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Le Monde libertaire – édition gratuite 1 Cannabis ou prozaC ? L’homosexualité une maladie Quinzomadaire de la Fédération anarchiste www.monde-libertaire.fr Supplément gratuit ou à prix libre au Monde libertaire n°1710 P.3 P.7 UN PAs eNAvANt , DeUx PAs eN ARRièRe ! Après l’affaire du compte en Suisse (et à Singapour) de Cahuzac, ministre du budget qui se faisait le chantre de la lutte contre… la fraude fiscale, le gouvernement socialo- écolo vient de nous pondre un texte sur la transparence du patrimoine des élus. Ces derniers devront, donc, désormais, faire une déclaration publique de patrimoine dans un organisme bidule. Bravo ! Ces déclarations seront consultables par tout un chacun. Encore bravo ! Mais interdiction sera faite au citoyen lambda ou aux médias de faire état de ce qu’ils auront vu et de dénoncer de fausses déclarations, sous peine de… Faudrait quand même pas déconner ! Trois grammes d’alouette et 20 kilos de cheval, telle est l’éternelle composition du pâté d’alouette socialo-écolo. Bon appétit ! Jean-Marc Raynaud Colère noire Depuis une dizaine d’années, la vigilance a baissé d’intensité contre le fascisme. On nous répète souvent que ce dernier n’existe plus et que seul subsiste un épouvantail au service d’abusives chasses aux sorcières. L’appellation fasciste non contrôlée ne serait finalement qu’une éti- quette calomnieuse apposée injustement sur le front d’honorables « résistants de la Nation en danger » que de puissants complices défendent, requalifient et invi- tent ici ou là. Ah bon ? Plus de fascisme depuis Mussolini et Hitler ? Juste quelques reli- quats en Espagne et en Grèce jusqu’au milieu des années 70 ? Pourtant, à bien y regarder, le fascisme est plus vivace que jamais : retour en grande pompe du nazisme en Grèce (15% de l’opinion et 50% dans la police et l’armée), ascension vertigineuse de la fille Le Pen qui se rap- proche du rêve inaccessible de son Père, et surtout, légèreté incroyable voire trahi- sons en série dans les rangs de ceux qui auraient pu endiguer ce renouveau fas- ciste. Trahisons parce que la grande force du fascisme réside aujourd’hui tout autant dans la diffusion massive de ses idées que dans la mollesse manipulée de ses adversaires, dans les rangs desquels des intrus passent leur temps à faire baisser la garde, appeler au dialogue pacifié et à l’isegoria (droit de parole pour tous, quelle que soit l’opinion) tout en semant la confusion sur les marqueurs politiques et les enjeux de la résistance. Pour ceux-là, l’unique ennemi affiché est le système totalitaire marchand actuellement au pou- voir et pas du tout sa doublure disponible en cas de besoin, si le cirque médiatique ne parvenait plus à contenir la révolte. Pourtant, l’histoire l’a prouvé : le fascisme n’est que le chien d’at- taque du capitalisme, que ce der- nier lâche sur la foule en dernier recours. Ces intrus bonimenteurs et dan- gereux prolifèrent comme des virus à gauche, notamment au sein de jeunes organisations para-politiques. Certains oublient naïvement que c’est dans les rangs de la gauche qu’on a vu les collaborateurs les plus serviles de l’occupation nazie. Doriot a d’abord été un membre influent du PCF, député-maire de Saint-Denis, avant de basculer de l’autre côté en appelant à la réconciliation nationale (ce qui rappelle la trajectoire actuelle Capitalisme de la musique P.6 La révolte des boutons P.5 Bon ne fête ma man P.2 Nic olas et la Co mmune P.4 Prisonniers en Russie P.6 LIBERTAIRE LE MONDE 37 du 12 Juin 2013 Urgence de l’Antifascisme d’un Soral du PCF au FN jusqu’à fonder une organisation passe- relle reliant socialisme et natio- nalisme). Déat, quant à lui, a d’abord été un socialiste bon teint, plein d’avenir aux dires de la presse (un peu comme Valls aujourd’hui) avant de devenir le chantre de la révolution natio- nale. Bien sûr, beaucoup de mili- tants de gauche sont des antifascistes convaincus. C’est justement pourquoi, ils devraient s’aviser de faire le ménage chez eux plutôt que d’avoir les yeux uniquement fixés de l’autre côté. Sans quoi, le réveil pourrait s’avé- rer douloureux et les dégâts irré- versibles. Yannis Youlountas « la grande force du fascisme réside aujourd’hui tout autant dans la diffusion massive de ses idées que dans la mollesse manipulée de ses adversaires »

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Le Monde libertaire – édition gratuite 1

Cannabis ou

prozaC ?

L’homosexualité

une maladie

Quinzomadaire de la Fédération anarchistewww.monde-libertaire.fr Supplément gratuit ou à prix libre au Monde libertaire n°1710

P.3P.7

UN PAs eN AvANt,DeUx PAs eN ARRièRe !

Après l’affaire du compte en Suisse (et à Singapour)de Cahuzac, ministre du budget qui se faisait le

chantre de la lutte contre… la fraude fiscale, le gouvernement socialo-écolo vient de nous pondre un texte sur la transparence du patrimoinedes élus. Ces derniers devront, donc, désormais, faire une déclarationpublique de patrimoine dans un organisme bidule. Bravo !Ces déclarations seront consultables par tout un chacun. Encorebravo ! Mais interdiction sera faite au citoyen lambda ou aux médiasde faire état de ce qu’ils auront vu et de dénoncer de faussesdéclarations, sous peine de… Faudrait quand même pas déconner !Trois grammes d’alouette et 20 kilos de cheval, telle est l’éternellecomposition du pâté d’alouette socialo-écolo.Bon appétit !

Jean-Marc Raynaud

Colèrenoire

Depuis une dizaine d’années, la vigilancea baissé d’intensité contre le fascisme.On nous répète souvent que ce derniern’existe plus et que seul subsiste unépouvantail au service d’abusives chassesaux sorcières. L’appellation fasciste noncontrôlée ne serait finalement qu’une éti-quette calomnieuse apposée injustementsur le front d’honorables « résistants de laNation en danger » que de puissantscomplices défendent, requalifient et invi-tent ici ou là.Ah bon ? Plus de fascisme depuisMussolini et Hitler ? Juste quelques reli-quats en Espagne et en Grèce jusqu’aumilieu des années 70 ? Pourtant, à bien yregarder, le fascisme est plus vivace quejamais : retour en grande pompe dunazisme en Grèce (15% de l’opinion et50% dans la police et l’armée), ascensionvertigineuse de la fille Le Pen qui se rap-proche du rêve inaccessible de son Père,et surtout, légèreté incroyable voire trahi-sons en série dans les rangs de ceux quiauraient pu endiguer ce renouveau fas-ciste.Trahisons parce que la grande force dufascisme réside aujourd’hui tout autantdans la diffusion massive de ses idéesque dans la mollesse manipulée de sesadversaires, dans les rangs desquels desintrus passent leur temps à faire baisserla garde, appeler au dialogue pacifié et àl’isegoria (droit de parole pour tous,quelle que soit l’opinion) tout en semantla confusion sur les marqueurs politiques

et les enjeux de la résistance.Pour ceux-là, l’unique ennemiaffiché est le système totalitairemarchand actuellement au pou-voir et pas du tout sa doubluredisponible en cas de besoin, si lecirque médiatique ne parvenaitplus à contenir la révolte.Pourtant, l’histoire l’a prouvé : lefascisme n’est que le chien d’at-taque du capitalisme, que ce der-nier lâche sur la foule en dernierrecours.

Ces intrus bonimenteurs et dan-gereux prolifèrent comme desvirus à gauche, notamment ausein de jeunes organisationspara-politiques. Certainsoublient naïvement que c’estdans les rangs de la gauche qu’ona vu les collaborateurs les plusserviles de l’occupation nazie.Doriot a d’abord été un membreinfluent du PCF, député-maire deSaint-Denis, avant de basculer del’autre côté en appelant à laréconciliation nationale (ce quirappelle la trajectoire actuelle

Capitalisme de la musique P.6

La révolte desboutons P.5

Bonne fêtemaman P.2

Nicolas et laCommune P.4

Prisonniers enRussie P.6L

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Juin

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Urgence de l’Antifascisme

d’un Soral du PCF au FN jusqu’àfonder une organisation passe-relle reliant socialisme et natio-nalisme). Déat, quant à lui, ad’abord été un socialiste bonteint, plein d’avenir aux dires dela presse (un peu comme Vallsaujourd’hui) avant de devenir lechantre de la révolution natio-nale. Bien sûr, beaucoup de mili-tants de gauche sont desantifascistes convaincus. C’estjustement pourquoi, ils devraients’aviser de faire le ménage chezeux plutôt que d’avoir les yeuxuniquement fixés de l’autre côté.Sans quoi, le réveil pourrait s’avé-rer douloureux et les dégâts irré-versibles.

Yannis Youlountas« la grande for ce du fas ci smer é s id e au j our d ’hu i t ou tau ta n t dans l a d i f f u s i o nmass i ve d e s e s id é e s quedans la mol l es se manipuléede se s adversair e s »

envoyer la fête desmères sur les roses ?

état-Nation-Patrie 2ième partie

2 Le Monde libertaire – édition gratuite

La patrie est littéralement le pays du père. Élisée Recluspensait que sous ce mot on faisait comprendre au peuple« mille choses douces ou belles qui ne comportent nullement la divi-sion de la terre en parcelles ennemies. La suave odeur du sol nour-ricier, les figures souriantes des vieillards qui nous aimaient, leschers souvenirs de l'étude et de l'effort avec de hardis compagnons,les œuvres entreprises en commun dans la jeunesse, et surtout lelangage qui résonna le premier à nos oreilles et dans lequel nousavons entendu les paroles décisives de notre vie, tout cela est l'héri-tage naturel de chaque homme, dans quelque partie du monde quesoit placé son berceau, tout cela est antérieur à l'idée d'une patriedélimitée, et c'est pur sophisme de vouloir rattacher ces sentimentsà l'existence des polygones éphémères que l'on a découpés sur larondeur de la planète. »1. Concluons avec le célèbre géographe, que cet amourexclusif du pays du père aboutit fatalement à la haine decelui du frère. L'attachement des hommes à leur envi-ronnement social, culturel ou naturel est un sentimentlargement partagé. Le patriotisme en fait un ressenti-ment utilisé à des fins de pouvoir. L'universel seconstruit à partir du local. Il est absurde d'en faire uneidéologie de domination. À un moment donné, le natio-nalisme peut s'avérer émancipateur pour une nationdominée mais il n'y a pas concrètement de nationalismeuniversaliste. Un patriotisme aussi sensible aux méfaitscommis par sa patrie qu'à ceux qu'elle subit n'est pasefficace. Il est impossible de satisfaire tous les nationa-

lismes, cela engendre forcément des frustrations. Le fédéralisme libertaire que nous proposons ne conduitpas à une perte d'identité. Au contraire, c'est parce quenous sommes conscients de nos limites que nous pen-sons qu'il est souvent nécessaire de s'associer. Mais cetteentraide ne doit pas se faire contre l'autonomie. La fédé-ration si elle veut s'étendre doit le faire avec l'accord del'entité nouvelle. Chacun peut toujours se dé-fédérer si’ilse sent dominé. La fédéralisme anarchiste repose sur laliberté et l'égalité. Les individus, les groupes, les quar-tiers, les communes, les régions, les nations peuvent sefédérer mais aussi les forces productives. C'est sur cettehorizontalité politique, économique et sociale auto-insti-tuée qu'est basé le projet anarchiste. Les premiers mouvements d'émancipation ont très tôtcherché à dépasser les frontières. De manière constitu-tive le socialisme est internationaliste. Cela n'a jamaissignifié uniformiser toutes les cultures puisque dans saconception libertaire il part d'une base locale. C'est bienau contraire le socialisme de caserne qui conduit à unanéantissement des différences. Or l'histoire acondamné depuis bien longtemps les errements stali-niens du socialisme dans un seul pays.

Groupe Orwell de Martigues.1 Élisée Reclus, Écrits sociaux, Heros-Limite, 2012.

Le village d'Artas dansl'Isère revendiqued'être le « berceau dela fête des Mères » : enjuin 1906, deux mèresde 9 enfants reçurent

un prix de « Haut mérite mater-nel ». En 1918, la ville de Lyon célèbrela journée des Mères en hom-mage aux mères et aux épousesqui ont perdu leurs fils et leurmari pendant la Première Guerremondiale. En 1941, le régime de Vichy ins-crit la fête des Mères au calen-drier, pour des raisons natalisteset guerrières : il faut beaucoup degarçons pour faire la guerre !Après-guerre, une loi stipule que« la République française rendofficiellement hommage chaqueannée aux mères françaises aucours d'une journée consacrée àla célébration de la « Fête desmères ». Les crédits nécessairessont inscrits sur le budget duministère chargé de la famille. Mes parents ont eu 5 enfants. Sansprévenir ma mère, mon père ademandé pour elle la médaille de lafamille française. A l'annonce de laremise de la médaille, ma mère,furieuse, a refusé de s'y rendre. Lafameuse médaille est restéequelque temps dans la maison ; elleaurait disparu lors d'un déménage-ment mais je crois plutôt que mamère l'a jetée ! Très critique aussivis-à-vis de la fête des mères, elledisait qu'elle ne voulait pas d'unefête un jour de l'année et tout le tra-vail ménager et éducatif tous lesautres jours : elle voulait que sonmari et ses filles participent àtoutes les tâches, tout le temps. Etça se passait ainsi !Alors, pour la fête des mères : aufeu les colliers de nouilles et lestableaux de pâtes ! Aux orties lesparfums et les appareils électro-ménagers ! Tous les jours parta-gez les tâches ménagères et desoins à vos proches !

Élisabeth CLAUDEEDF, la plus grosse entreprise de mensonge citoyen en France, prétendque 75 % de son électricité provient du nucléaire. En fait, celui-ci représenteà peine 7 % de l’énergie totale consommée dans l’hexagone.De plus, même si, pour nous autres mortels, l’uranium, la bombe et lesréacteurs atomiques partagent un destin commun, les réserves de ceminerai s’épuisent rapidement (d’où la guerre au Mali).Cela explique pourquoi Areva veut inaugurer le 1er juillet le musée de lamine à Bessines-sur-Gartempe (Haute-Vienne) : le nucléaire a bien méritéun enterrement en grandes pompes.

O.D

Le groupe américain religieux SettingCaptives Free (délivrer lesprisonniers) propose aux homos de« se libérer de l’esclavage del’homosexualité », comme s’ils’agissait d’une maladie ! Ilsproposent un cours de 60 jours pourapprendre aux homos « qu’ils nesont pas nés comme ça » et « lesaider à redevenir normal » ! La sectea mis en ligne sur la boutiqueAndroid de Google un formulaire àtélécharger pour s’inscrire. L’association All Out, qui milite pour« un monde d’égalité de libertéd’être différents » a lancé unepétition qui a récolté plus de 90 000signatures. Miracle ! 24h après, lelien avait disparu du site Google. AllOut explique que « les traitementsproposés par la secte représententun danger terrible pour les LTGB ainsi que celles etceux qui doivent nier ce qu’ils sont ou ceux qu’ilsaiment ». Impossible de joindre Google France surle sujet. Devant l’échec de leurs diverses tentativespour imposer leurs visions réactionnaires et

homophobes, les extrémistes religieux tentent àprésent d’envahir le canal Internet. No Pasaran !Vous pouvez encore signer :/www.allout.org/fr/gaycureapp

Patrick

squelettes d’atomes ?

L’homosexualité n’est pas une maladie !

tUgDUAL DeRviLLelutteur de fond contre l’eu-thanasie et l'avortement,souhaite créer un courant« d’écologie humaine dans lerespect de la dignité ».Amen !

FAUx et UsAge DeFAUx pour faire croire à lamort d'un manifestant, lesopposants au mariage gayont créé de toutes pièces unfaux site internet tF1, unfaux article du Monde et unfaux tweet d'itélé. Dommage que le ridicule netue pas !

Le Monde libertaire – édition gratuite 3

Les rencontresdétenus-victimes

Cannabis ou industrie pharmaceutique ?Robert Cario, pro-fesseur de crimi-nologie, estl'initiateur desrencontres déte-

nus-victimes, en 2010, à la maisoncentrale de Poissy. Nous y avons découvert que lesprisonniers craignaient que les vic-times soient remplies de haine etenvahies par le désir de vengeance.Ces dernières avaient peur dedécouvrir des monstres. L'individu était assimilé à l'acte.L'une des victimes avait mêmedécidé de ne pas serrer la main desdétenus. Mais, à l'épreuve de laréalité, elle a changé d'avis et a finià accepter la poignée de main. Les prises de conscience ont étédifficiles, éprouvantes et radicalesles auteurs. Il leur a fallu constaterà quel point leurs actes avaient provoqué de peur, de dou-leur et de destruction familiale. Ils ont été même obligés de se res-ponsabiliser, tout en découvrantque les souffrances qu'ils avaientinfligées étaient pratiquementidentiques à celles qui les avaienteux-mêmes démolis, lorsqu'ilsétaient enfants. Pour les victimes, la surprise a étégrande de constater que les pri-sonniers n'étaient pas des mons-tres, même s'ils pouvaient avoircommis un acte monstrueux. A lafin du compte, c'étaient deshommes en souffrance, avec desémotions et des sentimentsproches de ceux que ressentaientles victimes. Une véritable empa-thie a fini par s'installer. Lesséances se sont même terminéespar des cadeaux. A quoi sert la pri-son, si ce n'est à perpétrer la ven-geance, en nous faisant croire aumanichéisme des bons et desméchants.

Jacques - Ras les murs

Sévissant depuis 1970, la réglementation sur lesdrogues prohibant l’usage et la production de canna-bis semble avoir encore de beaux jours devant elle,tant les politiciens ne reculent devant rien pour laconserver malgré les méfaits qu’elle ne cesse d’engen-drer.La violence et la corruption gagnent du terraincomme nous l’ont montré l’affaire de la B.A.C Nordet les incessants règlements de compte qui ensanglan-tent Marseille et tant d’autres communes depuis plu-sieurs années. Le trafic d’armes profite lui aussifavorablement de la manne financière que représentele deal pour le grand banditisme.La consommation par les plus jeunes de cannabis – etmême de cocaïne – reste au sommet tandis qu’unegrande part de la population s’illustre à l’échelle euro-péenne par son appétit pour la défonce, qu’elle soitlégale ou illégale (alcool, cannabis, coke,médocs…) : voilà ce que nous appren-nent les récents rapports del’OFDT et de l’OEDT(Observatoires Français etEuropéens desDrogues etToxicomanies).De nombreux-ses maladescontinuent demettre en dan-ger leur liberté,donc leur santé,en choisissant desoulager leur mauxgrâce à une thérapeutique certes naturelle mais illé-gale : le cannabis. La relative clémence de quelquesdécisions judiciaires ne masque pas la double peineinfligée par la loi à celles et ceux qui ne passent pasentre les mailles du filet. L’industrie pharmaceutiqueet ses chiens de garde de l’Académie de Médecineverrouillent le marché en continuant de nier aveugle-ment toutes les expériences concluantes de nos voi-sins ayant légalisé le cannabis thérapeutique.

Ainsi, face à cette réussite brillante de la politique desdrogues, on aurait pu penser qu’une nouvelle majo-rité, qui plus est se revendiquant de gauche, aurait euà cœur de mettre en oeuvre une alternative plushumaniste, pragmatique et tolérante à la prohibition.Face à l’échec de la lutte contre les trafics, à celui de larépression à juguler les consommations abusives et àla défiance des couches populaires de la populationenvers les institutions, nos gouvernants auraientmême pu espérer des résultats rapides à diversniveaux.Au contraire : les rares appels au débat émanant decette majorité ont été balayés par la bonne morale etla démagogie des cadors du gouvernement, nous rap-pelant que toute remise en question d’une politiquenéfaste à la population n’est pas leur problème. Pire :

quand, arguant de l’inefficacité de cettemême politique, des cultivateurs ontdécidé d’organiser la production etla distribution de cannabis par desgroupements autogérés à circuitfermé (les Cannabis Social Clubs

Français), la seule réponse a été larépression et l’acharnement judi-

ciaire. Prétendre ainsi démontrer qu’ilest possible de se procurer un cannabis de

qualité de façon responsable et transparentesans engraisser ni mafia, ni État totalitaire, ni

même une industrie ne vaut rien face à leur propen-sion à contrôler les populations par l’intimidation etla bonne morale. C’est beau le changement…Alors, plutôt que le cannabis, si on interdisait les poli-ticien-nes pour les quarante prochaines années ?

Maxime

syngué sabour de Atiq RahimiAttention chef-d’œuvre ! DansKaboul sous le régime taliban, unejeune femme tente de survivre auquotidien avec ses deux filles. Entrebombardements et massacres, ellesoigne son époux dans le coma. Il existe une légende, celle de la pierrede patience à laquelle on raconte sesmalheurs, ses secrets jusqu’à cequ’elle éclate : la délivrance. Chaquejour, la jeune femme confie au blesséses peurs, la domination subie depuisl’enfance, le manque d’amour et detendresse. L’homme inconscientdevient sa pierre de patience. Syngué sabour ou la prise deconscience d’une femme. Sur fondde violence fanatisée et de traditions

sexistes, la parole est libérée et lestabous de la sexualité dévoilés. Cettefresque met en scène des femmesqui refusent le rôle de victimes etrésument ainsi l’absurdité desconcepts de virilité et « d’honneur »: « Les hommes qui ne savent pasfaire l’amour font la guerre ».Golshifteh Farahani — connue depuisÀ propos d’Elly de Asghar Farhadi —tient le rôle de la jeune Afghane etconfirme là son immense talent. Leroman éponyme d’Atiq Rahimi estservi par une adaptation et uneréalisation cinématographiqueséblouissantes.

Christiane Passevant

Chaque semaine c’est 24 pagestous les quinze jours c’est 8 pagestous les deux mois c’est 68 pages de hors série

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Les réalisations, plutôt improvisées, de la Com-mune, en pleine guerre civile, interrogent notreréactivité face à la crise économique. Elle ne survit que 70 jours face aux Versaillais et,pourtant, elle édifie une société plus égalitaire etplus émancipatrice. Parmi ses composantes poli-tiques, les minoritaires, radicaux, internationa-listes et proudhoniens, sont au cœur duchangement. La volonté de ne pas gouverner deshommes mais d’administrer des choses porte unsouffle libertaire. Les idées économiques deProudhon inspirent les internationalistes, mar-qués aussi par celles de Bakounine. Les majori-taires, jacobins, blanquistes et indépendants,centralisateurs, ne s’opposent pas aux mesuressociales. Des personnalités anarchistes, telles Eugène Var-lin, Paul Robin, Élisée Reclus, s’impliquent.Louise Michel devient anarchiste durant la Com-mune. Un esprit libertaire sous-tend l’appel du 22 mars.Il exige que les membres de l’assemblée munici-pale soient révocables et répondent de leurs ac-tions selon le mandat impératif. Le mandaté agitselon les attentes populaires, non en fonctiond’un programme soumis à l’approbation des élec-teurs. À côté des élus, le peuple parisien discutedans des clubs, se fédérant afin d’être davantageentendu par le Conseil. Selon une aspiration anarchiste, les frontièressont remises en question : la Commune déclarele drapeau rouge universel et tout étranger ci-toyen potentiel. Des mesures d’urgences sont prises : remise desloyers impayés, réquisition des logements vacantspour les sinistrés des bombardements. Des can-tines distribuent des repas, suivant l’exemple des« Marmites » d’Eugène Varlin. Le sort des prolétaires s’améliore. Les amendes,les retenues de salaires sont abolies. Pour que lesconditions de vie soient décentes, et pour plusd’égalité, un salaire minimum est créé et un salairemaximum imposé aux fonctionnaires (élus ausuffrage universel et ne pouvant cumuler lescharges). La séparation de l’Église et de l’Étatétant appliquée, les membres du clergé ne sont

plus fonctionnaires. La justice est plus accessible à tous : le recours aujuge est gratuit. Afin de limiter les ardeurs répres-sives de la Sûreté générale, les perquisitions, lesarrestations se font sous mandats, les arrestationssont notifiées ; démarche remarquable dans uncontexte de guerre, même si tous les dérapagesne sont pas évités !L’émancipation passe par un enseignement dé-gagé de l’emprise religieuse et se voulant gratuitet obligatoire. Des prémisses d’autogestion visentà se dégager de la domination des patrons : lesateliers qu’ils ont abandonnés deviennent descoopératives. Les ouvriers élisent les conseils dedirection renouvelables. Les femmes sont plus visibles. Actives dans lescombats de rue, elles participent, par exemple, aurecensement des ateliers sans patron. L’union desfemmes pour la défense de Paris et les soins auxblessés portent des revendications égalitaristes.La reconnaissance de l’union libre améliore lesconditions de nombre d’entre elles. Que nous a laissé la Commune ? Ébauche d’unesociété socialiste, elle a été porteuse d’une vision

égalitaire des rapports humains, même si des ten-dances contraires existaient en son sein. Elle acontribué, avec la section française de l’Interna-tionale, à la constitution du mouvement anar-chiste.

Agnès Pavlowski

La Commune de Paris : 2. Le progrès social malgré la guerre civile

4 Le Monde libertaire – édition gratuite

Saviez-vous qu’en 1971, à l’occasion du centenaire de la SemaineSanglante, un collectif « Commune vivante » s’est emparé durantune bonne heure de la Porte de Clignancourt pour une manifesta-tion festive et non pleurnicharde sur le thème « Comment seraitParis s’il était libre ? ». Attirés par la tonitruante fanfare des Beaux-Arts, 3 000 badauds rejoignent les 400 militants organisateurs de labordée, mi Trotsk’ de la LCR, mi Gauche Prolétarienne, avec lesindispensables libertaires pour ne pas s’abîmer dans le Dazibaotranscendent-stal ou les vains cris (verlan de Krivine). Les cris « Vivela Commune ! » laissent place à « CRS Versaillais ! » lorsque la maré-

chaussée charge. La baston gagne Barbès, et dure jusqu’à 20h, augrand dam des z’autorités qui louchent vers le 22 mars de trois ans

avant. 27 flics amochés tellement lesordres fusent contradictoires, entrepanique place Beauvau et fureur aucommissariat des Grandes Carrières,avec préfet planté au milieu. Les tribulations et actions du manifeste« Commune vivante » sont à retrouverdans le bouquin jouissif d’Eric Fournier,« La Commune n’est pas morte », quivient de paraître aux éditions Libertalia.

Le poète Artimondepuis le désert d’Atacama

Posologie de la chaussette à clousHé NON NICOLAs, LA COMMuNE N’EsT PAs MORTE !

Je ne voudrais pas accabler un fils du peuple qui s’est fait lui-même, ce «pauv’ Nanard» qui a fortbien défendu ses propres intérêts. Je compatis même. N’a-t-il pas traversé des moments si éprouvantsque, selon ses propres dires, avec son élégance de langage coutumière, «sa femme pleurait dans leschiottes». Douloureuse même, cette période a justifié, pour compenser le pretium doloris, l’attributionpar la République d’une prime de 45 M€. Alors on peut certes couper les cheveux en quatre etrappeler que Bernard Tapie a acquis Adidas, sans un sou, grâce à un prêt du Crédit Lyonnais et qu’ila revendu l’entreprise, après l’avoir mise en difficulté, avec une belle plus-value, tout cela pourpouvoir devenir Ministre de la ville d’un gouvernement socialiste en 1992. Non, il ne faut pas se montrer mesquin en évoquant sa propension à acheter les arbitres. Aucontraire, il convient de se réjouir de la décision généreuse de l’administration envers une de sespauv’ victimes. Sans omettre, ensuite, d’exiger, au nom de l’égalité de traitement, que cette décisionfasse jurisprudence. A 45 millions pour une femme qui pleure dans les chiottes mais pas un seuljour passé en prison, de combien, par exemple, aurait-il fallu réévaluer le million d’euros reçu parPatrick Dils et ses proches (700 000 € de dédommagement et 100 000 € pour les frais de justice,160 000 pour ses parents et 40 000 à son frère Alain qui n’ont pas du assez pleurer dans leurschiottes) pour ses 15 ans de prison ? Et encore Patrick Dils a bénéficié, selon son avocat, du «plusimportant montant jamais accordé en France dans une affaire de détention abusive»… C’étaitavant l’indemnisation du pauv’ Nanard qui ouvre de fort intéressantes perspectives !

Mato-Topé

Pauv’ Nanard

Le Monde libertaire – édition gratuite 5

- Un Hebdomadaire : http://www.monde-libertaire.fr/le-monde-libertaire/12702-sabonner- Un Quinzomadaire gratuit - Des Hors series- Un site Web : http://www.monde-libertaire.fr/

AGENDAAu soir dudécès de cellequi fut à la têtedu gouverne-ment britan-

nique de 1979 à 1990, le pape aadressé ses condoléances à DavidCameron : « Je suis triste d'ap-prendre la mort de la baronneMargaret Thatcher...et salue lesvaleurs chrétiennes qui ont sou-tenu son engagement au servicepublic et pour la promotion de laliberté dans la famille desnations ».La « dame de fer » a effectivementun palmarès d'enfer qui fait d'ellela personnalité la plus détestée deGrande Bretagne :

− Promotion de l'ultra libéralismeamenant la privatisation de tousles services publics,

− Véritable assassinat des gré-vistes de la faim de l'IRA en 1981,

− Affaiblissement des syndicats etcasse du mouvement des mineursgrévistes en 1984,

− Hausse du chômage et accrois-sement des inégalités écono-miques. Etc.Cette « croyante de fer », métho-diste convertie à l'anglicanisme parseul intérêt politique fut une véri-table intégriste qui disait en 1978 :« Nous sommes les membres d'untout et cela est clairementexprimé dans le concept chrétiende corps du Christ ».Les millions de travailleurs anglaisont bien reçu son messaged'amour et l'en remercient enécrivant sur les murs à Londres« Iron lady ? Rust in peace »Dame de Fer ? Rouille en paix...avec tes valeurs chrétiennes.

Michel

PRéseNtAtioN DU DeRNieR

NUMéRo Des « CAhieRs

Léo FeRRé » Rencontre avec Luc Vidal Jeudi 13 juin à 18hParis (11ème)145, rue Amelot.

« çA Ne PeUt PAs CoNti-NUeR CoMMe çA » Film, débat en présence de Do-minique Cabrera, NathalieCoutinet et Dominique Plihon« Economistes atterrés. » Jeudi 13 juin à 18hParis (5ème)21, rue de la Clef.

qUe NoUs Dit LA ChANsoN

FRANçAise Des RAPPoRts

eNtRe Les sexes ?Conférence/Débat avec Na-tasha Le RouxJeudi 13 juin à 20h30Rennes (35)2, rue de Bourgogne.

teChNiqUes, teChNoLo-gies, teChNosCieNCes

Comment dépasser l'alterna-tive technophobie versus tech-nolâtrie ? vendredi 14 juin à 19hParis (18ème)10, rue Robert-Planquette.

« CoMMeNt CoMBAttRe Les

PoLitiqUes D'AUstéRité ?»Débat avec Annick Coupé(Porte-parole de l'Union syndi-cale Solidaires), Esther Jeffers(ATTAC) et Catarina Fer-nandes (Féministe) Vendredi 14 juin à 19h30Créteil (94)11-13, rue des Archives

« LA PACiFiCAtioN » - CoLo-NiALisMe

Rencontre-débat avec Nils An-derson et l'émission "Sortir ducolonialisme" de Radio Liber-taire autour du livre "La pacifi-cation" en Algérie de HafidKeramaneSamedi 15 juin à 16h30Paris (11ème)145, rue Amelot.

Contre les baisses de salaire et contre la promulgation de règlements deplus en plus draconiens dans les usines, les ouvriers de l’industrie du boutonde nacre se mettent en grève. Clemenceau, ministre de l’Intérieur et Présidentdu Conseil glisse alors à l’oreille du préfet Meunier : « Ne vous inquiétezpas, c’est une grève de bonnes femmes qui ne saurait durer »Encarteuses, graveuses, les femmes, nombreuses dans ce secteur d’activité,firent mentir « la première vache de France » en se montrant les plusardentes des grévistes, harcelant les jaunes, vandalisant les demeures patronaleset les ateliers, et affrontant la troupe avec des armes de fortune. Tête nues, en corsage et tablier de coton, par ces froides journées duprintemps 1908, elles défilent fièrement dans les rues de Méru, baissant latête comme si elles allaient charger le photographe ou exposant avec aplombleurs visages. Sur l’air de la Carmagnole, ces femmes du peuple conspuentMarianne qui « à ses promesses a menti » et « tourne le dos aux petits » .Pour tenir plus longtemps, elles ont accepté de confier leurs enfants auxfamilles des allumettiers de Saintines, des métallurgistes de Montataire, etdes caoutchoutiers de Persan- Beaumont qui montrent ainsi leur solidaritéde classe. Le mouvement dura près de trois mois. Il fallut envoyer 6000 hommes detroupe placés sous la direction du général Joffre pour venir à bout de larésistance des 10 000 boutonniers de l’Oise.

Anne Steiner

Département de l’oise, mars 1908

Les catholiquespleurent Margaret thatcher

Directeur de publication : Bernard Touchais - Commission paritaire n° 0614 C 80740 - Imprimerie 3A (Paris)Dépot légal 44145 - 1 er trimestre 1977Routage 205 - EDRB - Photos et illustra-

tions de ce numéro : droits réservés

FRigiDe BARJot la« républicaine gaulliste vis-céralement attachée à sonpays et à ses racines chré-tiennes » va se présenteraux municipales. Avec ousans les fachos ?

Moi j’aime bien la radio sur ondes courtes. On apprend plein de chosesinaudibles ailleurs. Même dans l’actualité c’est amusant d’aller traquer lesnouvelles de peu d’importance. Ce sont souvent celles qu’on distille à dosehoméopathique pour revendiquer un caractère libre et démocratique pourla grande nation France alors que le dosage est justement fait pour en ruinerle sens. Des émeutes anti-flics racistes en Suède ? Un peu d’hémoglobine àla télé. La population stambouliote défendant un square populaire de laspéculation immobilière des barbouzeux musulmans au pouvoir ? De toutefaçon, les basanés sont des sauvages. Nous en France, ona les primaires UMP dans Libé, la mariage gay dans LeFigaro, l’affaire Tapie dans Le Monde et la grande offensivesyndicale du prolétariat bientôt victorieux dans Le Mondelibertaire… Chacun a les révolutions qu’il mérite.

Troussotte et PoulsardeÀ déguster tristement avec un Givry 1er cru la

Servoisine de chez Joblot

Carnets de cave

Maria Alekhina,membre dugroupe PussyRiot, emprisonnéedans un camp dela région de Perm,

est en grève de la faim. Elledénonce ses conditions de déten-tion, les pressions qu’elle subit etexige de pouvoir assister à sa pro-pre audience. Maria est en grève de la faim, cequi met en danger sa santé. Enentamant cette lutte pacifiqueMaria Alekhina se bat aussi pourles droits de ses co-détenues quisubissent également des pressionsde la part des autorités. Dans unelettre du 27 mai 2013, elle exigel’arrêt de ces pressions et l’amélio-ration des conditions de détentiondans le camp de Perm. Par ailleurs,elle formule de nouveau unedemande simple et normale : pou-voir assister à sa propre audiencesur sa demande de libération anti-cipée.La machine carcérale s’est trans-formée en bulldozer qui écrase lacontestation, cette situation doitcesser.Nous exigeons la libération immé-diate de Maria Alekhina et de tousles prisonniers politiques enRussie. « LiBéRez Les PRisoNNieRs PoLi-tiqUes eN RUssie ! ».

Maria Alekhina,doit être libérée !

6 Le Monde libertaire – édition gratuite

AGENDA

JAzz et CAPitALisMeLors de mon émission du 6 juin, j’ai évoqué les oubliés du jazz. en effet, cette musiquen’échappe pas aux affres de l’argent. Bien qu’ils résistent intrinsèquement dans leur âme, cer-tains font les frais de l’injustice implacable des exploiteurs. Ces derniers sont les médias offi-ciels, les majors et tous ceux qui les servent. encensés un instant et oubliés rapidement,certains musiciens ont eu à subir l’oubli. Au-delà de l’aspect matériel, c’est bien ce qu’il y a depire pour un artiste de ne plus pouvoir exprimer son art. La pression est telle que beaucoup nele supportent pas et disparaissent définitivement. Une emily Remler, guitariste très douée,morte d’une overdose à 32 ans en 1990 est un parfait exemple du broyage de l’artiste. garythomas, saxophoniste ténor remarquable, fut encensé par les radios dans les années 90 ettombé dans l’oubli quasiment immédiatement. injustice encore avec Mary Lou Williams,magnifique pianiste, arrangeuse chez Duke, (qui fut certainement une de ses nombreuses maî-tresses), née en 1910 qui n’a jamais lâché une once de modernité en multipliant les expé-riences libertaires avec notamment, Cecil taylor l’aventureux pianiste. La liste est longue,citons en vrac : Billy Bean guitariste surdoué retourné au commerce, Michael zilber sax ténor,Aydin esen pianiste turc pourtant adoubé par Martial solal, les frères Minh Doky, etc. il m’estimpossible ici de tout mentionner sur ce vaste sujet. J’aurai l’occasion d’y revenir souvent.

Yves, Jazzlib’ sur Radio Libertaire

L'ACtioN DiReCte NoN-vioLeNte et à LA DésoBéis-sANCe CiviLe

Ce stage s'adresse aux mili-tants expérimentés commeaux militants débutants. Dimanche 16 juin à 9hOrléans (45)3, rue de l'Ecu d'Or

"Les gARi" (gRoUPe D'AC-tioN RévoLUtioNNAiRe iN-teRNAtioNAL) Soirée autour du livre enprésence d'un des auteurs Lundi 17 juin à 20h30Toulouse (31)3, rue EscoussièreArnaud Bernard.

« APPeL DU 18 JoiNt »1993-2013 20 ans après : il est où lechangement ? Mardi 18 juin à 18hParis (19ème)Grand PelouseParc de la Villette.

RAsseMBLeMeNt - CeRCLe

De siLeNCe - soUtieN AUx

sANs-PAPieRs

Mercredi 19 juin à 13hCarcassonne (11)Place Carnot.

LA Bio eNtRe BUsiNess et

PRoJet soCiAL

Débat public- table ronde avecPhilippe Baquésamedi 1er juin à 17h30Mûrs-Erigné (49)37, route de Nantes.

sUR LA gRANDeARChe de la Défense, unprêtre de 42 ans a expliquéque « l'union des homo-sexuels ne donne pas lavie ». L’union entre deuxprêtres non plus !...

Le Collectif inter associatif sur lasanté (Ciss) a annoncé la créationd’un « Observatoire citoyen desrestes à charge en santé ». A cetteoccasion un point a été fait sur lesdépassements d’honoraires qui ontatteint en 2012 la somme de 7,4 mil-liards. Ces dépassements sont factu-rés majoritairement par leschirurgiens-dentistes (4,7 milliards)et les médecins spécialistes (2,3 mil-liards); 4% proviennent des méde-cins généralistes et 1% des"auxiliaires médicaux".Dans les spécialités arrivent en têteles chirurgiens et les gynécologues.Sur un plan géographique, l’Ile deFrance et la région Rhône Alpesconcentrent à elles seules, plus de lamoitié des dépassements d’hono-raires. Ainsi, à Paris, 90% des oph-talmologues pratiquent lesdépassements d’honoraires.Actuellement, une femme sur 2 quiaccouchent se voit tarifer un dépas-sement et plus de 2 patients sur 3subissant une intervention sur lecristallin, une coloscopie ou unepose de prothèse de hancheégalement. Rappelons queces dépassements ne sontpas pris en charge parl’Assurance maladie et queles personnes les plus défa-vorisées n’ont que peu accès àdes complémentaires très pro-tectrices. Ces faits sont susceptiblesde compromettre de manière aigüel’accès aux soins des plus démunis.Alors pourquoi cette pratique est-elle si banalisée et fait-elle l’objet desi peu de remise en question ? Toutd’abord le code de déontologie luiprécise uniquement que les hono-raires doivent être évalués avec tactet mesure. Comme cela est bien dit !Ensuite, il faut prendre en compte lefait que la relation médecin maladeest une relation particulière où les 2partenaires ne sont pas sur un piedd’égalité. La maladie entraîne un étatde vulnérabilité et par conséquent de

dépendance au savoir du médecin.Dans ce cadre la possibilité de négo-cier les tarifs est totalement illusoiresurtout que, bien souvent, et ce mal-gré l’obligation d’affichage, lepatient n’en prend réellementconnaissance qu’à la fin de l’actemédical, une fois celui-ci réalisé.Enfin pour beaucoup, le dépasse-ment d’honoraires est perçu commeun gage de qualité. Dans une logiqueconsumériste, plus le produit estcher meilleur il est. En l’occurrencela renommée du médecin, l’appa-rence extérieure de son cabinetconcourent à justifier les tarifs éle-vés selon un mode de penséemagique qui attribue à ces élémentsun caractère de qualité médicale.Dans les faits aucun lien n’a pu êtreétabli entre fort dépassement d’ho-noraires et qualité médicale. Ainsi la logique de marché qui se

traduitpar un

mode de paiement à l’acte et leconditionnement à la règle de l’offreet de la demande est en totalecontradiction avec les principesd’universalité d’accès aux soins et ladéfinition de l’OMS qui précise quedes soins de qualité sont des soinsaccessibles et acceptables pour lepatient et les moins coûteux à qua-lité égale. La santé n’a pas de prixalors ne la laissons pas devenir unsimple commerce.

Alexandrine Halliez

Avec tact et mesure ?

CoMMeNt DiFFUseR LE MONDE LIBERTAIRE gRAtUit ? Si vous souhaitez devenir diffuseur de ce Monde libertaire gratuit, à parution quinzomadaire, il vous suffit d’in-diquer les quantités souhaitées à : [email protected] et ce sera avec plaisir quenous vous enverrons les journaux à l’adresse que vous indiquerez (20 exemplaires minimum par commande).

Le Monde libertaire – édition gratuite 7

AGENDA

Il y a peu, ce petit pays vivait leplus important mouvement socialdepuis la fin de la Guerre Froide,à tel point qu'on l'appelle toutsimplement « le soulèvement ».L'étincelle pour la population dece nouveau pays membre del'Union européenne fut la déci-sion de nouvelles mesures d'aus-térité, combinées à unecorruption trop évidente de laclasse dirigeante (ça sonne fami-lier ?). En tout cas, pour la pre-mière fois en vingt ans, des gazlacrymogènes ont été utilisés, desémeutes et des manifestations demasse emplirent les rues. Et c'estlà, quelle surprise, lorsque nousretrouvons les anarchistes!Organisés dans un « bloc anticapi-taliste » leurs drapeaux furent visi-bles dans toutes les grandesmanifs à la surprise de la popula-tion. Cette visibilité fut si impor-tante et leurs capacitésd'organisation si évidentes, quedes partis réformistes tentèrentmême de les séduire en adoptantle rouge et noir pour leurs pro-pres drapeaux. Ce qui amusa biennos camarades. À Ljubljana, les camarades de laFAO, la Fédération desAnarchistes pour l'Organisation,sont également membres del'Internationale des FédérationsAnarchistes. L'important mouve-ment social qu'ils ont vécu leur apermis de commencer à fédérerles groupes et les individus de

beaucoup de villes du pays. Ilssont encore peu nombreux, maissont en pleine expansion. Leursiège est dans un squat, proche ducentre-ville de la capitale :Metelkova. Ce squat est autogérépar un collectif d'artistes, desquatteurs et d'anarchistes. Pourun visiteur français le lieu paraîtgigantesque et donne des impres-sions de village autogéré au cœurde la ville. Depuis vingt ans que cesquat existe, il est devenu un cen-tre culturel essentiel de la ville, cequi le protège des expulsionsmanu militari, une grande partiede la jeunesse de la capitale se ren-dant sur place les soirs du week-end. C'est dans ce squat que se tenaitdernièrement le salon du livreanarchiste des Balkans. Plusieurscentaines de personnes de plu-sieurs dizaines de pays différentss'y sont rendues pour participer àdes débats, échanger, ou décou-vrir des brochures et des livresd'autres pays. L'accueil de noscamarades de la FAO fut des pluschaleureux et amical. Leur capa-cité d'organisation, leur sérieuxdans le militantisme, et leur dyna-misme augurent de grandeschoses pour l'avenir de l'anar-chisme en Slovénie.

Lou

La slovénie, ses squats, ses anarchistes...

L'eURoPe, DRoit

D'iNveNtAiRe

Rencontre avec Anne-CécileRobert de la rédaction duMonde DiplomatiqueMercredi 19 juin à 19hMarseille (1er)17, cours Honoré d'Estienned'Orves

L'AgRiCULtURe Bio PoUR

NoURRiR L'hUMANité

Conférence avec Jacques CaplatMercredi 19 juin à 20h30Saint Barthélémy d'Anjou (49)27, Place Jean XXIII.

soiRée-DéBAt AUtoUR

De vio.Me. Une usine grecque récupéréepar ses salariés Jeudi 20 juin à 19hParis (17ème)4, Villa (Impasse) Compoint« Les veNDReDis

De LA CoLèRe » Rassemblement des salariésde la Mairie de St Denis vendredi 21 juin à 12hSaint-Denis (93)Place Victor-Hugo.

Big BRotheR AWARDs 2013 Les césars du monde sécuritaireseront à nouveau décernésMercredi 26 juin à 19hMontreuil (93)9, rue François Debergue.8éMe PRiNteMPs Des UNiveR-sités PoPULAiRes (UP) Pendant trois joursvendredi 28 juin à 9hBordeaux (33)8, rue du Hamel.

Le capitalisme estun déséquilibredynamique. Pourexister, il lui fautcroitre sans fin,sachant que cette

croissance accentue le déséquili-bre que seule une croissanceencore plus forte peut momenta-nément rattraper. Dans ces condi-tions, la question de l’épuisementdes ressources naturelles ne sepose pas comme une limiteexterne à ce mode de production,mais comme une contradictionqui lui est interne. Le problème, ce n’est donc pasjamais l’état des réserves de tel outel produit. Dans le cas, par exem-ple, de ce qu’on appelle le « picpétrolier » (le moment où la pro-duction mondiale de pétrole doitcommencer à décliner du fait del’épuisement des gisementsconnus), il existe une nouvelletechnique d’extraction, d’ailleursdésastreuse pour l’environne-ment, le « fracking », qui paraîtpouvoir en repousser la date dansun futur lointain. Dans ce débat, lalimite est vue comme extérieureau capital : la réserve, suivant sataille estimée, impose uneéchéance plus ou moins proche.Ce qu’on ne comprend pas, c’estque peu importe en réalité ce qu’ilreste de pétrole réellementexploitable dans le futur puisquede toute façon on n’en aura jamaisassez. La question n’est pas celle de laquantité des ressources en jeu,mais dans le fait qu’aucune quan-tité ne pourra jamais suffire à l’im-pératif de suraccumulation.La contradiction dont il est ques-tion ici peut se résumer enquelques mots assez simples:l’obligation, pour le capitalisme,d’un développement infini dans unmonde fini.

Léon de Mattis

LJUBLJANA, 1er décembre 2012

Limites

LUDoviNe De LA RoChèRe présidente de la Manifpour tous souhaite faire vivre « le plus grand mouvementsocial que la France ait connu depuis Mai 68 » et menace desanctionner ceux qui ne se seront pas prononcés contre lemariage gay (en leur coupant les … ?)

BéAtRiCe BoURgescomme son nom l’indique,porte tout le charme discretde la bourgeoisie appuyéed’une touche de Jeunessesidentitaires, d’un zeste degUD et d’un sucrage deCivitas. on lui souhaite unelongue route à leur côté !

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