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Bassins transfrontaliers - World Water Council · Dans le cas de la gestion transfrontalière de l’eau, le principe de subsidiarité ... souplesse, ni l’adaptabilité nécessaires

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Il n’existe aucuneautorité internationaleou système judiciairereconnu, pour arbitrerles litiges de ce secteur.

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3 Bassins transfrontaliers

Presque la moitié des terres

émergées du monde sont situées

dans des bassins de rivières

transfrontalières. Parfois, des

actions à large portée

nécessitent une coopération

entre les pays qui partagent ces

bassins. Des exemples typiques

sont le développement de la

navigation, ou la protection des

écosystèmes situés en aval

contre les pollutions venant de

l’amont. Mais cette coopération

n’est pas toujours facile à

obtenir, car les bénéfices peuvent

ne pas être répartis de façon

équitable entre les pays

riverains, ou ne pas être

évidents. Les ressources en terre

et en eau des bassins

transfrontaliers doivent faire

l’objet d’une gestion intégrée à

l’échelle du bassin versant, de la

même façon que les bassins

nationaux. Cela signifie qu’il faut

optimiser les bénéfices sociaux,

économiques et

environnementaux de l’eau, et

les partager équitablement entre

tous les partenaires. Il faut pour

cela créer des institutions

adaptées : traités, lois,

commissions et administrations

conjointes. Ce qui demande la

coopération d’organismes

nationaux et de services

administratifs qui

n’entretiennent habituellement

aucune relation entre eux.

La coopération pour les

hydrosystèmes transfrontaliers

émerge souvent sous l’impulsion

des organisations

internationales. La tendance est

à la construction de la capacité à

éviter les conflits et à trouver

des solutions partagées, à

travers la formation et l’accès

aux méthodes de négociation. La

protection des écosystèmes et la

gestion des risques sont les

nouveaux moteurs de la

coopération transfrontalière. On

passe clairement d’une approche

sectorielle à une approche multi-

usages. Les acteurs non-

gouvernementaux sont de plus

en plus impliqués. Mais les

actions sur les hydrosystèmes

transfrontaliers sont encore loin

de la gestion intégrée de

ressources en eau. Et cette

gestion intégrée des ressources

en eau ne doit être considérée

que comme une des

composantes d’une coopération

plus large entre les régions

connectées par des

hydrosystèmes.

Situation actuelle

La gestion d’un hydrosystème

transfrontalier pose un problème

particulier. En effet, la plupart des

concepts institutionnels et de gestion

développés dans le chapitre 2

s’appliquent bien aux rivières, lacs et

aquifères transfrontaliers, mais avec une

différence majeure : les eaux contenues

à l’intérieur des frontières d’un seul pays

ne sont soumises qu’à l’administration

d’un seul pays, alors que les

hydrosystèmes transfrontaliers doivent

répondre aux politiques, cultures,

niveaux de développement et objectifs

des différents pays riverains. Et il n’existe

aucune autorité internationale ou

système judiciaire reconnu, pour arbitrer

les litiges de ce secteur. Le rapport Vision

Mondiale pour l’Eau présenté au 2ème

Sommet Mondial de l’Eau en 2000, a

recommandé d’accroître la coopération

au sein des bassins transfrontaliers,

remarquant que presque 50% des terres

émergées de la planète appartenaient à

de tels bassins versants, au nombre de

300. Comme ce chapitre, la Vision

Mondiale pour l’Eau suggère que le

partage de l’eau offre plus

d’opportunités de coopération que de

conflits. Pour que la coopération fasse

son chemin, la Vision Mondiale pour

l’Eau défend les efforts qui conduisent à :

• construire des relations de confiance

entre les pays qui partagent des

rivières, jusqu’à ce que ces pays

veuillent travailler ensemble, et

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partager les moyens nécessaires à la

résolution de leurs problèmes

communs,

• Signer des traités, concevoir des lois

et des mécanismes de résolution de

conflit, ce qui demande

habituellement de longues

négociations,

• encourager la limitation volontaire de

la souveraineté nationale, pour

permettre aux principes de la gestion

intégrée des ressources en eau d’être

appliqués aux eaux transfrontalières.

Un potentiel pour la coopération,

pas pour les conflits

On s’accorde actuellement sur le fait que

les eaux partagées offrent plus

d’opportunités de coopération que de

conflits. Ce point de vue est confirmé

par l’analyse historique des traités relatifs

à l’eau (Beach et al 2000; voir aussi

UNESCO et Green Cross International

2002 b). Pour beaucoup de rivières, le

besoin de développement économique a

conduit à des formes de coopération.

Malgré tout, bien que les conflits soient

généralement peu probables, des conflits

peuvent apparaître à propos de la

quantité d’eau, ou lors de

l’aménagement d’infrastructures. Un

résultat important est que

l’établissement d’institutions

transfrontalières pour l’eau minimise les

conflits, même quand les états riverains

sont engagés dans des conflits armés

(UNESCO IHP et Green Cross

International 2002 b). Mais le gros

problème reste qu’en l’absence de

bénéfice direct, les gouvernements ne

sont pas assez conscients du besoin de

solidarité au sein des bassins

transfrontaliers, ni de l’intérêt régional de

la coopération.

Des institutions inadaptées

Il n’existe pas de corpus de lois agréées

internationalement qui soient dédiées

aux hydrosystèmes transfrontaliers. De

plus, il y a peu d’experts bien formés et

reconnus pour aider à la résolution des

litiges. Finalement, les institutions

Bassins transfrontaliers

Les eaux partagées offrentplus d’opportunités decoopération que deconflit.

Encadré 3.1 Quelques définitions

Les mots transfrontalier, international, partagé, sont utilisés pour des hydrosystèmes localisés

sur plusieurs pays.

Un hydrosystème transfrontalier traverse au moins une frontière, que celle-ci soit définie par la

rivière ou sur terre. Spécifiquement dans ce chapitre, hydrosystème transfrontalier désigne un

hydrosystème qui traverse au moins une frontière tout en procurant des ressources à plusieurs

nations ou pays.

Un hydrosystème international traverse plus qu’un pays. Mais attention : l’expression “eaux

internationales” est compris en général comme les eaux disponibles pour l’usage par tous les

pays. Certains pays sont donc réticents à l’usage du terme “eaux internationales” pour un

hydrosystème international, craignant des malentendus dans la communauté internationale.

Comme dans tout le rapport, le terme “rivière” désigne aussi bien les fleuves que les rivières.

Dans ce chapitre, hydrosystème partagé signifie partagé entre différents pays. Il est synonyme

d’hydrosystème transfrontalier, bien que le mot partagé ait à la base une définition plus large,

partagé entre plusieurs parties, y compris des intérêts non humains tels que des écosystèmes.

Un hydrosystème comprend tous les cours d’eau connectés comme les rivières et fleuves, plus

les lacs, nappes phréatiques et même les zones humides. Ce n’est pas l’équivalent d’un bassin

versant de rivière ou de nappe phréatique, car un bassin versant comprend aussi les parties

terrestres du bassin. La gestion transfrontalière actuelle de l’eau ne concerne généralement que

l’hydrosystème lui même.

Subsidiarité signifie que les décisions sont prises et les actions réalisées localement au plus petit

niveau approprié. Dans le cas de la gestion transfrontalière de l’eau, le principe de subsidiarité

voudrait que les autorités locales de chaque pays coopèrent directement entre elles pour la

gestion de l’hydrosystème qu’elles partagent, tant que l’autorité de l’Etat n’est pas

expressément requise.

Des pays qui separtagent des cours d’eaudoivent travailler enétroite coopération.

—Népal

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actuelles de l’eau comprennent presque

exclusivement les gouvernements

nationaux, et font peu de cas du

principe de subsidiarité dans la gestion

de l’eau.

Quelques institutions internationales sont

impliquées dans la gestion de l’eau, mais

elles jouent un rôle mineur dans

l’élaboration des lois, et elles n’ont pas

de responsabilité officielle dans la gestion

de l’eau. Elles proposent surtout des

idées nouvelles, disséminent les

connaissances, favorisent les réseaux,

établissent des objectifs et des normes,

et assurent le suivi du développement.

Plusieurs milliers de traités ont été signés

pour des hydrosystèmes transfrontaliers.

Les premiers ont utilisé des rivières pour

fixer des frontières. Avec le

développement de la navigation fluviale,

des traités ont assuré la liberté de

navigation sur des rivières partagées,

comme le traité sur le Rhin en 1815. Plus

récemment, des traités ont été signés

pour la construction de barrages,

principalement pour l’hydroélectricité, et

parfois pour répartir l’eau entre les pays

riverains, comme le traité de 1959

répartissant l’eau du Nil entre l’Egypte et

le Soudan. Finalement, quelques traités

récents sont des traités entre pays situés

en amont et en aval pour coopérer sur le

contrôle des crues et des pollutions, et la

protection des écosystèmes

transfrontaliers. Mais comme le montre

le Rapport sur la Mise en Valeur des

Ressources en Eau dans le Monde,

beaucoup de traités souffrent de lacunes

(WWAP 2003). Par exemple, certains ne

couvrent pas tous les pays riverains, et

les mécanismes de suivi, d’ajustement et

de résolution de conflits sont rarement

prévus. Beaucoup de traités n’ont ni la

souplesse, ni l’adaptabilité nécessaires

pour suivre l’évolution hydrologique et

socio-économique. Enfin, la plupart des

traités concernent la rivière - et pas des

hydrosystèmes entiers - et aucun ne

semble couvrir l’ensemble d’un bassin

versant.

A la suite des traités, beaucoup

d’institutions transfrontalières dédiées à

l’eau ont vu le jour. Certaines

fonctionnent bien mais beaucoup sont

des coquilles vides, car les états n’ont pas

la volonté politique qui conduirait à un

investissement actif. D’autres institutions

ont les mêmes lacunes que les traités,

surtout l’absence de certains pays

riverains, et un objectif sectoriel très

restreint.

Des problèmes bien pires

pour les nappes phréatiques

transfrontalières

La situation est grave pour les rivières

transfrontalières, mais elle est encore pire

pour les nappes phréatiques

transfrontalières. Les nappes phréatiques

sont une source potentielle importante

pour le développement, mais elles sont

très vulnérables à la surexploitation et à

la pollution (chap. 2). Rien qu’en Europe,

on compte plus d’une centaine de

nappes phréatiques transfrontalières. Les

limites et les zones de recharge des

nappes souterraines sont généralement

inconnues. De plus, l’impact des activités

humaines, en amont comme en aval de

ces nappes, ne sont généralement pas

directement visibles et peuvent

n’apparaître qu’après des années. Les

connaissances et experts font largement

défaut pour la gestion des nappes

phréatiques, et il existe encore moins de

lois sur ces nappes phréatiques que sur

les rivières transfrontalières.

Bassins transfrontaliers

La situation est gravepour les rivièrestransfrontalières, maiselle est encore pire pourles nappes phréatiquestransfrontalières.

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Ce qu’il faut faire

La coopération sur les bassins

transfrontaliers est nécessaire pour

assurer la paix, et la subsistance des

populations qui y vivent, pour contribuer

à la sécurité régionale et au

développement économique, et pour

protéger les ressources en eau. Mais la

coopération ne doit pas se limiter à un

objet unique. Le but ultime est la gestion

intégrée des ressources en eau qui

intègre l’eau, les terres, les écosystèmes

et les populations pour tous les bassins

transfrontaliers.

Deux types d’actions sont nécessaires.

D’abord, prévenir les conflits et créer des

institutions conjointes de gestion de

l’eau. Une meilleure compréhension et

un bon usage des comportements

politiques et humains sont nécessaires

pour cela. Ensuite, conduire une gestion

intégrée des hydrosystèmes

transfrontaliers, en répartissant l’eau de

la façon la plus rationnelle pour

optimiser les bénéfices qu’on en tire, et

répartir équitablement ces bénéfices,

tout en tenant compte des besoins des

écosystèmes.

Accélérer la prise de conscience

sur les bénéfices de la

coopération

Il est essentiel que les gouvernements

comprennent mieux le besoin de

coopération : d’abord pour la recherche

de solidarité entre les pays, et ensuite

pour le bien des régions. L’encadré 4.2

montre la grande variété de bénéfices

que l’on peut tirer de la coopération. Le

partage de bonnes pratiques est un

moyen efficace pour cette prise de

conscience.

Mécanismes de médiation par

tierce partie et partage

d’expériences

La résolution de litiges peut être facilitée

au niveau international par le

développement de mécanismes

appropriés, allant du renforcement des

lois internationales à la médiation par

une tierce partie. Les mécanismes de

médiation et de résolution de conflits

peuvent aussi être efficaces à l’échelle

locale. Des réseaux internationaux et des

forums peuvent avoir un rôle préventif

en montrant la nécessité de la

coopération et en fournissant une plate-

forme neutre de discussion.

Bassins transfrontaliers

Le but ultime est lagestion intégrée desressources en eau quiintègre l’eau, les terres,les écosystèmes et lespopulations pour tousles bassinstransfrontaliers.

Encadré 3.2 Partager lesbénéfices d’une meilleuregestion de l’eau

Le nouveau paradigme de la gestion

partagée des hydrosystèmes énonce qu’il

vaut mieux partager les bénéfices de l’eau

que l’eau elle-même. Ces bénéfices

peuvent être socio-économiques,

politiques ou environnementaux ; ils

peuvent être positifs (situation gagnante)

ou être liés à des coûts évités. Il y a de

nombreux types de bénéfices liés à la

gestion de l’eau :

• Venant des hydrosystèmes : meilleur

usage de l’eau pour l’énergie et

l’agriculture, navigation améliorée,

conservation de l’environnement,

qualité de l’eau, récréation, gestion

des crues et des sécheresses, ...

• Pour les hydrosystèmes : débits

améliorés, conservation des sols et de

la biodiversité, meilleure durabilité.

• D’une gestion plus conjointe :

meilleures politiques de coopération

et de développement, meilleure

sécurité alimentaire et énergétique,

réduction des dépenses liées aux

conflits et aux activités militaires.

• Au-delà des hydrosystèmes : des

infrastructures, marchés et commerces

régionaux plus intégrés.

Sources: Wolf 1999; Sadoff et Grey

2002.

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3

Créer des institutions

Des institutions renforcées sont

nécessaires pour superviser les bassins

partagés de rivières et nappes

phréatiques. Des efforts sont nécessaires

pour :

• Intégrer tous les pays riverains,

• Impliquer toutes les parties

prenantes,

• S’adapter aux changements socio-

économiques et aux priorités des

bassins,

• Refléter les traités basés sur des plans

d’action et des objectifs, avec des

moyens prévus pour le suivi,

l’ajustement et la résolution de

conflits.

Des institutions efficaces peuvent naître

d’une multitude de processus, adaptés

aux facteurs politiques et socio-

économiques locaux. De ce fait, il est

difficile de proposer des conseils

généraux pour la création de telles

institutions. Les coopérations réussies

commencent généralement à la base,

souvent de façon bilatérale, avec un

objectif unique et en s’appuyant sur des

relations personnelles. De la bonne

volonté, et la maîtrise foncière de la part

des états et des personnes impliquées

sont nécessaires. On peut bien sûr

estimer que la coopération est une

prérogative des Etats. Mais quand il

existe de grosses différences socio-

économiques entre les pays concernés,

et quand aucun d’entre eux ne possède

les ressources nécessaires pour gagner la

confiance et négocier des accords, une

tierce partie et des donateurs doivent

être impliqués.

Prenons l’exemple du Danube et du

Rhin. Le Rhin est un exemple de

coopération réussie entre les pays

riverains ayant un niveau de vie

comparable, et qui a débuté il y a

plusieurs dizaines d’années sur le terrain,

avant de remonter aux Etats. Pour le

Danube, la situation socio-économique

des états est plus contrastée : la

coopération a débuté plus récemment et

avec l’aide d’Organisations

Internationales. Dans tous les cas, plus

de subsidiarité est nécessaire dans la

gestion transfrontalière des

hydrosystèmes, pour une plus grande

implication des acteurs non-étatiques.

Améliorer la compréhension et

l’usage des comportements

humains et des processus

politiques

La coopération sur l’eau est souvent

conduite par un petit nombre

d’individus, et repose sur la création et le

renforcement de liens personnels. Les

accords sont conclus et négociés au

niveau politique, et la coopération

repose plus sur les relations personnelles

que sur des considérations techniques.

Ainsi, alors que la répartition rationnelle

de l’eau devrait être favorisée, il faut

d’abord passer par une meilleure

compréhension des comportements

humains et des processus politiques en

vue d’améliorer les négociations. Des

connaissances et méthodes locales sont

très utiles pour résoudre les conflits. La

capacité à mener des négociations

délicates est généralement considérée

comme un don qu’ont certaines

personnes et pas d’autres. Mais il y a une

grande marge d’amélioration des

capacités des négociateurs à se

comprendre les uns les autres, et à

atteindre des accords satisfaisants.

Bassins transfrontaliers

Plus de subsidiarité estnécessaire dans la gestiontransfrontalière deshydrosystèmes, pour uneplus grande implicationdes acteurs non-étatiques.

Chaque jour les payss’accusent mutuellementau sujet de la qualité etde la quantité d’eau, maisaucune démarche concrèten’est entreprise pouraméliorer lacoopération.

—Armenie

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3

Aller vers la gestion intégrée des

ressources en eau et le partage

des bénéfices

Il faut concevoir des plans pour la

gestion intégrée partagée des bassins,

qui permette la répartition équitable des

bénéfices liés à l’eau (y compris pour les

écosystèmes) entre les pays riverains, qui

soient suffisamment adaptables aux

changements hydrologiques et

politiques, et prévoient les moyens de

suivi et d’évaluation.

Ce qui se fait

La base de données des actions contient

des informations sur environ 50

programmes récemment développés de

gestion intégrée de l’eau. Les 3/4 d’entre

eux impliquent des Organisations

Internationales telles que agences de

développement , ONG ou banques de

développement. De nouvelles institutions

transfrontalières ont été créées ou sont

en cours de création dans plus de 10

bassins partagés.

Les activités transfrontalières

comprennent la coopération scientifique,

la lutte contre la pollution, la protection

d’écosystèmes, la gestion raisonnée

globale de l’eau, et le développement

institutionnel. Ces nouveaux accords

reflètent le passage d’une coopération

traditionnelle à propos de la navigation,

l’hydroénergie ou la répartition de l’eau,

à une coopération ouverte sur des

problèmes plus larges, comme la

coopération régionale et la restauration

d’écosystèmes (action 31).

En 2000, il existait plus de 60 institutions

dédiées à la gestion transfrontalière de

l’eau, allant d’agences régionales de

développement économique à des

organismes conjoints de gestion, avec

des responsabilités variées. Des efforts

sont en cours pour créer de nouvelles

institutions, impliquant de multiples

parties prenantes, et mettant l’accent sur

la gestion intégrée des ressources en

eau. Mais la création d’organismes de

gestion des eaux partagées avance

lentement.

Un conseil de gestion sera bientôt

institué pour le lac Orhid, dans la lancée

d’un programme du Fonds pour

l’Environnement Mondial (Action 37) en

Albanie et en Macédoine ex-Yougoslave.

Et pour la rivière Irtish, une commission

conjointe se crée entre le Kazakhstan et

la Russie (action 695), avec des efforts

pour intégrer la Chine.

Le partage des informations et la

coopération scientifique sont les premières

étapes de la coopération transfrontalière.

Bien qu’elle ne fasse pas partie de la

commission de la rivière Mékong, la Chine

a accepté de partager ses données avec

les quatre pays situés en aval : Cambodge,

Laos, Thaïlande, Vietnam (action 758). La

première initiative pour le bassin de La

Plata en Amérique du Sud est la

coopération scientifique. La coopération

entre la Syrie et l’Administration Régionale

de Projet pour l’Anatolie de Sud-Est, en

Turquie, a débuté par un projet commun

de formation (1179).

Bassins transfrontaliers

De nouvelles institutionstransfrontalières ont étécréées ou sont en coursde création dans plus de10 bassins partagés.

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3

D’autres projets de coopération ouvrent

un vaste champ d’actions, bien qu’ils

soient souvent restreints à un secteur,

par exemple la navigation (action 951

sur le Mékong), la gestion des risques

(action 2463 entre Bolivie et Argentine),

l’hydroélectricité (action 1202 entre Iran

et Turkménistan), la protection des

écosystèmes (action 2333 entre la Suède

et la Norvège). Le fleuve Sénégal

démontre le potentiel des eaux

partagées : L’Organisation tripartite pour

la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal

apparaît très active à l’échelle de

l’Afrique, avec 7 actions majeures dans la

base de données des actions. Il est

intéressant de noter les efforts pour

partager les bénéfices liés à l’eau entre

les pays riverains dans le cas du barrage

de Manantali (Action 1889). La Charte

de l’Eau pour le fleuve Sénégal, signée

en 2002, a pour objet d’optimiser les

usages concurrents de l’eau entre les

pays riverains, tout en préservant les

écosystèmes (action 2353).

L’Initiative pour le Bassin du Nil (Action

177) est un intéressant dialogue

multilatéral qui a débuté à la fin des

années 90. Dix pays riverains ont trouvé

un consensus pour atteindre un

développement socio-économique

durable, grâce à un partage équitable de

l’usage et des bénéfices d’une ressource

commune en eau. L’initiative met

l’accent sur la coopération, la

transparence et la responsabilité

financière.

La commission conjointe Canada-USA

offre un autre modèle fort de

coopération : le traité sur les eaux

frontalières de 1909 établit les principes

et procédures pour prévenir et aplanir les

litiges, notamment ceux qui concernent

la qualité et la quantité des eaux

frontalières. En 2001, à la demande du

Canada, un amendement a interdit les

prélèvements massifs d’eau sur les

rivières transfrontalières, y compris les

Grands Lacs, dans le but de préserver les

écosystèmes pour les générations futures

(Action 1994). La même commission

traite aussi de la contamination des

nappes phréatiques (action 2485).

Il existe aussi des exemples de

coopération pour des sous-bassins

transfrontaliers. Un de ces exemples est

le bassin de la Meuse en Europe. Bien

que la France et la Belgique ne

s’accordent pas sur le nom de la rivière,

un plan d’action conjoint a été décidé

sur le bassin transfrontalier de la

Semois/Semoy (action 632). Ce type

d’actions devrait se développer sous

l’impulsion de la Directive Cadre sur l’Eau

de l’Union Européenne (action 1169).

L’Amérique du Sud offre aussi de

nombreux exemples de coopération à

propos de plus petits bassins versants

transfrontaliers. Un exemple est la

coopération entre des ONG de Belize et

du Guatemala pour traiter des

problèmes de pollution de la rivière

Mopan (action 1412).

Les Organisations Internationales jouent

un rôle important en promouvant et en

aidant la coopération sur la gestion de

l’eau. Elles offrent une plate-forme pour

les débats, aident à la diffusion de

bonnes pratiques et à l’obtention de

fonds. La coopération est menée par des

Organisations Internationales telles que

l’UICN, le WWF, Green Cross

International, le Fonds pour

l’Environnement Mondial, et les banques

de développement. Ces Organisations

Internationales font de la protection des

écosystèmes un moteur pour la

coopération transfrontalière. Certains

pays sont aussi très impliqués comme

tierce-partie dans la négociation des

coopérations.

La base de données des actions montre

que les acteurs non-gouvernementaux

s’impliquent fortement au niveau

international. Une “Déclaration pour le

Bassin de la Volta” a été ainsi préparée

par un groupe d’organisations de la

société civile (action 2352). L’Amérique

du Sud offre de nombreux exemples de

sociétés civiles défendant les causes

sociales et environnementales. Au

Paraguay, le projet “Parana Hidrovia”

veut relier l’Argentine, la Bolivie et le

Paraguay par un large canal navigable.

Mais une coalition “Rios Vivos” forte de

300 membres (groupes de défense des

peuples indigènes, des droits de

l’homme et de l’environnement ),

s’oppose au projet, parce qu’il traverse

une importante zone humide (action

129). Le programme d’action conjoint

Bassins transfrontaliers

Les OrganisationsInternationales jouentun rôle important enpromouvant et en aidantla coopération sur lagestion de l’eau.

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3

pour le Danube s’attaque à la pollution

en impliquant toutes les parties

prenantes du bassin, y compris le secteur

privé (action 606), alors que récemment

14 ONG ont créé la plate-forme TISZA

(Action 19) pour lutter contre la pollution

de cet affluent du Danube.

Il y a peu d’actions spécifiques sur la

gestion des nappes phréatiques

transfrontalières, bien qu’un nombre

croissant d’institutions gérant des eaux

transfrontalières de surface s’attaquent

aussi au problème des eaux souterraines

dans leurs bassins. Le cadre institutionnel

a été renforcé autour de la nappe des

grès nubiens, et des critères ont été

définis pour les volumes maximum

d’extraction de l’eau souterraine (action

1315). La coopération scientifique a

commencé sur d’autres aquifères, grâce

au programme “Gestion des Ressources

en Eau Souterraines Transfrontalières”

(ISARM) (actions 94, 914, 917, 918,

922). Le programme de gestion des eaux

souterraines de la Communauté

d’Afrique Australe(SADC) comprend 10

programmes nationaux pour aider au

développement raisonné des eaux

souterraines des pays membres (action

320). En Amérique du Sud, des

recherches partagées sont en cours dans

diverses zones, l’un des principaux

projets concernant la nappe du Guarani

(actions 391 et 392), qui devrait aboutir

à un programme commun de gestion

entre Argentine, Brésil, Paraguay et

Uruguay.

Il y a débat sur l’intérêt ou non d’avoir

plus de lois internationales sur l’eau, avec

la possibilité d’intégrer des principes de

répartition de l’eau et de résolution de

litiges. La Convention de Nations Unies

pour l’Usage des Voies d’Eau

Internationales Non-Navigables (ONU

1997) et la commission économique des

Nations Unies pour l’Europe (convention

d’Helsinki UNECE 1997), fournissent des

principes généraux pour la coopération,

mais ceux-ci demandent à être

complétés par des accords bilatéraux ou

multilatéraux. La convention de Nations

Unies de 1997 est citée dans l’Initiative

pour le Bassin du Nil (action 177) et dans

le Protocole de la Communauté de

l’Afrique Australe (action 792). En plus

de ces deux conventions, le corpus de

lois internationales est en train de

s’étoffer. Et parce que l’importance de

coopérer pour l’eau est de plus en plus

reconnue, il sera difficile désormais à

quiconque d’ignorer l’obligation de

coopération. Le Tribunal International de

La Hague se préoccupe de plus en plus

des affaires relatives à l’eau, et offre des

possibilités de médiation (action 2415).

Des instruments régionaux comme la

Directive Cadre sur l’Eau de l’Union

Européenne (action 1169), et les

conventions émergeant du protocole de

la Communauté d’Afrique Australe

(action 792), montrent qu’il est possible

de créer des cadres et des procédures de

résolution de litiges, pour définir les

principes de gestion de l’eau, et les

mécanismes de suivi et d’adaptation.

L’échelle régionale paraît adaptée pour

cette coopération, car le développement

économique est un moteur plus efficace

à ce niveau. De plus, la négociation est

plus facile quand les différences

culturelles sont minimes.

Bassins transfrontaliers

Le Tribunal Internationalde La Haye se préoccupede plus en plus desaffaires relatives à l’eau,et offre des possibilitésde médiation.

Nous proposons decommencer par uneplanification multiannuellepour les ressources en eauet en énergie du Syr-Daria.Ensuite, des traitéséonomiques à long termepourront être négociés.

—Ouzbékistan

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3

Au-delà des mécanismes législatifs, le

rôle du dialogue et de la négociation est

plus largement reconnu, et il faut donc

mettre l’accent sur une formation

renforcée aux mécanismes de prévention

des conflits et de négociation. L’UNESCO

et Green Cross International croient

fermement que l’un des enjeux essentiels

de la gestion de l’eau est d’équilibrer les

intérêts concurrents des usagers de l’eau

(y compris les gouvernements, les

autorités locales, et les autres parties

prenantes) ; ces Organisations

Internationales pensent aussi que de

gérer les conflits liés à l’eau et de

promouvoir la coopération, est essentiel

pour la gestion de l’eau. Ils

recommandent que les individus, les

communautés et aussi les

comportements soient guidés par les

principes de justice et d’équité, qu’il faut

communiquer par l’éducation. Le

programme conjoint UNESCO - Green

Cross International, “passer des conflits

potentiels à la coopération potentielle

(PCCP) : l’eau pour la paix”, veut

identifier les modes de résolution de

conflits pour l’eau, et développer des

méthodes facilitant le dialogue ouvert et

la négociation de conflits (UNESCO et

Green Cross International 2002b)

(encadré 3.3).

Les réseaux universitaires semblent aussi

efficaces pour tisser des liens de

confiance entre les possibles futurs

gestionnaires de l’eau, comme on le voit

sur la rivière Scheldt (action 21 et 598).

On a aussi tenté de diffuser les bonnes

pratiques en jumelant des organisations

de bassins sous la direction de pays

expérimentés comme la France ou la

Hollande (actions 21, 47, 74), et en

écrivant des directives générales comme

la “Directive pour la Constitution de

Commissions Internationales pour les

Ressources en Eaux Partagées” (action

1967).

Bassins transfrontaliers

Au-delà des mécanismeslégislatifs, le rôle dudialogue et de lanégociation est pluslargement reconnu.

Encadré 3.3 Utiliser un système d’aide à la décisionpour définir ensemble l’usage le plus rationnel desnappes phréatiques partagées

Le système des nappes des grès nubiens est partagé par le Tchad, l’Egypte, la Libye et le

Soudan. La plus grosse partie est utilisée pour l’agriculture, que ce soit pour des grands projets

(comme le projet de production de Kufra en Libye) ou pour des oasis traditionnelles. En plus,

un grand projet de transport de l’eau vers la côte se développe en Libye et fournit déjà 70 m3

d’eau par seconde (projet de grande rivière artificielle en Libye : action 715).

La nappe qui est située à trop grande profondeur pour être réalimentée par l’eau de pluie est

menacée par la surexploitation.

Dans ce contexte, un programme a démarré en 1997 pour mettre au point une stratégie

régionale à long terme, pour l’utilisation durable du système de la nappe des grès nubiens.

L’autorité conjointe préexistante entre Egypte, Libye et Soudan a été revitalisée et le Tchad l’a

rejoint. Deux accords ont été signés, pour le suivi et le partage des données. Un système d’aide

à la décision a été développé. Des simulations de l’impact de différents scénarios d’extraction

des eaux souterraines ont permis aux pays de concevoir une stratégie régionale commune pour

l’usage de la nappe jusqu’en 2060. Il a été tenu compte des enjeux techniques et socio-

économiques.

Les pays se sont accordés sur un abaissement maximal de la nappe de 1 mètre par an. Les

plans nationaux de développement pour l’eau doivent intégrer cette limite. L’Egypte, par

exemple, prépare une stratégie pour l’eau jusqu’en 2017 qui se base sur cet accord.

Source : Puri et al ; et CEDARE/IFAD 2003.

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Différents mécanismes mondiaux et

régionaux ont été proposés pour

superviser globalement la gestion des

eaux transfrontalières. Leurs rôles

pourraient être le partage d’expériences,

d’initier les coopérations et de fournir

une médiation si nécessaire ; par

exemple, une “Institution Internationale

des Eaux Partagées” comme proposé par

le ministre suédois des Affaires

Etrangères (ministère suédois des Affaires

Etrangères 2001).

En 2000, en concluant le deuxième

Forum Mondial de l’Eau, le Dr Mahmoud

Abu Zeid, président du Conseil Mondial

de l’Eau, a proposé la création d’une

Commission Mondiale pour l’Eau, la Paix

et la Sécurité, chargée de jouer le rôle de

tierce-partie pour la médiation des

conflits sur les eaux partagées (Conseil

Mondial de l’Eau, 2002). Le rôle de cette

commission serait d’assister les nations

pour les problèmes actuels et potentiels

liés aux eaux transfrontalières, en

donnant un avis indépendant pour

rapprocher les points de vues entre

parties concernées, et en promouvant

l’intérêt commun pour des solutions où

tous seraient gagnants. Le Conseil

Mondial de l’Eau reconnaît que les

Nations Unies doivent être le moteur de

telles actions. Il cherche encore les

moyens d’établir des partenariats avec

les agences concernées des Nations

Unies. A long terme, le besoin

d’expertise externe devrait beaucoup se

réduire, grâce à l’éducation et à la

formation. Cependant, le recours à des

facilitateurs et à des médiateurs neutres

restera indiscutablement utile.

Ce qu’il reste à faire

Il est urgent d’agir pour accélérer le

développement des ressources en eau

pour réduire la pauvreté et accélérer le

développement socio-économique.

Comme on l’a vu, les accords

transfrontaliers se développent plutôt de

la base vers le haut. La pression accrue

sur l’eau et le manque de ressources

dans certains pays souligne que des

interventions à plus haut niveau sont

utiles pour accélérer les procédures. Mais

l’adage “penser globalement, agir

localement” est, ici, plus vrai que jamais:

même si des principes sont développés

pour la gestion internationale de l’eau,

et si les organisations internationales

jouent un rôle important d’initiateurs de

coopération, la gestion de l’eau doit

rester aussi locale que possible. L’eau

doit finalement être un des éléments

seulement d’une large coopération

régionale multisectorielle.

Compter plus sur les tierce-

parties, mais rendre l’action aussi

locale que possible

Le défi est de trouver un équilibre entre

les approches ascendantes pour

démarrer et renforcer les coopérations

(en laissant les Etats et autres

intervenants locaux les initier), et les

approches descendantes comme des lois

internationales et l’intervention de tierce-

parties internationales dans la médiation

pour la coopération. Cet équilibre devra

être adapté aux conditions de chaque

pays. Il y a une forte pression pour

renforcer la capacité des organisations

internationales à améliorer la

coopération internationale ; il faut

admettre que ces activités sont très

consommatrices de temps et de moyens.

Les moyens devront être affectés à ces

outils de médiation. Dans le même

temps, les ressources pour les opérations

de gestion des eaux transfrontalières

devront être fournies autant que possible

par les pays concernés, pour assurer leur

appropriation et engagement dans ces

domaines (Ministère Suédois des Affaires

Etrangères 2001).

Améliorer les institutions

L’implication des acteurs non-étatiques

(autorités locales, ONG, secteur privé)

devrait être augmentée, de façon à ce

que les liens transfrontaliers soient établis

à tous les niveaux, et pas seulement au

niveau des Etats, et que la subsidiarité

soit améliorée. Quel que soit le niveau, la

création d’institutions de coopération

doit s’accompagner de l’assurance que

les moyens seront accordés pour

financer, exécuter et faire respecter les

décisions prises, mais aussi pour le suivi,

l’adaptation, et la résolution de litiges. La

formation à la négociation et à la

résolution de conflits devrait être

développée et pourrait commencer dans

les écoles.

Bassins transfrontaliers

Les ressources pour lesopérations de gestiondes eaux transfrontalièresdevront être fourniesautant que possible parles pays concernés.

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Développer et partager les

bonnes pratiques et les bons

principes

Les bonnes pratiques devraient être

développées et partagées au niveau

international, à l’aide de forums et de

réseaux. Il faudrait offrir des formations à

toutes les parties prenantes de la gestion

d’hydrosystèmes ou de bassins partagés.

Le expériences pourraient être partagées

grâce à des jumelages, et les réseaux

universitaires devraient être développés.

De plus, les principes et les bonnes

pratiques pour les transferts entre bassins

devraient être développés au niveau

international, parce que la législation

actuelle ne traite pas cette question de

plus en plus problématique.

Créer une institution

internationale de l’eau.

On manque toujours d’une plate-forme

internationale pour faciliter la

coopération transfrontalière, et pour

développer et partager les meilleurs

principes et pratiques de la gestion

transfrontalière. Conçue comme un

mécanisme relativement léger, cette

plate-forme internationale

n’interviendrait qu’à la demande des

organisations de bassins, pour partager

son expérience et proposer sa médiation.

Aller vers une gestion intégrée

des bassins partagés.

Des plans de gestion intégrée de l’eau

doivent être élaborés pour tous les

bassins de rivières et nappes phréatiques

transfrontaliers. Ces plans devraient

chercher à partager les bénéfices de

l’eau. Il faut utiliser des techniques d’aide

à la décision (comme la construction et

la visualisation de scénarios), et des

analyses de comparaison coût/bénéfice

pour choisir les stratégies les plus

rationnelles de gestion de l’eau, prenant

en compte les besoins des écosystèmes.

Il serait idéal que la coopération soit

géographiquement étendue de

l’hydrosystème, à la surface entière du

bassin versant, et pour les nappes

phréatiques à la zone de recharge toute

entière, ce qui signifie intégrer les terres.

L’intérêt de la coopération pour les

nappes phréatiques doit être accru,

principalement en diffusant plus

largement l’éducation sur les eaux

souterraines.

Lier la gestion de l’eau et le

développement régional durable

La gestion des ressources en eau ne doit

être qu’une partie d’un cadre plus large

de développement socio-économique à

l’échelle du bassin ou de la région,

comme c’est déjà le cas dans l’Union

Européenne et en Afrique Australe. Les

politiques de l’eau doivent faire référence

à d’autre politiques sectorielles. Des

exemples peuvent être donnés dans le

domaine de l’agriculture et de l’énergie :

les pays peuvent optimiser l’usage de

l’eau en échangeant de l’hydroénergie

ou de l’eau virtuelle - l’eau utilisée pour

la croissance des récoltes - si cela est plus

favorable, par exemple, à

l’environnement.

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Bassins transfrontaliers

Des plans de gestionintégrée de l’eau doiventêtre élaborés pour tousles bassins de rivières etnappes phréatiquestransfrontaliers.

Ne pourrions-nouselaborer un plan pouraccélérer les actions decoopération de certainspays, au niveau de laplanète ?

—Japon

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