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www.u-m-p.org 1 > ARGU FLASH < 11 octobre 2012 BONUS-MALUS AUTOMOBILE : LE DERNIER INSTRUMENT DU GOUVERNEMENT POUR MATRAQUER FISCALEMENT LES CLASSES MOYENNES Le durcissement du malus à l’achat de véhicules, tel qu'il est présenté dans le Projet de Loi de Finances (PLF) pour 2013, pourrait aggraver les difficultés du secteur automobile et affaiblir le pouvoir d’achat des ménages. 1°) Le principe du bonus-malus automobile n’est pas contestable en soi. C’est un outil que nous avons d’ailleurs utilisé avec succès en 2008 et 2009 pour aider le secteur automobile à faire face à la crise tout en améliorant le bilan carbone de notre parc de véhicules. Mais cet instrument est intelligent à partir du moment où la fiscalité est incitative et pas punitive ! Or on voit que, dans le cadre du PLF pour 2013, la gauche a choisi une approche punitive du bonus-malus : en doublant quasiment les montants actuels du malus. Résultat, elle risque d’atteindre l’inverse des buts qu’elle recherchait. On risque de perdre sur tous les tableaux ! 2°) La gauche voulait réduire le bilan carbone de notre parc automobile ? Elle prend le risque de l’alourdir : le doublement du malus risque de pousser les Français à se tourner vers le marché de l’occasion qui n’est pas concerné par le malus. Or les véhicules sur le marché de l’occasion sont évidemment plus anciens, et donc moins « verts » que sur le marché du neuf ! De même, le dispositif est avantageux pour le diesel, alors qu’il est apparu récemment que le diesel émet des particules fines qui posent un réel problème de santé publique (une étude d’experts relayée par Le Parisien du 5 juin 2012, évoquait 42 000 morts par an en France liées au diesel). 3°) La gauche veut aider notre secteur automobile en difficulté ? Elle prend le risque d’aggraver son déficit de compétitivité ! En taxant au prix fort les véhicules haut de gamme (jusqu’à 6000 € pour les grosses cylindrées) elle va dissuader leur achat en France, alors que ce sont ces gammes de véhicules, bénéficiant d’une forte valeur ajoutée, qui apportent le plus de marges aux groupes automobiles, et qui sont produits en France à l’inverse des modèles de plus basse gamme dont la production est de plus en plus délocalisée…

Bonus-malus automobile : le dernier instrument pour matraquer fiscalement les classes moyennes

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Argumentaire UMp - Bonus-malus automobile : le dernier instrument du gouvernement pour matraquer fiscalement les classes moyennes

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> ARGU FLASH < 11 octobre 2012

BONUS-MALUS AUTOMOBILE : LE DERNIER INSTRUMENT DU

GOUVERNEMENT POUR MATRAQUER FISCALEMENT LES CLASSES MOYENNES

Le durcissement du malus à l’achat de véhicules, tel qu'il est présenté dans le Projet de Loi de

Finances (PLF) pour 2013, pourrait aggraver les difficultés du secteur automobile et affaiblir

le pouvoir d’achat des ménages.

1°) Le principe du bonus-malus automobile n’est pas contestable en soi. C’est un outil que

nous avons d’ailleurs utilisé avec succès en 2008 et 2009 pour aider le secteur automobile à

faire face à la crise tout en améliorant le bilan carbone de notre parc de véhicules. Mais cet

instrument est intelligent à partir du moment où la fiscalité est incitative et pas punitive !

Or on voit que, dans le cadre du PLF pour 2013, la gauche a choisi une approche punitive

du bonus-malus : en doublant quasiment les montants actuels du malus. Résultat, elle

risque d’atteindre l’inverse des buts qu’elle recherchait. On risque de perdre sur tous les

tableaux !

2°) La gauche voulait réduire le bilan carbone de notre parc automobile ? Elle prend le

risque de l’alourdir : le doublement du malus risque de pousser les Français à se tourner

vers le marché de l’occasion qui n’est pas concerné par le malus. Or les véhicules sur le

marché de l’occasion sont évidemment plus anciens, et donc moins « verts » que sur le

marché du neuf ! De même, le dispositif est avantageux pour le diesel, alors qu’il est

apparu récemment que le diesel émet des particules fines qui posent un réel problème de

santé publique (une étude d’experts relayée par Le Parisien du 5 juin 2012, évoquait 42 000

morts par an en France liées au diesel).

3°) La gauche veut aider notre secteur automobile en difficulté ? Elle prend le risque

d’aggraver son déficit de compétitivité ! En taxant au prix fort les véhicules haut de

gamme (jusqu’à 6000 € pour les grosses cylindrées) elle va dissuader leur achat en France,

alors que ce sont ces gammes de véhicules, bénéficiant d’une forte valeur ajoutée, qui

apportent le plus de marges aux groupes automobiles, et qui sont produits en France à

l’inverse des modèles de plus basse gamme dont la production est de plus en plus

délocalisée…

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Cela pose un vrai problème à un constructeur comme PSA qui a fait le pari d’une montée

en gamme, à l’image de ce que font les constructeurs allemands, pour assurer sa survie.

Aujourd’hui 20% des ventes de PSA sont réalisées dans le haut de gamme. On voudrait

enfoncer PSA, qu’on ne s’y prendrait pas autrement ! Ce sont les constructeurs allemands,

qui ne souffrent pas des mêmes contraintes, qui vont se frotter les mains.

Cela risque d’affecter l’emploi, car le marché du haut de gamme pèse pour environ 80.000 à

100.000 postes sur notre sol (aussi bien pour la production, que pour l’entretien).

4°) Enfin, comme d’habitude, la gauche explique que le malus ne concernera que les

grosses cylindrées, des « méchants » riches… C’est faux ! la facture va être salée pour les

classes populaires et les familles.

Par exemple, pour un modèle low cost comme une Dacia de chez Renault, le malus va être

de plus de 2600€ soit 20% de son prix de vente… Après la taxation des heures

supplémentaires les ouvriers et employés qui doivent changer de voiture vont être de

nouveau ponctionnés !

Même sanction pour les monospaces familiaux (807, Modus, C8) qui vont subir un malus

d’environ 3000€… En clair, une famille qui s’agrandit (qui passe de 2 à 3 ou de 3 à 4 enfants)

et qui est dans l’obligation d’acheter un monospace va être matraquée de 3000€ de malus.

Après le rabotage du quotient familial, le rabotage de la niche sur les emplois à domicile

(type nounou), c’est un nouveau coup de massue pour les familles nombreuses de la classe

moyenne !