Catéchèses du pape François sur l'Église

8/10/2019 Catchses du pape Franois sur l'glise

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Catchses du Pape Franois

Lglise


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Sommaire

Sommaire .............................................................................3

Les Batitudes.......................................................................5

La condition pour faire partie de lglise ? .............................7

Faire conance Dieu ..........................................................7

Le chrtien grandit avec dautres personnes, en glise ........12

Un peuple nouveau qui se fonde sur la nouvelle alliance ...16

Pre, que tous soient un ..................................................20

Lglise est une mre...........................................................24

Lglise enseigne ses enfants les uvres de misricorde...28

Une glise catholique et apostolique ..................................32

Les charismes, richesse de lglise ......................................36

Les divisions dans lglise blessent le Christ ........................40

Lglise a la rencontre de son poux ...................................44

Lglise est un chef-duvre du Saint Esprit.....................47

La ralit visible et spirituelle de lglise .............................51

La maternit de lglise manifeste par lvque .................55

Lcoute, capacit typique dun pasteur ..............................59

Tous appels la Saintet ...................................................62

Une glise en marche vers le Royaume des cieux ...............66


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Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieuxest eux.

Heureux les doux, car ils recevront la terre en hritage.

Heureux les afigs, car ils seront consols.

Heureux les affams et assoiffs de la justice, car ils se-ront rassasis.

Heureux les misricordieux, car ils obtiendront misri-corde.

Heureux les curs purs, car ils verront Dieu.

Heureux les artisans de paix, car ils seront appels ls deDieu.

Heureux les perscuts pour la justice, car le Royaumedes Cieux est eux.

Heureux tes-vous si lon vous insulte, si lon vous pers-cute et si lon vous calomnie de toutes manires cause

de moi.Soyez dans la joie et lallgresse, car votre rcompensesera grande dans les cieux.

Les Batitudes

vangi le de Saint Matthieu (5, 3-12)


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La condition pour faire partie de lglise ?Faire conance Dieu

Audience pont icale du 18 juin 2014

Chers frres et surs, bonjour.

Je vous fais mes compliments parce que vous avez eu du cou-rage, avec ce temps o on ne sait pas sil va pleuvoir, sil ne

va pas pleuvoir Bravo ! Esprons nir laudience sans pluie,que le Seigneur aie piti de nous.

Aujourdhui, je commence un cycle de catchses sur lglise.Cest un peu comme un ls qui parle de sa propre mre, de sapropre famille. Parler de lglise signie parler de notre mre,de notre famille. En effet, lglise nest pas une institution na-lise elle-mme ou une association prive, une ong, et nousdevons encore moins restreindre notre regard au clerg ou auVatican Lglise pense. Mais nous sommes tous lglise !De qui parles-tu. Non, des prtres. Ah, les prtres fontpartie de lglise, mais nous sommes tous lglise ! Il ne fautpas la restreindre aux prtres, aux vques, au Vatican Cesont des parties de lglise, mais nous sommes tous lglise,nous appartenons tous la famille, tous la mre. Et lgliseest une ralit beaucoup plus vaste, qui souvre toute lhu-manit et qui ne nat pas dans un laboratoire, lglise nest pas

ne dans un laboratoire, elle nest pas ne limproviste. Elleest fonde sur Jsus, mais elle est un peuple qui a une longuehistoire derrire lui et une prparation qui commencebien avant le Christ lui-mme.

Cette histoire, ou prhistoire, de lglise se


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trouve dj dans les pages de lAncien Testament. Nous avonsentendu le Livre de la Gense : Dieu choisit Abraham, notrepre dans la foi, et lui demanda de partir, de quitter sa patrieterrestre et daller vers une autre terre, quIl lui indiquerait (cf.

Gn 12, 1-9). Et dans cette vocation, Dieu nappelle pas Abra-ham tout seul, comme individu, mais il interpelle ds le dbutsa famille, sa parent et tous ceux qui sont au service de samaison. Ensuite, une fois en chemin oui, cest ainsi quecommence marcher lglise , Dieu largira encore lhori-zon et comblera Abraham de sa bndiction, en lui promet-tant une descendance nombreuse comme les toiles du ciel

et comme le sable sur la

rive de la mer. Une pre-mire donne importanteest prcisment celle-ci : en commenant parAbraham, Dieu forme un

peuple pour quil apportesa bndiction toutesles familles de la terre. Et

Jsus nat lintrieur dece peuple. Cest Dieu quifait ce peuple, cette his-

toire, lglise en chemin, et Jsus nat l, dans ce peuple.

Un deuxime lment : ce nest pas Abraham qui constitueautour de lui un peuple, mais cest Dieu qui donne vie cepeuple. Ctait habituellement lhomme qui sadressait ladivinit, en cherchant combler la distance et en invoquant

son soutien et sa protection. Les gens priaient les dieux, les di-vinits. Dans ce cas, en revanche, on assiste quelque chose

dinou : cest Dieu lui-mme qui prend linitiative.coutons cela : cest Dieu lui-mme qui frappe

la porte dAbraham et lui dit : pars, quitte taterre, commence marcher et je ferai de toi

Plerinage provincial Pontigny - 9 juin 2014 Wendy Corniquet


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un grand peuple. Et cela est le dbut de lglise et dans cepeuple nat Jsus. Dieu prend linitiative et adresse sa parole lhomme, en crant un lien et une relation nouvelle avec lui.Mais, pre, comment se fait-il ? Dieu nous parle ?. Oui.

Mais nous pouvons avoir une conversation avec Dieu ?.Oui. Cela sappelle la prire, mais cest Dieu qui a fait celads le dbut. Ainsi Dieu forme un peuple avec tous ceux quicoutent sa Parole et qui se mettent en chemin, en se ant Lui. Telle est lunique condition : avoir conance en Dieu. Situ as conance en Dieu, tu lcoutes et tu te mets en chemin,cela signie faire lglise. Lamour de Dieuprcdetout. Dieuest toujours le premier, il arrive toujours avant nous, Il nous

prcde. Le prophte Isae, ou Jrmie, je ne me souviens pasbien, disait que Dieu est comme la eur de lamandier, carcest le premier arbre qui eurit au printemps. Pour dire queDieu eurit toujours avant nous. Quand nous arrivons, Il nousattend, Il nous appelle, Il nous fait marcher. Il est toujours enavance par rapport nous. Et cela sappelle lamour, car Dieunous attend toujours. Mais pre, je ne crois pas cela, car sivous saviez, pre, ma vie a t si affreuse, comment est-ce que

je peux penser que Dieu mattend ?. Dieu tattend. Et si tu ast un grand pcheur, il tattend encore plus, et il tattend avecbeaucoup damour, car Il est le premier. Cela est la beaut delglise, qui nous conduit ce Dieu qui nous attend ! Il pr-cde Abraham, il prcde aussi Adam.

Abraham et les siens coutent lappel de Dieu et se mettenten route, bien quils ne sachent pas bien qui est ce Dieu eto il veut les conduire. Cest vrai, car Abraham se met en

chemin en se ant ce Dieu qui lui a parl, mais il ne poss-dait pas de livre de thologie pour tudier qui tait ce Dieu.Il se e, il se e lamour. Dieu lui fait sentir lamour etil a conance. Cela ne signie pourtant pas queces personnes soient toujours convaincues etdles. Au contraire, ds le dbut, il y a des


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rsistances, le repli sur elles-mmes et sur leurs propres int-rts et la tentation de marchander avec Dieu et de rsoudre leschoses leur propre manire. Ce sont l les trahisons et les p-chs qui marquent le chemin du peuple au cours de toute son

histoire de salut, qui est lhistoire de la fdlit de Dieu et delinfdlit du peuple. Mais Dieu ne se lasse pas, Dieu a de lapatience, il a beaucoup de patience, et dans le temps il conti-nue duquer et former son peuple, comme un pre avecson propre ls. Dieu marche avec nous. Le prophte Ose dit :Jai march avec toi et je tai enseign marcher comme unpre enseigne marcher son enfant. Comme cette image deDieu est belle ! Et il fait de mme avec nous : il nous enseigne

marcher. Et cest la mme attitude quil conserve lgard delglise. Nous aussi, en effet, malgr notre intention de suivrele Seigneur Jsus, nous faisons chaque jour lexprience delgosme et de la duret de notre cur. Mais quand nousnous reconnaissons pcheurs, Dieu nous remplit de sa misri-corde et de son amour. Et il nous pardonne, il nous pardonnetoujours. Et cest prcisment cela qui nous fait grandir commepeuple de Dieu, comme glise : ce nest pas notre bravoure,

ce ne sont pas nos mrites nous sommes peu de chose,ce nest pas cela , mais cest lexprience quotidienne decombien le Seigneur nous aime et prend soin de nous. Et celanous fait sentir que nous lui appartenons vritablement, quenous sommes entre ses mains, et cela nous fait crotre dans lacommunion avec Lui et entre nous. tre glise signie se sentirentre les mains de Dieu, qui est pre et qui nous aime, nouscaresse, nous attend, nous fait sentir sa tendresse. Et cela esttrs beau !

Chers amis, cela est le projet de Dieu ; quand il a appel Abra-ham, Dieu pensait cela : former un peuple bni par

son amour et qui porte sa bndiction tous lespeuples de la terre. Ce projet ne change pas,

il est toujours luvre. Il a eu son accom-


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plissement en Christ et aujourdhui encore, Dieu continue le raliser dans lglise. Demandons alors la grce de rester -dles la sequeladu Seigneur Jsus et lcoute de sa Parole,prts partir chaque jour, comme Abraham, vers la terre de

Dieu et de lhomme, notre vritable patrie, et devenir ainsiune bndiction, signe de lamour de Dieu pour tous ses ls.Il me plat de penser quun synonyme, un autre nom que nouspouvons avoir, nous chrtiens, serait celui-ci : nous sommesdes hommes et des femmes, nous sommes des personnes quilbnit. Par sa vie, le chrtien doit toujours bnir, bnir Dieu etbnir tous. Nous, chrtiens, sommes des personnes qui b-nissent, qui savent bnir. Il sagit-l dune belle vocation !


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Le chrtien grandit avec dautrespersonnes, en glise

Audience pont icale du 25 juin 2014


Aujourdhui il, y a un autre groupe de plerins en liaison avecnous dans la salle Paul VI, ce sont des plerins malades. Caravec ce temps, entre la chaleur et la possibilit de pluie, iltait plus prudent quils restent l. Mais ils sont en liaison avecnous grce lcran gant. Et ainsi, nous sommes unis pourcette mme audience. Et aujourdhui nous prierons tous enparticulier pour eux, pour leurs maladies. Merci.

Au cours de la premire catchse sur lglise, mercredi der-nier, nous sommes partis de linitiative de Dieu qui veut formerun peuple qui apporte sa bndiction tous les peuples de la

terre. Il commence par Abraham et ensuite, avec beaucoup depatience et Dieu en a, il en a beaucoup ! , il prpare cepeuple pendant lAncienne Alliance jusqu ce que, en JsusChrist, il le constitue comme signe et instrument de luniondes hommes avec Dieu et entre eux (cf. Conc. cum. Vat. II,Const. Lumen gentium, n. 1). Aujourdhui, nous voulons nousarrter sur limportance, pour le chrtien, dappartenir cepeuple. Nous parlerons de lappartenance lglise.

Nous ne sommes pas isols et nous ne sommes pas des chr-tiens titre individuel, chacun pour son propre compte, non,

notre identit chrtienne est appartenance ! Noussommes chrtiens parce que nous appartenons

lglise. Cest comme un nom de famille : sile prnom est je suis chrtien, le nom de


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famille est jappartiens lglise. Il est trs beau de remar-quer que cette appartenance est exprime galement dans lenom que Dieu sattribue lui-mme. En rpondant Mose,dans lpisode merveilleux du buisson ardent (cf. Ex 3, 15),

il se dnit en effet comme le Dieu des pres.Il ne dit pas :Je suis le Tout-Puissant, non : Je suis le Dieu dAbraham,Dieu dIsaac, Dieu de Jacob. De cette manire, Il se manifestecomme le Dieu qui a pass une alliance troite avec nos preset qui reste toujours dle son pacte, et il nous appelle entrer dans cette relation qui nous prcde. Cette relation deDieu avec son peuple nous prcde tous, elle remonte cettepoque.

Cest pourquoi la pense va tout dabord, avec gratitude, ceux qui nous ont pr-cds et qui nous ontaccueillis dans lglise.Personne ne devient chr-tien tout seul ! Cela est-ilclair ? Personne ne de-vient chrtien tout seul.On ne fait pas de chr-tiens en laboratoire. Lechrtien fait partie dunpeuple qui vient de loin.Le chrtien appartient un peuple qui sappelle

glise et cette glise en fait un chrtien, le jour du baptme,et ensuite lors de litinraire de la catchse, et ainsi de suite.

Mais personne, personne ne devient chrtien tout seul. Si nouscroyons, si nous savons prier, si nous connaissons le Seigneuret que nous pouvons couter sa Parole, si nous le sentonsproche et nous le reconnaissons dans nos frres,cest parce que dautres, avant nous, ont vcula foi et ensuite nous lont transmise. Nous

Journe des Familles Ravires le 8 mai 2014 Marit Fredon


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avons reu la foi de nos pres, de nos anctres, et eux nouslont enseigne. Si nous y pensons bien, combien de visageschers dlent devant nos yeux en ce moment : cela peut trele visage de nos parents, qui ont demand pour nous le bap-

tme ; ceux de nos grands-parents ou dun proche qui nous aenseign faire le signe de la croix et rciter les premiresprires. Je me rappelle toujours le visage de la religieuse quima enseign le catchisme, elle me vient toujours lesprit elle est au Ciel cest sr, car cest une sainte femme mais je men souviens toujours et je rends grce Dieu pourcette religieuse. Ou bien le visage du cur, dun autre prtre,ou dune religieuse, dun catchiste, qui nous a transmis le

contenu de la foi et nous a fait grandir comme chrtiensVoil, cest lglise : une grande famille, dans laquelle on estaccueilli et o lon apprend vivre en croyants et en disciplesdu Seigneur Jsus.

Nous pouvons vivre ce chemin non seulement grce dautrespersonnes, mais avecdautres personnes. Dans lglise le parsoi-mme nexiste pas, on ne peut pas faire cavalier seul.Combien de fois le Pape Benot a-t-il dcrit lglise comme unnous ecclsial ! Il arrive parfois dentendre quelquun dire :Je crois en Dieu, je crois en Jsus, mais lglise ne mint-resse pas. Combien de fois avons-nous entendu cela ? Etcela ne va pas. Certains considrent pouvoir avoir un rapportpersonnel, direct, immdiat avec Jsus Christ en dehors de lacommunion et de la mdiation de lglise. Ce sont des ten-tations dangereuses et nuisibles. Ce sont, comme le disait legrand Paul VI, des dichotomies absurdes. Il est vrai que mar-

cher ensemble est exigeant, et peut parfois paratre difcile : ilpeut arriver que certains frres ou surs nous causent des pro-

blmes, ou fassent scandale Mais le Seigneur a conson message de salut des personnes humaines,

nous tous, des tmoins ; et cest chez nosfrres et chez nos surs, avec leurs qualits


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et leurs limites, quil vient notre rencontre et se fait recon-natre. Et cela signie appartenir lglise. Rappelez-vousbien : tre chrtien signie appartenir lglise. Le prnom estchrtien, le nom de famille est appartenance lglise.

Chers amis, demandons au Seigneur par lintercession de laVierge Marie, Mre de lglise, la grce de ne jamais tomberdans la tentation de penser pouvoir se passer des autres, depouvoir se passer de lglise, dtre des chrtiens de labora-toire. Au contraire, on ne peut pas aimer Dieu sans aimer sesfrres, on ne peut pas aimer Dieu en dehors de lglise : onne peut pas tre en communion avec Dieu sans ltre dans

lglise, et nous ne pouvons pas tre de bons chrtiens si cenest avec tous ceux qui cherchent suivre le Seigneur Jsus,comme un unique peuple, un unique corps, et cela est lglise.Merci.


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Un peuple nouveau qui se fondesur la nouvelle alliance

Audience ponticale du 6 aot 2014

Chers frres et surs, bonjour !

Dans les prcdentes catchses, nous avons vu que lgliseconstitue un peuple, un peuple prpar avec patience et amourpar Dieu et auquel nous sommes tous appels appartenir.Aujourdhui, je voudrais mettre en vidence la nouveautqui caractrise ce peuple : il sagit vritablement dun peuplenouveau, qui se fonde sur la nouvelle alliance, tablie par leSeigneur Jsus travers le don de sa vie. Cette nouveaut nenie pas le chemin prcdent et ne soppose pas lui, mais aucontraire le fait avancer, le conduit son accomplissement.

Il y a une gure trs signicative, qui sert de lien entre lan-

cien et le nouveau testament : celle de Jean-Baptiste. Pour lesvangiles synoptiques, il est le prcurseur, celui qui prparela venue du Seigneur, en prdisposant le peuple la conver-sion du cur et laccueil de la consolation de Dieu d-sormais proche. Pour lvangile de Jean, il est le tmoin,dans la mesure o il nous fait reconnatre en Jsus Celui quivient den haut, pour pardonner nos pchs et faire de sonpeuple son pouse, annonce de lhumanit nouvelle. En tant

que prcurseur et tmoin, Jean-Baptiste occupe un rlecentral au sein de toute lcriture, dans la mesure o il sert depont entre la promesse de lAncien Testament et son accom-

plissement, entre les prophties et leur ralisationen Jsus Christ. travers son tmoignage, Jean

nous indique Jsus, il nous invite le suivre,


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et nous dit de faon directe que cela exige humilit, repentiret conversion : cest une invitation quil fait lhumilit, aurepentir et la conversion.

De mme que Mose avait stipul lalliance avec Dieu en ver-tu de la loi reue sur le Sina, ainsi, Jsus, dune colline surle bord du lac de Galile, remet ses disciples et la fouleun enseignement nouveau qui commence avec les Batitudes.Mose donne la Loi sur le Sina et Jsus, le nouveau Mose,donne la Loi sur cette montagne, sur les rives du lac de Galile.Les Batitudes sont la voie que Dieu indique comme rponseau dsir de bonheur inscrit dans lhomme, et perfectionnent

les commandements de lAncienne Alliance. Nous sommeshabitus apprendre les dix commandements bien sr,chacun de vous les connat, les a appris dans la catchse mais nous ne sommes pas habitus rpter les Batitudes.Essayons en revanche de nous les rappeler et de les graverdans notre cur. Je vous propose ceci : je les noncerai luneaprs lautre, et vous, vous les rpterez. Daccord ?

La premire : Heureux ceux qui ont une me de pauvre, car

le Royaume des Cieux est eux [la salle rpte].Heureux les afigs, car ils seront consols [la salle rpte].

Heureux les doux, car ils possderont la terre [la salle r-pte].

Heureux les affams et assoiffs de la justice, car ils serontrassasis [la salle rpte].

Heureux les misricordieux, car ils obtiendront misricorde[la salle rpte].

Heureux les curs purs, car ils verront Dieu [lasalle rpte].

Heureux les artisans de paix, car ils seront


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appels ls de Dieu [la salle rpte].

Heureux les perscuts pour la justice, car le Royaume desCieux est eux [la salle rpte].

Heureux tes-vous quand on vous insultera, quon vous per-scutera, et quon dira faussement contre vous toute sortedinfamie cause de moi. Je vous aide : [il rpte avec lesdles] Heureux tes-vous quand on vous insultera, quonvous perscutera, et quon dira faussement contre vous toutesorte dinfamie cause de moi.

Soyez dans la joie et lallgresse, car votre rcompense sera

grande dans les cieux [la salle rpte].Bravo ! Mais faisons une chose. Je vous donne un devoir lamaison, un devoir faire la maison. Prenez lvangile, ce-lui que vous emmenez avec vous Rappelez-vous que vousdevez toujours emporter un petit vangile avec vous, dansla poche, dans votre sac, toujours ; celui que vous avez chezvous. Emportez lvangile, et dans les premiers chapitres deMatthieu dans le numro 5 je crois il y a les Batitudes.

Et aujourdhui, demain, la maison, lisez-le. Vous le ferez ? [lasalle : oui !]. Pour ne pas les oublier, parce que cest la Loi quenous donne Jsus ! Le ferez-vous ? Merci.

Dans ces mots, il y a toute la nouveaut apporte par le Christ,et toute la nouveaut du Christ se trouve dans ces mots. Eneffet, les batitudes sont le portrait de Jsus, sa forme de vie ;et elles sont la voie du vritable bonheur, que nous pouvons

nous aussi parcourir avec la grce que Jsus nous donne.Outre la nouvelle Loi, Jsus nous remet galement le pro-

tocole selon lequel nous serons jugs. la n dumonde, nous serons jugs. Et quelles seront les

questions quon nous posera l ? Quelles se-ront ces questions ? Quel est le protocole


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selon lequel le juge nous jugera ? Cest ce que nous trouvonsdans le vingt-cinquime chapitre de lvangile de Matthieu.Aujourdhui, votre devoir est de lire le chapitre 25 qui contientle protocole, les questions que lon nous posera le jour du

jugement. Nous naurons pas de titres, de mrites ou de pri-vilges mettre en avant. Le Seigneur nous reconnatra si, notre tour, nous lavons reconnu dans le pauvre, dans celuiqui a faim, dans celui qui est pauvre et marginalis, dans celuiqui souffre et qui est seul Cest lun des critres fondamen-taux de vrication de notre vie chrtienne, avec lequel Jsusnous invite nous mesurer chaque jour. Je lis les batitudeset je pense comment doit tre ma vie chrtienne, et puis je

fais lexamen de conscience avec ce chapitre 25 de Matthieu.Chaque jour : jai fait ceci, jai fait cela, jai fait ceci Celanous fera du bien ! Ce sont des choses simples, mais concrtes.

Chers amis, la nouvelle alliance consiste prcisment en cela :se reconnatre, dans le Christ, entours de la misricorde et dela compassion de Dieu. Cest cela qui remplit notre cur dejoie, et cest cela qui fait de notre vie un tmoignage beau etcrdible de lamour de Dieu pour tous les frres que nous ren-controns chaque jour. Rappelez-vous de vos devoirs ! Chapitre5 de Matthieu et chapitre 25 de Matthieu. Merci !


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Pre, que tous soient un

Audience ponticale du 27 aot 2014


Chaque fois que nous renouvelons notre profession de foien rcitant le Credo, nous afrmons que lglise est uneet sainte. Elle est une, parce quelle a son origine en DieuTrinit, mystre dunit et de pleine communion. Lglise estgalement sainte, car elle est fonde sur Jsus Christ, animepar son Saint-Esprit, emplie de son amour et de son salut.Dans le mme temps, toutefois, elle est sainte et composede pcheurs, nous tous, pcheurs, qui faisons lexpriencechaque jour de nos fragilits et de nos pauvrets. Alors, cettefoi que nous professons nous pousse la conversion, avoirle courage de vivre quotidiennement lunit et la saintet, et si

nous ne sommes pas tous unis, si nous ne sommes pas saints,cest parce que nous ne sommes pas dles Jsus. MaisLui, Jsus, ne nous laisse pas seuls, il nabandonne pas songlise ! Il marche avec nous, Il nous comprend. Il comprendnos faiblesses, nos pchs, il nous pardonne, condition quenous nous laissions pardonner. Il est toujours avec nous, nousaidant devenir moins pcheurs, plus saints, plus unis.

Le premier rconfort nous vient du fait que Jsus a tant pripour lunit des disciples. Cest la prire de la dernire Cne,Jsus a beaucoup demand : Pre, que tous soient un. Il a pri

pour lunit, et la fait justement dans limminencede la Passion, lorsquil tait sur le point doffrir

toute sa vie pour nous. Cest ce que nous


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sommes continuellement invits relire et mditer, danslune des pages les plus intenses et mouvantes de lvangilede Jean, le chapitre dix-sept (cf. vv. 11.21-23). Comme il estbeau de savoir que le Seigneur, peu avant de mourir, ne sest

pas proccup de lui-mme, mais a pens nous ! Et dansson dialogue implorant avec le Pre, il a pri prcisment anque nous puissions ntre quun avec Lui et entre nous. Voil :avec ces paroles, Jsus sest fait notre intercesseur auprs duPre, an que nous puissions entrer nous aussi dans la pleinecommunion damour avec Lui ;dans le mme temps, il les cone nous comme son testament

spirituel, an que lunit puissedevenir toujours plus la marquedistinctive de nos communautschrtiennes et la rponse la plusbelle quiconque nous demanderaison de lesprance qui est ennous (cf. 1 P 3, 15).

An que tous soient un. Commetoi, Pre, tu es en moi et moi entoi, queux aussi soient en nous,an que le monde croie que tumas envoy (Jn 17, 21). Lglise acherch ds le dbut raliser cetteintention qui tient tant au curde Jsus. Les Actes des Aptresnous rappellent que les premiers

chrtiens se distinguaient par le fait de navoir quun curet quune me (Ac 4, 32) ; laptre Paul exhortait galementses communauts ne pas oublier quelles sont un seulcorps (1 Co 12, 13). Mais lexprience nous ditquil y a tant de pchs contre lunit. Et nousne pensons pas seulement aux schismes, nous

Plerinage provincial Vzelay - 28 mai2012 EDY


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pensons aux fautes trs communes dans nos communauts, auxpchs paroissiaux, ces pchs dans les paroisses. Parfois,en effet, nos paroisses, appeles tre des lieux de partage etde communion, sont tristement marques par les convoitises,

les jalousies, les antipathies Et les commrages sont laporte de tous. Combien y a-t-il de commrages dans lesparoisses ! Cela nest pas bon. Par exemple, lorsque quelquunest lu prsident dune association, on mdit son sujet. Etsi une autre est lue prsidente de la catchse, les autresmdisent contre elle. Mais cela, ce nest pas lglise. Cela nedoit pas se faire, nous ne devons pas le faire ! Il faut demanderau Seigneur la grce de ne pas le faire. Cela a lieu lorsque

nous aspirons aux premires places ; lorsque nous plaonsau centre nous-mmes, avec nos ambitions personnelles etnos faons de voir les choses, et que nous jugeons les autres ;lorsque nous regardons les dfauts des frres, plutt que leursqualits ; lorsque nous donnons davantage dimportance cequi nous divise, qu ce qui nous unit

Une fois, dans lautre diocse dont javais la charge, jaientendu un commentaire beau et intressant. On parlait dunepersonne ge qui pendant toute sa vie avait travaill dans laparoisse, et quelquun qui la connaissait bien a dit : Cettefemme na jamais parl mal de personne, elle na jamais faitde commrages, elle souriait tout le temps. Une telle femmepeut tre canonise demain ! Cest un bel exemple. Mais sinous regardons lhistoire de lglise, combien de divisionsentre nous chrtiens. Mme prsent nous sommes diviss.Mme au cours de lhistoire, nous chrtiens, nous avons fait la

guerre entre nous cause de divisions thologiques. Pensons la guerre de Trente ans. Mais cela nest pas chrtien. Nous

devons travailler galement pour lunit de tous leschrtiens, aller sur la route de lunit qui est celle

que Jsus dsire et pour laquelle il a pri.


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Face tout cela, nous devons faire srieusement un examende conscience.Dans une communaut chrtienne, la divisionest lun des pchs les plus graves, car il fait delle le signe nonde luvre de Dieu, mais de luvre du diable, qui est par

dnition celui qui spare, qui dtruit les relations, qui insinueles prjugs La division dans une communaut chrtienne,que ce soit une cole, une paroisse, ou une association, estun trs grave pch, car elle est luvre du Diable. Dieu, enrevanche, veut que nous grandissions dans la capacit nousaccueillir, nous pardonner et nous aimer, pour ressemblertoujours plus Lui qui est communion et amour. Cest en celaque rside la saintet de lglise : dans le fait de se reconnatre

limage de Dieu, comble de sa misricorde et de sa grce.Chers amis, faisons retentir dans notre cur ces paroles de

Jsus : Heureux les artisans de paix, car ils seront appelsls de Dieu (Mt 5, 9). Demandons sincrement pardon pourtoutes les fois o nous avons t une occasion de divisionou dincomprhension lintrieur de nos communauts, ensachant bien que lon ne parvient pas la communion si cenest travers une conversion permanente. Quest-ce que laconversion ? Cest demander au Seigneur la grce de ne pasdire du mal, de ne pas critiquer, de ne pas faire de commrages,daimer tout le monde. Cest une grce que le Seigneur nousdonne. Cest cela convertir le cur. Et demandons que le tissuquotidien de nos relations puisse devenir un reet toujoursplus beau et joyeux de la relation entre Jsus et le Pre.


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Lglise est une mre

Audience ponticale du 3 septembre 2014


Dans les catchses prcdentes, nous avons eu loccasion desouligner plusieurs reprises que lon ne devient pas chrtienstout seul, cest--dire grce ses propres forces, de faonautonome, et on ne devient pas non plus chrtiens dans unlaboratoire, mais lon est engendr et duqu dans la foi ausein de ce grand corps quest lglise. Dans ce sens, lgliseest vritablement mre, notre mre lglise cest beau delappeler ainsi : notre mre lglise une mre qui nousdonne la vie dans le Christ et qui nous fait vivre avec tous lesautres frres dans la communion de lEsprit Saint.

Dans sa maternit, lglise a comme modle la Vierge Marie,le modle le plus beau et le plus lev qui puisse exister. Cestce que les premires communauts chrtiennes ont dj misen lumire et que le Concile Vatican II a exprim de faonadmirable (cf. Const. Lumen gentium, nn. 63-64). La maternitde Marie est certainement unique, singulire et elle sest ralisedans la plnitude des temps, lorsque la Vierge donna le jour auFils de Dieu, conu par luvre de lEsprit Saint. Et toutefois,

la maternit de lglise se place prcisment en continuitavec celle de Marie, comme son prolongement dans lhistoire.Lglise, dans la fcondit de lEsprit, continue dengendrer

de nouveaux enfants dans le Christ, toujours danslcoute de la Parole de Dieu et dans la docilit

son dessein damour. Lglise est mre. La


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naissance de Jsus dans le sein de Marie, en effet, est le prludede la naissance de chaque chrtien dans le sein de lglise, partir du moment o le Christ est lan dune multitudede frres (cf. Rm 8, 29) et notre premier frre Jsus est n de

Marie, il est le modle et nous sommes tous ns dans lglise.Nous comprenons alors combien la relation qui unit Marie etlglise est plus que jamais profonde : en regardant Marie, nousdcouvrons le visage le plus beau et le plus tendre de lglise,et en regardant lglise, nous reconnaissons les traits sublimesde Marie. Nous, chrtiens, nous ne sommes pas orphelins,

nous avons une maman, nous avonsune mre, et cela est grand ! Nous ne

sommes pas orphelins ! Lglise estmre, Marie est mre.

Lglise est notre mre parce quellenous a engendrs dans le baptme.Chaque fois que nous baptisons unenfant, il devient ls de lglise, ilentre dans lglise. Et partir de cejour, comme une mre attentionne,elle nous fait grandir dans la foi etnous indique, avec la force de laParole de Dieu, le chemin de salut,en nous dfendant du mal.

Lglise a reu de Jsus le trsorprcieux de lvangile non pas pour legarder pour elle, mais pour le donner

gnreusement aux autres, comme le fait une maman. Dansce service dvanglisation se manifeste de faon particulirela maternit de lglise, engage, comme une mre, offrir ses enfants la nourriture spirituelle qui alimenteet fait fructier la vie chrtienne. Nous sommesdonc tous appels accueillir avec un esprit

Vierge lenfant Marc Van Steenkiste


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et un cur ouverts la Parole de Dieu que lglise dispensechaque jour, parce que cette Parole a la capacit de nouschanger de lintrieur. Seule la Parole de Dieu a cette capacitde nous changer vraiment de lintrieur, de nos racines les plus

profondes. La Parole de Dieu a ce pouvoir. Et qui nous donnela Parole de Dieu ? La mre glise. Elle nous allaite lorsquenous sommes enfants avec cette Parole, elle nous lve toutela vie avec cette Parole, et cela est grand ! Cest prcismentla mre glise qui, travers la Parole de Dieu, nous change delintrieur. La Parole de Dieu que nous donne la mre glisenous transforme, fait que notre humanit vibre non pas selonla mondanit de la chair, mais selon lEsprit.

Dans sa sollicitude maternelle, lglise sefforce de montreraux croyants le chemin parcourir pour vivre une existencefconde de joie et de paix. Illumins par la lumire delvangile et soutenus par la grce des sacrements, enparticulier lEucharistie, nous pouvons orienter nos choix versle bien et traverser avec courage et esprance les momentssombres et les sentiers les plus tortueux. Le chemin de salut, travers lequel lglise nous guide et nous accompagne avec laforce de lvangile et le soutien des sacrements, nous donne lacapacit de nous dfendre du mal. Lglise a le courage dunemre qui sait quelle doit dfendre ses enfants des dangers quidcoulent de la prsence de satan dans le monde, pour lesconduire la rencontre avec Jsus. Une mre dfend toujoursses enfants. Cette dfense consiste galement exhorter lavigilance : veiller contre la tromperie et la sduction du malin.Parce que mme si Dieu a vaincu satan, il revient toujours avec

ses tentations ; nous le savons, nous sommes tous tents, nousavons t tents et nous sommes tents. Satan vient comme

un lion rugissant (1 P 5, 8), dit laptre Pierre, et cest nous de ne pas tre ingnus, mais de veiller et

de rester fermes dans la foi. Rsister avec lesconseils de la mre glise, rsister avec laide


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de la mre glise qui, comme une bonne mre, accompagnetoujours ses enfants dans les moments difciles.

Chers amis, telle est lglise, telle est lglise que nous aimons

tous, telle est lglise que jaime : une mre qui a cur lebien de ses enfants et qui est capable de donner la vie poureux. Mais nous ne devons toutefois pas oublier que lglise,ce ne sont pas seulement les prtres, ou nous, les vques,non, cest nous tous ! Lglise, cest nous tous ! Daccord ?Et nous aussi, nous sommes enfants, mais galement mresdautres chrtiens. Tous les baptiss, hommes et femmes, nousformons ensemble lglise. Combien de fois dans notre vie,

ne tmoignons-nous pas de cette maternit de lglise, de cecourage maternel de lglise ! Combien de fois sommes-nouslches ! Conons-nous alors Marie, an que, en tant que mrede notre frre an, Jsus, elle nous enseigne avoir son mmeesprit maternel lgard de nos frres, avec la capacit sincredaccueillir, de pardonner, de donner la force et dinsuferconance et esprance. Cest ce que fait une maman.


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Lglise enseigne ses enfants lesuvres de misricorde

Audience pont icale du 10 septembre 2014


Dans notre itinraire de catchses sur lglise, nous nousarrtons sur la considration que lglise est mre. La dernirefois, nous avons soulign que lglise nous fait grandir et, avec

la lumire et la force de la Parole de Dieu, elle nous indique laroute du salut et nous dfend du mal. Je voudrais aujourdhuisouligner un aspect particulier de cette question ducativede notre mre lglise, cest--dire la manire dont elle nousenseigne les uvres de misricorde.

Un bon ducateur vise lessentiel. Il ne se perd pas dansles dtails, mais veut transmettre ce qui compte vraiment pourque le ls ou llve trouve le sens et la joie de vivre. Cest

la vrit. Et lessentiel, selon lvangile, cest la misricorde.Lessentiel de lvangile est la misricorde. Dieu a envoy sonFils, Dieu sest fait homme pour nous sauver, cest--dire pournous donner sa misricorde. Jsus le dit clairement, rsumantson enseignement pour les disciples : Soyez misricordieuxcomme votre Pre est misricordieux (Lc 6, 36). Peut-il existerun chrtien qui ne soit pas misricordieux ? Non. Le chrtiendoit ncessairement tre misricordieux, car cela est le centre

de lvangile. Et dle cet enseignement, lglise ne peut querpter la mme chose ses enfants : Soyez misricordieux,comme lest le Pre, et la t Jsus. Misricorde.

Et lglise se comporte alors comme Jsus. Ellene fait pas de leons thoriques sur lamour,

sur la misricorde. Elle ne diffuse pas dans


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le monde une philosophie, une voie de sagesse Bien sr, lechristianisme est aussi tout cela, mais comme consquence,en reet. Notre mre lglise, comme Jsus, enseigne traverslexemple, et les paroles servent clairer le sens de ses gestes.

Notre mre lglise nous enseigne donner manger et boire qui a faim et soif, vtir celui qui est nu. Et comment lefait-elle ? Elle le fait travers lexemple de nombreux saintset saintes qui ont fait cela de faon exemplaire ; mais elle lefait galement travers lexemple de trs nombreux pres etmres, qui enseignent leurs enfants que ce que nous avonsen trop, doit aller ceux qui manquent du ncessaire. Il est

important de savoir cela. Dans les familles chrtiennes les plussimples, la loi de lhospitalit a toujours t sacre : une assietteet un lit pour ceux qui en ont besoin ne manquent jamais. Unefois, une mre me racontait dans lautre diocse quellevoulait enseigner cela ses enfants et elle leur disait daider etde donner manger ceux qui ont faim ; elle en avait trois. Etun jour, pendant le djeuner, le papa tait parti travailler,elle tait avec ses trois enfants, petits, de plus ou moins 7,5 et 4 ans et on frappe la porte : il y avait un hommequi demandait manger. Et la maman lui a dit : Attends unmoment. Et aprs tre rentre, elle a dit ses enfants : Il y al un homme qui demande manger, que faisons-nous ? Nouslui donnons, maman, nous lui donnons !. Chacun avait dansson assiette un beefsteak avec des frites. Trs bien a dit lamaman , prenons la moiti de chacun de vous, et nous luidonnerons la moiti du beefsteak de chacun de vous. Ahnon, maman, comme a, cela ne va pas !. Cest ainsi, tu dois

donner ce qui est toi. De cette faon, la maman a enseign ses enfants donner manger ce qui tait eux. Cela est unbel exemple qui ma beaucoup aid. Mais je nai rienen plus. Donne ce qui est toi ! Cest ce quenous enseigne notre mre lglise. Et vous, lesnombreuses mamans qui tes ici, vous savez


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ce que vous devez faire pour enseigner vos enfants quilspartagent ce qui est eux avec ceux qui en ont besoin.

Notre mre lglise enseigne tre proche de ceux qui sont

malades. Combien de saints et de saintes ont-ils servi Jsus decette faon ! Et combien dhommes et de femmes communs,chaque jour, mettent en pratique cette uvre de misricordedans une chambre dhpital, oudune maison de repos, ou dansleur propre maison, en assistantune personne malade.

Notre mre lglise enseigne

tre proche de ceux qui sont enprison. Mais pre non, cela estdangereux, ce sont des personnesmauvaises. Mais chacun denous est capable coutez biencela : chacun de nous est capablede faire la mme chose qua faitcet homme ou cette femme qui

est en prison. Nous avons tousla capacit de pcher et de fairela mme chose, de faire deserreurs dans la vie. Il nest pasplus mauvais que toi ou moi ! Lamisricorde franchit chaque mur,chaque barrire, et te conduittoujours chercher le visage de

lhomme, de la personne. Et cest la misricorde qui change lecur et la vie, qui peut rgnrer une personne et lui permettrede sinsrer de manire nouvelle dans la socit.

Notre mre lglise enseigne tre proche decelui qui est abandonn et meurt seul. Cest

ce qua fait la bienheureuse Teresa dans les

Plerinage provincial Pontigny, 9 juin 2014 Wendy Corniquet


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rues de Calcutta ; cest ce qua fait et font tant de chrtiensqui nont pas peur de serrer la main de celui qui va quitter cemonde. Et ici aussi, la misricorde apporte la paix celui quipart et celui qui reste, en nous faisant sentir que Dieu est plus

grand que la mort, et quen restant en Lui, mme la derniresparation est un au revoir La bienheureuse Teresa avaitbien compris cela ! On lui disait : Mre, vous perdez votretemps !. Elle trouvait des personnes mourantes dans la rue,des personnes auxquelles les rats des rues commenaient dvorer le corps, et elle les conduisait chez elle an quilsmeurent dans la propret, tranquilles, entours de caresses, enpaix. Elle donnait lau revoir toutes ces personnes Et tant

dhommes et de femmes comme elle ont fait cela. Et ils lesattendent, l [il indique le ciel], la porte, pour leur ouvrir laporte du Ciel. Aider les personnes bien mourir, en paix.

Chers frres et surs, cest ainsi que lglise est mre, enenseignant ses enfants les uvres de misricorde. Elle a appriscette voie de Jsus, elle a appris que cela est lessentiel pour lesalut. Il ne suft pas daimer qui nous aime. Jsus dit que ce sontles paens qui le font. Il ne suft pas de faire du bien qui nousfait du bien. Pour changer le monde en mieux, il faut faire dubien qui nest pas en mesure de nous donner quelque choseen retour, comme le Pre la fait avec nous, en nous donnant

Jsus. Combien avons-nous pay pour notre rdemption ? Rien,tout a t gratuit ! Faire le bien sans attendre quelque chose enretour. Cest ainsi qua fait le pre avec nous et nous devonsfaire la mme chose. Fais le bien et va de lavant !

Quil est beau de vivre dans lglise, dans notre mre lglisequi nous enseigne ces choses que nous a enseignes Jsus.Rendons grce au Seigneur, qui nous a donn la grce davoirlglise comme mre, elle qui nous enseigne lavoie de la misricorde, qui est la voie de la vie.Rendons grce au Seigneur.


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Une glise catholique et apostolique

Audience pont icale du 18 septembre 2014


Cette semaine, nous continuons de parler de lglise. Lorsquenous professons notre foi, nous afrmons que lglise estcatholique et apostolique. Mais quelle est rellementla signication de ces deux mots, de ces deux aspectscaractristiques de lglise ? Et quelle valeur ont-ils pour lescommunauts chrtiennes et pour chacun de nous ?

Catholique signie universelle. Une dnition complte etclaire nous est offerte par lun des Pres de lglise des premierssicles, saint Cyrille de Jrusalem, lorsquil afrme : Lgliseest sans aucun doute dite catholique, cest--dire universelle,

du fait quelle sest diffuse partout, dune extrmit lautrede la terre ; et quuniversellement et immanquablementelle enseigne toutes les vrits qui doivent parvenir laconnaissance des hommes, tant en ce qui concerne les chosesclestes que les choses terrestres (Catchse XVIII, 23).

Le signe vident de la catholicit de lglise est quelle parletoutes les langues. Et cela nest autre que leffet de la Pentecte(cf. Ac 2, 1-13) : cest lEsprit Saint, en effet, qui a rendu les

aptres et lglise tout entire capables de faire retentir tous,jusquaux extrmits de la terre, la Belle Nouvelle du salut et

de lamour de Dieu. Ainsi, lglise est ne catholique,cest--dire symphonique ds ses origines,

et ne peut qutre catholique, projete verslvanglisation et la rencontre avec tous. La


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Parole de Dieu aujourdhui se lit dans toutes les langues, tousdisposent de lvangile dans leur langue, pour le lire. Et jereviens sur le mme concept : il est toujours bon davoir avecnous un petit vangile, pour lemporter dans sa poche, dans

son sac, et den lire un passage au cours de la journe. Celanous fait du bien. Lvangile est diffus dans toutes les languesparce que lglise, lannonce de Jsus Christ Rdempteur, estdans le monde entier. Cest pourquoi on dit que lglise estcatholique, parce quelle est universelle.

Si lglise est ne catholique, cela veut dire quelle est neen sortie, quelle est ne missionnaire. Si les aptres taient

rests l, au cnacle, sans sortir pour apporter lvangile,lglise serait uniquement lglise de ce peuple, de cette ville,de ce cnacle. Mais tous sont sortis pour aller dans le monde,depuis la naissance de lglise, depuis que lEsprit Saint estdescendu sur eux. Cest pourquoi lglise est ne en sortie,cest--dire missionnaire. Cest ce que nous exprimons enla qualiant dapostolique, parce que laptre est celui quiapporte la bonne nouvelle de la Rsurrection de Jsus. Ceterme nous rappelle que lglise, sur le fondement des aptreset en continuit avec eux ce sont les aptres qui sont alls etont fond de nouvelles glises, qui ont constitu de nouveauxvques et cela dans le monde entier, dans une continuit ;aujourdhui, nous sommes tous dans la continuit de ce groupedaptres qui a reu lEsprit Saint et qui est all en sortie,pour prcher , est envoye pour apporter tous les hommescette annonce de lvangile, en laccompagnant par les signesde la tendresse et de la puissance de Dieu. Cela aussi drive

de lvnement de la Pentecte : en effet, cest lEsprit Saint quisurmonte toute rsistance, qui vainc la tentation de se refermersur soi-mme, entre quelques lus, et de se considrercomme les uniques destinataires de la bndictionde Dieu. Si par exemple, certains chrtiens fontcela et disent : Nous sommes les lus, nous


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seuls, la n, ils meurent. Ils meurent dabord dans leurme, puis ils mourront dans leur corps, parce quils nont pasde vie, ils ne sont pas capables dengendrer la vie, dautrespersonnes, dautres peuples : ils ne sont pas apostoliques. Et

cest prcisment lEsprit qui nousconduit vers nos frres, mme ceuxqui sont le plus loigns dans tousles sens, an quils puissent partageravec nous lamour, la paix, la joieque le Seigneur Ressuscit nous alaisss en don.

Que signie, pour nos communautset pour chacun de nous, faire partiedune glise qui est catholiqueet apostolique ? Avant tout, celasignie avoir cur le salut detoute lhumanit, ne pas se sentirindiffrents ou trangers face audestin dun grand nombre de nosfrres, mais ouverts et solidaires leur gard. Cela signie en outreavoir le sens de la plnitude, dela totalit, de lharmonie de la viechrtienne, en repoussant toujours les positions partielles,unilatrales, qui nous referment sur nous-mmes.

Faire partie de lglise apostoliquesignie tre conscients quenotre foi est ancre lannonce et au tmoignage des aptres

de Jsus eux-mmes elle est ancre l, cest une longuechane qui vient de l ; et donc se sentir toujours envoys,se sentir mandats, en communion avec les successeurs des

aptres, pour annoncer, le cur plein de joie,le Christ et son amour toute lhumanit. Et

je voudrais rappeler ici la vie hroque de

Journe des migrants Paron le 19 jan-vier 2014 Jean-Pierre Pouteau


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nombreux, de trs nombreux hommes et femmes missionnairesqui ont quitt leur patrie pour aller annoncer lvangile dansdautres pays, sur dautres continents. Un cardinal brsilien,qui travaille beaucoup en Amazonie, me disait que lorsquil

va dans un endroit, dans un village ou dans une ville delAmazonie, il se rend toujours au cimetire et l, il voit lestombes de ces missionnaires, prtres, frres, surs, qui sontalls prcher lvangile des aptres. Et il pense : ils peuvent tretous canoniss maintenant, ils ont tout quitt pour annoncer

Jsus Christ. Rendons grce au Seigneur parce que notre glisepossde de nombreux missionnaires, a eu tant de missionnaireset en encore davantage besoin ! Rendons grce au Seigneur

pour cela. Peut-tre parmi tant de jeunes, garons et lles, quisont ici, quelquun a envie de devenir missionnaire : allez-y !Cest beau dapporter lvangile de Jsus. Soyez courageux etcourageuses !

Demandons alors au Seigneur de renouveler en nous le donde son Esprit, an que chaque communaut chrtienne etque chaque baptis soit une expression de notre sainte mrelglise catholique et apostolique.


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Les charismes, richesse de lglise

Audience ponticale du 1eroctobre 2014


Ds le dbut, le Seigneur a combl lglise des dons de sonEsprit, en la rendant ainsi toujours vivante et fconde avec lesdons de lEsprit Saint. Parmi ces dons, on en distingue certainsqui se rvlent particulirement prcieux pour ldicationet le chemin de la communaut chrtienne : il sagit descharismes. Au cours de cette catchse nous voulons nousdemander : quest-ce exactement quun charisme ? Commentpouvons-nous le reconnatre et laccueillir ? Et surtout : le faitquil y ait dans lglise une diversit et une multiplicit decharismes, doit-il tre vu dans un sens positif, comme quelquechose de beau, ou bien comme un problme ?

Dans le langage commun, quand on parle de charisme, onentend souvent un talent, une habilet naturelle. On dit : Cettepersonne a un charisme particulier pour enseigner. Cest untalent quelle a. Ainsi, face une personne particulirementbrillante et entranante, on dit souvent : Cest une personnecharismatique. Quest-ce que cela signie ?. Je ne sais pas,mais elle est charismatique. Et nous disons ainsi. Nous ne

savons pas ce que nous disons, mais nous disons : Elle estcharismatique. Dans la perspective chrtienne, toutefois, lecharisme est bien plus quune qualit personnelle, quune

prdisposition dont on peut tre dot : le charismeest une grce, un don offert par Dieu le Pre

travers laction de lEsprit Saint. Et cest un


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don qui est offert quelquun non pas parce quil est meilleurque les autres ou parce quil laurait mrit : cest un cadeauque Dieu lui fait, pour quavec la mme gratuit et le mmeamour, il puisse le mettre au service de la communaut toutentire, pour le bien de tous. En parlant de manire un peuhumaine, on peut dire : Dieu donne cette qualit, ce charisme cette personne, mais pas pour elle-mme, pour quelle soitau service de toute la communaut. Aujourdhui, avantdarriver sur la place, jai reu beaucoup denfants porteurs dehandicap dans la salle Paul VI. Il y en avait beaucoup avec uneAssociation qui se consacre au soin de ces enfants. Quest-ceque cest ? Cette association, ces personnes, ces hommes et

ces femmes, ont un charisme pour soigner les enfants porteursde handicap. Cest cela un charisme !

Une chose importante quil faut immdiatement soulignerest le fait que lon ne peut pas comprendre seul si on a uncharisme, et lequel. Trs souvent, nous avons entendu despersonnes qui disent : Moi jai cette qualit, moi je chantetrs bien. Et personne na le courage de dire : Mieux vautque tu te taises, parce que tu nous casses les oreilles quand tuchantes !. Personne ne peut dire Moi jai ce charisme. Cest lintrieur de la communaut quclosent et eurissent les donsdont nous comble le Pre ; et cest au sein de la communautque lon apprend les reconnatre comme un signe de sonamour pour tous ses ls. Alors, il est bon que chacun de nousse demande : Y a-t-il quelque charisme que le Seigneur a faitnatre en moi, dans la grce de son Esprit, et que mes frres,dans la communaut chrtienne, ont reconnu et encourag ?

Et comment est-ce que je me comporte moi-mme vis--visde ce don : je le vis avec gnrosit, en le mettant au servicede tous, ou bien je le nglige et je nis par loublier ?Ou bien devient-il en moi un motif dorgueil, aupoint de me plaindre toujours des autres et deprtendre que dans la communaut lon fasse


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ma manire ?. Ce sont des questions que nous devons nousposer : sil y a un charisme en moi, si ce charisme est reconnupar lglise, si je suis heureux de ce charisme ou si je suis unpeu jaloux des charismes des autres, si je voulais, je veux avoir

ce charisme ! Le charisme est un don : seul Dieu le donne !

Mais lexprience la plus belle est de dcouvrir de combiende charismes diffrentset de combien de dons de son Espritle Pre comble son glise ! Cela ne doit pas tre vu commeun motif de confusion, de malaise : ce sont autant de cadeauxque Dieu fait la communaut chrtienne, pour quelle puissecrotre harmonieusement, dans la foi et dans son amour,comme un seul corps, le corps du Christ. LEsprit lui-mmequi nous donne cette diffrence de charismes, fait lunit delglise. Cest toujours le mme Esprit. Face cette multiplicitde charismes, donc, notre cur doit souvrir la joie et nousdevons penser : Que cest beau ! Tant de dons diffrents,parce que nous sommes tous ls de Dieu, et tous aims defaon unique. Malheur, alors, si ces dons deviennent un motifdenvie, de division, de jalousie ! Comme le rappelle laptrePaul dans sa Premire Lettre aux Corinthiens au chapitre 12,

tous les charismes sont importants aux yeux de Dieu et, dansle mme temps, aucun nest irremplaable. Cela veut dire quedans la communaut chrtienne nous avons besoin lun delautre, et chaque don reu se ralise pleinement quand il estpartag avec les frres, pour le bien de tous. Cest cela lglise !Et quand lglise, dans la diversit de ses charismes, sexprimeen communion, elle ne peut se tromper : cest la beaut et laforce du sensus fdei, de ce sens surnaturel de la foi, qui est

donn par lEsprit Saint an que, ensemble, nous puissionstous entrer dans le cur de lvangile et apprendre suivre

Jsus dans notre vie.

Aujourdhui, lglise fte la mmoire de sainteThrse de lEnfant Jsus. Cette sainte, qui est


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morte 24 ans et aimait tant lglise, voulait tre missionnaire,mais elle voulait avoir tous les charismes, et disait : Je voudraisfaire cela, cela et cela, elle voulait tous les charismes. Elleest alle prier, elle a senti que son charisme tait lamour.

Et elle a dit cette belle phrase : Dans le cur de lglise, jeserai lamour. Et ce charisme, nous lavons tous : la capacitdaimer. Demandons aujourdhui sainte Thrse de lEnfant

Jsus cette capacit de tant aimer lglise, de tant laimer, etdaccepter tous ces charismes avec cet amour de ls de lglise,dans notre sainte Mre lglise hirarchique.


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Les divisions dans lgliseblessent le Christ

Audience pont icale du 8 octobre 2014

Chers frres et surs, bonjour !

Dans les dernires catchses, nous avons essay de mettreen lumire la nature et la beaut de lglise, et nous noussommes demands ce que cela comporte pour chacun denous de faire partie de ce peuple, peuple de Dieu qui estlglise. Nous ne devons pas oublier, toutefois, quil y a tantde frres qui partagent avec nous la foi dans le Christ, maisqui appartiennent dautres confessions ou des traditionsreligieuses diffrentes de la ntre. Beaucoup se sont rsigns cette division ils sy sont mme rsigns au sein de notreglise catholique qui, au cours de lhistoire, a souvent tcause de conits et de souffrances, mme de guerres, et cela

est une honte ! Aujourdhui aussi, les relations ne sont pastoujours marques par le respect et la cordialit Mais je medemande : nous, comment nous plaons-nous face tout cela ?Sommes-nous galement rsigns, ou mme indiffrents cettedivision ? Ou bien croyons-nous fermement que lon puisse etque lon doive marcher dans la direction de la rconciliationet de la pleine communion ? La pleine communion, cest--dire pouvoir participer tous ensemble au corps et au sang du

Christ.Les divisions entre les chrtiens, en blessant lglise, blessent

le Christ et nous, diviss, provoquons une blessureau Christ : lglise, en effet, est le corps dont le

Christ est la tte. Nous savons bien combien


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Jsus avait cur que ses disciples demeurent unis dans sonamour. Il suft de penser ses paroles rapportes dans lechapitre 17 de lvangile de Jean, la prire adresse au Pre lapproche de la passion : Pre saint, garde-les dans ton nom

que tu mas donn, pour quils soient un comme nous (Jn17, 11). Cette unit tait dj menace alors que Jsus taitencore parmi les siens : dans lvangile, en effet, on rappelleque les aptres discutaient entre eux pour savoir qui taitle plus grand, le plus important (cf. Lc 9, 46). Le Seigneur,toutefois, a beaucoup insist sur lunit du nom du Pre, nouslaissant entendre que notre annonce et notre tmoignageseront dautant plus crdibles que nous serons capables en

premier de vivre en communion et de nous aimer. Cest ceque ses aptres, avec la grce de lEsprit Saint, comprirentensuite profondment et eurent cur, au point que saint Paularrivera implorer la communaut de Corinthe travers cesparoles : Je vous en prie, frres, par le nom de notre Seigneur

Jsus Christ, ayez tous mme langage ; quil ny ait point parmivous de divisions ; soyez troitement unis dans le mme espritet dans la mme pense (1 Co 1, 10).

Au cours de son chemin dans lhistoire, lglise est tente par lemalin, qui cherche la diviser, et elle a malheureusement tmarque par des sparations graves et douloureuses. Ce sontdes divisions qui se sont parfois prolonges trs longtemps,jusqu aujourdhui, cest pourquoi il apparat dsormaisdifcile den reconstruire toutes les motivations et surtout detrouver de possibles solutions. Les raisons qui ont conduit auxfractures et aux sparations peuvent tre les plus diverses : des

divergences sur des principes dogmatiques et moraux et surdes conceptions thologiques et pastorales diffrentes, auxmotifs politiques et de coexistence, jusquaux conits dusaux antipathies et aux ambitions personnellesCe qui est certain, cest que, dune faonou dune autre, derrire ces dchirures se


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trouvent toujours lorgueil et lgosme, qui sont la cause detout dsaccord et qui nous rendent intolrants, incapablesdcouter et daccepter celui qui a une vision ou une positiondiverse de la ntre.

Or, face tout cela, y a-t-il quelque chose que chacun denous, en tant que membres de la sainte mre glise, puissionset devions faire ? Sans aucun doute ne doit jamais manquer laprire, en continuit et en communion avec celle de Jsus, laprire pour lunit des chrtiens. Et avec la prire, le Seigneurnous demande une ouverture renouvele : il nous demandede ne pas nous fermer au dialogue et la rencontre, mais

de saisir tout ce qui nous est offert de prcieux et de positifgalement par ceux qui ont des opinions diffrentes desntres ou qui ont des positions diverses. Il nous demandede ne pas xer le regard sur ce qui nous divise, mais pluttsur ce qui nous unit, en nous efforant de mieux connatreet daimer Jsus et de partager la richesse de son amour. Etcela comporte concrtement ladhsion la vrit, avec lacapacit de se pardonner, de se sentir une partie de la mmefamille chrtienne, de se considrer un don lun pour lautreet de faire ensemble tant de bonnes choses, et des uvres decharit.

Cest une douleur, mais il y a des divisions, il y a des chrtiensdiviss, nous nous sommes diviss entre nous. Mais nousavons tous quelque chose en commun : nous croyons tous en

Jsus Christ, le Seigneur. Nous croyons tous dans le Pre, dansle Fils et dans lEsprit Saint, et nous marchons tous ensemble,

nous sommes en chemin. Aidons-nous les uns les autres ! Toi tupenses comme ceci, toi tu penses comme cela Dans toutesles communauts, il y a de bons thologiens : quils discutent,

quils cherchent la vrit thologique, parce quecest un devoir, mais nous, marchons ensemble,

en priant lun pour lautre et en faisant des


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uvres de charit. Et ainsi, nous faisons la communion enchemin. Cela sappelle cumnisme spirituel : marcher surle chemin de la vie, tous ensemble dans notre foi, en JsusChrist le Seigneur. On dit quil ne faut pas parler de choses

personnelles, mais je ne rsiste pas la tentation. Nous parlonsde communion communion entre nous. Et aujourdhui, jesuis si reconnaissant au Seigneur car aujourdhui, cela faitsoixante-dix ans que jai fait ma premire communion. Maisnous devons tous savoir que faire la premire communionsignie entrer en communion avec les autres, en communionavec les frres de notre glise, mais galement en communionavec tous ceux qui appartiennent des communauts

diffrentes mais qui croient en Jsus. Rendons grce auSeigneur pour notre Baptme, rendons grce au Seigneur pournotre communion et an que cette communion nisse par trecelle de tous, ensemble.

Chers amis, allons alors de lavant vers la pleine unit !Lhistoire nous a spars, mais nous sommes en chemin versla rconciliation et la communion ! Et cela est vrai ! Et nousdevons dfendre cela ! Nous sommes tous en chemin vers lacommunion. Et lorsque lobjectif nous semble trop distant,presque inaccessible, et que nous nous sentons en proie audcouragement, que nous rconforte lide que Dieu ne peutdemeurer sourd la voix de son propre Fils Jsus et ne pasexaucer sa prire et notre prire, an que tous les chrtienssoient vritablement un.


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Lglise a la rencontre de son poux



Ces derniers temps, nous avons parl de lglise, de notresainte Mre lglise hirarchique, le peuple de Dieu en marche.Aujourdhui, nous voulons nous demander : la n, quen sera-t-il du peuple de Dieu ? Quen sera-t-il de chacun de nous ?Que devons-nous nous attendre ? Laptre Paul rconfortaitles chrtiens de la communaut de Thessalonique, qui seposaient les mmes questions, et aprs son explication, ilsdisaient ces paroles qui sont parmi les plus belles du NouveauTestament : Ainsi, nous serons pour toujours avec le Seigneur(1 Th 4, 17). Ce sont des paroles simples, mais dun trs grandcontenu desprance ! Il est emblmatique que dans le livre

de lApocalypse, Jean, en reprenant lintuition des prophtes,dcrive la dimension ultime, dnitive, dans les termes de laJrusalem nouvelle, je lai vue qui descendait du ciel, dauprsde Dieu, prte pour les noces, comme une pouse parepour son mari (Ap 21, 12). Voici alors ce qui nous attend !Voici alors, qui est lglise : cest le peuple de Dieu qui suit leSeigneur Jsus et qui se prpare jour aprs jour la rencontreavec lui, comme une pouse avec son poux. Ce nest pas

seulement une faon de parler : ce seront de vritables noces !Oui, parce que le Christ, en se faisant homme comme nous

et en faisant de nous tous un avec lui, avec sa mort etsa rsurrection, nous a vritablement pouss et

a fait de nous, en tant que peuple, son pouse.Et cela nest autre que laccomplissement du


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dessein de communionet damour tiss parDieu au cours de toutelhistoire, lhistoire

du peuple de Dieu etgalement lhistoire dechacun de nous. Cest leSeigneur qui accomplitcela.

Il existe un autrelment, toutefois, qui

nous rconforte encoreplus et qui nous ouvrele cur : Jean nous dit que dans lglise, pouse du Christ,est rendue visible la Jrusalem nouvelle. Cela signie quelglise, outre lpouse, est appele devenir cit, symbole parexcellence de la coexistence et de la relation humaine. Quilest beau, alors, de pouvoir dj contempler, selon une autreimage trs suggestive de lApocalypse, toutes les nations ettous les peuples rassembls ensemble dans cette ville, commedans une tente, la tente de Dieu (cf. Ap 21, 3) ! Et dans cecadre glorieux, il ny aura plus disolements, de malhonntetsni de distinctions daucun genre de nature sociale, ethniqueou religieuse mais nous serons tous un dans le Christ.

Face ce scnario inou et merveilleux, notre cur ne peutmanquer de se sentir profondment conrm dans lesprance.Voyez, lesprance chrtienne nest pas simplement un dsir, un

vu, ce nest pas de loptimisme : pour un chrtien, lespranceest attente, attente fervente, passionne de laccomplissementultime et dnitif dun mystre, le mystre de lamour de Dieu,dans lequel nous renaissons et dans lequel nousvivons dj. Et il est attente de quelquun quiva arriver : cest le Christ Seigneur qui se fait

Tableau de Marc Chagall - cantique des cantiques III


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toujours plus proche de nous, jour aprs jour, et qui vient nousintroduire enn dans la plnitude de sa communion et de sapaix. Lglise a alors le devoir de maintenir allume et bienvisible la lampe de lesprance, an quelle puisse continuer

de resplendir comme un signe certain de salut et quelle puisseilluminer pour toute lhumanit le chemin qui conduit larencontre avec le visage misricordieux de Dieu.

Chers frres et surs, voil alors ce que nous attendons : queJsus revienne ! Lglise pouse attend son poux ! Nous devonstoutefois nous demander, avec une grande sincrit : sommes-nous vritablement des tmoins lumineux et crdibles de

cette attente, de cette esprance ? Nos communauts vivent-elles encore sous le signe de la prsence du Seigneur Jsus etdans lattente chaleureuse de sa venue, ou bien apparaissent-elles lasses, engourdies, sous le poids de la fatigue et de larsignation ? Courons-nous nous aussi le risque dpuiserlhuile de la foi, et lhuile de la joie ? Faisons attention !

Invoquons la Vierge Marie, Mre de lesprance et Reine duciel, pour quelle nous maintienne toujours dans une attitude

dcoute et dattente, an de pouvoir tre dores et djempreints de lamour du Christ et de prendre part un jour lajoie sans n, dans la pleine communion de Dieu, et noubliezpas, noubliez jamais : Ainsi, nous serons pour toujours avecle Seigneur (1 Th 4, 17).


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Lglise est un chef-duvre duSaint Esprit



Lorsque lon veut mettre en vidence que les lments quicomposent une ralit sont troitement unis les uns aux autreset forment une seule chose, on utilise souvent limage ducorps. Depuis laptre Paul, cette expression a t applique lglise et a t reconnue comme son trait caractristique leplus profond et le plus beau. Aujourdhui, alors, nous voulonsnous demander : dans quel sens lglise forme-t-elle un corps ?Et pourquoi est-elle dnie corps du Christ ?

Dans le livre dEzchiel est dcrite une vision un peuparticulire, impressionnante, mais capable de transmettre

la conance et lesprance dans nos curs. Dieu montreau prophte une tendue dossements, dtachs les uns desautres et desschs. Une scne dsolante Imaginez touteune valle pleine dossements. Dieu lui demande alorsdinvoquer sur eux lEsprit. ce moment, les os se mettent bouger, commencent se rapprocher et sunir, sur euxpoussent dabord les nerfs, plus la chair, et ainsi se forme uncorps, complet et plein de vie (cf. Ez 37, 1-14). Voil, cest cela

lglise ! Je compte sur vous, aujourdhui, chez vous, prenezla Bible, au chapitre 37 du prophte Ezchiel, noubliez pas,et lisez-le, cest trs beau. Cest cela lglise, cest un chef-duvre, le chef-duvre de lEsprit, qui insufe enchacun la vie nouvelle du Ressuscit et qui nousplace les uns aux cts des autres, les uns au


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service et laide des autres, faisant ainsi de nous tous un seulcorps, di dans la communion et dans lamour.

Mais lglise nest pas seulement un corps di dans lEsprit :

lglise est le corps du Christ ! Et il ne sagit pas simplementdune faon de dire : mais nous le sommes vraiment ! Cestle grand don que nous recevons le jour de notre baptme !Dans le sacrement du baptme, en effet, le Christ nous faitsiens, nous accueillant dans le cur du mystre de la croix,le mystre suprme de son amour pour nous, pour nousfaire ensuite renatre avec lui, comme nouvelles cratures.Voil : cest ainsi que nat lglise, et cest ainsi que lglise se

reconnat corps du Christ ! Le baptme constitue une vritablerenaissance, qui nous rgnre dans le Christ, qui fait de nousune partie de lui, et nous unit intimement entre nous, commemembres du mme corps, dont il est la tte (cf. Rm 12, 5 ; 1Co 12, 12-13).

Ce qui en dcoule, alors, est une profonde communiondamour. Dans ce sens, il est illuminant que Paul, exhortantles maris aimer leurs femmes comme leur propre corps,

afrme : Cest justement ce que le Christ fait pour lglise : nesommes-nous pas les membres de son Corps ? (Ep 5, 28-30).Comme il serait beau que nous nous rappelions plus souventce que nous sommes, ce que le Seigneur Jsus a fait de nous :nous sommes son corps, ce corps que rien ni personne nepeut plus arracher de lui et quil couvre de toute sa passionet de tout son amour, prcisment comme un poux avec sonpouse. Cette pense, toutefois, doit faire natre en nous le dsir

de correspondre au Seigneur Jsus et de partager son amourentre nous, comme membres vivants de son corps lui-mme.A lpoque de Paul, la communaut de Corinthe rencontrait

de nombreuses difcults dans ce sens, vivant,comme nous aussi souvent, lexprience des

divisions, des envies, des incomprhensions


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et de la marginalisation. Toutes ces choses ne sont pas bonnes,parce que, au lieu ddier et de faire crotre lglise commecorps du Christ, elles la font clater en mille morceaux, ladmembrent. Et cela a lieu galement de nos jours. Pensons

dans les communauts chrtiennes, dans certaines paroisses,pensons dans nos quartiers combien de divisions, combiende jalousies, comment lon mdit, combien denvies, etdexclusion. Et que cela entrane-t-il ? Cela nous dmembre.Cest le dbut de la guerre. La guerre ne commence pas sur leschamps de bataille : la guerre, les guerres commencent dansle cur, avec les incomprhensions, les divisions, les envies,avec cette lutte avec les autres. La communaut de Corinthe

tait ainsi ; eux, ctaient des champions ! Laptre Paul adonn aux Corinthiens certains conseils concrets qui valentgalement pour nous : ne pas tre jaloux, mais apprcier dansnos communauts les dons et les qualits de nos frres. Lesjalousies : Celui-l a achet une voiture, et l, je sens unejalousie ; Celui-l a gagn au loto, et une autre jalousie ; Etcet autre a beaucoup de chance dans tel domaine, et uneautre jalousie encore. Tout cela dmembre, fait du mal, il ne

faut pas le faire ! Parce quainsi, les jalousies grandissent etremplissent le cur. Un cur jaloux est un cur aigre, uncur qui au lieu du sang, semble avoir du vinaigre ; cest uncur qui nest jamais heureux, cest un cur qui dmembrela communaut. Mais que dois-je faire alors ? Apprcier dansnos communauts les dons et les qualits des autres, de nosfrres. Et lorsque je ressens de la jalousie parce que celaarrive tous, nous sommes tous pcheurs je dois dire auSeigneur : Merci, Seigneur, parce que tu as donn cela cettepersonne. Apprcier les qualits, se faire proches et participer la souffrance des derniers et des plus ncessiteux ; exprimersa gratitude tous. Le cur qui sait dire merci est uncur bon, cest un cur noble, cest un cur quiest content. Je vous demande : savons-nous tousdire merci, toujours ? Pas toujours, parce que


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lenvie, la jalousie nous freine un peu. Et, un dernier conseilque laptre Paul donne aux Corinthiens et que nous aussi,nous devons nous donner les uns aux autres : ne considrepersonne suprieur aux autres. Combien de personnes se

sentent suprieures aux autres ! Nous aussi, tant de fois, nousdisons comme ce pharisien de la parabole : Je te remercieSeigneur, car je ne suis pas comme celui-l, je suis suprieur.Mais cela nest pas beau, il ne faut jamais le faire ! Et lorsquenous sommes sur le point de le faire, rappelons-nous de nospchs, de ceux que personne ne connat, ayons honte devantDieu et disons : Mais toi Seigneur, tu sais qui est suprieur,moi, je me tais. Et cela fait du bien. Et toujours, dans la charit,

se considrer comme membres les uns des autres, qui viventet se donnent au prot de tous (cf. 1 Co 12-14).

Chers frres et surs, comme le prophte Ezchiel et commelaptre Paul, invoquons nous aussi lEsprit Saint, an quesa grce et labondance de ses dons nous aident vivrevritablement comme corps du Christ, unis, comme famille,mais une famille qui est le corps du Christ, et comme signevisible et beau de lamour du Christ.


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La ralit visible et spirituelle delglise


Chers frres et surs, bonjour!

Dans les prcdentes catchses nous avons eu loccasionde souligner que lglise a une nature spirituelle : elle est leCorps du Christ, di dans lEsprit Saint. Mais quand nousnous rfrons lglise, notre pense va immdiatement noscommunauts, nos paroisses, nos diocses, aux structuresdans lesquelles nous avons lhabitude de nous runir et, bien sr,galement aux membres et aux gures les plus institutionnellesqui la dirigent, qui la gouvernent. Cest la ralit visible delglise. Nous devons alors nous demander : il sagit de deuxchoses diffrentes ou de lunique glise ? Et, sil sagit toujoursde lunique glise, comment pouvons-nous comprendre le

rapport entre sa ralit visible et sa ralit spirituelle ?

Tout dabord, quand nous parlons de la ralit visible delglise, nous ne devons pas penser seulement au Pape, auxvques, aux prtres, aux religieuses et toutes les personnesconsacres. La ralit visible de lglise est constitue par lesnombreux frres et surs baptiss qui dans le monde croient,esprent et aiment. Mais trs souvent, nous entendons dire :

Mais, lglise ne fait pas ceci, lglise ne fait pas cela Mais, dis-moi, qui est lglise ? Ce sont les prtres,les vques, le Pape Lglise, cest nous tous ! Tous lesbaptiss, nous sommes lglise, lglise de Jsus.Elle est constitue par tous ceux qui suivent leSeigneur Jsus et qui, en son nom, vont la


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rencontre des derniers et de ceux qui souffrent, en cherchant offrir un peu de soulagement, de rconfort et de paix. Tousceux qui font ce que le Seigneur nous a command constituentlglise. Nous comprenons alors aussi que la ralit visible de

lglise nest pas quantiable, quon ne peut pas la connatredans toute sa plnitude : comment fait-on pour connatre toutle bien qui est fait ? Tant duvres damour, tant de dlitdans les familles, tant de travail pour duquer les enfants, pourtransmettre la foi, tant de souffrance chez les malades quioffrent leurs souffrances au Seigneur Mais cela ne peut passe mesurer et est si grand ! Comment fait-on pour connatretoutes les merveilles que, travers nous, le Christ russit

accomplir dans le cur et dans la vie de chaque personne ?Voyez : mme la ralit visible de lglise va au-del de notrecontrle, va au-del de nos forces, et elle est une ralitmystrieuse, car elle vient de Dieu.

Pour comprendre le rapport, dans lglise, le rapport entre saralit visible et spirituelle, il ny a pas dautre voie que de setourner vers le Christ, dont lglise constitue le corps et parqui elle est engendre, dans un acte damour inni. En effet,dans le Christ aussi, en vertu du mystre de lIncarnation, nousreconnaissons une nature humaine et une nature divine, uniesdans la mme personne de manire admirable et indissoluble.Cela vaut de manire semblable pour lglise aussi. Et de mmeque dans le Christ, la nature humaine seconde pleinementla nature divine et se place son service, en fonction delaccomplissement du salut, cela se produit dans lglise,en ce qui concerne sa ralit visible, lgard de sa ralit

spirituelle. Lglise est donc elle aussi un mystre, dans lequelce que lon ne voit pas est plus important que ce que lon voit,

et ne peut tre reconnu quavec les yeux de la foi (cf.Const. dog. sur lglise Lumen gentium, n. 8).

Dans le cas de lglise, nous devons


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cependant nous demander : comment la ralit visible peut-elle se placer au service de la ralit spirituelle ? Encore unefois, nous pouvons le comprendre en regardant le Christ. LeChrist est le modle de lglise, car lglise est son corps. Il

est le modle de tous les chrtiens, de nous tous. Quand onregarde le Christ, on ne se trompe pas. Dans lvangile de Luc,on raconte que Jsus, revenu Nazareth, o il avait grandi,entra dans la synagogue et lut, en le rapportant lui-mme, lepassage du prophte Isae o il est crit : LEsprit du Seigneurest sur moi parce que le Seigneur ma consacr par lonction.Il ma envoy porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annonceraux prisonniers quils sont libres, et aux aveugles quils verront

la lumire, apporter aux opprims la libration, annoncerune anne de bienfaits accorde par le Seigneur (4, 18-19).Voil : comme le Christ sest servi de son humanit car iltait aussi un homme pour annoncer et raliser le desseindivin de rdemption et de salut parce quil tait Dieu , ildoit en tre de mme pour lglise. travers sa ralit visible,tout ce que lon voit, les sacrements et le tmoignage de noustous chrtiens, lglise est appele chaque jour tre proche

de chaque homme, commencer par celui qui est pauvre,par celui qui souffre et par celui qui est exclu, de manire continuer faire sentir sur tous le regard plein de compassionet de misricorde de Jsus.

Chers frres et surs, nous faisons souvent lexprience entant quglise de notre fragilit et de nos limites. Nous enavons tous. Nous sommes tous pcheurs. Aucun de nous nepeut dire : Je ne suis pas pcheur. Mais si quelquun dentre

nous sent quil nest pas pcheur quil lve la main. Nousle sommes tous. Et cette fragilit, ces limites, nos pchs,il est juste quils nous procurent un profond dplaisir,en particulier quand nous donnons le mauvaisexemple et que nous nous apercevons que nousdevenons un motif de scandale. Combien de


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fois avons-nous entendu dire, dans le quartier : Mais cettepersonne-l, elle va toujours lglise mais elle parle mal detous. Cela nest pas chrtien, cest un mauvais exemple :cest un pch. Et ainsi, nous donnons un mauvais exemple :

En somme, si celui-ci ou celle-l est chrtien, moi je deviensathe. Notre tmoignage est de faire comprendre ce que veutdire tre chrtien. Nous demandons de ne pas tre un motifde scandale. Nous demandons le don de la foi, pour que nouspuissions comprendre que, malgr notre petitesse et notrepauvret, le Seigneur a vraiment fait de nous un instrument degrce et un signe visible de son amour pour toute lhumanit.Nous pouvons devenir un motif de scandale, oui. Mais nous

pouvons aussi devenir un motif de tmoignage, en exprimant travers notre vie ce que Jsus attend de nous.


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La maternit de lglisemanifeste par lvque

Audience pont icale du 5 novembre 2014


Nous avons entendu ce que laptre Paul dit lvque Tite.Mais combien de vertus devons-nous possder, nous vques ?Nous avons tous entendu, nest-ce pas ? Ce nest pas facile, cenest pas facile, car nous sommes pcheurs. Mais nous nousconons votre prire, pour que nous nous approchions toutau moins de ces choses que laptre Paul conseille tous lesvques. Daccord ? Vous prierez pour nous ?

Nous avons dj eu loccasion de souligner, dans les catchsesprcdentes, que lEsprit Saint comble toujours lglise de sesdons, en abondance. Or, dans la puissance et dans la grce de

son Esprit, le Christ ne manque pas de susciter des ministres,dans le but ddier les communauts chrtiennes comme soncorps. Parmi ces ministres, se distingue le ministre piscopal.Chez lvque, assist par les prtres et par les diacres, cest leChrist lui-mme qui est prsent et qui continue prendre soinde son glise, en assurant sa protection et sa direction.

Dans la prsence et dans le ministre des vques, des prtreset des diacres, nous pouvons reconnatre le vritable visage de

lglise : cest la Sainte Mre lglise hirarchique. Et vraiment, travers ces frres choisis par le Seigneur et consacrs par lesacrement de lOrdre, lglise exerce sa maternit : ellenous engendre dans le baptme comme chrtiens,en nous faisant renatre dans le Christ ; elleveille notre croissance dans la foi ; elle


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nous accompagne entre les bras du Pre, pour recevoir sonpardon ; elle prpare pour nous la table eucharistique, o ellenous nourrit de la Parole de Dieu et du Corps et du sang de

Jsus ; elle invoque sur nous la bndiction de Dieu et la force

de son Esprit, en nous soutenant tout au long de notre vieet en nous enveloppant de sa tendresse et de sa chaleur, enparticulier dans les moments les plus dlicats de lpreuve, dela souffrance et de la mort.

Cette maternit de lglise sexprime en particulier dansla personne de lvque et dans son ministre. En effet, demme que Jsus a choisi les aptres et les a envoys annoncer

lvangile et patre son troupeau, les vques, leurs successeurs,sont placs la tte des communauts chrtiennes, commegarants de leur foi et comme signe vivant de la prsence duSeigneur parmi elles. Nous comprenons donc quil ne sagitpas dune position de prestige, dune charge honorique.Lpiscopat nest pas un honneur, cest un service. Jsus lavoulu ainsi. Il ne doit pas y avoir de place dans lglise pour lamentalit mondaine. La mentalit mondaine dit : Cet hommea suivi la carrire ecclsiastique, il est devenu vque. Non,non, dans lglise il ne doit pas y avoir de place pour cettementalit. Lpiscopat est un service, non un honneur pourse vanter. tre vque signie garder toujours devant les yeuxlexemple de Jsus qui, comme Bon Pasteur, est venu non pourtre servi, mais pour servir (cf. Mt 20, 28 ; Mc 10, 45) et pourdonner sa vie pour ses brebis (cf. Jn 10, 11). Les saints vques et ils sont nombreux dans lhistoire de lglise, il y a denombreux vques saints nous montrent que ce ministre

ne se recherche pas, ne se demande pas, ne sachte pas,mais saccueille en obissance, non pour slever, mais pour

sabaisser, comme Jsus qui sest abaiss lui-mme, endevenant obissant jusqu mourir, et mourir

sur une croix (Ph 2, 8). Il est triste de voir unhomme qui recherche cette charge et qui fait


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tant de choses pour arriver l et, quand il arrive l, qui ne semet pas au service, se pavane, vit seulement pour sa vanit.

Il existe un autre lment prcieux qui mrite dtre mis en

vidence. Quand Jsus a choisi et appel les aptres, il les aimagins ntant pas spars les uns des autres, chacun poursoi, mais ensemble, pour quils soient avec Lui, unis, commeune seule famille. Les vques eux aussi constituent un uniquecollge, rassembl autour du Pape, qui est le gardien et legarant de cette profonde communion, qui tenait tant cur Jsus et ses aptres eux-mmes. Comme il est beau, alors,quand les vques, avec le Pape, expriment cette collgialit

et cherchent tre toujours plus et mieux les serviteurs desdles, davantage des serviteurs dans lglise ! Nous en avonsrcemment fait lexprience lors de lassemble du synode surla famille. Mais pensons tous les vques prsents dans lemonde qui, bien que vivant dans des lieux, des cultures, dessensibilits et des traditions diffrentes et loignes entre eux,dun ct et de lautre un vque me disait lautre jour quepour arriver Rome il avait besoin, de l o il tait, de plus detrente heures davion se sentent une partie lun de lautreet deviennent lexpression du lien intime, dans le Christ, entreleurs communauts. Et dans la prire ecclsiale commune,tous les vques se mettent ensemble lcoute du Seigneuret de lEsprit, en pouvant ainsi prter attention en profondeur lhomme et aux signes des temps (cf. Conc. cum. Vat. ii,Const. Gaudium et spes, n. 4).

Chers amis, tout cela nous fait comprendre pourquoi les

communauts chrtiennes reconnaissent chez lvque ungrand don, et sont appeles nourrir une communion sincreet profonde avec lui, commencer par les prtres et les diacres.Il nexiste pas dglise saine si les dles, les diacreset les prtres ne sont pas unis lvque. Cetteglise qui nest pas unie lvque est une


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glise malade. Jsus a voulu cette union de tous les dlesavec lvque, galement celle des diacres et des prtres. Et ilsaccomplissent cela dans la conscience que cest prcismentdans lvque quest visible le lien de chaque glise avec les

aptres et avec toutes les autres communauts, unies avec leursvques et le Pape dans lunique glise du Seigneur Jsus, quiest notre Sainte Mre lglise hirarchique. Merci.


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Lcoute, capacit typique dunpasteur

Audience pont icale du 12 novembre 2014


Nous avons mis en vidence dans la catchse prcdenteque le Seigneur continue patre son troupeau travers leministre des vques, aids par les prtres et par les diacres.Cest en eux que Jsus se rend prsent, dans la puissance deson Esprit, et continue servir lglise, en alimentant en elle lafoi, lesprance et le tmoignage de la charit. Ces ministresconstituent, donc, un grand don du Seigneur pour toutecommunaut chrtienne et pour lglise tout entire, en tantque signe vivant de sa prsence et de son amour.

Aujourdhui, nous voulons nous poser la question : quest-il

demand ces ministres de lglise, pour quils puissent vivrede manire authentique et fconde leur service ?

Dans les Lettres pastorales adresses ses disciplesTimothe et Tite, laptre Paul sarrte avec attention sur lagure des vques, des prtres et des diacres ainsi que surla gure des dles, des anciens, des jeunes. Il sarrte dansune description de chaque chrtien de lglise, en dlimitantpour les vques, les prtres et les diacres, ce quoi ils sont

appels et les prrogatives qui doivent tre reconnues chezceux qui sont choisis et investis de ces ministres. Or, ilest emblmatique que, avec les dons inhrents lafoi et la vie spirituelle qui ne peuvent trengligs, parce quils sont la vie mme , sontnumres certaines qualits profondment


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humaines : laccueil, la sobrit, la patience, la douceur, laabilit, la bont du cur. Tel est lalphabet, la grammairede base de tout ministre ! Ce doit tre la grammaire de basede tout vque, de tout prtre, de tout diacre. Oui, parce que

sans cette prdisposition belle et authentique rencontrer, connatre, dialoguer, apprcier et entrer en relationavec les frres de manire respectueuse et sincre, il nest paspossible doffrir un service et un tmoignage vraiment joyeuxet crdibles.

Il y a ensuite une attitude de fond que Paul recommande sesdisciples et, en consquence, tous ceux qui sont investis du

ministre pastoral, quils soient vques, prtres ou diacres.Laptre exhorte raviver continuellement le don qui a t reu(cf. 1 Tm 4, 14 ; 2 Tm 1, 6). Cela signie que doit tre toujoursvivante la conscience que lon nest pas vques, prtres oudiacres parce que lon serait plus intelligent, plus comptentou meilleur que les autres, mais uniquement en vertu dundon, un don damour donn par Dieu, dans la puissance deson Esprit, pour le bien de son peuple. Cette conscience estvraiment importante et constitue une grce demander chaquejou

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Catéchèses du pape François sur l'Église