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Rédaction : Animateurs filières du réseau d’épidémiosurveillance de Picardie Mise en page : Virginie Vasseur – Chambre Régionale d’Agriculture de Picardie Coordination, renseignements : Renée Prévost – Chambre d’Agriculture de la Somme Crédits photos : chambre régionale d’agriculture de Picardie –Unilet– Fotolia Web - internet BILAN SANITAIRE PICARDIE 2013 La synthèse d’une année de surveillance biologique du territoire en Picardie

Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

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DESCRIPTION

Retrouvez les faits marquants de la campagne passée en matière de bio-agresseurs sur les cultures de notre région. Ce document de synthèse a été rédigé dans le cadre de l'Axe 5 du Plan Ecophyto : Réseau de Surveillance Biologique du Territoire avec le concours financier de l'ONEMA, et la contribution des Chambres d'Agriculture de Picardie et de ses partenaires régionaux.

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Page 1: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

Rédaction : Animateurs filières du réseau d’épidémiosurveillance de Picardie

Mise en page : Virginie Vasseur – Chambre Régionale d’Agriculture de Picardie Coordination, renseignements : Renée Prévost – Chambre d’Agriculture de la Somme

Crédits photos : chambre régionale d’agriculture de Picardie –Unilet– Fotolia Web - internet

BILAN SANITAIRE PICARDIE

2013

La synthèse d’une année de surveillance biologique du

territoire en Picardie

Page 2: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

1

SOMMAIRE

Sommaire Page 1

Le mot du président Page 2

Remerciements Page 3

Bilan sanitaire 2013 : Grandes cultures Page 5 à 39

Blé

Orges

Colza

Pois de printemps

Féverole de printemps

Lin fibre

Luzerne

Maïs

Betteraves

Page 5 à 17

Page 17

Page 18 à 20

Page 21 à 23

Page 24 à 26

Page 27 à 30

Page 31

Page 32 à 36

Page 37 à 38

Bilan sanitaire 2013 : Pommes de terre Page 39 à 48

Bilan maladies 2013

Bilan ravageurs 2013

Page 40 à 42

Page 43 à 48

Bilan sanitaire 2013 : Petits fruits Page 49 à 51

Listes des animateurs filières ayant participé à la rédaction du bilan

sanitaire 2013 edition grandes cultures- pommes de terre- petits fruits

Page 52

Page 3: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

2

LE MOT DU PRESIDENT

La surveillance biologique du territoire est déployée sur notre région depuis 5 ans maintenant.

Réalisée dans le cadre du plan national ECOPHYTO « produire autrement », elle permet à tout

acteur des zones agricoles comme des zones non agricoles, de connaître chaque semaine le

niveau de présence des bio agresseurs (ravageurs, maladies, plantes invasives,

détection des parasites de quarantaine).

L’ensemble des observations et les analyses de risque sont publiées dans un document que

vous connaissez bien désormais : le Bulletin de Santé du Végétal.

Vous trouverez ci après la synthèse des observations réalisées en 2013 sur la région

Picardie pour les cultures du blé, de l’orge d’hiver, du colza, des pois de printemps,

de la féverole de printemps, du lin fibre, de la luzerne, du maïs, des pommes de

terre, des betteraves et des petits fruits.

Pour chaque filière, vous trouverez un bilan des maladies et ravageurs qui ont marqué cette

campagne.

Je tiens à remercier les 118 partenaires de notre Réseau Régional d’Epidémiosurveillance

cités ci-après, et les 211 techniciens et agriculteurs, qui ont réalisé régulièrement ces

observations en 2013, pour la qualité de leurs suivis et leur implication.

Je vous souhaite une bonne découverte de notre document !

Le Président du Réseau d’Epidémiosurveillance de Picardie

Christophe BUISSET

Retrouvez les Bulletins de Santé du Végétal (BSV) sur les sites de la Chambre Régionale

d’Agriculture de Picardie : www.chambres-agriculture-picardie.fr/ et de la DRAAF de

Picardie : http://draaf.picardie.agriculture.gouv.fr/

Pour vous abonner et recevoir les BSV chaque semaine ; contacter Virginie Vasseur –

[email protected]

Vous souhaitez devenir observateur, contacter Renée Prévost – Chambre d’Agriculture

de la Somme – [email protected]

Page 4: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

3

REMERCIEMENTS

Nous remercions les structures suivantes pour leurs observations réalisées en 2013

sur les cultures citées dans le bilan sanitaire:

Chambres d’Agriculture de l’Aisne, l’Oise, de la Somme, de Picardie, d’ Ile de France, du Nord

Pas de Calais ; le SRAL de Picardie, ABP, Acolyance, Agora, Mr Alain BECUE, Mr Arnaud COLIN,

Mr Simon Doligez ; EARL DERAEVE Philippe, EARL Renonval, EARL Borreman , Ferme des

Tilleuls, Mr Vincent GUYOT, Atelier Agriculture Avesnois Thiérache, Mr Maurice COLSON, Mr

Pierre DANCOISNE, EARL Domaine de Moismont, EARL V. LIENNART, EARL MELLON François,

GAEC Lenoir, La pommeraie – X. HERVE, Les jardins de Mon Plaisir, Les vergers de thiérache,

Materne, Mr Thierry PORTANT, SCEA du Comombier, SCEA PCF de CUMONT, Mr Stéphane

VECTEN, Villers Fruits, Arvalis Institut du Végétal, ASEL, Bayer SAS, Bully Grain, Commune de

Neuville sur Ailette, TERNOVEO , Commune de Pinon, Textilin, Commune de Senlis, Touquet

Savour, Coop de Fins (UNEAL), UNEAL, Coopérative de Milly sur Thérain, Union Terres de

Frances – Valfrance, Coopérative Féculière de Vecquemeont, Van Robeays, Vivescia

Champagne Céréales, Endilaon, Ets Bitz, Expandis, Féculerie Agricole de Vic sur Aisne, FREDOn

Picardie, GITEP, INRA, Intersnack, IREO Flixecourt, ITB de l’Aisne, ITB de l’Oise, ITB de la

somme, Ets Lepicard, Maison familiale de Villers Bocage, Mr Philippe BENOIT, Mme Laurence

BOURGEOIS, Mr Stanislas CAUDRON, Mr Jean Louis CHRISTEN, Mr Christophe DAMONNEVILLE,

Mr Michaël EVRARD, Mr Olivier HALLUIN, Mr Francis HEUX, Mr Laurent MAIGRET, Mr Nicolas

THIRARD, Bonduelle et OPL Vert.

Page 5: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

4

BILAN SANITAIRE 2013

Grandes cultures

Page 6: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

5

BLE

Le réseau d’observations Une cinquantaine de parcelles de blé et une quinzaine de parcelles d’orges d’hiver réparties

sur le territoire ont été bien régulièrement suivies en 2013.

Une dizaine de parcelles d’orges de printemps ont été suivies dans les principaux bassins de

production avec une bonne régularité d’observations, mais tous les secteurs de Picardie ne

sont pas couverts.

Carte 1 : parcelles de blé suivies à l’automne et au printemps

(Légende = nombre d’observations)

Page 7: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

6

Carte 2 : parcelles d’orge d’hiver suivies à l’automne et au printemps

(Légende = nombre d’observations)

Carte 3 : parcelles d’orge de printemps suivies en 2013

(Légende = nombre d’observations)

Page 8: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

7

Des semis assez tardifs suite à l’automne très pluvieux

En 2012, les semis de blé débutent début octobre, mais la plupart ne sont réalisés que vers

le 20-25 octobre suite à l’automne très pluvieux. Sur les secteurs les plus arrosés, les

semis après betteraves se poursuivent jusqu’en novembre et même après, en conditions

parfois délicates. Les semis d’orges de printemps débutent début mars et se terminent à la fin

de ce même mois.

Graphique 1 : Répartition des dates de semis des parcelles de blés

Graphique 2 : Répartition des dates de semis des parcelles d’ orges d’hiver

Page 9: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

8

Graphique 3 : Répartition des dates de semis des parcelles de orges de printemps

Des variétés représentatives de la région

La représentativité des variétés de blé dans le réseau en 2013 est conforme à l’image

des variétés les plus cultivées de la région.

Tableau 1 : Variétés de blé présentes en Picardie

Source : FranceAgriMer / Enquête répartition variétale 2013

On constate que la plupart des variétés observées en 2013 sont sensibles à

moyennement sensibles (Trapez, Bermude, Expert, Pakito) aux maladies, ce qui est

conforme aux pratiques régionales avec toutefois une sur-représentation de la variété Trapez

dans le réseau d’observations. On note également la présence dans le réseau de variétés peu

sensibles aux maladies (Boregar, Contrefor, Azzerti, Barok, Cellule).

Page 10: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

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Tableau 2 : Variétés de blé présentes dans le réseau d’observations BSV depuis 3 années (Vert : peu sensibles aux maladies, jaune : moyennement sensibles, orange : très sensibles)

2011 2012 2013

2011 2012 2012

BERMUDE 19 (24%) BERMUDE 17 (22%) TRAPEZ 16 (21%)

EXPERT 11 (14%) TRAPEZ 10 (13%) BERMUDE 11 (15%)

PREMIO 9 (12%) EXPERT 9 (12%) EXPERT 8 (11%)

ALIXAN 4 (5%) PAKITO 4 (5%) pakito 7 (9%)

LEAR 4 (5%) ALIXAN 3 (4%) ALTIGO 6 (8%)

SCOR 4 (5%) ALTIGO 3 (4%) ALIXAN 4 (5%)

ALTIGO 3 (4%) SELEKT 3 (4%) ALLEZ Y 2 (3%)

DINOSOR 3 (4%) BAROK 2 (3%) BOREGAR 2 (3%)

SELEKT 3 (4%) DINOSOR 2 (3%) CONTREFOR 2 (3%)

KORELI 2 (3%) LEAR 2 (3%) AREZZO 1 (1%)

RAZZANO 2 (3%) PERFECTOR 2 (3%) ARKEOS 2 (3%)

TRAPEZ 2 (3%) PREMIO 2 (3%) AS DE COEUR 2 (3%)

AMUNDSEN 1 (1%) AMUNDSEN 1 (1%) AZZERTI 1 (1%)

APACHE 1 (1%) AZZERTI 1 (1%) BAROK 1 (1%)

BAGOU 1 (1%) CAPHORN 1 (1%) BERGAMO 1 (1%)

BAROK 1 (1%) CHARGER 1 (1%) CELLULE 1 (1%)

BOREGAR 1 (1%) CORVUS 1 (1%) CHEVRON 1 (1%)

CAPHORN 1 (1%) EQUILIBRE 1 (1%) HYMACK 1 (1%)

CORVUS 1 (1%) GALACTIC 1 (1%) RUBISKO 1 (1%)

HYMACK 1 (1%) GLASGOW 1 (1%) SCOR 1 (1%)

HYSUN 1 (1%) JB DIEGO 1 (1%) (vide) 1 (1%)

ROSARIO 1 (1%) KORELI 1 (1%)

(vide) 2 (3%) OXEBO 1 (1%)

PIERROT 1 (1%)

PR22R20 1 (1%)

RAZZANO 1 (1%)

SCOR 1 (1%)

SOGOOD 1 (1%)

(vide) 1 (1%)

Concernant les orges, Cervoise domine dans le réseau pour les orges d’hiver et Sebastian

domine pour les orges de printemps également à l’image des pratiques régionales.

Tableau 2 : Variétés d’orges d’hiver présentes dans le réseau d’observations BSV depuis

2011

2011 2012 2013

CERVOISE 11 CERVOISE 11 CERVOISE 9

COLIBRI 3 (vide) 2 ETINCEL 4

CHAMPIE 1 GIGGA 2 ESCADRE 1

ESCADRE 1 TOUAREG 2 GIGGA 1

ESTEREL 1 VOLUME 2 HENRIETTE 1

GIGGA 1 ESTEREL 1 HOBBIT 1

HENRIETTE 1 TOUAREG 1

REFLEXION 1

SOULEYKA 1

Page 11: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

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Tableau 2 : Variétés d’orges de printemps présentes dans le réseau d’observations BSV

2011 2012 2013

SEBASTIAN 12 SEBASTIAN 7 SEBASTIAN 8

BELLINI 2 CHILL 1 EXPLORER 1

(vide) EXPLORER 1 HENLEY 1

HENLEY 1 ZEPPELIN 1

NFC TIPPLE 1 Des températures froides au printemps, entraînant un retard des stades

Les températures en sortie d’hiver (février, mars) ainsi qu’au printemps sont froides ce qui

ralentit la reprise de végétation et les cultures accusent un retard de l’ordre de 3

semaines au stade « Epi 1 cm », observé cette année à partir du 15 avril. Ce retard de

stade se maintient jusqu’au stade floraison.

Tableau 3 : observations des stades du blé dans le réseau de surveillance biologique du

territoire Picardie

Page 12: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

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Suivi des ravageurs d’automne

Limaces très présentes

Les conditions humides favorisent l’activité des limaces qui sont fortement présentes à l’

automne 2012 .

Des limaces, principalement grises, sont piégées tout au long du mois d’octobre et leur activité

ne ralentit que début novembre. Les dégâts sur plantules s’observent à partir de mi-octobre

et sont plus fréquents que ces dernières années. Quelques attaques sont recensées en

situations plus exposées dans le Nord-Ouest de la région (sols motteux, argileux, précédent

colza …). Certaines parcelles doivent même être resemées.

Pucerons d’automne et cicadelles sont peu présents

Les vols de pucerons d’automne et de cicadelles restent très anecdotiques et au printemps

on n’observe pas dégâts de JNO comme l’année précédente.

Suivi des maladies du blé au printemps Piétin verse : discret

L’automne et l’hiver 2012-2013 ont été relativement doux et pluvieux mais le retour du froid

en décembre limite fortement les contaminations. De plus, la majorité des semis a été

tardifs cette campagne, et donc moins exposés aux contaminations précoces. L’indice de

risque climatique du modèle TOP est faible pour les semis tardifs, moyen pour les semis

précoces, moyen à élevé sur la bordure maritime en semis précoces.

Quelques symptômes sont toutefois observés (6 parcelles du réseau) avec des fréquences de

tiges touchées assez faibles.

Page 13: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

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Autres maladies du pied : fusariose de la tige, piétin échaudage

Quelques symptômes de fusariose sur tige sont signalés dans 3 parcelles. Rappelons que la

maladie reste très superficielle et l’incidence sur le rendement est nulle.

Très peu de piétin échaudage observé cette année, quelques épis échaudés seulement. Le

rhizoctone est observé dans 2 parcelles.

Piétin versePiétin

Echaudage

Fusariose

sur tigeRhizoctone

variete date_semis code_postal labour precedentFréquence de

tiges

atteintes

% d'épis

blancs

Fréquence de

tiges

atteintes

Fréquence de

tiges

atteintes

ARKEOS 24/10 2220 Non Colza 5% 0% 0% 0%

ALLEZ Y 6/10 60810 Non Colza 0% 0% 0%

pakito 25/10 2860 Non Colza 0%

ALTIGO 12/11 80400 Oui Betterave 3%

BERMUDE 14/11 80400 Oui Betterave 2%

BOREGAR 10/10 60000 (vide) Blé tendre d'hiver 0% 0% 0%

EXPERT 5/10 2000 Non Colza 4% 0% 2%

EXPERT 2/10 60390 Oui Colza 5% 5% 0%

TRAPEZ 11/10 2140 Non Colza 0%

BERMUDE 9/10 2290 Non Blé tendre d'hiver 0% un peu

TRAPEZ 17/10 2420 Non Colza 0%

EXPERT 14/10 2627 Oui ? 32% 6% 30%

AZZERTI 22/10 2220 Oui Blé tendre d'hiver 0% 10%

AREZZO 29/10 2400 Non Colza 15% 0%

pakito 11/10 2590 Non Pomme de terre 0% 0%

TRAPEZ 25/10 60840 Oui Pois protéagineux de printemps0%

AS DE COEUR 5/10 60300 (vide) (vide) 5% 0% 10% 20% Rouille Jaune, présente, mais sans incidence

La rouille jaune fait son apparition fin avril, début mai sur variétés sensibles. Elle est

fréquemment signalée en Bordure Maritime mais reste peu virulente. Le climat n’est pas

suffisamment favorable pour son explosion (températures trop froides en avril et présence

de vent), malgré un temps couvert. Des symptômes sont observés dans le réseau à partir du

2 mai sur variétés sensibles : Laurier, Trapez, Altigo, Alixan, Paledor, Allez y, Ronsard et

Koreli. Elle reste généralement bien maîtrisée.

Symptômes de rouille jaune sur la variété Laurier (2 mai 2013, Mathilde Lheureux CA80)

Page 14: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

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Oïdium présent, mais peu de dégâts

L’oïdium est fréquemment présent cette année, sur variétés sensibles, malgré les pluies

régulières. Parmi les critères favorables à son évolution, notons l’importance des semis tardifs

cette année, des doses d’azote élevées, et des températures basses au printemps …

Des symptômes sont observés dans le réseau sur les variétés sensibles : Alixan, Pakito,

Trapez, Apache, Contrefor, Altigo et Expert, principalement sur semis tardifs, et de manière

plus intense sur le secteur de Corbie (cranette d’Amiens). Globalement la maladie est

présente, mais peu de dégâts sont observés.

Symptômes d’oïdium (Arvalis-Institut du végétal)

Page 15: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

14

Septoriose : arrivée tardive, et pression moyenne

En avril, le début de montaison est peu favorable aux contaminations de septoriose et le blé

est très en retard. Le temps redevient pluvieux en mai, puis juin, ce qui entraîne un

cumul de contaminations important. Les symptômes explosent tardivement, de mi-juin à début

juillet, suite au délai d’incubation allongé lié aux températures froides. Sur variétés

sensibles semées au 10 octobre, le seuil de nuisibilité est souvent atteint aux alentours du 10

mai, au stade dernière feuille pointante (DFP : Z37). Mais le développement de la maladie a

ensuite été tardif et la nuisibilité est finalement proche de la moyenne pluriannuelle.

Observations et suivis des symptômes dans les parcelles du réseau BSV Picardie

Page 16: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

15

Simulation d’évolution des contaminations de septoriose (modèle épidémiologique Arvalis)

Rouille brune : absente

Le froid du printemps limite fortement le développement de la maladie qui reste très discrète cette année. Quelques pustules sont observées très tardivement début juillet sur variétés sensibles (Expert, Bermude).

Le potentiel de contamination rouille brune en 2013 Somme de T°moy Base 0 du 01/11/2011 au 31/03/2013

(Arvalis-Institut du végétal)

Page 17: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

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Fusariose, quelques symptômes

Les conditions climatiques très pluvieuses au moment de la

floraison ont pu coïncider localement avec les stades de

sensibilité, en particulier pour les situations les plus tardives. Les

blés étaient en fleur entre le 5 juin et le 15 juin pour la plupart

des situations. Quelques symptômes sont observés, même si

la pression exercée par la maladie était en moyenne plus

faible qu’en 2012. Le monitoring réalisé par Bayer CropScience

confirme la présence de Microdochium spp., expliquant la

qualité sanitaire satisfaisante, en plus de la flore Fusarium

graminerarum.

Ravageurs de printemps : peu présents

Pucerons et cécidomyies oranges

Les températures fraîches ce printemps n’ont pas favorisé les ravageurs de printemps.

Les cécidomyies oranges sont très discrètes malgré un vol autour de 11 juin. Les captures

sont restées systématiquement inférieures au seuil de nuisibilité.

Les pucerons sur épi sont également très discrets. En période de sensibilité, le seuil de

nuisibilité de 1 épi sur 2 colonisé n’a jamais été atteint

Cécidomyie de la tige (cécidomyie équestre)

Un suivi spécifique sur 2 sites potentiellement à risque (dégâts déjà observés) est réalisé. Le

site dans l’Amiénois ne présente aucune capture, ni symptôme. Dans le Valois, on ne relève

aucune capture avec toutefois la présence de quelques symptômes.

Mouche grise, retour à la normale

Le nombre de mouches piégées cette année est beaucoup plus faible qu’en 2012 et

plus conforme à ce qui est habituellement observé. En effet si l’activité a été intense en

juillet 2012, les attaques ont été faibles en sortie hiver et les émergences d’adultes ont donc

été limitées.

Globalement,on estime qu’il y a un risque d’attaques significatives à partir de 1 femelle

capturée par jour.

- Le Valois, le Vexin, le Santerre en particulier sont des secteurs à risque

habituellement faible et sont en dessous de ce seuil.

- Dans le Laonnois, secteur à risque traditionnellement un peu plus élevé, les 2

sites suivis dépassent légèrement le seuil. Ce ravageur est assez inféodé à certains

secteurs traditionnellement connus pour ce risque. Par extension on peut donc

considérer le secteur d’Attichy, le Noyonnais, le Saint Quentinois de la même

façon.

- Les niveaux de captures les plus élevés sont observés dans le Ponthieu – Vimeux

comme tous les ans avec jusqu’à 5,2 femelles par jour à Ponthoile. L’Amiénois,

le nord Beauvaisis, et la vallée de l’Aisne peuvent être considérés à risque

également.

Symptômes de fusariose Source : Arvalis

Page 18: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

17

Lieu Dpt Date pose Femelles Males Femelles Males Femelles Males Femelles Males Femelles Males Femelles Malesnb

jours

Femelles

/ jour

SAINS en AMIENOIS 80 AMIENOIS sud 24-juin 12 5 9 5 9 2 4 0 1 0 35 12 42 0.8

FLESSELLES 80 AMIENS nord

MORLINCOURT 60 NOYONNAIS 01-juil 0 0 10 5 8 0 0 0 2 0 20 5 35 0.6

BARBERY 60 VALOIS 01-juil 0 0 1 0 9 0 3 0 0 0 13 0 35 0.4

SERANS 60 VEXIN 01-juil 0 0 0 0 0 1 3 0 0 0 3 1 35 0.1

PONTHOILE 80 MARQUENTERRE 24-juin 69 21 60 21 53 2 27 0 9 0 218 44 42 5.2

VILLESELVE 60 NOYONNAIS 01-juil 2 1 6 2 1 2 9 0 11 0 29 5 35 0.8

CHAVONNE 02 VALLEE de l'AISNE

MARCY 02 St QUENTINOIS 01-juin 6 0 11 0 7 1 0 0 0 0 24 1 65 0.4

SAINS RICHAUMONT 02 St QUENTIN est

DOMART en PONTHIEU 80 PONTHIEU 24-juin 10 5 14 1 24 11 26 0 17 0 91 17 42 2.2

ROYE 80 SANTERRE 01-juil 1 0 5 0 1 0 0 0 mq mq 7 0 35 0.2

GRANDLUP les FAYS 02 LAONNOIS 01-juil 11 5 4 0 11 0 11 0 1 0 38 5 35 1.1

CHAMBRY 02 LAONNOIS 09-juil mq mq 26 2 21 6 2 0 0 0 49 8 27 1.8

MOYENNE 11.1 3.7 12.0 3.4 13.1 2.3 7.7 0.0 4.1 0.0 47.8 9.0 1.2

RESEAU MOUCHES GRISES 2013

05-août08-juil 15-juil 22-juil 29-juil

ORGES

Suivi des maladies

Concernant les maladies observées sur orge d’hiver, on constate la présence dominante

d’helminthosporiose qui reste la maladie principale, accompagnée d’un peu de

rhynchosporiose. D’autres maladies ont pu être observées tel que l’oïdium, plus présent que

d’habitude et la rouille naine qui reste discrète, tardive et peu virulente.

Du côté des orges de printemps, le printemps frais et humide favorise la rhynchosporiose

qui est la maladie la plus rencontrée.

Page 19: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

18

COLZA En 2013, les surfaces de colza dans la région Picardie atteignent leur record historique avec

144 500 ha (+ 3000 ha en un an). Entre 2012 et 2013, l’Aisne et la Somme connaissent

respectivement une croissance de 5,8% et 3,8% tandis que l’Oise connait une baisse de

surface de 3,8%. Au final, le rendement moyen de la récolte 2013 dans la région est estimé

à 37 q/ha, ce chiffre cachant une très forte hétérogénéité (de 25 à 50 q/ha). La moyenne est

10% inférieure à la dernière campagne et légèrement inférieure à la moyenne des dix

dernières années (= 38 q/ha). Le rendement du colza est décevant par endroit et s’explique

par l’accumulation de facteurs défavorables au niveau climatique et sanitaire.

Bilan agro-climatique et sanitaire Un automne défavorable à la croissance du colza

Les semis lors de l’automne 2012 ont été réalisés dans de mauvaises conditions, avec une

période de pré-semis, semis et post-semis sèche (l’Oise et l’Aisne plus touchées). Le manque

de précipitation a provoqué des levées hétérogènes et tardives, principalement en octobre

(parfois jusqu’en novembre). Les températures dans la moyenne n’ont pas permis de rattraper

le retard de végétation. La biomasse aérienne des colzas était donc faible en entrée d’hiver

(700 g/m² en moyenne) avec des pivots souvent petits et mal implantés. Les parcelles

concernées vont souffrir durant toute la campagne de cette mauvaise implantation (capacités

de compensation amoindrie, alimentation en azote, échaudage…) d’où l’importance de réussir

cette étape.

Levée hétérogène Bonne et mauvaise implantation

Page 20: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

19

Des analyses ont montré que ces pucerons étaient pour moitié virulifères. Sur ces parcelles, le

ravageur a donc pu avoir un impact sur le rendement en l’absence de protection. Le charançon

du bourgeon terminal a été plus fréquemment capturé que les années précédentes mais aucun

dégât apparent n’a encore été signalé dans la région cette année.

Un hiver pluvieux avec du froid, de la neige et…des pigeons

La fin de l’automne et le début de l’hiver ont connu des précipitations abondantes qui ont pu

provoquer dans les zones hydromorphes des asphyxies racinaires dégradant encore plus l’état

des pivots et provoquant parfois la mort de la plante. Comme l’an dernier, l’hiver est marqué

par une chute brutale des températures. Mais contrairement à l’année dernière, une

couverture neigeuse s’est installée et a protégé les colzas du gel. Au final, avec des

températures douces du mois décembre, beaucoup de colzas ont vu leur biomasse augmenter

de quelques centaines de grammes (800 g/m² en moyenne en sortie d’hiver). Mais les

biomasses restent faibles et la fertilisation azotée est par conséquent plus forte. En mars, la

reprise s’amorçait mais le froid et de la neige l’ont stoppé, provoquant par endroit des brûlures

sur les colzas les plus précoces ( effet de la variété).

Une reprise de végétation tardive mais un printemps humide

Les températures fraiches du début du printemps ont provoqué un fort retard de végétation de

deux semaines environ. La biomasse végétative, déjà au départ faible en sortie d’hiver, a donc

La présence de limaces a été globalement modérée

sauf sur les parcelles à risque (faible biomasse, levée

tardive, travail simplifié…) qui ont subies des dégâts

importants. Les altises adultes (petites et grosses) ont

été plus discrètes que l’an dernier et peu impactantes

sauf localement (peu de remontées au-dessus de 20°C

provoquant les vols). Les larves de grosses altises ont

été peu observées à cause de somme de températures

à l’automne insuffisantes. Les pucerons ont été assez

fréquemment présents avec des dépassements de seuil

sur des colzas peu poussants (surtout dans l’Oise et le nord de l’Aisne).

Puceron vert du pêcher

Le principal ravageur de l’automne et de l’hiver a été le

pigeon ramier qui a pu localement détruire des parcelles

entières ou des bordures. Heureusement, des parcelles

ont pu reprendre leur végétation sans trop d’impact mais

certaines déjà fragiles ont été fortement impactées

(retard et hétérogénéité de végétation, de maturité, moindre capacité de compensation, …)

Dégâts de pigeons

Asphyxie racinaire

Impact du gel sur boutons (E.dufour – CA

80)

Page 21: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

20

été impactée.

Des vols de charançons de la tige ont été importants dans certaines parcelles de l’Oise et de

l’Aisne. Le ravageur a été globalement maitrisé sauf sur les parcelles où l’épisode neigeux a

compliqué la lutte. Des parcelles ont été signalées avec des déformations de tige mais le

printemps humide a permis de limiter l’impact de ces symptômes. Les méligèthes ont été peu

présentes aux stades sensibles du colza. Les dépassements de seuils ont donc été rares. Par

contre, 2013 a été l’année de record de capture de charançon des siliques avec des seuils de

nuisibilité régulièrement dépassés. Heureusement, les vols de cécidomyies (qui pondent dans

les trous de charançon des siliques) ont été limités et les dégâts ont été constatés

essentiellement en bordure de champ.

Cumuls de capture de charançons

de la tige du colza

Au niveau maladies, des nécroses de phoma et des pieds secs

ont été constatés mais ponctuellement. Après 4 années sans

sclérotinia, on observe des symptômes sur tiges mais

essentiellement dans les parcelles ou les zones non traitées

contre la maladie. L’impact de la maladie a donc été limité.

Aucun symptôme d’oïdium n’a été signalé dans la région. Par

contre, de l’alternaria sur siliques a été fréquemment observé,

pouvant parfois impacter la photosynthèse en fin de cycle.

On observe de nombreuses adventices dans certaines

parcelles : essentiellement des coquelicots, gaillets et

matricaires. Ceci s’explique par les difficultés de levée (trous

par endroit), la faible couverture du colza à l’automne (sec) et

au printemps (froid), le manque d’efficacité des herbicides de

pré-levée (sècheresse automnale) et localement les dégâts de

pigeons. A signaler également, des parcelles carencées en

soufre avec un très fort impact sur le rendement : la

pluviométrie hivernale a accentué le risque en 2013 sur cette

culture exigeante.

La floraison longue a permis un rattrapage de la biomasse des

colzas. Mais le manque de rayonnement durant le printemps a

impacté la nouaison et donc le nombre de graines par siliques.

Le nombre de siliques est au final dans la moyenne des

dernières années (=7000 siliques/m²). Le PMG est dans la

moyenne des dernières années (entre 4,5 et 5g) : les pluies du

printemps ont été favorables au remplissage des grains mais

les coups de chaleur de juillet ont diminué cette période de

remplissage. Cette chaleur a permis par contre d’accélérer la

maturation et donc de rattraper une partie du retard de

végétation et d’obtenir des conditions de récoltes plutôt

favorables.

Charançon des siliques

Sclérotinia sur tige

Page 22: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

21

POIS DE PRINTEMPS

Réseau d'observation

Les observations sur pois de printemps et de pois d’hiver se sont déroulées du 2 avril au 16

juillet 2013. 26 parcelles, dont 2 en pois d’hiver, ont été observées régulièrement pendant 16

semaines. La moyenne des observations était de 13 parcelles suivies par semaine.

Evolution des stades

Pois de printemps Pois d’hiver

sem 15- 8 avril Levée en cours

sem 16 levée en cours à 1 feuille 6 feuilles

sem 17

levée en cours à 2 étages

foliaires

sem 18 de 1 à 4 étages foliaires de 10 à 12 étages foliaires

sem 19 de 3 à 6 étages foliaires de 12 à 13 étages foliaires

sem 20- 13 mai de 5 à 8 étages foliaires boutons floraux à début floraison

sem 21 de 7 à 9 étages foliaires boutons floraux à début floraison

sem 22 de 7 à 10 étages foliaires début floraison

sem 23

de 8 étages foliaires à boutons

floraux

de floraison à jeunes gousses de

2cm

sem 24 début de la floraison

de floraison à jeunes gousses de

2cm

sem 25- 17 juin

de début floraison à jeunes

gousses de 2cm

jeunes gousses de 2cm à fin

floraison

sem 26

de jeunes gousses de 2cm à

fin floraison

de fin floraison au stade limite

avortement

sem 27

de gousses plates à fin

floraison

de fin floraison au stade limite

avortement

sem 28

de fin floraison à fin stade

limite avortement

de fin stade limite avortement à

maturité physiologique

sem 29- 15 juillet

de fin floraison à maturité

physiologique

maturité physiologique

Thrips

La période d'observation de ce ravageur s'est déroulée sur trois semaines, du 8 au 22 avril.

Cette année, seulement 6 sur 26 parcelles ont présenté un dépassement du seuil de

nuisibilité. Il est très important de surveiller les parcelles de pois en cours de levée. La

nuisibilité des thrips s'exprime à partir de 50 % de plantes levées jusqu’au stade 1 feuille.

Le seuil de nuisibilité est de un thrips en moyenne par plante. Ce seuil est à

relativiser en fonction de la vitesse de la levée.

Sitones

Les sitones ont été observées pendant quatre semaines (du 15 avril au 6 mai). Cette année,

les sitones se sont montrés peu actifs pendant leur période de nuisibilité. Les

conditions climatiques ont été défavorables à leur prolifération. Dans notre réseau

régional, le seuil de nuisibilité n’a été dépassé que sur 1 parcelle.

De manière générale, les sitones sont actifs par temps ensoleillé, avec des températures

supérieures à 12°C. Les encoches sur le bord des feuilles dues aux morsures des adultes n’ont

pas d’impact sur le rendement, mais annoncent la présence de larves qui détruiront les

nodosités et perturberont ainsi l’alimentation azotée des pois.

Page 23: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

22

Le seuil de nuisibilité est de 10 morsures de sitones sur l'étage foliaire le plus

touché, entre la levée et le stade 6 feuilles

Cécidomyies

La période de sensibilité de la culture de pois aux cécidomyies s'est étalée sur deux semaines

(du 27 mai au 10 juin). Aucune observation de ce ravageur n'a été signalée cette

année.

Le stade sensible aux attaques de cécidomyidés débute à 10-12 feuilles de la culture, surtout

pour les parcelles jouxtant d’anciennes parcelles touchées par ce ravageur. L’observation des

cécidomyidés s'effectue en "pinçant les boutons", afin d'observer la présence d'éventuels

insectes à l’intérieur.

Le seuil de nuisibilité est de 1 cécidomyie en moyenne par bouton floral.

Pucerons Verts

L'apparition des premiers pucerons verts, début juin (semaine 22), est plus tardive que l’an

dernier. Le niveau d'infestation est resté modéré dans le réseau. Le seuil de nuisibilité

n'a été que très rarement atteint.

Entre le début de la floraison (fin mai en 2013) et fin floraison (mi-juillet en 2013), le seuil de

nuisibilité est de 30 pucerons verts par pied, (méthode support blanc). Ce seuil de nuisibilité

doit également prendre en compte la vitesse d’expansion de la population, le développement

de la culture ainsi que la présence d’auxiliaires. En effet, la surveillance des pucerons doit

s’accompagner d’une observation des auxiliaires, qui participent activement à leur régulation

Tordeuses du Pois

Le suivi des tordeuses du pois repose sur l'utilisation d’un piège à phéromone. Cette année, 25

pièges ont été mis en place sur la région. Les premières captures de tordeuses du pois

sont enregistrées la deuxième semaine de juin (semaine 24).

Liste des parcelles ayant dépassé le seuil de 400 captures en 2013 (9 parcelles sur 25)

Département Commune Totale des

captures

02 Bassoles Aulers 416

02 Guignicourt 401

02 Saint Erme Outre et

Ramecourt

585

60 Bonneuil les eaux 884

60 Catenoy 514

60 Nampcel 422

80 Airaines 428

80 Boussicourt 900

80 Quesnoy sur Airaines 700

Le piégeage prend fin avec la maturité de la culture (semaine 29). Le raisonnement de la

nuisibilité s’effectue à LA parcelle. Il se base sur les cumuls de captures par piège. Toutefois,

les écarts de captures peuvent être très différents d’une parcelle à l’autre. Les cumuls

enregistrés ne sont qu’indicatifs de l’activité des tordeuses. Les seuils ne sont utilisables qu’à

partir du stade gousses plates du 2ème étage fructifère, 400 captures cumulées en pois

protéagineux, 100 captures cumulées en pois jaunes, 50 captures cumulées en pois de

semences.

Page 24: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

23

Mildiou

Six parcelles ont été concernées cette année par le mildiou. Les premiers symptômes

sont apparus fin mai (semaine 22) et sont observés durant sept semaines (semaine 22 à 28).

La nuisibilité est faible, un temps chaud (>20°C) stoppe le développement du mildiou.

Anthracnose

Les premiers symptômes sont signalés fin juin (semaine 25). L'anthracnose est notée sur le

réseau durant sept semaines (de fin mai à mi-juillet). Le nombre de parcelles touchées par

semaine est resté limité.

Botrytis

L'apparition du botrytis dans le réseau est tardive, fin juin (semaine 26). Ces symptômes ne

sont observés que sur trois parcelles, durant trois semaines (semaine 26 à 28).

Page 25: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

24

FEVEROLE DE PRINTEMPS

Réseau d'observation

Les observations concernant la culture de féverole de printemps se sont déroulées du 25 mars

au 29 juillet 2013. Les observateurs ont suivi 13 parcelles pendant 19 semaines.

Evolution des stades

Féverole de printemps

sem 13- 25mars germination en cours

sem 14 germination en cours

sem 15 germination en cours

sem 16 levées

sem 17 levées à 3 feuilles

sem 18-1er mai 1 à 8 feuilles

sem 19 3 à 10 feuilles

sem 20 4 à 10 feuilles

sem 21 5 à 10 feuilles

sem 22-1er juin 6 à 8 boutons floraux

sem 23 8 feuilles à début floraison

sem 24 début floraison à 6 étages de fleurs

sem 25 début floraison à jeunes gousses de plus de 2 cm

sem 26 jeunes gousses de moins de 2 cm

sem 27- 1er juillet jeunes gousses à fin floraison

sem 28 jeunes gousses à fin floraison

sem 29 fin floraison à stade limite d’avortement

sem 30 stade limite d’avortement

sem 31 stade limite d’avortement

Ravageurs

Thrips

Cet insecte n’a pas été signalé cette année sur les parcelles fixes du réseau. Pour rappel, on

ne connaît aucune nuisibilité du thrips sur cette culture

Sitones

De nombreuses observations de morsures sur feuilles ont été signalées et cet insecte a été

très actif pendant la période d’installation de la culture (jusqu’à l’apparition des premières

fleurs). Comme pour le pois cet insecte est actif lorsque les températures sont douces et les

conditions sèches. Les encoches sur les feuilles sont les seuls indicateurs de la présence de

sitones dont une partie de l’activité est souterraine.

Bien que les encoches peuvent être nombreuses sur les feuilles on ne connaît pas de

nuisibilité des sitones sur féverole.

Pucerons noirs

Cette année les pucerons noirs étaient peu présents sur les parcelles du réseau et leur

présence n’a jamais dépassé le seuil de nuisibilité.

Pour rappel, les pucerons noirs sont observés sur les tiges voire les gousses sous forme de

colonies denses que l’on nomme « manchons ». Les dégâts les plus fréquents sont liés à la

consommation de la sève par les colonies d’insectes aptères. Le seuil de nuisibilité retenu est

de 10% des plantes porteuses de manchons. Les pucerons sous forme ailés sont moins

observés : ils peuvent être vecteurs de viroses.

Page 26: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

25

Pucerons verts

Ils ont été observés de mi-juin jusque fin juillet. Les observations cette année ont été

retardées par les conditions climatiques pluvieuses et froides qui ont compromis l’installation et

le développement de ce parasite. Contrairement au pois protéagineux on ne connaît aucune

nuisibilité du puceron vert pour la féverole de printemps.

L’apparition de ce puceron en cours de floraison survient fréquemment après des protections

insecticides de la culture contre la bruche. En effet les populations de pucerons sont bien

contrôlées par les insectes auxiliaires (coccinelles, chrysopes,…) mais les protections contre la

bruche leur sont aussi fatales, ce qui laisse le « champ libre » ensuite aux pucerons.

Bruches

Les bruches ont été observées dès le début de végétation de la culture et les

signalements par les observateurs ont été fréquents bien avant le stade de la

floraison.

Les dégâts de cet insecte sont surtout qualitatifs pour une production qui trouve son principal

débouché dans l’alimentation humaine.

Le seuil d’intervention à ce jour est plus lié à la biologie de ce ravageur qu’aux observations:

on considère qu’à partir du stade jeune gousse de plus de 2 cm la culture est exposée au

risque si les températures maximales journalières dépassent 20°c durant deux jours

consécutifs. La lutte contre ce parasite reste très empirique.

Insectes auxiliaires

Les insectes auxiliaires sont naturellement présents dans le milieu naturel et sont des acteurs

de la régulation de certains insectes parasites tels que les pucerons. Leur observation est

indispensable car elle permet d’anticiper les risques de développement de certains insectes que

les auxiliaires en les régulant, vont maintenir à des niveaux bien en dessous des seuils de

nuisibilité en vigueur.

En 2013 leur présence a été signalée mais à un niveau nettement inférieur à celui de

la précédente campagne. Les populations de pucerons étant restées marginales cette

année, les auxiliaires n’ont pas trouvé sur la féverole une ressource alimentaire suffisante.

Maladies

Anthracnose

L’anthracnose a été surveillée dés la levée des féveroles. Aucune parcelle du réseau n’a

fait l’objet d’observations de cette maladie. Ce champignon peut se développer quelque

soit le stade de la culture (de 6 feuilles au stade gousses pleines). Néanmoins en absence de

références récentes on ne connaît pas de nuisibilité de l’anthracnose sur la culture de

féverole.

Mildiou

Le mildiou peut être observé sous deux formes : les contaminations primaires transmises par

le sol ou les semences qui provoquent dans les situations les plus graves des pertes de

plantes, et les contaminations secondaires qui peuvent être observées en cours de végétation.

Les printemps doux et humides sont propices au développement de ce champignon.

Il n’y a pas de seuil de nuisibilité de ce champignon en végétation. La lutte est essentiellement

préventive grâce en particulier au traitement de semence.

En 2013 certaines parcelles ont été contaminées et des symptômes de mildiou ont

été observés mais d’une façon marginale.

Botrytis

Le botrytis a été surveillé de fin juin à la mi-juillet, mais aucune observation

préoccupante n’a été signalée. Cette maladie est favorisée par des températures douces

Page 27: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

26

et de fortes hygrométries. Transmis par les résidus de récolte le botrytis est assez lié à la

présence de féveroles dans la rotation. Il n’existe pas de seuil de nuisibilité de ce champignon

sur la féverole.

Rouille

La rouille a été surveillée de début mai à fin juillet. La rouille est de loin la maladie la plus

préjudiciable et comme celles des céréales, la rouille de la féverole a un caractère épidémique.

Compte tenu de la nuisibilité de ce champignon on ne considère que le risque est suffisamment

important pour que sa nuisibilité soit prise en compte dès l’apparition des pustules de rouille

dans la parcelle.

Cette année, la rouille n’a pas été observée dans la région : les conditions froides du

printemps puis les températures caniculaires de juillet ont été défavorables à ce

champignon.

Page 28: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

27

LIN FIBRE

Réseau d'observation

Le réseau d’observation alimentant le BSV lin a été constitué de 13 parcelles fixes pour la

campagne 2013, sans compter les parcelles flottantes. Au final, 120 observations ont été

réalisées sur la campagne. La rédaction du premier BSV a été réalisée le 9 avril et s’est

terminée le 2 juillet.

Les 13 parcelles ont été suivies par 13 observateurs différents répartis sur la région picarde.

Un démarrage poussif

Après un hiver maussade, la France a connu un printemps 2013 particulièrement froid : 9.5

°C sur les mois de mars à juin contre 10.8 °C en moyenne, et surtout un mois de mars

particulièrement froid 3.8°c contre 7.1 °C en moyenne. De plus, le mois de mars est sec 37.2

mm contre 56.7 mm en moyenne. Au total de mars à juin : 181 mm contre 234 (station météo

de ABBEVILLE).

De ce fait, les semis se font en conditions de sol correctes mais surtout froides.

L’ensoleillement a quant à lui été déficitaire de 20 à 40% sur la moitié nord du pays.

Les toutes premières implantations ont démarré dernière semaine de mars dans les sables en

bordure maritime. Elles se sont poursuivies du 1er au 6 avril. Les derniers semis sont

intervenus entre le 15 et le 22 avril après un épisode pluvieux favorable aux premières levées.

En ce début de végétation, les conditions météo fraiches permettent cependant des levées

homogènes. S’ensuit un développement lent des linières favorable à l’installation de bons pivots

racinaires.

Dans ces conditions froides, les altises sont présentes mais provoquent des dégâts limités. La

maitrise des populations d’altises est correcte cette année.

Les conditions humides de sol permettent une bonne efficacité des herbicides racinaires en

post semis prélevée lorsque ceux-ci ont pu être appliqués en bonnes conditions au semis. Le

vent très important lors des semis a obligé certains agriculteurs à stopper les applications de

désherbants.

Les applications herbicides en végétation (herbicides de contact) ont été perturbées encore

une fois par les conditions météo (froid, vent, pluie). Les efficacités de ces applications n’ont

donc pas été optimales.

Dans ces conditions de croissance limitée, les défauts de structure de certaines parcelles se

sont révélés et ont généré des hétérogénéités, parfois amplifiées par les effets d’herbicides

racinaires.

levée homogène et enracinement profond. Source ARVALIS

Page 29: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

28

Un rattrapage inespéré et bien venu

Au 3 juin, le stade moyen des lins est de 35 - 40 cm en bordure maritime.

Mais enfin, la remontée des températures commencée timidement fin mai se confirme en ce

début de juin : les linières entament une vraie croissance. Stade moyen 55 cm au 10 juin –

70 cm au 17 juin avec l’apparition des premières fleurs dans certaines parcelles. Malgré tout

ce stade moyen cache de grosses disparités car au 17 juin certaines parcelles sont encore à

40 cm.

Au final, bon nombre de linières s’arrêtent à 80 cm, d’autre s’égalisant à 1,1 m selon les types

de sols, les dates de semis et le retard de croissance cumulé au printemps.

La moisissure blanche (Oïdium lini) ne s’est exprimée que tardivement, contrée par des

températures inférieures à 25°C et par la pousse régulière des lins. Elle apparait

essentiellement à la mi floraison.

La verse est elle aussi restée contenue, les plantes s’étant rigidifiées au fur et à mesure de leur

fleurissement, à la fin de juin.

En juillet, le murissement des lins s’est emballé, aidé par des conditions sèches et chaudes,

sans excès. L’arrachage des premiers semis commence mi-juillet , se concentre surtout du 20

au 25 juillet, stoppé par les pluie du 26 et 27 juillet et se termine les premiers jours d’aout.

Pluies et chaleur permettent aux premiers lins arrachés de faner rapidement − et ont été

enroulés au 10 août.

Beaucoup de parcelles sont rentrées dernière semaine d’aout. Pour autant certaines parcelles

arrachées tardivement rouissent lentement et ne seront rentrées que le 23-24 aout à la faveur

de conditions climatiques estivales.

hétérogénéités et effets marqués d’herbicides racinaires.

lins matures, homogènes.

Page 30: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

29

Qu’avons-nous observé ?

Ravageurs

Les altises ont été très présentes dans la plupart des parcelles. Leur activité est cependant

ralentie par les températures froides. Le contrôle des populations et des dégâts est plus facile

qu’en 2012.

Contrairement à la région NORMANDIE où à compter du 20 avril et de façon récurrente, des

thrips ont été observés ; en PICARDIE, les thrips n’ont fait qu’une apparition très timide (BSV

du 17 juin).

Maladies

De façon générale, le défaut de chaleur n’a pas favorisé l’expression des maladies en 2013.

Pour autant, au début de juin, le dessèchement de plantes dans certaines parcelles du réseau

a provoqué l’affolement. S’exprimant par poquets, les symptômes étaient disséminés de façon

aléatoire sur les lignes de semis. Les tigelles développaient le plus souvent des nécroses

brunes pouvant conduire à des rétrécissements spectaculaires et crevaient très vite.

Suspectées d’exprimer l’anthracnose due à Colletotrichum lini, champignon responsable de

fonte des semis et s’exprimant en conditions froides et humides, les plantes prélevées pour

analyses ont davantage révélé le rhizoctone, du à Rhizoctonia solani, après plusieurs semaines

d’incubation sur milieu de culture.

plantules mordues par les altises.

SOURCE BSV NORMANDIE Photos : (à gauche) décoloration des bourgeons terminaux due à la présence de thrips - (à droite) seuil de nuisibilité dépassé.

Page 31: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

30

Dans les parcelles exprimant fortement les symptômes décrits et dans un contexte de

remontée des températures pouvant accentuer la fragilité des plantes, l’application d’un

fongicide a le plus souvent été réalisée pour préserver les lins non touchés.

Au final, les effets cumulés du climat et des traitements ont favorisé la croissance rapide des

lins et gommé les disparitions de plantes observées.

Symptômes observés au début de juin (des plantes se dessèchent, des tiges présentent des rétrécissements).

Il faudra attendre la fin juin pour détecter

dans le réseau les premières étoiles

d’oïdium sur des lins atteignant déjà 60 à

70 cm.

La protection de nombreux lins opérée au

début du mois et les températures fraiches

persistantes n’ont pas permis au pathogène

de s’exprimer massivement. Le risque

qu’elle représente s’est estompé au fur et à

mesure que les lins achevaient leur

floraison, au début de juillet

feutrage blanc sur feuilles

Page 32: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

31

LUZERNE

La campagne 2013, se caractérise par une très faible activité des ravageurs et des maladies.

Ceci s’explique par plusieurs facteurs :

- Un printemps froid qui a limité les ravageurs types apions et phytonomes, ainsi que

les maladies.

- La tolérance aux maladies de la luzerne

- La luzerne est cultivée comme fourrage dans notre région ce qui permet des coupes

fréquentes et limite ainsi le parasitisme.

Finalement, seuls des phytonomes ont été observés les 15 premiers jours de juillet lorsque les

températures ont augmentés. Mais les fauches réalisées à la même période ont limités les

dégâts.

Pour les semis de printemps, des parcelles ont pu être touchées par des sitones. Nous avons

constatés que ces parcelles étaient soient abritées ou enclavées.

Cette campagne fût très « calme » pour la luzerne, niveau maladie. En effet, seul quelques

symptômes de vertiscilliose ont pu être observées sans aucune conséquence sur la production

de fourrage.

Enfin, il est important de rappeler qu’il n’y a actuellement aucun seuil pour la luzerne.

Page 33: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

32

MAIS

Réseau d'observation

Les observations concernant la culture de maïs se sont déroulées de la semaine du 23 avril au

19 novembre 2013. Lors de cette campagne 14 parcelles ont été observées. Les observateurs

ont suivi principalement la pyrale et les pucerons, ravageurs les plus préjudiciables au maïs.

Evolution des stades

sem 17- 22 avril semis en cours

sem 15 semis en cours

sem 19 semis en cours

sem 21 de levée à 4 feuilles

sem 22 de 2 feuilles à 4 feuilles

sem 23 de 2 feuilles à 6 feuilles

sem 24 de 4 feuilles à 6 feuilles

sem 25 de 4 feuilles à 8 feuilles

sem 26 de 5 feuilles à 10 feuilles

sem 27- 1er juillet de 7 feuilles à 11 feuilles

sem 28 de 7 à 12 feuilles

sem 29 de 8 à 15 feuilles

sem 30 de 8 feuilles à floraison mâle

sem 31-29 juillet de 10 feuilles à floraison femelle

Oiseaux

La période d'observation de ce ravageur s'est déroulée sur huit semaines (du 22 avril au 22

juin). En début de campagne, durant la période de levée, plusieurs observations sont

remontées concernant des dégâts de corbeaux. En effet, l'échelonnement des semis, ainsi

que l'étalement de la levée, dus aux conditions climatiques défavorables, ont laissé les cultures

de maïs vulnérables aux oiseaux.

Il est donc important de limiter les semis isolés dans l’espace et dans le temps (par

rapport aux parcelles de maïs voisines). Lors du semis, il faut également veiller au bon

recouvrement des graines semées. Ne pas laisser de graines en surface.

Pucerons

Les conditions pluvieuses et froides de cette année ont été défavorables aux pucerons

Metopolophium et Sitobion. Leur présence en parcelle est plus tardive que les années

précédentes. L'apparition des premiers Sitobion et Metopolophium est enregistrée à la mi-juin

(semaine 25). Le niveau d'infestation est resté faible dans les parcelles observées.

L'activité des auxiliaires au cours de la campagne a contribué à maintenir le niveau

d’infestation. En effet, la surveillance des pucerons doit s’accompagner d’une observation des

auxiliaires, qui participent activement à leur régulation. Comme l’an dernier, le seuil de

nuisibilité de ces deux espèces n’a jamais été atteint, au cours de la saison.

Page 34: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

33

Pucerons

Description

seuils de nuisibilité

Metopolophium

dirrhodum

Couleur vert amande pâle

avec une ligne vert foncé sur

le dos. Pattes et cornicules

non colorées.

Taille d’environ 2 mm.

- entre 4 et 6 feuilles : 10

pucerons/pied ;

- entre 6 et 8 feuilles : 20 – 50

pucerons/pied ;

- entre 8 et 10 feuilles : 100

pucerons en moyenne/pied ;

- au-delà de 10 feuilles : 200

pucerons en moyenne/pied.

Sitobion avenae

Couleur variable, souvent d’un

vert foncé à brun, voire rose

jaunâtre. On le distingue du

Métopolophium par ses

cornicules caractéristiques

noires. Taille d’environ 2 mm.

Entre 3 et 10 feuilles du maïs.

plus de 500 pucerons/pied, avant 10

feuilles.

Rhopalosiphum padi

Couleur vert très foncé à noir

avec une zone caractéristique

rougeâtre à l’arrière de

l’abdomen. Forme globuleuse.

Taille inférieure à 2 mm.

plus de 10 pucerons ailés/plante

avec formation de colonies

d’aptères, avant 6 feuilles, puis suivi

au moment de la floraison mâle (une

panicule sur 2 colonisée).

Source : AGPM

Pyrale du maïs

Suivi de chrysalidation

Chaque semaine, à partir du mois de mai, un lot de tiges de maïs est disséqué afin de

dénombrer les larves et les chrysalides. La proportion de larves et de chrysalides permet de

dater l'émergence des papillons et de prévoir la période de ponte des pyrales. En effet,

lorsque 50% de chrysalidation est obtenue, on estime qu'il y aura 50% d'émergence

des papillons trois semaines plus tard. Cette année le début de la phase de chrysalidation

est enregistré la semaine du 8 juillet, et se termine lors de la semaine 30 (fin juillet).

Réseau de piégeage

Le suivi du vol des pyrales repose sur l'utilisation de piége à phéromone. L'enregistrement des

captures dûes à l'attraction des phéromones sur les papillons permet de caractériser la période

de vol. Les piéges ont été installés fin juin, après l'enregistrement des premières captures en

Ile-de-France. Cette année, 14 pièges ont été mis en place dans la région (8 dans

l'Aisne, 1 dans l'Oise et 4 dans la Somme).

Les premières captures de pyrale ont été enregistrées dans la région début juillet

(semaine 28) dans l'Aisne et l’Oise.

Suivi des pontes :

Pour évaluer le risque pyrale, le piégeage n'est pas suffisant. Il doit être complété par la

recherche des pontes que les pyrales disposent en une ooplaque sur la face inférieure à

proximité de la nervure centrale des feuilles médianes du maïs.

Page 35: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

34

Le seuil de nuisibilité est atteint lorsque 10 % des pieds de maïs sont porteurs de

pontes. Les premières pontes sont signalées mi-juillet (semaine 29) dans la Somme.

Ponte jeune

Ponte plus âgée

Stade "tête noire"

Ponte de pyrale du maïs Source photo : SRAL-Picardie

L’incubation des pontes dure de 5 à 15 jours suivant les températures et l’hygrométrie. Après

éclosion, les jeunes larves se dispersent et quelques heures à quelques jours plus tard, les

chenilles pénètrent à l’intérieur du cornet foliaire où elles commencent à s’alimenter. Cette

phase, durant laquelle la chenille est dite "baladeuse" s’étend jusqu’à la fin du second stade

larvaire (chenille de 4 à 6 mm).

Les périodes vulnérables pour la pyrale du maïs sont :

- le stade ponte jeune, pour la lutte biologique (la mouche parasite pond à l’intérieur de ces

ooplaques) ;

- le stade "chenille baladeuse" pour les solutions conventionnelles.

Evaluation du risque pyrale du maïs :

La lutte contre la pyrale se définit en fonction du niveau de risque potentiel. Celui-ci prend en

compte le nombre de larves présentes dans les cannes de maïs à la récolte :

- moins de 0,5 larve par pied, le risque est nul à faible (point vert) ;

- au-delà de 0,8 larve par pied, la zone est à risque fort (point rouge), les parcelles maïs

de 2013, sur précédent maïs ou non, nécessiteront l’an prochain une forte vigilance ;

- entre 0,5 et 0,8 larve par pied, (point jaune) le niveau d’infestation à venir dépendra

des choix agronomiques du maïsiculteur : broyage, labour, rotation, implantation de la

culture suivante…

Résultats de l’automne 2012, pour évaluer le risque au printemps 2013 :

La situation régionale a été globalement stable, la majorité des comptages effectués

à l’automne 2012 a montré que le niveau de risque est rarement atteint. On a noté 11

situations entre 0,5 et 0,8 larve par pied, et 4 parcelles supérieures à 0,8 larve par pied.

La synthèse des comptages réalisés dans la région avant la récolte est présentée dans la carte

ci-dessous.

Page 36: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

35

Des mesures prophylactiques sont importantes à mettre en place après la récolte afin de limiter le développement du ravageur pour la prochaine campagne.

En effet, les larves de pyrale passent l’hiver dans les cannes et bas de tige de maïs, sans être

détruites par le gel. Un broyage détruit directement des larves et en expose d’autres au froid

hivernal, aux prédateurs et aux parasites. L’intervention détruit de 50 à 70 % des larves, score

loin d’être négligeable par rapport à celui des interventions en végétation. Un labour améliore

encore le résultat.

La lutte contre la pyrale passe donc par le broyage des cannes de maïs sitôt la récolte avec

enfouissement par labour des cannes broyées.

Evaluation du risque pour 2014 :

Les comptages effectués cet automne 2013, montrent que la situation régionale reste

globalement stable, par rapport aux années précédentes. On note 5 situations entre 0,5 et

0,8 larve par pied (contre 11 en 2013), et 6 parcelles supérieures à 0,8 larve par pied (contre

4 en 2013). Ce constat doit être complété par les premières observations qui seront faites au

printemps 2014. La synthèse des comptages réalisés dans la région avant la récolte est

présentée dans la carte ci-dessous.

Page 37: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

36

Chrysomèle du maïs

Comme tous les ans, un important réseau de piégeage de la chrysomèle des racines du maïs

(Diabrotica vigifera vigifera) a été mis en place. Ce réseau comprend 100 pièges dans la région

Picardie.

Cette année un individu a été piégé sur la commune de Rivery le 23 septembre 2013. Le

dispositif de piégeage renforcé depuis dans les alentours de la parcelle n’a pas permis à ce jour

la capture d’autre insecte.

Classé en Organisme Nuisible Réglementé (directive 2000/29/CE), ce parasite est interdit

d’introduction et de dissémination. A ce titre, un arrêté préfectoral de lutte a été signé dans le

département de la Somme. Les modalités de lutte sont précisées dans l’arrêté ministériel du

28 juillet 2008. La principale mesure consiste à rompre la monoculture du maïs, la

rotation des cultures coupant efficacement le cycle de la chrysomèle du maïs.

Page 38: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

37

BETTERAVES Bilan de campagne

Pour cette campagne, 22 bulletins ont été publiés. Ils couvrent une période qui démarre le 9

avril à la levée des 1ère betteraves, jusqu’au 3 septembre qui clôture l’observation des maladies

du feuillage.

24 parcelles fixes (Aisne : 8 ; Oise : 7 ; Somme : 9) et 3 pièges à teignes (1 par département)

ont constitué la base des observations de cette campagne. 27 parcelles supplémentaires sont

venues compléter la base de données pendant la période estivale pour améliorer le suivi des

maladies cryptogamiques.

Parasites du sol

Les premières observations de parasites du sol débutent dès le 16 avril (2ème bulletin) avec des

limaces noires. A la faveur d’un printemps humide et froid, il sera fréquent d’observer des

dégâts de blaniules, taupins et autres tipules. Toutefois, les graines de betteraves étant

protégées par un traitement de semences, les dégâts restent très souvent minimes. Par contre

la présence de limaces, et notamment les noires, a pu localement provoquer des pertes

importantes de pieds (30% dans l’Aisne : BSV du 30 avril). L’observation des parasites

souterrains se fera ainsi jusqu’au 28 mai.

Parasites aériens

Pucerons noirs

Les premiers ailés apparaissent début juin, et quelques colonies seront visibles jusqu’en juillet

sans conséquences

Pucerons verts

Très peu présent cette année, sauf quelques aptères début juillet en sol de craie (Aisne secteur

Ribemont – BSV du 9/07) sur des betteraves encore à 4-6 feuilles.

Teignes

Premier papillon dans l’Oise début juin, et progression des vols dans les 2 semaines suivantes

dans l’Oise et dans l’Aisne. Très peu de présence de chenilles dans les betteraves.

Pégomyies

Les premiers œufs sont visibles le 28 mai. La bordure maritime (jusqu’Amiens) est le secteur

le plus confronté à la présence de ce bio-agresseur. Plusieurs parcelles, de cette zone,

atteindrons le seuil de nuisibilité le 18 juin. Toujours dans ce secteur maritime (Vimeu –

Ponthieu), d’autres parcelles seront atteintes au cours de l’été.

Noctuelles défoliatrices

Les premiers œufs sont observés le 18/06 et les premières chenilles le 25/06. L’ensemble de la

région est touchées par ce bio-agresseur. Le 9 juillet, 22% des parcelles du réseau ont atteint

le seuil de nuisibilité. Le 23 juillet, 100% des parcelles sont touchées, 87% des parcelles ont

atteint le seuil de nuisibilité.

Maladies du feuillage

Les premiers symptômes d’Oïdium et de Ramulariose apparaissent tardivement au 30 juillet.

La Rouille et la Cercosporiose suivront la semaine suivante. 8% des parcelles du réseau

Page 39: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

38

atteignent les premiers seuils de nuisibilité le 6 août (6% Oïdium, 2% Ramulariose) et 25% le

13 août (10% Oïdium, 10% Cercosporiose, 5% Ramulariose). Au 3 septembre, 57% des

parcelles observées avaient atteint le seuil de nuisibilité et reçu une protection. Seules 2

parcelles, soit 4%, ont atteint le 2ème niveau de seuil de nuisibilité (une dans l’Aisne, l’autre

dans L’Oise).

Mildiou

Ce champignon est observé dans quelques parcelles de la région, notamment en sol de limon

battant. Des sensibilités varétales sont observées.

Bactérie pseudomonas

Conséquence des pluies importantes du mois de juin, des tâches noirâtres sont observées sur

les feuilles à partir du 25 juin. Aucune nuisibilité n’est connue sur ce pathogéne. Des

différences variétales sont observées.

Nématodes à kystes

La présence de ce parasite est observée dans quelques parcelles de la région. Le recours aux

variétés doubles tolérantes, dans les rotations qui suivront, sera indispensable.

Cuscute (Organisme nuisible réglementé)

La présence de Cuscute a été détectée dans l’Oise au mois d’Août dans une parcelle.

Page 40: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

39

BILAN SANITAIRE 2013

Pommes de terre

Page 41: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

40

POMMES DE TERRE BILAN MALADIES 2013

Mildiou : un risque élevé, mais peu de mildiou en parcelle

Le recensement des tas de déchets à débuté le 16 avril 2013. Leur gestion n’est pas toujours

optimale (cf photo ci-dessous), ce qui a entraîné la présence de mildiou le 29 mai sur l’un

d’entre eux.

SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE

Avec l’appui de l’outil Mileos© un suivi du mildiou est réalisé (cf graphique ci-dessous) :

Ce graphique nous montre que dans le secteur d’Assainvillers le potentiel de sporulation

s’est montré élevé (= risque fort) dès la mi-mai quelque soit leur sensibilité variétale (situation

épidémiologique qui peut s'extrapoler sur l'ensemble des postes climatiques de la région de

Picardie).

Fin juillet (vers le 22juillet) et vers le 10 août le risque est nul, cependant ces accalmies n’ont

pas perduré puisque dès le 21 août le potentiel de sporulation est remonté.

Les spores produites (barres d’histogramme vertes) traduisent un risque réel dès lors que

nous dépassons un seuil (= spores produites supérieures à 8).

Ainsi les risques potentiels sont réels du 9 juin au 19 juillet à l’exception de quelques jours.

Entre le 19 juillet et le 24 août la production de spores est moindre du fait des fortes chaleurs.

Cependant sur cette période, l’humidité nocturne engendre tout de même quelques journées à

risque, risque qui dès le 24 août est réel et quasi-permanent jusqu’au 15 octobre.

Graphique : situation épidémiologique du mildiou, d’après les données météo d’Assainvillers

Ces tas de déchets, sources d’inoculum, sont

parfois situés à proximité des parcelles de

pomme de terre et sont propices à la

propagation du mildiou à la parcelle.

L’arrivée du mildiou en parcelle n’a eu lieu que le

25 juin suite aux orages qui ont précédé (période

du 17-19 juin). A cette même date, sur 11 tas

recensés 3 présentaient des symptômes de

mildiou et un seul tas était correctement géré.

Gestion d’un tas de déchats par bâchage - Ceta Haut de Somme

Page 42: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

41

Globalement sur l’ensemble des stations du réseau :

A partir du 14 mai le risque est présent pour 9 stations sur 19, pour des parcelles

levées à 30% et comportant des variétés sensibles au mildiou.

Lors de la semaine du 3 au 9 juin, quelque soit la sensibilité variétale, toutes les

stations indiquent un risque fort (potentiel de sporulation supérieur à 4.1).

Enfin, suite aux orages survenus vers la fin mai et la mi-juin, le risque potentiel devient

réel (production de spores). Bien que cette production de spores ne soit pas continue,

les humidités nocturnes cet été ainsi que les brouillards matinaux, ont engendré des

journées avec un véritable risque.

On retiendra que :

La gestion des tas de déchets est capitale pour limiter le développement du

mildiou.

Le développement du mildiou est limité en parcelle pour 2013, malgré un

risque élevé.

Alternariose

Cette année l’Alternariose est apparue vers le 1er juillet. Les symptômes deviennent plus

fréquents (50% des parcelles touchées) vers la fin de ce mois. Cependant les symptômes

s'accentuent, l’intensité d’attaque reste relativement faible. Sur 25 parcelles présentant de

l’alternariose seulement 7 d’entre elles montraient quelques foyers (variétés Kardal, Amyla,

Liseta, Lady-claire, Challenger). Les autres parcelles présentent uniquement quelques feuilles

voir quelques plantes contaminées.

Rhizoctone

Les plantations réalisées dans des terres bien réchauffées (avril) limitent le développement du

Rhizoctone sur tubercules. Malgré le printemps frais et humide, peu d’expression du

développent de la maladie. Seules 3 parcelles montrent des symptômes de rhizoctone brun

A ce jour, de longues rotations (minimum 3-4ans) ainsi que des délais défanages – récolte

cours limitent le risque. L’année 2013 reste identique à l’année 2012 avec une qualité des

variétés lavables qui semble être au rendez-vous.

Les autres maladies

Quelques cas d’Erwinia sont constatés dans les stockages de pommes de terre. Les orages en

juillet, ainsi que les fortes pluies relevées en août favorisent le développement de pourritures.

De même, les arrachages tardifs (fin octobre) dans des conditions humides et terreuses sont

davantage sujets au développement de ces maladies.

Le développement de Pythium est également observé dans un stockage (novembre). A noter

que pour ce cas, le Pythium est présent sur des tubercules ayant des surgeons (dues aux

fortes chaleurs août). Ces surgeons plus sensibles aux chocs et par conséquent aux blessures,

sont des portes d’entrée pour ce champignon.

Page 43: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

42

Récemment, des maladies de conservation type Dartrose sont observées dans des bâtiments

de stockage ventilés. Présence des symptômes qui s’expliquent par les conditions chaudes du

mois de septembre et qui peuvent s’accroître au cours des semaines à venir.

Surgeon

Page 44: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

43

POMMES DE TERRE

BILAN RAVAGEURS 2013

Pucerons : peu présents en culture !

Du fait des températures printanières fraîches ainsi que de nombreux épisodes

pluvieux, les vols de pucerons sont restés très faibles.

Le suivi pucerons repose sur 2 types de relevé :

- Un relevé par piégeage qui consiste en la mise en place de pièges attractifs afin d’identifier

les espèces présentes. Ces pièges sont installés sur une parcelle de pomme de terre sur les

sites de Marcelcave et de Cottenchy (80),

- Un relevé en parcelle qui consiste à un dénombrement du nombre de folioles portant au

moins un puceron sur les parcelles du réseau (33 parcelles fixes suivies).

Le suivi par piège

Piège chromatique

A Marcelcave, le premier puceron est piégé le 23 mai, avec un maximum de 6 pucerons

capturés est les 28 Juin et 5 Juillet. Le dernier puceron est capturé le 09 Août.

Figure 1 : Comparaison des effectifs de populations sur Marcelcave entre 2007 et 2013

L’année 2013 est marquée par des vols de

pucerons extrêmement faibles, et ce tout au long

de la saison. Cette année, les effectifs sont trois

fois moins élevés à Marcelcave ; deux fois moins

élevés au Paraclet, comparativement à l’année

2012, qui était déjà considérée comme une année

très faible en pucerons (Cf. Figures 1 & 2 :

Comparaison des effectifs de populations sur

Marcelcave et le Paraclet entre 2007 et 2013).

Page 45: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

44

Figure 2 : Comparaison des effectifs de populations sur le Paraclet entre 2007 et 2013

Objectifs de travaux en 2014 :

Dans le cadre du réseau B.S.V. pommes de terre, nous observons que les vols de pucerons

sont plus précoces sur les secteurs du Laonnois et Soissonnais (02). Aussi, un système de

piégeage serait à envisager sur ces secteurs.

Le suivi en parcelle

Dans le cadre de notre réseau d’observations (33 parcelles), les pucerons en parcelle sont

observés à partir du 11 juin. A cette date, leur présence est très limitée. 9 % des parcelles

observées sont touchées par la présence de pucerons mais le seuil de nuisibilité n’est pas

atteint. Le 9 juillet, 3 parcelles du réseau ont atteint le seuil. Cette tendance va se confirmer

jusqu’au 23 juillet. Au delà de cette date, les pucerons sont très peu présents : les seuils

d’infestation restent inférieurs au seuil de nuisibilité, et ce jusqu’en fin de campagne.

Rappel du seuil de nuisibilité : Le seuil est de 20 folioles porteuses de pucerons sur

40 folioles.

Auxiliaires : Une présence remarquée en 2013

A partir du 17 juin, la faune auxiliaire est observée en parcelle, notamment des syrphes,

chrysopes puis des coccinelles adultes. Une intensité plus faible que l’année 2012 mais une

Pucerons aptères sur fleur et foliole de pomme de terre F.R.E.D.O.N. de Picardie

Page 46: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

45

fréquence remarquée dans de nombreuses parcelles. Cette présence se prolonge jusqu’à la fin

juillet. Début août, les pucerons peu nombreux en parcelle, entraînent une chute des effectifs

de la faune auxiliaire.

La coccinelle à 7 points

Larve Nymphe Adulte

F.R.E.D.O.N. de Picardie Les syrphes

Larve Nymphe Adulte

F.R.E.D.O.N. de Picardie

Les chrysopes

Œufs - F.R.E.D.O.N. de Picardie

Cicadelles :

Leur présence est observée en parcelle début juillet (2 parcelles sur le secteur de

Hautefontaine) et fin août (secteurs de Cuts et Guny).

Des analyses pour la recherche de stolbur ont été réalisées auprès du laboratoire d’ANSES : les

résultats sont négatifs.

Concernant les cicadelles sur pommes de terre, il n’existe pas de seuil de nuisibilité.

Doryphores présence très limitée !

Les températures fraîches du printemps ont limité et échelonné l’émergence des adultes. Mi-

juin, les premiers adultes sont constatés sur tas de déchets (Breuil 80 ; Ploisy 60) et repousses

Page 47: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

46

(secteurs de Laon). Le 25 juin, les premières larves sont repérées en parcelles. Leur présence

est limitée en parcelle. Rares sont les parcelles où le seuil de nuisibilité est atteint .

Néanmoins, ces coléoptères pouvaient être appréciés sur tas de déchets et parcelles jusqu’à la

mi-septembre.

Chenilles défoliatrices : présentes sur certaines variétés !

La chenille Autographa gamma a été signalée à partir de début juillet en parcelles et ce jusqu’à

mi-août. Les dégâts sont constatés sur variétés Pyrol, Ditta et Lady Claire.

Il n’existe aucun seuil de nuisibilité sur ce ravageur.

Taupins Renforcement du piégeage à phéromones

Une surveillance des Elatéridés en Picardie

Depuis 2005, sur le site du Paraclet (80440 Cottenchy), une surveillance des Elatéridés

d’importance agronomique (les taupins et plus précisément le genre Agriotes) est réalisée.

Observés depuis les années 90 dans les régions du Sud de la France, il est important de

réaliser un inventaire par piégeage dans notre région afin d’évaluer la présence et l’évolution

des taupins dans le temps ainsi que la biodiversité des populations. Le genre Agriotes regroupe

14 espèces en France dont 5 considérées comme ravageurs nuisibles des cultures. 4 espèces

sont responsables de l’essentiel des dégâts observés : Agriotes lineatus, Agriotes obscurus,

Agriotes sordidus et Agriotes sputator. La culture de la pomme de terre n’est pas la seule

concernée par les dégâts occasionnés par les larves ; cultures céréalières, maïs, légumes et

betteraves sucrières sont elles aussi touchées.

Piège à phéromones F.R.E.D.O.N. de Picardie

Les observations sur tas de déchets

démontrent qu’en plus d’une réserve pour

le mildiou, ils sont également un abri pour

les doryphores.

Rappel du seuil de risque : Il est élevé

lorsque le seuil de deux foyers (1 à 2

plantes avec présence de larves au

stade « grain de blé » est atteint sur

1000 m².

Larves de doryphores

Le suivi, en parcelles de céréales, repose sur

des pièges à phéromones spécifiques des

espèces susceptibles de causer des dégâts. Ce

suivi est complété par une identification au

laboratoire des individus adultes « récoltés »

(identification par la dissection et le montage

des organes génitaux mâles du fait du défaut

de sélectivité de certaines phéromones).

Jusqu’en 2011, le piégeage était basé sur la

capture de 4 espèces d’Agriotes : Agriotes

lineatus, Agriotes obscurus, Agriotes sordidus

et Agriotes sputator. Le recensement, au sein

des pièges, de deux nouvelles espèces

(Agriotes ustulatus et gallicus) aussi nuisibles

que les autres espèces déjà recensées nous a

conduit à faire évoluer notre système de

piégeage.

Page 48: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

47

2013, Identification de Agriotes sordidus en Picardie

Pour l’année 2013, 430 taupins ont été capturés et identifiés durant les 14 semaines de suivi

(du 6 mai au 5 août). Les captures les plus importantes sont celles de Agriotes sputator suivi

de Agriotes lineatus et gallicus puis Obscurus. Les densités totales de captures sont

comparables à celles des deux dernières années. Cependant, la population d’Agriotes sputator

capturée a doublé par rapport à 2012.

Il est important de noter l’apparition de l’espèce A. sordidus : répertoriée auparavant

uniquement dans les régions du sud de la France, A. sordidus a été capturée cette année (1

seul individu). A. ustulatus ne l’a pas été.

Agriotes sordidus - F.R.E.D.O.N. de Picardie

Adulte Larve

Page 49: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

48

Rappels sur les cycles biologiques des taupins

Espèces à cycle long (d’après Balachowsk et Mesnil, 1935):

Agriotes lineatus, Agriotes obscurus Agriotes sputator Agriotes ustulatus et Agriotes gallicus

Les larves passent par 9 stades larvaires et se nymphosent lors de la 5ième année.

Espèce à cycle court (d’après Blot, Taupin et Montigny, 2008):

Agriotes sordidus

Cycle de 2 à 4 ans avec individus à développement rapide (Phénotype hâtif) et à

développement lent (Phénotype tardif).

Page 50: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

49

BILAN SANITAIRE 2013

Petits fruits

Page 51: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

50

PETITS FRUITS

Fraise de plein champ

Les conditions climatiques printanières ont engendré une reprise de végétation très tardive.

Ces conditions froides et pluvieuses s’étant poursuivies tard en saison, le démarrage de

production s’en est trouvé retardé d’environ 3 semaines.

D’un point de vue sanitaire, cette campagne a été très délicate, et plusieurs problèmes sont à

souligner.

Maladies :

Anthracnose :

Les conditions climatiques pluvieuses présentes au moment de la

présence des fruits cette année ont engendré d’importants

dégâts d’anthracnose.

D’un point de vue prophylactique, seule la couverture parapluie

permettrait d’éviter la maladie. Cette technique étant irréaliste sur

le modèle plein champ, les interventions phytosanitaires sont

impératives. Toutefois, étant donné le peu de solutions

homologuées et le nombre restreint d’applications autorisé,

d’importants dégâts (de 40 à 60% de perte selon les modes de

commercialisation) ont été observés.

Ravageurs

Tarsoneme

Toujours d’importantes attaques cette année en fonction des lots de plants. Les

mesures alternatives (bain d’eau chaude, type de plant) limitent mais n’éradiquent pas le

problème. On peut dire que la qualité sanitaire du plant est le facteur prioritaire mais aucune

solution efficace n’est disponible à ce jour.Les plantations attaquées présentent une baisse de

rendement de l’ordre de 80 % et nécessite le retournement de la culture.

Drosophyla

Attaque tardive cette année sur les quelques parcelles de remontantes plein champ. La cueille

très régulière et le maintien d’une parcelle nettoyée de ces fruits à surmaturité ou abîmés

reste le meilleur moyen de lutte.

Pucerons, Thrips, Cicadelle

Quelques populations observées lors de cette campagne mais sans incidence néfaste pour

la culture.

Anthracnose sur fruit C. Vallée – CRA Picardie

Page 52: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

51

Punaise

Avec la limitation volontaire et l’utilisation de produits plus

respectueux des auxiliaires, on observe un développement accru

de punaise terne, qui engendre des déformations de fruits. Ces

dégâts commencent à être préoccupants car les mesures

alternatives ou phytosanitaires sont inexistantes.

Fraise sous abris (Hors sol)

Les conditions climatiques ont engendré les mêmes problématiques de retard de production

qu’en culture de plein champ.

D’un point de vue sanitaire :

Début de campagne assez sain durant la période végétative.

Quelques colonies de pucerons ont été observées mais sans un développement impliquant

des problèmes sur la culture.

Quelques cas de botrytis observés localement, surtout dus à une mauvaise aération des

serres.

Dès l’apparition des fruits et avec l’hygrométrie ambiante, quelques cas de botrytis et

d’anthracnose ont été observés mais assez bien régulés. Les attaques d’oïdium ont été très

restreintes.

Les populations d’acariens et de pucerons ne se sont pas développées et n’ont pas pénalisé

la culture.

Au même titre que la fraise de plein champ, on assiste à un développement de punaise terne

sans solution pour limiter les dégâts.

Sur la période estivale, la situation sanitaire se dégrade :

L’apparition d’oïdium est récurrente et engendre des dégâts

assez importants. Les conditions climatiques sont favorables et il

apparait très difficile d’enrayer le développement de la maladie.

La présence d’acariens est confirmée sans un développement

excessif. La gestion des populations est maîtrisée.

Toujours pas de capture de drosophile et pas de dégâts

apparent.

En ce qui concerne le tarsonème, on assiste avec la remontée des

températures, à une explosion de la population sur certains lots de

plantation. Les pertes avoisinent les 60 % et la production est

stoppée. Aucune solution efficace n’est disponible.

Oïdium sur fruit C. Vallée – CRA Picardie

Dégâts de punaise sur fruit C. Vallée – CRA Picardie

Page 53: Bilan sanitaire 2013 grandes cultures petits fruits

52

Liste des animateurs filières ayant participé à la rédaction du

bilan sanitaire Picardie 2012

Filières Nom Prénom Structure

Interfilières Prévost Renée Chambre d’agriculture de la

Somme

Céréales Dumoulin François Chambre d’agriculture de l’Oise

Gagliardi Elodie Arvalis

Colza Roux – Duparque Martine Chambre d’agriculture de l’Aisne

Vanboxsom Arnaud Cetiom

Lin

BERT François Arvalis Institut du Végétal

Georges Hervé Chambre d’agriculture de la

Somme

Maïs

Duval Vincent Fredon Picardie

Carpentier Bertrand Arvalis

Betterave COURTAUX François ITB de l’Aisne

CHATAIN Christophe Chambre d’Agriculture de l’Oise

Pomme de terre

Pinchon Valérie Fredon Picardie

Garson Solène GITEP

Protéagineux - Pois

Duval Vincent Fredon Picardie

Tournier Alain Chambre d’agriculture de l’Aisne

Légumes DURLIN Laetitia Fredon Nord Pas-de-Calais

Légumes industrie Nivet Laurent UNILET

Légumes Frais Duval Vincent Fredon Picardie

Arboriculture fruitière

Hanquart François Fredon Picardie

Tournant Ludovic Fredon Nord-Pas-de-Calais

Petits Fruits Vallée Christophe Chambre régionale d’agriculture

de Picardie

Zones non agricoles

Wartelle Régis Chambre régionale d’agriculture

de Picardie

Augrain Cécile Chambre régionale d’agriculture

de Picardie

Léauté Juliette Fredon Picardie