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de la BRALIMA qui se traduisent notamment par un accroissement de la satisfaction au travail, le port obligatoire des protections pour la sécurité des travailleurs, la réinsertion sociale des person-nes défavorisés (ou vivant avec handicap) sur le marché de l’em-ploi, la gestion des déchets à tous les niveaux de régénération (recyclage des bouteilles, récupé-ration de la drêche…), voire la plantation des vétivers dans les si-tes érosifs ; loin d’être un simple outil de Marketing, permet d’illus-trer la richesse et la diversité des modalités que peut revêtir l’en-trepreneuriat responsable à Kins-hasa et même sur l’ensemble du territoire congolais. Bien que les entreprises soient considérées comme étant res-ponsables de pratiques non dura-bles, elles peuvent aussi être la solution aux problèmes de déve-loppement durable. La sélection de cette entreprise ne donne, de toute évidence, qu’un tout petit aperçu des prati-ques qu’appliquent, de leur pro-pre initiative, certaines PME congolaises. Mais leur engage-ment reste cependant très peu ou mal connu car, à l’inverse de grandes entreprises, les PME opè-rent souvent sur des marchés lo-caux et manquent souvent de po-litique de communication. C’est le cas des Etablissements TSHULU (bijouterie CADOLUX) dont nous pouvons en avoir les té-moignages à travers l’interview réalisée avec l’un de ses responsa-bles (page 4). Ces exemples pourraient être un moyen privilégié de sensibiliser sur l’entrepreneuriat responsable un plus grand nombre de PME congolaises qui, par après, pour-raient leur emboiter le pas.

Par Tatiana Mujinga

En matière de développement durable, en RDC et particulière-ment dans la ville de Kinshasa, on peut dire que certaines en-treprises sont passées du dis-cours aux actes. Bien que leur engagement sur cette voie soit encore un peu timide, les entre-prises congolaises prennent de plus en plus conscience que leur responsabilité ne s’arrête pas à la seule recherche du profit et décident de mener par anticipa-tion des actions vis-à-vis du per-sonnel, de la société et de l’en-vironnement, en gardant tou-jours un œil sur leur rentabilité économique. Tout ceci caracté-rise ce qu’on peut appeler le « management responsable ». L’application de ces actions dans les entreprises peut se faire soit en intégrant des valeurs du dé-veloppement durable de façon clairement définie dans la stra-tégie de l’entreprise, soit par la mise en œuvre des actions envi-ronnementales et sociales ponc-tuelles. Néanmoins, bien que les effets de ces différentes démarches restent encore difficiles à éva-luer tant sur le plan social, éco-nomique qu’environnemental pour les entreprises congolai-ses, leur application dépend aus-si de la taille et du contexte dans lequel évolue l’entreprise. La responsabilité sociale de l’en-treprise, développée à l’inten-tion des grandes entreprises, pourrait paraître un peu com-plexe pour communiquer avec les micros, petites et moyennes entreprises (MPME) ou du moins pour leur mobilisation. De plus, les coûts supplémentai-res que pourrait occasionner la mise en place d’un système de management responsable au sein d’une MPME, paraissent re-lativement élevés pour celle-ci, que pour la grande entreprise. Ainsi, l’entrepreneuriat respon-

sable, un concept qui associe la volonté d’entreprendre et l’atti-tude indispensable à la création ou à l’exploitation d’une entre-prise, serait mieux adapté au contexte. De manière générale, l’entre-preneuriat responsable recou-

vre les stratégies volontaire-ment adoptées par les entrepri-ses pour contribuer au dévelop-pement durable. Il s’inscrit donc dans une démarche de respon-sabilité sociale et environne-mentale de l’entreprise. Celle-ci porte sur les relations que les chefs d’entreprises entretien-nent avec leurs parties prenan-tes : clients et partenaires com-merciaux, le personnel ou leur environnement. La BRALIMA serait un exemple d’entreprise responsable car, au-delà de la recherche du profit, comme toute entreprise de production et de commerciali-sation, elle se veut être une des entreprises les plus « vertes ». L’intégration des valeurs du DD dans sa stratégie commerciale lui a permis d’incarner dans son organisation la notion du « gagnant-gagnant » dans la me-sure où elle veille continuelle-ment à sa rentabilité économi-que, d’une part et à ses rela-tions avec la société et les par-ties prenantes, y compris l’envi-ronnement. Ainsi, la mise en place des gestes responsables

DANS CE

NUMÉRO :

Interview

avec une IMF 2

Kompani ya

botombwami

ya bowumeli

o engomba

Kinshasa

2

Les entrepri-

ses d’écono-

mie sociale.

Une opportu-

nité en milieu

urbain

3

Un cas d’en-

treprenariat

responsable

4

U M O J A U M O J A U M O J A U M O J A

D É V E L O P P E M E N T D É V E L O P P E M E N T D É V E L O P P E M E N T D É V E L O P P E M E N T

D U R A B L ED U R A B L ED U R A B L ED U R A B L E Avancer Ensemble S E P T E M B R E 2 0 1 0 A N N É E 1 , N ° 2

VERS UN ENTREPRENEURIAT RESPONSABLE

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P A G E 2

« soyez vous-

même le

changement que

vous voudriez

voir dans le

monde »

Mahatma Gandhi

Soutien à l’agroéco-

logie par les associa-

tions Baobab et Au-

tre Terre

L’assainissement de la Ville de Kinshasa, un défi pour 2010 Par Prof Biey Makaly, Directeur Général de la Régie d’Assainissement et des Travaux Publics de Kinshasa (RATPK)

L’Eco nomie S ociale et S olidaire, u n ex emple au B ur kina F aso

L’amélioration des conditions socio-économiques des popu-lations -particulièrement des plus démunies- de manière durable, le respect de l’envi-ronnement et des droits so-ciaux au même niveau que la rentabilité économique cons-tituent les principes majeurs du Développement Durable. Considérant la volonté des organisations africaines à s’investir davantage dans la démarche du développement durable en appliquant au quo-tidien une série de « bonnes conduites » ainsi que les prin-cipes de l’économie sociale (gestion participative, intérêt général…), l’Association le « Baobab » au Burkina Faso peut en être un bon exemple. En effet, cette association s’est principalement lancée dans les activités culturelles, particulièrement le théâtre-action. C’est donc dans ce cadre que s’est noué un par-tenariat entre Baobab et Au-tre Terre, une ONG du Groupe Terre basé en Belgi-

que dont la mission est de développer, promouvoir et échanger autour des valeurs et pratiques de l’économie sociale et solidaire partout dans le monde (au nord et au sud). Cette collaboration a permis de créer de manière collecti-ve des pièces théâtrales en vue de sensibiliser et d’édu-quer au nord comme au sud, à travers des animations adaptées selon le public cible, sur des thèmes qui touchent les relations nord/sud, l’éco-nomie sociale et solidaire ou encore le développement durable. Le « Baobab », étant une association à finalité sociale, se fonde essentiellement sur l’engagement volontaire, l’éga-lité et la solidarité des mem-bres ainsi que l’indépendance économique. Les bénéfices engendrés par ses activités sont directement réinvestis pour développer d’autres activités sociales en faveur des populations rurales au

Burkina Faso telles que l’al-phabétisation, l’agro-écologie et la commercialisation des friperies. De cette manière, elle est non seulement une réponse à des besoins so-ciaux, mais aussi en passe de devenir financièrement auto-nome. Même si ces initiatives restent peu nombreuses, elles n’en posent pas moins les bases du développement durable dans les entreprises car, sur le plan économique, elles visent la réalisation d’un ensemble d’activités qui puissent jeter les bases d’une amélioration des conditions de vie ; sur le plan social, elles contribuent à la multiplication d’acteurs sociaux ainsi que la diffusion d’une société plus démocrati-que.

ment. Le principe adopté, ce-lui du « pollueur-payeur », fait ici appel à un sens de respon-sabilité que doit avoir chaque acteur, de devoir payer d’une manière ou d’une autre la pollution ou les déchets qu’il génère. En effet, depuis des décen-nies, Kinshasa n’a pas géré correctement ses déchets, ce qui a donné lieu à un touris-me de déchets dans la Ville et contribué à la pollution. La solution définitive consis-tait à prévoir pour la Ville, des décharges finales. L’Exé-cutif Provincial s’est attelé à vite désigner 2 sites, à MI-TENDI à l’Ouest et à MPASA à l’Est qui sont en cours d’a-ménagement. Entre temps il faut assurer la gestion des dé-chets produits quotidienne-ment. Aussi la Ville met en

L’assainissement de la Ville de Kinshasa préoccupe au plus haut l’Exécutif Provincial. Quiconque y réfléchit ou y exerce quelconque responsa-bilité, sait que, dans cette ma-tière, deux lignes de force es-sentielle se dégagent : la pre-mière, c’est la priorité à ré-server dans chaque démar-che, à l’aspect préventif, à la valorisation et au traitement. La seconde, c’est l’importance majeure que revêt, auprès de chaque acteur concerné, du ménage à l’industrie, la di-mension de l’information et de la sensibilisation. La sauvegarde d’un environ-nement de qualité fait partie des préoccupations de la po-pulation et l’Exécutif Provin-cial s’attèle à mettre au point un programme pour une ges-tion durable de l’assainisse-

place une organisation de la collecte, qui doit impliquer tous les opérateurs commu-naux. Cette collecte organi-sée devrait orienter vers les centres de transit, les déchets collectés dans les ménages et destinés aux tris et à la valori-sation. L’innovation dans le nouveau programme pour la propreté publique consiste à mobiliser les ressources financières à la base afin de mettre en place un système de gestion collé-giale, cohérent et transparent qui va contribuer à améliorer les conditions d’évacuation et de traitement des différents déchets. Cette nouvelle stra-tégie de collaboration entre les structures urbaines et les privés est celle de vendre les biens et services par la sous-cription des abonnements et ⇒ SUITE EN PAGE 4

« L’effort de

chercher à

satisfaire les

classes

marginalisées

d’entrepreneurs »

Advans Banque

Congo a ouvert les

portes de sa premiè-

re agence à Kinshasa

le 24 juillet 2009.

Interview avec une IMF (1ère partie) Mme Gombo Elphie, vous êtes Chargé de crédit senior chez Advans Bank, votre Or-ganisation est reconnue prin-cipalement pour les services bancaires offerts aux entre-prises congolaises.

De manière générale, quelles sont vos conditions d’accès au crédit ? Les principales conditions à remplir pour obtenir un cré-dit auprès d’Advans Bank sont les suivantes : Etre propriétaire d’une activi-té génératrice de revenu exis-tante depuis au mois 12 mois ; Avoir un document officiel qui prouve qu’on est en règle avec l’Etat. Soit la patente, soit le numéro de registre de commerce, soit autorisation d’ouverture/permis d’exploi-tation ou encore un ticket journalier (pour les plus petits entrepreneurs) ; Être majeur.

Quelles sont les faiblesses en général ? Les faiblesses se situent à plu-sieurs niveaux dont trois sont les plus criantes : La question d’identité amène souvent les demandeurs (les femmes dans la plupart des cas) à cacher certaines infor-mations. Les demandeurs évitent sou-vent d’avouer s’ils ont

contracté un crédit auprès d’u-ne autre institution. La difficulté pour les clients de trouver une bonne caution (garantie personnelle). Dans le cas où celle-ci se présente, elle exige un pourcentage du mon-tant reçu ou même la moitié.

Quelles sont les catégories de per-sonnes qui accèdent généralement au crédit chez vous? Actuellement, notre clientèle est essentiellement constituée des petites et moyennes entre-prises, pour la plupart déjà bien structurées et dont le montant demandé se situe dans la tran-che de 1000 à 9500$.

Le constat sur terrain est que les petits entrepreneurs en RDC accè-dent difficilement au crédit. Quelle(s) serai(en)t d’après vous, la (les) principale(s) cause(s) liée(s) à cet-te situation ? Un focus group a été organisé par la banque pour savoir ce que les potentiels clients pen-sent d’elle. La plupart des petits entrepreneurs estiment d’’une part que les banques ne sont pas faites pour eux, partant du principe qu’ « on ne prête qu’aux riches ». D’autre part, suite aux phénomènes « Bindo », « Madova », etc. des années 80 où certaines person-nes se sont vus perdre tout leur argent, pour ce, la confian-ce envers les banques n’est pas encore effective. D’autres raisons sont liées d’u-

ne part au manque d’informa-tion des petits entrepreneurs sur le rôle ou le fonctionne-ment de la banque (conditions d’ouverture de compte, épargne…) et préfè-rent le « bwakisa cartes » ou les tontines. D’autre part la question de proximité consti-tue aussi un problème car d’a-près eux, il est plus aisé d’ê-tre proche de sa banque pour être servi en temps voulu et sans engager des coûts élevés pour le déplacement.

Que préconisez-vous dans ce cas, pour aider les PME à sur-monter cette difficulté ? L’effort de chercher à satisfai-re même les classes marginali-sées d’entrepreneurs en oc-troyant des crédits mieux adaptés pour eux, constitue une des actions positives de la banque pour surmonter cette difficulté. De plus, elle offre une gamme de produits diver-sifiés (crédit avec période de grâce, déboursement différé, dépôt de sécurité…) adaptés à toutes les catégories de clients. Néanmoins, la ques-tion du crédit agricole de-meure encore en étude. Au niveau de l’autorité publi-que : celle-ci devrait faire des réformes visant l’allège-ment des règles juridiques, fiscales et administratives pour la création des PME et l’accès au financement.

Bozangi kotosa bomoyi bwa basali, bobombi mabe ya bo-soto, mpe bazali kosilisa bo-mengo ya mabele. Bongo maye manso epusi ba kambi ya ba kompani na bo-mitunaka na maye ma zali kosalema, mpe na maye ma koya na oyo etali nkita, bo-moyi bwa bato, mpe mokili na oyo etali misala mia bango. Kasi to zali komona été, kom-pani nionso ezali komipesa na misala mia bango. Komipesa wana ezali na lisungi te, soki bofungwami ekoki ko zwa eyano na pasi oyo ekoki koya na mikolo. Guichet d’Economie Locale de Kinshasa elukaki koyeba

Na suka ya mibu 80, botomb-wami ya bowumeli ezalaki loko-la makanisi ya sika okati ya mitu ya bato ebele, ata ko bayebani bazalaki koyebisa likanisi yango. Mbula ebele sima, likanisi ya botombwami ya bowumeli ekomi likambo ya masolo. Uta kala, ko kolisa nkita ezali yoko ya mokano po ya kobon-gisa ezaleli ya bomoyi bwa bato. Kasi, to zali komona ete bokoli-si nkita yango, eboti bokeseni mabe okati ya bato, bongo epusi esaleli mabe ya nkita. Ba kompani oyo ezali lokola mutumolo ya mbongwana, efundami lokola baye basaleli botombwami ya bowumeli te ya mokili (mayi, zamba, likolo…).

mpembeni ya 172 kompani ya engumba Kinshasa, mpo na kotalisa lolenge ya etamboli ya sika ya misala mia bango na maye matali botombwami ya bowumeli. Na boluki koyeba eye wana, to moni ete, ba kompani eye wana, bazali nanu na bilembo na maye matali botombwami ya bowu-meli. Mpo na ba misusu, bazali na bozangi boyebi na maye matali botombwami ya bowu-meli. Ba misusu mpe, na bolu-ki kokitisa bobimisi mosolo mia bango, bazali kokitisa mbano ya mabe na maye ma-tali nkita, bomoyi mia bato, mpe mia mokili.

KOMPANI NA BOTOMBWAMI YA BOWUMELI O ENGOMBA KINSHASA

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P A G E 3 A N N É E 1 , N ° 2

Les entreprises d’économie sociale. Une opportunité pour lutter contre la pauvreté en milieu urbain (Kinshasa). par Patrick Musumpe

La détérioration du tissu éco-nomique et la destruction de l’appareil de l’Etat ont donné naissance à des nouvelles ex-pressions d’auto-prise en charge: l’économie informelle. Celle-ci est souvent décrite, par défaut, par rapport au non respect des lois et des règle-ments et à l’inexistence des mécanismes classiques d’orga-nisation et de gestion. Mais comme le dit si bien le Profes-seur LOMBEYA, définir l’éco-nomie informelle « telle qu’el-le apparaît et opère en RDC, n’est pas simple: on ne peut définir une nébuleuse par quelques éléments constitutifs. […] En RDC, l’économie in-formelle est née et prolifère dans les débris de l’économie formelle et les régulations subverties de l’Etat». L’éco-nomie informelle comme l’é-conomie formelle sont toutes deux tournées vers un même objectif, à savoir la satisfaction des besoins. Donc dans le contexte de la ville de Kinshasa, faire la dis-tinction entre l’économie for-melle et l’économie informelle sur base des critères ci-haut cités serait une pure simplifi-cation des faits. Car, en effet, « […] dans la vie pratique (économique, sociale, culturel-le, religieuse,…) l’informel n’existe pas. Tout ce qui se pratique, dans n’importe quel domaine, en n’importe quel milieu, dans n’importe quelle circonstance, avec n’importe quel moyen, tient d’une logi-que, d’une cohérence normale et claire pour celui qui le pra-tique ». Voilà pourquoi nous préférerons parler, dans les li-gnes qui suivent, de l’écono-mie dite « informelle ».

L’économie dite « informelle » à Kinshasa

A Kinshasa, le secteur « informel » est largement dominé par les acti-vités commerciales qui couvrent 60,1 % des Unités de Production Informelles (UPI). L’industrie vient en seconde position avec 18,5 % des UPI ; les services avec 12,9 % et enfin les activités agricoles avec 8,5 %. Comme dans tous les centres ur-bains de la RDC, le secteur « informel » dans la ville de Kins-hasa reste le principal pourvoyeur d’emplois. En effet, il emploie 70,9 % de la main d’œuvre totale. Néanmoins, il affiche une tendance fortement polarisée sur l’auto-emploi avec 95 % des Unités de Production Informelles réduites à une seule personne. Cette forte polarisation sur l’auto-emploi « est un indicateur de la faible capacité d’accumulation d’un secteur infor-mel qui semble surtout se déve-lopper par un processus de crois-sance extensive, caractérisé par la multiplication des unités de pro-duction. » Malgré sa forte capacité à mobili-se r l ’ emp lo i , l e sec teur « informel » est, par ailleurs, ca-ractérisé par une faible protection sociale de sa main-d’œuvre. En ef-fet, presque 96 % du personnel de ce secteur ne dispose d’aucun contrat écrit; seulement 2,4 % bé-néficient de congé payés, 0,9 % de sécurité sociale et 8 % participent aux bénéfices. En termes de rému-nération mensuelle moyenne, les branches commerciales affichent les revenus les plus élevés, soit quatre fois plus que la rémunéra-tion obtenue dans les activités agricoles. Interrogés, un sur deux promo-teurs considèrent que l’accès au crédit est le premier obstacle qu’ils rencontrent dans la marche de leurs affaires.

Les IMF à Kinshasa Le trait commun entre les diffé-rentes IMF qui œuvrent dans la vil-le de Kinshasa est « l’existence léga-le » du demandeur de crédit com-me condition d’accès au crédit. C'est-à-dire, les entreprises qui possède un document juridique qui atteste leur existence, à sa-voir : patente, Numéro au Regis-tre de Commerce, Identification Nationale, autorisation d’ouvertu-re, etc.. Bien que la question des taux d’intérêt et celle des garan-

ties se posent également, l’exis-tence légale constitue une bar-rière importante à l’accès au crédit des UPI dans la mesure où, comme il a été souligné plus haut, ces UPI ont aussi pour ca-ractéristique « le non respect des lois et des règlements », donc n’existe pas légalement. Ainsi, la faiblesse des investisse-ments due à la difficulté d’ac-cès au crédit, et la faible pro-tection sociale des employés, semblent être des difficultés ma-jeures de ce secteur. Aujourd’hui, de même qu’au moment de son éclosion, l’éco-nomie « informelle » se voit marginalisée face à une dynami-que des microcrédits qui, de plus en plus, prend de l’ampleur dans la ville de Kinshasa et qui permettrait de surmonter cette dynamique d’auto-prise en char-ge.

Les entreprises d’économie sociale, une alternative pour l’accès au cré-dit (financement) et une meilleure protection sociale des employés. Le concept d’ « économie socia-le » est apparu pour la première fois, en Europe, autour des an-nées 1970. Il comporte quatre (4) principes généraux, à savoir : « […] 1) finalité de service aux membres ou à la collectivité plutôt que de profit ; 2) autonomie de gestion ; 3) processus de décision démocratique ; 4) primauté des personnes et du travail sur le capi-tal dans la répartition des reve-nus. » En insistant sur les spéci-ficités africaines, l’économie so-ciale renvoie « à travers ces ini-t i a t i v e s d ’ a c t e u r s s o c i o -économiques (parfois en voie de marginalisation) qui décident de prendre en main la satisfaction de certains de leurs besoins économi-ques et sociaux. Ces initiatives ten-tent de concilier l’efficacité écono-mique, la démocratie et la solidari-té. Elles reposent sur des valeurs fortes de services aux membres, d’humanisme, de solidarité, d’en-traide mutuelle, plutôt que de re-cherche de profit » ces acteurs sont les coopératives, les asso-ciations, les groupements pro-fessionnels les mutuelles, les tontines, etc. Plusieurs UPI à Kinshasa souffrent de la précari-té des investissements nécessai-res pour mieux se lancer. Le

principe de solidarité autour duquel se construisent les as-sociations de type coopératif, pourrait amener à la mise en commun de fonds nécessaires pour le démarrage d’une activi-té. Ne dit-on pas « qu’on ne nettoie pas le visage avec un seul doigt » ? En effet, « les entreprises d’économie socia-le » permette de mettre en-semble non seulement les moyens financiers et matériels, mais aussi les compétences né-cessaires pour rendre compé-titive les UPI. Ainsi, la tendan-ce à un développement exten-sif qu’affiche les UPI pourrait se tourner vers un développe-ment intensif.

L’objectif dans ce type d’orga-nisation reste l’épanouisse-ment de la personne plutôt que le profit. Ainsi, les indivi-dus qui se trouvent insérés dans un tel réseau, se sentent « sécurisés » par celui-ci qui leur assure une certaine prise en charge en cas de nécessité, qui leur offre un certain pour-voir de décision sur la condui-te des activités, … Bref, les in-dividus se sentent sécurisé par l’association, et la sécurisent à leur tour pour lui assurer une pérennité, et enfin, par rico-chet, leur propre bien-être. Nous avons, par exemple, des associations telles que COO-PROFECO, VOFA, AFEDOK, et bien d’autres qui ont opté de se mettre ensemble, malgré les difficultés individuelles de leurs membres, de produire et de commercialiser des biens tels que shikwangue, jus de gingembre (tangawisi), purée de piment,… qui sont bien présents sur le marché kinois.

Réf.:

LOMBEYA Bonsongo, in «L’économie informelle et la re-lance de l’économie congolaise». CADEA, Kinshasa, 2007. MAKABU T. in «Le Secteur in-formel en milieu urbain en Répu-blique Démocratique du Congo». INS-RDC, Kinshasa, 2005.

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n’avons nullement la prétention d’avoir le meilleur système de management responsa-ble. Néanmoins, nous nous sommes proposé d’observer une amélioration continue tant sur le plan économique, social qu’environne-mental au sein de notre organisation. Sur le plan économique, notre priorité est de réaliser des recettes qui nous permettent de faire face aux différentes charges d’ex-ploitation. Nous nous efforçons également de maintenir la qualité de nos produits, cela nous permet de fidéliser et d’élargir notre clientèle. Sur le plan social, nous nous efforçons à payer le salaire SMIG pour notre personnel et lui assurer l’accès aux priorités sociales de base telles que les soins médicaux, congés annuels, équipements de protection (pour ceux qui travaillent dans l’atelier). Nous tenons également au respect des obli-gations que nous avons vis-à-vis des person-nes qui nous entourent (l’Etat, les fournis-seurs, clients,…) ainsi que leurs attentes. Sur le plan environnemental, nous essayons par tous les moyens qui sont à notre portée, de réduire au maximum notre impact négatif sur l’environnement. Ainsi, nous avons prévu dans notre atelier, des extracteurs d’air et évitons à tout prix l’utilisation des produits toxiques pour le nettoyage des bijoux, afin de préserver la santé de nos agents. Quelle image la bijouterie veut-elle projeter d’el-le-même au travers de ces actions, en tant

M Kalala, vous assumez la fonction de Directeur aux établissements TSHULU (CADOLUX). En tant qu’entreprise de transformation (production), votre organisation tient-elle comp-te, en plus des aspects économiques, également des aspects sociaux et environnementaux de ses activités ? Nous sommes une entreprise de transforma-tion. Notre principale activité porte sur la transformation des bijoux à partir des vieux bijoux (récupérés) de manière artisanale. Comme toute entreprise, notre principal ob-jectif est la rentabilité. Sachant que l’exécu-tion de ses activités nécessite des ressources humaines, et conscientes que les biens à pro-duire nécessitent des ressources naturelles, notre organisation songe toujours aux inté-rêts des agents et cherche toujours à leur assurer des conditions de vie stables. En ef-fet, fabriquer des bijoux en or pur nécessite un laboratoire bien équipé et d’autres coûts supplémentaires (enregistrement au ministè-re des mines, taxes,…). Ainsi, consciente également du fait que les matières premières (l’or) à utiliser sont limitées et par consé-quent rares et coûteuses, nous préférons utiliser des bijoux abîmés que nous retravail-lons. Comment avez-vous abordé la mise en place d’un système de management responsable au sein de votre organisation ? Quelles sont vos priorités (actions prioritaires)? En matière de développement durable, nous

qu’entreprise responsable ? Depuis les pillages des années 1991 et 1993, notre organisation a connu une très forte baisse. Nous n’avons pourtant pas cé-dé au découragement et avons fait de no-tre mieux pour subsister. Depuis quelques années, nous connaissons une nette reprise d’activités. Aujourd’hui, la bijouterie voudrait être, en dehors de son caractère économique, un exemple à suivre pour le progrès social, le respect de l’environnement tout en gar-dant un œil sur la rentabilité. Quelles sont les répercussions ou les retom-bées de vos actions mener en faveur du déve-loppement durable tant sur le plan social, éco-nomique qu’environnemental ? L’homme vit ou jouit de ce que lui procure son environnement. Quand l’équilibre de l’environnement qui maintient la qualité de notre vie, l’hygiène et la santé de l’homme sont menacées, les éléments de la nature -dont le climat- sont bouleversés, les diver-ses activités se déroulent dans des condi-tions dégradées. Il est donc important de protéger son environnement. Pour ce faire, les activités de l’homme doivent se faire dans des conditions optimales, c’est-à-dire celles qui, d’une part ne dégradent pas l’en-vironnement et qui, d’autre part motivent l’agent à être plus productif en le mettant dans de bonnes conditions.

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