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TABLE DES MATIÈRES

LE GROUPE D’ACTION SUR LE POIDS ÉQUILIBRE 1

SAVIEZ-VOUS QUE… 4

CHOISIR DE MAIGRIR ? : UNE ALTERNATIVE SAINE AUX MÉTHODES AMAIGRISSANTES OFFERTES SUR LE MARCHÉ 5

LES PROBLÈMES DE POIDS : OBÉSITÉ ET PRÉOCCUPATION EXCESSIVE 7

LE PROGRAMME CHOISIR DE MAIGRIR?

HISTORIQUE ET BRÈVE DESCRIPTION DU PROGRAMME 10

LA CHEMINEMENT PROPOSÉ DANS CHOISIR DE MAIGRIR? 11

BUTS ET OBJECTIFS DU PROGRAMME 12

LA PHILOSOPHIE DERRIÈRE CHOISIR DE MAIGRIR? 13

LA TRAME DU PROGRAMME 14

LE DÉROULEMENT DES RENCONTRES 15

LES ACTIVITÉS PROPOSÉES 19

LES BASES SCIENTIFIQUES DU PROGRAMME 20

LES RETOMBÉES

RÉSULTATS DE L’ÉVALUATION SCIENTIFIQUE 23 TÉMOIGNAGES DE PARTICIPANTS 24 TÉMOIGNAGES D’INTERVENANTS 25

LA FORMATION 26

La trousse d’intervention « clé en main » 27 LES CONDITIONS D’IMPLANTATION 28

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BIBLIOGRAPHIE 30 LISTE DES FIGURES FIGURE 1 - LIENS ENTRE LES HABITUDES DE VIE, LE POIDS ET LA SANTÉ 7 FIGURE 2 - LE YOYO DES DIÈTES AMAIGRISSANTES 8 FIGURE 3 - ILLUSTRATION DES CAUSES DE L’OBÉSITÉ CHEZ L’INDIVIDU 9 FIGURE 4 - UNE APPROCHE BIOPSYCHOSOCIALE 13 FIGURE 5 - TRAME DU PROGRAMME CHOISIR DE MAIGRIR? 14 ANNEXES : ÉVALUATIONS SCIENTIFIQUES DE CHOISIR DE MAIGRIR? 33

1 : RÉSUMÉ DE L’ÉVALUATION DE CHOISIR DE MAIGRIR? PAR LYNE MONGEAU, PH.D. 34

2 : RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES DU PROJET CHOIX PAR SIMONE LEMIEUX PH.D. 46 ISBN : 2-9808153-4-9 Dépôt légal : 4P

eP trimestre 2005

Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canad

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LE GROUPE D’ACTION SUR LE POIDS ÉQUILIBRE

Mission et principales réalisations

ÉquiLibre* est un organisme à but non lucratif fondé en 1986 qui regroupe des professionnels de la santé et des membres de la population. Sa mission est de favoriser la prévention et la diminution des problèmes reliés au poids et à l’image corporelle par l’élaboration d’actions de sensibilisation, et la conception de programmes et d’outils éducatifs à l’intention de la population et des professionnels de la santé.

Depuis près de 20 ans, ÉquiLibre vient en aide aux personnes préoccupées par leur poids. En 2005, il demeure le seul organisme à but non lucratif dont les actions portent spécifiquement sur la problématique du poids et de l’image corporelle au Québec.

ÉquiLibre possède une expertise unique dans les domaines de l’obésité, de l’image corporelle, de l’obsession de la minceur et de la préoccupation excessive à l’égard du poids.

Au fil des ans, ÉquiLibre a développé et expérimenté une approche novatrice qui a comme objectif central la santé et le bien-être acquis en toute liberté par l’individu. Cette approche s’appuie sur des fondements reconnaissant que l’obésité est une condition multifactorielle dont la solution ne peut être unique.

ÉquiLibre encourage :

L’acceptation de son image corporelle et la valorisation de soi basée sur d’autres facteurs que la forme du corps;

L’appréciation positive de la diversité des tailles et des silhouettes corporelles au sein de la population;

L’adoption d’habitudes de vie permettant d’exploiter au maximum le potentiel de santé de chacun;

Une relation positive à la nourriture exempte de comportements excessifs (restriction, compulsion, suralimentation) et d’attitudes négatives telles la culpabilité ou la honte;

L’écoute des signaux corporels de faim et de satiété;

L’atteinte et le maintien du poids naturellement stable de l’individu et ce, de manière durable;

L’affirmation de son autonomie et de son pouvoir sur sa vie relativement à sa santé.

* Jusqu’en septembre 2004, l’organisme était connu sous le nom de Collectif Action Alternative en Obésité (CAAO).

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Les principaux champs d’activité d’ÉquiLibre comprennent :

U1- Programme aux jeunes ULe programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau

Au Québec, Bien dans sa tête, bien dans sa peau est le seul programme, dont l’objectif est de promouvoir une image corporelle saine et de prévenir l’apparition des problèmes reliés au poids (obésité et préoccupation excessive) chez les adolescentes et les adolescents. Conçu pour être implanté dans les écoles secondaires, le programme propose une démarche de réflexion sur le culte de l’apparence physique, de la minceur et de la « supermusculature » en vogue dans la société d’aujourd’hui. À travers une variété d’activités (stands de sensibilisation, activités en classe, événements spéciaux, activités de formation aux adultes et de modification de l’environnement), les jeunes et les adultes de l’école sont invités à modifier leurs croyances sur l’obésité et les régimes, à adopter de saines habitudes de vie et à améliorer leur perception de leur image corporelle et leur estime de soi.

La trousse d’implantation du programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau Cette trousse s’adresse aux intervenants qui désirent implanter le programme Bien dans sa tête, bien dans sa peau dans une école secondaire. Elle comprend un guide d’implantation, une banque de près de 50 activités, une bannière promotionnelle ainsi qu’un catalogue d’images sur cédérom.

Bien dans sa tête, bien dans sa peau est actuellement diffusé dans les écoles secondaires et est maintenant disponible en anglais.

Pour en savoir plus : TUwww.biendanssapeau.caUT. Ce site Internet permet aux parents, ainsi qu’aux adultes du milieu scolaire ou de la communauté d’obtenir de l’information sur la problématique du poids et de l’image corporelle chez les jeunes ainsi que sur le programme.

U2- Programmes aux adultes ULe programme Choisir de maigrir?

Programme s’adressant aux femmes préoccupées par leur poids et faisant l’objet d’une description exhaustive dans la présente brochure.

Choisir de maigrir? est actuellement diffusé dans le réseau de la santé du Québec, tel qu’inscrit dans le Plan d’action gouvernemental de promotion des saines habitudes de vie et de prévention des problèmes reliés au poids 2006-2012 : Investir pour l’avenir.

Nouveauté – programme pour les hommes

ÉquiLibre travail actuellement à la conception d’un programme en milieu de travail qui s’adressera aux hommes vivant une problématique de poids.

3- Soutien à l’intervention pour les professionnels de la santé Un programme de formation

Depuis près de 20 ans, ÉquiLibre offre aux professionnels de la santé un programme de formation continue qui leur permet de s’outiller pour mieux intervenir auprès des personnes aux prises avec un problème de poids ou d’image corporelle. Les formations s’adressent aux intervenants en milieu

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clinique ainsi qu’en milieu scolaire. Veuillez consulter le Twww.equilibre.caT pour de l’information supplémentaire.

4- Actions de sensibilisation et d’éducation auprès de la population

ÉquiLibre développe des outils de sensibilisation à diffuser dans le cadre de la Journée internationale sans diète. De plus, par différents partenariats, publications et apparitions médiatiques, ÉquiLibre oeuvre à promouvoir des normes sociales plus positives en regard au poids et à l’image corporelle. ÉquiLibre offre un service info référence pour répondre aux questions de la population sur la problématique du poids et pour diriger les personnes vers les services appropriés disponibles.

5- Activités de recherche et d’évaluation

Un projet pilote sur BTBP et une thèse de doctorat sur Choisir de maigrir? ont été effectué afin d’appuyer les bases scientifiques de ces programme. De plus, ÉquiLibre réalise présentement plusieurs projets de recherche menant au développement de ses nouveaux programmes (dont l’adaptation de Choisir de maigrir? pour les hommes).

Pour en savoir plus : www.equilibre.ca Ce site Internet permet aux personnes qui le désirent de se renseigner sur les activités de l’organisme et de connaître les milieux où ses programmes sont offerts. Il permet aussi à ses visiteurs d’obtenir de l’information sur la problématique de l’obésité et de la préoccupation excessive à l’égard du poids et de se faire référer à des professionnels de la santé intervenant avec l’approche de l’organisme.

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SAVIEZ-VOUS QUE… …le taux d’obésité atteint un niveau alarmant

Au Québec, en 2004, près de 60% de la population présentait un excès de poids. Dans ce groupe, 23 % des personnes étaient considérées comme obèses P

1P.

…les coûts associés à l’obésité sont très élevés

En 2000 au Québec, les coûts annuels de l'obésité étaient estimés à 1,5 milliard de dollars, 800 milliards en perte de productivité et 700 milliards en coûts directs de santé. Ceci représente 1% du PIB P

2P.

…nombre de Québécois, et surtout les Québécoises, présentent une préoccupation excessive à l’égard du poids

En 1998, près de 50% des femmes et 10% des hommes dans la catégorie du poids santé désiraient maigrir P

3P.

…les produits et services amaigrissants sont omniprésents et peu efficaces…

En 2003, l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) a analysé 250 produits, services, et moyens amaigrissants disponibles au Québec. Les résultats indiquent que la plupart ne se conformaient pas aux critères de saine gestion du poids reconnus par la communauté scientifique P

4P.

Les diètes engendrent un effet yoyo qui semble contribuer au gain de poids de nombreux individus P

5,6,7P.

…les diètes présentent des risques pour la santé physique et mentale des individus

Les diètes sévères entraînent des conséquences sur la santé physique allant de la réduction du métabolisme de base, l’hypotension, les étourdissements, la perte de cheveux, de masse maigre P

8,9 Pet de masse osseuse, jusqu’à de l’arythmie cardiaque, des arrêts

cardiaques et des déséquilibres électrolytiques P

10P.

Le recours à l’amaigrissement a une incidence sur la santé mentale; dépression, anxiété,

irritabilité, isolement social, préoccupation à l’égard du poids et de la nourriture, pauvre image et estime de soi P

8,11,12P.

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CHOISIR DE MAIGRIR ? : UNE ALTERNATIVE SAINE AUX MÉTHODES AMAIGRISSANTES OFFERTES SUR LE MARCHÉ

Un programme qui s’appuie sur le nouveau paradigme sur le poids

Choisir de maigrir? est basé sur le nouveau paradigme sur le poids reconnu par les experts de ce domaine (obésité et préoccupation excessive à l’égard du poids). Comme Choisir de maigrir? repose sur une approche biopsychosociale, les diététistes-nutritionnistes, les travailleurs sociaux, les psychologues et les kinésiologues sont parmi les professionnels directement interpellés par ce programme. L’approche basée sur le nouveau paradigmeTP

APT est recommandée dans le manuel de

nutrition clinique de l’Ordre professionnel de diététistes du Québec auquel tous les membres de cette profession doivent se référer.

Un programme évalué qui donne des résultats

Le programme Choisir de maigrir? a fait l’objet de deux études scientifiques au Québec pour en évaluer les effets. Il s’agit de la thèse de doctorat de Lyne Mongeau, Ph.D. (2005) et d’un projet de recherche mené à l’Université Laval par Simone Lemieux, Ph.D. (2005). Les résultats de ces études ont démontré les effets positifs du programme sur la santé globale des individusTP

BPT.

Un moyen concret d’agir en prévention des maladies chroniques

Choisir de maigrir? fait la promotion de meilleures habitudes de vie dont la saine alimentation et l’activité physique tout en favorisant l’autodétermination (empowerment) des personnes par rapport à de meilleures habitudes de vie. Ce sont là des interventions reconnues comme efficaces pour l’intervention en matière de maladies chroniques. Un projet à déployer dans le cadre des mandats de promotion et de prévention en santé publique Les activités de prévention cliniques relatives aux habitudes de vie associées aux principales maladies chroniques seront intensifiées dans les CSSS du Québec au cours des prochaines années. Le programme Choisir de maigrir? est tout indiqué pour faire partie de la programmation des services aux adultes des CSSS ou des Centres d’éducation à la santé prévus dans la région de Montréal.

TP

APT Une description du nouveau paradigme est présentée à la page 20 de la présente brochure.

TP

BPT Les résultats d’évaluation sont présentés à la page 22, ainsi qu’en annexe de la présente brochure.

http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2006/06-289-01.pdf

La diffusion de ce programme est inscrite dans le Plan d’action gouvernemental de promotion des saines habitudes de vie et de prévention des problèmes reliés au poids, Investir pour l’avenir 2006-2012 (p. 31).

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La richesse de l’interdisciplinarité

Le programme est offert en co-animation par un diététiste-nutritionniste et par un intervenant psychosocial (travailleur social, agent de relation humaine ou psychologue). Une des rencontres est animée par un spécialiste de l’activité physique (kinésiologue). La contribution de trois professionnels de la santé de champs de compétence différents permet une grande richesse dans l’intervention par la complémentarité des expertises. Pour les intervenants, la co-animation permet de partager les tâches, d’échanger, de se soutenir mutuellement et d’offrir aux participants des perspectives différentes. Un programme « Clé en main »

Choisir de maigrir? est un programme « clé en main ». Les formations dispensées par ÉquiLibre permettent d’être prêt à bien gérer le groupe et la trousse d’intervention fournit des outils clairs ainsi que des informations détaillées pour animer les rencontresTP

CPT. Depuis septembre 2007, les

intervenants qui débutent l’animation du programme peuvent contacter une intervenante expérimentée d’ÉquiLibre afin de poser des questions et d’obtenir du soutien. Une intervention qui génère beaucoup de satisfaction Le programme permet de vivre une expérience satisfaisante, tant pour le client que pour l’intervenant. Le client vit une expérience de croissance personnelle et apprend à prendre soin de lui, de sa santé. L’intervenant voit la fin de son sentiment d’impuissance devant la difficulté des clients de perdre du poids de façon durableTP

DPT.

TP

CPT Pour en savoir davantage sur le programme de formation et la trousse d’intervention, consulter les pages 27 à 29 de la présente

brochure. TP

DPT Des témoignages d’intervenants ayant animé des rencontres de Choisir de maigrir? sont présentés à la page 24 de la présente

brochure.

« L’obésité est clairement une préoccupation de santé publique. Choisir de maigrir? est un programme qui a fait ses preuves. Cette intervention de groupe agit autant sur la santé physique que la santé mentale des individus qui y participent. Les CSSS ont avantage à le placer à leur programmation afin d’offrir à la population une alternative valable

aux diètes traditionnelles que l’on sait inefficaces ». Johanne F.Lemire Directrice des services courants et autres programmes dans la communauté du CSSS Lucille-Teasdale à Montréal

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LES PROBLÈMES DE POIDS : OBÉSITÉ ET PRÉOCCUPATION EXCESSIVE Les professionnels de la santé font face à deux épidémies; celle de l’obésité et celle de la préoccupation excessive à l’égard du poids. C’est sur une toile de fond complexe, où s’entremêlent les facteurs individuels et environnementaux, que se manifeste la demande pour le contrôle du poids à laquelle ils sont appelés à répondre. Recadrer le lien entre le poids et la santé

L’excès de poids favorise le développement de divers problèmes de santé tels que le diabète, les maladies cardiaques et respiratoires ainsi que les problèmes ostéo-articulairesP

13P. Des classifications

du poids basées sur l’indice de masse corporelle (IMC) sont largement utilisées par les experts. Bien que l’incidence des maladies chroniques s’accroisse à mesure que l’IMC augmente, la distribution du tissu adipeux et non uniquement sa quantité, contribue au risque à la santé P

13,14,17P.

L’excès de masse grasse situé dans la région abdominale (excès de poids typique chez l’homme) est plus fortement associé à un profil métabolique détérioré et à un risque élevé de maladies cardiaques P

18P.

On ne doit cependant pas oublier que le poids est UN déterminant de la santé. L’hérédité et les habitudes de vie (niveau de stress, niveau d’activité physique, tabagisme…) sont d’autres facteurs qui influencent largement la santé d’un individu. Par exemple, on sait maintenant que la pratique d’activité physique peut réduire significativement le risque de maladies chroniques attribuables à l’obésité telles que le diabète type 2, l’hypertension et les maladies cardiovasculaires, et ceci, indépendamment de l’IMC P

19,20P. Les habitudes de vie ont donc un impact direct sur la santé, sans

égard au poids.

Figure 1 – Liens entre les habitudes de vie, le poids et la santé

Quant à la perte de poids nécessaire pour améliorer la santé, elle est beaucoup moins grande que ce qu’en pensent la plupart des gens. Une majorité de personnes se fixent un objectif peu réaliste exigeant une perte de 20 à 30% de leur poids initialP

21-22P. Des études scientifiques récentes

indiquent que les gains pour la santé sont associés à une perte de poids maintenue de l’ordre de 5 à 10% du poids initialP

17P. Et le fait de poursuivre un objectif irréaliste a été documenté comme étant

un motif d’échec et de découragement dans le contrôle du poids P

23P.

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La préoccupation excessive à l’égard du poids

L’image corporelle est la perception qu’une personne a de son corps. Cette perception amène chaque personne à être satisfaite ou non de l’aspect de son corps incluant son poids. On parle de préoccupation excessive à l’égard du poids lorsque l’insatisfaction face au poids porte atteinte à la santé physique ou mentale de l’individu. Cette personne peut avoir ou ne pas avoir un surplus de poids. Le désir d’être plus mince ne se limite donc pas aux personnes obèses ou présentant un excès de poids. Beaucoup d’hommes et une majorité de femmes souhaitent modifier leur poids, autant dans le but d’améliorer leur santé que leur apparence P

3P. Il semble que bien des gens ont

alors recours aux différents produits, services et moyens amaigrissants disponibles sur le marché qui proposent des restrictions sévères engendrant une perte de poids rapide (plus de 0,5 à 1 kg par semaine). Toutefois, une perte de poids trop rapide occasionne généralement une perte de masse musculaire et une réduction du métabolisme de base qui favorise la reprise du poids perdu et même davantage. Pour plusieurs personnes, les diètes contribueraient donc au gain de poids!

Figure 2 – Le yoyo des diètes amaigrissantes

L’obésité : une condition aux causes multiples Sur le plan individuel, plusieurs facteurs autres que l’alimentation et l’activité physique expliquent le gain de poids ou la difficulté à contrôler son poids. On peut nommer par exemple certaines maladies, la prise de certains médicaments, l’arrêt du tabac, des difficultés de nature psychosociale comme un manque d’affirmation de soi ou des bénéfices secondaires à l’excès de poids comme la protection face à la séduction.

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Figure 3 - Illustration des causes de l’obésité chez l’individu

Par conséquent, l’intervention proposée doit tenir compte de la complexité des facteurs en jeu et de leurs interrelations. La même « recette » ou diète ne peut donc s’appliquer à tous! L’environnement peut aussi influencer le poids des individus

L’environnement dans lequel nous vivons aujourd’hui est qualifié d’obésogène par certains auteursP

18,24P.P

Le secteur agro-alimentaire met en marché une multitude de produits transformés, rapidement accessibles et peu coûteux : ce facteur favorise une augmentation de la consommation quotidienne d’énergie.

L’aménagement des villes et l’automatisation entraînent une sédentarisation croissante : cette réalité engendre pour la plupart des personnes une réduction du besoin calorique.

Les médias et la mode véhiculent des valeurs telles que la minceur, la jeunesse éternelle et les transformations corporelles qui laissent peu de place aux différences en valorisant un modèle de beauté unique : cet élément s’ajoute pour déséquilibrer encore davantage la balance énergétique par le recours aux diètes et le syndrome du yoyo.

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Un nom qui prend toute sa signification

Le titre du programme, avec son point d’interrogation, exprime le choix que chaque participante sera invitée à faire en regard de l’amaigrissement. En effet, chaque femme est guidée vers un choix éclairé favorisant une meilleure santé globale, que celle-ci passe ou non par la perte de poids. Le plan d’action qui résultera de la démarche vise à être réaliste et adapté à chacun.

LE PROGRAMME CHOISIR DE MAIGRIR? HISTORIQUE DU PROGRAMME

L’échec de l’intervention en matière de contrôle du poids génère des frustrations et parfois un désinvestissement chez les professionnels de la santé concernés par cette problématique. Heureusement, le constat d’échec en matière de contrôle pondéral peut aussi stimuler la curiosité et la créativité. En 1982, un petit groupe d’intervenantes du CLSC de Rosemont à Montréal, a développé le programme Choisir de maigrir? afin d’offrir une alternative saine aux moyens traditionnels de gestion du poids. Le programme a été disséminé par la suite dans près d’une vingtaine de sites

(CLSC, centres de santé et centres de femmes ou même en privé) à travers le Québec. En 2003, le programme qui est détenu par le Groupe d’action sur le poids ÉquiLibre a connu une réédition majeure tout en s’assurant d’en conserver les ingrédients actifs. Il fut enrichi de l’expérience de 20 années d’intervention dans les différents sites d’implantation ainsi que des résultats d’évaluation obtenus grâce à une thèse de doctorat publiée en 2005 par la co-conceptrice du programme Madame Lyne Mongeau. Cette réédition marque la première étape d’un plan de diffusion du programme à travers le réseau de la santé, afin de le rendre accessible à l’ensemble de la population québécoise.

DESCRIPTION GÉNÉRALE DE CHOISIR DE MAIGRIR ?

Choisir de maigrir? se vit à travers 45 heures d’intervention multidisciplinaire échelonnées sur 14 semaines (13 soirées et une journée intensive). Les groupes sont généralement constitués d’environ 15 personnes afin de favoriser une bonne qualité d’échange. Les rencontres sont dispensées par un(e) diététiste-nutritionniste, un(e) intervenant(e) psychosocial(e) (généralement travailleur(euse) social(e) ou psychologue) et un(e) spécialiste en activité physique (une rencontre). Bien que des groupes exclusivement composés d’hommes et des groupes mixtes aient été tentés au fil du temps, Choisir de Maigrir ? repose avant tout sur une expérience avec des groupes de femmes.

Cette démarche de groupe vise à amener les participantes à mettre l’accent sur la santé et sur une vie satisfaisante et harmonieuse plutôt que sur le poids et l’apparence. Le programme propose de remplacer l’utilisation de diètes miracles par l’adoption de saines habitudes de vie (alimentation, activité physique, gestion du stress, etc). Choisir de maigrir? favorise donc la prise en charge du problème par les femmes elles-mêmes (empowerment individuel) en leur donnant les connaissances et les moyens de se réapproprier leur démarche de changement. En brisant l’isolement et en permettant de faire une réflexion collective sur l’environnement physique qui favorise à la fois l’obésité et le culte de la minceur, le programme aide à développer l’empowerment collectif.

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LE CHEMINEMENT PROPOSÉ DANS CHOISIR DE MAIGRIR? Questionner la nécessité de perdre du poids

Pour certaines personnes, la découverte du fait qu’elles sont déjà à leur poids santé et les explications sur les dangers des diètes permettent de modifier considérablement l’objectif de perdre du poids. C’est peut-être alors un travail conduisant à une image corporelle plus positive qui sera approprié. Certaines personnes découvrent des obstacles à l’amaigrissement qui requièrent une démarche préalable telle que développer sa capacité à s’exprimer, apprendre à se faire plaisir autrement qu’avec la nourriture ou encore guérir des blessures en lien avec des abus vécus dans le passé. Enfin, une personne dont le potentiel d’amaigrissement est très faible pourra s’établir un objectif plus réaliste pour elle. Viser la santé plutôt que l’amaigrissement à tout prix

Dans l’intervention traditionnelle sur le contrôle du poids, la perte de poids est généralement utilisée comme principal indicateur de réussite. Bien souvent, l’amélioration des comportements concernant l’alimentation plus saine et l’activité physique régulière n’est pas maintenue lorsque le but n’est pas atteint sur la balance. La difficulté à perdre du poids est alors interprétée comme un échec de la part du client comme de l’intervenant. Une intervention plutôt basée sur des objectifs de modification des habitudes de vie permet de se renforcer positivement avec des résultats autres que le poids seul. Cesser les diètes et retrouver l’équilibre

La majorité des personnes qui ont recours aux diètes amaigrissantes modifient temporairement leurs habitudes d’une manière plutôt draconienne qui ne peut (et souvent ne doit!) être maintenue à long terme. Très souvent, les gens optent pour une attitude de « tout ou rien » les conduisant à suivre un plan alimentaire strict pendant un certain temps puis à tout laisser tomber en revenant à leurs anciennes habitudes ou même à développer des comportements chaotiques (par exemple, se cacher pour manger ou prendre de très grandes quantités d’un aliment dont on s’est exagérément privé). Il est beaucoup plus efficace de changer son alimentation progressivement et de manière acceptable pour soi de façon à conserver à long terme les changements entrepris. Écouter ses signaux de faim et de satiété

La dimension biologique du poids est régularisée par un système complexe comprenant de nombreux éléments incluant les interrelations entre les nutriments absorbés, les neurotransmetteurs et les hormones sécrétés par le corps. L’individu est informé de ses besoins caloriques quotidiens par ses sensations de faim et de satiété. Ce système a fait ses preuves, puisqu’il a permis à des générations d’individus de maintenir leur poids relativement stable malgré la quantité impressionnante de calories ingérées au cours d’une vie. Certaines personnes peuvent, à cause de leur excès de poids, juger que ce système fonctionne mal chez elles. En fait, ce sont plutôt elles qui ont sous-estimé ou même mal traité leur mécanisme d’équilibre pondéral naturel. Il est primordial d’intégrer l’écoute des signaux de faim et de satiété dans un processus de contrôle du poids. Retrouver le plaisir de bouger et de manger sainement

Des nouvelles habitudes peuvent être maintenues à long terme dans la mesure où elles se vivent dans le plaisir et conviennent à l’individu. Pour manger sainement, on doit explorer les saveurs qu’on aime. Aussi, le plaisir de manger ne dépend pas de la quantité consommée mais de notre capacité de savourer les aliments. Du côté de l’activité physique, la découverte du bien-être ressenti lorsqu’on la pratique devient le principal moteur pour y revenir régulièrement.

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BUTS ET OBJECTIFS DU PROGRAMME Buts

Choisir de maigrir? vise une saine gestion du poids par une prise de décision éclairée sur le choix de maigrir et l’élaboration d’un plan d’action. Les résultats attendus du programme devraient se mesurer par une qualité de vie améliorée, c’est-à-dire une amélioration de la relation avec son corps et la nourriture, une plus grande efficacité personnelle et estime de soi, une amélioration des comportements de santé et une plus grande satisfaction dans la vie. Objectifs généraux et intermédiaires

1. Explorer les diverses dimensions de soi-même et de son problème de poids

1.1 Explorer la dimension relative à son poids

1.2 Explorer la dimension relative à son alimentation

1.3 Explorer la dimension relative à son corps

1.4 Apprendre à mieux se connaître soi-même ainsi que son fonctionnement

1.5 Prendre conscience de sa dynamique interpersonnelle

1.6 Prendre conscience des facteurs environnementaux qui agissent sur l’apparence, le poids et leurs déterminants

2. Comprendre son problème dans toutes ses dimensions

2.1 Posséder un bagage de connaissances sur différents aspects des problèmes reliés au poids

2.2 Établir les liens entre les composantes de son problème

2.3 Identifier les conditions facilitantes et non facilitantes à sa démarche

3. Déterminer une orientation et des moyens par rapport à son choix de maigrir

3.1 Établir une relation signifiante avec les personnes autour de soi

3.2 Expérimenter des stratégies prometteuses pour réussir une démarche à l’égard de son poids

3.3 Acquérir des habiletés favorisant la résolution du problème

3.4 Examiner les options quant au choix de maigrir

3.5 Établir son propre plan d’action pour poursuivre sa démarche

Des sous-objectifs très détaillés et les activités qui permettent de les atteindre sont énumérés et expliqués dans le guide destiné aux intervenants qui dispensent le programme.

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LA PHILOSOPHIE DERRIÈRE CHOISIR DE MAIGRIR? La philosophie d’intervention du programme Choisir de maigrir? est basée sur les principes suivants :

La définition d’un poids sain doit être élargie et tenir compte d’un ensemble de facteurs de vie;

Le poids résulte de plusieurs déterminants de nature biologique, sociale, familiale, environnementale, ainsi que des comportements;

Les filles et les femmes subissent un conditionnement subtil et incessant pour être autrement que ce qu’elles sont biologiquement, c’est-à-dire possédant naturellement un pourcentage de graisse plus élevé que celui des hommes et une forme « poire »;

Les hommes subissent également de plus en plus de pressions concernant leur apparence (poids, musculature, épilation, etc);

Les grosses personnes sont victimes d’oppression et de préjugés, ce qui nuit à leur estime d’elles-mêmes et à la réalisation de leur potentiel de vie en général;

Les personnes préoccupées par leur poids et qui font des diètes à répétition développent souvent un sentiment d’échec et d’impuissance face à leur problème, et peuvent alors se désinvestir face aux comportements santé;

La course aux produits, services et moyens amaigrissants de toutes sortes ne représente aucunement la solution aux problèmes de poids et ne constitue pas une stratégie de prévention du gain de poids;

Seule une approche globale qui tient compte de tous ces aspects aidera les personnes à préserver ou à retrouver un poids sain, à adopter ou à maintenir de saines habitudes de vie et à vivre harmonieusement.

Figure 4 - Une approche biopsychosociale

«L’obésité est une condition qui touche toutes les sphères de la vie d’un individu. Par son approche globale, Choisir de maigrir? guide chaque personne vers une prise en charge saine du poidsT.» Jean Chaussé Travailleur social

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LA TRAME DU PROGRAMME La trame du programme réfère au fil conducteur de ce dernier. Choisir de maigrir? est organisé comme une progression logique tout en respectant les phases d’un processus de groupe. Ainsi, les thèmes abordés progressent au fil des rencontres du connu vers le moins connu, le plus personnel et le plus délicat. Par exemple, le bilan énergétique et le comportement alimentaire sont abordés dès le début alors que l’image corporelle et la relation aux autres sont discutées plus tard. Un deuxième aspect de la trame du programme est représenté par les étapes du cheminement des participants :

1) On invite à une exploration basée sur l’observation et la prise de conscience;

2) On favorise une compréhension approfondie du problème, basées sur des connaissances, des observations et des prises de consciences et non sur les tabous et les mythes;

3) On évolue vers une actualisation de la prise en charge saine du poids suite à l’analyse de la situation, l’expérimentation de nouvelles solutions et l’élaboration d’un plan d’action réaliste.

Figure 5 -Trame du programme Choisir de maigrir?

Un troisième aspect de la trame repose sur la capacité des intervenants à recourir aux différents concepts de l’approche d’ÉquiLibre tout au long des rencontres. Ces concepts sont par exemple, le rapport à la nourriture, l’image corporelle et le rapport au corps, le potentiel d’amaigrissement, le sens de l’obésité, la dynamique interpersonnelle et les obstacles à l’amaigrissement. Ces concepts sont abordés lors des formations pré-requises pour dispenser le programme. On prendra soin de faire des liens et de favoriser la progression du groupe au-delà du thème de chaque rencontre, au moment opportun. Une bonne connaissance de la trame du programme permet aux intervenants de retenir de l’information pour plus tard, et d’éviter de mettre en évidence un lien dans la démarche d’une participante de manière prématurée.

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LE DÉROULEMENT DES RENCONTRES Le contenu de chacune des rencontres de Choisir de maigrir? est décrit de manière détaillée dans le guide d’intervention, ce dernier étant présenté à la page 27 de la présente brochure. Voici un aperçu des thèmes abordés et de la manière dont ils sont traités. 1P

reP rencontre : Je commence ma démarche

Une bonne démarche de groupe débute avec un premier contact chaleureux qui dissipe autant que possible les inquiétudes des participantes. L’approche non-directive transparaît dès cette rencontre et favorise la participation active de toutes. Un contrat de vie de groupe est établi afin de clarifier le mode de fonctionnement et l’engagement souhaité par les participantes. Un questionnaire de connaissances servira de point de repère pour les apprentissages à venir en cours de session. Les participantes repartent à la maison avec un premier journal de l’environnement alimentaire à compléter. 2P

eP rencontre : J’évalue ma consommation alimentaire

Choisir de maigrir ?, par l’observation et l’analyse, tente de désamorcer les idées préconçues. Ainsi, chacun débute la démarche par l’observation minutieuse de ses habitudes alimentaires. Certains sont étonnés de constater les ressemblances entre les comportements et préoccupations des unes et des autres. Le thème de la rencontre tourne autour de l’aspect quantitatif de l’alimentation en tant qu’élément du bilan énergétique qui sera complété d’ici la fin de la 4 P

eP rencontre. Des pesées étant nécessaires au calcul du bilan énergétique, on en profite pour

effectuer une réflexion sur l’utilisation du pèse-personne. 3P

eP rencontre : J’analyse mes habitudes alimentaires

Bien que cela puisse sembler banal, manger est un geste complexe, chargé de symboles, ancré dans notre enfance et évoluant au cours de notre vie. Pour régler un problème de poids, il est important d’en avoir une compréhension globale. Les raisons pour lesquelles on mange sont abordées ici sous différents angles; analyse du journal alimentaire, imagerie mentale, exposé théorique. Les participantes repartent à la maison avec une grille d’observation de leurs activités qui permettra d’évaluer leur dépense d’énergie lors de la rencontre suivante.

4P

eP rencontre : J’évalue mes besoins énergétiques

La base du maintien du poids est l’équilibre énergétique, c’est-à-dire le rapport entre l’énergie qui entre (ce que l’on mange) et celle qui sort (l’énergie dépensée par le métabolisme et les activités). Il est donc important que chaque participante fasse le point sur cet aspect. Le bilan énergétique est complété au cours de la rencontre, permettant à chacune de se prononcer sur son potentiel d’amaigrissement. Au terme de ce processus, plusieurs notions très importantes sur l’obésité et la mécanique de l’amaigrissement seront acquises pour la majorité.

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5P

eP rencontre : Je mets mon corps en mouvement

Rare sont les personnes qui n’ont pas commencé leur vie en courant et en jouant. Ainsi, la plupart des personnes ont eu une expérience positive du mouvement. Malheureusement, à l’âge adulte et après de multiples tentatives pour maigrir, cette expérience positive du mouvement s’est parfois ternie. Les obstacles rencontrés pour bouger, les préjugés et les fausses croyances, les solutions possibles pour y remédier et le niveau d’activité physique que l’on souhaite atteindre sont traités ici sous forme de discussion. La deuxième partie de la rencontre est une séance d’activité physique basée sur le plaisir de bouger, bâtie en collaboration avec un spécialiste en activité physique au fait de l’approche promue dans Choisir de maigrir?.

6P

eP rencontre : J’écoute mon corps (journée intensive)

Une démarche de groupe se déroule selon des phases bien précises. À la fin du premier tiers du temps, la confiance dans le groupe atteint un niveau favorable au travail. Une journée complète passée ensemble à ce moment favorise donc la cohésion du groupe. Le contexte d’une journée complète permet aussi d’intégrer des activités particulières comme partager un repas. L’acte de manger est étudié sous l’angle du type de mangeur, des dimensions du geste de manger, de l’explication des bases du fonctionnement du système digestif et de l’écoute des signaux de faim et de satiété. Cette rencontre vise tout particulièrement à faire comprendre l’importance de s’écouter tant sur le plan physique que psychologique. 7P

eP rencontre : Je prends conscience de l’influence des autres

L’humain est fondamentalement un être social. Ceci ne signifie pas pour autant que les relations interpersonnelles soient toujours faciles et gratifiantes. Parmi les difficultés rencontrées dans une démarche de changement, la relation avec le réseau d’amis et la famille est un aspect important. On travaille ici sur le rôle des autres dans le problème de poids, la dynamique interpersonnelle pouvant faire partie des causes du problème ou contribuer à le perpétuer. L’essentiel de la rencontre est constitué d’un jeu de rôles faisant ressortir les réactions possibles à diverses situations où la personne se sent jugée pour son alimentation ou son poids. L’objectif est bien sûr de favoriser l’apprentissage de la réaction la plus appropriée pour chacune en de telles circonstances, particulièrement avec les personnes qui s’expriment ou qui agissent de manière à nous décourager. On identifie également des personnes de soutien à qui il serait pertinent de formuler une demande d’aide claire.

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8P

eP rencontre : J’explore mon image corporelle

Dans une société qui accorde autant d’importance à l’image, avoir un corps non conforme aux canons de la beauté constitue un enjeu important. Ainsi, la question de l’image corporelle est majeure dans une démarche de contrôle du poids. Cette rencontre vise à faire émerger la perception qu’ont les participantes de leur image corporelle et à clarifier le rôle que cette image joue dans la dynamique de leur problème. Un exercice basé sur l’observation de sa propre image dans un miroir qui a été réalisée à la maison depuis la dernière rencontre et une activité avec de la pâte à modeler servent d’initiation à une discussion de groupe. Il s’en suit un atelier avec des photos traitant de la beauté dans le monde, à travers le temps et en lien avec la consommation.

9P

eP rencontre : J’examine mes motivations à maigrir

En matière de gestion du poids, on confond souvent motivation et volonté. La motivation est l’ensemble de motifs conscients et inconscients qui nous poussent ou nuisent à l’action. Ainsi tout changement comporte des avantages et des désavantages et ces derniers constituent notamment une source d’inertie importante face à la capacité de changer. Après avoir abordé la résistance du corps face à l’amaigrissement (obstacles physiques), on aborde donc la question des motivations et des obstacles aux changements de comportements. Une grille d’analyse de motivations à maigrir est utilisée. Un exercice portant sur les valeurs vient compléter les notions déjà données sur les besoins. 10P

eP rencontre : Je choisis l’orientation de ma démarche

Souvent les gens qui veulent solutionner un problème de poids fixent leur objectif en fonction d’un poids précis à atteindre et se donnent peu de moyens concrets pour y arriver. De plus, l’objectif envisagé est souvent irréaliste. Or, une démarche de perte de poids doit s’appuyer sur un plan d’action clair et réaliste. Les participantes vont être invitées à prendre une décision quant à leur projet d’amaigrissement à partir de la grille d’analyse des motivations; maigrir, reporter leur décision ou travailler sur un autre aspect de leur vie. La deuxième partie de la rencontre consiste à apprendre à élaborer son plan d’action. Ce plan d’action sera réalisé à la maison d’ici la rencontre 13.

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11P

eP rencontre : Je nourris mon corps

À l’instar de l’activité physique, la résolution d’un problème de poids passe par l’atteinte de l’équilibre. On s’intéresse cette fois au fait de nourrir harmonieusement son corps. Concernant l’alimentation, on vise à donner un minimum de renseignements utiles et à indiquer aux participantes des sources d’information fiables. On informe les participantes sur le rôle des nutriments et leurs sources ainsi que sur les éléments les plus importants pour le contrôle du poids; les fibres alimentaires, le lien entre la faim et les temps de digestion, la composition et la régularité des repas, les sources de matières grasses et des suggestions pour en réduire l’apport, etc. 12P

eP rencontre : Je deviens critique face aux diètes

Vivre une démarche pendant 14 semaines est en soi un très bon premier pas. Cependant, ce qui se déroule à l’extérieur dans l’environnement ne change pas pour autant. Ainsi, l’industrie des produits, services et moyens amaigrissants (PSMA) continue de promouvoir la réussite instantanée. Il est important de bien renseigner les participantes sur les différents PSMA disponibles sur le marché afin de les mettre en garde contre les dangers des différents moyens pour maigrir. Si une personne décidait d’avoir de nouveau recours à certains PSMA suite à Choisir de maigrir?, nous visons à ce qu’elle conserve un esprit critique grâce aux renseignements donnés et à une grille d’évaluation à laquelle elle pourra se référer. 13P

eP rencontre : Je précise mon plan d’action

Le maintien des acquis après une démarche comme celle proposée dans Choisir de maigrir ? suppose de recourir à certains outils. Un plan d’action minutieusement élaboré et revu est un de ces outils. Le début de la rencontre 13 est vécu sous forme de discussion autour d’un photo-langage dont le thème est leur perception globale du chemin parcouru depuis la première rencontre. Chacune fait ensuite part à l’ensemble du groupe du plan d’action qu’elle a élaboré à la maison depuis la rencontre 10. Les intervenants participent à la discussion sur les plans d’action afin d’aider les participantes à les clarifier et au besoin, à les rendre le plus réaliste possible.

14P

eP rencontre : J’évalue ma démarche

Le programme Choisir de maigrir ? met en valeur de façon importante les capacités d’analyse et d’évaluation. Le contenu prévu pour cette dernière rencontre permet d’évaluer la démarche grâce au questionnaire de connaissances de la première rencontre qui est repris ici. Une autre évaluation portant sur les éléments du programme sera remplie par les participantes et recueillie par les intervenants. Certains éléments du questionnaire d’évaluation peuvent être mis en parallèle avec ceux du questionnaire d’inscription dans le but de mesurer l’évolution des comportements en regard de l’alimentation et du poids. C’est aussi l’occasion de se dire adieu ou de planifier des rencontres de soutien pour faire suite au groupe.

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LES ACTIVITÉS PROPOSÉES Les activités réalisées tout au long du programme sont très variées et font appel à différents moyens d’apprentissage de manière à rejoindre tous les participantes. Voici des exemples d’activités proposées au fil des rencontres.

Les échanges auto-animés

Chacune des rencontres débute avec un échange d’environ 45 minutes afin de permettre aux participantes de partager leur cheminement entre les rencontres. Les thèmes proposés sont « Où en suis-je dans ma démarche?, mes découvertes, mes réflexions, mes essais…fructueux ou pas, mes bons coups et les obstacles que j’ai rencontrés ». Ce moment de discussion entre les participantes engendre un effet d’entraînement important s’il est bien utilisé. De plus, le fait que les participantes prennent en charge l’animation de cet échange favorise le développement de l’empowerment.

Les imageries mentales

La technique des imageries mentales est fréquemment utilisée en psychologie. Elle permet de laisser l’inconscient jouer avec un thème, sans en censurer la forme ni le contenu, plutôt que de réfléchir à une question de manière uniquement rationnelle. Certaines découvertes pourront s’avérer fort utiles dans la poursuite des objectifs personnels des participantes; obstacles à la perte de poids, valeur émotive de certains aliments (ex : la fête, la pénitence, le rôle de mère), signification de la consommation de certains aliments (ex : l’appartenance au monde adulte, la rébellion), etc.

Les consignes

La consigne est un outil d’intervention issu de l’approche comportementale. Cette méthode a été intégrée au programme pour modifier, en particulier, certains comportements alimentaires qui sont des automatismes donc plus ou moins sous le contrôle de la volonté (par exemple, manger vite). Une suite de consignes dictées par les intervenants pourrait s’apparenter à une diète par leur connotation directive. Nous prenons donc quelques minutes à la fin de chaque rencontre pour mettre le groupe à profit dans la détermination d’une consigne pour la semaine. Un bilan des consignes sert d’aide mémoire mais surtout à l’analyse des difficultés et la recherche de solutions.

Les « je fais le point »

Afin de prendre une décision éclairée et d’élaborer un bon plan d’action, il faut considérer l’ensemble des éléments reliés au poids; il est donc important de ne pas oublier les éléments repérés au fil des semaines. Un outil d’analyse et de synthèse est donc proposé pour ramasser les éléments au fur et à mesure de la démarche. Il s’agit des documents « Je fais le point » qui résument les grands thèmes abordés.

Et plus encore

Des discussions, des exposés par les différents intervenants, des exercices écrits, des lectures, des dégustations, des ateliers avec photos viennent compléter la gamme d’outils utilisés en cours de programme afin de réaliser les apprentissages nécessaires à l’atteinte des objectifs.

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LES BASES SCIENTIFIQUES DU PROGRAMME L’émergence d’un nouveau paradigme sur le poids

Choisir de maigrir? repose sur une voie différente de celle qui est traditionnellement proposée en matière de gestion du poids. On parle d’un nouveau paradigme sur le poids* qui se manifeste par deux mouvements principaux : l’acceptation du poids ainsi que cesser le recours aux diètes et autres moyens amaigrissantsP

12P. Ce paradigme ne signifie pas pour autant de renoncer

nécessairement à perdre du poids mais de se centrer sur l’amélioration de la santé dont peut faire partie la perte de poids. Cette approche suppose également que l’individu reprenne du pouvoir sur la vie (empowerment), entre autres dans le domaine du poids.

L’acceptation

On doit éviter de confondre acceptation avec complaisance et laisser-aller P

26P. Le poids et les

formes du corps sont très fortement déterminés par le bagage génétique, les comportements alimentaires et d’activité physique ainsi que par l’environnement. Bien que la littérature scientifique soit claire à cet égard, on a malgré tout tendance à présumer que les déterminants du poids sont principalement sous le contrôle personnel P

27P. Ceci mène bien

souvent les gens aux prises avec un excès de poids à une haine de soi susceptible de nuire à une démarche d’amélioration de ses habitudes de vie. Loin de signifier qu’il ne faille pas s’améliorer, ce qui est généralement le piège dans la compréhension de ce fondement, cette acceptation est la base sur laquelle se construit l’amélioration de soiP

12P.

Cesser le recours aux diètes puisqu’elles sont inefficaces et nuisibles Des auteurs suggèrent que l’augmentation de l’obésité depuis les années 1970 coïncide avec le moment où les diètes amaigrissantes sont devenues un élément du mode de vie P

25P. Selon

plusieurs auteurs, les diètes amaigrissantes peuvent favoriser le gain de poids par l’effet yoyo auquel elles sont associées P

5,6,7P (voir la description de l’effet yoyo page 8). Des moyens sont

proposés pour favoriser une amélioration du style de vie: décourager le recours aux diètes, légaliser tous les aliments pour mieux réapprendre à manger sainement, intégrer l’écoute des signaux corporels, identifier quand l’acte alimentaire répond aux émotions ou à d’autres facteurs ainsi que découvrir et mettre en pratique des moyens appropriés pour répondre à ces autres besoins.

L’empowerment

Une des préoccupations de la promotion de la santé est l’empowerment individuel et collectif P

28P. Au niveau individuel, on peut définir l’empowerment comme étant la possibilité

pour les personnes de mieux contrôler leur vie P

29P ou de devenir les agents de leur propre

destinée P

30P. Choisir de maigrir? redonne le pouvoir aux participants en accordant une place

prépondérante à l’empowerment par son approche non directive ainsi que par les activités qui favorisent le développement de l’estime de soi et de l’efficacité personnelle. Les participants sont invités à analyser eux-mêmes leur situation à partir des informations fournies et à autodéterminer la solution qui leur convient le mieux.

*paradigme : vision du monde soutenue par une communauté scientifique particulière, à un moment précis de son histoire, qui sert de modèle de référence et qui inaugure une nouvelle tradition dans une discipline P

31P.

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Comparaison de l’approche traditionnelle et de l’approche du nouveau paradigme Approche axée sur la

perte de poids Approche visant la promotion de la santé et du mieux-être

But Perdre du poids Augmenter la confiance en ses habiletés à faire des choix qui favorisent le mieux-être et la santé.

Progrès Perte de poids Adoption graduelle de saines habitudes de vie.

Choix des aliments

Déterminés par le régime Aliments permis/défendusMonotone

Réhabilitation des aliments. Suivre ses goûts et ses préférences. Libre choix. Notion de plaisir et de satisfaction

Quantité Déterminé par le régime Privation, volonté, Soumission au régime

Les signaux physiologiques de faim et satiété guident la prise alimentaire. Je fais confiance à mon corps. Identifier quand l’acte alimentaire répond aux émotions ou à d’autres facteurs

Acceptation de soi

Je vais m’aimer quand j’aurai maigri… Dépend de la perte de poids

Processus d’acceptation du corps que l’on a. Mise en perspective des diktats de la mode. Processus d’attention envers soi-même.

Activités physiques

Corps est vu comme un objet à contrôler, à mâter: Il faut; je dois. Que j’aime ou pas. Notion de corvée

Adopter un mode de vie actif. Choisir des activités que l’on aime. Notion de plaisir

Attitude Tout ou rien Hyper contrôle ou perte de contrôle Rigidité

Libre choix, je suis au centre, j’ai le pouvoir. Découvrir et mettre en pratique des moyens appropriés pour répondre à mes besoins. Je me donne la permission Fluidité

Succès Atteinte du poids désiré Respects de ses besoins, de ses désirs. Accroissement de l’estime de soi. Sources de plaisir divers dans sa vie. Épanouissement

Adapté de Omichinsky L. Obesity and Health. 1993

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Un mot sur les approches psychologiques à la base de Choisir de maigrir?

L’approche d’intervention qui sous-tend Choisir de maigrir? est éclectique, ses conceptrices ayant puisé à plusieurs sources. L’approche qui a le plus teinté le programme est sans contredit l’approche non directive de Carl Rogers incluse dans le courant humaniste/existentiel. Cette approche repose sur le postulat qu’une force intérieure nous fait évoluer, changer, décider et choisir ainsi que pencher vers ce qui nous fait avancer et utiliser toutes nos forces. Le climat essentiel à cette évolution est basé sur trois attitudes fondamentales soit l’authenticité, l’empathie et la croyance de l’aidant dans les capacités de l’aidé. Des emprunts sont aussi fait à l’analyse transactionnelle, le programme favorisant que les interactions qui s’y déroulent se situent d’adulte à adulte et non dans un mode qui rappellerait une interaction entre un parent et un enfant. L’approche féministe est utilisée puisque ses différents postulats font écho à la problématique du poids, surtout pour les femmes. En conjonction avec l’approche non-directive, favoriser l’empowerment, tel que décrit ci-haut, oriente la manière de faire des intervenants. Enfin, certains exercices sont tirés de l’approche psychodynamique, notamment lorsqu’il est question du sens du geste de manger et de l’approche cognitive-comportementale, lorsque des consignes sont choisies dans le but de modifier certains comportements nuisibles.

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LES RETOMBÉES RÉSULTATS DE L’ÉVALUATION SCIENTIFIQUE Ces résultats proviennent de la thèse de doctorat de Lyne Mongeau Ph.D. P

32P et des effets

immédiatsTP

*PT du projet CHOIX de Simone Lemieux Ph.D. de l’Université Laval. Ces résultats

d’évaluation sont présentés en annexe du présent document et sont également disponibles sur le site Twww.equilibre.caT. Dans ces deux études où des participantes ont été comparées à des femmes ne bénéficiant d’aucune intervention ou encore participant à un groupe de soutien, on a démontré que : Choisir de maigrir? améliore de façon significative… -l’estime de soi et l’indice de dépression -l’efficacité personnelle -les comportements alimentaires (manger en réponse à ses émotions) -la satisfaction face à l’image corporelle -les connaissances sur l’alimentation et les saines pratiques de gestion du poids … et favorise la stabilisation et/ou la perte de poids! Choisir de maigrir? ne vise pas la perte de poids de façon immédiate mais bien un choix éclairé concernant l’amaigrissement. Néanmoins, les résultats de recherche de la thèse de doctorat indiquent qu’un an après la fin du programme, 35 % des participantes ont perdu du poids contre 19% des femmes dans le groupe ne bénéficiant d’aucune intervention. Également, dans le projet CHOIX, on a constaté une perte de poids significative de 2%, qui s’est maintenue sur une période d’un an, alors qu’aucun changement de poids n’a été observé dans les 2 autres groupes (de soutien et la liste d’attente). Des résultats congruents avec ceux de d’autres programmes semblables

Les résultats d’évaluation de Choisir de maigrir? confirment ceux obtenus grâce à d’autres études ayant évalué les effets de programmes issus du nouveau paradigme. Il est donc peu probable que les résultats obtenus soient le fruit du hasard. Nous concluons que de tels programmes possèdent incontestablement des ingrédients actifs.

Des résultats sur les paramètres sanguins? Une étude a été faite en 2005 chez nos voisins états-uniens par Bacon et al. P

33P. Cette étude

réalisée sur deux (2) ans comparait les résultats obtenus avec une approche traditionnelle (diète) et une approche basée sur le nouveau paradigme. Les auteurs concluent que l’approche basée sur le nouveau paradigme :

-améliore à long terme plusieurs habitudes de vie favorables à la santé

-améliore plusieurs paramètres sanguins associés à l’obésité soit le cholestérol total, le taux de LDL et la pression artérielle systolique.

TP

*PT Les résultats à long terme du projet CHOIX sont soumis pour publications

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TÉMOIGNAGES DE PARTICIPANTS

Les témoignages des participants au programme Choisir de maigrir? et des intervenants qui le dispensent en disent long sur la valeur du programme et la satisfaction qui en découlent. En voici un aperçu.

Choisir de maigrir? répond à un besoin de la population :

« La raison pour laquelle j’ai entrepris une démarche de groupe avec ÉquiLibre, c’est que j’étais fatiguée des diètes à répétition qui, à la fin, ne me donnaient rien. Je ne voulais plus dépenser mon argent là-dessus. Le pire, c’est que je ne faisais pas que reprendre mon poids après les diètes, j’en reprenais plus qu’au début! J’avais envie d’essayer une approche différente.» Marie, ex-participante

Choisir de maigrir? permet de retrouver une relation saine avec les aliments :

« J’aime bien penser qu’il n’y a plus d’interdits associés aux aliments. C’est ce qui faisait que je mangeais beaucoup et avec culpabilité, des choses comme les biscuits. Maintenant, je peux mettre la boîte de biscuits devant moi et je ne ressens plus du tout l’envie de passer à travers. L’obsession est partie. » France, ex-participante

Choisir de maigrir? permet de trouver des solutions pour son bien-être général :

« Trouver d’autres façons de me faire plaisir que par la nourriture est très important. Pour moi, me faire plaisir, c’est être plus à l’écoute de mes besoins. En fait, je me fais plaisir quand je m’affirme et que j’arrête de faire des choses qui ne me tentent pas pour plaire aux autres ! » Martine, ex-participante

« Je suis retournée nager, activité que je remettais au jour où j’aurais perdu du poids. Et je marche au moins une heure par jour, beau temps mauvais temps. L’activité physique m'a permis de régler mes insomnies et de mieux gérer mon anxiété. En faisant de meilleurs choix dans mes aliments, je n'ai plus de problèmes de digestion. » Francine, ex-participante

Choisir de maigrir? permet de reprendre du pouvoir sur sa vie :

« Je vis enfin dans le présent, en pleine possession de mes moyens. J’ai pris la plus grande décision de ma vie : VIVRE MAINTENANT! »

Francine, ex-participante

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TÉMOIGNAGES D’INTERVENANTS « Une fois bien préparée et prête à accompagner chaque groupe, j'ai beaucoup appris grâce au guide d'intervention d'ÉquiLibre, aux conseils des collègues et à celles avec qui j'ai co-animé. Les participantes, par leur engagement, leur ouverture, leur cheminement et leur courage offrent aux intervenantes de riches enseignements et confirment l'importance de les guider et de les soutenir à retrouver le bien-être avec leur corps et la nourriture. »

Marie Watiez, Intervenante psychosociale

« Je suis toujours émerveillée des prises de conscience que font les participantes au fil des semaines. La façon dont le programme est construit conduit à une compréhension de plus en plus grande des différents aspects concernant la préoccupation à l'égard du poids. Respect, réflexion et souvent beaucoup d'humour, c'est ce que je retiens de mon expérience. »

France Côté Diététiste-nutritionniste

« Animer une rencontre sur l’activité physique dans le cadre du programme Choisir de maigrir? est un plaisir pour moi. C’est une occasion de partager ma passion pour l’activité physique avec des personnes qui choisissent de s’occuper d’elle-même. Je leur fais découvrir que l’activité physique peut être simple, agréable et accessible. Que c’est aussi un excellent moyen de développer une relation plus saine avec son corps et avec soi-même. C’est toujours très « nourrissant » de voir les yeux des participantes s’allumer lorsqu’elles découvrent qu’on peut faire de l’activité physique sans avoir à « souffrir » ou encore de les voir rire et s’amuser lorsqu’elles dansent spontanément au son d’une musique entraînante. »

Odette Côté Kinésiologue

« L’intervention dans Choisir de maigrir? m’a donné l’occasion de constater tous les effets subtiles et les dommages qu’occasionnent des années de régimes. Également, j’ai constaté toute la stigmatisation sociale et les pressions généralisées dans la société (les collègues de travail, la famille, les gens dans la rue et même la commu-nauté médicale…) dont sont victimes les personnes rondes. J’ai malheureu-sement pu observer la souffrance de ces femmes et les répercussions quoti-diennes que ces situations ont amené dans leur vie. Un côté positif d’inter-venir avec ce programme est de redonner du pouvoir aux participantes sur leur situation. »

Madeleine Turcotte, Diététiste-nutritionniste

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LA FORMATION FORMATION REQUISE POUR DISPENSER LE PROGRAMME CHOISIR DE MAIGIR? FORMATION «CLÉ EN MAIN» ÉquiLibre a développé une formation «clé en main» qui répond aux besoins du réseau de la santé. S

La formation s’échelonne sur cinq jours et est divisé comme suit : • deux séminaires de deux jours à un mois d’intervalle, • un séminaire d’une journée dispensé après la première expérience d’implantation du

programme dans un CSSS permettant de poursuivre les apprentissages et d’échanger sur les difficultés rencontrées.

Objectifs de la formation :

Actualiser ses connaissances sur les problèmes de poids; leurs causes et les risques pour la santé qu’ils représentent.

Comprendre le nouveau paradigme sur le poids et les différents concepts de l’approche développée par ÉquiLibre.

Acquérir les habiletés nécessaires à la mise en pratique de l’approche dans le cadre d’une intervention de groupe.

Mieux connaître le programme Choisir de maigrir?: ses objectifs, sa trame, les résultats de son évaluation, son déroulement et ses outils.

Expérimenter certains outils de Choisir de maigrir? pour mieux se préparer à les utiliser. Cerner les attitudes à développer pour diriger la démarche des participants au programme

dans une approche non-directive visant l’empowerment. Apprendre ou revoir les bases de l’animation de groupe. Se familiariser avec les aspects logistiques du programme incluant son démarrage.

Offre de services Depuis 2007, par le biais d’une offre de services envoyé aux gestionnaires du réseau, ÉquiLibre dispense cette formation gratuitement aux intervenants des CSSS qui sont identifiés pour bénéficier de la formation et ainsi animer le programme dans leur milieu. Cette importante démarche est possible grâce à une subvention de la Direction générale de la santé publique du MSSS. ÉquiLibre communiquera au réseau de la santé tout développement relatif à la diffusion du programme.

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LA TROUSSE D’INTERVENTION « CLÉ EN MAIN » Une trousse d’intervention « clé en main » est remise à chaque intervenant qui s’inscrit au programme de formation permettant de dispenser le programme. Cette trousse comprend : Un guide d’intervention Ce guide de plus de 400 pages contient :

une description détaillée des bases scientifiques du programme;

une revue de littérature scientifique exhaustive sur les problèmes reliés au poids et les notions nécessaires à l’intervention;

une description détaillée du déroulement de chacune des rencontres;

des conseils pratiques pour le démarrage d’un groupe. Des outils d’intervention Un porte-documents pratique contient :

un questionnaire d’inscription (incluant, si nécessaire, le dépistage des troubles de l’alimentation);

les fiches d’activités prêtes à photocopier pour chacune des rencontres;

un CD-ROM contenant une banque de photos, des outils promotionnels ainsi que certains outils didactiques en version électronique.

Des extraits d’intervention Quatre DVD contenant une douzaine d’heures d’intervention sont également remises aux intervenants qui se forment pour dispenser le programme. Le visionnement de ces extraits permet d’approfondir ses connaissances sur le type d’intervention nécessaire. Les extraits permettent également aux intervenants de se familiariser avec le type de cheminement réalisé par les participants lors de leur participation au programme.

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LES CONDITIONS D’IMPLANTATION Bilan des ressources nécessaires pour implanter le programme Ressources humaines (généralement disponibles au CSSS) :

Un(e) diététiste-nutritionniste pour 90 heures de planification et d’intervention Un(e) intervenant(e) psychosocial(e) pour 85 heures de planification et d’intervention Un(e) spécialiste en activité physique pour 5 heures de planification et d’intervention

Ressources matérielles (déjà disponibles au CSé SS) :

Un local avec des tables et des chaises pouvant accueillir 15 personnes Un pèse-personne Un projecteur Des matelas de sol pour quelques rencontres Photocopies

Autre matériel requis (des frais d’inscription minimes peuvent couvrir ces coûts) : Tables de valeurs nutritives, quelques aliments, pâte à modeler. Ressources financières : Les coûts associés à la formation des intervenants, incluant la trousse d’intervention, s’élèvent à 1300$ (coûts en 2007-2008). Toutefois, les intervenants des CSSS qui désirent offrir le programme à leur clientèle pourraient bénéficier d’une formation gratuite, grâce au soutien financier du MSSS. (voir offre de services en page 26)

Les conditions de succès Bien que des intervenants aient vécu de belles expériences en dispensant le programme en privé, le modèle d’intervention dans un CSSS ou dans un Centre de santé nous apparaît idéal, tant pour l’intervenant que pour les participantes. La philosophie d’intervention doit bien sûr être appuyée par la direction de l’établissement. Les CSSS ont souvent à leur emploi les ressources humaines nécessaires; travailleurs sociaux, psychologues et nutritionnistes. L’embauche d’un contractuel peut aussi être un bon moyen de pallier si une ressource humaine est manquante. De plus, un tel établissement dispose d’infrastructures qui limitent les coûts matériels et libèrent les intervenants de la plus grande part de l’aspect logistique (publicité, local, photocopies …) Des partenariats déjà prévus entre le réseau de la santé et les ressources communautaires peuvent également être fort utiles. Par exemple, l’intervenant psychosocial d’un centre de femme et la nutritionniste d’un CSSS peuvent s’associer pour offrir Choisir de maigrir? à la population de leur territoire.

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Par où commencer? Pour le gestionnaire :

Évaluer comment le programme peut s’inscrire dans les services que l’établissement souhaite offrir à la population (ex. : en complément aux interventions individuelles, en services généraux, en prévention promotion);

Identifier les intervenants qui animeront le programme, soit une diététiste-nutritionniste et un intervenant psychosocial;

Former les intervenants grâce au programme de formation offert par ÉquiLibre.

Pour les intervenants : Participer à la formation dispensée par ÉquiLibre; Planifier la logistique du groupe (inscriptions, réservation des locaux, achat du matériel).

Les aspects logistiques sont abordés lors de la formation et se retrouvent dans le guide d’intervention;

Annoncer le groupe auprès de la population et de la clientèle du CSSS. Des dépliants promotionnels et des affiches peuvent être commandés chez ÉquiLibre;

Préparer l’animation des rencontres; Au besoin, communiquer avec ÉquiLibre afin d’obtenir des réponses à vos questions.

Des expériences vécues dans le réseau Plusieurs sites à travers le Québec ont offert Choisir de maigrir? pendant de nombreuses années. Le CLSC de Pierrefond Le Centre de Santé de la Haute Côte Nord Le CLSC D'Asbestos Le CLSC de la MRC de l’Islet Le CLSC Orléans Le Centre des Femmes de la Basse Ville à Québec Le Centre de femmes COM’FEMME à Brossard Le CLSC de Rosemont, qui a soutenu son élaboration, maintient Choisir de maigrir? à sa

programmation depuis plus de 20 ans. C’est dire combien cet établissement croit en sa valeur!

Consultez régulièrement le Twww.equilibre.ca T pour découvrir les nouveaux milieux qui offrent le programme.

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BIBLIOGRAPHIE 1 Mongeau L, Audet N, Aubin J, Baraldi R (2005) L’excès de poids dans la population québécoise de 1987 à 2003. Institut national de santé publique du Québec et Institut de la statistique, Direction Santé Québec. Institut national de santé publique, Montréal, 23 p.

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23 Cooper Z, Fairburn CG (2001). A new cognitive behavioural approach in the treatment of obesity. Behaviour Research and Therapy. 39: 499-511.

24 Brownell K (2002). The Environment and Obesity. In Eating Disorders and Obesity. A Comprehensive Handbook. Chap 78. Fairburn CG, Brownell KD Eds, Guilford Press, New-York, pp. 433-438.

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26 Wilson TG (1996). Acceptance and change in the treatment of eating disorders and obesity. Behavior Therapy, 27: 417-439.

27 Brownell KD (1991). Personal Responsibility and Control Over our Bodies : When Expectation Exceeds Reality. Health Psychology, 10(5): 303-310.

28 Tones K, Tilford S (2001). Health Promotion. Effectiveness, Efficiency and Equity. Nelson Thornes, Cheltenham, 524 p.

29 Rappaport J (1987). The terms of empowerment/exemplars of prevention : Toward a theory for comunauty psychology. American Journal of Community Psychology, 15(2): 121-145.

30 Breton M (1989). Liberation theology, group work and the right of the poor and oppressed to participate in the life of the communauty. Social Word with Groups, 12(3): 5-18.

31 Clément E, Demonque C, Hansen-Løve L, Kahn P (1994). La philosophie de A à Z. Hatier, Paris, 384 p.

32 Mongeau L (2005) Un nouveau paradigme pour réduire les problèmes liés au poids : l’exemple de Choisir de maigrir ? Thèse de doctorat, Faculté de médecine, Université de Montréal, 475 p.

33 Bacon L, Stern J, Van Loan M, Keim N (2005). Size acceptance and intuitive eating improve health for obese, female chronic dieters. Journal of American Dietetic Association, 105: 929-936.

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LISTE DES FIGURES Figure 1 – Liens entre les habitudes de vie, le poids et la santé

Source : Mongeau L, Vennes M, Sauriol V (2004). Maigrir – Pour le meilleur et non le pire. Association pour la santé publique du Québec et Institut national de santé publique du Québec. Éditions ASPQ, Montréal, p.4.

Figure 2 – Le yoyo des diètes amaigrissantes

Source : Groupe d’action sur le poids ÉquiLibre (2005) Figure 3 – Illustration des causes de l’obésité chez l’individu

Source : Côté D, Mongeau, L (2003). Le programme Choisir de maigrir? Guide pour les intervenantes et les intervenants, p. 137, adapté visuellement dans Mongeau et al. (2004), p.11.

Figure 4 – Une approche bio-psycho-sociale Source : Groupe d’action sur le poids ÉquiLibre 2005

Figure 5 – Trame du programme Choisir de maigrir?

Source : Côté D, Mongeau, L (2003). Le programme Choisir de maigrir? Guide pour les intervenantes et les intervenants, p.59.

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ANNEXES

ÉVALUATIONS SCIENTIFIQUES DE CHOISIR DE MAIGRIR?

Annexe 1 RÉSUMÉ DE L’ÉVALUATION DE CHOISIR DE MAIGRIR?

PAR LYNE MONGEAU, PH.D.

Annexe 2 EFFETS À COURT TERME PROJET CHOIX

PAR SIMONE LEMIEUX PH.D.

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Annexe 1 RÉSUMÉ DE L’ÉVALUATION DE CHOISIR DE MAIGRIR?

par Lyne Mongeau Ph.D. Conseillère scientifique Institut national de santé publique du Québec L’évaluation de résultats du programme Choisir de maigrir? a fait l’objet d’une thèse de doctorat. Voici les grandes lignes de cette évaluation. Déroulement de l’étude

L’étude est basée sur un devis quasi-expérimental. Ce type de devis, utilise un groupe de comparaison (groupe témoin) qui ne reçoit pas d’intervention ou reçoit une intervention placebo, ce qui permet de savoir si les différences mesurées après coup sont vraiment dues au programme. Les participantes témoins ont été recrutées dans des régions ou secteurs où le programme n’était pas accessible, en utilisant le même argumentaire mais en demandant la participation à une étude plutôt qu’à un programme.

L’étude s’est déroulée dans neuf CLSC ou centres de santé francophones du Québec et de l’Ontario et a fait l’objet de deux rondes de programmes, à l’automne 1993 et à l’hiver 1994. Afin de comparer des groupes comparables et de pouvoir généraliser les résultats aux établissements du même type, les programmes se donnant dans des contextes différents ont été éliminés, par exemple ceux offerts en privé. On a aussi utilisé des critères d’inclusion s’appliquant aux participantes, ceci dans le but de pouvoir généraliser les résultats. Ces critères étaient : être une femme, avoir entre 18 et 65 ans, ne pas suivre de psychothérapie en même temps, ne pas consommer de médicaments anti-dépressifs, ne pas souffrir d’anorexie ou de boulimie, avoir un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 20 kg/mP

2P et ne jamais avoir suivi le programme

auparavant. Le recrutement des participantes au programme s’est fait comme à l’accoutumée et celui des participantes témoin s’est fait via des annonces dans le journal et des dépliants distribués dans le secteur en leur offrant la possibilité de gagner des bons d’achat à un concours.

La majorité des sites offraient le programme de façon tout à fait conforme à la prescription du guide d’intervention, soit avec deux intervenants et en suivant le calendrier de 14 rencontres. Les effets de l’intervention ont été mesurés à l’aide d’un questionnaire très détaillé qui mesurait des connaissances, plusieurs attitudes, certains comportements et des perceptions quant au problème de poids et les façons de le solutionner (tableau 1). Remplir le questionnaire nécessitait quelques heures. En conséquence, l’administration a été fractionnée et une rencontre a même été ajoutée afin de ne pas coincer le contenu. Afin de connaître la persistance des effets au-delà de l’emballement immédiat, les participantes, autant celles des groupes d’intervention que les participantes du groupe témoin ont été rappelées après un an pour une rencontre durant laquelle le questionnaire était administré et les mesures anthropométriques prises. Une discussion suivait pour les femmes des groupes expérimentaux qui étaient contentes de se revoir. Il va s’en dire que nous ne les avons pas toutes rejointes.

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Tableau 1 - Liste des variables dans l’évaluation de CChhooiissiirr ddee mmaaiiggrriirr ??

Catégorie de variables Variables Nb d’items Socio-démographiques Âge 1 Langue 1 État civil 1 Nombre d'enfants et âge 2 Niveau de scolarité 1 Occupation 1 Type de travail 1 Revenu 1 Milieu de vie 1 État de santé 5 Alimentation Fréquence alimentaire (HHHQ de Block) 80 Préoccupation à l’égard des aliments et du poids

Âge au début problème 1

Événement associé au début problème 1 Image corporelle 15 Attitudes alimentaires (EAT-26) 26 Attitudes alimentaires 31 Histoire pondérale Âge à la première diète 1 Nombre et type de diètes 18 Fait attention quelle proportion du temps 1 Lectures et émission 8 Préoccupation de la mère 3 Préoccupation du père 3 Objectifs de perte poids 2 Activité physique 1 Perception en regard du problème de poids

Croyances sur l’obésité 9

Norme subjective 6 Connaissances des causes 13 Connaissance des comportements 2 Connaissance des obstacles 2 Connaissances générales 2 Choix de maigrir 20 Psychosociales Estime de soi (Rosenberg) 10 Maîtrise de soi (Rosenbaum) 36 Indice de dépression (BDI Beck) 21 Efficacité personnelle 17 Satisfaction dans la vie 5

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Résultats

Les données de l’étude ont été analysées selon les cas à l’aide de tests de comparaison de moyennes (test de t), de test de proportions (chiP

2P) ainsi que d’analyses multi-niveaux.

La population

Un total de 311 personnes ont été recrutées dans l’étude, soit 184 dans le groupe expérimental et 127 dans le groupe témoin. Au terme de l’étude, 108 participantes composaient le groupe expérimental et 72 le groupe témoin, ce qui représente un taux de rétention de 65 % et de 57 % respectivement. Durant l’année de l’étude, 16 groupes ont été tenus, répartis également entre l’automne et l’hiver. Il a été dispensé le soir dans 81 % des cas. Les trois-quart des groupes ont été animés par deux intervenants(es), l’autre quart par une seule intervenante. Dans la moitié des cas, 15 rencontres ont été tenues, alors que 30 % des groupes ont bénéficié de 14 rencontres et 19 % de 13 rencontres. Le taux d’assiduité au programme par site pour les personnes qui sont restées toute la session est très élevé, la moyenne étant de 92 %, variant entre 87 % et 96 %.

Le tableau 2 présente les caractéristiques des participantes des groupes expérimentaux et témoin. Il s’agit de femmes francophones d’âge moyen, dont l’IMC moyen est d’environ 34 kg/mP

2P. La plupart d’entre elles travaillent ou ont d’autres occupations, environ 15 % d’entre elles

restent à la maison. Les femmes ayant participé au groupe d’intervention étaient significativement plus fréquemment engagées sur le marché du travail que les femmes dans la population en général (58 % c. 45 % ; p < 0,0001). Un quart des participantes à l’étude ont un revenu familial annuel égal ou inférieur à 20 000 $ tandis que pour un autre quart, il se situe à 60 000$ ou plus. Près des trois-quart vivent en couple et ont des enfants. La majorité (84 % du groupe expérimental et 79 % du groupe témoin) des femmes avaient rencontré un médecin dans l’année précédent l’étude. Environ un quart présentait un cholestérol sanguin élevé (18 % du groupe expérimental et c. 26 % du groupe témoin), 9 % des femmes participants à l’intervention avaient une glycémie élevée (c. 16 % pour le groupe témoin) et 27 % souffraient d’hypertension (c. 22 % pour le groupe témoin). De plus, 42 % des participantes du groupe expérimental prenaient une quelconque médication, tandis que c’était le cas pour 37 % des témoins.

La seule différence mesurée entre le groupe expérimental et témoin concernait le niveau d’éducation (tableau 2). Les participantes à l’intervention étaient plus nombreuses à détenir un diplôme universitaire soit 30 % c. 17 % pour les femmes du groupe témoin. En revanche, 14 % des femmes du groupe témoin avait une scolarité de niveau primaire comparativement à 7 % dans le groupe expérimental. De plus, tant pour les femmes plus âgées que les plus jeunes, celles qui ont bénéficié du programme étaient plus scolarisées que celles de la population en général (25 % c. 17 % chez les 25-44 ans (p = 0,028) et 21 % c. 13 % chez les 45-64 ans (p = 0,002).

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Tableau 2 – Caractéristiques socio-démographiques et anthropométriques des participantes à l’étude en pré-intervention

Caractéristiques socio-

démographiques et anthropométriques

n

Groupe expérimental

moyenne (é.t.) ou %

n

Groupe témoin moyenne (é.t.)

ou %

Âge 159 42.7 (11.0) 117 44.2 (10.7) Poids (kg) 161 87.1 (18.0) 117 88.1 (17.8) IMC 160 33.7 (6.4) 116 34.4 (6.8) Éducation (niveau complété)P

aP 158 117

Primaire 7.0 % 13.7 % Secondaire 29.7 % 29.1 % Collégial 33.5 % 40.2 % Universitaire 29.7 % 17.1 % Occupation 154 115 Travail temps complet 36.4 % 44.3 % Travail temps partiel ou occasionnel

19.5 % 20.0 %

Reste à la maison 17.5 % 13.0 % Autres occupations 26.6 % 22.6 % Revenu familial annuel 151 112 20 000$ ou moins 24.2 % 19.7 % Plus de 20 000$ à 60 000$ 54.8 % 60.7 % 60 000$ ou plus 21.0 % 19.7 % Statut marital 158 119 Marié ou union de fait 69.0 % 74.0 % Autre 31.0 % 26.0 % Statut parental 158 118 Avec enfants 66.5 % 76.3 % Sans enfants 33.5 % 23.7 %

P

aP chiP

2 P= 8.33(3) p = 0.04

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En ce qui concerne l’histoire pondérale des participantes, l’âge moyen du début de l’obésité

ou de la préoccupation est de 21 ans et plus de la moitié des femmes ont indiqué qu’il y avait un événement concomitant au début du problème. L’âge de la première tentative de contrôle de poids est de 24 ans. Les mères des participantes les auraient davantage incitées à contrôler leur poids que leurs pères, environ une participante sur quatre ayant indiqué avoir reçu de la pression de sa mère tandis que ce serait moins de une sur dix pour le père.

Plusieurs questions avaient pour objectif de faire le tour des tentatives antérieures pour maigrir ; on demandait la fréquence (jamais, une fois, plus d’une fois) d’utilisation sérieuse (au moins un mois) durant leur vie de quatre catégories de moyens pour maigrir, soit des diètes (5 items), des produits (5 items), suivre un programme ou visiter une clinique (5 items) et consulter un professionnel de la santé (3 items).Un score a été construit en additionnant le nombre de méthodes utilisées et en tenant compte de la fréquence pour chaque méthode. Le score maximum était de 36. Le score moyen était de 10,6 pour le groupe expérimental et de 12,6 pour le groupe témoin, une différence statistiquement significative (p = 0,013). Concernant les tactiques utilisées au moins une fois pour maigrir par les femmes des groupes expérimentaux, 25 % ont suivi des diètes de 1000 calories ou moins, 46 % ont expérimenté des diètes basées sur des aliments en particulier (ex : pamplemousse, soupe aux légumes), 48 % ont essayé le jeûne modifié aux protéines, 45 % des médicaments anorexigènes, 18 % ont reçu des injections et finalement 17 % ont pris des diurétiques. L’objectif de perte de poids visé était généralement ambitieux, moins de 10 % des femmes visaient perdre moins de leur poids tel que recommandé par les institutions médicales (NHLBI 2000). En revanche, 36 % souhaitait perdre entre 11 % et 20 % de leur poids initial et un autre 35 % visait entre perdre entre 21 % et 30 % et le dernier 20 % aspirait à une perte de 31 % et plus. Plus les femmes étaient lourdes, plus élevé était leur objectif.

Quant à leurs préoccupation à l’égard du poids et de la nourriture, les femmes ayant bénéficié du programme présentaient un score significativement plus élevé pour l’échelle complète du EAT-26 ainsi que pour deux des trois sous-échelles, tendances boulimiques et tendances à se mettre à la diète, comparativement à des femmes ayant servi de population de contrôle pour des études de validation du questionnaire EAT-26 (Mongeau et al. 2005).

Les effets du programme

Les figures 1 à 10 illustrent les valeurs prédites des scores pour différentes variables dépendantes des groupes expérimentaux et témoin après avoir pris en considération certaines variables de contrôle, soit le niveau de scolarité (avoir une scolarité universitaire), l’âge (avoir plus de 45 ans), l’occupation (travailler hors du foyer) et l’IMC initial (avoir un IMC égal ou supérieur à 30 kg /mP

2P). Le programme Choisir de maigrir ? a permis une amélioration

significative et soutenue de plusieurs variables psychosociales, notamment l’image corporelle (figure 1), manger en réponse à ses émotions (figure 2), l’estime de soi (figure 3) et les connaissances (figure 4). L’amélioration est attribuable au programme et s’est maintenue entre la fin de l’intervention et le moment du suivi 12 mois plus tard. De plus, l’addition au modèle des variables pouvant potentiellement expliquer les différences n’a pas modifié les résultats.

Figure 1 Score plus faible associé à plus de satisfaction Figure 2 Score plus faible associé à une tendance Face à l’image corporelle plus faible à manger en réponse à ses émotions

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Figure 3 Score plus élevé associé à une Figure 4 Score plus élevé associé à une amélioration des meilleure estime de soi connaissances

Nous avons aussi démontré des changements significatifs dans la tendance à se mettre à la diète (figure 5) ainsi que pour l’efficacité personnelle (figure 6) et la dépression (figure 7). Dans le cas de ces variables, les effets ne se sont pas manifestés de façon immédiate, mais sont apparus après 12 mois. Et, lorsque nous avons contrôlé pour les variables de confusion (âge, scolarité, occupation et IMC initial), des effets immédiats sont apparus pour l’efficacité personnelle et la dépression, suggérant un effet immédiat de l’intervention. Au-delà de la différence statistique entre les scores, nous avons tenté de capter la signification clinique. Ceci a été possible pour la dépression. Au départ, 21 % des participantes, soit 17 % de celles du groupe expérimental et 26 % de celles du groupe témoin (différence significative, p = 0,075) présentaient un score pour l’indice de dépression supérieur à 16, ce qui est considéré comme le seuil limite du risque de présenter des symptômes dépressifs lorsque mesurés avec l’indice de Beck (Riley 1995). Après le programme, 5 % des femmes ayant complété Choisir de maigrir ? présentaient toujours un score supérieur à 16 tandis que cette proportion était de 20 % dans le groupe témoin (différence significative, p < 0,0001). Après un an, 4 % des femmes du groupe expérimental présentaient toujours ce score c. 11 % pour les autres (différence significative, p = 0,028). Figure 5 Score plus faible associé à une tendance Figure 6 Score plus élevé associé à plus d’efficacité plus faible de se mettre à la diète personnel

Figure 7 Score plus faible associé à moins de dépression

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Des effets immédiats sont survenus au regard de la sous-échelle des tendances

boulimiques (figure 8) mais la différence avec les témoins n’a pas été maintenue. Les résultats à 12 mois demeuraient toutefois significatifs après avoir pris en considération l’IMC initial.

Figure 8 Score plus faible associé à moins de tendances boulimiques

La pratique d’activité physique (figure 9), seule habitude de vie autre que les comportements alimentaires que nous avons considéré au moment des analyses, ne s’est pas modifiée suite à l’intervention. Finalement, tous ces changements sont survenus alors que l’IMC moyen est demeuré stable (figure 10). Toutefois, l’examen du poids des participantes à l’étude par catégories indique que 60 % des femmes participant au programme ont maintenu leur poids à l’intérieur d’un intervalle de ± 2 kg c. 48 % des participantes du groupe témoin. Les résultats indiquent aussi que 28 % des femmes du groupe expérimental c. 20 % de celle du groupe témoin ont perdu jusqu’à 10 % de leur poids initial, soit entre 2 kg et 9 kg. De plus, moins de femmes ayant terminé Choisir de maigrir ?, soit 13 % c. 28 % ont eu un gain de poids modéré, soit entre 2 kg et 9 kg (différence significative, p = 0,027). Après 12 mois, 25 % des participantes à l’intervention c. 36 % du groupe témoin, avaient un poids stable. En revanche, 35 % avaient perdu du poids c. 19 % des autres. Deux fois plus de femmes ayant fait le programme avaient toutefois gagné 9 kg ou plus, soit 10 % c. 5 % (différence non significative, p = 0,072). Figure 9 Score plus élevé associé à plus d’activité physique

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Score

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Condition

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Le programme Choisir de maigrir ? repose sur l’hypothèse que de faire un choix éclairé en

regard de l’amaigrissement favorisera le bien-être des participantes. Ainsi, en plus des effets directs du programme, nous avons examiné comment la variable du choix de maigrir pouvait modifier les relations mesurées entre le programme et les variables dépendantes. Nous avons découvert que le choix de maigrir agit comme variable modificatrice de l’effet obtenu pour certaines variables. Ceci signifie que, en fonction du choix de maigrir, les effets vont différer. Les figures 11 à 13 illustrent cette modification de l’effet. Ainsi, les femmes ayant fait un choix éclairé ont obtenu des effets plus marqués que celles qui ne sont pas arrivées à prendre de décision ou dont la position à l’égard de leur problème est restée nébuleuse, confirmant ainsi l’hypothèse, du moins pour certaines variables. Ceci s’est avéré être le cas pour des variables à forte connotation émotionnelle telles que l’image corporelle et manger en réponse à ses émotions tandis que pour les tendances boulimiques, plutôt qu’un effet significatif nous avons mesuré une tendance.

Figure 11 Score plus faible associé à une meilleure satisfaction de l’image corporelle

Figure 12 Score plus faible associé à une tendance plus faible à manger en réponse à ses émotions

Figure 13 Score plus faible associé à moins de tendance boulimique

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Discussion

Cette étude a examiné auprès de femmes ayant participé au programme Choisir de maigrir ? et d’un groupe témoin, les effets immédiats et après un an. Tel que l’ont démontré plusieurs autres études auparavant (Wolf & DeBlassie 1982/83; Ryan & Roughan 1984; Mongeau 1988; McNamara 1989; Ciliska 1990, 1998; Roughan et al. 1990; Polivy & Herman 1992; Carrier et al. 1994; Omichinski & Harrison 1995; Robinson & Bacon 1996; Mellin et al. 1997; Hetherington & Davies, 1998; Tanco et al. 1998; Goodrick et al. 1998; Sbrocco et al. 1999; Rapoport et al. 2000; Bacon et al. 2002), les principes actifs de l’intervention basée sur le nouveau paradigme de gestion du poids semblent agir positivement pour améliorer la santé globale des femmes, ceci malgré le maintien du poids moyen.

Différents constats se dégagent de cette évaluation. D’abord en regard de la pertinence d’offrir ce programme et la clientèle qui s’en prévaut. Les résultats indiquent que la clientèle rejointe est la même que celle rejointe pendant plusieurs années par les centres de santé ayant dispensé l’intervention (Mongeau 1988). Ces caractéristiques nous indiquent qu’il s’agit de la bonne clientèle : des femmes obèses et très préoccupées par leur poids, avec des manifestations comportementales dont un recours chronique aux moyens pour maigrir, ceci sans succès. De plus, elles présentaient des comportements alimentaires perturbés tel que démontré par les scores sur le questionnaire EAT-26 et ses sous-échelles. Une proportion d’entre elles sont à risque d’être dépressive. Il s’agit aussi de femmes dont une proportion non négligeable présente des problèmes métaboliques et en conséquence bénéficieraient d’une amélioration de leurs habitudes de vie.

Bien que l’échantillon des sites à l‘étude ait permis théoriquement de rejoindre des femmes de tous les milieux socio-économiques (Mongeau et al. 2005) tel ne fut pas le cas. Ainsi, à l’instar de plusieurs interventions de promotion de la santé, la clientèle rejointe était légèrement plus scolarisée que la population en général. Une telle constatation n’est pas nouvelle, elle a été documentée ici (Kosteniuk & Dickinson 2003 ; Frohlich et al. 2002) et ailleurs (House & Williams 2000). Elle dénote certaines barrières d’accès dans les centres de services de santé. Différentes raisons peuvent être avancées pour expliquer cela : les femmes moins scolarisées sont possiblement plus enclines à chercher une méthode qui prétend à une perte de poids « garantie » ; elles ne connaissent peut-être pas l’existence du programme et ne se trouvent pas à être rejointes par la publicité. Ou encore, elles sont peut-être méfiante de l’intervention proposée ou carrément méfiante à l’égard du centre de santé. Si le programme Choisir de maigrir ? s’étendait largement, cette barrière d’accès constituerait un problème éthique car elle risquerait de creuser le fossé entre les groupes sociaux (House & Williams 2000). Un effort particulier dans le recrutement doit donc être fait pour rejoindre les femmes moins scolarisées car les résultats démontrent que dans les faits, lorsqu’elles bénéficient de l’intervention, elles obtiennent des résultats comparables aux autres.

Quant aux effets, compte tenu que cette étude vient appuyer plusieurs autres résultats déjà publiés, elle offre une contribution significative à la généralisation des effets. Compte-tenu du nombre de lieux et de sous-cultures différentes dans lequel ces programmes ont été développés et dispensés, ainsi que le nombre et la diversité des intervenants qui ont agir à titre d’agents de facilitation, davantage de variation n’aurait pas étonné. Ainsi, il est possible de dire que les interventions basées sur le nouveau paradigme entraînent une amélioration des attitudes et comportements alimentaires ainsi que de plusieurs paramètres psychosociaux, dont notamment la dépression. Il est à noter que les effets pour certaines variables ne sont apparus qu’après 12 mois suggérant un temps de latence pour obtenir le plein potentiel du programme.

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Il y a toutefois des différences dans les effets obtenus selon les programmes, laissant penser que les divers modèles ou approches d’intervention n’ont pas les mêmes principes actifs. De façon générale, les évaluations ont démontré de façon plus constante une amélioration de l’estime de soi, de l’image corporelle et de la dépression. Quant aux résultats concernant les attitudes et comportements alimentaires, bien qu’ils semblent moins constants, ils sont plus difficiles à comparer à cause de la grande variété des échelles de mesure utilisées par les chercheurs. En revanche, quelques résultats discordants suggèrent l’importance d’une application adéquate des principes du NPP. Deux études (Rapoport et al. 2000 ; Goodrick et al. 1998) rapportent des difficultés liées à l’intervention. Dans le premier cas, les intervenants étaient les mêmes dans le groupe expérimental de type NPP et dans le groupe témoin basé sur une approche traditionnelle ; dans le second, les psychothérapeutes ont quitté en cours d’intervention laissant les nutritionnistes seules pour dispenser l’intervention, occultant ainsi des dimensions importantes et engendrant un glissement vers l’uniformisation des deux interventions. Dans les deux cas, les auteurs attribuent l’absence de différence significative dans les résultats entre les deux groupes à cet aspect. Divers autres programmes sont des interventions basées sur une approche cognitivo-comportementale de laquelle on a plus ou moins tenté de retirer le cadre alimentaire (Rapoport et al. 2000, Sbrocco et al. 1999, Tanco et al. 1998). Les résultats sont mitigés, suggérant la possibilité d’une confusion dans les messages, par exemple débuter l’intervention avec l’écoute des signaux de faim mais introduire plus tard un plan alimentaire de 1800 calories (Sbrocco et al. 1999). Ceci soulève l’importance de pousser plus loin les recherches mais pas tant dans la confirmation des résultats généraux, ce qui est plutôt bien acquis, que pour amener une meilleure compréhension du processus de l’intervention. Ceci pourrait permettre d’améliorer la qualité des programmes en les compléter avec les ingrédients nécessaires. C’est ce que nous avons un peu réalisé en faisant des analyses plus poussées avec la variable sur le choix de maigrir. Des travaux supplémentaires seraient toutefois les bienvenus.

Choisir de maigrir ? est une intervention qui agit au niveau des personnes et, lorsque les participantes disséminent les connaissances acquises et les changements d’attitudes et de comportements autour d’elles, la portée du programme s’en trouve augmentée. Cependant, même implanté sur une échelle large, il ne pourrait à lui seul endiguer l’épidémie d’obésité qui fait rage dans notre société. Toutefois, par la convergence de ses principes avec ceux de la prévention universelle et d’une approche globale de santé, elle pourrait en être la pierre angulaire. À titre d’exemple, et basé sur les données de notre recherche ainsi que sur les autres évidences disponibles dans la littérature scientifique, il serait raisonnable de proposer la mise en œuvre de projets pilotes à être évalués qui pourraient prendre la forme suivante : implanter dans des communautés un programme de type NPP au centre communautaire, ainsi que des mesures de soutien social du type groupe d’entraide, cuisines collectives, groupes d’achats, services de traiteurs, etc., reposant tous sur la philosophie NPP. Ces mesures pourraient être complétées par des actions structurantes comme des politiques alimentaires en milieu scolaire, en garderie et dans certains milieux de travail, des projets d’aménagement de quartiers et d’animation du milieu pour favoriser une plus grande pratique de l’activité physique, un contrôle des produits et services amaigrissants sur le territoire. Une communauté de pensée partagée par tous les intervenants et acteurs impliqués dans un tel projet favoriserait une transformation des normes sociales en ce qui a trait à l’image corporelle, à l’alimentation et à la pratique d’activité physique.

Conclusion

En conclusion, pour tenter de réduire l’obésité et la préoccupation excessive à l’égard du poids les experts recommandent une stratégie globale qui amènerait divers secteurs à favoriser l’atteinte ou le maintien d’un poids sain, par exemple l’agroalimentaire, l’aménagement urbain, les médias, la publicité et les milieux de travail. Des programmes issus du nouveau paradigme, tel que Choisir de maigrir ?, pourraient faire partie de cette stratégie globale parce qu’ils contribuent à ce que les personnes aient une bonne relation avec leur corps, les aliments et l’activité physique tout en maintenant leur poids.

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BIBLIOGRAPHIE DE L’ANNEXE 1 Bacon L, Keim NL, Van Loan MD, Derricote M, Gale B, Kazacks A, Stern JS (2002) Evaluating a “non-diet” wellness intervention for improvement of metabolic fitness, psychological well-being and eating and activity behaviors. International Journal of Obesity. 26: 854-865. Carrier KM, Steinhardt MA, Bowman S (1994) Rethinking traditional weight management programs : A 3-year follow-up evaluation of a new approach. The Journal of Psychology. 128: 517-535. Ciliska D (1990) Beyond dieting. Psychoeducational interventions for chronically obese women : A nondieting approach. Brunner/Mazel Publishers : New York, 165 p. Ciliska D (1998) Evaluation of two nondieting interventions for obese women. Western Journal of Nursing Research. 20(1): 119-135. Goodrick GK, Carlos Ponton II WS, Kimball KT; Reeves RS, Foreyt JP (1998) Nondieting versus dieting for overweight binge-eating women. Journal of Consulting and Clinical Psychology. 66: 363-368. Hetherington M, Davies M (1998) Weight management : A comparison between non-dieting and dieting approaches. Health Psychological Update. 32: 33-39. McNamara K (1989) A structured group program for repeat dieters. Journal for Specialists in Group Work. 14: 141-150. Mellin L, Croughan-Minihane M, Dickey L (1997) The Solution Method: 2-year trends in weight, blood pressure, exercise, depression, and functioning of adults trained in development skills. Journal of American Dietetic Association. 97(10): 1133-1138. Mongeau L (1988) Choisir de maigrir. À la frontière de la nutrition et de la santé mentale. Diététique en action. 2(5): 18-21. Omichinski L, Harrison K (1995). Reduction of dieting attitudes and practices after participation in a non-diet lifestyle program. Journal of the Canadian Dietetic Association. 56: 81-85. Polivy J, Herman CP (1992) Undieting : A program to help people stop dieting. International Journal of Eating Disorders. 3: 261-268. Rapoport L, Clark M, Wardle J (2000) Evaluation of a modified cognitive-behavioural programme for weight management. International Journal of Obesity. 24: 1726-1737. Robinson BE, Bacon JG (1996) The « If only I were thin… » treatment program : decreasing the stigmatizating effects of fatness. Professional Psychology : Research and Practice. 27(2): 175-183. Roughan P, Seddon E, Vernon-Roberts J (1990) Long term effects of a psychologically based group programme for women preoccupied with body weight and eating behavior. International Journal of Obesity. 14: 135-147.

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Ryan B, Roughan P. Women and weight : A treatment programme for both normal and overweight women preoccupied by eating and related issues. Aust J Fam The 1984; 5(4): 267-274. Sbrocco T, Nedegaard RC, Stone JM, Lewis EL (1999) Behavioral choice treatment promotes continuing weight loss : Preliminary results of a cognitive-behavioral decision-based treatment for obesity. Journal of Consulting and Clinical Psychology. 67: 260-266. Tanco S, Linden W, Earle T (1998) Well-being and morbid obesity in women : A controlled therapy evaluation. International Journal Eating Disorders. 23: 325-339.

Wolf, P.R., & DeBlassie, R.R (1982/1983). A comparison of holistic and behavioral group approaches in facilitating weight loss, personality change and self-concept change in adult women, Journal of Obesity and Weight Regulation, 2, 195-202.

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Annexe 2 RÉSULTATS À COURT TERME DU PROJET CHOIX

Effets à court terme d’une intervention s’inspirant du nouveau paradigme en matière

de gestion du poids sur les comportements alimentaires et les sensations reliées à

l’appétit.

Résumé en français de l’article suivant: Provencher V, Bégin C, Tremblay A, Mongeau L, Boivin SP

PP, Lemieux S. Short-term effects of a “Health-

At-Every-Size” approach on eating behaviors and appetite ratings. Obesity T2007 Apr;15(4):957-66.T

Cette étude visait à évaluer les effets d’une intervention s’inspirant du nouveau paradigme

en matière de gestion du poids sur les comportements alimentaires et les sensations reliées

à l’appétit chez 144 femmes présentant un surplus de poids. Les femmes ont été réparties

aléatoirement dans trois groupes : 1) intervention nouveau paradigme (NP), 2) intervention

soutien social (SS) et 3) témoin (sans intervention) (N=48/groupe). Les interventions ont

été conduites sur une période de 4 mois et les données ont été recueillies avant et après

cette période. Les comportements alimentaires (restriction, désinhibition et susceptibilité à

la faim) ont été évalués à l’aide du Three-Factor Eating Questionnaire. Les sensations

reliées à l’appétit (désir de manger, faim, satiété et propension à la consommation de

nourriture) ont été mesurées selon des échelles visuelles analogues avant et après un

déjeuner standardisé. En comparaison avec les groupes SS et témoin, une diminution plus

importante de la susceptibilité à la faim a été notée chez le groupe NP (p=0.05 et p=0.02,

respectivement). Le désir de manger après le repas a aussi connu une diminution plus

importante chez le groupe NP par rapport aux groupes SS et témoin (p=0.02 pour chacun).

Une perte de poids a été observée après 4 mois d’intervention chez le groupe NP (-1.6 ± 2.5

kg; p<0.0001), quoiqu’elle n’était pas différente des changements observés dans les groupes

SS et témoin (p=0.09). Une augmentation de la restriction flexible était associée à une

perte de poids plus importante chez les groupes NP et SS (r=-0.39; p<0.01 et r=-0.37;

p<0.05, respectivement) alors que la perte de poids était négativement reliée à la

susceptibilité habituelle face à la désinhibition dans les groupes NP et témoin (r=0.31;

p<0.05 et r=0.44; p<0.05, respectivement). Ces résultats suggèrent qu’une intervention NP

pourrait avoir des effets significatifs sur les comportements alimentaires et les sensations

reliées à l’appétit chez des femmes présentant un surplus de poids.