32
Janvier 2014 Thyatire : tenir ferme 27 Un ordre imposant 20 du jour Revue internationale des adventistes du septième jour Christ : notre message , 8 notre mission MISSION LA QUAND LE NORD BASCULE VERS LE ADVENTISTE : SUD

Aw january 2014 french

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Adventist World French

Citation preview

Janv ier 2014

Thyatire :tenir ferme

27Un ordreimposant

20

du jour

R e v u e i n t e r n a t i o n a l e d e s a d v e n t i s t e s d u s e p t i è m e j o u r

Christ :notre message,8

notre mission

Missionla

quand le nordbascule vers le

adventiste :

sud

Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Review and Herald, à Hagerstown, au Maryland, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.

www.adventistworld.orgDisponible en ligne en 12 langues

E N C O U V E R T U R E

16 La mission adventiste :

quand le Nord bascule vers le SudG. T. NgLe monde n’est plus ce qu’il était il y a 50 ans, ou même il y a cinq ans.

8 P E R S P E C T I V E M O N D I A L E

Christ : notre message, notre mission

Ted N. C. Wilson Nous devons le vivre aussi bien que

le prêcher.

12 M É D I T A T I O N

La clôture Tim Matsis Rendre un culte saint à un Dieu saint.

14 C R O Y A N C E S

F O N D A M E N T A L E S

La Trinité Walter Steger Le mystère et la majesté d’un Dieu qui défie

toute description.

20 L ’ A D V E N T I S M E : S O N

H I S T O I R E

Un ordre du jour imposant John Fowler Les progrès de l’Évangile dans l’un des pays

les plus densément peuplés.

22 À L A D É C O U V E R T E D E

L ’ E S P R I T D E P R O P H É T I E

Ellen White et l’évangélisation en milieux urbains

Ivan Leigh Warden et J. L. Thompson L’évangélisation en milieux urbains exige une

approche équilibrée.

24 V I E A D V E N T I S T E

La stratégie de Dieu Hannele Ottschofski Même si on ne la comprend pas, on peut toujours

coopérer avec elle.

D É P A R T E M E N T S

Janv ier 2014

3 R A P P O R T M O N D I A L

3 Nouvelles en bref 6 Reportage 10 Une église en un jour

11 S A N T É

La dépression du post-partum

26 L A B I B L E R É P O N D

Une question de calcul

27 É T U D E B I B L I Q U E

Thyatire : tenir ferme

28 D E S I D É E S

À P A R T A G E R

2 Adventist World | Janvier 2014

Un enseignement inspiré de la croix

R A P P O R T M O N D i A l

D É P A R T E M E N T S

Suite en page 4

■ Le 3 novembre 2013 a été une bonne journée pour Priscah Jeptoo, 29 ans. Cette adventiste du Kenya a non seulement participé à son premier marathon ING de New York, mais a aussi terminé première chez les femmes, avec un chrono de 2:25:07. Elle a franchi la ligne d’arrivée 49 secondes devant sa plus proche rivale, laquelle a décroché la seconde place. Priscah s’est méritée le titre féminin du Marathon mondial majeur, et du même coup, a empoché la prime de 500 000 $US qui y est associée.

Noah Kipboeth Chumo, pasteur de Priscah Jeptoo : « Nous sommes reconnaissants pour Priscah. Son mari et elle sont des adventistes consa-crés et engagés envers l’église. » Le pasteur Chumo a dit que le mari de Priscah a été élu diacre dans l’église locale. « Quand Priscah rentrera de New York, nous aurons une célébration spéciale. »

Priscah Jeptoo n’a pas grandi au sein d’un foyer adventiste. Après avoir participé à d’importantes compétitions en 2008, elle a fait la connaissance d’Abel Kirui au camp d’entraînement d’Iten, au Kenya. (Abel Kirui a décroché la médaille d’argent aux Jeux olympiques de Londres de 2012 ; on peut lire son histoire dans le numéro de mars 2013 de Adventist World, et en ligne en cliquant sur le lien suivant : http://issuu.com/adventistworld magazine/docs/aw_french_2013-1003/1?e=2948086/1599326.) Abel Kirui a invité Priscah à son église. Bientôt, elle est devenue une visiteuse régulière. C’est là qu’elle a rencontré l’amour de sa vie.

Priscah a été baptisée et s’est mariée. Ensuite, sa carrière a pris son essor. Aux championnats du monde de 2011, à Daegu, elle a remporté l’argent. Aux Jeux olympiques de Londres de 2012, elle a décroché de

Une jeune adulte adventiste remporte le

marathon de New York

AP

/K

At

hy

W

il

le

ns

COURIR POUR GAGNER : Sur cette photo, on aperçoit Priscah Jeptoo (au centre), laquelle a décroché le titre féminin au marathon de New York, le 3 novembre 2013. Priscah Jeptoo est adventiste et membre de l’Association athlétique adventiste au Kenya.

Janvier 2014 | Adventist World 3

Une vieille histoire me venant de ma famille décrit une rencontre entre un

prof de maths et un garçon âgé de 10 ans :PROF : Johnny, si tu as deux pommes et que

je t’en demande une, combien t’en restera-t-il ?JOHNNY : Deux.Nous sourions, connaissant trop bien la cupidité

innée du cœur humain. Depuis notre plus tendre enfance, nous comprenons, en effet, le sentiment de puissance accompagnant la capacité de priver quelqu’un de ce qu’il demande. Ainsi, les enfants refusent couramment de prêter leurs jouets – non parce qu’il leur en manque, mais simplement parce que l’esprit pécheur prend un malin plaisir à pou-voir dire « non ». Des adultes – même croyants – se refusent réciproquement des requêtes raisonnables de soutien, d’encouragement et de pardon, parfois uniquement pour le plaisir pernicieux de mesurer la souffrance qu’un « non » va causer. Le plus grand, du moins temporairement, c’est celui, suppose-t-on, auquel on adresse la requête, celui qui détient le pouvoir sur des choses aussi insignifiantes que des poupées et des dollars…

« Il ne doit pas en être ainsi parmi vous ! » dit Jésus à ses disciples. En termes clairs comme de l’eau de roche, Jésus exige une éthique différente de ceux qui répandront son nom dans le monde : « Au contraire : si quelqu’un veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur, et si quelqu’un veut être le premier parmi vous, qu’il soit l’esclave de tous. » (Mc 10.43,44, SEM)

Au fur et à mesure que nous approchons des conflits décisifs des derniers jours de la terre, nous ne saurions trop insister, parmi nous, sur cet enseignement crucial de Jésus inspiré de la croix. À moins de nous répéter constamment ces paroles les uns aux autres – de les étudier, d’en faire un sujet de prière, de fonder le fonctionnement de l’Église sur elles – nous imiterons, inévitablement, les structures méchantes et malveillantes de ce monde, lesquelles blessent et oppriment déjà un trop grand nombre de gens.

Tandis que vous lisez l’article de couverture de ce mois-ci – un essai pénétrant exposant le profil changeant de l’adventisme international, et que vous considérez les implications qu’entraînent la façon dont notre mouvement avance, demandez à Dieu de vous accorder le cœur et l’esprit de Jésus

pour que vous soyez « le plus grand » – celui qui donne, pardonne, et

par conséquent, vit vraiment.

R A P P O R T M O N D i A l

nouveau l’argent, et enfin l’or au mara-thon de Londres de 2013.

Le pasteur Chumo dit que les coureurs dans l’église ont lancé l’Association athlétique adventiste. Avant le départ des athlètes pour une course majeure, l’église tient un service de consécration spécial au cours duquel le pasteur Chumo leur rappelle qu’ils courent par la puissance du Seigneur.– Kimberly Luste Maran, avec un reportage de Claude Richli

Le Congrès de Montenegro se penche sur l’évangélisation envers les postmodernes

■ « ALLER PLUS LOIN : faire connaître Dieu en Europe ». C’était là le thème d’un congrès de trois jours sur la sécularisation et le postmodernisme. Ce congrès sponsorisé par la Division tran-seuropéenne s’est tenu au Montenegro, du 12 au 14 novembre 2013.

Selon Miroslav Pujic, directeur du Ministère envers les postmodernes et organisateur de ce congrès, le Seigneur a donné à l’Église adventiste une merveilleuse occasion d’atteindre une génération qui, désillusionnée par l’insti-tution de la religion, cherche un sens à la vie – une génération ouverte à entendre une « histoire », tant et aussi longtemps qu’elle est personnelle et racontée à travers une relation authentique ou par le biais de la technologie moderne.

Lors de ce congrès, trois volets ont été abordés : « Culture », « Essence », et « Pratique ».

Le volet « Culture » s’est penché sur le rejet postmoderne des vérités absolues et de la coercition (l’homme est le centre de toutes choses).

Le volet « Essence » a examiné le pourquoi du postmodernisme, et de quoi il est constitué (c’est-à-dire de l’échec des institutions modernes telles que la religion organisée et les idéologies).

nous devons tous veiller à appliquer ce que nous avons entendu ici en l’adap-tant à notre propre contexte. J’espère que personne ne compliquera la façon d’atteindre les postmodernes ou qui que ce soit. En effet, pour essayer de se lier d’amitié avec eux, il nous faut une approche très relationnelle et proactive. »

Raafat Kamal, secrétaire de la Division transeuropéenne et l’un des organisateurs, a exprimé son désir : au lieu d’attendre cinq ou six ans pour avoir à nouveau un congrès comme celui-ci, il faudrait en organiser un tous les deux ans pour « garder ce sujet à l’ordre du jour et apporter des éléments nouveaux à la discussion ».– Claude Richli, éditeur adjoint de Adventist World, dans un reportage depuis Becici, au Montenegro

L’Université Sahmyook reçoit des dirigeants d’universités privées

■ Le 11 octobre 2013, des hauts diri-geants de la communauté éducative de la République de Corée ont assisté au 11e Congrès des présidents des universités privées de la Corée (KPUPC), lequel s’est déroulé à l’Université Sahmyook, à Séoul, un établissement appartenant à l’Église adventiste.

Nam-soo Seo, ministre de l’Éduca-tion du pays, ainsi que des vice-ministres et plus de 100 présidents d’universités privées étaient présents. La KPUPC est

Dans le volet « Pratique », les partici-pants ont discuté de la façon dont les croyants communiquent dans une culture postmoderne. Plus de 140 participants ont pris part aux discussions succédant aux présentations.

John Surridge, président de la mission d’Irlande : « Nous reconnaissons, entre autres choses, qu’il faut être honnête, et admettons que nombre de nos congréga-tions ont un bon bout de chemin à faire. Cependant, il existe un grand nombre de stratégies individuelles que nous pouvons essayer encore aujourd’hui. Par exemple, mettre sur pied un style de culte moins formel ; faire en sorte que les postmodernes se sentent plus à l’aise ; exercer notre ministère dans la collectivité plutôt que d’essayer de faire de nos églises les centres de la collectivité – par exemple, donner des études bibliques dans un café. »

Anne-May Müller, pasteur au Dane-mark, a ajouté : « Ça a été difficile, parce que ça change notre façon de voir les choses et d’organiser le culte. Il est très important que l’Église soit pertinente au sein de la culture dans laquelle elle se trouve. Il nous faut revoir nos méthodes. Dans notre culture sécularisée et postmoderne, l’Église doit apprendre à atteindre les gens là où ils sont. »

Ted N. C. Wilson, président de la Conférence générale, a assisté au congrès, non en tant que présentateur, mais simplement en tant que participant. Ted Wilson : « Beaucoup de choses ont stimulé notre réflexion. Maintenant,

PLEINS FEUX SUR LES POSTMODERNES : Des participants au Congrès de la Division transeuropéenne discutent du Ministère envers les postmodernes.

te

D

Ph

ot

o

4 Adventist World | Janvier 2014

R A P P O R T M O N D i A l

une organisation éducative consultative visant à promouvoir un développement équilibré de l’éducation à travers une coopération mutuelle entre les 158 uni-versités privées.

Lors de son allocution de bienvenue, le président Sanglae Kim a introduit les participants à l’histoire et à la philosophie de l’Université Sahmyook. Jun Young Kim, président de l’Univer-sité Sungkyunkwan et président de la KPUPC, a exprimé sa reconnaissance en décernant une plaque d’appréciation au président Kim. Les discussions ont porté sur les questions en suspens des univer-sités privées, dont la réorganisation des structures universitaires et le soutien financier de la part du gouvernement. Une session de questions-réponses a été arrangée avec le ministre de l’Éducation au sujet des questions en suspens affec-tant les universités privées.

Nam-soo Seo, ministre de l’Édu-cation : « J’ai été surpris de constater que l’histoire de l’Université Sahmyook s’étend sur 107 ans. J’ai visité le campus de cette université il y a 40 ans. J’étais, à cette époque, étudiant universitaire. Aujourd’hui, ce campus est magnifique. Tous mes vœux de succès quant au déve-loppement de l’Université Sahmyook. »

L’université a offert un buffet végé-tarien aux présidents. Au déjeuner, ces derniers ont porté un toast à l’université,

pour répandre les Écritures. Cependant, l’empereur Maximilien II, un catholique romain, a aussi soutenu financièrement l’impression et la distribution du livre. Par ailleurs, un ancien évêque catholique, lequel s’était déjà joint à la Réforme, a soutenu lui aussi l’effort.

Ce Nouveau Testament a été rédigé en glagolitique, un alphabet unique à la Croatie et utilisé par les Croates jusqu’à il y a plusieurs centaines d’années. En outre, une autre édition a été publiée en cyrillique parce que certains Croates (surtout en Dalmatie et dans certaines parties de la Bosnie) se servaient de cet alphabet dans les années 1600. Le cyril-lique a été aussi utilisé par les Serbes, les Bulgares, et certains Turques de l’Empire ottoman. Les deux alphabets étaient utilisés pour que la Bible soit lue par tous les habitants du sud des Balkans.

Dragutin Matak, vice-doyen pour le développement de l’Institut d’enseigne-ment supérieur de l’Union adriatique, a remarqué que le Nouveau Testament glagolitique a été publié dans le but de rendre le texte biblique accessible à tous. « À cette époque, il a été imprimé en glagolitique et en cyrillique, et est deve-nu ainsi une partie intégrale de la culture et de l’identité croate », a-t-il dit.– Un reportage de Mark A. Kellner, rédacteur aux informations, avec l’information de Darko Kovaccevic, de l’Union adriatique

exprimé leur appréciation des différents plats végétariens et de l’accueil chaleu-reux, de même que leur admiration pour la beauté du campus.– Suk Hee Han, Division Asie-Pacifique Nord, dans un reportage depuis Séoul

Des érudits célèbrent le 450e anniversaire du Nouveau Testament en glagolitique

■ À Zagreb, par un frais sabbat après-midi de l’automne dernier, des adven-tistes de la Croatie, des États-Unis et d’ailleurs, de même que des érudits et des experts en matière de publication, ont marqué le 450e anniversaire de la parution du Nouveau Testament en glagolitique – une langue courante dans la région à cette époque.

Bien que des portions des Écritures aient été disponibles dès le Moyen Âge, c’était la première fois (il y a 450 ans) qu’on disposait du Nouveau Testament au complet en glagolitique. Cause de célébration aujourd’hui aussi bien qu’à l’époque, il vient d’être réimprimé pour la toute première fois.

Ivo Josipovic, président de la Croatie, n’a pu assister à la cérémonie. Dans un communiqué lu lors de l’événement, il a déclaré qu’« il s’agit d’un effort louable qui s’ajoute à ceux de la Réforme ». Selon lui, l’œuvre originale « sera sûrement [placée] dans le patrimoine culturel et intellectuel de la Croatie ».

Des érudits de l’Institut d’enseigne-ment supérieur de l’Union adriatique, de même que de la faculté de philosophie de l’Université de Zagreb, ont organisé le séminaire, lequel a attiré des dizaines d’étudiants, de professeurs, et d’autres personnes s’intéressant à l’histoire unique du Nouveau Testament glagoli-tique. La compilation et l’impression se sont faites à Bad Urach, en Allemagne, près de Tübigen. Ce travail s’est inspiré des efforts accomplis par la Réforme

ns

D

Ph

ot

o

MA

rK

A

.

Ke

ll

ne

r/

Ad

ve

nt

is

t

Wo

rl

d

ORATEUR : Nikolaus Satelmajer (à gauche), un érudit adventiste, accompagné de son traducteur, Dragutin Matak, de l’Institut d’enseignement supérieur de l’Union adriatique, présente une conférence dans le cadre du 450e anniversaire du Nouveau Testament en glagolitique, à Zagreb, en Croatie.

CONGRÈS UNIVERSITAIRE : Les dirigeants des universités privées en République de Corée se sont réunis à l’Université Sahmyook – une propriété de l’Église adventiste – pour un congrès du leadership. Janvier 2014 | Adventist World 5

R A P P O R T M O N D i A l

Les dirigeants de la Division interaméricaine sont entrés en contact avec des milliers de professeurs, de

directeurs et d’éducateurs lors d’un concile virtuel pour réaffirmer un engagement continu envers l’éducation adventiste. Ce concile s’est tenu le 16 novembre 2013 au siège de la Division interaméricaine (IAD).

Dans un programme d’une durée de cinq heures, plus de 120 éducateurs des établissements d’enseignement adventistes répartis dans les 22 régions du territoire de la IAD se sont réunis. Des milliers d’autres ont regardé l’événement en ligne depuis des dizaines d’écoles primaires et secondaires, d’auditoriums et de salles de conférence partout dans la IAD.

« Aujourd’hui, nous désirons conso-lider notre engagement envers Dieu et l’Église, notre engagement à conduire les enfants et les jeunes aux pieds de Jésus, et à les préparer pour le royaume », a dit Gamaliel Florez, directeur du Ministère de l’éducation de la Division interaméri-caine, au début du programme en ligne.

Les professeurs ont été encouragés à rechercher constamment la sagesse d’en haut, à s’engager à assumer une respon-sabilité accrue tandis qu’ils s’efforcent de faire croître l’éducation adventiste, de la développer, et ainsi, d’avoir un impact sur la vie de milliers d’étudiants.

Gamaliel Florez : « La IAD a consacré ce quinquennat de 2010-2015 à l’amélio-ration de l’éducation, et fait l’impossible pour donner à chaque enfant et à chaque jeune adventiste la possibilité de recevoir une éducation adventiste. » Il a félicité les administrateurs de leurs efforts visant à consolider l’éducation adventiste en améliorant les campus, en renforçant la qualité de l’éducation, en formant les professeurs, en offrant de nouveaux manuels bibliques, et plus encore.

Lisa Beardsley-Hardy, directrice du Département de l’éducation de la Conférence générale, a félicité les diri-geants de l’Église et les éducateurs des grands progrès réalisés au chapitre de l’amélioration de l’éducation à travers la

maison-école. Votre Église reconnaît votre valeur, et sait que sans votre influence, cette génération serait difficile à sauver. »

Soucieux d’assurer une éducation adventiste solide, les dirigeants de l’Église ont retroussé leurs manches et versé des millions de dollars pour soutenir les écoles adventistes à travers le territoire de la IAD.

Filiberto Verduzco, trésorier de la IAD, a présenté la croissance de l’éduca-tion adventiste à travers la IAD depuis les années 1920. Puis, il a exposé les défis qui se dressent devant le système d’édu-cation adventiste. Enfin, il a souligné l’engagement de nos administrateurs de l’Église à relever ces défis.

Au nombre des 30 engagements qui

IAD. Ensuite, elle a parlé des principes fondamentaux de l’éducation adventiste.

Lisa Beardsley-Hardy : « L’éducation adventiste transmet plus qu’une connais-sance académique ; elle transforme et favorise un développement équilibré de la personne tout entière : spirituelle-ment, intellectuellement, physiquement, et socialement. »

Israel Leito, président de la IAD, a rappelé aux professeurs leur rôle en tant que partenaires-clés des parents dans l’édification du caractère des étudiants au sein d’un monde impie.

Israel Leito : « Les parents vous confient leurs enfants chaque jour. Ils font confiance à l’Église dans ce partenariat

OUVERTURE DU CONCILE : Le 16 novembre 2013, la Division interaméricaine a tenu un concile virtuel sur l’éducation à Miami, en Floride. Plus de 120 professeurs, directeurs d’école et éducateurs se sont réunis pour cet événement historique en ligne. Ce concile d’une durée de cinq heures a rassemblé des milliers d’internautes dans des écoles primaires et secondaires, ainsi que dans des auditoriums et des salles de conférence à travers tout le territoire de la IAD.

Libna Stevens, Division interaméricaine, dans un reportage depuis Miami, en Floride

Les dirigeants adventistes entrent en contact avec des milliers de professeurs lors d’un

Un « concile virtuel » a réuni 120 éducateurs à travers 22 régions ; des milliers d’autres l’ont regardé en ligne

événement historique

li

bn

A

st

ev

en

s/

iA

D

en ligne

6 Adventist World | Janvier 2014

R A P P O R T M O N D i A l

ont été pris pour améliorer l’éducation adventiste, mentionnons : l’augmenta-tion du nombre d’étudiants, l’étude des modèles de croissance de l’effectif, la pré-paration des étudiants à l’apprentissage du concept missionnaire, l’augmentation du nombre de professeurs adventistes ayant reçu une formation adventiste, l’amélioration des campus, une forma-tion en leadership pour les professeurs, une plus grande incorporation (dans le programme scolaire) des projets d’évan-gélisation en faveur de la collectivité, la promotion du développement profes-sionnel, l’amélioration de l’intégration de la foi et de l’apprentissage, une meilleure promotion de nos écoles ainsi qu’un coût plus abordable, et la trans-formation de chaque école en un centre d’influence au sein de la collectivité.

Une telle mission a incité l’Église adventiste en République dominicaine à améliorer ses écoles et ses administrations scolaires, a dit Cesario Acevedo, président de l’Église en République dominicaine.

Dans ce pays, des centaines de professeurs ont quitté le système d’édu-cation adventiste pour travailler dans des écoles publiques, lesquelles offrent un salaire plus alléchant. Ceci a entraîné la restructuration du système scolaire de l’Église sur l’île, a-t-il ajouté.

Cesario Acevedo : « Nous avons décidé d’améliorer nos écoles sur le plan académique, de mieux rémunérer nos professeurs, et de protéger la philosophie de l’éducation adventiste, le tout géré par un corps administratif d’éducateurs. » Un bureau national de l’éducation de l’Église adventiste (dont dépendent les bureaux régionaux) supervisera les 90 écoles primaires et secondaires en s’inspirant de la façon dont le gouvernement dirige son ministère de l’Éducation. Le bureau national centralisera les fonds, assurera systématiquement le paiement des sa-laires à ses 1 000 professeurs, et permettra un développement professionnel et des avantages plus directs, a-t-il expliqué.

Ces stratégies révolutionnaires pour améliorer l’éducation adventiste en République dominicaine ont amené les dirigeants de l’Église à remettre aux responsables de l’Église en République dominicaine une plaque de reconnais-sance spéciale.

Les dirigeants de l’Union du Mexique du Nord ont reçu, eux aussi, une plaque spéciale en reconnaissance de leur inves-tissement dans l’éducation, de l’établisse-ment d’un nouveau modèle éducatif, de la normalisation des salaires des professeurs grâce à la surveillance des champs locaux, et de leur engagement à faire de l’amélio-ration de l’éducation une priorité.

L’événement en ligne a aussi permis de regarder la finale d’un concours de maths. Ce concours s’est déroulé plus tôt en 2013 dans les écoles secondaires des 12 unions de l’Interamérique. Selon Faye Patterson, directrice adjointe de l’éducation pour la IAD, et organisatrice du concours, plus de 300 étudiants y ont participé.

En signe de consécration à l’amé-lioration de l’éducation adventiste, des

professeurs de niveaux primaire et secon-daire ont lu et signé un engagement au nom des milliers de professeurs dans les territoires d’expression espagnole, anglaise, et française.

Rachelle Romain est professeur depuis plus de 35 ans au sein du système d’éducation adventiste du territoire des Antilles françaises. Elle a fait le trajet depuis le lycée La persévérance en Guadeloupe pour assister au concile. Elle s’est réjouie en apprenant que les diri-geants de l’Église songent sérieusement à engager plus de professeurs adventistes dans nos écoles d’église. « Notre mission n’a jamais été aussi claire en tant que professeurs, a-t-elle dit. Notre passion reste la même : toucher le cœur de nos étudiants avec l’amour de Dieu. »

Iraida Lopez, de l’école adventiste Andrews Bello, en Bolivie, au Venezuela, est heureuse d’avoir pu se rendre à Miami pour assister à l’événement. Elle enseigne dans le système adventiste depuis 21 ans, et est convaincue que l’amour de Jésus qu’elle manifeste à ses élèves a un impact sur leur vie. En tant qu’institutrice de première année, Iraida Lopez a vu des anciens élèves devenir médecins, et a enseigné aux enfants de certains élèves. « Je rends grâce à Dieu de m’avoir donné l’occasion de modeler les enfants pour le royaume éternel », a-t-elle dit.

De brefs rapports sont parvenus de dizaines de sites diffusant le programme en direct : plus de 400 professeurs se sont réunis dans plusieurs sites régionaux partout au Guatemala, et quelque 420 partout dans le Chiapas, au Mexique ; plus de 39 écoles étaient connectées à travers la région interocéanique au Mexique, de même que des centaines en Amérique centrale, en Colombie, au Venezuela, dans les Caraïbes, dans les Antilles françaises, et plus encore.

La Division interaméricaine gère près de 1 000 écoles primaires, secondaires, et tertiaires, supervise près de 10 000 professeurs, et compte plus de 153 000 étudiants. ■

UN GAGNANT GUATÉMALTÈQUE : Adolfo Rolando Salazar, de l’école adventiste El Progreso, au Guatemala, a remporté le concours de maths de l’Église. On l’aperçoit ici tenant fièrement son certificat et son prix. Ce jeune s’est mesuré cette année à des dizaines d’étudiants de 24 écoles secondaires du Guatemala.

li

bn

A

st

ev

en

s/

iA

D

Janvier 2014 | Adventist World 7

Les dernières paroles de Jésus à ses disciples étaient riches de signification pour eux, et le sont

aussi pour nous : « Mais vous recevrez une puissance, celle du Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre. » (Ac 1.8)

Nous habitons aujourd’hui aux « ex-trémités de la terre ». Bien que le message de l’Évangile soit prêché partout, des mil-lions n’ont toujours pas entendu parler du Christ, et encore moins du message des trois anges. Dieu nous a confiés, en tant que disciples, une grande œuvre à accomplir en ces temps modernes.

L’unique dessein de l’ÉgliseLe livre des Actes des apôtres, et

l’ouvrage Conquérants pacifiques, d’Ellen White, décrivent cette magnifique mission confiée aux serviteurs de Dieu dès le début de l’ère chrétienne. « L’Église est le moyen que Dieu a choisi pour faire connaître le salut aux hommes. Établie pour servir, elle a pour mission de proclamer l’Évangile. » (Conquérants pacifiques, p. 11)

Cette mission se poursuit aujourd’hui par le peuple du reste de Dieu – l’Église adventiste – par ceux qui, selon Apocalypse 12.17 (LSG), « gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus » ; par ceux qui, sachant que Jésus revient bientôt, vivent cette attente chère à leur cœur et en

promis, et il l’a répandu, comme vous le voyez et l’entendez. » (Ac 2.32,33)

En complète harmonie, Hébreux 8.1, 2 déclare : « Le point capital de ce qui vient d’être dit, c’est que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui s’est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux, comme ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme. »

Christ, notre message, notre mission

En prêchant l’Évangile, les apôtres ne se limitèrent pas aux nouvelles anciennes, mais y ajoutèrent la puissante vérité présente ! L’Évangile, ce n’est pas que l’histoire de ce que Jésus a fait ; c’est aussi une révélation de ce qu’il fait, en ce moment même, dans le lieu très saint et dans nos cœurs. Actes 24.25 raconte la présentation de Paul de l’Évangile devant Félix, et comment il « discourait sur la justice, sur la tempérance, et sur le jugement à venir ».

L’Évangile est plus profond qu’une simple histoire ; c’est le Sauveur lui-même. C’est Jésus-Christ dans son intégralité. Les Écritures déclarent qu’il est « la plénitude de la divinité ». Jésus est notre message, notre mission.

Ce plein Évangile, la proclamation intrépide de la vérité du Christ combinée avec une humble démonstration du caractère du Christ, constitue l’œuvre à laquelle nous, adventistes, sommes

témoignent tandis qu’ils servent leurs semblables au nom de Jésus ; par ceux qui partagent l’Évangile en paroles et en actes. L’unique but de l’Église, c’est, indubitablement, d’apporter l’Évangile au monde entier.

Qu’est-ce que l’Évangile ?L’Évangile devant être prêché au

monde entier est un thème ayant suscité bien des débats. L’Évangile, c’est, bien entendu, « la bonne nouvelle » de Jésus-Christ. Mais qu’est-ce, en fait ? L’incar-nation de Jésus ? La vérité sur la vie sans péché du Christ et son fidèle ministère ? Le sacrifice désintéressé du Christ sur la croix ?

Vous pouvez dire – et je suis d’accord ! – que ces choses constituent des aspects de l’Évangile. Cependant, elles ne consti-tuent pas le message entier de l’Évangile que nous devons propager dans le monde. L’apôtre Paul explique : « Et si Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est donc vaine, et votre foi aussi est vaine. […] Et si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés » (1 Co 15.14,17, LSG). Selon Paul, un Évangile sans la résurrection n’est pas un Évangile du tout !

L’Évangile va encore plus loin. Dans son sermon le jour de la Pentecôte, Pierre ajouta la vérité du rôle actuel du Christ dans les cours célestes : « Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité ; nous en sommes tous témoins. Élevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père l’Esprit Saint qui avait été

Il est bien plus qu’une histoire

Christ message,notre

Ted N. C. Wilson

P e i n t u r e : e l G r e c o

P E R S P E C T I V E M O N D I A L E

mıssıonnotre

8 Adventist World | Janvier 2014

appelés. Ne permettez à aucun autre « Évangile » de s’immiscer dans votre pensée, votre prédication, ou votre vie.

Un seul message, mais différentes méthodes

C’est ce message – la vérité éternelle et présente de Jésus-Christ – que les apôtres avaient pour mandat de présenter au monde. Certains témoignèrent devant d’imposants conciles, d’autres, devant des individus. Certains débattirent avec des philosophes, d’autres prêchèrent dans les synagogues et sur la place du marché. Tandis que les circonstances changeaient et que chaque auditoire exigeait une approche différente, le message de l’Évangile demeurait toujours le même.

C’est sans doute l’apôtre Paul qui exemplifie le mieux l’équilibre délicat mais crucial entre l’adaptation de la méthode et la fidélité au message. Ellen White raconte comment il présenta la vérité du Christ à Athènes, métropole de la culture et de la philosophie : « Sa supériorité intellectuelle commandait le respect des gens cultivés, tandis que son raisonnement logique et serré, soutenu par la force de son élocution, tenait ces hommes suspendus à ses lèvres. Ses audi-teurs se rendirent compte qu’ils n’avaient pas affaire à un novice, mais à un homme de taille à affronter toutes les classes de la société en se servant d’arguments convaincants pour étayer ses doctrines. » (Conquérants pacifiques, p. 208)

magicien. » (Conquérants pacifiques, p. 254)Dieu a promis que si nous suivons

son conseil et ses voies, son œuvre prospérera et son Église triomphera. Cependant, le diable fait tout ce qu’il peut pour empêcher le peuple de Dieu de suivre le conseil biblique. Il introduit des aberrations et des idées confuses propres à dérouter le peuple de Dieu. Nous devons nous focaliser sur la Parole de Dieu et ne pas permettre aux croyances mystiques, aux formes de prière étranges, et aux pratiques spiritualistes de se glisser dans l’Église.

Partout où Paul allait, il était en butte à de nouveaux obstacles, à de nouvelles mentalités, et à de nouveaux styles de vie qui exigeaient de nouvelles méthodes de travail. En tant qu’Église mondiale, nous devons nous focaliser sur la créativité, et soutenir tout effort pour communiquer efficacement la vérité présente à ceux qui ont une vision postmoderne du monde. Nous devons être excessivement prudents, cependant, pour ne pas être emportés par les enchantements de l’Éphèse de notre temps.

Message ou expérience ?Le christianisme est un message, et

non une simple expérience. Dieu seul connaît l’avenir. Dans sa grâce, il nous a révélé sa volonté à travers les pages des Écritures. En tant qu’adventistes, soyons d’une fidélité inébranlable au mandat que nous avons reçu – prêcher le message

À Corinthe, une ville commerciale, Paul témoigna auprès d’Aquilas et de Priscille, faiseurs de tentes comme lui. C’est alors qu’il prit la décision de changer sa méthode de présentation de l’Évangile. « Pour moi, frères, lorsque je suis allé chez vous, ce n’est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse que je suis allé vous annoncer le témoignage de Dieu. Car je n’ai pas eu la pensée de savoir parmi vous autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. » (1 Co 2.1,2) Manifestement, une nouvelle circonstance exigeait une nouvelle approche. Cependant, le message demeura le même : Christ, et Christ crucifié.

À Éphèse, une ville connue pour sa superstition et son culte idolâtre, Paul employa une autre méthode pour attirer l’attention des gens. Le Saint-Esprit lui accorda un puissant argument contre l’influence satanique omniprésente dans cette ville. « Et Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul, au point qu’on appliquait sur les malades des linges ou des mouchoirs qui avaient touché son corps, et les maladies les quittaient, et les esprits malins sor-taient. » (Ac 19.11,12) Ellen White commente : « Ces manifestations d’un pouvoir surnaturel étaient bien plus éclatantes que toutes celles que l’on avait pu voir à Éphèse ; elles revêtaient un tel caractère qu’elles ne pouvaient être reproduites ni par le plus habile des charlatans, ni par les maléfices d’un

Dieu nous a promis la force nécessaire en vue de la bataille spirituelle.

Janvier 2014 | Adventist World 9

des trois anges à toute nation, à toute tribu, à toute langue, et à tout peuple.

Il nous est promis que « tandis que nous pénétrons d’un champ à l’autre, de nouvelles méthodes et de nouveaux plans naîtront de nouvelles circonstances. De nouvelles pensées accompagneront les nouveaux ouvriers qui se consacrent à l’œuvre. Tandis qu’ils cherchent de l’aide de la part du Seigneur, celui-ci commu-niquera avec eux. Ils recevront des plans conçus par le Seigneur lui-même » (Testimonies for the Church, vol. 6, p. 476). Dans notre zèle pour atteindre les perdus et réveiller les fidèles, souvenons-nous que nos plans pour un travail créatif et nos idées doivent s’établir sur des prin-cipes bibliques clairs, une prière fervente, et selon les instructions de l’Esprit de prophétie.

En envoyant ses humbles disciples dans un monde qui les haïrait, Christ pria pour qu’ils s’enracinent plus profon-dément dans la Parole. Tandis que nous faisons face aux supercheries sophis-tiquées du diable, Dieu nous a promis la force nécessaire en vue de la bataille spirituelle. « Dieu a tout fait pour assurer le triomphe de ceux qui luttent contre le mal. La Bible est l’armure dont nous devons nous revêtir. » (Conquérants pacifiques, p. 448) Passons plus de temps à sonder la Parole de Dieu, seule source qui nous dotera de discer-nement spirituel quand Satan se livrera à sa supercherie finale.

Dieu veut que nous soyons remplis du Saint-Esprit, que nous soyons de puissants témoins pour lui au 21e siècle, que nous cherchions refuge dans sa Parole. Bientôt, Jésus reviendra, et le mouvement chrétien commencé à l’époque des Actes des apôtres culminera avec la fin de la grande controverse entre Christ et Satan. Quel jour ce sera ! ■

Le grondement du Yasur

Sur les îles du Vanuatu, on compte 31 églises construites en un jour. La plupart ont été bâties par des adventistes locaux. Chacune est le centre d’une communauté adventiste prospère. Plusieurs d’entre elles ont été construites sur l’île de Tanna, où le Yasur, un volcan, projette jour et nuit des bombes volcaniques à des milliers de mètres dans les airs.

Non loin du Yasur, dans un sentier de la jungle près de la mer, une église construite en un jour témoigne que cette congrégation n’a pas été oubliée par son Église aux États-Unis.

« Nous avons dit à nos voisins que la grande Église nous procurerait un jour un bâtiment, a dit un membre. Ils se sont moqués de nous et ont répliqué qu’elle n’était même pas au courant de l’existence de notre congrégation. Mais un jour, un gros camion a contourné le volcan et emprunté le sentier menant à notre petit village. Il était rempli d’acier – d’une église en acier ! »

Si jamais vous venez à Tanna, rendez-vous au sommet du Yasur et observez la lave en fusion. Puis, descendez ses versants et suivez l’étroit sentier menant vers la mer, vers Manuwapen. Tôt le matin ou à la tombée de la nuit, vous entendrez de la musique : les enfants de Dieu chantant des louanges au Créateur.

Marchez en direction de la musique, jusqu’à ce qu’elle devienne plus forte que le grondement du Yasur. Vous apercevrez une église adventiste dont les murs et le toit amplifient les chants joyeux.

ASI et Maranatha Volunteers International collaborent pour financer et faciliter les projets « Une église en un jour » et « Une école en un jour ». Depuis le lancement du projet en août

2009, plus de 1 600 églises de ce type ont été construites dans le monde entier.

Ted N. C. Wilson est le président le l’Église adventiste du septième jour.

LA NATURE EN FURIE : À droite du volcan, près de l’océan, une église construite en un jour se dresse en témoin de la puissance de Dieu.

Ph

ot

os

:

r

ic

hA

rD

D

ue

rK

se

n

église en un jourUne

P E R S P E C T I V E M O N D I A L E

10 Adventist World | Janvier 2014

S A N T É

Le Dr Peter N. landless, cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, est directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.

Le Dr Allan R. Handysides, gynécologue certifié, a pris récemment sa retraite. Il était directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale.

Peter N. Landless et Allan R. Handysides

La dépression du post-partum peut varier grandement d’intensité d’une femme à l’autre. Certaines femmes

souffrent d’une psychose du post- partum – une forme extrême de dépression postnatale – où les processus de la pensée peuvent devenir complètement déséquilibrés. Les symptômes incluent la perte de la réalité, des voix hallucinatoires évoquant la paranoïa, des comportements schizophréniques. Cette condition, reconnue internationalement, affecte des femmes de toutes les cultures.

La dépression, la condition la plus cou-rante, entraîne des implications sérieuses pour la mère et son enfant. L’incapacité à la reconnaître et à la traiter peut entraîner de graves conséquences, voire la mort. Les enfants de telles mères sont souvent négli-gés et peuvent souffrir de malnutrition, d’un ralentissement de la croissance, et d’un retard dans le développement.

On parle d’un risque plus grand encore en présence d’une dépression du post-partum non diagnostiquée : la mère lutte jusqu’au jour où elle atteint un point critique pouvant se traduire par des gestes dangereux envers elle ou son bébé.

Qui peut souffrir d’une telle dépres-sion ? Difficile à dire. Certains facteurs permettent d’en prévoir la possibilité : des dépressions antérieures, y compris une dépression du post-partum, un manque de soutien social, et souvent, un statut d’immigrant récent.

Ces facteurs peuvent augmenter le

vous recommandons de consulter le gynécologue, de même que des spécia-listes en santé mentale, au sujet du désir de votre femme d’avoir un autre enfant.

Une deuxième grossesse est souvent moins problématique que la première parce qu’un grand nombre des adapta-tions se font plus facilement. La dépres-sion du post-partum peut se reproduire, bien que pas nécessairement.

La prise de conscience des compli-cations potentielles impliquées peut entraîner une recherche d’aide plus importante, une routine plus efficace, et une reconnaissance plus rapide du pro-blème. En revanche, la mère se retrouve avec deux enfants dont s’occuper, ce qui peut lui sembler parfois accablant.

Dans la plupart des cas, la dépression du post-partum se limite à une période de temps donnée. Après avoir consulté votre médecin et vous être informés des outils permettant de gérer la dépres-sion du post-partum (si jamais elle se reproduit), votre femme et vous pourrez prendre ensemble une décision éclairée. ■

1 Canadian Medical Association Journal, 17 septembre 2013, 185 (13).

risque d’une dépression du post-partum. Toutefois, leur absence ne garantit pas un post-partum sans histoire. Certains croient que les altérations hormonales accompagnant la période du post-partum constituent fort probablement les événe-ments déclencheurs. La perte du placenta avec son énorme contribution hormo-nale, la hausse importante du taux de prolactine, et la contribution ovarienne relativement faible entraînent toutes des ajustements hormonaux importants.

Les femmes ayant subi de grands stress dans les années précédant l’accou-chement, ou celles qui ont souffert de violence interpersonnelle ou d’isolement social, sont davantage à risque.

Une étude récente publiée dans le Jour-nal de l’Association médicale canadienne dit qu’il existe au Canada une prévalence moindre que celle rapportée tradition-nellement dans les pays développés1. Les chercheurs ont découvert une prévalence de 7,4 pour cent, par rapport au taux de ± 13 pour cent dans d’autres pays.

Chose intéressante, cette étude suggère aussi que les femmes habitant en milieux ruraux sont moins souvent victimes de dépression que celles habitant en milieux urbains.

En résumé, ces études indiquent que le soutien, la conscience, et une inter-vention rapide peuvent réduire le risque d’une telle dépression.

Comme chaque situation implique de nombreux facteurs individuels, nous

du post-partum

Après la naissance de notre premier bébé, ma femme a fait une dépression du post-partum. Nous avons vécu trois mois de misère. Heureusement, elle s’est rétablie. Aujourd’hui, elle désire un second enfant, mais cette idée me rend très nerveux. Que nous recommandez-vous ?

dépression

P h o t o : r i c K K i M P e l

La

Janvier 2014 | Adventist World 11

Sur la route menant au pensionnat, il y a, m’a-t-on dit, un taureau énorme, extrêmement dangereux. Imposant, musclé, il fonce sur tout ce qui bouge sur son territoire

(enfin, sur ce qu’il croit l’être !). Quand ses propriétaires doivent le faire sortir de l’enclos, je vous assure qu’ils s’y prennent de façon sûre, c’est-à-dire en restant dans le camion (lequel écope parfois de quelques cicatrices).

Imaginez maintenant le mal que cette bête à la musculature puissante pourrait faire si elle s’échappait de son enclos et se retrouvait au beau milieu d’une foule ou de l’autoroute princi-pale… Heureusement, le taureau n’a jamais pu s’échapper, et ce, pour une excellente raison. Autour du périmètre de l’enclos, il y a un fil dont les décharges électriques sont plutôt… persuasives. Le méchant animal a beau avoir du mépris pour les fermiers, le camion, et que sais-je encore, il voue à la clôture électrique un profond respect.

Ainsi, cette puissance qui nous fournit la lumière, la chaleur, et de nombreux autres avantages, suscite chez le taureau affolé le plus grand respect. En fait, quiconque connaît un tant soit peu l’électricité sait qu’elle doit être à la fois appréciée et crainte.

Le mont SinaïLorsque Dieu descendit sur le mont Sinaï pour rencontrer

son peuple, il ordonna aussi qu’on dresse une clôture. Il dit : « Tu fixeras au peuple des limites tout à l’entour en disant : Gardez-vous de monter sur la montagne, ou d’en toucher le bord. Quiconque touchera la montagne sera puni de mort. On ne portera pas la main sur lui, mais on le lapidera, ou bien on le percera de flèches : bête ou homme, il ne restera pas en vie. Quand la corne de bélier retentira, ceux-ci monteront sur la montagne. » (Ex 19.12,13)

Il ne s’agissait pas d’une rencontre sociale ordinaire, mais d’une audience avec le Créateur tout-puissant. Les Israélites devaient adopter une attitude convenant à une occasion aussi solennelle. Ils se préparèrent donc à rencontrer Dieu en

purifiant leur cœur et en lavant leurs vêtements (Ex 19.14).« Le troisième jour au matin, il y eut du tonnerre, des

éclairs et une épaisse nuée sur la montagne ; le son du cor retentit fortement ; et tout le peuple qui était dans le camp se mit à trembler. […] Le mont Sinaï était tout en fumée, parce que l’Éternel y était descendu au milieu du feu ; cette fumée s’élevait comme la fumée d’une fournaise, et toute la montagne tremblait avec violence. » (Ex 19.16,18)

Dieu voulait enseigner à ses enfants que le grand Dieu de la création, celui qui les avait abrités, réchauffés, et conduits par une colonne de nuée le jour et une colonne de feu la nuit, était aussi un Dieu qu’il fallait craindre et respecter. Le Dieu qui les aimait assez pour les sauver de leurs ennemis et les nourrir du pain du ciel était aussi un Dieu exigeant leur plus grand respect, leur plus profonde révérence.

Dieu savait que son désir de s’abaisser, d’habiter avec l’hu-manité déchue et de communiquer avec elle serait une avenue que Satan exploiterait en se frottant les mains. Celui-ci n’avait qu’à entraîner les humains dans une familiarité déplacée et une attitude irrespectueuse. Cependant, à l’instar de l’électricité, mais en y ajoutant les bénédictions de la personnalité divine, Dieu voulait qu’on sache qu’il devait être aimé et respecté.

À maintes reprises, il dit à Moïse de rappeler au peuple sa sainteté et sa transcendance (Ex 19.24). Peu de temps après, les Israélites oublièrent, hélas, cette importante leçon (Ex 32). La solennité devant caractériser le culte qu’ils rendaient au Créateur fut remplacée par des festivités. L’air se remplit de musique, et ils se livrèrent frénétiquement aux danses. Au lieu de se vêtir pour rencontrer leur Dieu, ils se dévêtirent. Leur conception d’un Dieu saint fut réduite à la statue d’un animal – un veau d’or. Si jamais vous êtes tenté de penser que cette représentation de Dieu n’est pas si mal – n’est-elle pas toute en or ? – imaginez un instant que vous commandiez un portrait de vous en vous décrivant par téléphone à un artiste, et qu’ensuite, celui-ci vous envoie la peinture d’une vache d’or !

Apprécier la sainteté et la transcendance de Dieu

Tim Matsis clôtureLa

M É D I T A T I O N

12 Adventist World | Janvier 2014

Les Lévites refusèrent, à juste titre, de participer à ce culte dégradant. Dieu les honora en leur confiant la prêtrise. Quant aux instigateurs de ce réveil, séduisant mais faux, un grand nombre d’entre eux périrent. Ceci dit, je m’interroge au sujet du lien étroit entre la perte du respect et de la révé-rence envers Dieu, et le sentiment accru de l’indépendance humaine qui se manifeste parfois dans le culte que nous lui rendons.

Le mont HorebApprendre à aimer le Créateur et à le révérer n’était pas

réservé qu’aux Israélites. Avant que Dieu l’appelle à faire sortir son peuple du pays d’Égypte, Moïse dut s’habituer à la tendre miséricorde du grand « Je suis », accompagnée de sa redoutable grandeur. Au mont Horeb, Dieu lui révéla, depuis le buisson ardent, son plan miséricordieux pour délivrer son peuple. Mais en même temps, ses promesses de miracles furent précédées d’un ferme avertissement. « N’approche pas d’ici, ôte tes sandales de tes pieds, car l’endroit sur lequel tu te tiens est une terre sainte. » Et il ajouta : « C’est moi le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Moïse se cacha le visage, car il craignait de diriger ses regards vers Dieu. » (Ex 3.5,6)

Dans son dernier discours à Israël avant sa mort, Moïse avertit encore une fois les Israélites : « Prenez garde à vous, de peur que vous n’oubliiez l’alliance que l’Éternel, votre Dieu, a conclue avec vous […] Car l’Éternel, ton Dieu, est un feu dévorant, un Dieu jaloux. » (Dt 4.23,24)

Et aujourd’hui ?Les leçons que Dieu enseigna à Israël n’ont perdu en

rien leur pertinence. Et pourquoi l’auraient-elles ? Dieu – faut-il le rappeler ? – ne change pas ! (Ml 3.6 ; He 13.8) En évoquant l’apparition solennelle de Dieu au mont Sinaï, Paul nous avertit en ces termes : « C’est pourquoi, puisque nous recevons un royaume inébranlable, ayons de la reconnaissance,

en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et avec crainte. Car notre Dieu est aussi un feu dévorant. » (He 12.28,29)

« Par la sainteté attachée au sanctuaire terrestre, écrit Ellen White, les chrétiens peuvent apprendre comment ils devraient considérer le lieu où Dieu rencontre son peuple1. » Plutôt que de perdre notre révérence et notre respect pour le culte parce que nous n’avons plus de manifestations visibles de la présence divine, soyons attentifs au fait que, où que nous rencontrions Dieu, nous devons considérer cet endroit comme étant sacré. « La maison, continue Ellen White, est le sanctuaire de la famille, et la chambre ou le bosquet, l’endroit le plus retiré pour le culte individuel ; mais l’église est le sanctuaire de la congrégation2. »

Pour nous, adventistes, la révérence envers Dieu doit se vivre dans tous les aspects de notre culte, qu’il soit public ou privé. Dieu nous appelle à ne pas nous limiter à la simple observation des règles de la révérence dictées à son peuple dans l’Ancien Testament. Il veut écrire ses lois dans notre cœur et les graver dans notre esprit. Alors, notre témoignage au monde sera vraiment : « Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue ; et adorez celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d’eaux. » (Ap 14.7, LSG) Oh, comme il me tarde d’adorer mon saint sauveur et créateur avec tout ce que je suis ! ■

1 Ellen G. White, Témoignages pour l’Église, vol. 2, p. 229.2 Ibid.

Tim Matsis est membre de l’église adventiste de Wicklow Street, à Invergargill, en Nouvelle- Zélande. Il est chargé de cours en droit, leadership et éthique à l’Institut de technologie

Southern. Leslea, sa femme, et lui, sont les fiers parents de deux enfants : Samuel et Benjamin.

Apprécier la sainteté et la transcendance de Dieuclôture

Janvier 2014 | Adventist World 13

bateau. Je n’avais qu’une chose à faire : lui montrer pourquoi le concept d’un Dieu trin est aussi important, surtout pour lui ! Pour être tout à fait franc, je ne m’étais pas vraiment demandé, jusqu’à ce jour, pourquoi c’était aussi important pour moi ! J’étais loin de me douter que je découvrirais une perspective nouvelle, incroyable, de la divinité.

Pourquoi c’est aussi importantLa Trinité n’est pas qu’un concept philosophique isolé sans

conséquence. Ce que nous croyons au sujet de la personnalité et de la nature du Père, du Fils, et du Saint-Esprit, a un grand impact sur de nombreuses autres doctrines et croyances. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut mettre de côté à la légère sans affecter plusieurs aspects cruciaux de notre expérience chrétienne, tels que les suivants.

Le salut. Si, à la croix, « la bonté et la fidélité se rencontrent, la justice et la paix s’embrassent » (Ps 85.11, LSG), alors le Christ devait être pleinement divin et faire partie du Dieu trin. Sinon, pour manifester son amour et satisfaire sa justice, Dieu aurait dépendu de quelque être créé, et donc, inférieur à lui. Il aurait déversé sa colère sur une tierce personne innocente, sou-levant automatiquement la question de l’entière justice d’un tel acte. En Christ, le Dieu-homme, Dieu a plutôt satisfait aux exigences de la justice à travers son propre sacrifice, un sacrifice divin librement consenti. « Car Dieu était en Christ, réconci-liant le monde avec lui-même » (2 Co 5.19) ! Et, bien entendu, seul un être possédant naturellement l’immortalité peut offrir

Walter Steger

Est-ce aussi important que ça ?

L A

Au fond, quelle différence est-ce que ça peut faire ? me suis-je dit. Pourquoi le concept biblique de la Trinité est-il aussi important ?

J’ai donné des études bibliques à Miguel, un brave type qui sympathisait avec les Témoins de Jéhovah. Sa femme, elle-même témoin de Jéhovah engagé, s’était éteinte récemment. Elle lui avait dit que le Christ et le Saint-Esprit ne sont pas Dieu, qu’une chose telle que la « Trinité » n’existe pas. Et il l’avait crue sur parole. J’ai essayé très fort de le convaincre du contraire, lui montrant avec assurance la moindre preuve linguistique, syntactique, sémantique, et grammaticale que je pouvais trouver dans la Bible en faveur de la Trinité – mais en vain. Miguel ne s’intéressait pas le moins du monde aux aspects de la preuve biblique exégétique en faveur de la personnalité et de la divinité du Fils et du Saint-Esprit. C’était pour lui trop abstrait, trop impersonnel.

Et j’en suis venu à me dire : Quelle différence est-ce que ça peut faire, de toute façon ? Tout à coup, ça a fait tilt : dans cette étude de la Trinité avec Miguel, j’ai complètement raté le

Trinité

C R O Y A N C E S F O N D A M E N T A L E S

N U M É R O 2

14 Adventist World | Janvier 2014

la vie éternelle à ceux qui bénéficient de la puissance de salut de sa mort expiatoire (Jn 11.25). Heureusement que notre salut ne dépend pas de quelque créature inférieure, mais du Dieu trin éternel même !

La connaissance de Dieu. Une grande partie de ce que nous connaissons de Dieu nous vient du Christ à travers ses enseignements et son exemple (Jn 1.18 ; 14.9). Cependant, seul celui qui est Dieu dans le plein sens du terme peut réellement nous montrer à quoi ressemble Dieu. Dans le cas contraire, la révélation du Père nous venant du Christ aurait été imparfaite et incomplète. Seul un être divin pouvait vraiment nous révéler la vérité sur Dieu. Et seul le divin Saint-Esprit, éter-nellement lié à l’amour du Père et du Fils qui se sacrifie, peut pleinement communiquer un tel amour à l’humanité perdue. En outre, le fait que le Saint-Esprit soit pleinement une personne divine, et non une simple « force » ou « puissance », est très significatif. On ne peut avoir une relation avec une force comme avec une personne. Une « puissance » imperson-nelle peut être facilement manipulée, mais pas une personne. Seule une personne divine peut nous consoler, nous enseigner, et nous guider (Jn 14.16 ; 16.13).

La réconciliation. La réconciliation de l’humanité avec Dieu ne pouvait s’accomplir que par un être égal à Dieu – un être dont les attributs divins lui permettraient d’intercéder en faveur de l’humanité auprès du Dieu infini tout en représen-tant Dieu à un monde déchu. Cet être devait aussi revêtir la nature humaine afin de pouvoir la représenter, et devenir ainsi un médiateur entre Dieu et l’humanité (He 4.14-16). En outre, seul l’Esprit omniprésent, qui connaît à fond le cœur de notre souverain sacrificateur et intercesseur, peut nous consoler adé-quatement et nous communiquer les bénédictions découlant de l’intercession constante du Christ en notre faveur.

La sanctification. Le péché a déformé la création de Dieu à un point tel que seul le Créateur divin original peut la réparer. Jésus le Créateur devient le grand Médecin de l’âme humaine. Lui seul a la puissance de recréer à l’image de Dieu tout pécheur qui vient à lui humblement, de son plein gré, pour être restauré. Cependant, le Christ n’est plus présent physiquement pour accomplir cette œuvre. Le seul être capable de travailler de concert avec le Fils en vue de cette transforma-tion, c’est le Saint-Esprit (lequel a aussi travaillé à ses côtés lors de la création).

L’unité. Jésus priait constamment pour ses disciples de tous les temps : « afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi » (Jn 17.21). Si le Fils et le Père n’étaient pas complètement égaux en puissance, en nature, et en attributs, alors pour quelle sorte d’unité le Christ pourrait-il bien prier ? Il s’agirait d’une « unité » inégale et subordonnée. Mais puisque lui et le Père (et l’Esprit) sont

interdépendants mutuellement en matière d’amour, d’existence et de travail divins, la même unité est exigée des disciples : qu’ils puissent, eux aussi, être un en interdépendance égale et en service d’amour.

Le mariage et l’égalité. Au commencement, Dieu créa l’homme et la femme « à son image » (Gn 1.27). En les créant, il exprima son idéal pour eux : former un tout dans lequel ils seraient complémentaires et interdépendants, selon le modèle de relation au sein de la divinité (Jn 17.24). S’il y avait eu des différences hiérarchiques dans la nature et les attributs du Père, du Fils, et du Saint-Esprit, alors être créé « à son image » n’aurait eu aucun sens lorsque appliqué à l’égalité des hommes et des femmes (Ga 3.28).

Une doctrine incontournablePour certains, la divinité constitue l’ultime paradoxe.

Elle est séparée, et pourtant inséparable ; ses membres sont trois, et pourtant, ils sont un. Mais une fois les alternatives bien considérées, la doctrine de la Trinité est incontournable. Ici-bas, nous ne pourrons jamais comprendre totalement le mystère de la Trinité, et qui sait, peut-être même pas au ciel. Une chose est sûre, toutefois : il n’y a pas d’autre Dieu en dehors de lui. Il vient à nous dans son magnifique être trin. Ce Dieu en trois personnes est, indubitablement, tout ce dont nous avons besoin. ■Est-ce aussi

important que ça ?Walter Steger est rédacteur à la South American Spanish Publishing House, à Buenos Aires, en Argentine.

TrinitéIl y a un seul Dieu : Père, Fils et Saint-Esprit, unité

de trois personnes coéternelles. Dieu est immortel,

omnipotent, omniscient, souverain et omniprésent.

Il est infini et dépasse la compréhension humaine ;

cependant connu au travers de sa propre révélation.

Il est à jamais digne d’être révéré, adoré et servi par

toute la création. (Dt 6.4 ; Mt 28.19 ; 2 Co 13.14 ; Ep 4.4-6 ;

1 P 1.2 ; 1 Tm 1.17 ; Ap 14.7)

L A

Janvier 2014 | Adventist World 15

E N C O U V E R T U R E

Missionla

adventiste :

Comment réagissons-nous aux nouvelles réalités ?

G. T. Ng

deux tiersPlus des

de tous les chrétiens habitent en afrique, en amérique latine, et en asie.

Rien n’est permanent, sauf le chan-gement. » De nos jours, cet adage du philosophe grec Héraclite est

plus vrai que jamais. Nous vivons à une époque de changement ! Peu de personnes se rendent compte qu’au fil de la dernière décennie, six des 10 économies à la croissance la plus rapide dans le monde étaient africaines, et que dans les huit des 10 dernières années, l’Afrique a connu une croissance plus rapide que celle de l’Asie de l’Est, y compris le Japon1.

Ce n’est pas seulement dans l’arène de la croissance économique que le monde en développement excelle ; la croissance de l’Église progresse, elle aussi, à fond de train. Le paysage religieux est en train de se redessiner. Philip Jenkins, historien de l’Église, qualifie ce changement de « l’un des moments transformateurs dans l’his-toire de la religion à l’échelle mondiale »2.

nellement industrialisés et pourvoyeurs de missionnaires – tandis que l’« hémis-phère sud » indique l’Asie, l’Afrique, et l’Amérique latine, continents autrefois reconnus comme des champs mission-naires4. À quoi doit-on une telle redistri-bution de l’effectif chrétien ? D’une part, au succès de l’évangélisation en Afrique, en Asie, et en Amérique latine, et d’autre part, au déclin sans précédent de l’adhésion au christianisme en Europe.

Dans cet article, j’aborderai les chan-gements majeurs dans quatre secteurs importants : l’effectif, la mission, la théologie, et les ressources financières. Au risque de trop simplifier dans un monde divers et complexe, il nous faut prendre conscience que toute tendance a ses exceptions. Le christianisme est une communauté de chrétiens, présente par-tout dans le monde. Chaque branche de cette communauté adhère à différentes traditions, lesquelles diffèrent même au sein de leur confession respective. Des tendances visibles se dégagent en dépit d’une telle complexité. Évidemment, on ne les retrouve pas toutes au sein de l’Église adventiste ; cependant, leur existence devrait nous pousser à réfléchir au-delà du palier local et à considérer l’ensemble du tableau.

L’effectifL’effectif chrétien dans l’hémisphère

nord a considérablement diminué. En revanche, il a connu dans l’hémisphère sud une croissance constante au cours des dernières décennies. Feu David Barrett, statisticien de renom, a estimé la population chrétienne dans le monde à 1,9 milliard en l’an 2000 – dont 59 pour cent habitait en Afrique, en Asie, ou en Amérique latine, comparé à 28 pour cent en Europe, et à seulement 11 pour cent en Amérique du Nord. Selon lui, les chrétiens en Afrique, en Asie, et en Amé-rique latine représenteraient, en 2005, 68 pour cent du total mondial, alors que 30 pour cent seulement habiteraient en Europe et en Amérique du Nord5. Dana Robert résume ce changement démo-graphique en ces termes : « Le chrétien typique de la fin du 20e siècle n’était plus un homme européen, mais une femme latino-américaine ou africaine6. »

Le glissement démographique actuel du christianisme vers le Sud émergent apparaît également dans l’Église adventiste7. En 1962, l’Église dans l’hémisphère sud comptait un effectif de 818 716 membres (60 pour cent de l’effectif mondial, lequel totalisait alors 1 362 775 membres). En 2012, cet effectif

Au cours des quelque 50 dernières années, le centre du christianisme s’est déplacé de l’Amérique du Nord et de l’Europe à l’Afrique, à l’Asie, et à l’Amérique latine. L’incroyable redistri-bution de l’effectif chrétien a redéfini les contours de la mission mondiale. Visi-blement, le monde chrétien en Europe est en train de se rétrécir, alors que celui en Afrique, en Asie, et en Amérique latine prend rapidement de l’expansion. Le centre du christianisme bascule de l’hémisphère nord à l’hémisphère sud3. L’expression « hémisphère nord » est utilisée ici en référence à l’Europe et à l’Amérique – ces continents tradition-

«

16 Adventist World | Janvier 2014

quand le

nord basculevers le sud

Comment réagissons-nous aux nouvelles réalités ?

60 %1962

2012 92 %des adventistes habitaient dans l’hémisphère sud

se chiffrait à 16 380 066 membres8, soit 92 pour cent de l’effectif mondial. Dans l’hémisphère nord, elle comptait 544 059 membres en 1962, et en 2012, elle a atteint 1 501 425 membres – soit huit pour cent seulement de l’effectif mondial total en 2012.

L’effectif a grandi de pair avec les baptêmes. Ainsi, en 1962, les baptêmes dans l’hémisphère nord représentaient 24 pour cent des baptêmes mondiaux, et ceux dans l’hémisphère sud, 76 pour cent. Mais en 2012, les baptêmes dans l’hémisphère sud ont triplé, pour atteindre un extraordinaire 96 pour cent de tous les baptêmes cette année-là !

Au cours des 50 dernières années, le taux de croissance de l’Église mondiale a excédé celui de la population mondiale. Les hémisphères nord et sud ont fait belle figure, compte tenu de l’importante croissance mondiale dans le monde en développement. Il y a 50 ans, on comptait dans le Nord 1 adventiste sur 1 380 non-croyants, tandis qu’en 2012, on parlait de 1 sur 692. La croissance rapide de l’effectif dans l’hémisphère sud a réduit le ratio membres/non-membres de 1 sur 2 918 (en 1962) à 1 sur 368 (en 2012).

En 1962, l’hémisphère nord comptait 47 pour cent du nombre total d’églises.

Un demi-siècle plus tard, cette propor-tion se réduisait à 13 pour cent. Par contre, le nombre d’églises dans l’hémis-phère sud est passé de 53 à 87 pour cent au cours de la même période. On observe la même tendance en termes de pasteurs. Le pourcentage du nombre de pasteurs dans l’hémisphère nord est passé de 64 pour cent (5 334) en 1962 à 25 pour cent (6 708) en 2012, alors que dans l’hémis-phère sud, on a vu le nombre de pasteurs passer de 36 pour cent (3 017) à 75 pour cent (20 115) sur une période de 50 ans.

La missionL’hémisphère sud s’est démarqué

par sa ferveur missionnaire. On trouve maintenant des mis-sionnaires sud-coréens en Europe, des missionnaires brésiliens au Moyen-Orient, ou des mission-naires philippins en Afrique. Des églises de l’hémisphère sud envoient actuel-lement des mis-sionnaires dans l’hémisphère nord. Plus de 10 000 ouvriers chrétiens

étrangers travaillent aujourd’hui en Grande-Bretagne, en France, en Allemagne, en Italie, et plus de 35 000, aux États-Unis9. La Corée du Sud compte près de 22 000 missionnaires servant outre-mer. Un grand nombre d’entre eux sont des faiseurs de tentes10. Le Nigeria a déjà envoyé 5 200 missionnaires dans le monde entier. Ce pays espère en envoyer 50 000 en Afrique du Nord11.

Au sein de ce mouvement missionnaire inversé hémisphère sud-hémisphère nord, les notions antérieures de « pays pourvoyeur » et de « pays receveur » ont été mises de côté. En effet, en 1962, l’Église adventiste a envoyé 490 missionnaires à long terme, dont la majorité écrasante (443 ou 90 pour cent)12 était originaire des pays de l’hémis-phère nord. Mais en 2012, cette tendance s’est inversée. La part de missionnaires venant de l’hémisphère nord a chuté à 53 pour cent13, alors que celle des mission-naires interculturels de l’hémisphère sud (lequel est représenté par les trois divisions qui envoient le plus de missionnaires, soit la Division Asie-Pacifique Sud, la Division sud-américaine, et la Division interamé-ricaine) s’est élevée à 47 pour cent. Ainsi, le paysage missionnaire adventiste n’est vraiment plus ce qu’il était il y a 50 ans : il reflète aujourd’hui des changements semblables du Nord vers le Sud.

Mis à part ce mouvement missionnaire inversé, l’hémisphère sud se démarque par son mouvement

intra-missionnaire. En voici un bon exemple : l’Église en Chine. Dans ce pays, on attribue l’avancement exponentiel de l’Évangile des dernières décennies à l’ingéniosité et à la diligence des mis-sionnaires indigènes et des dirigeants de l’Église. Lorsque tous les missionnaires étrangers ont quitté la Chine entre 1949 et 1952, nos écoles, nos hôpitaux, notre

à écarter les récits de miracles, ou à les considérer, tout au plus, comme des allégories. Pour eux, les miracles consi-gnés dans les évangiles ne sont que des légendes dépourvues de toute crédibilité sur le plan historique. Heureusement, au sein de l’Église adventiste, un mépris aussi flagrant du surnaturel dans les Écritures est rare, voire inexistant.

Pour les chrétiens de l’hémisphère sud, les débats théologiques n’ont aucun rapport avec la réalité de tous les jours. Ils savent qu’ils habitent dans un monde surnaturel. Ils se préoccupent des conflits entre anges et démons. Les événements surnaturels étant normatifs, les songes et les visions font partie de leur réalité présente. Ces chrétiens accordent une grande importance aux affrontements angéliques. Les pasteurs de l’hémisphère sud reconnaissent la terrible puissance de la sorcellerie et l’attaquent de front en brûlant les fétiches.

Dans une grande partie du monde, les chrétiens sont plus en harmonie avec la Bible parce qu’ils la lisent dans leurs contextes existentiels. Ils voient, dans les histoires de guérisons miraculeuses, un Dieu désireux de soulager leurs souf-frances. Et ils le remercient pour son inter-vention. La Bible est à la fois holistique et pertinente. En Afrique, « nul besoin d’interpréter le christianisme de l’Ancien Testament aux Africains, car ils habitent dans un monde de l’Ancien Testament »14.

Les ressources financièresLe changement démographique

entraîne dans son sillon un changement dans la distribution des richesses. L’Insti-tut d’économie de Londres estime qu’en 1980, le centre économique mondial se situait au milieu de l’Atlantique. En 2050, « le centre de gravité économique sera quelque part entre l’Inde et la Chine »15.

Malgré le développement écono-mique et l’accumulation des richesses dans le Sud émergent, les pays occiden-taux demeurent plus riches que les autres pays. L’hémisphère sud compte, certes, un grand effectif ; cependant, il est éco-nomiquement défavorisé. Avec le déclin de l’effectif dans l’hémisphère nord et une croissance exponentielle dans le monde en développement, la distribu-

tion des ressources demeure faussée.Aujourd’hui, la minorité chrétienne

dans le Nord continue d’injecter des fonds substantiels dans l’hémisphère sud plus pauvre parce que « la pré-pondérance de financement pour les missions vient encore de l’Occident »16. Au sein de l’Église adventiste, la Division nord-américaine – composante majeure de l’hémisphère nord – demeure la colonne vertébrale du budget de l’Église mondiale. Selon les données les plus récentes, la dîme de l’hémisphère nord est passée de 57,6 millions de dollars en 1962 à 1,22 milliard en 2011. Ce dernier chiffre représente 53,8 pour cent de la dîme totale versée à l’Église mondiale. En d’autres termes, 8,5 pour cent de l’effectif dans le Nord a contribué à 53,8 pour cent de la dîme mondiale.

L’hémisphère sud, lui, a accru sa contribution au fil des années. En l’espace d’un demi-siècle, sa dîme a connu une augmentation beaucoup plus rapide que celle de l’hémisphère nord (bien que le Nord domine toujours en termes de somme d’argent). Le Sud n’a donné qu’environ 7,4 millions (11 pour cent de la dîme mondiale) en 1962, mais en 2011, il a contribué pour 1,047 milliard, soit environ 46,2 pour cent de la dîme mondiale.

D’importantes implicationsQue signifie donc pour l’Église

adventiste ce glissement de l’épicentre du christianisme de l’Europe et des États-Unis vers l’Afrique, l’Asie, et l’Amérique latine ?

Ce changement de paradigme a entraîné dans l’hémisphère sud un certain succès dans l’évangélisation. Une grande partie de ce succès est attribuable aux

1

12 918

368

1962 le ratio des membres/non-membres

2012sur

sur

75 %en

de tous les pasteurs adventistes servaient dans l’hémisphère sud.

2012,

séminaire et notre maison d’édition ont cessé de fonctionner. Les croyants chinois ont alors pris en main l’Église en Chine. Ils ont propagé l’Évangile à partir de la base, devenant ainsi un mouvement de la base. De leur propre volonté, ils ont pris la mission à cœur, et ce, sans aucune aide financière ni ressources humaines de la part des pays étrangers. Ils se sont organisés, ont formé des dirigeants, et donné à l’Église en Chine une ampleur inimaginable pour le monde extérieur.

La théologieLes échiquiers théologiques entre le

Nord et le Sud contrastent fortement dans les Églises traditionnelles – et même dans les confessions chrétiennes évangéliques. Les biblistes de l’hémis-phère nord, influencés par une éduca-tion et une culture inspirées du siècle des Lumières, tendent à poser des questions philosophiques sur des sujets tels que la nature du Christ, et le calvinisme par rapport à l’arminianisme. Ils sont enclins

E N C O U V E R T U R E

18 Adventist World | Janvier 2014

membres laïques formés et actifs. La mis-sion fait partie de leur ADN ! Il faut dire que la réceptivité de la population dans le monde en développement constitue, hors de tout doute, un atout supplémentaire. Le Sud est généralement plus pauvre que le Nord, ce qui représente un défi ; l’auto-nomie financière n’est qu’un rêve lointain pour beaucoup. Cependant, l’hémisphère sud a pris l’économat de plus en plus au sérieux. Depuis quelques années, il se rattrape si bien au chapitre des dîmes et des offrandes qu’il se rapproche à grands pas du pourcentage du Nord.

L’hémisphère sud doit relever un autre défi : l’évangélisation en milieux urbains. L’évangélisation en milieux ruraux a été longtemps le mode de fonctionnement par défaut. Nous avons des convertis par millions dans les mon-tagnes et les villages, mais relativement peu dans les villes. Or, on remarque dans le monde en développement une ten-dance mondiale vers l’urbanisation ra-pide ; plus de la moitié de la population mondiale habite actuellement dans les milieux urbains. L’hémisphère sud doit de plus en plus donner la priorité à la mission en milieux urbains, car les villes « ont été […] longtemps négligées »17.

Tout en partageant le besoin d’un ministère envers les villes, l’hémisphère nord est aussi confronté à des défis diffé-rents. En face d’une sécularisation galo-pante, la foi et la pratique chrétiennes de l’ancien centre du christianisme sont en déclin. Son précieux héritage chrétien

risque d’être perdu. L’Église est aussi grandement affectée par une croissance lente ou stagnante. Il est frappant de constater que les 10 unions dont l’effectif a décliné entre 2008 et 2012 se trouvent toutes dans les trois divisions européennes. L’effectif de l’hémisphère nord vieillit rapidement. Le besoin de sang neuf se fait fortement sentir.

En résumé, l’hémisphère sud dispose de l’effectif, et l’hémisphère nord, de l’argent… Qu’est-ce que cela implique ? L’importante disjonction entre les deux est évidente, mais on en parle rarement, du moins, en public. Où est donc l’Église ? « L’Église est là où les membres se trouvent », diront certains, mais d’autres, « l’Église est là où se trouve l’argent ». Mais alors, en fonction de quoi devons-nous voter ? En fonction de l’argent ou de l’effectif ? La question est mal posée, car l’effectif et l’argent ne s’excluent pas mutuellement. L’argent sans l’effectif rate le but, et l’effectif sans l’argent peut nuire à la croissance.

La question suivante est sans doute plus appropriée : comment l’argent et l’effectif devraient-ils se compléter et collaborer de manière à accomplir la mission de l’Église ? Armée du dyna-misme et de la richesse croissante du Sud, ainsi que de l’abondance du Nord, l’Église pourrait accomplir beaucoup sur une échelle inimaginable jusqu’ici. Le Nord et le Sud peuvent s’apporter beaucoup mutuellement. Les occasions d’une collaboration accrue entre le Nord et le Sud foisonnent. Jamais la tâche missiologique n’a été plus pressante, ni le besoin d’un partenariat significatif

entre le Nord et le Sud, plus urgent.Au seuil de l’année 2014,

nous sommes conscients que des milliards doivent encore

entendre le message des trois anges. Une grande partie de la fenêtre 10/40 n’a pas été encore atteinte. Des centaines de villes surpeuplées demeurent pour nous un défi de taille. Cepen-dant, Dieu nous rappelle que nous ne sommes pas

seuls dans cet effort. Le

Saint-Esprit se tient prêt à déverser sa puissance sur une Église languissante. Un réveil et une réforme précéderont la pluie de l’arrière-saison. Assurément, cette pluie se déversera sans mesure, et « le Seigneur exécutera pleinement et promp-tement sa parole sur la terre » (Rm 9.28).

J’attends avec impatience ce moment. ■

1 « The Hopeful Continent: Africa Rising », The Economist, 3 décembre 2011, p. 15.2 Philip Jenkins, Next Christendom: The Coming of Global Christianity, éd. revue et augmentée, Oxford, Oxford University Press, 2011, p. 1.3 Ibid., p 2-4.4 Dans cet article, on entend, par hémisphère nord, l’Europe, l’Amérique du Nord, le Japon, l’Australie, et la Nouvelle-Zélande.5 David Barrett, George Kurian, et Todd Johnson, World Christian Encyclopedia: A Comprehensive Survey of Churches and Religions in the Modern World, 2e éd., Oxford, Oxford University Press, 2001.6 Dana Robert, « Shifting Southward: Global Christianity Since 1945 », International Bulletin of Missionary Research 24, avril 2000, p. 50.7 Sud émergent : au cours des trois dernières décennies, l’expression « sud émergent » a été utilisée pour décrire l’ensemble des pays en voie de développement, lequel couvre à peu près les deux tiers de la terre. 8 Rapport statistique annuel de 2013, Silver Spring, Conférence générale des adventistes du septième jour, Bureau des archives, des statistiques et de la recherche, 2013, p. 5.9 David Barrett, Todd Johnson et Peter Crossing, « Missionmetrics 2007 », International Bulletin of Missionary Research 31, janvier 2007, p. 31. Voir aussi Michael Jaffarian, « The Statistical State of the Missionary Enterprise », Missiology 30, janvier 2002, p. 15-32.10 Faiseurs de tente : les spécialistes de la mission utilisent l’expression « faiseur de tente » pour décrire les missionnaires bénévoles qui exercent leurs professions dans des pays où les pasteurs et les missionnaires peuvent difficilement pénétrer. Cette expression se base sur le ministère de l’apôtre Paul. Son expertise en ce domaine lui permit, en effet, de financer ses voyages missionnaires et constitua souvent une porte d’entrée dans des villes où l’Évangile n’avait pas encore été prêché.11 Howard Brant, « Seven Epicenters of Emerging Mission Movements », SIMS, 30 octobre 2008, en ligne sur le lien suivant : http://www.sim.org/index.php/content/seven-epicenters-of-emerging-mission-movements. 12 On en compte 303 de la Division nord-américaine, 53 de la Division nord-européenne, 50 de la Division australasienne, et 37 de la Division sud-européenne.13 Trente-trois pour cent sont venus de la Division nord-américaine, 7 pour cent de la Division transeuropéenne, 8 pour cent de la Division eurafricaine, et 5 pour cent de la Division Pacifique Sud.14 Philip Jenkins, The New Faces of Christianity: Believing the Bible in the Global South, Oxford, Oxford University Press, 2006, p. 4615 Ibid.16 « Faith and Conflict: The Global Rise of Christianity », Pew Forum on Religion & Public Life, 2 mars 2005. En ligne : http://www.pewforum.org/Christian/Faith-and-Conflict-The-Global-Rise-of-Christianity.aspx. 17 Ellen G. White, Évangéliser, p. 36.

G. T. Ng, titulaire d’un doctorat, est le secrétaire de la Conférence générale. Ancien professeur

universitaire, doyen du séminaire de théologie, et secrétaire de division, il habite avec Ivy, sa femme, à Laurel, au Maryland (États-Unis).

90 %

53 %1962

de tous les missionnaires adventistes à long terme venaient des pays de l’hémisphère nord.

2012

Janvier 2014 | Adventist World 19

l A D i v i s i o n A s i e D u s u D

L’adventisme : son histoire

Jeyaselvi habite seule à Kannakuruchi, une petite ville dans le sud de l’Inde. Cette brillante femme d’affaires est

grossiste en arachides, culture principale de la région. Chaque sabbat, elle reçoit dans son humble maison environ 30 adultes. Ses épreuves personnelles combinées à la volonté divine sont à l’origine de cette congrégation adventiste.

Son histoirePour découvrir son histoire, il faut

reculer neuf ans en arrière.Désespérée, affamée, et sans domicile

fixe, Jeyaselvi ne voit plus la lumière au bout du tunnel. Pour cette mère céliba-taire, la vie est injuste. Son petit garçon, lui, fait à peine la différence entre la jus-

Des passants s’arrêtent un instant. Certains ont pitié d’elle, d’autres laissent échapper des paroles de douleur, d’autres encore y vont de quelques conseils pour qu’à l’avenir, un tel accident ne se reproduise pas. Mais personne ne bande sa plaie sanglante, personne ne lui donne de pain. Ces âmes « charitables » s’en vont, laissant la pauvre femme sur le trottoir. Celle-ci se traîne jusque sous un viaduc – sa « maison » – et se demande comment les choses vont finir.

Deux hommes passant par là entendent quelque chose. Quelqu’un sanglote ! Ils se tournent et aperçoivent la malheureuse et son enfant. Nul besoin

l’a toujours su – n’a jamais été de son côté. La pauvre femme fond de nou-veau en larmes. Ne pouvant supporter un spectacle aussi pitoyable, l’un des bénévoles de Hope Channel lui tend un billet de 20 roupies pour qu’elle s’achète de quoi manger. Pour la première fois depuis longtemps, une étincelle d’espoir jaillit dans son cœur. Jeyaselvi s’en va avec son petit garçon pour acheter des aliments. En chemin, elle passe devant plusieurs maisons. Sur le seuil de l’une d’entre elles, elle aperçoit une femme d’âge mûr tenant un paquet emballé dans une feuille de bananier. Cette femme est là pour accomplir le vœu qu’elle a fait à Dieu d’offrir chaque samedi un repas à quelqu’un dans le besoin. C’est sa façon à elle de venir en aide aux nécessiteux. Jeyaselvi et son fils font leur premier repas convenable depuis des jours.

Après le pain, la vieUne fois rassasiée, Jeyaselvi se retrouve

avec un problème d’ordre pratique : que faire de ce billet de 20 roupies ? Même le plus pauvre des pauvres a une conscience qui parle, qui pose des ques-tions dérangeantes. S’agirait-il d’un reflet de l’image de Dieu, vague ou faible, que l’on retrouve dans tout être humain ? Jeyaselvi ne sait rien de ces choses théologiques, mais en tout cas, elle a sa

d’une enquête savante pour comprendre ce dont cette femme a besoin. Ils s’empressent de lui donner les premiers soins, puis lui indiquent un petit lieu de rencontre à un pâté de maisons. On y sert de la nourriture aux démunis. Voilà l’« Évangile » après lequel Jeya soupire ! Elle prend son fils dans ses bras et se précipite au Centre d’étude biblique de Hope Channel. Là, des bénévoles distribuent de la nourriture le sabbat après-midi aux pauvres.

Au centre, une cruelle déception attend Jeyaselvi : toute la nourriture a déjà été distribuée. La « chance » – elle

tice et l’injustice. Tout ce qu’il veut, c’est un morceau de pain. C’est pour cela que Jeyaselvi mendie en plein été dans les rues étroites de Kannakuruchi. Qui sait, une âme charitable lui donnera peut-être une roupie ou deux pour acheter du pain.

Occupée à mendier, Jeyaselvi ne remarque pas qu’un chien s’approche d’elle. Avant même qu’elle n’ait le temps de réagir, il enfonce ses crocs dans son mollet.

La pauvre femme titube, puis tombe de tout son long sur le trottoir en ciment. Les cris de cette sans-abri déses-pérée, affamée, et maintenant blessée, se mêlent aux hurlements de son fils.

pour les adventistes en Asie du Sud

John M. Fowler

imposant

Unordre du jour

20 Adventist World | Janvier 2014

propre éthique. Elle et son fils ont bien mangé. Pourquoi cet argent ne servirait-il pas à quelqu’un d’autre ? Elle retourne au Centre d’étude biblique de Hope Channel et rend l’argent au bénévole qui a eu compassion d’elle. « Aujourd’hui, Dieu m’a donné à manger, lui dit-elle ; peut-être que cet argent pourrait aider quelqu’un d’autre. »

John Prakasam, l’ouvrier biblique, s’étonne de l’altruisme de cette sans-abri. Il discerne en elle bien plus qu’une simple quête de nourriture. Il entreprend alors des études bibliques avec elle. Jeya-selvi boit la Parole de Dieu à longs traits. Quelques semaines plus tard, lorsque l’équipe de Hope Channel s’apprête à tenir un service de baptême, elle de-mande à être baptisée. « Son amour de la vérité était sans borne », dit S. Johnson, pionnier adventiste du Ministère des médias en Asie du Sud, et actuellement évangéliste de l’union et coordinateur de Hope Channel. « Nous n’avons eu aucune hésitation à la baptiser. »

Après le baptême, S. Johnson et des collègues décident d’inscrire Jeyaselvi à un programme de soutien économique. Si on ne vit pas de pain seulement, on a tout de même besoin de pain pour vivre ! La compassion chrétienne et le sens pratique allant de pair, l’équipe de S. Johnson examine différentes possibilités d’emploi pour Jeyaselvi en ville. Sa région tout entière est réputée pour sa culture de l’arachide. Pourquoi ne deviendrait-elle pas marchande d’arachides ? Au bout d’un certain temps, grâce à un travail acharné, à un peu de planification, et à la foi en les promesses extraordinaires de Dieu, Jeyaselvi passe de marchande d’arachides locale à grossiste principal de la région. Neuf ans après sa vie de misère, elle n’est plus sans-abri, désespérée, affamée. Dieu l’a tellement bénie qu’elle peut enfin construire sa propre maison. Elle décide de réserver une grande pièce pour recevoir un petit groupe d’adventistes dans cette ville. Une église vient de naître ! Un peu de compassion, un partage constant de la bonne nou-velle, un programme pour trouver un emploi – tout a été divinement orchestré pour sortir une femme du désespoir. De la poussière de la terre peut surgir un temple pour le Créateur et Rédempteur du monde. Bientôt, 30 personnes gagnées pour le Seigneur se réunissent chez elle pour rendre un culte à Dieu. Autrefois sans-abri, Jeyaselvi dirige aujourd’hui une église de maison, à la gloire de Dieu !

D’un miracle à l’autreDe tels miracles marquent, hier et

aujourd’hui, l’histoire et la mission de l’Église en Asie du Sud. Le premier missionnaire en Inde fut Georgia Burrus, une femme. Elle foula le sol de ce pays en 1896. Sa première personne convertie fut une femme. De Georgia jusqu’à Jeyaselvi, des milliers de femmes et d’hommes, d’ouvriers rémunérés et de laïcs, de jeunes et de vieux ont vécu dans l’espérance, semé l’Évangile avec larmes, et moissonné avec allé-gresse. L’Église, qui a commencé avec 23 membres en 1899, va atteindre 2 millions de membres d’ici la prochaine

session de la Conférence générale. L’ad-ventisme « explose » littéralement dans les milieux urbains et les avant-postes ruraux d’un bout à l’autre du pays !

Il faut dire que la croissance de l’Église ne dépend pas seulement de l’ef-fectif. Les ondes, autrefois indisponibles pour la proclamation de l’Évangile, nous sont désormais accessibles. Les médias constituent un moyen extraordinaire pour la proclamation de l’Évangile. C’est ainsi que Hope Channel TV produit des émissions en six langues, et atteint de vastes auditoires à travers le pays.

En outre, l’évangélisation n’est plus le monopole des hommes. Des femmes et des jeunes s’impliquent de plus en plus dans la croissance et le développement de l’Église. Sept instituts d’enseignement supérieur et 356 écoles primaires et secondaires prodiguent une éducation adventiste à 175 000 étudiants. Pour la toute première fois, le Népal et le Bhoutan peuvent goûter en toute liberté à la joie de l’Évangile. Dans l’histoire de l’Église en Asie du Sud, jamais on a autant accompli avec si peu pour le salut de tant d’âmes.

Cependant, il reste énormément à faire en comparaison de ce qui a été accompli jusqu’ici. Les dirigeants et les croyants de l’Asie du Sud font face à mille et un défis : il faut vérifier l’effectif, faire en sorte que l’économat devienne la tête et non la queue en matière de dîme par membre (elle se chiffrait à 3.23 $US en 2011) dans le monde, fournir un salaire décent aux pasteurs et aux professeurs, et aplanir le sentier qui traversera pour Dieu des milliers de villages et de villes qui n’ont pas encore été atteints par l’adventisme.

Voilà un ordre du jour imposant ! Mais la puissance est là. L’Esprit attend d’utiliser ceux qui, comme Jeyaselvi, viennent à lui pour s’acquitter de leur mission. ■

En haut, à gauche : IL EST TEMPS DE SEMER : Hope Channel, c’est plus que la proclamation de l’Évangile par la télévi-sion. C’est l’un des meilleurs moyens de semer l’Évangile lors de réunions de petit groupe, lesquelles produisent une riche moisson. En bas, à gauche : CELLULES EN CROISSANCE : Des classes de discipulat, des sessions de prière d’intercession et de petits groupes suscitent des occasions qui, autrement, pourraient ne pas se produire. Ci-dessus : DES HÉROÏNES MÉCONNUES : En Asie du Sud, les femmes sont devenues une puissance de témoignage, de culte, et de vie de prière – ce qui a donné une signification nouvelle à l’évangélisation.

John M. Fowler a pris récemment sa retraite, après 53 années de service dans l’Église,

dont 21 ans à la Conférence générale.

Janvier 2014 | Adventist World 21

On dénote dans les écrits d’Ellen White une insistance et un zèle missionnaire saisissants à l’égard de l’évangélisation en milieux urbains. Après avoir

passé pas mal de temps dans des villes nord-américaines et européennes (de 1874 à 1901), la messagère du Seigneur se pencha plus que jamais sur les besoins de New York et d’autres métropoles1. En fait, « elle était consternée en constatant que l’Église avait négligé l’œuvre évangélique dans les villes. Elle s’efforça, entre 1901 et 1910, de corriger une telle négligence2. » Ce sentiment était si puissant que pendant un certain temps, elle refusa tout entretien avec A. G. Daniels, alors président de la Conférence générale, jusqu’à ce qu’il mette enfin sur pied une stratégie d’évangélisation urbaine agressive3. En 1908, elle écrivit : « Il y a actuellement des moyens qui, jusque-là inutilisés, devraient être employés pour annoncer le message aux grands centres urbains qui ne l’ont pas encore entendu en Europe, en Australie, en Amérique, et dans les autres régions du monde4. »

Non une, mais plusieurs approchesDans ses écrits, Ellen White conseilla à maintes reprises

la vie en milieu rural et le modèle d’évangélisation d’« avant-poste »5. Dans ce modèle, les missionnaires habitent à la campagne et se rendent en ville pour témoigner. Mais George Knight remarque que d’autres déclarations, « bien qu’aussi valables et importantes, ont été négligées. Il semble qu’en général, les adventistes n’aient mis l’accent que sur la moitié seulement de la perspective d’Ellen White6. »

Bien entendu, Ellen soutenait aussi le modèle d’évangélisation « de l’intérieur » : « Tout autour de nous se trouvent des villes et des villages où rien ne se fait pour le salut des âmes. Pourquoi certaines familles, qui connaissent la vérité, ne s’établiraient-elles pas dans ces localités pour y dresser l’étendard du Christ […] 7? »

Ces deux conseils, toutefois, ne se contredisent pas. Ils font plutôt la distinction entre le lieu d’établissement d’une institution et le lieu de résidence. Ellen White cherchait à éviter qu’un grand nombre de familles ne s’établissent dans les villes en raison d’une institution. Elle ne souligna pas l’approche « avant-poste » en relation avec les églises locales8. Plus loin, on constate que son conseil sur le déménagement en milieu rural devait passer par un jugement personnel et la direction providentielle.

Des déclarations équilibréesL’une de ses premières déclarations (écrite en 1885) sur la

question de quitter la ville pour s’établir à la campagne illustre nettement ceci : « De même que le siège de Jérusalem fut le signal de la fuite pour les chrétiens de la Judée, de même le décret que la nation américaine s’attribuera le pouvoir de pro-mulguer pour imposer le jour du repos papal, sera pour nous un avertissement. Le moment sera venu de quitter les grandes Ivan Leigh Warden et J. L. Thompson

À L A D É C O U V E R T E D E L ’ E S P R I T D E P R O P H É T I E

EllenWhite et

l’évangélisation

Urbainsen milieux

22 Adventist World | Janvier 2014

villes et de s’apprêter à sortir des petites agglomérations pour gagner des lieux retirés dans les montagnes9. »

Ce conseil pratique et gradualiste s’étend aussi aux centres institutionnels, comme le démontre son utilisation d’expres-sions conditionnelles telles que « en attendant le moment où ils pourront partir » ou « dès que la possibilité leur en sera offerte »10. Dans ces citations, la position pratique et non dog-matique, de même que l’importance du jugement personnel et de la direction divine en matière de réinstallation en milieu rural, sont des plus évidentes.

Ellen White exhorta les croyants à cultiver une approche équilibrée : « Dieu désire que des hommes consacrés et capables soient envoyés dans les centres importants pour y annoncer l’Évangile. Il désire, de même, que les chrétiens qui vivent dans ces villes emploient leurs ta-lents à gagner des âmes11. » Ailleurs, elle souligne que « les membres d’église qui habitent dans les villes doivent particulièrement exercer, avec humilité, les talents reçus de Dieu en travaillant auprès de ceux qui désirent entendre le message qu’il faut présenter au monde. […] Tandis que de tels ouvriers s’efforcent d’amener des âmes à Jésus, ils découvriront qu’un grand nombre de ceux qu’on n’aurait jamais pu atteindre par d’autres moyens répondront à un effort personnel intelligent12. »

Ellen White recommanda d’habiter à l’extérieur des villes et d’y établir des institutions de l’Église quand c’était possible. Quand elle voyait des familles qui ne profitaient pas « des moyens offerts par le Seigneur [pour] s’éloigner des villes 13», elle ne mâchait pas ses mots. Elle en réprimanda certaines qui « s’attardaient » et étaient « incapables de se décider »14.

De toute évidence, le gradualisme de son conseil au sujet du déménagement en milieu rural ne voulait pas dire de négliger les instructions de Dieu à cet égard. Cependant, tandis que des familles attendaient les directives ou le signal de Dieu, elle approuva un modèle d’évangélisation en milieux urbains « de l’intérieur » : « En attendant le moment où ils pourront partir, qu’ils se livrent à une activité missionnaire intense, si limitée que soit leur sphère d’influence. […] Dieu leur accordera sagesse et discrétion. En son temps, et à sa manière, il leur permettra de s’établir là où ils ne seront pas constamment environnés des influences contaminatrices de la vie citadine moderne15. »

Pas de contradictionLes instructions d’Ellen White sur la vie en milieu rural

et son conseil pour l’évangélisation en milieux urbains ne se contredisent pas le moins du monde. On peut les résumer ainsi : 1) Dieu montre lui-même aux croyants le moment où

ils doivent sortir des villes ; 2) il appelle aussi certains croyants à habiter dans les villes qu’ils désirent évangéliser ; 3) des néo-phytes vont surgir des villes grâce à l’évangélisation d’avant-poste et à celle qui se fait de l’intérieur ; 4) Dieu guidera ces nouveaux croyants urbains vers l’option d’évangélisation qui leur convient (évangélisation d’avant-poste ou de l’intérieur).

Les expériences d’Ellen White en Amérique du Nord, en Europe, et en Australie – et les messages destinés à ceux qui, à

son époque, s’impliquaient dans le ministère envers les villes16 – révèlent sa passion pour l’évangélisation en milieux urbains. « De nos jours, la cause de Dieu a besoin de représentants zélés des vérités bibliques. Les pasteurs ne suffisent pas pour accomplir la tâche réclamée par les grands centres. Le Seigneur adresse un appel, non seulement aux ministres, mais aussi aux docteurs, aux infirmières, aux colporteurs et aux laïques consa-crés possédant des dons divers pour évangéliser les villes.

« Le temps fuit rapidement, et le travail abonde. Tous les moyens doivent être mis en œuvre pour tirer le meilleur parti possible des occasions qui se présentent à nous17. » ■

1 Ellen White écrivit : « Ceux qui portent la responsabilité du travail d’évangélisation dans le district du grand New York devraient bénéficier de l’appui des meilleurs pasteurs que l’on puisse obtenir. » (Évangéliser, p. 346)2 George Knight, « Another Look at City Mission », Adventist Review, 6 décembre 2001.3 Arthur White, Ellen G. White: The Later Elmshaven Years, 1905-1915, Washington, D.C., Review and Herald Pub. Assn., 1982, p. 223-228.4 Ellen G. White, Évangéliser, p. 385.5 Ibid., p. 76 ; Ellen G. White, Messages choisis, vol. 2, p. 410.6 George Knight, « Another Look ».7 Ellen G. White, Instructions pour un service chrétien effectif, p. 220.8 George Knight, « Another Look ».9 Ellen G. White, Instructions pour un service chrétien effectif, p. 197.10 White, Messages choisis, vol. 2, p. 413.11 White, Conquérants pacifiques, p. 140.12 White, Medical Ministry, Mountain View, Calif., Pacific Press Pub. Assn., 1932, p. 332.13 White, Messages choisis, vol. 2, p. 406. 14 Ibid.15 White, « Behold, What Manner of Love! »16 Stephen N. Haskell, qui commença à travailler à New York en 1901, reçut spécifiquement des conseils d’Ellen White sur l’œuvre à accomplir en milieux urbains (voir Hetty Haskell à E. G. White, 29 juillet 1901 ; et S. N. Haskell à E. G. White, 18 juillet 1901 ; 29 juillet 1901).17 Ellen G. White, Conquérants pacifiques, p. 140.

ivan leigh Warden est directeur associé du Ellen G. White Estate ;J. l. Thompson est pasteur de l’église adventiste Vallejo Berea, à Vallejo, en Californie.Ivan Leigh Warden et J. L. Thompson

Ellen White approuva un modèle d’évangélisation en milieux urbains.

l’évangélisation

Urbains

Janvier 2014 | Adventist World 23

Au cours de l’été 2013, mon mari et moi profitons de merveilleuses vacances en Finlande. Nous

visitons des amis et des membres de la parenté que nous n’avons pas revus depuis des siècles. Il y a tout un rattrapage à faire ! Par exemple, j’apprends que mon amie Tytti a eu un accident presque mortel deux ans plus tôt, et que son rétablissement s’est étendu sur une longue période de temps. Elle me raconte comment Dieu l’a guérie de son hémiplégie – une paralysie partielle ou totale d’une moitié du corps. Si elle a pu marcher de nouveau, c’est grâce à la prière d’intercession.

Tytti veut savoir, à son tour, ce qui se

passe dans ma vie ces temps-ci. « Eh bien, Hope Channel/Ukraine m’a invitée à enre-gistrer des émissions de télévision. En fait, j’en ai terminé l’enregistrement juste avant de partir en vacances. » À cette nouvelle, ses yeux s’écarquillent d’étonnement. Elle m’apprend alors qu’on lui a justement demandé de participer à une émission de télévision chrétienne en Finlande pour raconter son accident, parler de sa guéri-son miraculeuse, témoigner de la façon dont Dieu a exaucé sa prière, et souligner la puissance de la prière d’intercession.

Notre rencontre tombe à point ! Tytti est absolument convaincue qu’elle n’est pas le fruit du hasard. Je peux ainsi

Ci-dessus : ON SE RATTRAPE : Tytti et Hannele

ont eu le bonheur de se revoir en Finlande.

À droite : DE NOUVELLES AMIES : Dès leur première

rencontre, Tytti et Satu sont devenues immédiatement

des amies.

l’encourager et lui donner quelques détails sur les techniques d’enregistre-ment en studio. Je suis déjà impatiente de regarder son émission.

Deux mois plus tard, Tytti m’envoie le lien de l’émission par Internet. Tout le long de l’entrevue, elle rayonne de bonheur. Ses paroles jaillissent, de toute évidence, d’un cœur sincère. Elle termine son témoignage en donnant toute la gloire à Dieu pour sa guérison.

Une chaîne de bénédictionsAprès avoir regardé l’émission, je pense

soudain à Satu, une amie chrétienne aussi originaire de Finlande. Elle habite, comme

Juste au bon endroit, juste au bon moment

V I E A D V E N T I S T E

stratégiede Dieu

La

24 Adventist World | Janvier 2014

moi, en Allemagne. Quelque chose me dit que cette émission pourrait l’intéresser. Je lui envoie donc le lien en spécifiant que Tytti est l’une de mes amies.

Dès le lendemain, Satu m’envoie ce courriel : « Chère Hannele, du fond du cœur, merci pour ce lien ! Je te suis reconnaissante d’avoir été un maillon de la chaîne des bénédictions de Dieu. » Elle poursuit en m’expliquant que depuis des mois, elle prie jour et nuit pour deux personnes qui lui sont chères. Elle a pleuré avec elles et partagé leur tristesse. Elle a même participé à une semaine de prière et d’intercession à son église en leur faveur. Dieu, cependant, a semblé sourd à ses prières. Leur situation n’a cessé d’empirer ! En proie au découra-gement, Satu a éprouvé les mêmes sen-timents que le roi David : « Je suis sans force, tout à fait brisé ; je gémis à cause du trouble de mon cœur. Seigneur ! tout mon désir est devant toi, et mon soupir ne t’est pas caché. » (Ps 38.9, 10) Comme lui, elle soupirait après un signe lui assurant qu’elle ne priait pas en vain.

C’est à ce moment précis que je lui ai envoyé le témoignage de mon amie. « Cette émission a été une telle bénédic-tion, une telle consolation, que les mots étaient impuissants à exprimer ma joie,

m’a-t-elle dit. Après l’avoir regardée plu-sieurs fois, j’ai remercié Dieu pour son message rempli d’amour. » Peu après, Satu a contacté Tytti par Facebook, et les deux femmes sont devenues immédiate-ment des amies.

L’expérience de Satu atteste que le timing divin est parfait. Satu et Tytti cultivent aujourd’hui une merveilleuse amitié. Elles partagent leurs expériences spirituelles et s’encouragent mutuellement. Elles sont impatientes de découvrir ce que Dieu a encore en réserve pour elles !

Les instruments de DieuDans sa merveilleuse providence,

Dieu peut nous utiliser, même à notre insu, pour accomplir ses desseins impénétrables. Je me sens privilégiée d’avoir pu jouer un petit rôle dans l’éta-blissement d’un contact par lequel Dieu déverse ses bénédictions en abondance.

Je m’émerveille en pensant aux nombreuses petites étapes qui ont abouti à un tel résultat. Dans une stratégie com-plexe, Dieu nous place au bon endroit, au bon moment, pour que nous soyons en bénédiction aux autres. J’ai fait la connaissance de Satu il y a 10 ans, lors d’un concert donné par ma chorale en tournée à Rosenheim. À ce moment-là, jamais nous n’aurions imaginé qu’un jour, nous lourions Dieu ensemble, sub-mergées de son amour et de sa bonté !

Dieu dit à Abraham : « Je te bénirai ; je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction. » (Gn 12.2, LSG) Notre Père désire que tous ses enfants soient en bénédiction aux autres. Nous pouvons avoir pleinement confiance : il nous dirigera et agira pour notre plus grand bien. Et c’est alors qu’il fera de nous ses outils d’amour et de grâce.

Un outil, ou instrument, ne peut rien faire de lui-même. Mais lorsque le Maître artisan le prend dans ses mains, des choses merveilleuses se produisent. Ayons confiance, car il fait tout à la perfection. ■

Seigneur, fais de moi un instrument

de ta paix.

Là où est la haine, que je mette

l’amour.

Là où est l’offense, que je mette le

pardon.

Là où est la discorde, que je mette

l’union.

Là où est l’erreur, que je mette la vérité.

Là où est le doute, que je mette la foi.

Là où est le désespoir, que je mette

l’espérance.

Là où sont les ténèbres, que je mette

la lumière.

Là où est la tristesse, que je mette

la joie.

O Seigneur, que je ne cherche pas tant à

être consolé qu’à consoler,

à être compris qu’à comprendre,

à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit,

c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,

c’est en pardonnant qu’on est pardonné,

c’est en mourant qu’on ressuscite

à l’éternelle vie. (On attribue cette prière à saint François d’Assise ; cependant, le véritable auteur est inconnu.)

Hannele Ottschofski habite avec son mari, pasteur à la retraite, dans le sud de l’Allemagne.

Elle est présentatrice pour Hope Channel/Ukraine et le Ministère des femmes.

Hannele Ottschofskistratégie

Janvier 2014 | Adventist World 25

L A B I B L E R É P O N D

Votre question concerne la période de temps que

Jésus a passée dans le tombeau. Certains croient qu’il a été mort

pendant 72 heures ; d’autres affirment qu’il ne s’agit pas de trois jours et de trois nuits litté-raux. Mais comment comptait-on les jours aux temps

bibliques ? Dans l’étude d’un tel cas, il est important de le savoir ! Pour éviter tout malentendu, il faut toujours examiner le contexte et l’utilisation d’une terminologie semblable ailleurs dans la Bible.

1. Trois jours et trois nuits. Le texte semble on ne peut plus clair : « Car, de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre du grand poisson, de même le Fils de l’homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre. » (Mt 12.40). Pour nous, il s’agit d’une déclaration de temps précise : trois jours entiers de 24 heures chacun. Mais ce n’est pas nécessairement le cas pour l’écrivain biblique qui se borne à souligner que c’était trois jours.

Dans la Bible, un jour est constitué du jour (lumière) et de la nuit (ténèbres). Par conséquent, l’expression « trois jours et trois nuits » est une autre façon de dire « trois jours ». Matthieu dit que Jésus jeûna « quarante jours et quarante nuits » (Mt 4.2), mais Marc, lui, parle de « quarante jours » (Mc 1.13). Les écrivains bibliques ne pensaient pas à une période exacte de 24 heures. Ils ne s’arrêtaient pas à cela, car contrairement à nous, ils n’avaient pas de montres. Les deux expressions sont syno-nymes, mais la première souligne le nombre de jours, pas leur étendue exacte en termes d’heures. Aujourd’hui, sommes-nous plus précis en matière de temps ? Bien sûr que oui !

2. Autres expressions. Les Évangiles utilisent différentes expressions temporelles liées à la résurrection de Jésus. Certaines d’entre elles semblent contradictoires : « Trois jours après [meta] sa mort, il ressuscitera » (Mc 9.31 ; 10.34 ; Mt 27.63) ; « en trois jours » (avec la préposition en [Mt 27.40] ; sans la préposition [Mt 16.21 ; 17.23 ; 20.19 ; Lc 9.22 ; 18.33 ; 1 Co 15.4]) ; avec la préposition dans : « dans [dia] trois jours » (Mt 26.61, OST). Dans ce dernier texte, la préposition dia pourrait être traduite par « en, ou à l’intérieur de, ou au bout de trois jours » (voir Osée 6.2, TOB). « Après » suggère que la résurrection s’est produite le quatrième jour, mais les autres expressions nient cela. Que veut donc dire « après » (meta) (Mt 27.61) ?

Dans l’usage juif, l’expression « après trois jours » signifiait

« le jour après demain ». C’était ainsi que les gens la comprenaient. Selon Matthieu 27.63, 64, ceux qui entendirent Jésus comprirent qu’il ressusciterait le troisième jour et que son tombeau devait être gardé « jusqu’au [heos, « jusqu’à »] troisième jour ». Ceci implique que l’expression « après trois jours » se réfère à une période de temps incluant n’importe quelle partie des trois jours, et qu’on peut l’utiliser comme l’équivalent de l’expression « le troisième jour ». Dans l’Évangile de Matthieu, Jésus ne mentionne l’expression « trois jours et trois nuits » qu’au verset 12.40 – ce qui indique que ses contemporains comprirent qu’il voulait dire « à l’intérieur de trois jours ».

3. Un compte inclusif. Notre examen des différentes expressions indique que l’expression idiomatique « trois jours » compte les portions d’un jour comme étant des jours pleins. Puisqu’il s’agit d’une expression idiomatique, on ne peut la prendre de façon littérale. L’Ancien Testament en présente un usage similaire. L’expression « trois jours et trois nuits » signifie « trois jours » (1 S 30.12,13). Esther demanda au peuple de jeûner avec elle « pendant trois jours, ni la nuit ni le jour » (Est 4.16, LSG). Puis, « le troisième jour », elle se présenta devant le roi (5.1, LSG). Il s’agit d’un compte inclusif ; les trois jours incluent des portions de jours comptées comme des jours. Le roi Roboam dit au peuple : « Allez-vous-en et revenez vers moi dans trois jours. » Ils revinrent « le troisième jour » (1 R 12.5,12, TOB). On remarque le même phénomène chez les non-Israélites. Un roi mésopotamien du 8e siècle av. J.-C. raconte son arrivée dans une ville : « J’attendis dans la ville d’Azlayanu pendant trois jours, et le troisième jour, ils approchèrent. » Une portion du premier jour, plus le deuxième jour complet, plus une portion du troi-sième jour sont comptés comme trois jours.

Pour interpréter la Bible correctement, il nous faut compter les jours à la façon des écrivains bibliques. Jésus mourut le vendredi et ressuscita le troisième jour ! ■

Que signifie l’expression

« trois jours et trois nuits » ?

Avant sa retraite, Ángel Manuel Rodríguez a servi l’Église en tant que pasteur, professeur, et plus récemment, en tant que directeur de l’Institut de recherche biblique de la

Conférence générale.

questioncalcul de

Une

26 Adventist World | Janvier 2014

É T U D E B I B L I Q U E

Les messages que Jésus adressa aux sept églises de l’Apocalypse contiennent des leçons vitales pour l’Église de Dieu aujourd’hui. Ils s’adressent aussi à chaque chrétien.

Ils présentent des principes de sainteté et des conseils relatifs à ce que signifie vivre de façon chrétienne dans le monde. Ces messages ne sont pas des traités de théologie (difficiles à comprendre pour les personnes moyennes et débattus par des théologiens dans des instituts universitaires), mais plutôt des lettres pastorales pour les membres d’église moyens. Ils traitent de la croissance chrétienne et de la persévérance de la foi à une époque éprouvante et difficile. Ceci est particulièrement vrai dans le message que Jésus adressa à l’église de Thyatire.

1 Lisez Apocalypse 2.19. Relevez les cinq qualités pour lesquelles le Seigneur félicite l’église de Thyatire. Pourquoi ces qualités sont-elles aussi importantes ?L’église de Thyatire était, selon toute apparence, une église pros-père. Le Seigneur la félicita : « Je connais tes œuvres, ton amour, ta foi, ton service, ta persévérance ». Ses membres offraient un service à la communauté remarquable par toutes sortes de « bonnes œuvres ». Cependant, cette église avait un problème.

2 Lisez Apocalypse 2.20. Comment Jésus décrivit-il le problème de l’église de Thyatire ?

3 Qui était Jézabel ? Que représente-t-elle ? Que symbolise l’adultère ici ? Lisez les textes suivants pour cerner les réels problèmes de Thyatire : 1 Rois 16.30-33 ; 19.1,2 ; 21.25 ; Jacques 4.1-4 ; Apocalypse 17.1, 2.Contrairement à l’ordre divin, Achab, roi d’Israël, prit pour femme Jézabel, fille d’Ethbaal, roi des Sidoniens. Non content d’épouser une telle femme, il défia ouvertement le Dieu du ciel en participant au culte de Baal avec elle. Achab mêla la religion d’Israël au culte de Baal, compromit son intégrité, et entraîna le peuple de Dieu dans l’apostasie. L’idolâtrie se répandit parmi le peuple. Jézabel symbolise l’adultère spirituel, le mélange du faux avec le vrai, et le reniement du vrai Dieu. L’église de Thyatire représente un mélange de vérité et d’erreur, une foi compromise et corrompue revêtue de l’enveloppe extérieure du christianisme.

Mark A. Finley

tenir fermeThyatire :

Janvier 2014 | Adventist World 27

4 Comment Dieu réagit-il à l’apostasie de l’église de Thyatire ? Lisez Apocalypse 2.21, 22.Notre Dieu miséricordieux, prompt à pardonner, accorda à l’église de Thyatire du temps pour qu’elle se repente. Mais la miséricorde divine s’accompagne toujours du jugement divin envers ceux qui rejettent l’amour et la grâce de Dieu. L’expres-sion « Je frapperai de mort ses enfants » (v. 23) doit être comprise dans le contexte de la mort spirituelle pour ceux qui persistent dans la transgression des commandements de Dieu. L’apostasie et la rébellion passées d’une génération à l’autre entraînent la mort éternelle. Cependant, le cycle de la mort peut être brisé par la repentance.

5 Lisez Apocalypse 2.24. Y avait-il au sein de l’église de Thyatire des croyants résistant au courant de l’apostasie et demeurant loyaux envers le Christ ?L’expression « à tous les autres de Thyatire » nous rappelle le reste, ou le « reste de sa descendance, […] ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui retiennent le témoignage de Jésus » (Ap 12.17). Au temps de la fin, Jésus aura de nouveau un reste loyal, un reste qui ne cédera pas à la pression du compromis.

6 Quel conseil Jésus donna-t-il à l’église de Thyatire ? Comment s’applique-t-il dans les derniers jours ? Comparez Apocalypse 2.25 avec Matthieu 24.13, 42.

7 Lisez Apocalypse 2.26-28. Quelle promesse notre Seigneur fit-il aux vainqueurs de l’église de Thyatire ?L’une des leçons claires qui se dégagent des messages aux sept églises de l’Apocalypse est fort simple : il est possible de vaincre par la grâce du Christ, peu importe nos circonstances. Aucun défi dans la vie n’est trop grand pour la grâce de Dieu.

C’est là une nouvelle merveilleuse, extraordinaire ! ■

Des prières pour Antonio MonteiroJ’ai appris, à ma grande consternation, que le pasteur Antonio Monteiro est tou-jours en prison (« Une vidéo récemment diffusée présente la famille du pasteur emprisonné au Togo », Rapport mondial, juin 2013). Pour aider ce pasteur (il fait partie de notre famille adventiste), je vais non seulement signer la pétition pour sa libération, mais aussi prier pour qu’on le relâche. J’invite tous les membres de mon église à prier, eux aussi, pour lui.

Charles AbdonelGonaïves, Haïti

La genèse d’un mouvementMerci pour l’édition souvenir « La genèse d’un mouvement » (mai 2013). Je suis particulièrement enchantée – et les

membres de ma famille aussi – des articles traitant de l’histoire de l’Église adventiste et de la première vision d’Ellen White. Les détails de cette vision concernant les débuts de l’Église nous ont captivés.

Angie AnayaBarrancabermeja, Colombie

Patrimoine familialQuel plaisir de voir pour la première fois de ma vie une photo de Julio (Jules) Dupertuis et d’Ida Arn de Dupertuis, mes arrière-arrière-grands-parents, dans l’article de Silvia Scholtus Roscher inti-tulé « L’immense sollicitude de Dieu » (octobre 2013) !

Le 19 octobre 2013, l’histoire de J. N. Andrews, premier missionnaire adventiste officiel, a figuré au pro-gramme des vêpres à l’Université de Loma Linda. Niels-Erik Andreasen a pris la parole, de même que Jeanne Andrews-Willumson, arrière-petite-fille de J. N. Andrews. J’ai eu le bonheur de partager l’histoire de ma famille avec cette femme étonnante. Je l’ai remerciée pour les efforts missionnaires accomplis

par sa famille. Ils ont changé l’histoire des miens à tout jamais. Je lui ai montré une lettre que Julio avait écrite en 1889 à Adventist Review and Sabbath Herald (aujourd’hui Adventist Review). Dans cette lettre, il remerciait la Conférence générale de lui avoir envoyé un mot d’encouragement, décrivait les condi-tions des observateurs du sabbat dans ce secteur, et demandait qu’on leur envoie des ouvriers.

Plus de 100 ans plus tard, mon oncle a enseigné à l’Université Andrews. Aujourd’hui, mon frère est le président de la Fédération de l’Arizona, mes deux neveux étudient pour devenir pasteurs, et ma nièce étudie à l’Univer-sité Andrews. Quant à moi, j’ai servi en tant qu’étudiante missionnaire à Haïti pendant mes études en soins infirmiers.

Je me suis souvent demandé com-ment Julio et Ida avaient reçu la revue Signes des temps, tout au début – une question à laquelle l’article de Silvia Scholtus Roscher a répondu. Le timing de Dieu est vraiment impressionnant.

Graciela Elvira Anobile (Dupertuis) Loma Linda, Californie, États-Unis

Ma femme et moi nous faisons du souci pour notre fille. S’il vous plaît, priez Dieu de l’aider à trouver un jeune chrétien avec lequel elle pourra s’unir et fonder une famille qui honore le Seigneur. Merci beaucoup !

Victor, Argentine

Courrier

Le timing de Dieu est vraiment impressionnant.

— Graciela Elvira Anobile (Dupertuis) Loma Linda, Californie, États-Unis

J’étudie en théologie à l’université. Malheureusement, ça fait plus de deux semestres que je ne peux y aller parce que je n’ai plus d’argent. Je vous demande de prier le Seigneur d’intervenir pour que je puisse reprendre mes études.

Humphrey, Zambie

S’il vous plaît, priez pour que je puisse être sponsorisé en vue d’un diplôme en théologie.

Chisomo, Malawi

Je suis en mauvaise santé et j’ai besoin d’argent. Priez pour moi, s’il vous plaît.

Mylabathula, Inde

LOUANGEPrièrew

D E S I D É E S À P A R T A G E R

28 Adventist World | Janvier 2014

Merci !Grâce à Adventist World, les membres d’église peuvent être au courant des miracles et des actions de notre Dieu et Père. Ses articles montrent de quelle façon l’œuvre de Dieu s’étend au monde entier. Félicitations pour cette excellente revue !

L’apôtre Paul est, après Jésus-Christ, mon personnage biblique préféré. Il a accompli fidèlement le mandat évangélique en dépit des épreuves et des persécutions.

Heitor Aparecido dos SantosMogi das Cruzes, São Paulo, Brésil

Adventist World est une excellente publication. Je vous félicite de vos efforts à cet égard. Cette revue est produite par une bonne équipe, et ça paraît !

Je pense que c’est la meilleure revue au monde. Nous la recevons ici chaque mois.

Gustavo Rafael SantajulianaDichato, Chili

La revue Adventist World est produite par l’Église adventiste du septième jour et distribuée gratuitement aux membres. On peut aussi la trouver en ligne sur le site suivant : www.adventistworld.org. Nous sommes heureux que cette revue satisfasse ce besoin.

– Les éditeurs

Courrier – Faites-nous parvenir vos lettres à : [email protected]. Rédigez votre lettre clairement et tenez-vous en à l’essentiel, 100 mots maximum. N’oubliez pas d’indiquer le titre de l’article et la date de publication. Indiquez aussi votre nom, ainsi que la ville, la province, l’État, et le pays d’où vous nous écrivez. Au besoin, les lettres seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Veuillez noter que nous ne pouvons les publier toutes, faute d’espace.

Mon fils travaille à Beijing, en Chine. Il se sent seul, perdu, et déprimé. S’il vous plaît, priez pour lui – et pour moi. Satan sait que je vais me faire baptiser à nou-veau, et il s’attaque à moi. Je me sens de plus en plus fatiguée. Mon cœur soupire après le retour de Jésus.

Adele, par courriel

Je vous serais gré de prier pour mon pays.

Mosses, Kenya

Le site Web de l’Église adventiste – http:// www.adventist.org – a été remodelé pour retenir

l’attention des lecteurs aussi bien sécularisés que religieux. Des chroniques

au sujet de la vie adventiste telle qu’elle se reflète dans

notre spiritualité, notre dynamisme, et notre

service sont disponibles en anglais, en français,

en espagnol, et en portugais.

Ça vaut le

Un monde de découvertes à travers la BibleDieu nous parle par sa Parole. Joignez-vous à d’autres croyants (de plus de 180 pays) qui lisent un chapitre de la Bible chaque jour. Pour télécharger le calendrier de lectures bibliques quotidiennes, visitez le site www.RevivedbyHisWord.org, ou inscrivez-vous pour recevoir le chapitre quotidien de la Bible par courriel. Pour vous joindre à cette initiative, commencez ici :

1er FÉvriEr 2014 • Proverbes 28

Ravivés par sa Parole

Prière & louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : [email protected] ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.

détour

Janvier 2014 | Adventist World 29

Améliorez votre santé et votre forme physique à long terme en ne consacrant que 30 minutes – une demi-heure par jour – à une « activité physique modérée ». Une telle activité inclut, entre autres : prendre l’escalier plutôt que l’ascenseur, se stationner le plus loin possible du bureau, promener le chien, déblayer la neige, ratisser les feuilles, jardiner.Source : Medicine and Science in Sports and Medicine/Men’s Health

Les femmes qui consomment des tomates trois à quatre fois par semaine voient leurs risques de contracter le cancer des ovaires diminuer de 70 pour cent, par rapport à celles qui n’en consomment qu’occasionnellement. Quant aux hommes, la consommation de tomates diminue leurs risques de développer un cancer de la prostate.

Source : www.theatlantic.com/health/archive/2013/02/the-lovely-hill-where-people-live-longer-and-happier/272798

Sarepta Myrenda Irish Henry, écrivain et mili-tante de la tempérance, s’éteignit le 16 janvier 1900 à Graysville, au Tennessee (États-Unis).

Fille d’un pasteur méthodiste en Illinois, Sarepta Henry accompagna son père dans de nombreux voyages. Elle étudia au séminaire de Rock River et épousa James W. Henry. Ce dernier mourut après 10 ans de mariage, laissant dans le deuil Sarepta et leurs trois petits enfants. Elle soutint courageusement sa famille en écrivant des histoires et des poèmes qui furent publiés.

À l’âge de 35 ans, Sarepta s’impliqua à fond dans le mouvement de la tempérance, pour devenir finalement porte-parole de l’Union des femmes chrétiennes pour la tempérance. Plus tard, son état de santé la força à cesser ses activités. En 1896, elle fit un séjour au Sanatorium de Battle Creek, au cours duquel elle embrassa le message adventiste et recouvrit la santé.

L’année suivante, ses articles commencèrent à paraître dans la Advent Review and Sabbath Herald. Elle voyagea beaucoup, présentant des conférences sur le rôle des mères dans l’éducation morale de la société. En 1898, la Conférence générale vota de lui accorder une lettre de créance de pasteur autorisé.

top

Tomates !Ah, ces#

ans

minutes30

114

el

le

n

G.

W

hi

te

e

st

At

e

P h o t o : G A b r i e l r e z e n D e s o u z AP h o t o : s h A r i y A G A n

Il y a

D E S I D É E S À P A R T A G E R

30 Adventist World | Janvier 2014

Les 10 langues suivantes, sur environ 7 000, constituent les langues maternelles de près de la moitié de la population de la terre. Chinois 1 213 millions Espagnol 329 millions Anglais 328 millions Arabe 221 millions Hindi 182 millions Bengali 181 millions Portugais 178 millions russe 144 millions Japonais 122 millions Allemand 90 millionsSource : National Geographic

« Oui, je viens bientôt... »Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète.

ÉditeurAdventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur.

Éditeur exécutif et rédacteur en chefBill Knott

Éditeur adjoint Claude Richli

Directeur international de la publication Chun, Pyung Duk

Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley-Hardy ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique

Comité de coordination de Adventist World Lee, Jairyong, président ; Akeri Suzuki ; Kenneth Osborn ; Guimo Sung ; Chun, Pyung Duk ; Han, Suk Hee

Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis)Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi, Mark A. Kellner, Kimberly Luste Maran

Rédacteurs basés à Séoul, Corée Chun, Pyung Duk; Park, Jae Man; Kim, HyoJun

Rédacteur en ligne Carlos Medley

Gestionnaire des opérationsMerle Poirier

Rédacteur extraordinaire Mark A. Finley

Conseiller principalE. Edward Zinke

Directrice des finances Rachel J. Child

Assistante d’édition Marvene Thorpe-Baptiste

Conseil de gestionJairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun, Karnik Doukmetzian, Suk Hee Han, Kenneth Osborn, Juan Prestol, Claude Richli, Akeri Suzuki, D’office : Robert Lemon, G. T. Ng, Ted N. C. Wilson

Direction artistique et graphismeJeff Dever, Brett Meliti

Consultants Ted N. C. Wilson, Robert E. Lemon, G. T. Ng, Guillermo E. Biaggi, Lowell C. Cooper, Daniel R. Jackson, Geoffrey Mbwana, Armando Miranda, Pardon K. Mwansa, Michael L. Ryan, Blasious M. Ruguri, Benjamin D. Schoun, Ella S. Simmons, Alberto C. Gulfan Jr., Erton Köhler, Jairyong Lee, Israel Leito, John Rathinaraj, Paul S. Ratsara, Barry Oliver, Bruno Vertallier, Gilbert Wari, Bertil A. Wiklander

Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638

Courriel : [email protected] Web : www.adventistworld.org

Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe).

Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultané-ment dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche et États-Unis d’Amérique.

Vol. 10, nº 1

beaux jours,

Àméditer

Source : National Geographic

RÉPONSE : Betty E. Reynolds (à gauche) pose en compagnie d’Ann Reynolds, sa petite-fille, au Tennessee (États-Unis). Cette photo a été prise juste avant que Betty participe à une démonstration d’escalade donnée par Ann, dans le cadre du programme d’activités de plein-air de l’Université adventiste Southern.Betty, âgée de 88 ans maintenant, jouit d’une retraite active à Harrah, en Oklahoma, aux États-Unis. Elle s’implique dans son église locale en tant que bénévole.

– Pasteur Graceson Kaemi, lors de la retraite spirituelle pastorale, section Manipur, en Inde

Un moment sans Jésus, un pas vers la confusion.Un jour sans Jésus, un bond vers la destruction.Une semaine sans Jésus, un voyage ne menant nulle part.Un an sans Jésus, une répétition de la perte éternelle.

réveille-moi !

Au retour des

Quand un hérisson hiberne, son rythme cardiaque passe de 190 battements/minute à 20.

P h o t o : A l i t A y l o rP h o t o : G A b r i e l r e z e n D e s o u z A

D’oùvient cetteph to ?

Janvier 2014 | Adventist World 31

Suivez-nous sur Facebook !

Mon réseau. Ma revue.Adventist World.