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Banques commerciales, banque centrale. Le crédit et la monnaie Constituante

Banques commerciales, banque centrale. Le crédit et la monnaie

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Banques commerciales, banque centrale. Le crédit et la monnaie. Constituante . Ce sont les banques commerciales qui créent l’essentiel de la monnaie. Création monétaire et multiplicateur du crédit sont fonction de l’effet de levier / des contraintes de capital en regard des actifs risqués. - PowerPoint PPT Presentation

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Page 1: Banques commerciales, banque centrale. Le crédit et la monnaie

Banques commerciales, banque centrale. Le crédit et la monnaieConstituante

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Les crédits font les dépôts et non l’inverse

• Personne ne contrôle l’activité de crédit des banques privées.• La banque centrale peut bien jouer sur le % de réserves

obligatoires mais ne s’en est servie pour la première fois qu’en janvier 2012 et l’a fixé à 1%...

• La politique de « benign neglect » celle de Greenspan qui consistait à dire que mieux valait laisser faire les marchés et laisser s’envoler les prix des actifs que de crever la bulle d’initiative vient seulement d’être remise en question tout récemment par Olivier Blanchard du FMI, Bâle III va rendre certaines mesures contra cycliques possibles et la BCE réfléchit à des politiques macro prudentielles qu’elle pourrait coupler à sa politique monétaire basée uniquement sur la fixation du taux directeur.

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Un secteur financier hors de contrôle

Une progression des crédits octroyées par les banques à elles mêmes et au secteur privé supérieure à 100% de 1997 à 2010 alors que le PNB croissait de moins de 20%

Que l’industrie financière (banque + assurance) qui offre un service à l’ensemble des autres industries génère un bénéficie égal à 40% de la totalité des bénéfices de ces autres entreprises aurait dû attirer l’attention

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Même l’école autrichienne fondé par Hayek a marqué ses craintes vis-à-vis des banques commerciales

• Alors qu’une banque commerciale devrait théoriquement transformer des dépôts en prêts, de l’épargne en investissement, du court terme en long terme et se rémunérer au travers d’un différentiel de taux elles accordent des prêts ex nihilo, qui n’ont pas tous comme contrepartie une épargne, qu’elles ne consacrent pas majoritairement à des investissements dans l’économie réelle et en se rémunérant au travers de commission ou d’espérées plus values.

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Comment les banques commerciales créent elles les bulles financières

• Ce qui a pour conséquence qu’avec l’accroissement du crédit disponible, les taux d’intérêt baissent alors qu’afin d’attirer davantage de dépôts pour pouvoir procéder à ces prêts les banques devraient offrir des taux plus rémunérateurs. Ainsi se créent les bulles.

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Les banques privées se financent de moins en moins par le dépôt client et de plus en plus par le marché interbancaire (à très court

terme)

Mais en cas de craintes sur le marché quant aux risques de faillite de certaines banques cette liquidité s’évapore

Ce qui a obligé la BCE de compenser

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M0, M1, M2, M3,…• La base monétaire ou M0 est contrôlée

par la BCE.• Les différentes masses monétaires (M1

(monnaie fiduciaire + dépôts à vue), M2 (M1 + dépôts à terme de moins de 2 ans, M3 (M2 + instruments négociables) sont le fait des banques commerciales.

• La Fed a arrêté de suivre M3 en 2006• Le seul élément de politique monétaire

que contrôle encore la BCE est le taux directeur.

• Le contrôle de M3 n’est plus réalisé alors que c’est son affolement qui est à l’origine de la crise.

• Contrairement à la théorie dominante, la monnaie n’est pas neutre.

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La base monétaire ne représente qu’une petite partie de la masse monétaire

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Les théories monétaires

Les différentes théories monétaires• Les classiques (Adam Smith, David Ricardo,

Jean Baptiste Say): neutralité de la monnaie, distinguent le monde réel où se passent les actions économique du monde monétaire qui n’en est que l’apparence (« voile »)

• Les néoclassiques (Léon Walras, W.S. Jevons,…) neutralité de la monnaie, celle-ci n’intervient pas dans l’équilibre économique des marchés

• Keynes, monnaie active• Les monétaristes, monnaie neutre• Néo keynésiens, monnaie neutre, se rallient

aux avis des monétaristes• Hayek, monnaie neutre• Post keynésien, monnaie active

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Régime monétaire Keynésien Monétariste Nouveau classique Nouveau keynésien

1950-1975 1975-1982 1982-1990 Après 1990

Problématique

Paradigmes Social démocratieAction discrétionnaire de l’Etat

Libéralisme naturaliste, équilibre général et spontané des marchés

Libéralisme financiarisé, super rationalité des agents

Libéralisme, asymétrie du pouvoir des agents

Approche Macroéconomique Microéconomique, macroéconomique pour la politique monétaire Microéconomique Microéconomique, macroéconomique

pour la politique monétaire

Neutralité de la monnaie Non Non, à court termeOui, à long terme Oui Non, à court terme

Oui, à long terme

Environnement monétaire et financier de la période

National, économie d’endettement, spécialisation bancaire, taux de change fixe

Déréglementation, désintermédiation, dérégulation, taux de change flottants

GlobalisationImportance des marchés financiersFortes innovations financières

GlobalisationImportance des marchés financiersCrises financières

Analyse

Théories de référence Modèle keynésien IS-LM-PC Equation quantitative M x v=P x QTaux de chômage naturel (NAIRU)

Efficiences des marchés financiersAnticipations rationnellesThéorie de la crédibilité

Modèle IS-RT-NKPC, rigidité des prix, asymétrie d’information, règle de Taylor, théorie des jeux

Monnaie Demande de monnaie endogèneOffre de monnaie exogène Offre et demande de monnaie exogènes Pas de monnaie dans le modèle de

référence Offre et demande de monnaie endogènes. Le marché de la monnaie peut être éliminé

Régime des anticipations Extrapolatives Adaptatives Rationnelles Rationnelles et auto-réalisatrices

Arbitrage inflation/chômage Oui, courbe de Philips Oui, à court termeNon, à long termeCourbe Phelps, Friedman

NonCourbe de Lucas, verticale au NAIRU

Oui, à court et moyen termesCourbe Philips nouvelle keynésienne avec arbitrage en variance

Marchés financiers Peu importants Neutres Importants Importants

Politique budgétaire Efficace et discrétionnaireFinancement monétaire

A neutraliser car inefficace et inflationniste à long terme

NeutreEquilibre budgétaire

PossibleFinancement par le marché

Origine de l'inflation Coûts et revenus Excès de monnaie Anticipations à court termeMonétaire à long terme

Anticipations à court termeMonétaire à long terme

Régime de change Fixe Flottement pur Flottement pur Flexible

Statut de la banque centrale Lien de dépendance v-à-v du gouvernement

Lien de dépendance v-à-v du gouvernement Indépendance Indépendance mais responsabilisation

Politique monétaire

Acteur en charge de la définition de la politique monétaire Gouvernement Gouvernement Banque centrale en toute Indépendance

Banque centrale, avec procédure de responsabilisation mêlant le gouvernement

Efficacité de la politique monétaire Oui, discrétionnaire mais moyennement efficace Oui, efficace contre l’inflation Oui, efficace contre l’inflation Oui, discrétionnaire contrainte

Objectif final de la politique monétaire

Carré magique (inflation, chômage, croissance, équilibre extérieur)

Stabilité des prix Stabilité des prix Cible d’inflationCroissance potentielle

Objectif intermédiaire Taux d’intérêtTaux de change Masse monétaire Inflation anticipée Inflation anticipée

Instrument Adaptation de l’offre de monnaie à la demande Taux d’intérêt à court terme

Crédibilité (transparence forte, ancrage des anticipations) Changement des taux d’intérêt 8 ou 12 fois par an

Confiance (communication, règle de Taylor, ancrage des anticipations)

Horizon de la politique monétaire Court terme Long terme Long terme Moyen et long termes

Canal de transmission de la politique monétaire

Taux d’intérêt, financement de l’économie, taux de change Théorie quantitative, effet de richesse Adaptations rationnelles,, ancrage des

anticipations sur la cible Multiple et complexe, anticipations, prix des actifs, bilans bancaires

Stratégie Discrétion, contra-cyclique à court terme

Règle, discipline monétaire stricte de long terme et effet de surprise à court terme

Crédibilité par le respect strict de la règle sur le long terme

Confiance, réduction de l’incertitude et ancrage des anticipations à moyen terme

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Politique et politique monétaire

• On le voit les théories ont varié, les politiques monétaires aussi, ainsi que les instruments de celles-ci et le statut des instances en charge de les mettre en pratique.

• Peut être convient-il d’en changer à nouveau.

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Il y a bien un lien entre sphère financière et sphère réelle, dire que la monnaie a un effet neutre est léger

La croissance de l’octroi de crédit est devenue négative

Les entreprises ne savent plus rembourser

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De la banque de bon papa• Une banque peut se financer de

différentes façons. Outre son capital apporté par des actionnaires, elles peut lancer des emprunt obligataires mais la source de fonds principale est le dépôt et le financement court terme sur les marchés financiers. Cette dernière source, plus volatile, les a rendues plus vulnérables et à été la cause du problème de liquidités rencontré par beaucoup de banques.

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À la banque au risque débridé

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Effet de levier et asymétrie négative

• Une banque a un capital, mettons de 10, et peut prêter, mettons 10 fois ses fonds propres soit 100. En 2007, certaines banques avait un ratio prêts/capital de 50, c’est ce qu’on appelle l’effet de levier.

• Si elle enregistre 10% de perte sur ses prêts, elle perd 10. Cette perte en comptabilité vient en déduction des fonds propres qui deviennent 0 => la banque est en faillite.

• Sur des prêts conventionnels, une banque peut espérer gagner 5, 6, 7%, son potentiel de gain est donc limité pour cette activité. Elle est susceptible de prêter à une entreprise qui va tomber en faillite et tout perdre. L’activité bancaire est donc à asymétrie négative. C’est un métier dangereux, ce qui peut expliquer que cette industrie bénéficie du soutien des gouvernements. Les faillites bancaires dans l’Histoire sont légions.

• Comme la rentabilité d’une banque est fonction de l’équation suivante: ROE (return on equity) = ROA (return on assets) x leverage, réduire l’effet de levier ne peut qu’entraîner la banque à prendre plus de risque avec ses actifs. C’est le chien qui se mange la queue.

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L’effet de levier même après la crise reste très important

Source: http://chevallier.biz/

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Tangible equity, Tier 1, Core Tier 1, Common Tier I, Tier II, preferred, perpetual, hybrid capital,…

• Même si les règlementations sont en train de se montrer plus contraignantes, les seules actions souscrites par des actionnaires ne sont pas le seul élément servant à calculer le montant en regard duquel les banques peuvent prêter.

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Un calcul des fonds propres étrange• Sont encore admis dans le calcul

des fonds propres les crédit d’impôt, ceux-ci représentent 50 bn$ soit 37% du core Tier 1 des banques espagnoles.

• Les modèles de valorisation du risque, que certaines banques peuvent définir par elles mêmes ont un impact très positif sur le calcul des fonds propres à mettre en regard des actifs risqués. Il s’agit d’une boîte noire.

Ce qui renforce la pro cyclicité

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Après des relations incestueuses banques commerciales - Etats

• Voici venu le temps des relations « contre nature » banques centrales - banques privées: LTRO, OMT dont la constitutionalité est remise en question par l’Allemagne

• Sans que pour autant le lien banques commerciales - Etats se soit distendu

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Les règles qui ont été prises et vont rentrer en application en 2015 vont renforcer ce penchant incestueux

• Les normes pour le calcul du LCR ( Leverage liquidity ratio) donne une préférence aux emprunts d’Etat souscrits par les banques commerciales.

• Pire encore ces règles donnent la préférence à la souscription d’emprunts domestiques par ces banques.

• A chacun son problème.• Retour du nationalisme financier.• L’Union Bancaire n’est qu’une

chimère

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La régulation semble avoir quelque utilité

• La régulation semble avoir du bon: entre 1933, signature du Glass Steagall Act qui visait à scinder les activités bancaires (dépôts vs spéculation) et sa suppression fin des années 90, les crises financières ont été moins nombreuses

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Banquiers, régulateurs et politiciens• Les banques qui en 2000 avaient essuyé de

fortes pertes suite à leur investissement dans le marché actions devaient trouver un support d’investissement plus sûr et si possible aussi rentable (quand tout va bien).

• L’immobilier semblait être une cible de choix mais le crédit hypothécaire est déjà pratiqué par bon nombre et sa rentabilité est faible alors on découvre le charme des subprimes et CDO sur subprimes qui se font notés AAA par les agences de notation. Les régulateurs ayant accepté que les banques ne doivent pas mettre en réserve une quelleconque quote-part de leurs fonds propres si elles investissent dans des produits notés AAA, c’est la nouvelle ruée vers l’or.

• Dans un sens il est vrai que l’on peut dire que « tout le monde » est coupable: le banquier qui fait n’importe quoi, le régulateur qui le laisse faire n’importe quoi et l’investisseur (qui est parfois le banquier) qui croit n’importe quoi, le politique qui pousse le régulateur à être plus laxiste étant lui-même poussé par le banquier afin d’assouplir les règles; mais le citoyen lambda là dedans il est coupable de quoi?

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Bâle I, II, III,…• Bale I Rapport fonds propres/ prêts: 8%• Bale II outre le risque de crédit, cette

réforme inclut également le risque de contrepartie et les risques opérationnels mais surtout permet à certaines banques « plus avancées » de définir leurs propres modèles de gestion de risque et donc de pouvoir évaluer celui-ci par elles mêmes…

• Bale III sera pleinement mis en place en …2019– Oblige les banques à détenir plus de

capital et plus d’actifs liquides– D’avoir un effet de levier moindre, le

maximum est néanmoins encore de 33– D’avoir moins recours au financement à

court terme

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Réformes bancaires envisagées• Loi Dodd Frank (2012), règle Volker empêchera les banques de faire du trading pour compte

propre mais comme il est difficile de faire la distinction entre tenue de marché (= service rendu à la clientèle) et activité propre, cette règle sera difficilement applicable.

• Liikanen (Octobre 2012)• Vickers (Septembre 2011) En Angleterre, la régulation va sans doute le plus loin; les activités de

dépôts vont être « ring fencées » des activités spéculatives. En d’autres mots, lorsque les activités de négociation ("trading") pour compte propre des banques de détail dépassent un certain seuil, elles seront transférées à une autre entité du groupe soumise à des restrictions bien précises

• Rapport de la Commission bancaire britannique (juin 2013)• Loi française (Juillet 2013), le % d’activité filialisée (on met les activités de trading dans des filiales

qui ne bénéficieront pas du soutien de l’Etat en cas de difficulté) est resté très faible. Les banques ont encore énormément de marge de manœuvre, les banques doivent dorénavant déclarer leur chiffre d’affaires et le nombre de personnes employées dans leurs filiales situées dans les paradis fiscaux.

• Loi suisse, le % de capital que les banques suisses doivent détenir est supérieur à ce qui est prévu dans Bâle III

• Projet européen (Barnier) (novembre 2013)• Loi bancaire belge (avril 2014) ou loi KBC

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Les initiatives de réformes sont nombreuses mais n’ont pas atteint leur objectif

• Assessment of the cumulative impact of various regulatory initiatives on the European banking sector, European Parliament August 2011

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Et les plus importantes vont prendre du temps avant d’être pleinement mises en place

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Ce qu’Hayek en aurait dit

• En fait en réduisant l’effet de levier tout en augmentant de façon concomitante les montants de capitaux dont doivent disposer les banques, on ne réduit pas la capacité de celles-ci à créer de la monnaie et ce en quantité qui peut être supérieure à ce que nécessite l’économie réelle. Un surplus restera donc toujours disponible pour des activités spéculatives. Il ne faut pas que la seule base monétaire (déterminée par la BCE) évolue en phase avec la croissance nominale du PNB, il faut que la croissance de la masse monétaire (déterminé par les banques commerciales) évolue en phase avec cette dernière. Il faut donc en revenir à un contrôle de M3 par la BCE.

• La Bundesbank qui voyait ses fourchettes de croissance de M3 être couramment excédées nous trouvait mille explications à la fin des années 90 pour ne pas monter ses taux. Les ordolibéraux ne s’appliquent pas toujours les règles qu’ils édictent... D’autres ont prétexté qu’au vu des modifications survenues au sein des marchés financiers et des instruments qui le constituent, la variabilité de cette mesure était devenue imprévisible et ne pouvait donc être utilement exploitée. Dans le même temps, on n’a eu de cesse de réviser l’indice d’inflation pour en réduire l’ampleur ce qui permettait de maintenir une politique de taux d’intérêt bas qui satisfaisait tout le monde, entreprises, consommateurs comme gouvernements, créant ainsi des bulles à répétition.

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Pour une autre politique monétaire• Si la croissance potentielle du PNB réel est estimée aux alentours de 1,7% et si la cible d’inflation de la

BCE aujourd’hui de 2% était relevée à 3%, la croissance du PNB nominal devrait tourner aux alentours de 5% et donc la croissance de M3 devrait elle aussi être de 5%.

• Le taux d’intérêt d’équilibre, soit celui qui empêche tout arbitrage entre économie financière et économie réelle devrait donc également s’établir à 5%.

• Néanmoins, un investissement dans l’économie réelle se fait à long terme (+/-10 ans) alors que le taux d’intérêt directeur de la BCE est un taux à court terme. Celui-ci devrait donc être inférieur à 5%.

• Le taux long terme (10 ans) qui s’établit en fonction du taux d’intérêt directeur est plus élevé que ce dernier de 2 , 3 voire 4%. Le taux d’intérêt directeur devrait donc s’établir quelque part entre 1 et 3%

• Par ailleurs, mesurer la rentabilité d’un investissement dans l’économie réelle en se basant sur le taux de croissance du PNB est erroné, le ROE d’un tel investissement est plus élevé.

• Il faut donc construire un taux de base ou taux pivot ou taux neutre de la politique monétaire autrement.

• Intuitivement si la cible d’inflation est porté de 2% à 3%, on peut l’établir à 3%, ce qui permet de ne pas euthanasier le rentier mais aussi de ne pas inciter les ménages à mettre l’ensemble de leur épargne sur des comptes d’épargne.

• On constatera que le taux d’inflation hors matières premières n’a jamais depuis 1999 excédé les 3%. La politique monétaire de la BCE doit donc se focaliser sur la croissance de M3. On peut établir une nouvelle règle d’intervention de la BCE de la manière suivante. Si pendant plus de 12 mois d’affilé la croissance annuelle lissée de M3 est de 5% on applique le taux neutre soit 3%.– Si g M3 > 6%, on accroît le taux de base de 0.5% soit 3% + 0.5% soit 3.5%– Si > 7%: 3% + 0.5% + 0.75% soit 4.25%– Si > 8%: 3% + 0.5% + 0.75% + 1% soit 5.25%– Si > 9%: 3% + 0.5% + 0.75% + 1% + 1.25% soit 6.5%– Si > 10%: 1.7% + 0.5% +0.75% + 1% +1.25% +1.5% soit 8%– Si > 11%: 1.7% + 0.5% + 0.75% + 1% + 1.25% + 1.5% + 1.75% soit 9,75%– Si > 12%, taux que M3 a atteint en fin 2007: 1.7% + 0.5% + 0.75% +1% +1.25% +1.5% +1.75%

+2% soit 11,75%• Vraisemblablement on n’en serait jamais venu à pareille extrémité si cette politique monétaire avait

été mise en place. Les bulles n’auraient donc pas eu le temps de se former.• Inversement si la croissance de M3 passe à 4% il faut réduire le taux de 0.5% soit 2.5%

– Si < 3%: 3% - 0.5% - 0.75% soit 1,75%– Si < 2%: 3% - 0.5% - 0.75% -1% soit 0.75%– Si < 1%: 3% - 0.5% - 0.75% -1% - 1.25% soit -0.5%– Si < 0%: 3% -0.5% - 0.75% -1% -1.25% - 1.5% soit -2%

• On devrait rendre possible le fait d’avoir un taux d’intérêt directeur négatif, comme en Suisse.

• Une telle nouvelle politique monétaire si elle était mise en place pourrait nous éviter de devoir réformer les banques.

• Cette politique semble plus simple à mettre en œuvre que les politiques macro prudentielles que la BCE ne fait encore qu’ébaucher

• Et de plus on reste ainsi conforme à la philosophie des ordolibéraux à savoir celle de la règle claire et comprise par tous, juste un tout petit peu plus compliquée que le ciblage de l’inflation.

• Peut être qui la BCE préfère que l’on pousse les banques à se réformer plutôt que de se réformer elle- même.

• Ou peut être, comme ce nouveau modèle applique des taux d’intérêt plus élevés que ceux qui ont été appliqués par le passé que personne ne souhaite le considérer.

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Taux directeur banque centrale et niveau d’inflation

Calcul rétrospectif de l’application d’un taux d’intérêt directeur tenant compte de la croissance de M3

Jan-04

Jul-04Jan

-05Jul-0

5Jan

-06Jul-0

6Jan

-07Jul-0

7Jan

-08Jul-0

8Jan

-09Jul-0

9Jan

-10Jul-1

0Jan

-11Jul-1

1Jan

-12Jul-1

2Jan

-13Jul-1

3

-4

-2

0

2

4

6

8

10

12

14

Taux d'intérêt directeur

Croissance M3 annual-isée

Modeled interest rate

HICP, HICP excluding unprocessed food and energy, centred 2-year moving average, unilateral moving average

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Règle de Taylor• Ce faisant on ne tient que de M3

ce qui est sans doute limité, il faut tenir compte aussi des récessions ou accélérations s’opérant au sein de l’économie réelle afin d’établir au mieux une règle d’intervention de la BCE. Il convient donc de modifier la règle de Taylor telle que retenue par la Fed qui tient non seulement compte de l’inflation mais aussi du chômage pour la compléter d’un facteur prenant en considération M3. La BCE ne se focalisant que sur l’inflation.

• Ancienne règle de Taylor– i = π (anticipée) + 2 + α x ( π -

Π) + β ( y - Y) – Où i est le taux directeur; π

est l’inflation constatée; П la cible d’inflation (2%); y la croissance du PBN constatée; Y la croissance potentielle du PNB

• Nouvelle règle de Taylor• i = α x ( π - Π) + β ( y - Y) + γ (M3 -

Π - Y)• Où Π est la cible d’inflation cette

fois fixée à 3%

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Le paradoxe de la monnaie

• Le marché de la monnaie a une caractéristique unique; c’est que son prix ne s’établit pas de façon à équilibrer la demande et l’offre. Son prix doit donc être fixé par une autorité externe.

• Lorsque l’offre de monnaie augmente, son prix, soit le taux d’intérêt, baisse alors que pour contenir une offre trop importante son prix devrait monter.

Page 35: Banques commerciales, banque centrale. Le crédit et la monnaie
Page 36: Banques commerciales, banque centrale. Le crédit et la monnaie

Taux d’intérêt et croissance économique

• L’augmentation de la base et de la masse monétaire ont permis aux taux d’intérêt de baisser mais pas à la croissance économique de monter

Page 37: Banques commerciales, banque centrale. Le crédit et la monnaie

Il y a bien une corrélation évidente entre accroissement de la masse monétaire et octroi de crédit

Page 38: Banques commerciales, banque centrale. Le crédit et la monnaie

Aujourd’hui la Commission Européenne tolère pourtant encore une croissance de l’offre de crédit de 15% du PNB

Page 39: Banques commerciales, banque centrale. Le crédit et la monnaie

Les monnaies alternatives offrent une partie de la solution

• Leurs caractéristiques doivent être les suivantes: – Les membres adhérents ont un compte auprès d’une agence centrale– Les comptes sont tenus en unité de compensation fictives dont la valeur est identique à celle de

la monnaie nationale– Un découvert est autorisé dans une certaine limite et les membres pourvus d’un solde créditeur

deviennent de facto prêteurs– L’agence centrale assure tous les règlements– L’agence centrale est rémunérée par des contributions annuelles ou par une taxe sur chacune

des transaction– L’agence centrale peut exiger une provision pour s’assurer contre les pertes et les utilisations

abusives du système• Mais elles ont leur limite: comment prélever une TVA sur de telles transactions, dans

quelle case de la déclaration d’impôt faire rentrer les « revenus » tirés de ces activités hors champ. Cela a pour conséquence que la mesure du PNB doit être revue, que l’Etat va avoir plus de mal à se financer.

• Mais cela réduit aussi le pouvoir des banquiers et des banques centrales. Hayek prônait lui aussi les « competitive currencies »

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Les partnerships et banques coopératives peuvent en être une autre, les chartes d’éthique et la « corporate governance », non

• Quelles sont les institutions financières qui ont perduré: Rothschild qui est toujours détenue par la famille, Goldman Sachs créée en 1829 était jusqu’en 1999 aussi un partnership, ses principales dérives font suite à sa mise en Bourse, les partners n’étant plus responsables sur leurs deniers, la course au profit à tout va fût ouverte, les réassureurs de la Lloyd’s existent depuis 325 ans

• En janvier 2004, la CBFA, Euronext Brussels et la FEB ont pris l’initiative commune de créer une Commission de la Gouvernance d’Entreprise, présidée par Maurice Lippens chargée d’élaborer un code unique de « best practices », dit « Code Lippens »

• Les néolibéralistes qui chérissent la valeur responsabilisation ne la respectent pas toujours

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Une meilleure surveillance par les créanciers des banques, une troisième

• A côté d’un financement action et d’un financement obligataire, il faudrait pousser les banques à se financer davantage au travers de « contingent capital »/ IOU, des produits financiers hybrides mi capital mi obligation qui ont le profil de ces dernières quand tout va bien mais se transforme en action avec tous les risques que cela incorpore quand tout va mal. Cela inciterait les créanciers à mieux analyser les banques avant d’y investir.

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Un contrôle citoyen des banques• Cette idée et sans doute plus utopique mais qui n’expérimente rien n’arrive à rien.• Les déposants, fort de l’expérience chypriote, feront plus attention à la banque à laquelle ils confieront leur épargne, ce

faisant ils contraindront le banquier à faire plus attention à la manière dont il en disposera. Malheureusement la concentration du secteur bancaire est telle, en tout cas en Belgique, que cette perspective en devient illusoire.

• Néanmoins, un autocontrôle implicite réalisé par les clients des banques qui pourrait se substituer au défaut de régulation qu’était censée mettre en place les Etats n’est pas inimaginable.

• Le citoyen déposant reprendra les tâches de l’Etat failli.• On peut imaginer qu’un comité de déposants se forme au sein de chaque banque, qu’il rassemble quelques sages volontaires

qui aient un accès direct aux comptes et au management des banques et lui fasse part de ses recommandations, souhaits.• Ca ne pourra en tout cas pas donner de plus mauvais résultats que les contrôles que devaient soi-disant exercer les Dehaene,

Di Rupo et autres Milquet sur la Dexia dont la comptabilisation de la recapitalisation a été requalifiée par l’Europe, aggravant de ce fait de quelque 2,8 milliard € le déficit de la Belgique.

• Les membres de ce comité pourraient alerter l’ensemble des citoyens s’ils jugeaient que la banque utilise de façon par trop risquée les fonds qui lui sont confiés.

• Qu’est ce qui garantirait que ce comité composé de soi-disant sages, théoriquement volontaires fassent mieux ?• Ne pourraient -ils pas comme les organismes de régulation actuels être récupérés, amadoués par les banques ?• La probabilité que cela arrive est beaucoup plus faible car il faudra réussir à convaincre tous les membres de ces comités qui

étant constitués de personnes n’y assistant qu’à temps partiel et ayant un travail par ailleurs préféreront dire ce qu’ils pensent plutôt que de toucher un dessous de table. Comme les membres de ce comité n’ont pas vocation à être engagés par la banque ou en tout cas que leur mandat le leur interdirait formellement, au contraire des régulateurs et des politiques, les chances de succès de ces comités sont infiniment plus élevées que les mesures prises actuellement qui soit sont mal conçues (cf les stress tests pratiqués il y a peu sur les banques dont la Dexia qui indiquaient que tout allait bien quelques mois avant qu’elle ne se déclare en faillite) soit ne sont pas suivies d’effet.

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The Freiburg plan• Introduire un coefficient de réserves de liquidités• Ce qui permet de réduire le multiplicateur de

crédit et rend le bilan des banques plus liquide, évitant ainsi le risque de liquidité qui a été plus prégnant pendant la récente crise que le risque d’insolvabilité

• Ce qui permettra aux banques de ne plus devoir faire appel aux services de la banque centrale comme prêteur en dernier ressort

• Objection: ceci aurait pour effet de réduire les capacités des banques à financer l’économie réelle néanmoins:– Sur le long terme un système financier plus solide

devrait permettre de réduire les primes de risque et la volatilité assurant ainsi une meilleure stabilité de la croissance économique

– Il n’y a pas que les banques qui devraient pouvoir être capables de financer l’économie réelle, de plus en plus de prêts/emprunts privés sont en train de remplacer le système bancaire

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Les banques seraient elles vouer à disparaître ?PASSIF BNP 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Banques centrales 0 1 1 1 1 5 2 1 1

Portefeuilles de titres de transaction 100 52

Emprunts et opérations de pension 173 203

Portefeuille évalué en valeur de marché sur option 42 43

Instruments financiers dérivés 447 404

457 610 653 796 1054 709 725 762 702

Instruments financiers dérivés de couverture 0 1 1 1 6 8 8 14 17

Dettes envers les établissement de crédit 100 118 143 170 186 220 167 149 111

Dettes envers la clientèle 211 247 298 346 413 604 580 546 539

Dettes représentées par un titre 77 84 121 141 157 211 208 157 173

Ecarts de réévaluation de portefeuille couverts en taux 1 1 0 0 0 0 0 0 2

Passifs d'impôts courants et différés 2 2 2 2 4 4 3 3 3

Compte de régularisation et passifs divers 34 48 53 58 83 72 65 81 86

Provisions techniques des sociétés d'assurance 64 76 87 93 86 101 114 133 147

Provisions pour risques et charges 4 4 4 4 4 10 10 10 10

Dettes subordonnées 13 16 18 18 18 28 24 19 15

Total dettes 963 1208 1381 1630 2012 1972 1906 1875 1806

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Le marché anticiperait il que le pire reste à venir?

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Le paradoxe des banques systémiques

• Une dizaine de banques européennes ont été considérée comme pouvant entraîner un risque systémique en cas de faillite. Ces banques seront donc toujours préservées par les Etats, c’est le fameux « too big to fail ».

• Les investisseurs sachant pertinemment cela sont donc prêts puisqu’il n’y a pas de risque de faillite à prêter à ces institutions à un coût moindre qu’à leurs concurrents de taille plus petite.

• On favorise ainsi le gigantisme de banques de plus en plus dangereuses.

Liste des banques systémiques européennes

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Quelques pistes• Il est étonnant, enfin peut on encore s’étonner, qu’une Union Européenne

qui prône un marché unique où doit prévaloir une concurrence non faussée tolère les distorsions de marchés induites par le gigantisme de certaines banques.

• Certes, peut être que l’asymétrie d’information (en matière d’octroi de crédits) dont pâtissent les banques doit être compensée par quelque chose mais est ce que ce quelque chose doit être la garantie implicite offerte par le contribuable? Ou l’effet de levier?

• Des banques de proximité, de vraies, pas des agences qui transfèrent au siège les dossiers clients pourraient être une partie de la solution.

• Un réel « due diligence » et non un simple « credit scoring » mécanique pourrait faciliter l’octroi de prêts à des PME, cela impliquerait aussi l’engagement de plus d’employés bancaires, créerait donc de l’emploi tout en réduisant le risque pris par la banque. Judgement based decisions vs model based decisions, ceci est vrai d’ailleurs pour toutes les matières qui touchent au contrôle de risque.

• Afin d’éviter l’asymétrie de rendement négative dont sont victimes les banques en matière de crédit, une prise de participation au capital des entreprises obtenant crédit serait une autre mesure positive, elle permettrait un baisse du risk on weighted assets (risque pondéré par les actifs) et une augmentation du ROA.

• Remarque: Il est vrai que par ailleurs les banques ont développé un business à asymétrie cette fois positive pour elles, celui de la vente de produits d’investissements complexes.

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Conflits d’intérêt• Si la banque i.e. l’activité bancaire en tant que telle bénéficie d’une optionalité négative,

elle peut tout perdre sur un crédit pour ne gagner qu’une maigre prime: le taux d’intérêt, les actionnaires de celle-ci, dont la prime payée représente les quelques 2 ou 3% de capital nécessaire au fonctionnement d’une banque bénéficient au travers de l’effet de levier d’une optionalité positive. Les intérêts de la banque en tant que tel sont en quelque sorte opposés à ceux de ses actionnaires qui « bet on the bank » jusqu’à la faire exploser.

• Les actionnaires achètent un call à une banque qui la leur vend sans moyen de se hedger quitte à l’Etat c-à-d aux contribuables d’offrir un put gratuit. If there is no free lunch in financial markets there is one offered by the public.

• D’où l’intérêt de financer les activités bancaires par une reverse convertible bond ou contingent capital. Ainsi les bondholders obtiennent un taux plus élevé mais supportent la totalité du risque tout en ne pouvant espérer de plus value et de réduire le poids des actionnaires qui certes portent un risque mais bénéficiant d’une possibilité importante de plus value vont fermer les yeux quant aux risques encourus par l’activité bancaire. Cela aura en plus l’avantage de maintenir, voire de gonfler le ROE, le nombre d’actions émises étant réduit, tout en assurant une stabilité des bénéfices grâce à l’action des bonds vigilantes.

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La concentration de l’industrie bancaire est une nuisance

• Les banques devenant de plus en plus grandes, deviennent de moins en moins locales, devenant de plus en plus puissantes elles s’intéressent à des clients de taille de plus en plus importante or ces clients sont par définition plus rares, ce qui amène les banques à concentrer leur risque ou plus sûrement à ne pas pouvoir leur offrir de services vu que ces grandes entreprises ont désintermédié les banques et passent en direct sur les marchés financiers. Il en ressort que ces grandes banques doivent utiliser leurs fonds à des activités spéculatives et non au financement des plus petites entreprises.

• Ce qui laisse à penser que des avantages couramment cités pour justifier de l’intérêt d’une grande banque à savoir « economies of scale » (économie d’échelle) et « economies of scope » (le fait de pouvoir embrasser plusieurs activités et d’ainsi pouvoir diversifier son risque), la seconde est toute relative.

• La Belgique compte encore 83 banques selon Febelfin dont plus de 60 sont des filiales de groupes étrangers dont la présence quasi exclusive à Bruxelles n’est pas liée au souhait de financer qui que ce soit excepté les sociétés de leur pays d’origine présentes en Belgique. Dans les 20 restantes plus de 10 sont des banques de gestion privée, n’octroyant pas de crédit. Une demi douzaine d’autres sont des banques locales, n’offrant pas de service sur l’ensemble du pays. Une PME cherchant à faire une opération aussi simple qu’un crédit documentaire est donc vouée à ne pouvoir s’adresser qu’à BNP, ING, KBC et Belfius. Elles ne le feront que si la PME a une compte ouvert chez elles. Une petite société devra donc se contenter de sa seule banque. Ce n’est pas là un marché très concurrentiel.

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La concentration de l’industrie bancaire est une nuisance (suite)

• Même concernant les économies d’échelle on peut se poser des questions. Elles seraient trop grandes et complexes à gérer.

• Par ailleurs, une grande banque est organisée en centre de profit rivalisant les unes avec les autres avec comme conséquence une augmentation de la prise de risque.

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« It is not coincidence that the century of total war coincided with the century of central banking », Ron Paul

• On reproche tout à la fois à la BCE:– De trop se focaliser sur l’inflation– D’avoir permis une hausse des prix suite à l’introduction de l’€– De ne pas aider les Etats en difficulté mais de trop intervenir

dans les décisions nationales– D’être une institution économique néolibérale ou d’être une

institution politique de régulation• La BCE au côté des Etats a pourtant été la seule

institution à intervenir afin de sortir l’Europe de la crise financière en commençant à adopter des mesures non conventionnelles.

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BCE & Oliver Wyman

La BCE est confrontée à de nouveau défis• La BCE pour la revue des bilans des banques

(AQR, asset quality review) dans le cadre de sa nouvelle mission de surveillance a choisi un partenaire en la présence la société de consultance Oliver Wyman qui officie déjà auprès de nombreuses banques.

• On peut se poser les questions suivantes– 1) la BCE (1400 employés) et l’ensemble des

BCN (46.000 employés) ne disposent elles pas des compétences suffisantes, il ne s’agit que de 130 banques à auditer.

– 2) Proche du milieu bancaire est ce que OW va opérer en toute indépendance?

– 3) Il y a déjà eu des stress tests qui ont été faits en collaboration avec le personnel des BCN et qui se sont avoués inefficaces. La Dexia jugée saine a fait aveu de faillite quelques mois après le dernier de ces stress tests.

Extrait du rapport intitulé « The shape of things to come » publié par OW cet été

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Stress test and AQR

• Qu’est ce qui dorénavant nous garantira que les modèles de contrôle de risque seront plus « performants »?

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Voici sans doute pourquoi l’Allemagne ne veut pas d’une Union Bancaire pleine et entière

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Recreative accountingSource: European Parliament, Economic and Monetary Affairs, Assessement of the cumulative impact of various regulatory initiatives on the European banking sector, 2011

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COMPTE DE RESULTATS BNP 2011 2012

Intérêts et produits assimilés 47124 44476Intérêts et charges assimilés 23143 22731Intérêts nets 23981 21745Commissions (produits) 13695 12601Commissions (charges) 5276 5069Commissions nettes 8419 7532

Gain ou pertes nets sur des instruments financiers à la valeur de marché par résultat 3733 3312

Gain ou pertes nets sur actifs financiers disponible à la vente et autres actifs financiers non évalués en valeur de marché 280 1624Produits des autres activités 26836 33720Charges des autres activités 20865 28861Autres activités nettes 5971 4859PRODUIT NET BANCAIRE 42384 39072Charges générales d'exploitation 24608 25007

Dotations aux amortissements et aux dépréciations des immobilisations corporelles et incorporelles 1508 1543RESULTAT BRUT D'EXPLOITATION 16268 12522Coût du risque 6797 3941RESULTAT D'EXPLOITATION 9471 8581Quote part du résultat des sociétés mises en équivalence 80 489Gains net sur autres actifs immobilisés 206 1792Ecarts d'acquisition -106 -490RESULTAT AVANT IMPOT 9651 10372Impôt sur bénéfice 2757 3059RESULTAT NET 6894 7313Intérêts minoritaires 844 760

RESULTAT NET PART DU GROUPE 6050 6553

• Il est intéressant de noter qu’avec un PNB (Produit Net Bancaire) en baisse la BNP a réussi à montrer un résultat net en hausse

• Si pour la comptabilisation des intérêts les moyens de se montrer imaginatif sont limités, ils existent déjà pour les commissions et certainement pour les gains sur instruments financiers et les gains sur actifs financiers ainsi que sur les revenus tirés des autres activités.

• Qu’est ce qui justifie que le coût du risque ait été divisé par 2 entre 2011 et 2012?

• Peut être que certaines banques vont jusqu’à distribuer des dividendes supérieurs à leur bénéfice « réel »

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Si ce graphique est exact il est étonnant que les banques ne développent pas davantage leur activité de crédit

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Shadow banking or the black hole financing. N’est il pas devenu inutile de réguler le secteur bancaire ou est ce

le shadow banking est un moyen de réduire le risque des banques?

Source: Financial Times October 2011• The FSB study of the 11 largest

economies with significant shadow banking found the sector, which previously peaked at $50,000bn in 2007, dropped to $47,000bn in 2008 but is now back up to $51,000bn. When the rest of the eurozone is included the sector is estimated at $60,000bn. It now constitutes more than a quarter of the entire financial system and is about half the size of traditional banks.

Source: Financial Stability Board, Strenghtening oversight and regulation, October 2011

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Shadow banking

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Paradise banking

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The democratisation of finance: Private placement, peer to peer lending and crowdfunding

• Il y aura de plus en plus de placements privés

• Le mouvement de désintermédiation des banques va se renforcer, le coupant de sources de revenus.

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Bibliographie• Livres

– A quoi sert la Banque Centrale Européenne?, Edwin Le Héron, La Documentation Française, 2013• Publications

– Oliver Wyman, The shape of things to come , Summer 2013– House of Lords, House of Commons, Changing banking for good, Report of the Parliamentary Commission on

Banking Standards, June 2013– What Hayek would do, Adam Smith Research Trust, 2013– ECB, Financial Stability Review, May 2013– Basel Committee on Banking Supervision, Basel III: A global regulatory framework for more resilient banks and

banking systems, Dec 2010 , revised June 2011– Basel Committee on Banking Supervision, Basel III: The Liquidity Coverage Ratio and liquidity risk monitoring

tools, Jan 2013– Libérer l’argent de l’inflation et des taux d’intérêts, Magrit Kennedy, Editions Vivez Soleil,1996

• Blogs– http://thedismalscience.over-blog.com – http://chevallier.biz/

• Sites– www.les-crises.fr

• Articles

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ANNEXES

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Le multiplicateur du crédit s’est effondré depuis la crise

• Ceci peut avoir plusieurs origines: soit les banques n’ayant plus la même capacité de se refinancer sur le marché interbancaire ont réduit leur politique d’octroi de prêts, soit les entreprises sentant les difficultés économiques ont préféré ne plus en demander voire en ont remboursé

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• Here’s the thing though, money supply flatlined as the money multiplier plummeted. See the lines at the bottom?

• What gives?• Koo says that liquidity does not always translate to increased bank lending

and suggests that this is because we are in a "liquidity trap". I like the first part of his analysis but not the second part. I mentioned this last May, writing:

• Koo is pointing to the money multiplier fallacy that comes from the concept that banks are reserve constrained. Of course, none of this is true. Banks are never reserve constrained in our non-convertible floating exchange rate monetary system; They are capital constrained.

• Theoretically, banks could lend out up to 10 times their reserves if the reserve ratio is 10% (money multiplier: loans = 1/reserve ratio). In reality, however, banks make the loans first and then look to the reserves afterward. That means some banks are short reserves and must borrow them in the interbank market.

• When the entire banking system reaches the reserve limit, the central bank could theoretically create a credit crunch by refusing to increase reserves. But then the Fed would not be able to manipulate short-term interest rates.The Fed Funds rate is dependent on the central bank’s supplying the required amount of reserves at any given reserve ratio to keep the interest rate at its target. So in practice, central banks always increase the level of reserves desired by the system in order to maintain the interest rate.

• My point is that the money multiplier is a fallacy in a fiat currency credit system and we see that now that we are in a balance sheet recession in which credit growth is subdued due to private sector deleveraging.

• -Koo says QE2 drove speculation, but what about the real economy?• This balance sheet recession is not really about liquidity traps and and the

zero bound for interest rates. It’s about overindebted private sectors that have limited increased demand for credit. If and when the demand for credit increases, so too will the money supply.

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Du modèle rhénan ou modèle spéculatif

• Les banques commerciales étaient détentrices de pans entiers de l’industrie. Deutsche Bank détenait ainsi des participations dans de très nombreuses sociétés allemandes. Elles mobilisaient donc une part importante de leurs capitaux pour financer l’industrie.

• En 2000, Schröder exonère les plus values sur participations (auparavant taxées à 50%) ce qui amène ces banques à vendre leurs participations et à investir dans des domaines plus spéculatifs.

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Quelles sont les fonctions principales de la monnaie?

• Unité de compte, base de la comptabilité• Instrument de transaction, repose sur la confiance

dans le signe monétaire et la reconnaissance spatiale• Facteur de thésaurisation, repose sur la confiance dans

le signe monétaire et la reconnaissance temporelle• Instrument macroéconomique, permet d’assurer le

soutien de la croissance à bas taux d’intérêt• Toutes les écoles de pensée économique ne

reconnaissent pas toutes les fonctions ici énoncées

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• La théorie économique classique enseigne qu’à long terme l’inflation est égale à l’écart entre la croissance de l’offre de monnaie et celle de la production potentielle en volume.

• Or force est de constater que le niveau d’inflation surveillé par les banques centrales à savoir l’inflation au sein de l’économie réelle est restée contenue malgré une forte augmentation de l’offre de monnaie, l’inflation s’est donc logée dans la sphère financière, provoquant des bulles

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Quantitative easing

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Malheur à Pompidou

• Loi du 1 janvier 1973• Confie la création de l’essentiel de la monnaie en

circulation aux banques privés• Jusqu'en 1972, la Banque de France pouvait

prêter à l’État sans intérêt 10,5 milliards puis 10 autres milliards à taux très faible. Au-delà, l'État devait emprunter sur le marché privé.

• Ceci va être généralisé par l’article 104 du Traité de Maastricht à l’ensemble des Etats européens

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