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BT PA 24 - sept 2011

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climat, stocks, stratégies, alimentation bovin ovin, sécheresse, paille de mais, plaquette bois pour litière animale, vente ensilage

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Bulletin Technique Elevage - Productions Fourragères n° 24 - 3

Données climatologiques de la Charentecomparaison entre 2010/2011 et les moyennes sur 30 ans (source Météo-France)

Station météo de Cognac

Station météo de Limoges

Comparaison entre les données climatologiques moyennes sur 30 ans et les données de la campagne 2010-2011 de septembre à juin.La région de Cognac, située à l’Ouest de la Charente, a un climat océanique de type aquitain.

Mois Sept 10 Oct 10 Nov 10 Déc 10 Janv 11 Fév 11 Mars 11 Avr 11 Mai 11 Juin 11 Moyenne ou différence

T moyenne 18 14 9 6 5 7 9 11 14 18 11,1T 2010-11 17 14 9 4 5 7 11 16 19 19 12,1Différence -1 0 0 -2 0 0 +2 +5 +5 +1 +1P moyenne 59 69 80 80 80 67 66 68 72 47 688P 2010-11 35 65 132 86 30 47 23 12 6 32 468Différence 59% 94% 165% 108% 38% 70% 35% 18% 8% 68% 68 %

Légende du tableau :

T moyenne : température moyenne constatée sur 30 ans. T 2010-11 : température moyenne mesurée cette année. Différence : entre la température moyenne sur 30 ans, et celle de cette année. P moyenne : nombre de millimètres de pluies moyen constatés sur 30 ans. P 2010-11 : nombre de millimètres tombés cette année. Différence : % de pluie cette année par rapport à la moyenne (exemple sept 2010 : il est tombé 59 % de ce qui tombe d’habitude en septembre).

Il est constaté un hiver 2010-2011 plus froid que d’habitude et à l’inverse un printemps beaucoup plus chaud, avec des températures moyennes atteignant des records en avril et mai. Du côté de la pluviométrie, les cumuls montrent un défi cit d’un tiers par rapport à la moyenne, entre septembre 2010 et juin 2011. Mais cette valeur moyenne cache des contrastes très importants. Les mois d’octobre à décembre ont été normaux voire très pluvieux. A l’inverse, on observe un très important défi cit de précipitations des mois de mars à mai, c'est-à-dire en pleine pousse de la végétation. Il a manqué 80 % des pluies habituelles. Du jamais vu depuis plus de 50 ans, avec l’effet aggravant des fortes températures.

Comparaison entre les données climatologiques moyennes sur 30 ans et les données de la campagne 2010-2011 de septembre à juin.Le climat en Charente Limousine est de type océanique dégradé. En effet, il devient progressivement plus continental en allant vers l’Est du département. Dans le même temps, le relief se relève progressivement, ce qui va faire barrage aux arrivées océaniques et explique une plus forte pluviosité en moyenne.

Mois Sept 10 Oct 10 Nov 10 Déc 10 Janv 11 Fév 11 Mars 11 Avr 11 Mai 11 Juin 11 Moyenneou cumul

T moyenne 16 12 7 5 4 5 7 9 13 16 9,4T 2010-11 15 11 6 2 3 5 8 14 16 16 9,6Différence -1 -1 -1 -3 -1 0 +1 +5 +3 0 +0,2P moyenne 74 92 86 102 97 90 91 81 104 70 887P 2010-11 51 74 135 67 33 46 31 7 85 48 577Différence 69% 80% 157% 66% 34% 51% 34% 9% 82% 69% 65 %

Comme sur le secteur de Cognac, l’hiver 2010-2011 en Charente Limousine a été plus froid que d’habitude. Il a été également constaté un défi cit de pluviométrie tous les mois (sauf novembre), qui s’est amplifi é à partir de janvier. En pleine pousse d’herbe de printemps, la Charente Limousine est passée quasiment en climat semi-aride (31 mm d’eau au lieu de 91 mm en mars, puis 7 mm au lieu de 81 mm en avril !), ce qui est le plus mauvais des scénarios pour toute la saison de fourrage.

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4 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 244 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 24

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Bulletin Technique Elevage - Productions Fourragères n° 24 - 5

Constituer des stocks d’été et d’automne(lettre Ciirpo - la lettre technique des élevages ovins - mai 2011)

Pour vous aider à faire face à cette situation climatique exceptionnelle,

nous vous proposons

des conseils pratiques.

Implanter des plantes fourragères à forts rendements

Dans la très grande majorité des exploitations, les stocks consti-tués ce printemps seront très insuffi sants pour passer l’hiver. Les solutions « de secours » que nous vous proposons nécessitent un minimum de pluviométrie, au moins après le semis. Les coûts d’implantation oscillent entre 50 € et 150 € par ha (semences + mécanisation) en fonction du prix des semences et de l’itinéraire de semis. Toutes ces fourragères sont pâturables par les ovins sans contrainte de travail majeure.

En juin, du sorgho fourrager :

Trois plantes fourragères peuvent être semées ce printemps pour des stocks d’été : le sorgho fourrager, le moha et le millet. Si le travail du sol le permet, l’implantation peut être réalisée en juin et juillet derrière une prairie peu productive (attention au respect

Le pâturage du sorgho-fourrager

de vos engagements PAC). Cette implantation sera plus facile derrière la récolte des céréales sachant que cette dernière sera plus précoce cette année. Le sorgho fourrager est sans doute la plante la mieux adaptée à la constitution de stocks d’été et les semences sont disponibles. Elle présente l’intérêt de se satis-faire de peu d’eau. Six à huit semaines après son implantation, elle peut être exploitée en pâturage. On choisira des variétés Sudan Grass qui présentent un moindre degré de toxicité. Les brebis entrent sur la parcelle dès que le sorgho mesure 40 cm de hauteur (pour les variétés hybrides, il est impératif d’attendre 60 cm sous peine de toxicité). Un pâturage au fi l est nécessaire car pour limiter le gaspillage, la plante doit être consommée en deux jours. Un chargement instantané très élevé associé à une hauteur à l’entrée de 40 cm évite ce travail supplémentaire. Il est possible d’échelonner les semis tous les 15 jours de façon à en-trer sur les parcelles au stade optimum. Une ou deux repousses sont pâturables 3 à 5 semaines plus tard. Attention, le sorgho est très sensible aux gelées !

Le sorgho fourrager peut également être enrubanné (on choisira alors une variété hybride), en respectant au moins les 60 cm de hauteur à la fauche. Il est fortement conseillé de ne pas faner.

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6 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 24

Derrière les céréales, du colza fourrager

Le colza fourrager semé en pure en juillet, derrière les céréales, est la crucifère sans doute la plus utilisée en élevage ovin. Son utilisation en pâturage présente en effet peu de contraintes et ses coûts de semences sont parmi les plus faibles. La rave peut également être semée ainsi que des associations plus comple-xes avec de l’avoine notamment. Dès le mois de septembre, ces couverts peuvent être pâturés, y compris par des brebis allaitan-tes. Si les brebis doivent rentrer le soir en bergerie, pensez à ne pas ensemencer des parcelles éloignées des bâtiments. Utilisé en fl ushing, un ha de colza peut nourrir 30 brebis pendant un mois, sans contrainte de transition ni de rentrée en bâtiment.

En août, du RGI

Pour les semis d’août/septembre, le Ray Grass d’Italie présente l’intérêt de constituer en quelques semaines des stocks consé-quents à pâturer. Cette plante peut d’autre part rester en place 18 mois. Y associer des légumineuses présente par ailleurs de nombreux avantages. Le colza peut être semé avec le mélange avec une durée de vie limitée à l’automne et l’hiver. Ce point sera développé dans la prochaine lettre à paraître en juillet.

Faucher dès que possible

Même si les rendements sont modestes, nous conseillons de ré-colter les foins dès maintenant si les conditions météo le permet-tent. Depuis le début du printemps, l’herbe a au moins 2 semai-nes d’avance en matière de stade végétatif. Les graminées sont épiées et cela ne sert à rien d’attendre ! Avec une bonne pluie derrière, il y aura des repousses à pâturer ou bien à faucher. Compte tenu de l’état d’avancement des plantes, préférez le foin à l’enrubannage, près de deux fois moins cher à la récolte ! Les refus de pâturage sont fauchés et récoltés. Ces fourrages de piè-tre qualité suffi sent pour les agneaux fi nis en bergerie.

Récolter les céréales en grainsCompte tenu du prix des céréales et de la paille, nous vous conseillons de conserver une récolte en grains pour les céréa-les en place. L’ensilage de céréales immatures nécessite des équipements spécifi ques à la distribution et une avancée rapide du silo lors de son utilisation. Cette alternative peut toutefois se justifi er dans les exploitations déjà équipées. Cet ensilage auto-rise alors l’implantation dès le mois de juin du sorgho fourrager par exemple.

Sevrer les agneauxnés avant mars

Pour les agneaux âgés de plus de 70 jours, il peut être néces-saire d’envisager un sevrage plus précoce qu’à l’accoutumée. Les brebis vides présentent de faibles besoins et se satisfont d’herbe de médiocre qualité. Les agneaux sont alors fi nis ber-gerie en respectant une transition alimentaire s’ils ne consom-maient pas 500 g de concentré à l’herbe. Enfi n, les croissances des agneaux à l’herbe sous les mères sont plutôt bonnes et les têtes de lots vont sortir plus vite que d’habitude !

Se préoccuper de ses stocksde paille

Le manque de fourrage, associé à des rendements en paille fortement pénalisés par la sécheresse, va conduire à une forte demande. Il est nécessaire de se préoccuper tout de suite des achats en paille, ce d’autant plus qu’elle sera nécessaire à la constitution des rations des brebis. Des solutions alternatives à l’utilisation de la paille en litière seront abordées dans la pro-chaine lettre.

Trier les réformesSi cela n’est pas déjà fait, il est urgent de se débarrasser des brebis improductives et à problèmes ! Mais pour le moment, ne vendez pas vos brebis productives et conservez votre politique de renouvellement : c’est le nombre d’agneaux vendus qui fait votre revenu et la fi lière en a besoin ! L’été et l’automne peuvent compenser, au moins partiellement, ce printemps qui restera dans les mémoires !

Pour en savoir plus, contactez votre technicien.Des informations sont également en ligne sur les sites :

www.reconquete-ovine.frwww.inst-elevage.asso.fr

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Bulletin Technique Elevage - Productions Fourragères n° 24 - 7

Des stratégies pour pâturer cet automne(lettre Ciirpo - la lettre technique des éleveurs ovins - juillet 2011)

Face à la situation climatique exceptionnelle,

nous vous proposons des conseils pratiques en matière d’alimentation du troupeau

et des choix de conduites

Implanter des dérobéesL’implantation des dérobées reste l’une des principales solutions pour pallier au manque de stocks récoltés cette année même si le climat des mois à venir va en déterminer la réussite. Semer en juillet dans des conditions très sèches repose bien souvent sur un pari et il peut être judicieux d’attendre un peu de pluie. Ces semis de dérobées sont dans certains cas également possibles pour les exploitations engagées en PHAE ou en CAD, y com-pris sur les prairies permanentes. Renseignez-vous auprès de la DDT de votre département. Les disponibilités en semences sont de plus en plus réduites et il est indispensable d’anticiper les commandes. En cas de pénurie, les semences fermières sont plus que jamais à envisager cette année.Enfi n, le semis de dérobées s’inclut nécessairement dans l’as-solement de l’exploitation. Au préalable, il est indispensable de défi nir les cultures à suivre pour s’assurer, par exemple, de ne pas manquer de surfaces en herbe au printemps prochain. L’em-placement de ces parcelles peut également conditionner le choix des cultures et le type d’animaux à faire pâturer : éloignement, absence de clôtures et de points d’eau.

Jusqu’à la fin juillet : colza ou raves

Semés tout de suite après la moisson, le colza fourrager ou les raves sont pâturables deux mois plus tard. Pour le colza, ces soixante jours de pousse sont indispensables pour éviter les pro-blèmes sanitaires. Ces crucifères sont idéales pour assurer une reprise de poids des brebis au cours du fl ushing et en lutte. Un hectare de colza alimente 30 brebis pendant un mois. La transi-tion alimentaire n’est pas obligatoire à condition que les brebis rentrent sur la parcelle le ventre plein. Des brebis gestantes peu-vent également pâturer ces couverts. Pour les brebis allaitantes, il faut s’attendre à un allongement de la durée de fi nition des agneaux de l’ordre de 2 à 4 semaines s’ils restent avec leurs mères sur la parcelle jour et nuit.Si les semences de colza fourrager viennent à manquer, il est possible de semer du colza grain qui sera moins feuillu. Le prix est de l’ordre de 450 € la tonne directement chez un producteur.Sorgho, moha et millet peuvent également être implantés mais

les disponibilités en semences sont aujourd’hui quasi nulles. Même s’il est possible de les pâturer, ces fourrages sont princi-palement récoltés en enrubannage ou en foin. Pour le sorgho, bien respecter la hauteur minimum de 60 cm pour les variétés hybrides et de 40 cm pour les Sudan-Grass. Il est conseillé de faucher à la conditionneuse et de ne pas faner, sous peine de contaminer le fourrage avec de la terre. D’une façon générale, si les feuilles sont bien consommées par les brebis, elles boudent les tiges.Attention aux mélanges contenant de la moutarde ou de laphacélie ! La première est toxique à grande dose, la secondeest mal consommée par les brebis.

Après le 15 août : du RGI

Cette graminée peut rester en place 18 mois et présente l’inté-rêt de constituer en quelques semaines des stocks fourragers conséquents. Légumineuses (trèfl e incarnat en particulier) ou crucifères (colza) peuvent y être associés au semis. D’autre part, l’avoine peut également être semée en pure. Enfi n, dans un autre registre, le RGH associé à une légumineuse peut éga-lement être implanté pour une durée de 3 ans cette fois.

Conserver ses périodes de lutteFaut-il retarder les luttes d’été compte tenu du manque de stocks pour l’hiver ? Non car un tel choix aura des conséquences tech-niques et économiques sur les années à venir. Modifi er ses pé-riodes de reproduction se traduit en effet par une baisse des résultats et il faut compter deux à trois ans pour retrouver son système initial. D’autre part, un report des luttes en automne a des conséquences sur l’organisation du pâturage au printemps 2012 et le volume des stocks à récolter. Autrement dit, dans un contexte de rareté des stocks, l’année prochaine risque aussi d’être défi citaire ! Dans tous les cas, mieux vaut conserver sa conduite de la reproduction.Des périodes de lutte courtes (45 jours en lutte naturelle) et lerecours à l’échographie permettent de réaliser des économiesen fi n de gestation. Dans certaines conditions, les lactationsd’automne peuvent être assurées à l’herbe, sur dérobées parexemple.

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8 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 24

Préserver les prairies cet étéUne plante ne peut pas développer ses racines sans feuille et le système racinaire est particulièrement important en été pour résister et assurer les repousses. Une herbe pâturée très rase en été, épuise le végétal qui redémarrera très mal au retour de conditions plus favorables. S’il n’y a plus d’herbe à pâturer, mieux vaut rentrer les brebis en bergerie ou bien «sacrifi er» des

vieilles prairies qui seront retour-nées et y «stocker les brebis» avec du fourrage (paille ou foin) et éventuellement du concentré.Le pâturage pourra reprendre dès que l’herbe verte sera au ni-veau du talon de la botte.

Ne pas faire l’impassesur les agnelles

Faire l’impasse sur ce millésime d’agnelles entraîne un vieillis-sement inéluctable du troupeau et une baisse de la productivité. Les croissances ont été plutôt bonnes sous les mères ce prin-temps et les agnelles sont bien développées.Si problème important de trésorerie, mieux vaut vendre ses agneaux en maigre et conserver un lot d’agnelles. En attendantles repousses d’herbe, les rentrer en bergerie ou bien les « stoc-ker » sur une parcelle « sacrifi ée » avec du foin et 500 g de concentré par jour. Pensez également à les tondre pour favori-ser leur croissance.

Finir tous les agneauxen bergerie

La fi nition des agneaux de printemps à l’herbe est cette année hasardeuse. Mieux vaut garder l’herbe pour les brebis. Au se-vrage, les agneaux sont rentrés après les précautions de dé-parasitage habituelles. Attention à la transition alimentaire afi n de ne pas perdre d’agneaux d’acidoses, en particulier pour les

avec un mélange fermier. L’incorporation de bicarbonate de soude à raison de 5 à 10 g par agneau pendant 15 jours limite les risques d’acidose. Enfi n, la paille comme unique fourrage convient parfaitement aux agneaux. Ils ne consomment pas da-vantage de concentré qu’avec du foin.En cas de pénurie de stocks et de manque important de trésore-rie, la vente d’agneaux en maigre peut s’envisager. Sachez que le coût d’alimentation d’un agneau sevré à 80 jours est de l’ordre de 20 € au total.

Des rations avec de la paille

En bergerie, la ration de base peut être constituée exclusivement de paille pour les brebis à l’entretien. En fi n de gestation et en lactation, mieux vaut l’associer à du foin rationné sous peine de devoir distribuer des quantités de concentré importantes. Pour les brebis à l’entretien, l’apport de 300 à 500 g de céréales suffi t avec une ration « paille » dans la mesure où elles sont en bon état (ce qui est le cas cette année) et que ce régime reste de courte durée. D’autres rations vous seront proposées dans la prochaine lettre à paraître en septembre.À l’herbe, la consommation de paille est plus aléatoire et le gaspillage peut être important en fonction du râtelier utilisé. Le recours aux aliments liquides peut être une solution pour en améliorer l’appétence. Le dosage est alors fonction du type d’aliment. Des aliments complets de gros diamètre (21 mm) sont également disponibles sur le marché. Ils simplifi ent la distribution car sont distribués à même le sol.

Des alternatives au paillage limitées

Les solutions alternatives à la paille de céréales restent limitéesà des opportunités. La paille de colza peut par exemple être uti-lisée. Son pouvoir absorbant est moins important que celui des pailles de céréales.Sciure et copeaux de bois peuvent être utilisés comme sous couche en contact avec le sol. Leur pouvoir drainant permet d’économiser de la paille par la suite. Cette opportunité reste liée à la proximité avec les scieries et les quantités disponibles. Certains fournisseurs proposent d’autres solutions alternatives, par exemple de la dolomie à épandre en sous-couche (au prix de 26 € la tonne livrée).Enfi n, le paillage est limité si les brebis reçoivent une rationà base de paille.

Pour en savoir plus, contactez votre technicien.Des informations sont également en ligne sur les sites :

www.reconquete-ovine.fret www.inst-elevage.asso.fr

en particulier dans le dossier « sécheresse ».

Les méfaits du sur-pâturage en été

cm+3+2+1-1-2-3-4-5-6cm

Une plante sur-pâturée avec peu de racines pour capter ses nutriments et l’eau du sol

Une plante «bien pâturée» avec des racines profondes pour mieux résister

agneaux sevrés à moins de 100 jours et ceux qui ne disposaient pas de nourrisseur avec leurs mères. Commencer alors à dis-tribuer de très faibles quantités de concentré (50 g par agneau) et augmenter très progressivement en vérifi ant que tous vont à l’auge. Selon les lots, cette période d’adaptation se prolonge 2 à 3 semaines avec un aliment complet et 1 à 2 semaines de plus

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Adaptation du rationnement faceà la sécheresse

Adaptation du rationnement face à la sécheresse

LE BILAN FOURRAGER

Il est indispensable de faire un bilan fourrager afi n de prévoir les besoins en fourrages du troupeau pour la période hivernale.

1 - Evaluer les besoins

Vaches laitières 15 KG MS/JOUR

Vaches allaitantes 13 KG MS/JOUR

Génisses prêtes à vêler 11 KG MS/JOUR

Génisses 1-2 ans 6 KG MS/JOUR

Taurillons 2 KG MS/JOUR

2 - Estimer les stocks

D’une manière rapide, cela consiste à comparer les volumes oc-cupés par les récoltes dans les silos, les granges et hangars par rapport à une année « normale ».

Le cubage des silos

20 % 25 % 30 % 35-40 %

1M 150 KG 175 KG 200 KG 225 KG

1.5M 160 KG 185 KG 210 KG 230 KG

2M 165 KG 190 KG 215 KG 240 KG

Le cubage des stocks de foin et de paille

Des solutions

A la vue des résultats du bilan fourrager, il faut donc trouver des solutions. Moins de 20 % de pertes de fourrages peuvent être compensés par l’augmentation de concentrés dans la ration. Au-delà, il faut envisager l’achat de fourrages à l’extérieur.

1 - Achat de fourrages grossiers

Suivant les disponibilités et les tarifs : foin, paille, ensilage de maïs…Réservez les meilleurs fourrages pour les catégories qui en ont le plus besoin et aux périodes où cela est le plus néces-saire : les 2 derniers mois de gestation et les 3 premiers mois suivant le vêlage.

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2 - Vente anticipée d’animaux improductifs

3 -Sevrage des veaux précoces

Les besoins de la vache diminuent de 20 à 30 %. Les veaux sont mis à un régime paille et concentrés et atteignent plus rapide-ment leurs poids de vente.

4 - Ne pas tarder à vendre les broutardsEntre 300 et 330 Kg de poids vif.

5 - Restriction alimentaire pour certaines vaches

Faire des lots afi n de coller au mieux aux besoins de chaque catégorie et d’éviter les gaspillages.

Des exemples de rations

RATION V.A. VELAGE AUTOMNE RENTREE EN BON ETAT

UF PDI UEB

BESOIN : 7,9 745 12,7

Avec la paille :

• 7 kg de foin + 5 Kg paille + 2.5 Kg triticale + 0.4 Kg de tourteau de soja

• 9 Kg paille + 4.7 Kg triticale + 1 Kg soja

• 9 kg paille + 4.3 kg triticale + 1.6 kg tourteau de colza

• 9 kg paille + 7 Kg aliment complet à 18 % MAT

• 6 Kg paille + 5 Kg foin de luzerne + 4 Kg triticale

Avec l’ensilage de maïs :

• 10 Kg ensilage maïs + 20 Kg d’ensilage d’herbe + paille à vo-lonté (2 Kg environ)

• 18 Kg ensilage maïs + 5 kg paille + 1.5 kg tourteau de soja 48

Avec enrubannage céréales :

Valeur alimentaire moyenne des ensilages de céréales immatu-res à 30 % de MS.

UFL 0.64

UFV 0.55

PDIN (g / Kg) 60

PDIE (g / Kg) 60

• 40 Kg d’enrubannage céréales immatures + paille à volonté (2.5 Kg) + 1.7 Kg de triticale + 0.6 KG de tourteau de soja 48

• 30 Kg enrubannage + foin à volonté ( 6.5 Kg) + 1.3 Kg triticale

On peut utiliser l’enrubannage de sorgho.

Avec foin :

• 14 Kg foin + 1.8 Kg triticale

Pour les rations à base de paille, les concentrés doivent se dis-tribuer en 2 apports après avoir vérifi é que les animaux aient in-géré un minimum de paille pour limiter les problèmes d’acidose. Il est mieux de bloquer les animaux aux cornadis.

La ration hivernale doit être assez constante pour éviter les pha-ses d’adaptations

Contact : Sylvie Enée- 05 45 84 09 [email protected]

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Alimentation des ovins :utilisation de la paille

Pour les agneaux, l’utilisation de la paille en substitution du foin de graminées n’entraîne pas de modifi cation au niveau des per-formances ni sur la qualité de carcasse.

En comparaison : estimation moyenne pour des agneaux à l’engraissement : source : ITCF, 1981

Nature dufourrage

Foin de graminée Paille

Durée de fi nition des agneaux

75 jours 74 jours

Besoins en fourrage

7,4 kg MS / agneau

6,6 kg MS / agneau

Besoins en concentré

74,1 kg / agneau 76,4 kg / agneau

Le niveau d’ingestion des agneaux âgés de 2 à 5 mois se limite à 200 g/jour lorsque le concentré est offert à volonté.

En ce qui concerne le cheptel reproducteur, la valeur alimen-taire de la paille de céréales reste faible, particulièrement pauvre en azote et en minéraux.

Valeurs alimentaires de différentes pailles (kg/MS)

Paille UFL ou UFV PDIN (g) PDIE (g)

Avoine 0,50 – 0,39 20 48

Orge 0,58 – 0,48 24 46

Blé 0,42 – 0,31 22 44

Pois 0,53 – 0,42 42 60

Colza 0,25 20 40

En comparaison avec les valeurs d’un foin de graminées de qualité moyenne :

UFL : 0,6U

FV : 0,5

PDIN : 55

PDIE : 70

La paille est à réserver aux brebis à faibles besoins. Dans tous les cas, un apport de concentré reste nécessaire pour équilibrer la ration. Pour les brebis allaitantes, il est envisageable de ration-ner les quantités de foin et de laisser la paille à volonté dans un souci d’économiser le premier fourrage.

Lorsque les quantités de concentré distribuées par brebis de-viennent élevées (supérieure à 1 kg/jour) ou de 700 g avec des déshydratées, un fractionnement des apports en 2 repas est alors indispensable afi n de limiter les acidoses. Pour des brebis à plus forts besoins, il faut la mélasser afi n de la rendre plus ap-pétente (5 à 10 % de la quantité de paille distribuée).

Si les conditions de récolte et de conservation sont bonnes, la paille de céréales est un fourrage bien consommé. On peut compter entre 1,5 et 2 kg pour une brebis allaitante et environ 1 kg pour les autres stades physiologiques (refus compris).

Les niveaux d’ingestion sont en revanche beaucoup plus varia-bles lors d’un apport de paille au pré, en cas de pénurie d’herbe. Il est alors conseillé soit de rentrer les brebis en bergerie, soit de les "parquer" sur une parcelle.

Rations à base de paille pour quel type d’animaux :

Malgré sa faible valeur alimentaire, la paille de céréales peut constituer la ration de base des brebis et des agneaux. Son inté-rêt technique et économique est variable selon le type et le stade physiologique des animaux.

Intérêt d’une ration à base de paille par catégorie d’animaux

La paille de pois : entre une paille de céréales et un foin

La paille de pois protéagineux présente une valeur alimentaire intermédiaire entre celle d’une paille et celle d’un foin. Elle peut constituer le seul fourrage de la ration des brebis et être offerte à volonté. Mais attention ! Ses qualités de récolte et de conser-vation infl uencent fortement l’apparition de problème sanitaire. La paille doit en effet être récoltée aussitôt après le battage et être très sèche sinon le risque de développement de moisissu-res dans les balles est important.

Des équivalences pour estimer les besoins

A titre d’exemple, pour remplacer 10 tonnes de foin, il faut compter :

Type d’animaux Intérêt d’une rationà base de paille

Agneaux sous la mère Ration préconisée

Agneaux en fi nition Ration préconisée

Brebis allaitantes Ration possible

Brebis en fi n de gestation Ration possible

Brebis à l’entretien Ration adaptée

Brebis en fl ushing et en lutte Ration possible

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12 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 24

• 7 tonnes de paille + 22 quintaux de céréales + 9 quintaux de tourteau de colza

• 7 tonnes de paille + 20 quintaux de céréales + 6 quintaux de tourteau de soja

• 7 tonnes de paille + 32 quintaux d’aliment complémentaire à 16 % MAT

• 7 tonnes de paille + 27 quintaux de luzerne déshydratée + 10 quintaux de céréales

Evaluer approximativement les besoins du troupeau à partir de la consommation de fourrage, par type d’animaux :

Brebis : en moyenne 1,8 à 2 kgs de matière sèche par jour, selon les races et le stade physiologique. Attention pour la paille

Taux de prolifi cité Inférieur à 150 % Supérieur à 150 %

Semaine avant mise bas 1 mois à 3 semaines Les 3 dernières semaines 1 mois à 3 semaines Les 3 dernières semaines

Céréales 400 600 500 800

Tourteau de soja 100 200 100 200

CMV 7/21 30 40 30 40

Céréales 400 600 400 600

Pois 300 500 300 700

CMV 7/21 30 40 30 40

Céréales 400 600 400 600

Lupin ou féveroles 200 300 200 500

CMV 7/21 30 40 30 40

Pulpe déshydratée 500 800 500 900

Tourteau de soja 100 200 200 300

CMV 7/21 30 30 30 30

Céréales 300 500 300 500

Luzerne déshydratée 400 500 400 700

CMV 7/21 30 30 30 30

Les quantités de céréales à distribuer conviennent pour l’orge, le blé, le triticale et le maïs utilisés seuls ou en mélange. L’utilisation de l’avoine seule oblige à majorer de 30 % ces quantités.

Lorsque la paille est introduite en forte proportion dans le régime, surveillez particulièrement l’abreuvement, qui doit être accessible et à volonté. En moyenne, une brebis adulte a besoin de 3 à 4 litres d’eau par kilo de matière sèche ingérée.

L’utilisation de la paille comme unique fourrage toute l’année exige une attention particulière sur le plan des apports vitaminiques et minéraux.

Source : CIIRPO (Le Mourier) et Institut de l’Elevage

les animaux ne pourront pas ingérer cette quantité, même si on ajoute de la mélasse (1 kg de paille ingérée par une brebis vide semble un maximum).

Agnelles : de la naissance jusqu’à l’âge de 4 mois on estime la consommation en moyenne de 15 kgs de fourrage total. De 4 à 10 mois de 0,8 à 1 kg de MS par jour, en plus de 15 kgs de la période "agneau".

Pour les agneaux (type bergerie) prévoir 10 à 25 kg de fourrage selon l’âge des animaux à l’abattage, et pour l’ensemble de la période d’engraissement.

A titre indicatif, une botte de 1.20 m par 1.20 m pèse environ : 220 kgs pour le foin, 140 kgs pour la paille et 220 kgs de MS pour une botte d’enrubannage.

Brebis en fi n de gestation : paille à volonté

Contact : Damien Charon - 05 45 24 49 [email protected]

Quelques exemples de rations avec de la paille :

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Bulletin Technique Elevage - Productions Fourragères n° 24 - 13

Bien utiliser la paille de céréales dans l’alimentationdes bovins et ovins (article de l’Institut de l’Elevage)

Jean Devun (Institut de l’Elevage), Philippe Brunschwig (Ins-titut de l’Elevage), Jean-Pierre Farrié (Institut de l’Elevage), Eric Pottier (Institut de l’Elevage - CIIRPO), Laurence Sagot (Institut de l’Elevage-CIIRPO)

La paille de céréales est un aliment pauvre en sucres solubles, en matières azotées, en minéraux et en vitamines. C’est un four-rage encombrant et peu digestible. Mais bien complémentée, c’est une ressource utilisable dans les rations des ruminants pour pallier le défi cit de stocks fourragers ou le manque d’herbe au pâturage. Pour des animaux à besoins modérés, la paille est même le fourrage le plus simple à utiliser.Cet article fait le point sur les précautions à prendre lorsque la paille est utilisée comme fourrage principal et donne des exemples de rations pour les bovins lait et viande et les ovins allaitants.

Rations à base de paille de céréales :les principes à respecter

La paille de céréales est un fourrage dont les valeurs nutritives sont nettement inférieures à celles de l’herbe ou des foins ou ensilages qu’elle est amenée à remplacer dans un contexte de pénurie (voir tableau 1). Afi n d’assurer une bonne ingestibilité de ce fourrage par les animaux auxquels elle est distribuée, quel-ques recommandations doivent être respectées.

Tableau 1 : Principales valeurs nutritives des pailles de blé et d’orge (/kg de MS)

N’employer que les pailles bien conservées

Toutes les pailles de céréales et la paille de pois peuvent convenir, à condition qu’elles aient été récoltées sèches et qu’elles soient stockées à l’abri de l’humidité. Une paille poussiéreuse, terreuse, piquée par des moisissures sera moins bien consommée.

Nourrir les micro-organismes du rumen pour améliorer la digestibilité de la paille

• Apporter en complément l’azote soluble et les glucides rapide-ment fermentescibles qui font défaut à la paille, en ajoutant :

- soit de l’aliment liquide (5 à 10 % de la quantité de paille distribuée), - soit des concentrés azotés (environ 100 g de tourteau de soja ou 150 g de tourteau de colza par kg de paille), - soit des coproduits bien pourvus en azote et en sucres so-lubles (Corn Gluten Feed ensilé ou sec, drèches, …).• Apporter systématiquement minéraux, oligo-éléments et vita-mine A : - la forme la plus pratique est un AMV enrichi en oligo-élé-ments et en soufre, - adapter le rapport phosphocalcique selon les aliments as-sociés à la paille.

Apporter une complémentation énergétique et azotée supplémentaire pour couvrir les besoins

de production sans pénaliser l’activité cellulolyti-que du rumen

• Eviter les concentrés trop rapidement dégradables : - pour les bovins, les céréales doivent être aplaties ou gros-sièrement broyées ; les moutures fi nes sont à proscrire, - avec de fortes quantités de concentrés, il est fortement re-commandé d’introduire une part de concentrés riches en cellulose tels que la pulpe de betteraves, le son, le corn gluten feed, …• Utiliser des compléments azotés riches en PDIA (tourteaux, drèches, …)

Apporter la base minimale de fibres longuesnécessaires pour assurer le bon déroulement

de la digestion ruminale et pour satisfairel’appétit des animaux.

Au moins 75 % de la capacité d’ingestion (exprimée en UEB) doit être satisfaite par les apports de paille et autres fourrages. La paille peut être distribuée comme fourrage unique, avec une complémentation en concentré importante. Mais le plus souvent la stratégie consistera à l’associer à du foin ou à de l’ensilage distribués en quantité limitée.

Les parts respectives des pailles et des autres fourrages se-ront ajustées en fonction de l’importance du défi cit fourrager, du coût des produits de remplacement, et des animaux à alimenter. Lorsque la paille est introduite en forte proportion dans le régime surveillez particulièrement l’abreuvement, qui doit être accessi-ble et à volonté.

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14 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 24

Étaler la distribution du concentré quand

l’apport dépasse 3 kg/j/animal

Pour éviter les fl ambées fermentaires dans le rumen et optimiser la valorisation du concentré apporté, il est indispensable de :

• Fractionner l’apport en plusieurs repas lorsque la quantité quo-tidienne de concentré dépasse 35 % de la MS de ration totale.

• Constituer une ration sèche mélangée avec fourrages + concen-trés et mélasse ou aliment liquide.

Rations à base de paille pourles génisses d’élevage

et les vaches allaitantesPour ces deux catégories d’animaux, la paille peut contribuer à affouragement au pâturage et à remplacer une part importante des fourrages manquants.

• C’est l’évolution de l’état des animaux et des prairies qui vont déclencher l’affouragement supplémentaire des vaches et génis-ses. La paille pourra être complémentée soit avec de l’aliment liquide soit avec du concentré.

- Vaches après sevrage : compléter avec 1,5 à 2 kg de concentrés ou avec un aliment liquide sachant que sa mise en œuvre est exigeante en travail. La paille seule ne permet pas de maintenir les vaches en état. - Vaches suitées : rajouter 2 kg de concentrés aux préconi-sations indiquées pour les vaches après sevrage pour éviter leur tarissement. - Génisses de 1 à 2 ans : même si la paille fortement complé-mentée peut être une solution, une distribution de foin complété par 1 kg de concentré/jour est à préférer pour assurer une crois-sance minimale de 400 g/j.

Des exemples de rations sont proposés dans le tableau 2 ci-dessous.• La paille peut constituer le principal fourrage grossier des ra-tions hivernales de génisses âgées de plus de 15 mois, et des vaches allaitantes avant le 8ème mois de gestation à condition qu’elles aient pu être rentrées en bon état corporel. - Paille et autres fourrages seront associés pour alimenter les vaches allaitantes qui vêlent tôt (décembre/janvier), ou bien des vaches qui vêlent plus tard mais qui se trouvent en mauvais état corporel à l’entrée de l’hiver. - Les génisses de moins de 1 an doivent recevoir uniquement des fourrages de meilleure valeur alimentaire pour garantir leur développement.

Tableau 2 : Exemples de rations à base de paille de céréales destinées à des vaches allaitantes et génisses d’élevage(en kg brut/jour/animal)

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Bulletin Technique Elevage - Productions Fourragères n° 24 - 15

Rations à base de paille pour les vaches laitières et les bovins en

engraissementPour cette catégorie d’animaux à forts besoins, la paille aura pour but de saturer l’appétit des animaux et garantir le bon fonc-tionnement du rumen. La quantité de concentré dans la ration de ces animaux est nécessairement importante, dépassant nette-ment 50 % de la matière sèche ingérée. Des règles spécifi ques doivent alors être appliquées pour éviter des troubles digestifs ou métaboliques :

• Distribuer la paille en brins longs et à volonté : - les traitements mécaniques réalisables en ferme (hachage, lacération) n’augmentent ni l’ingestion ni la digestibilité de la paille, mais réduisent la fi brosité de la ration, - avec une mélangeuse distributrice, veiller à ne pas obtenir une forte proportion de brins de longueur inférieure à 10 cm.• Répartir les consommations de concentré dans la journée : - au-delà de 7 à 8 kg par jour, fractionner la distribution en 3 ou 4 apports ou passer en ration complète,

- l’addition de bicarbonate de sodium (à raison de 150 à 200 g/jour) et de magnésium (30 à 50 g/jour) est recommandée pour prévenir les risques d’acidose et, dans le cas des vaches laitiè-res, limiter les chutes de taux butyreux.

• Réaliser des transitions progressives : augmenter la quantité de concentré au maximum de 2 à 3 kg supplémentaires par se-maine pour les vaches laitières et de 1 kg pour les jeunes bo-vins.

• Etre attentif au risque d’acidose et à la baisse d’ingestion : dans les rations pour vaches laitières avec de la paille, comportant plus de 45 % de la MS totale sous forme de concentrés, il faut éviter les surconsommations de concentré en assurant une répartition régu-lière dans la journée (cornadis bloquant, DAC avec vérifi cation de consommations). La teneur en NDF des rations contenant 30 % d’amidon (ration à base de paille + céréales) doit être supérieure à 40 %.

Pour y parvenir, il faut mettre la paille à volonté. Parallèlement, il faut vérifi er que le bilan électrolytique alimentaire est proche de l’optimum fi xé entre 200 et 250 mEq/kg MS. Des exemples de rations sont proposés dans le tableau ci-dessous.

Tableau 3 : Exemples de rations à base de paille de céréales destinées à des vaches laitières ou des jeunes bovins en engraissement

En cas de manque d’herbe, la paille peut être apportée en com-plément des fourrages disponible (pâture, ensilages, foin) pour des génisses ou des vaches laitières. La paille doit être facile-ment accessible à tous les animaux pour assurer leur appétit (auge, râteliers de grande taille). La complémentation azotée et énergétique sera ajustée selon le niveau de paille introduit dans la ration.Les équivalences approximatives sont les suivantes : - 0,5 kg de paille et 0,8 kg de concentré (70 % céréales et 30 % tourteau de soja) remplacent 1 kg de MS de pâture,

- 0,7 kg de paille et 0,5 kg de concentré (80 % céréales et 20 % tourteau de soja) remplacent 1 kg de MS d‘ensilage d’herbe,

- 0,8 kg de paille et 0,3 kg de concentré (75 % céréales et 25 % tourteau de soja) remplacent 1 kg de MS de foin.

En fonction du stock fourrager prévisionnel, le niveau de perfor-mances des vaches laitières en fi n de lactation, ou de croissance des génisses d’un an destinées à un vêlage tardif, peut être ré-visé à la baisse.

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16 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 24

Pour les agneaux, l’utilisation de la paille en substitution du foin de graminées n’entraîne pas de modifi cation des performances ni de la qualité de carcasse. En ce qui concerne le cheptel re-producteur, la paille est à réserver aux brebis à faibles besoins. Dans tous les cas, un apport de concentré reste nécessaire pour équilibrer la ration. Pour les brebis allaitantes, il est envisagea-ble de rationner les quantités de foin et de laisser la paille à volonté dans un souci d’économiser le premier fourrage. Lors-que les quantités de concentré distribuées par brebis deviennent élevées (supérieure à 1 kg/jour), un fractionnement des apports en 2 repas est alors indispensable afi n de limiter les acidoses.

Rations à base de paille pour les ovins viandeMalgré sa faible valeur alimentaire, la paille de céréales peut constituer la ration des brebis et agneaux. Son intérêt technique et économique est variable selon le type et le stade physiologique des animaux.

Tableau 4 : Intérêt d’une ration à base de paille par catégorie d’animaux

Tableau 5 : Exemples de rations avec de la paille de céréales offerte à volonté pour des brebis allaitantes (quantités de concentré en kg/brebis/jour)

La luzerne ou la pulpe de betteraves déshydratées complètent souvent les rations à base de paille dans les régions proches des zones de production.Si les conditions de récolte et de conservation sont bonnes, la paille de céréales est un fourrage bien consommé. On peut comp-ter entre 1,5 et 2 kg pour une brebis allaitante et environ 1 kg pour les autres stades physiologiques (refus compris). Les niveaux d’in-gestion sont en revanche beaucoup plus variables lors d’un apport de paille au pré, en cas de pénurie d’herbe. Il est alors conseillé soit de rentrer les brebis en bergerie, soit de les « parquer » sur une parcelle de faible surface destinée à être ressemée.

La paille de pois : entre une paille de céréales et un foin

La paille de pois protéagineux présente une valeur alimentaire intermédiaire entre celle d’une paille et celle d’un foin. Elle peut constituer le seul fourrage de la ration des brebis et être offerte à volonté. Mais attention ! Ses qualités de récolte et de conser-vation infl uencent fortement l’apparition de problèmes sanitaires. La paille doit en effet être récoltée aussitôt après le battage et être très sèche sinon le risque de développement de moisissu-res dans les balles est important.

Des équivalences pour estimer les besoins

A titre d’exemple, pour remplacer 10 tonnes de foin, il faut compter :

- 7 tonnes de paille + 22 quintaux de céréales + 9 quintaux de tourteau de colza ,

- 7 tonnes de paille + 20 quintaux de céréales + 6 quintaux de tourteau de soja,

- 7 tonnes de paille + 32 quintaux d’aliment complémentaire à 16 % MAT,

- 7 tonnes de paille + 27 quintaux de luzerne déshydratée + 10 quintaux de céréales.

Contact : Damien Charon - 05 45 24 49 [email protected]

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Bulletin Technique Elevage - Productions Fourragères n° 24 - 17

Bien utiliser les coproduits dans l’alimentation des ruminants(Benoit Rouillé - Institut de l’Elevage)

Les coproduits utilisables dans l’alimentation des animaux d’élevage ont plusieurs origines : les coproduits de l’industrie agro-alimentaire (pulpes de betteraves, lactosérum, drêches de brasserie, etc.), les coproduits disponibles directement sur l’exploitation (paille de céréales, canne de maïs, paille de pois, ...) et les coproduits de retrait des fi lières fruits et légumes (pommes, carottes, pommes de terre, ...). Ils représentent un volume de 8 à 13 millions de tonnes de matière sèche toutes fi lières confondues en fonction des années. Une grande partie de ces volumes est déjà valorisée, notamment par les fabricants d’aliments du bétail ou par des éleveurs utilisateurs réguliers et fi délisés. Même si des volumes d’opportunité demeurent disponibles, la marge de manœuvre est limitée en cette année de sécheresse car la plupart des disponibilités sont immédiatement mobilisées. Il est toujours indispensable que les éleveurs veillent à avoir des garanties solides sur la valeur alimentaire, la qualité sanitaire et le prix des coproduits qu’on leur propose, en demandant le maximum d’informations au vendeur.

Choisir un coproduit parmi la large gamme disponible

Avant d’incorporer un coproduit dans l’alimentation des animaux, l’éleveur doit défi nir la place qu’il souhaite lui donner dans son plan de rationnement : une solution de dépannage ponctuelle (sécheresse, stocks insuffi sants), une réaction face à une très bonne opportunité (prix attractif), ou une utilisation régulière. Dans le cas d’une sécheresse comme cette année, il faut veiller à l’utiliser le mieux possible dans son plan d’alimentation.

Différents types de coproduits existent en France et sont utilisables par les animaux d’élevage. En voici quelques exemples :

– Les coproduits ligno-cellulosiques (paille de céréales, canne de maïs) ont des valeurs énergétique et azotée faibles. Ils sont peu digestibles et nécessitent un apport de complément éner-gétique pour maintenir l’équilibre de la ration. Compte tenu des perspectives de récolte en paille, ils seront moins disponibles et très prisés dans les prochains mois.

– Les coproduits de l’industrie sucrière (pulpes de bettera-ves surpressées) ont une bonne valeur énergétique et une va-leur moyenne en azote. Ils sont disponibles qu’à la récolte en automne. Ils sont à réserver aux animaux ayant des besoins de production importants. La ration doit être adaptée, notamment par rapport au risque de diarrhées.

– Les coproduits de l’industrie laitière (lactosérum) sont utili-sés pour leurs qualités énergétiques et sont disponibles tout au long de l’année en lien avec la transformation laitière. Ils rempla-cent aisément un aliment énergétique de la ration mais doivent être rationnés.

– Les coproduits de la brasserie (drêches), disponibles tout au long de l’année mais surtout dans les zones productrices de bière, sont riches en énergie et en azote. Ils sont à utiliser dans l’alimentation d’animaux ayant de forts besoins, malgré la faible solubilité de l’azote.

– lLs coproduits des fruits et légumes (carotte, pomme, agru-me, maïs doux) ont des teneurs très variables en énergie et azo-te en fonction du coproduit considéré. Attention aux effets laxa-tifs et acidogènes. Leur disponibilité est très variable en fonction de la récolte concernée et elle est habituellement faible à cette période. Elle l’est encore plus dans les conditions actuelles.

– Les coproduits de la pomme de terre (pulpe, purée, pelure) présentent une faible teneur en azote mais une richesse en ami-don. Un apport de fi bres est conseillé en complément. Certains d’entre eux sont disponibles pour la période estivale.

– Les coproduits du raisin (marc, pulpe) sont pauvres en éner-gie et en azote et peu disponibles en ce moment. Ils sont à ré-server aux animaux ayant de faibles besoins. Un apport d’azote soluble est conseillé en complément de ces coproduits.

– Les coproduits des agrocarburants (tourteaux, drêches) sont riches en énergie et également en azote. Ce sont des concentrés dont les effets sur les performances des animaux sont maintenant bien documentés et faciles à utiliser en alimen-tation animale. Il faut néanmoins veiller à ne pas dépasser 5 % de matière grasse dans la ration avec les tourteaux gras. Ils sont facilement disponibles tout au long de l’année mais restent prin-cipalement utilisés par les fabricants d’aliments du bétail et ne représentent donc pas une solution prioritaire pour faire face à la sécheresse.

Vérifier la disponibilité des principaux coproduits

Les volumes disponibles des différents coproduits peuvent va-rier en fonction de la répartition de la production de la matière première sur l’année. Le tableau 1 présente les volumes et la saisonnalité de la disponibilité de quelques coproduits utiles en alimentation animale.

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18 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 24

Tableau 1 : disponibilité et prix de coproduits majeurs en France (sources : Agreste 2010 et Réséda 2008)

Coproduits Volume (tonnes MS) Période de disponibilité Prix (€/t MB)Tourteau de colza 2 millions Toute l’année 200 (départ Montoir)Lactosérum 31 000 Toute l’année 800 (départ Grand Ouest)Drêches de brasserie 46 000 Toute l’année 85Coproduits de pomme de terre (pelure, purée...) 66 000 Toute l’année 45Fruits et légumes (carotte, pomme...) 400 000 (variable) Automne, hiver et printemps -Coproduits de conserverie (petits pois, haricots...) 43 000 Eté et automne -Pulpe de betteraves surpressée 360 000 Eté 60 €/t MS (200 en déshydraté)Drêches de blé 420 000 Toute l’année 192 (départ Lillebonne)Corn Gluten Feed 350 000 Toute l’année 180 (départ Lestrem)

Malgré des variations saisonnières, certains coproduits sont dis-ponibles tout au long de l’année car la matière première utilisée l’est également (graines de colza pour les tourteaux ou lait pour le lactosérum). Ces coproduits, du fait de leur régularité, ont très souvent un marché bien établi. Les volumes disponibles sont donc limités. Dans les prochaines semaines, il sera donc possi-ble d’utiliser des coproduits de pomme de terre, des drêches de brasserie ou d’éthanol, des mélasses ou encore du lactosérum.

En revanche, d’autres productions sont plus saisonnées comme les pulpes de betteraves fraîches ou surpressées. Là encore, le marché de ces coproduits ne permet pas (ou peu) de dégager des coproduits d’opportunité. Les volumes sont en règle générale utilisés dans les régions productrices de betteraves, sauf pour la pulpe de betteraves déshydratée. Les coproduits de conserverie peuvent être distribués aux animaux dans les semaines à venir. Il en sera de même pour ceux issus de la fi lière maïs.

D’autres enfi n sont plus occasionnels comme les fruits et légu-mes. Ils sont constitués d’écarts de tri ou de retraits du marché pour cause de surabondance. Ces coproduits peuvent représen-ter une alternative intéressante mais très ponctuelle en termes de volume et diffi cile à prévoir sur l’année.

Les différents types de coproduits doivent donc permettre de constituer des stocks pour faire face à un défi cit marqué en pério-de de sécheresse. Il faudra donc privilégier des coproduits habi-tuellement moins utilisés comme la paille de pois. Ils donnent en effet de la marge en termes de volumes, alors que les coproduits plus classiques sont déjà fi délisés auprès d’utilisateurs réguliers (éleveurs et courtiers).

Calculer l’intérêt économique avant utilisation

L’intérêt peut aussi être économique et dans ce cas, le raison-nement minimal consiste à réaliser un calcul du prix de l’unité énergétique (UFL ou UFV) ou du g de PDI par kg de matière sèche du coproduit et de le comparer aux constituants de la ra-tion auxquels on souhaite le substituer. Ainsi, chaque éleveur doit réaliser son propre calcul par rapport au coproduit qu’il souhaite utiliser et à la ration du moment. L’intérêt de cette technique est qu’elle permet de façon simple et rapide de savoir si le coproduit présente ou non un intérêt.

Pour les coproduits dont la teneur en MAT est inférieure à 13 % de la MS, l’UFL sera la référence dans le calcul du prix d’équi-

valence. A l’inverse, si le coproduit présente une teneur en MAT supérieure à 13 % de la MS, alors c’est la MAT qui doit servir de référence. Pour réaliser son propre calcul, il est indispensable d’actualiser les prix des différents étalons et coproduits.

Procéder à des analyses chimiques pour bien connaître

les caractéristiques du coproduit

Il est également nécessaire de réaliser une (ou plusieurs) analyse(s) du (ou des) coproduit(s) que l’éleveur choisit d’utili-ser. De l’information est déjà disponible auprès des industriels et vendeurs. L’ANIA met d’ailleurs à disposition des industries agro-alimentaires un outil d’aide à la valorisation des coproduits en alimentation animale (identifi cation du coproduit, du process de fabrication, analyse de risques et conseils de stockage). Cela doit permettre d’améliorer la connaissance du coproduit afi n d’optimiser son utilisation dans le rationnement. Les conditions seront ainsi réunies pour une bonne utilisation. Le Comité Natio-nal des Coproduit a également publié un guide pour la prévision de la valeur nutritive des coproduits pour les ruminants.

Anticiper les besoins en stockage des coproduits

Enfi n, les conditions de stockage à la ferme doivent être pen-sées de façon à bien conserver les coproduits achetés. Si aucun problème n’est répertorié pour les coproduits secs (>85 % MS), il faut en revanche être particulièrement vigilant avec les copro-duits humides (<30 % MS). Outre les diffi cultés de transport, la relative fragilité du coproduit oblige à une distribution très rapide aux animaux (dans les 48 heures en général) ou à un stockage sous forme d’ensilage. Ils sont d’ailleurs très souvent utilisés dans des zones proches des usines de production. Pour aller plus loin : Le Comité National des Coproduits met à dis-position, en téléchargement libre, de nombreux documents et fi ches relatifs aux coproduits sur le site de l’Institut de l’Elevage (Espace thé-matique "Conduite et alimentation du troupeau laitier’’ : "Les coproduits pour l’alimentation des ruminants". Les caractéristiques physico-chimi-ques, valeurs alimentaires, conditions de stockage et d’utilisation et précautions d’emploi de plusieurs coproduits y sont détaillées.

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Bulletin Elevage - Productions Fourragères n° 24 - 19

La paille de maïsune solution intéressante si le temps est de la partie

Suite à une récolte de paille de céréales limitée en quantité, les éleveurs rencontrent des diffi cultés d’approvisionnement et le prix atteint des niveaux élevés.

Afi n de pallier cette situation, la récolte de paille de canne de maïs peut être une solution intéressante. En Aquitaine (Landes, Pyrénées-Atlantiques, Dordogne), des éleveurs utilisent réguliè-rement ce produit pour assurer le paillage des animaux. Le pou-voir absorbant est à peu près équivalent à celui d’une paille de céréales d’hiver ; cependant la récolte est beaucoup plus diffi cile à mettre en oeuvre.

En effet, après la récolte du grain, même pour un maïs en des-sous de 20 % d’humidité, les cannes ont un taux de matière sèche d’environ 70 %, la récolte en l’état entraînerait de fortes

moisissures et le pouvoir absorbant serait très limité.

Pour avoir une paille de qualité et assurer une bonne conser-vation, il est nécessaire d’augmenter le taux de matière sèche jusqu’à 85 %. Pour obtenir ce séchage, et également améliorer la facilité de récolte et d’utilisation, il est nécessaire de la broyer et de la laisser sécher au sol plusieurs jours avant le pressage. Un retournement ou un regroupement des andains est souvent nécessaire.

Les rendements observés vont de 2 à 4,5 tonnes par ha.

Renseignements :Laurent AYMARD - Pôle Elevage

Chambre d’Agriculture de Dordognetel 05 53 45 47 50

Conditions de réussite :

– Choisir des parcelles bien exposées pour le séchage de la paille, (proscrire les fonds de vallée ombragés).

– Eviter les parcelles avec des cailloux en surface.

– Cannes de maïs, si cette opération n’est pas réalisée ou mal réalisée lors du battage.

– Avoir plusieurs jours de temps sec après la récolte (de 3 à 6 jours).

– Si nécessaire, réalisez ou retournez les andains avant le pressage.

– Conservez les bottes au sec.

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20 - Bulletin Technique Elevage - Productions Fourragères n° 24

Usages des pailles et des repousses de colzaen alimentation animale

Le contexte climatique actuel génère de nombreuses interrogations sur les sources complémentaires d’alimentation des animaux et notamment à partir des pailles de colza. Les données que nous présentons ici sont la compilation de diverses publications. Nous en reproduisons une liste en fi n de note.

Les pailles de colza

Production

Les estimations actuelles donnent une production de biomasse végétative d’environ 1.3 t par tonne de graines produites, soit pour un rendement de 30 q/ha une production comprise entre 3.5 et 4 t/ha. Cependant, les opérations de récolte entraînent des pertes de biomasse estimées à environ 50 %. Finalement, on tablera plutôt sur une production de 2 t/ha de pailles.

Comment récolter la paille de colza ?

A la différence de conditions normales de récolte du colza (re-commandation de couper « haut » pour éviter l’entrée de bio-masse inutile dans la machine), couper le plus bas possible en tenant compte bien sûr de la hauteur de votre culture.Laisser ensuite sécher quelques jours car l’humidité des pailles à la récolte peut être très élevée (70 à 75 %).

Ration avec des pailles de colza

La paille de colza est un sous-produit qui peut être intéressant pour l’alimentation des vaches laitières.

Deux éléments se dégagent :

• La tige n’absorbe pratiquement pas d’eau, ce qui lui confère un pouvoir grattant « record » au niveau des papilles ruminales. Ainsi, on a besoin de deux fois moins de paille de colza par rapport à une paille de blé pour parvenir au même objectif recherché : faire ruminer les animaux.• La digestibilité de la cellulose brute est supérieure à celle de la paille de blé.

Ces deux éléments combinés induisent une déconcentration énergétique nettement plus modérée. La paille de colza doit être distribuée bien mélangée notamment avec de l’ensilage de maïs. Seule, en libre-service, les ingestions sont quasi nulles. La quantité moyenne recommandée est de 500 à 800 g/vache lai-tière/jour et les brins doivent être longs de 4 à 8 cm maximum.En cas de distribution de paille de colza, il est conseillé de dispo-ser d'une paille récoltée bien sèche, stockée à l'abri de l'humidité, de l'utiliser en quantités limitées et de l'introduire progressivement dans la ration. La surveillance des animaux et l'observation de l'as-pect des fèces restent des indicateurs du niveau d'utilisation.

Paillage avec des pailles de colza

En cas de pénurie, la paille de colza peut être utilisée également pour la litière en sachant que son effi cacité pour capter les liqui-des semble moins bonne que celle des céréales. Par ailleurs, sa moindre densité fait que, sur une litière accumulée, les animaux ont tendance à s’enfoncer de façon plus importante.

Caractéristiques

Les données valeur alimentaire de la paille de colza sont rares. Les données canadiennes ci-dessous nous paraissent les plus pertinentes. Composition alimentaire

Composition de la paille de colza

Matières sèches 79,7 %Cendres 4,3 %

Cellulose brute 54,8 %Matières grasses 1,1 %

Protéines 3,5 %

ED ruminants (estimé) 830 - 1 280 kcal

Elément minéral Quantité (kg/t de pailleAzote 7

Phosphore 2,9Potasse 20

Magnésium 1Soufre 2

La paille de colza peut être considérée comme proche d’une paille de céréales, voire encore plus fi breuse. Elle est plus riche en parois (ADF, cellulose brute et ADL) que les pailles de céréa-les (200 à 250 g, 400 à 450 g et 80 à 120 g/kg MS respective-ment) et aussi pauvre en protéines (20 à 50 g MAT/kg MS pour les pailles céréales).La valeur énergétique de la paille de colza sera donc plus faible que celle des pailles de céréales. Par contre, la valeur protéique sera de même niveau ou à peine supérieure.

Source : Ademe ...

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Bulletin Elevage - Productions Fourragères n° 24 - 21

Composition chimique de la paille de colza sur la base de la matière sèche

Auteurs/références

Matièresèche

(%)

Matièreminérale

(g/kg)

Matièresazotéestotales(g/kg)

NDF(g/kg)

ADF(g/kg)

ADL(g/kg)

Cellulosebrute(g/kg)

Phos-phore(g/kg)

Calcium(g/kg)

Government of Alberta, 1996

87,5 - 65 - 381 - - 1,2 14,3

Abreu § Bruno Soares, 1998

- 97 42 770 623 108 513 - -

North Dakota State Univ., 1999

80 - 35 - 590 - - - -

StadeMatièresèche UFL UFV PDIN PDIE MO

Matièresazotéestotales

Cellulosebrute

LignoCell

Phosphore Calcium

Feuillu 1000 0,96 0,94 107 95 848 171 194 251 4,5 14

Bourgeonnement 1000 0,9 0,87 94 89 861 149 230 289 4,5 14

NDF, ADF et ADL concernent la digestibilité des parois cellulaires

- NDF (NeutralDetergent Fibre) capacité d’ingestion du matériel vé-gétal - ADF (AcidDetergent Fibre) partie diffi cilement digestibles - ADL (AcidDetergent Lignine) teneur en lignine indigeste par l’animal

Repousses de colza après récolte

(conditions optimales pour favoriser les repousses : sur le site internet Cetiom www.cetiom.fr, rubrique colza/intercul-ture : http://www.cetiom.fr/index.php?id=10856)

Les repousses de colza peuvent être utilisées comme fourrages par les vaches laitières en pâturage ou à l'auge. Les variétés actuelles sont toutes à basse teneur en glucosinolates ; il n'y a donc pas de problèmes d’appétence.

Si les conditions d’après récolte et à la levée sont favorables à la pousse rapide, ce fourrage peut être très riche en nitrate

et notamment en azote soluble. Il est donc recommandé de ne pas dépasser 40 % de la MS totale de la ration sous forme de Colza. Il est nécessaire d’apporter en complément soit un peu de foin, soit un peu de paille ou des concentrés pour permettre aux micro-organismes du rumen d'utiliser l'azote soluble. Il faut limi-ter à la clôture la consommation des animaux. Le problème du risque nitrate est à rapprocher de celui du pâturage des choux fourragers. Comme ces derniers, le colza contient des facteurs anémiants et donc l'excès de consommation provoque une hé-molyse.

Les repousses devront donc être rationnées de façon assez stricte, en se limitant à 1/3 de la ration journalière.

Pour la valeur alimentaire on peut se référer à celle du colza fourrager : la digestibilité est élevée quelque soit le stade (80 à 84 %), ainsi que la teneur en matières azotées (15 à 20 %).

Pour les valeurs alimentaires, on peut aussi se référer aux va-leurs pour un colza immature : (Unités : g/Kg)

PDIE : Protéines vraies Digestibles dans l'intestin lorsque le facteur limitant est l'énergie (E) apportée à la fl ore ruminalePDIN : Protéines vraies Digestibles dans l'Intestin lorsque le facteur limitant est l'azote (N) apporté à la fl ore ruminaleUFL : Unité Fourragère Lait

UFV : Unité Fourragère Viande (bovine)

A ce stade on a environ 90 à 110 g de matière sèche par kg de produit brut.Références :

- « Atlas of nutritional date on United States and Canadien feeds » - 1971- Ademe, étude Agrice - 1998

- Coopagri, 2006- Brunschwig Philippe,Institut de l’Elevage ,”La paille de colza, un fourrage de pénurie, à consommer avec moderation” - 2003

- Tables alimentation des Bovins, INRA 1988

L’équipe de la Zone Ouest - CETIOM

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22 - Bulletin Technique Elevage - Productions Fourragères n° 24

L’utilisation des plaquettes de bois en litière animale

Avec une demande de paille qui ne cesse d’augmenter et des prix, rendus cours d’exploitation, qui atteignent jusqu’à 150 € la tonne, de nombreux éleveurs cherchent des produits de substitution pour cet hiver. Une étude menée par des élèves de l’ENSAR, en partenariat avec l’association AILE, renforce l’utilisation du copeau de bois en utilisation de litière animale. La FD CUMA 53, relais bois énergie de l’ADEME donne quelques pistes de réfl exion. Certains agriculteurs, soucieux de ne pas brûler le bois issu de l’entretien de leurs haies et n’ayant pas forcément de chaudière automatique à plaquettes ont choisi de valoriser leurs plaquettes de bois sous forme de litière animale.

Bien distinguer les produits :

Pour éviter les mauvaises surprises, il faut bien distinguer les différents sous-produits :

• La sciure : issue des différentes entreprises du bois, la sciure n’a qu’un pouvoir absorbant limité et son renouvellement en li-tière devrait se faire quotidiennement. La faible granulométrie de ce produit empêche « la respiration » de la litière donc une apparition des moisissures qui pourraient entraîner des risques de mammites.

• Le broyage de déchets verts : leur utilisation est déconseillée. D’une part, à cause de leur trop grande richesse en eau, ce qui diminue les capacités d’absorption et augmente également les risques de fermentations (risques de mammites). D’autre part, la présence de débris ligneux acérés limite cette utilisation, posant la question des échardes (mamelles).

Le bois déchiqueté sec :

Avec un format plus important (50x30x10 mm) et bien sec, le co-peau de bois est utilisable en litière animale, bien sûr en l’utilisant après au moins 4 mois de séchage après le déchiquetage.

• Quelques travaux sur l’utilisation en volailles :

Une étude a mis en évidence que l’utilisation d’une fi ne couche de copeaux en litière sous des poulets était un facteur positif dans la diminution du risque de dermatites. De même il apparait qu’une litière à base de copeaux, dès la mise en place des lots, permet en favorisant les comportements exploratoires, de dimi-nuer le phénomène de picage. Cette propriété est d’autant plus développée que la fi ente de volailles sur du copeau ne crée pas de «croûtes» comme avec de la paille ce qui permet de favoriser ce comportement.

• L’utilisation pour les bovins : En stabulation libre, la pla-quette de bois peut se faire de différentes façons.

En règle générale, en termes d’absorption, on considère qu’un mètre cube de bois déchiqueté sec remplace environ 250 kg de

paille. D’un point de vue pratique, autant il est facile d’étaler une balle ronde de 250 kg sur une surface. A l’inverse, la répartition d’un mètre cube de plaquettes sur cette même surface se révèle délicate.

Les éleveurs qui développent ce système travaillent donc en sous couches : les plaquettes ont un fort pouvoir absorbant. Pla-cées sous la paille sur une épaisseur de 10 à 15 cm, elles per-mettent un drainage effi cace de la litière.

Ainsi la paille reste propre plus longtemps en surface ce qui permet de renouveler le paillage moins souvent et améliore la propreté des animaux. Cependant la paille reste indispensable pour le confort des animaux et pour le maintien de la chaleur en hiver.

L’utilisation en «mille feuilles»

En plus d’une sous couche de copeaux sous la paille, certains éleveurs rajoutent, une à deux fois par semaine, une couche de plaquettes en plus de la paille quotidienne.

Ce système, plus exigeant en termes de manutention, permet une meilleure stabilisation de la litière pour ceux qui ne curent pas de l’hiver.

Dans la plupart des cas, la comparaison avec la paille est favo-rable aux plaquettes : « le tas de fumier a une meilleure tenue, la décomposition est meilleure, on obtient quelque chose qui se rapproche plus de l’humus ».

Un compostage nécessaire :

Au vu de la granulométrie des éléments, le compostage se réa-lise de façon classique (à la composteuse ou à l’épandeur) et les agriculteurs interrogés s’accordent à dire que l’on a une bonne qualité de compost et que les plaquettes, au moment de l’épan-dage, n’apparaissent plus ou alors dans un stade de dégradation avancé.

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Bulletin Elevage - Productions Fourragères n° 24 - 23

Du bois déchiqueté rapidement rentable :

Au vu du gaspillage engendré en brûlant le bois en bout de champ, certains agriculteurs ont décidé de satisfaire un besoin écologique en valorisant les rémanents de leur haies voire ceux de leurs voisins. Cette attitude respectueuse de l’environnement est en correspondance cette année avec le défi cit important de paille qui a fait fl amber les prix de la paille achetée.

Retenons les hypothèses moyennes suivantes :

- 1m3 de plaquettes = 250 kg de paille,

- Un troupeau en moyenne consomme 1 tonne de paille/UGB/an.

- Substitution d’1/3 de paille par du copeau de bois sur l’ensem-ble de la saison.

- Coût du bois déchiqueté 23 € /m3 (90 € / T).

dépense annuelle60 UGB 80 UGB

100 % paille 2/3 paille+1/3 copeau 100 % paille 2/3 paille+1/3 copeau

paille à 70 € T 4 200 € 4 600 € 5 600 € 6 140 €

paille à 90 € / t 5 400 € 5 400 € 7 200 € 7 200 €

paille à130 € / T 7 800 € 7 000 € 10 400 € 9 320 €

paille à 150 € / T 9 000 € 7 800 € 12 000 € 10 380 €

dépense annuelle100 UGB 120 UGB

100 % paille 2/3 paille+1/3 copeau 100 % paille 2/3 paille+1/3 copeau

paille à 70 € T 7 000 € 7 680 € 8 400 € 9 200 €

paille à 90 € / t 9 000 € 9 000 € 10 800 € 10 800 €

paille à 130 € / T 13 000 € 11 640 € 15 600 € 14 000 €

paille à 150 € / T 15 000 € 12 960 € 18 000 € 15 600 €

En règle générale, une grande partie de la paille est produite sur l’exploitation ce qui rend cette dernière moins dépendante des fl uctua-tions de prix.

Pour la paille qu’il reste à acheter, on remarque que lorsque le prix dépasse les 90 € / tonne, il devient alors intéressant de se tourner vers d’autres coproduits tels que le bois déchiqueté, rentabilisant ainsi le travail d’entretien de la haie effectué au fi l des ans.

Damien HARDY FD CUMA 53

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24 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 24

Utilisation de dolomie en tant que litière

Astuce d’un éleveur possédant un troupeau de 500 brebis

En 2010, il a essayé sur un premier lot de brebis : il a mis de la dolomie en remplacement de la paille pour ses litières dans une de ses bergeries, les brebis rentraient, sortaient avant l’agnelage (pendant un mois) et ensuite elles sont restées 3 mois en bâti-ment après la mise-bas.

Suite a cette première expérience, il a renouvelé l’opération en améliorant le système :

Avant la rentrée en bergerie, mettre une première couche de paille, rentrer les animaux pour qu’ils tassent bien la paille pen-dant 1 à 2 jours. L’utilité de cette première couche de paille est de facilité la reprise au moment du curage. Ensuite mettre la dolomie (il faut obligatoirement être équipé pour pouvoir trans-porter et étaler la dolomie dans le bâtiment (godet, chargeur) car autrement cette opération s’avère trop contraignante et fas-tidieuse) sur une épaisseur de 5 à 8 cm. Il n’est pas utile de mettre une seconde couche de paille sur la dolomie ; mais par

expérience, l’éleveur conseille d'en mettre lors des agnelages, car c’est un produit très froid et les agneaux n’apprécient pas. Rajouter de la dolomie si besoin pendant la durée en bergerie (2 à 3 cm) s’il y a trop d’humidité.

Pour lui, les avantages de cette technique :

• Produit qui a un très bon pouvoir absorbant, donc moins d’hu-midité dans la bergerie,

• On revient moins souvent au niveau du paillage (à voir la concentration des animaux dans le bâtiment) donc on fait des économies de paille et de temps. • Ensuite la dolomie en mélange avec la paille sert d’amende-ment pour les sols. (Composition de la dolomie : 30 % de Cao et 20 % de Mgo).

Le coût : 25 € la tonne livrée (camion de 27 à 28 tonnes) soit pour une bergerie de 250 m² un coût de 675 €.

Photos : dolomie dans la bergerie, suite au passage des animaux cet hiver

Contact : Damien Charon - 05 45 24 49 [email protected]

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Bulletin Elevage - Productions Fourragères n° 24 - 25

Vente de maïs ensilage :estimer le prix au plus juste

L’achat de maïs sur pied pour compléter les faibles stocks en foin de la campagne est une solution intéressante.

La détermination du prix du maïs sur pied est délicate :

• la valeur du fourrage dépend de sa richesse en grain, • le vendeur ne doit pas être lésé par rapport à une vente en grain, • l’acheteur doit pouvoir bénéfi cier du meilleur rapport qualité-prix.

Deux étapes

1 - Estimer le rendement grain de la parcelle

L’idéal serait de pouvoir peser les remorques et de faire des analyses pour connaître le rendement. A défaut, il existe une méthode d’es-timation basée sur le rendement grain.

La qualité de l’ensilage dépend principalement de la richesse en grain de maïs. L’évaluation du rendement peut se faire soit à partir de l’ob-servation du rendement sur des parcelles identiques récoltées en grain soit à l’aide de méthodes basées sur le comptage des grains.

Il est ensuite possible d’évaluer le rendement en ensilage à partir de la grille suivante.

Campagne 2011

Grains/m2 1 500 2 000 2 500 3 000 3 500 4 000

Rendement en grain (q/ha)à 15 %

35 - 45 50 - 60 65 - 80 80 - 95 95 - 105 105 - 120

Tonnes Matière Verte/ha(maïs à 32 % de Ms)

18 - 28 31 - 38 38 - 44 44 - 50 50 - 56 56 - 63

Tonnes matière sèche/ha 6 - 9 10 - 12 12 - 14 14 - 16 16 - 18 18 - 20

2 - Evaluer le prix de la tonne de matière sèche plante entière

Prenons pour exemple 1 ha avec un rendement grain de 85 qx et donc de 14,87 T de MS : (le prix du grain est à réévaluer en fonction des cours de l’année).

Partir du prix de vente du maïsPrix payé au producteur de 18 €/q (net de taxes et de séchage) en mai 2011.

85 q x 18 euros = 1 530 euros

Ajouter :la valeur fertilisante, c’est-à-dire l’exportation des cannes de maïs.Contrairement à une récolte en grains, le vendeur ne bénéfi cie pas de la valeur fertilisante des tiges et des feuilles.

+130 euros (de 120 à 140 selon le rendement/ha)

Retrancher :les frais de récolte maïs grain, du broyage des cannes et du transport.

– 170 euros de récolte+broyage (150 à 180 selon le tonnage/ha)– 40 euros de transport

TOTAL 1 450 euros/ha

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26 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 24

Soit pour 14,87 de MS/ha 98 euros la tonne de MS

La qualité du produit varie non seulement en fonction de la richesse en grain mais aussi de la qualité de l’appareil végétatif.

Le prix de la tonne de matière sèche pourra varier de 80 à 100 €.

(Estimations établies à partir des informations fournies par l’AGPM).

3 - Vente d’ensilage en silo

Partir du prix de vente du maïs : 85 x 18 euros (net de taxes et séchages)

= 1 530 euros.

Ajouter la valeur fertilisante, c’est-à-dire l’exportation des cannes de maïs :

+ 130 euros.

Retrancher les frais de récolte maïs grain, du broyage des cannes et du transport :

– 170 euros/ha, – 40 euros de transport/ha.

Ajouter les frais de récolte en ensilage ainsi que la mise en silo :

+ 200 euros/ha.

TOTAL : 1 650 euros

Des pertes lors du processus de conservation sont à prendre en compte et s’élèvent aux alentours de 10 % de la Matière Sèche. Au lieu des 14,87 T. de MS, 13,38 T. de Ms sont à retenir dans le calcul.

Soit pour 13,38 T de MS/ha : 124 euros la tonne

Rappelons que cette méthode n’est qu’une proposition qui doit servir de base à la négociation. Le prix sera le résultat de l’accord entre le vendeur et l’acheteur.

Chambre d’Agriculture de la Dordogne -Pôle élevage - mai 2011

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