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BT PA 25 - nov 2011

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robot traite, bovin, ovin, porc, chevrette, memento, reglementaire, economie

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Bulletin Technique Elevage - Productions Fourragères n° 25 - 3

Réussir la mise en route de son robot de traiteguide réalisé par l’Institut de l’Elevage et la ferme expérimentale de Derval

Le robot de traite est un outil de plus en plus utilisé en production laitière. Actuellement présent chez 2 % des producteurs de lait français, il sert souvent à répondre à un problème de main d'œuvre. Pour tirer au maximum profi t de cet équipement, l'étape très importante, mais aussi particulièrement délicate, de sa mise en route doit impérativement être réussie. Il s'agit alors de bien doser le niveau d'intervention auprès des animaux et de ne pas trop se focaliser sur la machine. Le risque est de négliger la gestion globale du troupeau et d'être confronté à des problèmes sanitaires. Ce guide méthodologique d'accompagnement à la mise en route d'un robot de traite a pour objectif d'aider les éleveurs et les conseillers d'élevage à organiser au mieux leurs interventions, depuis la phase d'installation du robot jusqu'à la phase d'adaptation des animaux au robot, en passant par la mise en route du nouveau matériel.

Présentation du guide

Objectifs

Afi n que chacun, éleveur et technicien, puisse passer ce cap de l'installation du robot dans les meilleures conditions, ce guide répertorie les tâches incontournables à réaliser au cours de trois phases-clé qui sont:

• la phase de préparation, correspondant aux six mois précédant la mise en route du robot,

• la phase de transition, comprenant les deux semaines enca-drant le jour de la mise en route du robot,

• la phase d'adaptation qui se termine lorsque l'éleveur et les animaux ont adopté le robot.

Lors de ces trois phases, un certain nombre d'indicateurs seront à préciser et quantifi er avec les conseillers, vétérinaires, instal-lateurs. Cet outil doit permettre de ne rien oublier pendant cette période charnière.

Mode d’emploi

Pour chacune des trois phases-clé, les tâches à réaliser sont présentées par ordre chronologique à respecter précisément. Ainsi, le passage à une tâche suivante ne pourra s'envisager que si la tâche précédente a bien été réalisée.

Pour s'assurer que la progression dans la réalisation des tâches s'effectue correctement, il est conseillé de personnaliser le do-cument en renseignant la date prévue de mise en route du robot (jour J de la phase de transition), puis, à partir de ce Jour J, de dater les autres évènements dans les cases « dates» prévues à cet effet. La date de fi n de la phase d'adaptation peut être retar-dée si les recommandations de passage de la marque ne sont pas atteintes.

• Chaque fois qu'une tâche est effectuée, l'éleveur coche la case correspondante, ce qui lui permet de visualiser son état d'avan-cement dans le processus de mise en route de son installation.

1 - Phase de préparation

La phase de préparation dure environ 6 mois et se termine une semaine avant la mise en route du robot. Elle vise à mettre en place toute la logistique accompagnant la mise en fonctionne-ment du robot pour faciliter le passage de la salle de traite au robot, tant pour les vaches que pour l'éleveur.

Durant les 4ème et 5ème mois avant la mise en route du robot, du ___/___/___ au ___/___/___

P1 - Rencontrer des éleveurs déjà équipés pour bénéfi cier de leur retour d'expérience.

P2- Pour les débutants en informatique, prévoir une forma-tion initiale à l'utilisation d'un ordinateur.

P3.Réfl échir à l'organisation du travail avec le robot et entre associés:

- se préparer au changement de rythme de travail et défi nir le rôle de chaque associé,

- défi nir un planning des nouvelles tâches liées au robot: consul-tation des données, nettoyage du robot...

Bovins lait - Bovins lait - Bovins lait - Bovins lait - Bovins lait - Bovins lait - Bovins lait - Bovins lait - Bovins lait

4 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 25

Durant les 2ème et 3ème mois avant la mise en route du robot, du ___/___/___ au ___/___/___

P4- Discuter de la stratégie alimentaire avec son conseiller. Programmer la transition alimentaire. Il est déconseillé d'associer la mise en route du robot avec la période de pâturage : s'assurer alors de disposer d'une quantité de fourrage suffi sante jusqu'à la prochaine récolte.

P5- Établir un prévisionnel des effectifs du troupeau sur la première année en tenant compte des réformes liées à l'arrivée du robot et prévoir, si besoin, quelques génisses supplémentai-res prêtes à vêler après la mise en route pour assurer la produc-tion laitière annuelle. Nous conseillons un maximum de 60 VL à la mise en service : moins il y a de vaches à la mise en service et plus elle est facilitée.

P6- Réaliser un bilan santé avec le vétérinaire (boiteries, mammites, troubles digestifs ..). Une situation saine au départ donne plus de garanties de réussite en ce qui concerne la situa-tion sanitaire du troupeau à moyen terme.

P7- Réaliser un parage préventif.

Durant le mois précédant la mise en route du robot, du ___/___/___ au ___/___/___

P8- Se familiariser avec le vocabulaire du robot en parcou-rant le guide de l'utilisateur.

P9- Découvrir le logiciel et connaître les fonctionnalités de base.

P10- Poser les colliers.

P11- Enregistrer les vaches dans le logiciel lors de la pose des colliers.

P12- Tondre ou brûler les poils des mamelles et couper les poils de queue au plus court pour limiter les échecs de pose. Cette tâche peut être réalisée en salle de traite une à deux se-maines avant la mise en route.

Durant la semaine précédant la mise en route du robot, du ___/___/___ au ___/___/___

P13- Ajuster la ration à l'auge (5 kg au dessous du niveau de production du troupeau) pour tenir compte de la complémenta-tion individuelle distribuée au robot.

P14- Solliciter de l'aide pour manipuler les animaux le jour de la mise en route et assurer les permanences. Ne pas prévoir plus de 2-3 personnes en même temps.

P15- Préparer la contention pour la gestion des lots de va-ches au moment de la période d'apprentissage. Suivant le type de circulation, installer des barrières de guidage à l'emplace-

ment des nouveaux passages des animaux pour créer un effet entonnoir. Seul, vous pourrez ainsi plus facilement guider les animaux.

P16- Étalonner les vis de distribution de concentré.

P17- Tarir les vaches les plus avancées en lactation et/ou produisant moins de 15 kg de lait par jour. Il n'est pas gênant de tarir 3 mois une vache pour qu'elle débute sa lactation suivante au robot.

P18- Réformer les vaches boiteuses et les vaches durable-ment infectées. Ne pas réformer sur des critères de morpholo-gie de la mamelle ou de caractère de l'animal. Le tri se fera après les premières traites.

2 - Phase de transition

La phase de transition comprend les 2 semaines qui entourent le Jour J de la mise en route du robot.

Durant cette phase-clé, correspondant au passage de la salle de traite au robot, les vaches doivent changer leurs habitudes. La surveillance doit donc être maximale et la présence de l'éleveur est indispensable. Il est fortement recommandé de démarrer avec un effectif réduit (moins de 60 vaches).

Durant la semaine précédente, du ___/___/___ au ___/___/___

T1- Prévoir le contrôle du robot selon le protocole Certitraite ® (NFISO 5707) dans un délai de 10 semaines après la mise en service de l'installation.

T2- Pour familiariser les animaux à leur nouvel environne-ment, les faire circuler par groupe de 4 ou 5 dans toutes les directions, en s'aidant des barrières de guidage.

T3- Entretenir le couchage plus souvent pour réduire les ris-ques sanitaires liés aux pertes de lait à cause des intervalles de traite irréguliers et des traites incomplètes.

Bulletin Technique Elevage - Productions Fourragères n° 25 - 5

T4- Le robot peut être utilisé comme distributeur de concen-tré pendant quelques jours avant sa mise en route.

Le Jour J ___/___/___

T5- Maintenir l'espace de traite propre en procédant à deux lavages quotidiens de la stalle du robot (hygiène du matériel et des manchons notamment).

T6- Organiser le 1er passage des vaches dans le robot. La première traite d'une vache demande du temps de paramétrage, ce qui limite la cadence de traite. La constitution de lots (de 15 à 20 vaches) facilite la mise en route. Ils permettent de limiter les temps d'attente des vaches.

Si la confi guration le permet, l'utilisation simultanée de la salle de traite les premiers jours permet d'ajuster et maîtriser les inter-valles de traite. Ne pas être trop nombreux, garder une gestuelle tranquille avec les vaches, pas de cris, pas de chien.

T7- Surveiller la 2ème traite, notamment pour:

- vérifi er le bon déroulement des opérations de traite,

- vérifi er la cohérence des paramétrages individuels sur l'ordi-nateur,

- détecter les vaches réfractaires.

L’intervalle depuis la première traite peut être allongé à cause de l'organisation et ainsi modifi er la morphologie de la mamelle ce qui peut compliquer la pose à la deuxième traite. Un bon appren-tissage permettra l'entrée volontaire d'un maximum de vaches dès la 3-4ème traite.

Durant la première semaine, du ___/___/___ au ___/___/___

T8- Accepter des baisses de production ponctuelles. Ces chutes peuvent être importantes le jour de la mise en route si les vaches ne sont traites qu'une seule fois.

T9- Laisser un maximum de vaches passer au robot. Ne pousser que les vaches qui sont en fort dépassement de leur intervalle de traite (2 traites minimum pour toutes les vaches). Attendre quelques jours ou semaines avant de réformer des va-ches qui s'y habituent plus diffi cilement.

T10- S'assurer que les objectifs de fréquentation du robot sont atteints avant de laisser les vaches évoluer complètement librement:

- 6 passages par jour pour les vaches en début de lactation

- 4 passages par jour pour les vaches en fi n de lactation soit:

- 2 à 2,5 traites par jour,

- 1,5 à 2 refus par jour pour les circulations sans présélection.

3 - Phase d'adaptation

Cette phase d'adaptation et de contrôle démarre à partir du 8ème jour après la mise en route du robot et se termine lorsque les vaches sont parfaitement habituées au robot de traite. Une année complète est nécessaire pour maîtriser l'outil et atteindre un rythme de croisière.

Cette 3ème phase se caractérise principalement par le contrôle quotidien du bon fonctionnement de l'installation et de la bonne adaptation des animaux. Elle nécessite de la part de l'éleveur une très grande vigilance et beaucoup de présence dans le troupeau.

A faire tous les jours, à partir du __ /__ /__

A1- Se rendre disponible chaque jour pour pousser les va-ches qui doivent l'être suivant l'intervalle de traite et/ou la pro-duction laitière attendue. Ne pas avoir à pousser plus de 5 % des vaches chaque jour.

Attention! Ne pas habituer les vaches à être poussées à heures fi xes vers le robot.

A2- S'imposer au minimum 2 passages de contrôle quoti-diens parmi les animaux sans les déranger pour le suivi (obser-vation des chaleurs, pertes de lait, ...).

A3- Interpréter les informations fournies par le robot : niveau de production laitière, nombre de passages quotidiens au robot, intervalles de traite ...

S'assurer notamment que les animaux passent dans le robot toutes les 8-16 heures, selon le stade de lactation. Ne pousser que les vaches qui sont en fort dépassement de leur intervalle de traite.

Attention! La conductivité est individuelle et doit être interprétée en tenant compte de l'historique.

Il faut donc attendre quelques jours avant qu'elle soit vraiment utilisable et toujours interprétée en parallèle avec d'autres cri-tères.

A4 -Suivre les indicateurs de circulation fournis par le robot: nombre de passages quotidiens au robot, par une porte de tri selon la circulation choisie.

A5- Approfondir ses connaissances du robot: paramétrages, nouveaux repères, maintenance...

Chaque jour, l'informatique du robot enregistre de nouveaux in-dicateurs. Il est nécessaire d'attendre quelques jours pour que l'historique se génère et ainsi l'interpréter effi cacement.

A6 -Maintenir un suivi rigoureux de l'alimentation (principa-lement la complémentation en concentrés distribuée au robot) et de l'hygiène globale dans le bâtiment.

À partir de J+21, 90 % des animaux doivent consommer au moins 85 % de la ration distribuée.

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Et …

A7- Vérifi er que le niveau de production des vaches se rap-proche de celui antérieur à l'arrivée du robot.

A8- Surveiller les quantités de concentrés distribuées pour ne pas augmenter les coûts alimentaires.

A9- Au premier contrôle laitier, ne pas être surpris et décou-ragé par les résultats et s'attendre à :

- une dégradation du niveau cellulaire, plus ou moins forte et du-rable (entre 2 et 6 mois). On observe une augmentation d'environ 100000 cellules/ml en moyenne sur les 10 premiers contrôles.

- une augmentation de la lipolyse de 50 %. Elle peut être liée à des intervalles de traite courts, un circuit du lait compliqué et/ou long, de mauvaises conditions de refroidissement du lait, un temps trop long de pousse à l'air du lait dans le lactoduc d'ex-traction et/ou une vitesse de rotation inadaptée de la pompe à lait.

- une augmentation des butyriques d'en moyenne 30 % si les vaches sont sales. En effet, le système intégré de nettoyage des trayons peut ne pas suffi re à nettoyer parfaitement des trayons très sales.

A10- À partir du premier contrôle laitier : tenir à jour un ta-bleau de bord des résultats de qualité du lait pour suivre les évo-lutions et réagir le plus rapidement possible en cas de dérive.

Puis

A11– Tous les 2 mois : vérifi er le système de distribution des concentrés pour maintenir sa précision. Il est préférable de vé-rifi er le réglage à chaque livraison et surtout à chaque change-ment de nature d'aliment.

A12- Faire contrôler annuellement le robot selon le protocole Optitraite® (NFISO6690).

Rappel! Faire contrôler le robot selon le protocole Certitraite® (NFISO 5707) dans un délai de 10 semaines après sa mise en service.

Pour obtenir le guide (format pdf) contact :Damien CHARON – 05 45 24 49 49

[email protected]

Bulletin Technique Elevage - Productions Fourragères n° 25 - 7

Performance économique des élevages bovins viande :les bons repères pour prendre des décisions

Lorsque l’on s’intéresse à la performance économique des éle-vages, de nombreuses questions se posent :

• De quelles marges de progrès disposent les éleveurs pour optimiser la rentabilité de leur production ?

• Quels niveaux de rémunération peuvent-ils espérer au re-gard de leurs performances techniques, de leurs charges et du niveau de valorisation de leurs produits ?

• La production de viande est-elle compétitive par rapport à d’autres productions (céréales…) ?

• Quels niveaux de prix et/ou de soutiens faudrait-il avoir pour pérenniser la production de viande en France ?

Autant de questions qu’il y a d’acteurs impliqués dans la pro-duction de viande bovine et de contextes d’exploitations ! Les réseaux d’élevage pour le conseil et la prospective du bassin limousin ont édité dans leur collection « théma » une plaquette faisant le point sur ces questions. Nous reproduisons ici la pre-mière partie de ce travail.

La performance économique au cœur des préoccupations des éleveurs, des responsables

professionnels et des filières

Les élevages bovins viande français accumulent des pertes de revenus depuis trois ans, et la région du bassin Limousin n’est pas épargnée. La combinaison d’une conjoncture viande en baisse et d’un contexte de charges élevées lié à la volatilité des marchés en est à l’origine.

Ainsi, sur des systèmes modélisés ou cas-types du Limousin, on observe une baisse du résultat courant de 15% pour des systè-mes veaux sous la mère, 26% pour des naisseurs et 31% pour des naisseurs-engraisseurs entre 2006 et 2010.

Mais les écarts entre exploitations sont grands : un quart des exploitations spécialisées bovins viande du réseau Limousin a un revenu courant avant impôts par UMO exploitant inférieur à 9 100 €, tandis que pour un autre quart, ce revenu est supérieur à 23 700 € (moyennes 2008-2009).

Pour améliorer la performance économique des élevages, il faut analyser la construction de leur revenu, l’interpréter et envisager le cas échéant des pistes de progrès.

La première étape, pour progresser, est de choisir des repères chiffrés adaptés à ces besoins et à ces questionnements. Tel est l’objet du présent dossier qui clarifi e le cadre d’utilisation des indicateurs de performance économique et les explicite.

Adapter les repères à ses besoins

Pour répondre aux questionnements suscités par le contexte de l’élevage allaitant, les éleveurs et leurs conseillers, à l’échelle individuelle, ont besoin de repères pour se positionner, identifi er leurs marges de progrès, prendre des décisions sur l’orientation de leurs systèmes.

Les responsables professionnels, à l’échelle collective, recher-chent plutôt des arguments pour enrichir les débats de fi lière, négocier des contractualisations ou encore mettre en place des politiques de soutien.

Les besoins pour parler de la performance économique des éle-vages sont donc divers. Plusieurs travaux sur ce thème sont réa-lisés par les différents organismes techniques et économiques qui encadrent les éleveurs, chacun apportant des références. On observe ainsi une batterie de repères chiffrés, ou indicateurs,

Bovins viande - Bovins viande - Bovins viande - Bovins viande - Bovins viande - Bovins viande - Bovins viande

8 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 25

qui ont chacun fait l’objet de choix méthodologiques et/ou de conventions. Pour les utiliser au mieux, encore faut-il choisir et donc savoir lesquels répondent au mieux à ces interrogations.

L’Institut de l’Elevage propose une méthode de calcul du coût de production :

• Harmonisée entre les fi lières herbivores dans le cadre du dispositif « Réseaux d’Elevage »

• Qui respecte les standards du réseau international AgriBen-chMark, ce qui permet les comparaisons entre pays.

• Qui synthétise l’ensemble des charges de l’atelier bovins viande en les divisant par l’unité produite. Les chiffres sont donnés en €/kg de viande vive (€/kv).

• Qui tient compte dans les exploitations diversifi ées exclusi-vement des charges engagées pour produire de la viande bo-vine. L’atelier bovins viande intègre l’ensemble des animaux qui le compose ainsi que les surfaces qui ont servi à les nour-rir (herbe, cultures fourragères, céréales autoconsommées).

• Qui utilise des clés de répartition pour les postes communs aux différents ateliers des exploitations non spécialisées (charges de structure, annuités et amortissements, aides non couplées, main d’œuvre). Ces clés ont été calculées à par-tir des données des exploitations des Réseaux d’Elevage et leur validité est régulièrement vérifi ée.

Pour faciliter la compréhension des différents repères présentés par la suite, l’exemple d’un élevage spécialisé naisseur-engrais-seur limousin en zone herbagère pour l’année 2009 (2,5 UMO exploitant, 206 Ha de SAU, 126 vêlages) est suivi tout au long de ce dossier. Celui-ci n’a qu’une valeur pédagogique et ne doit pas être considéré comme un niveau moyen ni comme un référence à atteindre.

POUR EVALUER LA RENTABILITE DE VOTRE ATELIER BOVIN VIANDE

Chiffrez tous vos coûts engagés avant la rémunération de votre travail.. et utilisez le coût de production (avant rému-nération du travail exploitant).

Le calcul du coût de production de votre atelier intègre :

• Les charges courantes. Elles recensent les charges opération-nelles liées aux aliments achetés, aux surfaces utilisées pour l’alimentation (fourrages et concentrés), aux autres frais d’éle-vage ainsi que les charges de structure liées aux frais fi nanciers et généraux, aux charges de mécanisation (carburant, répara-tions, travaux par tiers) et de bâtiments (entretien) hors amortis-sements et au coût du travail salarié.

A noter que pour les aliments autoconsommés, on compte la charge qu’ils ont engendrée pour être produits (et non leur prix de marché).

• Les amortissements des équipements mobilisés (mécanisa-tion et bâtiments). La notion d’amortissements rend compte de l’usure des équipements nécessaires à la production et ce indé-pendamment de la façon dont ils ont été fi nancés (emprunt ou capitaux propres).

A ce stade, les charges courantes et les amortissements consti-tuent le coût de production hors charges supplétives. C'est-à-dire l’ensemble des charges supportées par l’atelier avant la rémunération des facteurs de production.

Pour intégrer la rémunération des capitaux que vous avez enga-gés dans la production, des conventions ont été adoptées :

- Le facteur foncier (terres en propriété) est rémunéré sur la base du prix du fermage.

- Les autres immobilisations (capital d’exploitation hors foncier) sont rémunérées à un taux d’intérêt de 1,5% en 2009-2010.

Appréciez votre revenu … et utilisez la rémunération du tra-vail exploitant permise par le produit

Le coût de production n’est qu’une partie de la rentabilité. Pour aller jusqu’au revenu dégagé par la production de viande, il faut le confronter au produit (produit viande bovine et aides).

Bulletin Technique Elevage - Productions Fourragères n° 25 - 9

La rémunération du travail exploitant permise par le produit s’obtient par la différence entre le produit de l’atelier bovin viande et le coût de production avant rémunération. Elle est d’abord exprimée en €/kgv mais peut aussi être donnée en SMIC brut/UMO exploitant.

A retenir

La rentabilité repose sur 3 éléments à considérer en parallèle :

- Le nombre de kg vifs produits (production brute de viande vive)

- Les charges engagées pour les produire

- Le produit qu’ils ont permis de gagner

A LA RECHERCHE DE REFERENCES COLLECTIVES

Chiffrez les coûts nécessaires à la production de viande, y compris la rémunération du travail des éleveurs… et utilisez le coût de production (total) de 100 kg de viande vive

Ce repère intègre l’ensemble des charges engagées dans la pro-duction de viande et la rémunération des facteurs de production (capital d’exploitation, dont foncier et travail), que l’on appelle encore charges supplétives.

Dans le cadre de négociations collectives et pour faciliter les comparaisons, une rémunération du travail « forfaitaire » peut

être ajoutée au coût de production avant rémunération du travail exploitant. Par convention, celle-ci a été fi xée à 1,5 SMIC brut/UMO exploitant (soit 24 375 € en 2009).

A retenir

Un coût de production, c’est « l’ensemble des charges néces-saires pour assurer la production, y compris la rémunération des facteurs de production (capitaux propres dont foncier et travail exploitant) ».

Coût de production = charges courantes + amortissements + charges supplétives

Estimez le niveau de valorisation à atteindre pour une rému-nération cible des éleveurs… et utilisez le prix de revient de 100 kg de viande vive

Le prix de revient correspond à une estimation par les charges du niveau de valorisation à atteindre. Il s’agit d’évaluer le prix auquel il faudrait vendre les animaux pour couvrir les charges et rémunérer les facteurs de production, sachant que des aides seront perçues. Un prix de revient n’a de sens que par rapport à une rémunération visée.

Dans le cas présent, on parle du prix de revient à atteindre pour une rémunération de 1,5 SMIC du travail exploitant. Il se calcule enfi n par la différence entre le coût de production et les aides. Le prix de revient peut aussi être décliné par catégorie animale et positionné par rapport au prix de vente.

10 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 25

Contact : Sylvie Enée- 05 45 84 09 [email protected]

POUR APPRECIER LA RESISTANCE DES EXPLOITATIONS

FACE AUX ALEAS DU MARCHE

Optez pour un regard plus tourné vers la trésorerie en utili-sant le coût de fonctionnement et la trésorerie permise par le produit

Quand on s’intéresse au revenu réellement disponible, et donc aux charges effectivement payées par l’éleveur, on utilise l’ap-proche dite « trésorerie ». Elle sert à estimer la capacité de ré-sistance d’une exploitation face à un contexte donné (fl uctuation de prix par exemple).

On utilise alors l’indicateur « coût de fonctionnement ». Il reprend les mêmes charges courantes que le coût de production mais à la différence de ce dernier :

Les amortissements sont remplacés par le remboursement du capital emprunté. Comme les frais fi nanciers des emprunts long et moyen termes sont déjà inclus dans les charges courantes, on tient compte au total des annuités de l’exploitation.

Les charges courantes et le remboursement du capital emprunté forment le coût de fonctionnement avant besoin en trésorerie.

Les facteurs de production ne sont pas rémunérés mais on ajou-te un besoin en trésorerie nécessaire pour couvrir les prélève-ments privés, l’autofi nancement et les charges salariales des ex-ploitants. Dans cette approche, on ne parle plus de rémunération du travail mais de trésorerie permise par le produit.

DES REPERES SENSIBLES AUX METHODES DE CALCULS

Les conventions changent, les repères aussi !

Les conventions sur les charges supplétives énumérées précé-demment sont le résultat de choix méthodologiques mais restent discutables. Elles peuvent changer d’un acteur à un autre en fonction de ses objectifs.

Faisons varier les conventions de la méthode de l’Institut de l’Ele-vage et observons, avec le tableau ci-contre, les conséquences sur la valeur du coût de production de l’exemple du naisseur-engraisseur limousin.

L’appréciation de la main d’œuvre joue sur la rémunération !

Pour quantifi er le temps de travail fourni sur une exploitation, on utilise les unités de main d’œuvre (UMO). Le travail d’une per-sonne à temps plein équivaut à 1 UMO. Estimer les UMO actifs sur une exploitation est un exercice délicat qui prend tout son importance dans le calcul du coût de production. Toute modifi ca-tion de main d’œuvre infl uence le poste des charges supplétives et modifi e directement la rémunération du travail exploitant per-mise par le produit.

Par exemple, si la main d’œuvre du naisseur-engraisseur limou-sin avait été appréciée à hauteur de 2,7 UMO exploitant au lieu de 2,5, son coût de production serait de 1,1 au lieu de 1,2 SMIC/UMO exploitant. Concrètement, cette variation de +0,2 UMO impacte la rémunération permise par le produit de 1 600 € par exploitant et par an, soit 135 € par mois.

A retenir :

Les chiffres dépendent des conventions retenues par ceux qui les produisent. Quand on utilise un indicateur, il faut savoir ce qui se cache derrière.

Dans le prochain numéro du bulletin technique seront traitées les stratégies permettant d’optimiser le revenu.

Bulletin Technique Elevage - Productions Fourragères n° 25 - 11

Coût de production en élevage ovin viande

Ovins - Ovins - Ovins - Ovins - Ovins - Ovins - Ovins - Ovins - Ovins - Ovins - Ovins - Ovins - Ovins

UN ELEMENT ESSENTIEL POUR LA GESTION DE MON ATELIER

Pour apprécier la performance de l’atelier ovin, le coût de pro-duction est un critère très synthétique, mettant en balance la pro-duction de l’élevage et les charges engagées, y compris la main d’œuvre des éleveurs. Dans le cadre de la rénovation de l’ap-pui technique, une méthode nationale de calcul pour les ateliers ovins est proposée par l’Institut de l’Elevage. Elle est harmonisée entre fi lières herbivores et appliquée par les Réseaux d’Elevage (Institut de l’Elevage – Chambres d’Agriculture) qui produisent maintenant des références sur ce critère. Elle a également été testée dans 4 départements auprès d’éleveurs volontaires par une collaboration entre Centres de Gestion, Organisations de Producteurs et Chambres d’Agriculture dans le cadre d’un fi nan-cement CASDAR.

Le coût de production du kg d’agneau vendu en carcasse

• Se baser sur des poids de carcasse connus.

Les agneaux légers, maigres, jeunes reproducteurs, etc… sont « convertis » en kg de carcasse, en divisant le montant de leurs ventes par le prix moyen du kg de carcasse.

• Les agnelles conservées pour le renouvellement ne sont pas prises en compte dans la production, car le taux de renouvelle-ment n’est pas le même suivant les systèmes.

• Les réformes et la laine sont considérées comme des copro-duits (catégorie « autres produits »), car les réformes sont valo-risées à moins de la moitié du prix des agneaux.

Une répartition transparente des charges

• Les céréales et protéagineux prélevés sont pris en compte au coût réel.

• Les charges fi xes et la main d’œuvre sont réparties avec des coeffi cients nationaux. Le traitement statistique est réalisé sur 1 900 fermes des Réseaux d’Elevage (toutes fi lières). Par exemple, en système herbager, 1 UGB ovin viande demande autant de travail que 1,4 UGB bovin viande.

Une rémunération pour les facteurs de production

• La main d’œuvre des éleveurs : base (adaptable) de 1,5 SMIC par UMO.

• Le foncier en propriété : base du fermage local

• Les capitaux propres : base d’un placement peu risqué (1,5%)

Une comparaison avec le prix de vente : le prix de revient• Prix de revient = coût de production – autres produits – aides

12 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 25

Se poser les questions dans le bon ordre !

1 - La production de mon élevage est-elle suffi sante ?

LES LEVIERS POUR MAÎTRISER LE COÛT DE PRODUCTION SUR MON EXPLOITATION

• Productivité des brebis : maîtrise et cohérence de la conduite de la reproduction, niveau génétique du troupeau, etc…

• Nombre de brebis par UMO ovine : organisation du travail, par-cellaire, équipements, pratiques, etc…

2- Les charges alimentaires sont-elles maîtrisées ?

• Consommation de concentré : valorisation des prairies, prati-ques de pâturage selon les saisons et les stades physiologiques, % de concentré prélevé, etc…

• Achats de fourrages : valorisation des parcours, des copro-duits, etc…

3- les autres charges sont-elles maîtrisées ?

• Mécanisation : complémentarité entre collectif et individuel, puissance totale de traction par ha SAU, etc…

• Frais d’élevage : adaptation des pratiques sanitaires, de repro-duction, etc…

• Bâtiments : rotation des lots dans les bâtiments, etc…

• Foncier : optimisation du chargement, etc…

• Autres…

Coût de produc-tion (€/kg carc.)

Prix de revient (€/kg carc.)

Main d’œuvre (UMO)

BrebisProductivité

numérique /brebis

Tiers plus effi cace 8,9 5,7 1,5 643 1,26

Tiers médian 11,3 6,5 1,1 507 1,07

Tiers moins effi cace 14,4 8,9 1,4 606 0,96

Poids moyen (kg carc.)Production totale (éq. kg

carc. vendus)Kg de carcasse vendus /

UMO ovineKg de concentré /kg de

carcasse produit

Tiers plus effi cace 18,8 13 240 10 240 7,2

Tiers médian 18,3 8 130 7 920 8,3

Tiers moins effi cace 18,3 8 180 6 650 9,2

LE RESEAU INTERNATIONAL DE COMPARAISON DES COUTS DE

PRODUCTION

Agri benchmark est un observatoire international des coûts de production animé par l’Institute of Farm Economics (VT Institute, Allemagne). En 2010, une première comparaison a été effectuée entre 9 systèmes types de 5 pays, avec les limites liées à une

méthode qui doit encore être précisée et à l’effectif encore faible des pays participants. Ainsi, compte tenu de l’importance écono-mique de la laine dans certains pays de l’hémisphère Sud, il lui est affecté une part des charges au prorata du chiffre d’affaires.

Le tableau ci-après illustre une diversité de situations entre l’Eu-rope et l’hémisphère Sud. Il synthétise le coût de production de l’atelier ovin en 2009 pour quelques cas types de la base de données Agri benchmark.

Premiers leviers pour 39 fermes de références spécialisées en zone herbagère (données 2009)

Bulletin Technique Elevage - Productions Fourragères n° 25 - 13

€ / kg carcasse Espagne spécialisé France spécialisé Royaume-Unimixte BV Australie spécialisé Afrique du Sud spécialisé

Nombre de brebisSurface utilisée (ha)Agneaux vendus (kg carcasse)Kg carc. vendus/brebis

930610

10 40011,2

860140

15 30017,8

50097

8 20016,4

3 000600

54 20018,1

1 5003 000

15 10010,1

Produit atelier ovin (€) 9,90 8,80 7,40 3,00 5,40

Prix du kg (€)Produits joints (€)Aides totales (€)

5,800,303,80

5,500,403,00

3,001,303,10

2,200,80

2,602,80

Coût de production (€) 9,50 9,40 7,70 3,20 7,90

Charges courantes (€) 3,70 5,40 4,20 1,60 3,60

Dont alimentaire (€)Dont frais d’élevage (€)Autres charges courantes (€)

1,500,701,50

2,201,002,20

1,200,702,40

0,500,500,60

1,400,201,90

Amortissements (€) 0,30 1,40 0,30 0,10 0,40

Charges supplétives (€) (*) 5,50 2,60 3,20 1,40 3,90

Dont travaill exploitant 1,70 2,10 2,60 0,70 1,10

(*) charges supplétives : Les charges supplétives sont des charges qui ne sont pas enregistrées en comptabilité générale, mais qui sont incorporées dans les coûts. En fait, les charges supplétives sont des charges fi ctives créées pour prendre en compte le coût des facteurs économiques qui inter-viennent dans un processus courant d’exploitation sans générer de charges en comptabilité générale. Il peut s’agir de la rémunération conventionnelle des capitaux propres (coût fi ctif des capitaux propres de l’entreprise) ou de la rémunération du travail de l’exploitant et des membres de sa famille (prélèvements de l’exploitant qui ne sont pas enregistrés en classe 6).

On ajoute, en agriculture, une 3ème catégorie de charges supplétives, la valeur locative des terres, lorsque celles-ci sont en propriété.

Cette valeur locative des terres en propriété est égale au coût du fermage (en fonction des références locales, très variables) diminuées des impôts fonciers relatifs à ces terres.

Exemple: Un agriculteur travaille 90 ha.

Il possède 65 ha, sur lesquels il paie des impôts fonciers pour 1950 €, (ou 30€ par ha), mais pas de fermage. Il loue à divers propriétaires 25 ha au prix moyen de 110€/ha. Il faut lui calculer une charge supplétive sur les 65 ha en propriété, comme s'il avait tout en fermage. Cette charge supplétive est donc de :

65ha * 110€ (fermage moyen théorique) - 65ha *30€ (IF moyen théorique) = 5200 €.

En tenant compte de cette charge théorique, on rémunère (théoriquement) tout le foncier, et on peut alors comparer le revenu d'entreprise (résultat courant - toutes les charges supplétives) avec son voisin qui aurait la même entreprise avec 90 ha en fermage.

Contact : Nathalie Augas- 05 45 84 09 [email protected]

14 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 25

Coût d’élevage de la chevrette

Caprins - Caprins - Caprins - Caprins - Caprins - Caprins - Caprins - Caprins - Caprins - Caprins - Caprins

En élevage caprin, le coût du renouvellement pèse dans le coût de production de l’atelier et ce pour deux raisons :• Sur 100 chevrettes conservées pour le renouvellement, seulement 75 d’entre elles terminent leur première lactation (source : réseau d’élevage ROSACE caprin, octobre 2009)• Le coût d’élevage et, en particulier, les dépenses d’alimentation sont élevés. Et l’apparition de nouveaux systèmes avec distribution de concentrés à volonté ne fait que renforcer cette tendance.

Dans ce contexte, le réseau d’élevage Poitou-Charentes, Ven-dée et Maine et Loire a conduit 28 enquêtes pour :

- Identifi er les différentes trajectoires d’élevage et leur variabilité

- Mettre en évidence leurs impacts sur les résultats techniques et les coûts de production

- Proposer des itinéraires effi caces et à coût maitrisé

Cet article résume les principaux résultats constatés. Pour plus de renseignements, ou pour obtenir les résultats complets de cette étude, contactez votre technicienne fi lière caprine à la Chambre d’Agriculture.

LE CHOIX DES CHEVRETTESDE RENOUVELLEMENT

La plupart des éleveurs enquêtés conserve pour le renouvelle-

ment des chevrettes nées sur une seule période. Deux d’entre eux élèvent des chevrettes issues de leurs deux périodes de mise bas.

TRAJECTOIRES D’ELEVAGE ET VARIABILITE

Quart inférieur Moyenne Quart supérieur

Bulletin Technique Elevage - Productions Fourragères n° 25 - 15

Sur 100 chevrettes gardées pour le renouvellement, 76 d’entre elles en moyenne terminent une lactation. Ces données moyen-nes masquent une variabilité entre élevages.

Les élevages les plus effi caces conservent 87 animaux à l’issue de la première lactation. Vis à vis des données moyennes, ces élevages maitrisent parfaitement la phase « sevrage 7 mois » et ont de très bons résultats de reproduction.

Les élevages les moins effi caces n’ont plus que 62 chèvres en fi n de première lactation. Ce sont pour la moitié d’entre eux des élevages en augmentation de troupeau. Ils ont, pour la plupart , plus de mortalité que les autres éleveurs de 8 jours au sevrage et autour de la mise bas (toxémie de gestation) voire en cours de lactation où ils peuvent aussi réformer par manque de pro-duction. Mais d’après les dires de ces éleveurs, leurs pratiques d’élevage sont peu différentes des autres.

LES PRATIQUES

1/ Les pratiques pendant la phase lactée

Il existe deux types de lait en poudre : le lait à base de poudre de lait appelé PLE ou spray et le lait dit « sans lait » ou « sans spray ».

La poudre de lait écrémé (PLE) est constituée de protéines bru-tes, de matières grasses et de lactose. La digestion de ces laits s’opère comme celle du lait entier, avec formation de coagulum dans la caillette. Sa digestion nécessite 3 à 4 heures d’où un transit assez lent.

Le lait sans PLE, sans spray ou 0 % est fabriqué grâce au lac-tosérum, aux protéines solubles ou aux protéines végétales. La composition de ces aliments entraine un fonctionnement digestif différent, ils ne coagulent pas. Leur transit est donc beaucoup plus rapide (au minimum ½ heure à 1 heure).

85 % des élevages enquêtés utilisent de la poudre de lait « sans spray ». A l’exception d’un éleveur qui distribue le lait au seau à multi-tétines, tous les éleveurs sont équipés d’un allaiteur automatique.

2/ Les pratiques au sevrage

Les chevrettes sont sevrées en moyenne à 64 jours à un poids d’environ 17 kg. Suivant les élevages, l’âge au sevrage est com-pris entre 60 et 75 jours et le poids entre 15 et 20 kg.

Les chevrettes qui « décrochent » en poids au sevrage sont ré-allotées dans la moitié des élevages et réformées dans 10 %. Les autres éleveurs ne mettent rien en œuvre de particulier.

3/ La reproduction

L’ensemble des élevages travaille en saillie naturelle pour les chevrettes. 5 des élevages enquêtés utilisent le traitement lu-mineux accompagné d’un implant de mélatonine pour la repro-duction des chevrettes, un éleveur met seulement en place un traitement lumineux.

Le taux moyen de réussite à la reproduction s’établit à 92 % (% mise bas/chevrettes mises à la reproduction), il varie de 80 % pour un élevage qui désaisonne ses chevrettes à 98 %.

4/ Les bâtiments

La plupart des élevages enquêtés ont un logement spécifi que aux chevrettes, seuls 4 éleveurs logent leurs chevrettes dans le même bâtiment que les chèvres. Les chevrettes sont le plus souvent conduites en lots. Ces lots sont de taille variable, de 20 à 30 chevrettes pour les plus petits et jusqu’à 100 chevrettes et plus pour les plus grands.

La plupart des bâtiments chevrettes sont lumineux (68 %), ventilés (64 %) et isolés (57 %). 43 % sont également chauffés. Et 80 % des éleveurs enquêtés les désinfectent une fois par an.

5/ Le sanitaire

Deux éleveurs sur trois rencontrent des problèmes pulmonaires sur leurs chevrettes. Parmi ceux-ci, 37 % évoquent la pasteurellose.

Critères de mise à la reproduction

16 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 25

Deux éleveurs sur cinq rencontrent des problèmes de diarrhées. Ils citent la colibacillose, la cryptosporiose, la giardiose, l’en-téro… La coccidiose est évoquée par 30 % des éleveurs.

Les pratiques des éleveurs en matière sanitaire sont très varia-bles. Certains utilisent largement et systématiquement les traite-ments, d’autres les utilisent de façon plus ciblée.

Près de 70 % des éleveurs utilisent des traitements anticocci-diens sous différentes formes (décoquinate dans l’alimentation, sulfamides…). Certains font plusieurs traitements. 30 % des éle-

veurs vaccinent pour différentes maladies : pasteurellose, fi èvre Q, entéro, ecthyma, chlamydiose. 20 % d’entre eux réalisent un traitement antibiotique sur l’ensemble des chevrettes.

Dans le prochain numéro du Bulletin Technique, nous traiterons des résultats techniques et des coûts de production pour l’éle-vage des chevrettes.

Contact : Harmony Boutin - 05 45 84 09 [email protected]

Bulletin Technique Elevage - Productions Fourragères n° 25 - 17

Le porc en Poitou-Charentes : performances 2010

Porçins - Porçins - Porçins - Porçins - Porçins - Porçins - Porçins - Porçins - Porçins - Porçins - Porçins

Synthèse des résultats

Résultats techniques 2010 : post sevreurs-engraisseurs

Moyenne Tiers supérieur 2009

GTTT

Nombre d’élevage 47 15 30

Taille des élevages 194 264 199

Nés totaux/portée 14.3 14.6 14.4

% de perte sur nés totaux 21.5 20.4 21.6

Sevrés/portée 11.2 11.6 11.3

Sevrés/truie productive/an 28 29.7 27.9

GTE

Naisseurs-engraisseurs Moyenne Ecart type 2009 (IFIP)

Nombre d’élevages 27 / 22

Porcs produits/truie/an 22.3 1.7 21.7

Coût alimentaire/kg de croît global 0.581 0.045 0.58

Marge sur coût alimentaire et renouvellement/truie/an 987 187 1043

CRITERES MOYENNE 2010 Ecart type 2010

Poids entrée 7.7 0.8

Poids sortie 116.6 2.5

Gain moyen quotidien 720 60

Taux de pertes et saisies 6.4 4.8

Indice de consommation 2.70 0.20

Consommation d’aliment/porc sorti 302 22

Durée de présence moyenne sevrage-vente 153 12

Coût alimentaire du Kg de croît (sevrage vente) 0.552 0.046

TMP 59.8 1.2

% de porcs dans la gamme 83 7.6

Plus-value globale 0.136 0.032

Nombre d’élevages : 11

Ont participé à la rédaction de ce document :

• Gilles CORVAISIER : Chambre Régionale d'Agriculture - Association Régionale Porcine Poitou-Charentes- B.P. 50002 - 86550 MIGNALOUX-BEAUVOIR / Tél. 05 49 44 74 81• Anita BALLET : Chambre d'Agriculture de Charente - ZE – Ma Campagne – 16016 ANGOULEME CEDEX / Tél. 05 45 24 49 49• Gérard KERAVAL : Chambre d'Agriculture des Deux-Sèvres - B.P. 80004 – 79231 PRAHECQ / Tél. 05 49 77 15 15

Avec les données communiquées par les groupements de producteurs suivants :CAP 16, CAVAC, COOPERL Arc Atlantique, CIRHYO, PORC ARMOR

Les résultats sont calculés selon la méthode nationale I.F.I.P.

18 - BULLETIN TECHNIQUE ELEVAGE - PRODUCTIONS FOURRAGÈRES N° 25

Résultats techniques 2010 : naisseurs-engraisseursNombre d’élevages : 27

CRITERES MOYENNE 2010 Ecart type 2010 MOYENNE 2009

ENSEMBLE DE L’ATELIER :

Truies présentes

Porcs produits/truie/an

Kg produits/truie/an (vifs)

Indice de consommation global

Consommation d’aliment/truie/an

Coût alimentaire du kg de croît

220

22.3

2563

2.86

1184

0.581

135.9

1.7

215.3

0.11

115

0.045

186

21.68

2381

2.91

1219

0.58

POST-SEVRAGE :

Poids entrée

Poids sortie

Age 30 kg

Gain moyen quotidien

Taux de pertes

Indice de consommation

Consommation/porcelet sorti

7.2

32.2

75

482

2

1.76

44

0.8

6.6

72

35

1.2

0.16

13

7.04

31.9

74

496

2.04

1.62

41.0

ENGRAISSEMENT :

Poids entrée

Poids sortie

Age 115 kg

Gain moyen quotidien

Taux de pertes

Indice de consommation

Consommation d’aliment/porc/jour

Taux de viande maigre (TMP)

(moyenne UNIPORC : 60.4)

32.3

117.9

179

815

3

2.79

2.31

60.58

6.6

4

179

43

1.3

0.15

0.14

60.09

32.23

116.1

179

813

3.20

2.83

2.33

60.71

SEVRAGE-VENTE :

Gain moyen quotidien

Taux de pertes

Indice de consommation

712

4.9

2.55

32

2

0.11

713

5.30

2.57

Si le nombre d’éleveurs de l’échantillon est en légère progression (il passe de 22 à 27) il reste nettement insuffi sant. En Poitou-Cha-rentes, 24 % des éleveurs de plus de 49 truies réalisent la GTE contre 42 % au niveau national. Est-il nécessaire de rappeler que la GTE est un outil indispensable pour tout éleveur pour évaluer les résutats de son élevage et défi nir des marges de progrès.

La taille des cheptels poursuit sa progression régulière. La pro-duction de viande/truie augmente de 7,6 % grâce notamment à une diminution du taux de perte.

L’indice de consommation s’améliore alors que les croissances restent stables. Par contre en post-sevrage, on observe une lé-gère détérioration de l’indice de consommation et de la crois-sance. Le taux de viande maigre, même s’il reste au-dessus de la moyenne UNIPORC est en légère régression par rapport à 2009, alors qu’il passe de 60,2 à 60,4 sur la zone UNIPORC.

Bulletin Elevage - Productions Fourragères n° 25 - 19

Résultats économiques 2010 : naisseurs-engraisseursNombre d’élevages : 27

CRITERES EN € Moyenne 2010 Ecart type 2010 MOYENNE 2009

PRODUIT (/truie/an) : 2575 212 2411

COUT DE PRODUCTION (/KG DE CARCASSE) :

Alimentation

Renouvellement

Divers

dont dépenses de santé

dont énergie

dont porcelets

Travail à façon

Loyer

0.772

0.038

0.144

0.05

0.030

0.001

0.014

0.005

.060

0.013

0.033

0.013

0.012

0.003

0.03

0.010

0.804

0.049

0.146

0.041

0.033

0.0005

0.005

0.0025

RESULTAT :

Marge sur coût alimentaire et renouvellement (/truie/an)

Marge sur coût alimentaire + divers

987

626

187

147

856

590

(*) Le rendement en carcasse est de 76,5 % sur les kg vifs.

Tous les progrès techniques observés conduisent à une amélioration de la marge sur coût alimentaire et renouvellement. Cette embellie est toutefois hypothéquée par l’augmentation de l’aliment au cours du second semestre 2010 dont les effets seront signifi catifs en 2011.

Prix de vente 2010 des porcelets et porcs charcutiers

Prix de vente et d’achat 2010 des reproducteurs et porcelets

NAISSEURS-ENGRAISSEURS MOYENNE 2010 MOYENNE 2009 EVOLUTION 2010-2009 (%)

Prix de vente/kg carcasse : 01.01.09 au 31.12.09 1.301 1.32 - 1.5 %

COTATION cadran (MPB) 56 TMP 1.144 1.146 - 0,2 %

CATEGORIES D'ANIMAUX MOYENNE 2010 MOYENNE 2009

NAISSEURS-ENGRAISSEURS

• achat cochettes

• achat verrats

• vente truies réforme

• vente verrats réforme

242

577

154

136

240

480

156

125

20 - Bulletin Technique Elevage - Productions Fourragères n° 25

Prix moyen 2010 des aliments

Naisseurs - Engraisseurs

Prix en €/kg Truie Porcelet Porc charcutier

Moyenne 2010 0.200 0.305 0.187

Moyenne 2009 0.198 0.317 0.183

Evolution 2010/2009 + 1% - 3.8% + 2.2%

Ce document a été réalisé avec la participation fi nancière :

du Compte d’Affectation Spéciale pour le Développement Agricole et Ruralgéré par le Ministère de l’Agriculture, de l’Alimentation, de la Pêche, de la Ruralité et de l’Aménagement du Territoire

Contact : Anita Ballet - 05 45 24 49 [email protected]

Bulletin Elevage - Productions Fourragères n° 25 - 21

Nicolas Blondeauau Haras de la Barelière à Payré (Vienne)

Equins - Equins - Equins - Equins - Equins - Equins - Equins - Equins - Equins - Equins - Equins -

Le 15 et 16 septembre 2011, la Chambre d’Agriculture de Charente organisait un stage de 2 jours sur « le débourrage selon la méthode BLONDEAU ». L’occasion était donnée aux participants de mieux comprendre les liens entre homme et animal.

C’est sur le site du Haras de la Barelière, à Payré (86) que les 22 stagiaires ont été accueillis pour cette formation. José GOMEZ et Sybil PECRIAUX dirigent, sur de magnifi ques installations, un élevage de chevaux avec une trentaine de poulinières de sport et de course, 4 étalons de sport et 2 étalons de course. Ils élèvent les chevaux, les débourrent et les sortent en compétition. Tout cela s’effectue dans le respect du cheval, avec un accueil chaleureux et simple.

L’adage de Mr BLONDEAU est de « simplifi er la vie des hommes, la rendre agréable aux chevaux ». C’est à partir de cette phrase que les stagiaires ont pu découvrir les phases d’approche d’un

Crédit photos : Haras de la Barelière

cheval avec pour seuls outils : la voix et la sensibilité dans ses mains.

« Le respect, la rigueur et la résolution sont les trois facteurs importants. Ils tiennent compte du fait que, pour le cheval, il est très rassurant que les mêmes situations engendrent toujours les mêmes réactions : la seule répétition suffi t à créer une habitude.

Les procédés employés développent l'effi cacité des aides en donnant à la main son vrai rôle : impulsif. Le cavalier a dans les mains, à la fois le frein et l'accélérateur. Les jambes deviennent alors un plus et n'interviennent qu'en cas de besoin. » Nicolas BLONDEAU

Les deux journées de stage ont principalement eu pour objectif de travailler le débourrage du jeune cheval. La première journée, 2 chevaux de 2 et 3 ans qui n’avaient vu qu’un licol ont fi ni avec un cavalier sur le dos sans avoir l’air de s’en rendre compte. Le deuxième jour, Nicolas BLONDEAU, avec patience, a rééduqué une jument rétive qui ne montait plus dans un van.

Il faut savoir que dans le débourrage, une diffi culté subsiste de la part du cheval, la peur de l'homme. Du côté de l'homme, c’est l'appréhension des réactions du cheval. Ce sont ces deux diffi cultés qu'il faut surmonter.

Par conséquent, il s'agit de mettre le cheval en confi ance. Pour ce faire, on procède à plusieurs manipulations qui suivent une progression logique, à savoir l'incurvation de l'encolure de part et d'autre, la fl exion des postérieurs ensuite, et enfi n la troisième manipulation et non la moindre, soumettre le cheval à la traction. Tous les chevaux devraient être soumis à la traction.

Les chevaux qui ne sont pas soumis à la traction peuvent se soustraire à un moment ou l'autre à l'autorité de l'homme : ils tirent au renard, ou vont tirer au renard ! La seule chose qu'on nous ait dite est de ne pas regarder le cheval, de ne pas tirer dessus. Au contraire, il faut tirer dessus ! Mais bien évidemment, il faut céder immédiatement quand vous vous exposez à un retour de poids.

22 - Bulletin Technique Elevage - Productions Fourragères n° 25

L’utilisation des plaquettes de bois en litière animaleL’étape suivante consiste à faire accepter la selle au cheval puis à le monter dans un box. La question qui revient souvent est : n’y a-t-il pas de risque pour le cavalier de débourrer un cheval dans un box ? Nicolas BLONDEAU vous répondra qu’à partir du moment où toutes les étapes précédentes ont été respectées et que le cheval est détendu, il n’y a aucune raison pour qu’il n’accepte pas le cavalier.

C’est uniquement avec le bon geste ainsi qu’avec de la patience que le cheval se détend et nous donne sa confi ance.

Cette méthode de débourrage, qui se déroule sur un temps très court, ne dispense pas le cavalier d’être lui aussi « bien dressé ».

Nicolas BLONDEAU a coutume de dire qu’il faut dresser les hommes bien avant les chevaux.

2 jours durant lesquels, même si nous étions nombreux, le silence a régné tant la concentration était de mise. Que d’émotions…

La suite de ce stage est prévue pour février 2012 avec comme thème : « la mise en main du jeune cheval à l’obstacle ».

Contact : Sabrina Peyrille - 05 45 84 09 [email protected]

Crédit photos : Chambre d’Agriculture de la Charente