1
http://crmm.univ-lr.fr/ http://lienss.univ-larochelle.fr/ Contacts: Dr. Jérôme Spitz, tél.: 05 46 50 75 58 [email protected] Armelle Combaud 06 78 39 65 18 /05 46 45 72 08 [email protected] Baleines et dauphins sélectionnent aussi la qualité de leur alimentation Dans le monde marin, les proies riches en énergie sont recherchées par des prédateurs aux besoins énergétiques élevés. Pour survivre, de tels prédateurs marins vont devoir se composer un régime alimentaire riche en calories. Or toutes les espèces proies ne se valent pas comme le suggère une récente étude conduite par des chercheurs de l'Université de La Rochelle et de l'Université de Colombie Britannique (Canada). Publiée en novembre dans le journal scientifique PLOS ONE, cette étude est la première à montrer que les baleines et les dauphins sélectionnent la qualité de leur alimentation, ce qui jouerait un rôle déterminant pour la conservation de ces espèces. "La plupart des gens pensent que seule la quantité de nourriture compte pour les mammifères marins" explique Andrew Trites, spécialiste des mammifères marins à l'Université de Colombie Britannique. "Cependant, nous avons identifié quelques espèces de cétacés pour lesquelles une alimentation riche en calories est une nécessité alors que d'autres cétacés sont adaptées à un régime alimentaire de faible qualité, et cela n'a rien à voir avec le fait qu'il soit petit ou gros !" L'alimentation de 11 espèces de baleines, dauphins et marsouin vivant dans les eaux européennes de l'Atlantique a été comparée. L'équipe a découvert des différences de qualité des proies consommées qui ne peuvent pas être expliquées par les différences de taille entre cétacés ni par des différences uniquement taxonomiques. La clé pour comprendre ces différences dans leurs régimes alimentaires est à chercher dans leurs performances musculaires. "Les proies les plus riches en énergie tendent à être aussi les plus mobiles, ce qui demande plus d'énergie à leurs prédateurs pour les capturer" précise Vincent Ridoux, qui dirige le programme de recherche en écologie et conservation des mammifères marins à l’Université de La Rochelle. "Les proies et les prédateurs ont co-évolué." Jérôme Spitz, le premier auteur de cette étude qui représente l’aboutissement de sa thèse de doctorat à l’Université de La Rochelle, assure que cette étude permettra de mieux évaluer l'impact pour les mammifères marins des changements affectant les ressources marines. "Les espèces ayant d'important besoins énergétiques sont plus sensibles à une réduction de la disponibilité de leur proies principales" explique Jérôme Spitz. "Il n'est plus question de savoir quelle quantité de nourriture les baleines et les dauphins ont besoin, mais si pour survivre ces espèces vont encore réussir à trouver les bonnes proies." L'article en intégralité: Spitz J, Trites AW, Becquet V, Brind'Amour A, Cherel Y. Galois R. & Ridoux V. (2012) Cost of Living Dictates what Whales, Dolphins and Porpoises Eat: The Importance of Prey Quality on Predator Foraging Strategies. PLoS ONE 7(11): e50096. doi:10.1371/journal.pone.0050096 (http://dx.plos.org/10.1371/journal.pone.0050096) C O M M U N I Q U E d e P R E S S E

Baleines et dauphins sélectionnent aussi la qualité de leur … · 2013-02-14 · Jérôme Spitz, le premier auteur de cette étude qui représente l’aboutissement de sa thèse

  • Upload
    trinhtu

  • View
    223

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

http://crmm.univ-lr.fr/ http://lienss.univ-larochelle.fr/ Contacts: Dr. Jérôme Spitz, tél.: 05 46 50 75 58 [email protected] Armelle Combaud 06 78 39 65 18 /05 46 45 72 08 [email protected]

Baleines et dauphins sélectionnent aussi la qualité de leur alimentation

Dans le monde marin, les proies riches en énergie sont recherchées par des prédateurs aux besoins énergétiques élevés. Pour survivre, de tels prédateurs marins vont devoir se composer un régime alimentaire riche en calories. Or toutes les espèces proies ne se valent pas comme le suggère une récente étude conduite par des chercheurs de l'Université de La Rochelle et de l'Université de Colombie Britannique (Canada). Publiée en novembre dans le journal scientifique PLOS ONE, cette étude est la première à montrer que les baleines et les dauphins sélectionnent la qualité de leur alimentation, ce qui jouerait un rôle déterminant pour la conservation de ces espèces. "La plupart des gens pensent que seule la quantité de nourriture compte pour les mammifères marins" explique Andrew Trites, spécialiste des mammifères marins à l'Université de Colombie Britannique. "Cependant, nous avons identifié quelques espèces de cétacés pour lesquelles une alimentation riche en calories est une nécessité alors que d'autres cétacés sont adaptées à un régime alimentaire de faible qualité, et cela n'a rien à voir avec le fait qu'il soit petit ou gros !" L'alimentation de 11 espèces de baleines, dauphins et marsouin vivant dans les eaux européennes de l'Atlantique a été comparée. L'équipe a découvert des différences de qualité des proies consommées qui ne peuvent pas être expliquées par les différences de taille entre cétacés ni par des différences uniquement taxonomiques. La clé pour comprendre ces différences dans leurs régimes alimentaires est à chercher dans leurs performances musculaires. "Les proies les plus riches en énergie tendent à être aussi les plus mobiles, ce qui demande plus d'énergie à leurs prédateurs pour les capturer" précise Vincent Ridoux, qui dirige le programme de recherche en écologie et conservation des mammifères marins à l’Université de La Rochelle. "Les proies et les prédateurs ont co-évolué." Jérôme Spitz, le premier auteur de cette étude qui représente l’aboutissement de sa thèse de doctorat à l’Université de La Rochelle, assure que cette étude permettra de mieux évaluer l'impact pour les mammifères marins des changements affectant les ressources marines. "Les espèces ayant d'important besoins énergétiques sont plus sensibles à une réduction de la disponibilité de leur proies principales" explique Jérôme Spitz. "Il n'est plus question de savoir quelle quantité de nourriture les baleines et les dauphins ont besoin, mais si pour survivre ces espèces vont encore réussir à trouver les bonnes proies." L'article en intégralité: Spitz J, Trites AW, Becquet V, Brind'Amour A, Cherel Y. Galois R. & Ridoux V. (2012) Cost of Living Dictates what Whales, Dolphins and Porpoises Eat: The Importance of Prey Quality on Predator Foraging Strategies. PLoS ONE 7(11): e50096. doi:10.1371/journal.pone.0050096 (http://dx.plos.org/10.1371/journal.pone.0050096)

COMMUNIQUE de PRESSE