Upload
le-sage
View
85
Download
2
Embed Size (px)
Citation preview
Brassage génétique Montrez comment, chez les organismes à reproduction sexuée, méiose et fécondation contribuent à la fois à la stabilité du génome de l’espèce et à la diversité des génomes individuels. Chaque étape essentielle sera illustrée par un schéma. Votre réponse, structurée, se limitera au cas d’une cellule 2n = 4 chromosomes et deux gènes a et b portés par des chromosomes différents, l’un des parents possédant les couples d’allèles a1, a2 et b1, b2, l’autre parent les couples d’allèles a3, a4 et b3, b4. NB : le brassage intrachromosomique n’est pas attendu. Le sujet sera structuré avec une introduction, un plan en plusieurs parties et une conclusion. Des schémas sont attendus. Analyse détaillée de l'énoncé : il apparaît clairement à la lecture de l’énoncé que les notions importantes à développer sont stabilité et variabilité du génome. Il est précisé que chacun des mécanismes intervenant (méiose et fécondation) sont à chaque fois impliqués dans l’un et l’autre de ces phénomènes. Il est également bien précisé que le brassage intrachromosomique est exclu de l’étude (donc pas de crossing-over : de toute façon, les conventions imposées ne permettaient pas vraiment d’en montrer l’importance). Pour le brassage interchromosomique, il faut se rappeler que celui-ci se déroule lors de la méiose au cours de la formation des gamètes des parents. Il est donc absolument impossible de mélanger des allèles a1 et a3 ou b2 et b4 (par exemple) à l’intérieur d’une même cellule parentale. Une telle combinaison allélique ne pouvant se retrouver que chez la descendance.
Enfin, ne pas oublier qu’en début de méiose, les chromosomes possèdent deux chromatides strictement identiques (car la deuxième chromatide provient de la duplication de la première), il ne faut donc pas placer deux allèles différents sur ces deux chromatides. En conséquence, on pourra adopter un plan en deux parties : I. Maintien du nombre de chromosomes A. Rôle de la méiose (diminution de la ploïdie) B. Rôle de la fécondation (rétablissement de la ploïdie) II. Diversification du génome A. Brassage interchromosomique en méiose B. Augmentation du brassage en fécondation
Sujet Méiose et fécondation
Introduction : Les organismes à reproduction sexués sont caractérisés par une
alternance entre une phase diploïde (la majeure partie de leur cycle de développement) et
d’une phase haploïde (limitée aux gamètes). Chaque espèce possédant un caryotype déterminé,
il faut pouvoir assurer, par l’intermédiaire de la méiose et de la fécondation, le maintien du
nombre de chromosomes typique de l’espèce.
Par contre, au niveau individuel, on constate que les génomes présentent une infinité de
combinaisons alléliques entraînant l’unicité des individus de l’espèce. Cette diversité est la
conséquence des brassages génétiques qui interviennent lors de la méiose et de la
fécondation. Au cours de la méiose, les brassages intra et interchromosomiques aboutissent à
la formation de gamètes variés tandis que la fécondation assure un brassage supplémentaire
des allèles portés par ces gamètes.
IMPT : le brassage intrachromosomique ne sera pas étudié.
La première partie du devoir traitera du rôle de la méiose et de la fécondation dans le
maintien de la stabilité de l’espèce puis la seconde partie montrera leur rôle dans la diversité
des individus.
I. Le maintien du nombre de chromosomes caractéristique de
l’espèce
A. La méiose assure la réduction du nombre de chromosomes
Chez les espèces à reproduction sexuée, la méiose permet de produire des gamètes
haploïdes à partir de cellules diploïdes. Fondamentalement, la méiose est une succession de deux divisions cellulaires (une première
division réductionnelle –2n n- et une deuxième division équationnelle –n n-).
La première étape de la prophase consiste en une individualisation des chromosomes par
condensation de ces filaments d'ADN. Après cette étape, on observe un appariement des
chromosomes homologues suivi d'un enchevêtrement des chromatides. Ces chromosomes
forment des tétrades. Au cours de cette phase vont se produire des échanges de portions de
chromatides aboutissant à un mélange de l'information génétique des deux parents. Les paires
de chromosomes homologues viennent se ranger sur la plaque équatoriale au cours de la
métaphase. En anaphase, il y a séparation des chromosomes en deux lots identiques de
chromosomes à deux chromatides. Dans chaque lot formé, on trouve aussi bien des
chromosomes paternels que des chromosomes maternels. Chaque lot de chromosomes migre
vers un des pôles de la cellule.
On aboutit donc à la formation de deux cellules à n chromosomes ayant chacun deux
chromatides.
La deuxième division de méiose est essentiellement marquée par l’anaphase II qui est
caractérisée par la séparation des 2 chromatides de chaque chromosome. Les chromatides
migrent à nouveau aux pôles opposés des cellules. Le bilan final de la méiose est donc la
formation de 4 cellules à n chromosomes avec chacun une seule chromatide.
Schémas à faire impérativement : PI avec les chrs appariés, MI, AI, AII, TII
B. La fécondation permet de rétablir la ploïdie des cellules La fécondation correspond à l’union de deux gamètes mâle et femelle. Dans les minutes qui
suivent l’entrée du spermatozoïde dans l’ovocyte, celui-ci termine sa méiose. Les noyaux des
deux cellules se transforment en pronucléus (par décondensation du matériel génétique) qui
vont fusionner : c’est la caryogamie. On obtient alors une nouvelle cellule diploïde qui est la
cellule œuf.
Au cours de cette caryogamie, les paires de chromosomes qui se reforment contiennent
chacune un chromosome paternel et un chromosome maternel.
Schéma de la fécondation
II. La diversification des génomes individuels
A. La méiose permet de diversifier les gamètes produits par
brassage allélique
Au cours de la méiose, deux types de brassages peuvent se produire : un brassage
intrachromosomique qui se déroule en prophase I et un brassage interchromosomique qui se
déroule en anaphase I
D’après les conditions imposées par le sujet, seul le brassage interchromosomique sera traité.
Au cours de la métaphase I, les paires de chromosomes homologues s’alignent sur le plan
équatorial mais pour chaque paire de chromosomes, le chromosome paternel par exemple peut
se trouver d’un côté ou de l’autre du plan. Au cours de l’anaphase, il y a donc répartition
aléatoire des chromosomes paternels et maternels qui va se traduire par l’apparition au sein
des gamètes produits de combinaisons alléliques qui n’existent pas chez l’individu concerné.
Noyau de la
cellule œuf
(2n chrs à 2
chds chacun)
cellule œuf
diploïde
Spermatozoïde
haploïde
ovocyte
haploïde
caryogamie
Dans l’exemple étudié, on étudie la production des gamètes par un individu de génotype a1
a2 b1
b2.
a1 a1
b1 b1
a2 a2
b2 b2
a1 a1
b1 b1
a2 a2
b2 b2
a1 a1
b1 b1
a2 a2
b2 b2
a1
a1
b1
b1
a2
a2
b2
b2
a1
a1
b1
b1
a2
a2
b2
b2
a1 b1 a2 b2
a2 b2 a1 b1
a1 b2
a1 b2
b1 a2
a2 b1
Cellule 2n en début de
prophase I de méiose
deux possibilités de
répartition des chrs
en métaphase I et
donc en anaphase I
séparation des chrs
en anaphase I
séparation des chds
de chaque chr en
anaphase II
4 types de gamètes
équiprobables obtenus
à l’issue de la méiose
4 types de gamètes sont produits : (a1 b1), (a2 b2), (a1 b2), (a2, b1)
L’individu a3
a4 b3
b4 aurait quant à lui produit des gamètes (a3 b3), (a3 b4), (a4 b3), (a4, b4)
B. La fécondation amplifie le brassage génétique
Lors d’un croisement entre deux individus de génotypes a1
a2 b1
b2 et
a3
a4 b3
b4 un gamète va être
sélectionné au hasard chez chacun des parents ce qui va conduire à nouveau à l’apparition,
dans la cellule œuf, de nouvelles combinaisons alléliques qu’il serait impossible de trouver chez
les parents. Les différentes possibilités figurent dans le tableau ci-dessous :
a1 b1 a1 b2 a2 b1 a2 b2
a3 b3 a1
a3
b1
b3
a1
a3
b2
b3
a2
a3
b1
b3
a2
a3
b2
b3
a3 b4 a1
a3
b1
b4
a1
a3
b2
b4
a2
a3
b1
b4
a2
a3
b2
b4
a4 b3 a1
a4
b1
b3
a1
a4
b2
b3
a2
a4
b1
b3
a2
a4
b2
b3
a4 b4 a1
a4
b1
b4
a1
a4
b2
b4
a2
a4
b1
b4
a2
a4
b2
b4
Conclusion :
Au cours du cycle de développement d’un individu, la méiose permet de produire des gamètes
haploïdes à partir de cellules mères diploïdes tandis que la fécondation permet de rétablir la
diploïdie caractéristique des espèces à reproduction sexuée. Chacun de ces mécanismes
permet aussi d’assurer l’unicité génétique des individus de l’espèce en provoquant un brassage
des allèles. Ce brassage intervient en méiose lors de la production des gamètes puis lors de la
fécondation lors de la sélection au hasard de deux de ces gamètes. Donc, grâce à ces
mécanismes, les caractéristiques de l’espèce sont maintenues constantes alors que chaque
individu est unique.