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Imprimé comme manuscrit. / ''*• Paris, Ier Juillet 19tô Bulletin Yougoslave Publié par le Comité Yougoslave de Londres (195, Queen's Gâte S.W.) Président : Dr ANTE TRUMBIC Le Bulletin Yougoslave parait, selon la nécessité, â de courts interoalles, en deux éditions : anglaise à Londres et française à Paris. Le siège de l'administration à Paris est 2, rue Racine. Le Bulletin est destiné à donner des renseignements à la presse, aux hommes politiques et à tous les amis de la cause Yougoslave. Il est distribu gratuitement. On n'a, pour le rececoir régulièrement, qu'à s'adresser à l'Administration. LES PAYS YOUGOSLAVES ET LE PROGRAMME NATIONAL DES YOUGOSLAVES Les Yougoslaves les Serbes, les Croateset les Sumues unis par le sang, la langue, les traditions les conditions économiqueset politiques et les aspirations nationales, ne forment qu'une seule et même nation. . Les Yougoslavesvivent en un groupe, compac' de cinq millionsd'hommesdans les Boyaumeslibres de Serbie ef de Crna Gora (Monténégro), et en Àutriclie-llongrie où, ils sont luiit millions. Kn Autriche-Hongrie, ils sont soumis à deux dominations, l'allemande et la magyare, et divisés, en dix provinces. Ils y sont opprimés et persécutés au point Je vue national, civil, économique et leur'civilisation propre y est menacée. 2.100.0H0Yougoslaves vivent sous la domination alleminde, à savoir: en Slyrie méridionale 410.100, en Caiinlliie méridionale 120.0C0, en Carniole 400.000, [en Goiic a-Grôdiska 1:5.000, à Trst (Triest) 7u.()C0, en,Istrie225.000, en Dalmatie 610 0(!0. Les Magyarsimposent leui autorité à a.'OO.OiX) Yougoslaves, a. savoir: en Croatie-SIavonie 2.3C0.C00, au sud et sud-ouestde la Hongrie (Mcdjumurje,le lorg de la frontière delà Styrie et de !a Hongrie, eiï' Baranja, en Backa el dans Banat) liOOiOoO. En B.osnie-Herzego'ine, sous la domination tonr.mune austro-magyare, on compte 1.900.000 Yougoslaves. A l'ouest de Gorica, les Yougoslavesdébordent au nombre de 40.(00 dans le Boyaume d'Italie. Enlin.'un million deYougoslavesvivent MUX Eia s-Unis; et dans l'Amérique du Sud et les colonies anglaises on en compte un demi-million. Lés Yougoslavesonttoujours aspiré à une vie nationale indépendante,libre de touie domination étrangère (turque, vénitienne ou austro-magyare). Ceux Etats yougoslaves,la Serbie et la Crna Gora, réussirentàréaliserleur indépendance, mais les effortsde leurs compatriotesdu Nord, envue d'une union même partielle et pourassurer leur existence nationale à l'intérieur des frontières austro- hongroises, restèrent vains. . Tous les Yougoslavesd'Autriche-Hongriesont convaincus que les luties glorieuses soutenues par la Serbie, la Crna Gora et leurs puissants alliés leur apporteront la délivrance complètede tout joug étranger et l'union avec leurs frères libres. Ils réclament l'application intégiaie a leur profit du principe des nationalités aiin qu'ils puissent former avec la Serbie et la Crna Gora un Etat unique; et indépendant, comprenanttous les territoires qu'ils liabilenl.depuis.destemps immémoriaux. ' Le programmé (le la délivrance et de' I°uni<. n de tous les Yougoslaves a été solennellementapprouvé par la Stupstina,dans ses ordres du jour de novembre 1914 et d'août lf 15 et le Gouvernement actuel serbe y a proclamé son,adhésion à maintes reprises. . Ce programme est conforme aux déclarations des lepréseulanls des grandes puissances alliées, qui ont toujours affirmé qu'un des* buts principaux poursuivis dans, la guerre actuelle était ràffrancljissemrnt despetils'j'euplesét la lihe'tépoui' eux de s'uniraleur gré. Le programme national des Yougoslaves encore soumis à la domination étrangère a été développé dans le mémoire'.pré- senté par le ComitéYougoslave aux. représentants de la Triple-Entente; il a été publié dans la Bibliothèque Yougoslave, éditée par les s >ins du Comité. La lettre de M. H. Wickham Steed au « Gôrriere délia Sera » .: sur la question adriatique Le Corriere délia Sera du 7 juillet, publie une lettre de M. H. W. Steed, directeur delà politique étrangère du Times, en réponse à un article de M. A. Terre, député au parlement italien, publié dans le, numéro du 27 mai du même journal. Voici cette, lettré :. '•"' Monsieurle Directeur, « Permettez-moidé corriger un mot au sujet de ce; que 'Ni. Tôrre avait écrit dank son récent article sur «l'Italie et le Programme Yougoslave». Il dit que bièri qu'ami de l'Italie je me suis fait « défen- seur'(le presque tout le programme slave dans l'Adriatique, en opposition avec le programme italien. » '"'''•;' !i ' ' ' i- * : •<- ' » Si au lieu de bien qu'ami de l'Italie M. Torre avait écrit parce que ami de l'Italie nous aurions été d'accord. 1 » Je crois connaître le « programme » slave et celui de l'Italie dans l'Adriatique. Il y a presque Vingt ans que je m'occupedu problèmeadriatique soit en Italie, j'ai habité plusieurs années, soit'à Vienne et de l'autre côté de « l'amarissima ». Les résultais de ces études peuvent être résumés ainsi : Il n'y a aucune contradiction nécessaire ou inévitable entre les intérêts italiens et ceux des Yougoslaves] ..2°' L'accord complet entre les Italiens et les You- goslaves n'est passeulement possible et nécessaire, mais il constitue un intérêt européen de premier ordre. Si cet accord n'est pas réalisé, l'Adriatique ne sera jamais ni italienne, ni slave, mais allemande. Les pires ennemis des Italiens et des Yougo- slaves et les meilleurs amis des Austro-Allemands sont ceux qui suscitent, maintiennent à vif, les malentendus et les haines entre les Italiens et les Slaves. 5° Qui désire le bien de l'Italie et qui connaît les faits ne peut pas souhaiter à l'Italie la possession des régions où les Yougoslaves sont en grande majorité, possession qui empêcherait l'accord nécessaire. Moyennant l'accord, la langue, la civilisation, le commerce et l'influence politique de l'Italie pourraient, non seulement se maintenir, mais s'étendre sur l'autre côte et dans les Balkans, d une manière jusqu'ici inespérée. Si l'accord nese faisait pas, les Italiensverraient disparaître touteinfluence italienne en tous les points qui ne seraient pas occupés militairement par des forces écrasantes, et ils s'attireraientla haine féroce de 12 millions de gens robustes et tenaces qui ouvriraient leurs écoles et leurs portes à la langue el au commerce du bloc germanique. L'Allemagne, moins myope que l'Autriche, vise depuis des années à unir sous son hégémonie tout ce monde yougoslave, dans le double but de s'assurer ainsi la prédominance dans l'Adriatique et de priver Kllalie de ce fort boulevardde sa sécu- rité et de son indépendance, que serait, une You- goslavie unie et compacte, liée par une solide amitié à l'Italie; » Voici pourquoi, Monsieur le Directeur, je me suis /ai* défenseur de la cause yougoslave —pré- cisément parce que je me sens ami de l'Italie. » Votre dévoué, WICKHAM STEED. » Un article M. Andréa Torre fait suite à cette letlre; l'éminent publicisle. et homme politique italien y expose sa thèse en face de celle de M. Steed. Au cours de Cet article, M. Torre se déclare parfaitement d'accord avec les quatre pre- miers points de la letlre susdite, et il ajoute : « Je considère aussi queles Italiens et les Yougoslaves doiventêtre d'accord pour leur défense réciproque et pour'le "développement assuré de leurs nationat lités: Je crois aussi que sans cet accord, l'Adiia1 tique ne sera ni italienne ni slave mais 'allemande^ . J'avais déjà affirmé que l'entente italo-slàve ne . regarde pas seulement l'Italie et.les pays yougo- slaves, mais bien la paix de l'Europe ; à savoir elle est un problème européen par ses répercussions. Les malentendus entre les deux peuples doivent donc être dissipés. L'oppositiondoit être éliminée. L'accord doit être voulu avec une ôme sincère, avec un esprit clairvoyant de part et d'autre. » Après ces déclarations, M. Torre développe sa thèse et expose les éléments d'évaluation et de résolutiondéfinitivedu problème,telsquel'histoire, la géographie, la tradition civilisatrice et la force de civilisation, la défense stratégique et la maîtrise des communicavionsmaritimes, et conclut : « La rive orientale de l'Adriatique permet à l'Italie et à la Yougoslavie un accord qui tienne compte des intérêts et des raisons italiennes et fasse large part aux exigences yougoslaves. La Yougoslavie, nous venons de le redire, nepeutêtre, ne doit être constituée contre l'Italie, elle peut, elle doit être constituée d'accord avec l'Italie; avec l'appui sincère et total de notre nation. La forma- tion de l'unité yougoslave ne peut être atteinte qu'à cette condition, el seulement par une entente parfaite, par une alliance cordiale avec l'Italie, la Yougoslaviepeut être sûre de sa propre indépen- dance, de sa propre liberté, de son propre dévelop- pement politique et national. Wickha Steed voit le péril dans le programme pangermaniste et il a raison. Mais la façon d"éviter et pour toujours le péril pangermitnique,c'est l'accord que les Yougo- slaves doivent vouloir et réaliser avec l'Italie. Ils peuvent le réaliser s'ils reconnaissent loyalement les limites posées par la nature à leur nationalité, s'ils reconnaissent les droits que ces trois facteurs indissolubles l'histoire, la géographie et la raison politique, limités et complétés alternativement, attribuent à notre pays. Nous pouvons procéder pur un appui mutuel. En Italie, il ya beaucoup de gens disposés à soutenir l'unité yougoslave, mais personne ne peut la concevoir comme une puis- sance qui se constituerait contre l'Italie et à son préjudice. Moi, pour mon compte, je souhaite l'entente, puisque je suis profondémentconvaincu que les Italiens et les Yougoslaves peuvent être alliés et que leur intérêt le plus vital est d'agir ensemble pour leur défense commune et leur sou- tien réciproque. » Voici le texte du télégrammeadressé, à la suite de cet article, à M. H.. Wickham Steed par M. Trumbic: Wickham Stèed, Londres '' Lu avec vive satisfaction Corriere et votre syn- thétique et très efficace réponse à M. Torre, expo- sant les pivots de l'accord italo-yougoslave. Admi- rant claire objectivitéet clairvoyanteintuition poli- tique, sincères sentiments en faveur de l'entente et amitié durable des deux peuples, je vous remer- cie cordialement au nom du Comité,pour avoir encore une fois élevé votre voix autorisée en sou- haitant indépendance et unification du peuple yougoslave, martyr sé>-ulai;rev Ceci -profitera grandement à- nos Yougoslaves,à l'Italie et à.la future paix européenne. . . Président ComitéYougoslave A TmiMBié Kossovo-day: La journée serbe en Angleterre Les amis de la Serbie, très nombreux dans le Royaume-Uni, ont décidé de fêter l'anniversaire de la bataille de Kossovo comme journée natio- nale serbe. Le comité de patronage est composé de personnalités anglaises connues par leur auto- rité et leur philanthropie. Pour susciter un intérêt plus vif encore en faveur de la nation martyre au sein de la société anglaise, ils ont fait publier deux brochures contenant des explications sur l'histoire serbe, sur les tendances et souffrances de la race yougoslave. L'une de ces brochures, parue sous le titre Serbia and Kossovo, due à la plume de M. Djordjevié, explique l'importance de la bataille du Champdes Merles pour l'histoire de la Serbie. L'autre, intitulée Serbia's War ol Liberation, a pour auteur M. R.-W. Seton-Watson, qui n'a pas cessé d'expliquer et de défendre la cause you- goslave pour ses compatriotes. Un paragraphe de cet opuscule, ayant pour titre: Les devoirs de la Grande Bretagne, se termine ainsi : « L'unité d'abord ! C'est notre cri de guerre contre la vieille devise « Divide et lmpera ». Si l'Autricheavait voulu accomplircette unité à son profit (comme le désiraient quelques politiciens viennois), tous les Yougoslaves de la monarchie seraient austrophiles enthousiastes,et cette récon- ciliation aurait vite amélioré les relations austro- serbes. Si la Hongrie avait voulu renoncer à ses traditions oligarchiques pour se mettre à la tête d'une libre fédération de races, les Yougoslaves seraient devenus mâgyarophiles. Mais il fallait agir. Tandis que l'Autriche discutait théorique- ment l'union, et que la Hongrie abusait franche- ment de son pouvoir, la Serbie assumait la direction de toute la race, par l'expulsion victorieuse des Turcs de la Macédoine. Les événementsont prouvé jusqu'à l'évidence que l'Autriche n'était pas à la hauteur de la tâche qui lui incombait, que la Hongrie était irréparablement hostile, et que l'his- toire assignait à la Serbie le rôle du Piémont de la

Boulletin Yougoslave - 13 (1916)

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Boulletin Yougoslave 13 (1916)

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  • Imprim comme manuscrit. / N ''* Paris, Ier Juillet 19tBulletin YougoslavePubli par le Comit Yougoslave de Londres (195, Queen's Gte S.W.)

    Prsident : Dr ANTE TRUMBICLe Bulletin Yougoslave parait, selon la ncessit, de courts interoalles,

    en deux ditions : anglaise Londres et franaise Paris. Le sige del'administration Paris est 2, rue Racine. Le Bulletin est destin donner

    des renseignements la presse, aux hommes politiques et tous les amisde la cause Yougoslave. Il est distribu gratuitement. On n'a, pour le rececoirrgulirement, qu' s'adresser l'Administration.

    LES PAYS YOUGOSLAVES ET LE PROGRAMME NATIONAL DES YOUGOSLAVESLes Yougoslaves

    les Serbes, les Croateset les Sumues

    unis par le sang, la langue, les traditions les conditions conomiqueset politiques et les aspirations nationales, ne forment qu'uneseule et mme nation.

    .Les Yougoslavesviventen un groupe,compac' de cinq millionsd'hommesdans les Boyaumeslibres de Serbie ef de Crna Gora (Montngro), et en utriclie-llongrieo, ils sont luiit millions.Kn Autriche-Hongrie,ils sont soumis deux dominations, l'allemandeet la magyare, et diviss, en dix provinces. Ils y sont opprims et perscuts au point Je vue national, civil,conomique

    et leur'civilisation propre y est menace.2.100.0H0Yougoslavesvivent sous la domination alleminde, savoir: en Slyrie mridionale410.100, en Caiinlliie mridionale 120.0C0, en Carniole 400.000,[en Goiic a-Grdiska 1:5.000, Trst(Triest)7u.()C0, en,Istrie225.000, en Dalmatie 610 0(!0.Les Magyarsimposent leui autorit a.'OO.OiX)Yougoslaves,a. savoir: en Croatie-SIavonie2.3C0.C00, au sud et sud-ouestde la Hongrie (Mcdjumurje,le lorg de la frontire del Styrie et de !a

    Hongrie, ei' Baranja, en Backa el dans ! Banat) liOOiOoO.En B.osnie-Herzego'ine,sous la domination tonr.mune austro-magyare,on compte 1.900.000 Yougoslaves.A l'ouest de Gorica, les Yougoslavesdbordent au nombre de 40.(00 dans le Boyaume d'Italie.Enlin.'unmillion deYougoslavesvivent MUXEia s-Unis; et dans l'Amrique du Sud et les colonies anglaises on en compte un demi-million.Ls Yougoslavesont toujours aspir une vie nationale indpendante,libre de touie dominationtrangre(turque, vnitienneou austro-magyare). Ceux Etats yougoslaves,la Serbie et la Crna

    Gora,russirent raliserleur indpendance,maisles effortsde leurs compatriotesdu Nord,envued'uneunionmme partielle etpourassurerleurexistence nationale l'intrieur des frontiresaustro-hongroises, restrent vains.

    .Tous les Yougoslavesd'Autriche-Hongriesont convaincusque les luties glorieuses soutenuespar la Serbie, la Crna Gora et leurs puissants allis leur apporteront la dlivrance compltede toutjoug tranger et l'union avec leurs frres libres. Ils rclament l'application intgiaie a leur profit du principe des nationalits aiin qu'ils puissent former avec la Serbie et la Crna Gora unEtat unique; et indpendant, comprenanttous les territoiresqu'ils liabilenl.depuis.destemps immmoriaux.' Le programm (le la dlivrance et de' Iuniins du Comit.

    La lettre de M. H. Wickham Steedau Grriere dlia Sera .:sur la question adriatique

    Le Corriere dlia Sera du 7 juillet, publie unelettre de M. H. W. Steed, directeur del politiquetrangre du Times, en rponse un article deM. A. Terre, dput au parlement italien, publidans le, numro du 27 mai du mme journal. Voicicette,lettr :.

    '"' Monsieurle Directeur, Permettez-moid corriger un mot au sujet de

    ce;que 'Ni. Trreavait crit dank son rcent articlesur l'Italie et le Programme Yougoslave. Il ditque biri qu'ami de l'Italie je me suis fait dfen-seur'(le presque tout le programme slave dansl'Adriatique, en opposition avec le programmeitalien. '"''';' !i ' ' ' i - *:

  • BULLETIN YOUGOSLAVE

    Yougoslavie. Aujourd'hui la Serbie ne dfend pas incseulementson indpendance. Elle mneuneguerre dede dlivrance, et sa victoire effacera del carte de >l'Europe un centre de danger incessants. C'est le ; predevoir de'la Grande-Bretagne de lui prter assis- tartance pour la ralisation de son unil. pal

    me

    * * viLe Sonthern Slao Bulletin a consacr un

    .

    numro au jour de Kossovo. On y peut lireles lettres des plus minents crivains britan-niques s'occupant des questions touchant le Near

    ,L'ast, et'notammentl'article de Sir Arthur Evans,les rponses de MM. Seton-Watson, Burrows

    .

    -.(principal du King's Collge), Charles Sarolea,Mead, James Berry, Rutherford, May Dickinson

    ,Berry, Leeper. Nous regrettons de ne pouvoir,faute de place, publier ici ces lettres qui consti-tuent un nouveau faisceau de tmoignages

    .autoriss l'appui de notre cause. i

    v.Dans le Comit Yougoslave les

    vcLe Comit Yougoslave a lu comme membres m

    dans sa sance plnire du mois de juin dernier,M. Paslco Baburica, prsidentde l'organisation de dela Dfense nationaleyougoslave de Valparaiso, ceM. Louis Mitrovic et M. Louis Moro, tous origi- litnairs de Dalmatie et rsidant dans l'Amriquedu Sud, o ils sont propritaires de grandes firmes1commercialesau Chili.

    Un des membres de ce mme comit, M. Frano Supilo,qui avait dans la sancedu 30 mai annonc sa dmission, et tait revenu sur sa dcision sur l'instance de quelques amis, a quitt dfinitive- ment le comit le 5 juin. Il a expliqusa dmission par une situation politiqueexigeant, selon lui, sa libertcomplted'action; touten conservant intactsles principesde notre programme national. '

    .

    \.

    .

    SiSouscriptions nationales yougoslaves q

    aux Etats-Unis a_

    PD'aprs'les nouvelles qui nous arriventd'Ame 'j

    rique, lesbsd&la souscription5pour1le Comit,yougoslave,'l'occsiri de l'anniversaire dl'x- ''

    cutibm!de Zrinski et Frankdpan(30 avril),-pro- SJcbirn'par'le1Comit yougoslave fte nationale, a 5trRemarquable. Malgr1la propagande COn- : itraire qu'ont dploye les agents autrichiens, 'de '''mfortfes'sommes'iontlfperuesdans toutes les villesdes tatst-Uis ;o il y a des colonies serbes,croate-et Slovnes.

    Nombre de souscripteurs, intimids par lesmenaceads consulats austro-hongrois d'une ven- sgeance contre1 leur famille, ont pri l Comit qui ja organis cette souscription de ne publier leur ^nom qu'aprs' la fin des hostilits. En quoi satis-

    ,Sactiotl'llursera donne. t . rLes Yougoslaves et la 3 confrence s

    ,des nationalits Lausanne "

    lM Jbvan Banjanin, un des membres de la dl-

    gation yougoslave la confrencede Lausanne, a renvoyi-la presse suisse, au nom de la dlgation, 'le communiqusuivant : '

    La dlgation yougoslave, reprsentant les jSerbes;! les Croates et les Slovnes de la monar- 'cbie austro-hongroise, qui devait prendre part la J3 confrence des nationalits Lausanne, s'estvue obligede s'abstenirdevant le caractremani- 'lestement tendancieux elhostiledu Congrsenversles puissancesallies. Donnantconnaissancede ce 'fait;!/les reprsentants des Yougoslavestiennent 'exprimer1 publiquement leur parfaite solidarit

    ,avec la nation serbe et son gouvernement, de ;mmeque leur inbranlable confianceet leur pro- 'fond attachement aux puissances de l'Entente, dela victoire desquelles ils attendent, comme lesautres peuples opprims, la ralisation de leursaspirations nationales telles qu'elles ont t for-mulesdans le Mmoirerdig par le comit You-goslave Londres le 15 mai 1915.

    EN YOUGOSLAVIE

    Magyars et CroatesAu Saborcroule, au cours de la derniresession,

    M. Urvoj a dit : Quiconque a suivi l'volution politique de la

    Hongrie depuis 1881 jusqu' nos jours, peut yremarquer deux traits dominants :

    1" A l'gard de l'Autriche, l'aspiration intense,

    incessante et nergique vers .une reconnaissance v^maisons des habitants ,de:Iar,lopci;:ontt

    ,

    pilles et .dvastes, au moment de leur qtfuatipn.Les fonctionnaires ont abus de lei/tr,,position,touche\dp l'argent.^provoqudes citoyens,,paisibles.Il.y.eut des personnes;fusilles, dontde tribunaln'a constat l'innocence qu'aprs leur dcs.,Hfyen a. qui ont reu;,l'autorisation de rentrer chezeux j et que les autorits retiennent,quand m.mfi.

    ,

    Le dput..Zagorac a conclu en demandant une! enqute immdiate.i *# #

    Le journal die Drau, paraissant Osije.k,annonce que, d'aprs ses renseignementst la'dl-gation croate va mettre dans son message une

    1 demande d'indpendance financire de la Croatie.

    \ Un appel Slovne3 l'union sacre du peuplet

    L'Edinost(Unit), journal slovneparaissant i Trst (Trieste), publie dans sonnumro du 11 juin,

    un article de M. Vilfan, dput slovne, prsidentt de la socit l'Unit, o l'on trouve des allusions-

    trs symptomaliques l'gard de l'Autriche-t Hongrie :e Toutnous amne penser qu'aprs la guerre,

    chacun des peuples de cette monarchie fera sons union intrieure pour dfendre sa volont natio-s nale. Il est d'un intrt vital pour l'tat d'organi-s ser avec justice les relations des peuplesentre euxe et envers l'tat. Il nous faut une expression clairee et collective des revendications nationales, o lesa divisionsdes partis n'existent plus. LesAllemands,s- les Tchques, les Polonais, les Croatesde Dalmaties ont exprim par des actes cette pense, avec less modifications que leur impose leur situation res-s peclive, mais avec une gale fermet. On formulen des programmes communs, on forme des organi-e salions entre les partis, et hors des partis. Il esta ncessairede le dire, entre nous commeaux autres :)- quelle est la raison qui nous empche de vivre enis un tat et de nous dvelopper comme un peuple :e ct des autres peuples? l\ faut grouper tous les\- efforts pour la ralisation d'un programme natio-S nal dont les dtails ne peuvent pis tre discuts

  • BULLETIN YOUGOSLAVE

    ici, maisqui ne sauraittre expliququ'oralement, clCe n'est qu'une politiquenationale de large enver- jogure, au dessus de divisions d'opinions parlieu- SHres, qui nous permettra d'obtenir la place qui Senous revient par nos facults naturelles. Avec le didroit que nous, Slovnes de Trst, possdons de pipar l'amour que nous portons la cause commune stde tous les Slovnes,nous nous adressons ; notrecapitale, Ljubljana, la ville blanche, avec le dsirardent d'en entendre un appel pour un travailcommun, en vue de la ralisation de tendancescommunes tout notre peuple. si

    pLe sentiment de l'Unit Nationaler(c

    Les perscutions contre les Yougoslavesse-font ! Fchaquejour plus odieusesetplus inhumaines. ! e

    L potecroate Fugomir AlaUpovicadsejusli-i cfier devant le tribunal de Sarajevo pour avoir, ; ecomme directeur du lyce de Tuzla, autoris des.' lconfrencessur les origines de l'homme selon la; *thorie darwinienne, sur les originesdela civilisa-; ction humnine, sur le jsuitisme. Bnoutre.il aurait 'permis aux lves de frquenter les Sokolset les' 'cercles de lecture serbes, de lire des revues na-tio-; 'nalistes, de'faire des voyages Belgrade* Il tait: 'enfin inculp de faux tmoignage, Payant pas ]voulu tmoignercontre ss>lves dans- ls rcents 'procsscolaires..' M. Alaupovia t acquitt le! 13 juin, parce que le tribunal a .t forc de recon-^ 'natre la partialit des tmoinsayant dpos contre! 'Bohme'doiventobtenir une administration part,: :;let dans les autres provinces> on devra pourvoir a >>la protection de la minorit allemande qu'on;n'abandonnerapas aux empitementsde la majo'

    ,

    rite, vu son importancepour la culture et l'cono- ;miede l'tat. Les Allemandsont besoin d'une forteorganisation allemande qui veille ce que l'ordretabli ne porte nulle part atteinte aux intrtsallemands.

    L'Allemagne parmi les Bulgaresi Le Narod de Sofia publie, sous ce titre, des

    impressions que son collaborateur a notes Skoplje :

    i Ici on rencontre partout des Allemands. Ilst sont en contact permanent avec les Bulgares et ons dirait qu'ils ont transport dans notre milieu unepartie de leur patrie. En Allemagnemme, je sen-,

    tirais moins la prsence de la patrie allemandej qu'ici. On a arrang des librairies tout faitj comme a Berlin, Munich, Leipzig. Il y a des> magasins o l'on vend des cigares, des savons, de

    1encre, des aiguilles,des boutons, des chaussettes,des conserves, mille petites choses toutes alle-

    mandes, solides et bon march. J'ai achet des) journauxallemands,maisce qui m'a le plustonn,

    c'est l'imprimerie place dans un wagon : on ys imprime le journal militaire Kriegs-Zeitung avect les dernires nouvelles.

    A Nia comme Skoplje, les Allemands ont rebaptis les rues avec des noms allemands : Beth- mann-ffollweg

    -

    Stranse, Kommandaniur-

    Slrasse.e Ils ont fait publier des plans de la ville. Partout,e ils entrelientient leurs maisonsmilitaires(Soldaten-

    heiin), o l'on distribue titre gracieux le th, le* caf et le cacao. Ce sont des lieux de repos pourles soldats allemands .

    a La Serbie doit disparatre !

    Les Narodni Prava de Sofia, du 19 mai :e Les peuples victorieux ne doivent aucuni- gard de bon voisinageou d'amiti aux vaincus.

    Une vritableet durable amiti internationale npeut exister ,que l ou les vainqueurs ont.comprisles ncessits historiques qui leur sont imposespar leurs intrts.

    Bientt peut-tre,les diplomatesbulgares auront voler devant une confrencede paix. Ils auront proclamer les revendications de. la Bulgarieaffirmespar les succs de leurs armes.;La ques-tion de l'avenir de la Serbie y sera discute. E.n cequi concerne notre principal ennemi, nos diplo-

    ,

    mates devront tre svres et implacables. Pour cetennemi, nos diplomatesdoivent abandonner,.toutesentimentalit, tout gard humain. L'existenced'un tat serbe signifierait des troubles perptuelsdans les Balkans.

    Cet tat qui, depuis le premier jp.ur de sonexistence, est un centre de troubles et de dsor-dres, doit tre effac de la terre. Seule,,la duretdu chancelier de fer l'gard des prires,fran-aises, a assur une paix de 43 ans l'Allemagne.Les relations entre l'Allemagne et la Fra.npe sontanalogues . celles de la .Bulgarie et; la Serbie..Voil pourquoi notre diplomatie doit .suivre.leconseil de Bismarck : Aucune gnrosit dans laconclusion de la paix !

    .

    Ls Magyars rvent de conqutesLe Pesti Hirlapdu .17 juin, dans

    ,un article defond, affirme l'impossibilit du statu quo anteaprs la guerre :

    Mais oui, nous avons besoin de territoiresnouveaux pour en faire Une partie indivisible dela' Magyarie. Nous y appelleronset placerons tousceux qui reviendront les mains vids; du champ

    | de bataille, ou qui renonceraient volontiers | l'Amrique pour la patrie magyare agrandie. :

    | La langue magyare dans la Mavah'Ujvide/ciHirlapdu 17 mai crit :| On nous annonce d'une source dignedefoi quej la'langue magyaresera employe dans; les services

    ; publics en 'Serbie. Selon nos informatiii.ns deBelgrade, l langue officielle de la Macvap(Serbie' du Nord-Ouest),sera le Magyar .

    Les plans magyarsi de colonisation en Serbie

    LePesit ffiriapdu!9imaireccomma1ndQ.a,utl.publi.c|--yhpstagripigfcil|oep,upatio,U;,etl'achatdes,fieres,serbes.

    I,,

    ,La.Sepb,ie,n'existe.plus; et.il .e.st^^oJire.^e.yiOir} .d'occupeij.leplus possible de,tprreserbe. !6.ea,u,oupj

    ;de biens ;sans propritaire sppt ,tpmbs,.,eBtr.enos

    !:mains; mmeceux dont le.propritaireestideitneur

    i se vendent bon .march. Dj, pour-d.es,, faisons'. purement ^conomiques,; l'autorit magyare,;doit.

    ; se porter,o|la terre,peut tre ob,te,nueaveo')leplus,

    de facilit.payant pas-de colpnies..nous-deyonsj , soumejttreiles pnys conquis notre expansion. (Il,

    faut veiller,surtoutque la terrerachete,par,Jer-sapgmagyar soit. conserve aux Magyars^quij'loiyent

    3 enfin allieri la .politique et rhrosme.ayecjileursintrts.

    ,

    L'Association magyare^ de la fraternit arme

    A la Pentecteeut lieu la constitution.de,l'Asso-ciation magyare de lafraternitarme Budapest,en prsence de, hautes personnalitst politiquesd'Allemagne,d'Autriche, de BulgarieetdeTurquie.Le prsidet de l'assemble, M. Jules Andrassy, a

    t dit que le point de dpart de l'association est las

    lutte mort entre l'Europe centrale et l'Europeoccidentale;ensuite il a glorifi l'ide tpuraniennequi va runir les Hongrois, les Bulgares et les

    '_ Turcs. Il a insist sur la dette reconnue que las

    Hongrie a contracteenvers la grande Allemagne.Diffrents orateurs ont parl du rle qui incombe

    ' aux Magyars sur la grande voie de la merdu Nordc au

    golfePersique. M. FriedrichNaumann,l'auteurdu livre surMtlteleuropa,a fait une confrencesur

    t ses ides; enfin on a rendu visite au parlement det.

    Budapest.

    I" L'art de crer une nationalit...i'-

    e Fidle ses procds traditionnels, le gouverne-r ment d'Autriche se prpare crer une nouvelle

    nationalit dans la Monarchie

    et une fois de=

    plus, ce sont les Yougoslavesqui paieront les fraisdel politique diviser pour rgner . Le corres-pondant Budapest du Nieuwe RotierdamclieCourant, a eu avec le chef de l'administration de

    n Bosnie, le baron Collas, une interview portantsuri. l'avenir de ce pays. Le baron Collas a dit qu'en

  • BULLETIN YOUGOSLAVE

    aucun autre pays du monde, o des nationalits tvivent cte cte, on ne trouverait autant de clibertet de justice. Chacun peut vivre o il l'en- rtend. Les tribunaux sont absolument indpen-dants (sic). Le devoir prsent du gouvernement test seulement de discerner commentil lut possible au peuplede Bosnie de se laisser suborner par des ragitateurs serbes et russes, et comment empcher jle retour de ceci. Ce fut une faute, de la part de cl'autorit; de tolrer les noms des nationalits

    ,diversesen Bosnie aprs 1878, et de s'tre servieelle-mme dans les actes officiels, des termes de Serbes , Croates , Musulmans . Le gou-vernement fut coupable d'admettre qu'il existtdes Serbes en Bosnie-Herzgovine. A l'avenir,il nousfaut persuader les habitants qu'ils sontfilsd'une patrie bosniaque; qu'en Bosnie, il n'existe ique ds Bosniaques, et point de Serbes, Croates, (ni Musulmans . ]

    C est tout simple, en effet. faites, Trieste et Trente. L'Autrichedevracder Trieste et Trente l'Italie et les provincesyougoslaves la Serbie. Les Serbes demandentun'dbouch sur la mer, el ils doivent possderune grande partie des ctes dalmates. Mais, je l'aidit,' la dlimitation italo-sei'be,commel'avenir del'Albanie, doivent tre confis une commissionspciale de la confrence de la Paix .

    Les Slaves d'Adriatiqueet la route territoriale deConstantinople

    Dans le numro d'avril du GographicalJour-nal, organe de la Socit Royale de Gographiede Londres, nous lisons le texte de Ttude trscomplte et trs attachanteprsentepar SirArthurEvans la savante Socit dans sa sance du10 janvier 1916. Le sujet en est : Les Slavesd'Adriatique et fa rouie territorialede Constan-tinople.

    Sir Arthur Evans expose une srie d'ides, lesunes familires nos lecteurs, quoique insuffi-sammentconnues du grand public, d'autres enti-rement originales et dont le mrite lui revient,tant par leur justesse que par la forme heureusequ'il a su donner leur exposition. Notamment,l'avantage qui rsulterait pour les Anglais del'existence d'une voie ferre Londres-Milan-Venise Gradisca-Ljubljana-Belgrade, c'est--dired'une route orientale n'empruntant que des terri-

    toires amis, condition que la Yougoslavie ft lecre sur les bases mmes qui font l'objet de notre arevendicationnationale. p

    M. Selon-Watson,qui prit' part la discussion, ^tint souligner plus-uis passages de l'expos de nSir A. Evans, et cette spancede la Socit Royale cne saura manquer d'avoir les plus heureux effets s'pour la meilleure connaissance des dtails de la dquestionyougoslave. c

    .

    P

    Les Yougoslaves devant l'Acadmiecdes Sciences morales et politiques pde l'Institut de France. yqM. G. LACOUR-GAVETa bien voulu prsenter D ses collguesde l'Acadmie des Sciencesmorales i;

    et politiques,une brochure publie par notre ami, IM: le-D* Chervin, sous le titre '.-Les Yougoslaves nau point de pue ethnique; leur union nationale. \,

    Voici, d'aprs'le compte-rendude;la sance du j13 mai 1916 qui vient de paratre, dans quels ltermes s'est exprim M. Lacour-Gayet :

    (i, M. le Dr ArthurCheryin,ancien.prsidentde fla Socitd'Anthropologiede Paris,fait hommage i

    : notre ..Acadmie d'une savante. lud sur la cquestionyougoslave; il en a fait l'objetd'une con- jfrenej a Lyon, sous les auspices de 1Associa- ltion franaise pour l'avancement des Sciences.- xEn quelques pageSj c'est un ensemble de faits et dp chiffres, o. l'on trouvera l'essentiel sur une