrichir la diversité des inclusions.TEMPS 2.– Analyser.Les critères d’inclusion et d’exclusion nécessitent un temps d’analyse dudossier car ils conditionnent l’inclusion à l’étude.TEMPS 3.– Convaincre.Vient alors le temps de la parole et de la vraie relation humaine : l’écoute active.Quatre facteurs favorisants apparaissent : être convaincu soi même de l’intérêtde l’étude, l’intérêt personnel pour le patient, l’intérêt scientifique etvalorisation de l’individu dans sa participation à la recherche et l’indemnisation.Conclusion.– Dans notre structure, l’infirmière ARC joue un rôle central dans lerecrutement des patients pour les études cliniques. En effet, le continuum deprise en charge que nous réalisons permet une vraie relation de confiance,facteur important de réussite des études cliniques.

doi: 10.1016/j.reval.2012.02.141

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Etude observationnelle aupres de 306 patients atteintsd’angiœdeme hereditaireL. Bouillet a, V. Montauban b, K. Finck b, S. Bouee c

a Service de medecine interne, CHU de Grenoble, Grenoble, Franceb Laboratoire Shire, Boulogne-Billancourt, FrancecCEMKA, Bourg-La-Reine, France

Introduction.– Les objectifs de cette étude observationnelle française étaient dedécrire les patients atteints d’angiœdème héréditaire (AOH), leur prise en charge,et l’impact de cette maladie sur la qualité de vie (QDV) mesurée avec le SF36.Matériel et méthode.– On note que 306 patients atteints d’AOH ont été inclusdans cette étude rétrospective sur une année de suivi.Résultat.– On note que 64,1 % des patients avaient un AOH de type I et/ou II et35,9 % un type III ; 74,5 % étaient de sexe féminin ; 63,3 % des patients avaientdéjà eu au moins un épisode d’œdème laryngé au cours de leur maladie.Les patients avaient eu en moyenne 8,5 attaques sur une année dont 45,9 %étaient sévères. 883 crises d’AOH ont été décrites : 34,8 % étaientpériphériques, 51,6 % abdominales, 17,6 % sur le visage et 18,4 % au niveaude la bouche, de la gorge ou des voies respiratoires supérieures. Unehospitalisation a été nécessaire pour 11,4 % des épisodes et un séjour enréanimation pour 13,8 % des épisodes hospitalisés.Un pourcentage de 55,2 des patients avaient un traitement prophylactique à longterme, plus souvent ceux atteints d’un AOH de type I/II comparativement au