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Cancer de la prostate: du dépistage à l'immunothérapie

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e 20 juin dernier, se tena i t dans les salons de Le Doyen le rendez-vous t radi t ionnel du Club des laboratoires. Son president , C laude Naudin,

avai t choisi de par ler du cancer de la prostate et avai t invite pour ce la les personnal i tes su ivantes : le docteur Michel Sala (biologiste d i recteur de LCL-Paris) , le docteur Khali l Nahoul (biologiste, LCL), le docteur Suzy Scholl (medec in oncologue, Inst i tut Curie, Paris). Les m e m b r e s du Club ava ient re~pondu present ;~ ce t te invi tat ion : Biodirect , Biohit, BMD, DPC, Eurogenet ics-Tosoh, Roche Diagnost ic , Sebia.

Quelques chiffres

Dans les pays industrialises, le cancer de la prostate (KP) arrive au 2 e rang de deces par cancer ; c'est le premier cancer de I'homme apres 50 ans. Plusieurs series d'etudes montrent que 70 % des hommes de plus de 80 ans presentent & I'autopsie des foyers cancereux de la glande prostatique. En Europe, I'incidence varie selon les pays, de 10 & 50 nouveaux cas pour 105 habitants ; 35 000 deces annuels sont enregistres dont 9 500 en France (statistiques de 1995). L'incidence standardis6e en France a ~t~ 6valu6e & 35, contre 1 & 5 en Chine et 70 & 100

aux I~tats-Unis (chez les melanodermes). Quant aux Asiatiques vivant aux USA, ils presentent une incidence intermediaire entre celle de I'Asie et celle des Americains non melanodermes. Cette observation souligne I'interaction probable de facteurs environnementaux, notamment ceux lies aux modes alimentaires. Trente pour cent des biopsies sont positives quand le taux d'antigene specifique de la prostate (PSA) est compris entre 4 et 10 pg/L. Les formes familiales (au moins deux cas directs) de KP surviennent dans 15 & 20 % des cas. Le depistage dans les families & risque est justifie & partir de 40-45 ans, une fois par an pendant

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Cancer de la prostate et nutrition Facteurs favorisants

Graisses animales (conso > 30 %) Acide retinoique Taux bas de 1-25 dihydro cholecalciferol libre

Tabac (cadmium par competition avec le zinc intracellulaire)

Facteurs protecteurs Ratio acides gras poly insatures/satures > 1,1 Graisses < 20 % des calories/j alphatocoph6rol (Vit E)

Taux eleves de Vit C Consommation de fruits, legumes et surtout de tomates (lycopene) Taux eleves de selenium

Ail (S-allylmercaptocyst6ine) Soja (ginesteine). Oette isoflavone aurait une action pro-apoptotique sur les cellules tumorales

trois arts avec au moins six biopsies si le PSA est superieur a 4 pg/L. Huit Iocci de predisposition au KP hereditaire ont et6 decrits.

Crit~,res de I'0MS pour r~p0ndre ~ un d~pistage de masse La maladie d0it representer un pr0bleme de Sante publique. Le stade latent est rec0nnaissable ; I'hist0ire naturelle de la maladie d0it etre comprise du stade latent au stade clinique- ment declare. II d0it exister un traitement efficace pour les patients atteints. Le 0u les tests de depistage d0ivent etre perf0rmants. Le depistage doit apporter un benefice reel pour la Sante publique. Les facteurs economiques doivent etre integres pour mieux apprecier I'efficacite d'un depistage de masse.

depistage individuel a partir de 50 ans (ou 40 dans les

groupes a. risque avec predisposition genetique) par toucher rectal et dosage annuel du PSA, I'ANAES, en France, a prefer~ etablir la Conference de consensus

de 1998 sur la base des criteres de I'OMS.

D e p i s t a g e du c a n c e r de la p ros ta te : un ob jec t i f s o u h a i t a b l e ?

D'une fagon generale, I'approche diagnostique des cancers s'est modifiee durant ces dix derni6res annees. La prise en charge curative, voire palliative, des

oncologues a ete modifiee ; certains d'entre eux ont associe leurs competences a celles des epidemiologistes pour construire deux attitudes differentes : - celle de la prevention d'une part, basee sur I'evitement ou la suppression des facteurs de risque ; - celle du depistage d'autre part, fondee sur I'axiome ,, le plus t6t est le mieux ,,, base du diagnostic

Claude Naudin precoce. Alors que plusieurs societes

savantes, americaines notamment - dont I'American Cancer Society -, recommandent la pratique du

Locci de pr6dispositi0n genetique

Chromosome 1 l q 24-25 (HPC1) l q 42-43 (PcaP) 1 p36 (CaPB)

Chromosome 8 8p 22-23 (HPC2/ELAC2) Chromosome 16 16q 23 (HPC2/ELAC2) Chromosome 17 17p (HPC2/ELAC2) Chromosome 20 20q 13 (HPC20) Chromosome X Xq 27-28 (HPCX)

La predisposition paraTt resulter plus de I'effet cumulatif de plusieurs genes associes que de celui d'un seul gene autosomique dominant.

C o m m e n t a i r e s des c r i t e res de I 'OMS

Le probl(~me de Sant(~ publique

En termes de vies perdues, le ,< poids ~, du KP est inferieur a celui du cancer des poumons ou & ceux des

cancers digestifs respectivement ; de ce fait, le probleme de Sante publique pose par le KP est inferieur

& ce que laissent prevoir son incidence et sa prevalence.

Le stade latent

Le KP Iocalise est asymptomatique et non palpable & I'examen clinique. L'histoire naturelle de la maladie est

Iongue : si 30 & 40 % des hommes de plus de 50 ans peuvent 6tre porteurs d'un KP, ,, seulement ,, 8 % sont

susceptibles de devenir cliniquement exprimes et la probabilite de deces interesse moins de 5 % d'entre eux. Les adenocarcinomes (95 % des KP) de faibles volumes

sont asymptomatiques ; ceux de taille plus importante provoquent des signes identiques & ceux observes dans

I'hypertrophie benigne de la prostate (HBP).

La reponse & ce critere n'est donc pas en faveur du

d6pistage.

L'eff icacit (~ du t r a i t e m e n t

Le ,< primum non nocere ,, dans le cas des cancers classes T1 ou T2 (KP intracapsulaires) offre aux

medecins e t a ses patients deux possibilites : le traitement differe ou le traitement curatif. Le traitement differe sera plut6t reserve aux patients &ges dont I'esperance de vie est < 10 ans et dont le PSA est

stable et le score de Gleason < 7. Le traitement curatif devra ~tre accepte par le patient en parfaite

connaissance des risques associes (cf. infra).