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9 OptionBio | vendredi 28 février 2014 | n° 503 santé publique | actualités Des parlementaires se sont inquiétés auprès du ministère de l’Éducation nationale de la menace d’abrogation de deux textes réglementant la qualité nutritionnelle des cantines scolaires. Il semblerait qu’un rapport sur l’inflation remis au Premier ministre vise le décret n° 2011-1227 du 30/9/2011 et son arrêté sur la qualité des repas en restauration scolaire. Le rapport en propose la disparition alors qu’il indique que les gestionnaires de restauration scolaire et universitaire doivent res- pecter des règles de qualité nutri- tionnelle des repas qu’ils proposent. Or en supprimant décret et arrêté, le risque est de laisser la qualité à la seule appréciation des gestion- naires, alors qu’ils constituent un repère pour l’adaptation des repas à l’âge et aux besoins des enfants. Ce serait pour l’Éducation nationale se priver d’un instrument officiel de contrôle des prestataires assurant la restauration en milieu éducatif. Le ministère de l’Éducation natio- nale porte une attention particulière à ce dossier. En 2001, le constat de l’insuffisance nutritionnelle des repas servis en restauration scolaire a justifié une circulaire interministé- rielle relative à la composition de ces repas et à la sécurité des aliments. Cependant des études ont montré l’échec de la prise en compte de ces recommandations et la persis- tance de graves carences dans les menus. Parallèlement, l’Étude natio- nale nutrition santé (2006-2007) constatait que 14,3 % des enfants étaient en surpoids et 3,5 % obèses. Or 6 millions d’élèves fréquentent quotidiennement les restaurants scolaires, de la maternelle au lycée. L’amélioration de la qualité nutrition- nelle des repas s’inscrit donc aussi comme une mesure de lutte contre le surpoids et l’obésité. Ceci a justifié le décret du 30/9/2011 relatif à la qualité nutri- tionnelle des repas en restauration scolaire, qui précise les exigences que doivent respecter les gestion- naires des services de restauration concernant la qualité nutritionnelle des repas : variété et composition des repas, taille des portions, ser- vice de l’eau, du pain, du sel et des sauces. Ces textes, dit le ministère, répondent aux objectifs de la poli- tique publique de l’alimentation, qui vise notamment à assurer l’accès à une alimentation sûre, diversifiée et de bonne qualité gustative et nutritionnelle. Ils s’intègrent dans le Plan national nutrition santé (PNNS), le Plan national obésité (PNO) et le Programme national pour l’alimen- tation (PNA). | Y.-M. D. nutrition Cantines scolaires : comment ils mangent ? alcoolisme La tentation de la boisson dès le collège Inquiétude quant à la consom- mation d’alcool des moins de 18 ans. Selon le sénateur Roland Povinelli, une enquête montre que la consommation d’alcool est continue du collège au lycée. Fondés sur deux enquêtes scolaires internationales, les résultats sont clairs : les premières consommations régulières et les premières ivresses se développent lors des années collège pour s’intensifier lors des années lycée. En 6 e , 59 % des élèves déclarent avoir déjà bu de l’alcool au moins une fois, et 83 % en 3 e et jusqu’à 93 % en terminale. La consomma- tion progresse : 3 % des élèves de 4 e en consomment au moins 10 fois par mois, jusqu’à 27 % en terminale. Environ 1 collégien sur 6 et 3 lycéens sur 5 admettent avoir été ivres. La consommation excessive des 18-25 ans augmente depuis 2005, date de la dernière enquête. Chez les filles, la consommation a plus que doublé depuis 2005, 17,6 % concèdent au moins une ivresse par mois. Ainsi l’enseignement secondaire devient le lieu des pre- miers excès. La consommation à risque d’alcool est un sujet de préoccupation, confirme le ministère de la Santé. La baisse globale de la consomma- tion chez les 15 ans et plus depuis plusieurs décennies contraste avec une augmentation de la fréquence des usages à risque d’alcool. Les alcoolisations ponctuelles intenses se développent, particulièrement chez les 15-34 ans. Selon l’enquête Escapad 2011, l’usage régulier d’al- cool (10 fois ou plus dans le mois) par les jeunes de 17 ans est passé de 8,9 % en 2008 à 10,5 % en 2011. Le Plan de lutte contre les dro- gues et les conduites addictives 2013-2017 cible les jeunes et pré- voit notamment de développer les consultations jeunes consomma- teurs pour raccourcir le délai de prise en charge des jeunes sous substance psycho-active, de mettre en place des actions de prévention pour les jeunes sans emploi et sans qualification, d’élaborer des chartes entre associations organisatrices d’événements festifs et universi- tés, d’élaborer une communication adaptée aux spécificités des jeunes (réseaux sociaux, etc.). Enfin, outre les actions de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), telles les campagnes de communication vers les jeunes, de nombreuses associations et mutuelles interviennent auprès des jeunes pour prévenir les conduites à risques. La stratégie nationale de santé et la future loi de santé publique vont renforcer les actions déjà engagées, en lien avec le Plan de lutte contre les drogues et les conduites addictives.| Y.-M. D. © RUNZELKORN © JPC-PROD

Cantines scolaires : comment ils mangent ?

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9OptionBio | vendredi 28 février 2014 | n° 503

santé publique | actualités

Des parlementaires se sont inquiétés auprès du ministère de l’Éducation nationale de la menace d’abrogation de deux textes réglementant la qualité nutritionnelle des cantines scolaires.

Il semblerait qu’un rapport sur l’inflation remis au Premier ministre vise le décret n° 2011-1227 du 30/9/2011 et son arrêté sur la qualité des repas en restauration scolaire. Le rapport en propose la disparition alors qu’il indique que les gestionnaires de restauration scolaire et universitaire doivent res-pecter des règles de qualité nutri-tionnelle des repas qu’ils proposent. Or en supprimant décret et arrêté, le risque est de laisser la qualité à la seule appréciation des gestion-naires, alors qu’ils constituent un repère pour l’adaptation des repas

à l’âge et aux besoins des enfants. Ce serait pour l’Éducation nationale se priver d’un instrument officiel de contrôle des prestataires assurant la restauration en milieu éducatif.Le ministère de l’Éducation natio-nale porte une attention particulière à ce dossier. En 2001, le constat de l’insuffisance nutritionnelle des repas servis en restauration scolaire a justifié une circulaire interministé-rielle relative à la composition de ces repas et à la sécurité des aliments.

Cependant des études ont montré l’échec de la prise en compte de ces recommandations et la persis-tance de graves carences dans les menus. Parallèlement, l’Étude natio-nale nutrition santé (2006-2007) constatait que 14,3 % des enfants étaient en surpoids et 3,5 % obèses. Or 6 millions d’élèves fréquentent quotidiennement les restaurants scolaires, de la maternelle au lycée. L’amélioration de la qualité nutrition-nelle des repas s’inscrit donc aussi

comme une mesure de lutte contre le surpoids et l’obésité.Ceci a justif ié le décret du 30/9/2011 relatif à la qualité nutri-tionnelle des repas en restauration scolaire, qui précise les exigences que doivent respecter les gestion-naires des services de restauration concernant la qualité nutritionnelle des repas : variété et composition des repas, taille des portions, ser-vice de l’eau, du pain, du sel et des sauces. Ces textes, dit le ministère, répondent aux objectifs de la poli-tique publique de l’alimentation, qui vise notamment à assurer l’accès à une alimentation sûre, diversifiée et de bonne qualité gustative et nutritionnelle. Ils s’intègrent dans le Plan national nutrition santé (PNNS), le Plan national obésité (PNO) et le Programme national pour l’alimen-tation (PNA). |

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nutrition

Cantines scolaires : comment ils mangent ?

alcoolisme

La tentation de la boisson dès le collège

Inquiétude quant à la consom-mation d’alcool des moins de 18 ans. Selon le sénateur Roland Povinelli, une enquête montre que la consommation d’alcool est continue du collège au lycée. Fondés sur deux enquêtes scolaires internationales, les résultats sont clairs : les premières consommations régulières et les premières ivresses se développent lors des années collège pour s’intensifier lors des années lycée.

En 6e, 59 % des élèves déclarent avoir déjà bu de l’alcool au moins une fois, et 83 % en 3e et jusqu’à 93 % en terminale. La consomma-tion progresse : 3 % des élèves de 4e en consomment au moins 10 fois par mois, jusqu’à 27 % en terminale.

Environ 1 collégien sur 6 et 3 lycéens sur 5 admettent avoir été ivres. La consommation excessive des 18-25 ans augmente depuis 2005, date de la dernière enquête. Chez les filles, la consommation a plus que doublé depuis 2005, 17,6 % concèdent au moins une ivresse par mois. Ainsi l’enseignement secondaire devient le lieu des pre-miers excès.La consommation à risque d’alcool est un sujet de préoccupation, confirme le ministère de la Santé. La baisse globale de la consomma-tion chez les 15 ans et plus depuis plusieurs décennies contraste avec une augmentation de la fréquence des usages à risque d’alcool. Les alcoolisations ponctuelles intenses se développent, particulièrement

chez les 15-34 ans. Selon l’enquête Escapad 2011, l’usage régulier d’al-cool (10 fois ou plus dans le mois) par les jeunes de 17 ans est passé de 8,9 % en 2008 à 10,5 % en 2011. Le Plan de lutte contre les dro-gues et les conduites addictives 2013-2017 cible les jeunes et pré-voit notamment de développer les consultations jeunes consomma-teurs pour raccourcir le délai de prise en charge des jeunes sous substance psycho-active, de mettre en place des actions de prévention pour les jeunes sans emploi et sans qualification, d’élaborer des chartes entre associations organisatrices d’événements festifs et universi-tés, d’élaborer une communication adaptée aux spécificités des jeunes (réseaux sociaux, etc.). Enfin, outre

les actions de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES), telles les campagnes de communication vers les jeunes, de nombreuses associations et mutuelles interviennent auprès des jeunes pour prévenir les conduites à risques. La stratégie nationale de santé et la future loi de santé publique vont renforcer les actions déjà engagées, en lien avec le Plan de lutte contre les drogues et les conduites addictives.|

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