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Panorama du Théâtre Contemporain. Un Théâtre ouvert à approcher et à explorer… ©TP Jullien – mai 05

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Panorama du Théâtre Contemporain.

Un Théâtre ouvert à

approcher et à explorer…

©TP Jullien – mai 05

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Regards sur quelques auteurs.

Philipe MINYANA Noëlle RENAUDE Serge VALLETTI Wouadji MOUAWAD Olivier PY Jean-Luc LAGARCE

©TP Jullien – mars 09

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Philippe MINYANA (1)

L’« inventaire »des thématiques à l'oeuvre dans les pièces de Philippe Minyana dévoile d’évidentes  récurrences (deuils, souffrances mentales , souffrances physiques...) dessinant les contours d’un univers dans lequel l’humour,  l’ ironie grinçante,  la cruauté et l’ émotion se donnent le mot pour  tenter de dire le monde tel qu’il va ou plutôt tel qu’il ne va pas....

Si toutes ses pièces sont traversées par la même vision crépusculaire,  aucune toutefois ne présente une facture semblable.

Philippe Minyana est un auteur en constante recherche formelle. Chacune de ses pièces se donne à lire comme un nouveau défi lancé à l’écriture et à la

scène. Du « gras » au « maigre » (selon son expression),  du logorrhéique à l’épure,  Ph.Minyana prend le risque d’à chaque fois réinventer une forme nouvelle et donc une nouvelle façon d’interroger le sens.

LES ETAPES DE SON PARCOURS   Les premières pièces sont encore relativement classiques. Leur valeur « thérapeutique »  lui permet de régler ses comptes avec la pesanteur de la

vie de Province. Fin d’été à Baccarat par exemple, à la tonalité tchékhovienne et à la dramaturgie encore

très traditionnelle (unité de temps, de lieu, personnages individualisés, « volonté de tout dire »...) malgré pourtant certaines audaces déjà annonciatrices ! (traitement des  répétitions, des locutions figées, des accidents de la langue ...)

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« Il faut trouver des formes nouvelles.. » (La Mouette - Tchekhov)

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Les monologues : Chambres, Inventaires

Ecrits à partir de faits divers ou d’interviews, ils donnent la parole à ceux qui en sont d’ordinaire dépossédés mais une parole qui, tout en créant l’illusion d’un effet de réel,  est en réalité transfigurée par l’écriture (dans l’urgence du dire, dans le rythme, dans l’absence de ponctuation , dans les associations d’idées, d’images,  de sonorités ..)La langue orale   débarrassée des scories habituelles devient un poème parlé où l’intime (théâtre de l’aveu) déjà prend des accents épiques .

Les pièces qui réinterrogent la forme épique justement mais de façon plus directe et à  l’echelle du monde et non plus de la chambre : Les Guerriers ; Où va-tu Jérémy ?....

Les pièces brèves, fragmentées: Drames brefs, « pièces mortifères »théâtre du deuil (de la  mort de la mère..) où la dimension explicitement autobiographique est gommée au profit d’une écriture poétique (dans une forme aux allures presque versifiées)qui transmue les personnages en figures ( à Munich, la pièce a d’ailleurs éte montée avec des marionnettes endiguant ainsi toute vélléité d’incarnation et d’identification) nous livrant des instantanés de vie dans une construction par empilement.(cf aussi Les fragments empilés)

Quant aux dernières pièces de l’auteur , elles semblent placées sous le signe d’une certaine tentation du narratif.

Dans Suites   (2 ?) les didascalies  constituent le tissu principal tandis que les répliques ne font plus figure que d’intruses , de fragments incrustés…Ecrits à partir de faits divers ou d’interviews, ils donnent la parole à ceux qui en sont d’ordinaire dépossédés mais une parole qui, tout en créant l’illusion d’un effet de réel,  est en réalité transfigurée par l’écriture (dans l’urgence du dire, dans le rythme, dans l’absence de ponctuation , dans les associations d’idées, d’images,  de sonorités ..)La langue orale   débarrassée des scories habituelles devient un poème parlé où l’intime (théâtre de l’aveu) déjà prend des accents épiques .

Avec de tels enjeux,  on comprend que Minyana fasse de la discontinuité (caractéristique du reste de tout un pan de l’art contemporain) un des principes premiers de sa dramaturgie.

Philippe MINYANA (2)

©TP Jullien – mai 05

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Noëlle RENAUDE

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Née à Paris en 1949, Noëlle RENAUDE écrit “pour” le théâtre depuis 1976. Son écriture poétique et musicale suscite le théâtre. "Le travail de Noëlle Renaude consiste à tourner, remuer pour qu'une construction auditive prenne consistance, ou plutôt prenne corps [...]Noêlle Renaude dit la vérité de notre temps [...] elle dit la parole libérée "au gré des fictions". La parole captée, volée, arrachée, démontée, reprise et porteuse de l'Homme en morceaux que nous sommes devenus." (Robert Cantarella) Pour Noëlle RENAUDE, l'écriture, devenue nécessaire à 27 ans, re-présente la part cachée d'elle-même. Cet acte qu'elle décrit comme solitaire, est un moyen de transmettre... Le théâtre contient une vraie violence. Les mots y sont pris en charge par les acteurs et les spectateurs. Elle "cherche à parler de la grâce de l'être humain au détour de ses côté pitoyables et misérables"."Ma Solange..." a été le lieu de toutes les expériences d'écriture. Je me suis autorisée à tout mettre. Même le lamentable."(cf. Le Matricule des Anges n° 21)                                     

... et puis il y a toutes ces gens,Solange, Octavie Ravenol ou même Thérèse Raquin, et toutes ces bribes de phrases glanées au hasard des jours, comme les courtes étapes de nos voyages...des bouts de trains, ds bouts de tramway, en bout de parcours quelque part entre Jouy-sur

Eure et Chamonix...

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Wouajdi MOUAWAD

Né au Liban, Wajdi Mouawad a vécu en France avant théâtre du Canada, cofondateur du Théâtre Ô Parleur, il est

comédien, auteur et metteur en scène. Figure marquante du jeune théâtre québécois, il signe des adaptations et des mises en scène pour les plus importants théâtres de Montréal. La création de Willy Protagoras enfermé dans les toilettes fut élue meilleure production à Montréal, en 1998, par l'Association québécoise des critiques de théâtre. Wajdi Mouawad est plusieurs fois boursier (Conseil des arts du Canada, Conseil des arts et des lettres du Québec, Ministère de la culture, etc.) pour son écriture. Il fut auteur en résidence au Théâtre Artistic Athévains de Paris (février 1997), au Théâtre Parminou (janvier 1997), au Théâtre l'Arrière Scène (octobre 1996). Wajdi Mouawad triomphait à Limoges, à l'automne 1998, avec Littoral, qui fut créé au Festival de théâtre des Amériques en juin 1997 et fut présenté au Festival d'Avignon en 1999. Il a dirigé, de 2000 à 2004, le Théâtre de Quat'Sous de Montréal. Son premier roman, Visage retrouvé, paraissait en 2002, chez Leméac/Actes Sud et en 2004, chez le même éditeur, ses entretiens avec le metteur en scène André Brassard,

« Je suis le méchant! »

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Wouajdi MOUAWAD

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Serge VALLETTI (1)

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«Je me laisse entraîner par des histoires qui me rentrent dans le cerveau et qui ont de la peine à en sortir, il en reste toujours des bribes, des fragments, des débuts, des fins, parfois un type qui parle tout seul»

Serge Valletti Au bout du comptoir, la mer. 

«Je me laisse entraîner par des histoires qui me rentrent dans le cerveau et qui ont de la peine à en sortir, il en reste toujours des bribes, des fragments, des débuts, des fins, parfois un type qui parle tout seul» Serge Valletti Au bout du comptoir, la mer.Quand le chanteur du groupe pasticheur Les Immondices décide de rester en scène plus longtemps que les dix minutes d'un numéro de cabaret, il écrit une longue pièce avec des copains et la joue deux fois dans une salle louée; cela donne Les Brosses: Marseille, 1969. Serge Valletti, né en 1951, commence à faire du théâtre, pour ne plus s'arrêter. Trois autres spectacles s'ensuivent, La vodka du diable , A fou de jouer accueilli par Antoine Bourseiller au Gymnase,Un prince sans rire. La rencontre avec Eric Eychenne autour d'une Vie de Molière confirme l'élan. Et en septembre 1973, Valletti va à Paris, avec trois amis et une valise, contenant les costumes et le texte de Miss Terre, qui sera joué dans un café-théâtre près de Pigalle. Il retrouve alors Daniel Mesguich, diseur de poèmes dans les cabarets de Marseille qui, en pleine effervescence du jeune théâtre, l'entraîne dans sa troupe comme acteur pour une douzaine de spectacles brillants et insolents comme Le Prince Travesti (1974), Remembrances d'amour (1975), Hamlet (1977). Valletti revient à l'écriture avec Au-delà du Rio en 1976 et enchaîne une série de cinq duos, entre fantasme et fait-divers, qu'il promène dans toute la France en compagnie de Jacqueline Darrigade: Bravo & son, Just Hamlet, Oeuf de Iynch, L'assassinat de John Fitzgerald Kennedy raconté à Aristote Onassis par Jacqueline Kennedy. Il tient en 1980 le rôle principal des Fiancés de la banlieue ouest de Louis-Charles Sirjacq, dirigé par Bruno Bayen. Puis, seul, il construit avec cairons et planches une toute petite scène dans une cave de la place des Vosges. Après un long tête à tête avec Malone meurt de Beckett, il décide de se montrer à découvert et s'écrit un solo. C'est l'étonnante aventure de Balle perdue, confession d'un mythomane, jouée à la lueur d'une bougie pour deux spectateurs (il n'y a que deux fauteuils) à partir de septembre 1981. Il reprend le spectacle en avril 1982, à la demande de Josyane Horville, pour inaugurer la petite salle de l'Athénée

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. Valletti aborde alors un projet qui lui est cher, celui d'adapter pour le cinéma un roman de la Série Noire, le n° 412 à couverture cartonnée, Mince de pince, de Clarence Weff, c'est-à-dire son père. C'est en travaillant au film, dirigé par Jean-Louis Comolli, qu'il retrouve le goût du dialogue, et donc du théâtre à plusieurs voix. Il rédige Volcan, qui doit se jouer dans un tas de charbon au bord de la Seine, et qui se donne en représentation unique le 18 octobre 1983 sous le pont d'Austerlitz avec comme complice Monique Brun, Yves Gourvil, Jérôme Derre; reprise en juillet 1984 au Festival d'Avignon. C'est l'époque où il écrit Le jour se léve, Léopold ! (9 personnages) et Mary's à minuit (solo). En 1985, il monte un nouveau solo, Renseignements généraux, au Théâtre Dejazet. Puis pendant plusieurs mois, à partir de février 1986, il dévide, dans un restaurant italien, deux fois par semaine, un soliloque dérisoire et désopilant, Au bout du comptoir, la mer. En 1987, Georges Lavaudant le distribue au TNP Villeurbanne dans Le Régent de Jean-Christophe Bailly. En 1988,1'éditeur Christian Bourgois publie pour la première fois un de ses textes, Le jour se léve, Léopold ! que Chantal Morel crée, avec grand succès, au Centre Dramatique National des Alpes à Grenoble, et lui-même raconte ses Souvenirs assassins à l'Athénée. Valletti est découvert. Il compose Saint Elvis sur une commande de Charles Tordjman (Théâtre de Chaillot - Gémier - mai 1990), passe Carton Plein au metteur en scène Gabriel Monnet (Printemps des Comédiens de Montpellier - mars 1991), imagine une pièce à jouer dans les ruines, Comme il veut ! pour Pascal Papini (Vaison-la-Romaine - juillet 1991), et réagit à l'affaire de Carpentras par le féroce Papa, mis en scène par Pierre Ascaride (Théâtre 71 Malakoff - mars 1992). Aujourd'hui Jacques Nichet présente Domaine Ventre, et lui s'apprête à jouer dans Figaro divorce d'Odon von Horvath; Valletti occupe la scène, obstiné observateur, habité par des histoires et habitant du théâtre.

Serge VALLETTI (2)

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Olivier PY

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Le théâtre sait des choses que nous ne savons plus, coulées quelque part dans les veines du bois, il faut frotter la lampe et le génie réapparaît. C'est à cela qu'est destinée la semelle de l'acteur, elle polit un miracle, ce miracle est. N'en déplaise aux imbéciles, aux aveugles, aux envieux, n'en déplaise aux incrédules, le théâtre ne nous intéresse que dans la mesure où il fait immerger l'absolument humain. L'absolument humain nous enivre, l'absolument humain est le vin de notre fête.L'art pour l'art est un crime impuni. Je méprise tout ce qui n'est pas assoiffé de fait humain, tout ce qui ne cherche pas l'homme, tout ce qui ne déshabille pas l'atroce notabilité fut-elle culturelle, surtout culturelle, pour atteindre au nu, à l'écorché : cette douleur et cette joie qui sont même exclamation.

Olivier Py                      

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Olivier PY

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François TANGUY Théâtre du Radeau

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Jean-Luc LAGARCE

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Parcours de Jean-Luc Lagarce Quand Jean-Luc Lagarce est mort (du sida) le 30 septembre 1995, c’était un metteur en scène connu mais un auteur encore méconnu. Certes, plusieurs de ses pièces avaient été jouées avec succès mais d’autres étaient restées dans le tiroir ou incomprises. Sa notoriété n’a cessé de croître depuis sa disparition et aujourd’hui Jean-Luc Lagarce est considéré comme un auteur classique contemporain, à l’instar d’un Bernard-Marie Koltès (mort du sida peu avant Lagarce) dont la notoriété a été plus précoce grâce à l’aura de Patrice Chéreau, qui montait ses pièces. Lagarce, lui, montait les siennes. Si Lagarce n’a pas été reconnu de son vivant comme un auteur important, c’est peut-être que le langage théâtral de ses pièces était trop en décalage, trop novateur. Aujourd’hui, c’est l’un des auteurs coqueluches des cours d’art dramatique, un auteur chéri des troupes amateurs et de plus en plus prisé par les meilleurs metteurs en scène, toutes générations confondues. Il est traduit dans une quinzaine de langues. Les colloques, les études universitaires et les publications se multiplient. En 2008, l’une de ses pièces sera créée salle Richelieu, la grande scène de la Comédie-Française. °°°°°°°°

Théâtre et pouvoir en Occident partait du théâtre grec, passait par le siècle classique (le XVIIe), allait voir du côté de Tchekhov et s’achevait sur quelques grands noms du théâtre des années cinquante : Ionesco, Genet, Beckett. Comment écrire après eux ? Lagarce posait la question. Il va commencer par mettre ses pas dans ceux de Ionesco en écrivant quelques pièces marquées par le théâtre de l’absurde (dont Erreur de construction, Carthage, encore), revendiquant ouvertement l’héritage en faisant référence à La Cantatrice chauve, pièce que le metteur en scène Lagarce montera beaucoup plus tard avec un grand succès. Sa pièce Les Serviteurs fait des clins d’œil aux Bonnes de Jean Genet. Quant à Beckett, Lagarce montera très tôt trois de ses courtes pièces après avoir mis en scène plusieurs montages à partir de textes de l’Antiquité grecque : Clytemnestre puis Elles disent…, spectacle inspiré de l’Odyssée, histoire du retour d’Ulysse au pays natal, un motif qui allait être récurrent dans plusieurs des grandes pièces de Lagarce.

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Voyage de Madame Knipper vers la Prusse Orientale, sa première pièce à être montée à Paris, fait référence à Tchekhov. C’est une pièce où Lagarce affirme son univers et façonne son style. Le lieu où se passe l’action est « le plateau nu d’un théâtre », des personnages sont réunis dans l’errance : ils fuient la guerre quelque part en Europe. La guerre n’est jamais là dans les pièces de Lagarce mais elle rôde souvent en coulisses. On retrouve cette structure dans Vagues souvenirs de l’année de la peste où un groupe de personnages a fui la peste qui sévissait à Londres. Dans cette errance, les personnages parlent de leur vie passée. Il ne se passe rien ou presque dans les pièces de Lagarce, l’intrigue est on ne peut plus mince, tout est dans la langue, la parole, le dit, le comment dire et le non-dit.

Jean-Luc LAGARCE

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Jean-Luc LAGARCE

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Jean-Luc LAGARCE

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Jean-Luc LAGARCE

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Visuels LET

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Repères de lectures.

Philippe MINYANA:Inventaires.

Noëlle RENAUDE: Ma Solange, comment t’écrire mon désastre. Alex Roux.

Serge VALLETTI: Renseignements Généraux.Balle Perdue.

Wouajdi MOUAWAD: Rêves.

Olivier PY: La Servante.

Document sonore extrait des Ballades de Miss Knife. (O Py)                      

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