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Thème - Les causes de la Seconde Guerre mondiale Connaissances essentielles sur le nazisme Notions et principes à maîtriser Anschluss (mot allemand qui signifie « réunion ») : le rattachement de l’Autriche à l’Allemagne. Antisémitisme (l’) : comportement raciste fondé sur la haine des juifs. autarcie : situation d’un pays dont la production économique se suffit à elle- même. aryen : Peuple indo-européen. Selon Hitler les peuples germaniques en sont les descendants et constituent une race supérieure. fascisme : au sens large, idéologie fondée sur la violence et la négation des Droits de l’Homme. Gestapo (la) : « police secrète d'État » créée en 1933 par Goering disposant de tous les pouvoirs pour faire régner la terreur et arrêter les opposants au régime nazi. inflation : la hausse généralisée des prix. NSDAP : parti national socialiste des travailleurs allemands dirigé par Adolf Hitler plus connu sous le nom de parti nazi (national-socialisme). Le Nazisme Voté par les allemands Un régime raciste Un chef et un projet Un dictateur : Hitler Un parti unique : le parti nazi (NSDAP) Une police politique : Gestapo Une société soumise à un régime totalitaire Par la terreur politique : sur les adversaires, menée par la Gestapo Par la propagande : affiches, journaux, radio, cinéma, littérature, arts Par le contrôle permanent de la population : école, parti, jeunesse hitlérienne Persécutions contre les opposants politiques et les Juifs Par des arrestations et des déportations : camps de concentration Planification de l’économie : plan de 4ans Economie tournée vers la guerre Une économie soumise au régime totalitaire

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Thème - Les causes de la Seconde Guerre mondiale Connaissances essentielles sur le nazisme Notions et principes à maîtriser Anschluss (mot allemand qui signifie « réunion ») : le rattachement de l’Autriche à l’Allemagne. Antisémitisme (l’) : comportement raciste fondé sur la haine des juifs. autarcie : situation d’un pays dont la production économique se suffit à elle-même. aryen : Peuple indo-européen. Selon Hitler les peuples germaniques en sont les descendants et constituent une race supérieure.

fascisme : au sens large, idéologie fondée sur la violence et la négation des Droits de l’Homme. Gestapo (la) : « police secrète d'État » créée en 1933 par Goering disposant de tous les pouvoirs pour faire régner la terreur et arrêter les opposants au régime nazi. inflation : la hausse généralisée des prix. NSDAP : parti national socialiste des travailleurs allemands dirigé par Adolf Hitler plus connu sous le nom de parti nazi (national-socialisme).

Le Nazisme Voté par les allemands Un régime raciste

Un chef et un projet

Un dictateur : Hitler Un parti unique : le parti nazi (NSDAP) Une police politique : Gestapo

Une société soumise à un régime totalitaire

Par la terreur politique : sur les adversaires, menée par la Gestapo Par la propagande : affiches, journaux, radio, cinéma, littérature, arts Par le contrôle permanent de la population : école, parti, jeunesse hitlérienne Persécutions contre les opposants politiques et les Juifs Par des arrestations et des déportations : camps de concentration

Planification de l’économie : plan de 4ans Economie tournée vers la guerre

Une économie soumise au régime totalitaire

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autodafé : destruction par le feu (des livres, par exemple). Camp de concentration (un) : un camp où sont enfermés des individus jugés dangereux par les nazis. Ils sont soumis au travail forcé, à peine nourris, maltraités et souvent tués. Les conditions de vie y étaient extrêmes (manque de nourriture, violences physiques...). Chancelier : le chef du gouvernement allemand. Culte de la personnalité (le) : admiration collective qui prend une dimension religieuse pour une personnalité politique. Le culte de la personnalité est organisé par l’Etat. déflation : politique économique visant à réduire volontairement les prix ou les salaires. dévaluation : diminution de la valeur d’une monnaie par rapport à une monnaie étrangère.

pogrom : un massacre collectif de Juifs. Régime totalitaire (un) : régime politique fondé sur la toute-puissance de l’Etat. Il est caractérisé par l’embrigadement de la population, le contrôle total de l’économie et de la culture, le recours à la terreur (surveillance, arrestation, déportation). Reichstag : assemblée des députés allemands. S.A. (initiales de Sturm Abteilung : section d’assaut) : service d’ordre du parti nazi de 1920 à 1934.. xénophobie : hostilité à l'égard des étrangers. S.S. (initiales de Schutzstaffel : échelon de protection) : service d’ordre du parti nazi chargé spécialement de la protection du Führer.

Adolf Hitler (1889 -1945) Dirigeant allemand, fondateur et figure centrale du nazisme, instaurateur de la dictature totalitaire désignée sous le nom de Troisième Reich (1933-1945). Sa politique, impérialiste et antisémite, en fait le responsable de millions de crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Repères chronologiques Janvier 1933 h Hitler, chancelier Janvier- août 1933 instauration de la dictature nazie 1935 lois antisémites de Nuremberg 9-10 novembre 1938 « Nuit de Cristal » 1933-1945 Hitler au pouvoir

Histoire des Arts : artistes et œuvres clés Stefan Zweig – résiste au nazisme Ecrivain autrichien (1881-1942) Le Joueur d’échecs est une nouvelle de publiée à titre posthume en 1943.

Musique classique Wagner (1813-1883) - adulé par Adolf Hitler Compositeur allemand a composé de nombreux opéras, dont les thèmes étaient très souvent liés aux légendes Nordiques allemandes. Carl Orff (1895-1982) - apprécié du régime Nazi Compositeur allemand, oeuvre majeure, « Carmina Burana ». Carl Orff n’adhère pas au régime nazi.

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1. Le régime nazi : un régime totalitaire des années 1930 1.1. L'instauration de la dictature nazie Après la Première Guerre mondiale, une République (la République de Weimar) est établie en Allemagne. Mais elle est contestée politiquement et elle doit faire face à la crise économique mondiale de 1929 née aux Etats-Unis. Avec la montée du chômage, les partis extrémistes obtiennent de plus en plus de suffrages (les nazis à l’extrême droite et les communistes à l’extrême gauche). Dans son livre Mein Kampf (1925), Hitler propose l'instauration d'une dictature fondée sur une idéologie nationaliste, antisémite et raciste : c’est le national socialisme ou nazisme. En 1932, le Parti nazi devient la première force politique en Allemagne et il remporte les élections législatives. Le 30 janvier 1933, Hitler est nommé chancelier par le président de la République. En mars 1933, il se fait accorder les pleins pouvoirs. En juillet 1933, le N.S.D.A.P. devient parti unique, les syndicats sont supprimés et la presse est censurée. A la mort du président de la République en 1934, Hitler cumule les fonctions de chancelier et de chef de l’Etat : il devient Reichsführer. Il supprime ainsi la démocratie et instaure la dictature du IIIe Reich. 1.2. Un régime totalitaire Dès 1934, Hitler organise un système policier pour contrôler la société. La police politique (Gestapo) traque et arrête les opposants au régime, qui sont envoyés dans les premiers camps de concentration (Dachau). Hitler utilise la propagande pour contrôler l’opinion publique ; un culte de la personnalité est mis en place. Toute la société allemande est embrigadée dans les différentes institutions du Parti nazi (jeunesse nazie). Les médias et les arts sont utilisés et contrôlés par les nazis. Face à la crise et au chômage, Hitler lance une politique de grands travaux et de réarmement. Il se prépare à la guerre dans le but d’étendre le territoire allemand à l’Est. 1.3. Un régime de terreur Tout en contrôlant ses opposants, l'Allemagne nazie se fonde sur un racisme, un antisémitisme extrêmes et une négation des droits de l’homme. Le régime définit les purs, les Aryens, et les impurs (les Tziganes, les Juifs, les déficients mentaux, les homosexuels) qu’il exclue et pourchasse. Entre 1935 et 1938, une série de lois les exclue de la société allemande. En novembre 1938, plusieurs centaines de Juifs sont massacrés lors de la « Nuit de Cristal ». 2. L’expansion du Reich : vers la Seconde Guerre mondiale Pour Hitler, l’espace vital nécessaire à l’Allemagne est situé à l’Est de l’Europe. Pour mener à bien la conquête de cet espace vital, il envisage, dès 1936, la guerre à brève échéance. A l'issue de la Grande Guerre, l'Allemagne vaincue doit payer des réparations aux pays de la Triple Entente. Elle a aussi été contrainte à démilitariser la Rhénanie. Son économie est sérieusement affaiblie et pour parvenir à combler les manques de ressources l'Allemagne a instauré une dictature. L'Italie et le Japon ont aussi mis en place un régime politique autoritaire. En août 1934, Hitler devient le Reichfürer avec pour seule devise "ein Volk, ein Reich, ein Führer" (un peuple, un Empire, un chef). Il veut se venger de la défaite de 1918. Après son arrivée son arrivée au pouvoir, il crée une nouvelle armée (la Wehrmacht), une nouvelle aviation (la Luftwaffe).En 1936, Hitler resserre les liens avec les autres dictatures ( Japon, Italie) et viole le traité de Versailles en remilitarisant la Rhénanie. A partir de ce moment là, l'économie est tournée vers la guerre. Il essaye de réunir un maximum de territoires sans utiliser les armes. Ainsi, l'Allemagne est rattaché à l'Autriche et une conférence réunissant les chefs européens est donnée pour autoriser le rattachement des Sudètes. Pour éviter une nouvelle guerre, les chefs d'état français et britannique acceptent. Grâce à cette peur de la guerre, Hitler est sur de la faiblesse des français et les anglais. En août 1939, Hitler signe un pacte de non-agression germano-soviétique avec l'URSS. Il pourra ainsi attaquer l'Ouest en priorité. Les Causes de la Seconde Guerre mondiale

Des causes directes : L'invasion de la Pologne est déclenchée le 1er septembre 1939. Pour défendre la Pologne, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l'Allemagne le 3 septembre 1939 en raison des alliances de défense mutuelle signée entre les démocraties. Mais cette déclaration de guerre n'est pas suivie d'une réelle intervention des démocraties et l'invasion de la Pologne se solde par une victoire nazie redoutablement rapide (moins d'un mois).

Des causes profondes :

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• La coexistence en Europe de pays aux régimes politiques très différents et antagonistes dans les points de vue (ex : Allemagne nazie : dictature expansionniste / France ou Royaume-Uni : démocraties et défense du droit des peuples).

• La présence à la tête de l'Allemagne d'Adolf Hitler. Du point de vue territorial, il suit un projet précis : la conquête d'un « espace vital » européen pour construire une Europe allemande. Il veut aussi effacer toute trace du Traité de Versailles (1919).

• L'absence de réactions des démocraties (France et Royaume-Uni) face aux agressions et aux manœuvres d'Hitler ou face à l'alliance des dictatures (alliance de l'Allemagne avec le Japon dès 1935, signature de l'Axe Rome-Berlin en 1936 avec Mussolini).

Le dernier pacte d'alliance est signé en août 1939, il s'agit du Pacte germano-soviétique de non agression (avec l'URSS). Cela permet à Hitler de se débarrasser d'un ennemi qui jusque là lui faisait peur : l'URSS. Hitler a donc les mains libres pour commencer l'invasion de la Pologne le 1er septembre 1939.

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12 mars 1938 Anschluss : contexte historique Constituant l'une des priorités de sa politique extérieure, l'Anschluss (annexion de l'Autriche par l'Allemagne) est réalisée par Hitler en mars 1938. En 1919, l'effondrement de l'empire austro-hongrois donne naissance à une petite république de caractère purement germanique, l'Autriche, qui dès sa fondation voit certains de ses membres réclamer un rattachement ("Anschluss") à la grande soeur allemande. Mais lors du traité de Saint-Germain (10 septembre 1919), les Alliés interdisent expressément toute union entre l'Allemagne et l'Autriche. Hitler, qui est né en Autriche et a vécu à Vienne dans sa jeunesse, ne s'est jamais caché de sa volonté de réaliser l'Anschluss afin de rassembler toutes les personnes de "race allemande" et de constituer une "Grande Allemagne". Une première tentative échoue en 1934 (assassinat du chancelier Dollfuss et tentative de coup d'Etat par des partisans nazis à Vienne), du fait notamment de l'opposition de Mussolini. Mais l'alliance passée entre les deux dictateurs en 1936 (axe Rome-Berlin) et la définition de deux aires d'influence distinctes (la Méditerranée pour Mussolini, l'Europe centrale et de l'Est pour Hitler) laissent désormais au chancelier allemand le champ libre pour la réalisation de son projet. Hitler convoque à Berchtesgaden, le 12 février 1938, le chancelier autrichien Schussnig afin de le contraindre à prendre comme ministre de l'Intérieur le chef du parti nazi autrichien, Seyss-Inquart. Schussnig tente toutefois de contrecarrer les projets hitlériens en annonçant la tenue d'un plébiscite permettant à la population de se prononcer sur le maintien de l'indépendance autrichienne (9 mars 1938). Mais le 11 mars, sous la double pression des formations paramilitaires nazies et des troupes allemandes qui se massent à la frontière, Schussnig doit renoncer à son projet de plébiscite. Puis il se soumet à un ultimatum de Hitler qui exige sa démission et son remplacement par Seyss-Inquart. Schussnig s'adresse en vain à Paris, Londres et Rome pour demander de l'aide.

Pour légitimer leur action, les autorités allemandes fabriquent un télégramme signé Seyss-Inquart et demandant "l'aide du Führer" : le 12 mars, les troupes allemandes envahissent l'Autriche. L'Anschluss est proclamé et ratifié un mois plus tard à 97% par la population, dans des conditions toutefois peu démocratiques (arrestation des principaux opposants politiques). Mussolini a laissé les mains libres à son nouvel allié tandis que les démocraties se sont contentées de protester, pour la forme. En annexant l'Autriche, Hitler réussit à séduire encore davantage le peuple allemand par son audace tandis que les autres Etats d'Europe centrale, impressionnés par la politique hitlérienne, cherchent à se rapprocher de l'Allemagne nazie au détriment d'une hypothétique alliance avec des démocraties plus éloignées et se montrant peu empressées d'intervenir contre Hitler. La victoire nazie est ainsi stratégique et mobilisatrice. Les nazis peuvent également se saisir de plus d'un milliard d'or et de devises (la "place" de Vienne est alors un régulateur de toute l'économie de l'Europe centrale).

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30 septembre 1938 : La conférence de Munich : contexte historique Après l'Anschluss (mars 1938), la principale cible d'Hitler dans sa volonté de construire une "Grande Allemagne" est la Tchécoslovaquie. La république tchécoslovaque est l'un des Etats les plus riches d'Europe centrale : dotée une économie moderne (Skoda) et d'importantes ressources agricoles et minières, elle offre de nombreux avantages pour satisfaire la politique d'autarcie adoptée par l'Allemagne nazie. Le prétexte de l'intervention allemande en Tchécoslovaquie est la question des Sudètes : cette population d'origine allemande (3 millions de personnes sur un total de 15 millions d'habitants), répartie dans l'une des régions les plus riches de la Tchécoslovaquie (Bohême) revendique depuis 1919 un statut d'autonomie au sein de l'Etat plurinational fondé au lendemain de la Première Guerre mondiale. Ce statut leur a été refusé à plusieurs reprises par le gouvernement tchécoslovaque. Les revendications des Sudètes se font toutefois plus bruyantes à la suite de l'accession d'Hitler au pouvoir en 1933, notamment à l'initiative d'un petit parti pro-nazi dirigé par Konrad Helein. En avril 1938, quelques semaines après l'Anschluss, Helein réclame avec insistance lors du congrès de Karlsbad une autonomie complète des régions germaniques. Le premier ministre tchécoslovaque Bénès réagit avec fermeté, mobilisant l'armée en mai 1938, tandis que la France annonce qu'elle honorera ses engagements à l'égard de son allié tchécoslovaque en cas de crise. Mais quelques semaines plus tard, la crise germano-tchèque connaît une nouvelle étape lorsque Hitler, lors d'un violent discours prononcé à Nuremberg le 12 septembre, demande le rattachement des Sudètes à l'Allemagne. Alors que le ministre des Affaires étrangères anglais, Chamberlain, tente de jouer un rôle d'arbitre entre Hitler et Bénès pour aboutir à un compromis (l'Allemagne n'annexerait que les régions où les Allemands sont majoritaires mais pas la majorité des Sudètes), le premier ministre tchécoslovaque refuse toujours de céder et procède à une mobilisation générale. La guerre semble alors imminente ; la France, l'Italie, l'URSS et l'Allemagne rappellent leurs réservistes. Pour tenter de sauvegarder la paix à tout prix, Chamberlain demande la tenue d'une conférence internationale. C'est Mussolini qui en fait accepter le principe à Hitler. Le 29 septembre 1938 se réunissent à Munich, en l'absence des représentants de l'URSS et de la Tchécoslovaquie, pourtant principale concernée, Hitler, Mussolini, Daladier et Chamberlain. La conférence de Munich marque en fait un nouveau recul des démocraties face aux initiatives hitlériennes : l'Allemagne obtient tous les territoires revendiqués (Sudètes). A Londres et à Paris, Chamberlain et Daladier sont accueillis avec enthousiasme comme les sauveurs de la paix. Mais les conséquences de Munich sont très graves : l'annexion des Sudètes (occupés par la Wehrmacht dès le 1er octobre 1938) marque la première étape du démembrement de la Tchécoslovaquie. Hitler se trouve encouragé dans sa politique d'agression, de même que les dirigeants italiens qui revendiquent à leur tour certains territoires (Corse, Nice ou la Savoie). Les démocraties ont fait preuve de passivité au nom du pacifisme et rapidement l'opinion se divise en munichois (sauver la paix à tout prix) et anti-munichois (ne plus reculer devant les initiatives hitlériennes, même si cela doit passer par une nouvelle guerre européenne). En mars 1939, la création à l'initiative d'Hitler d'un "Protectorat de Bohême-Moravie" totalement inféodé au Reich et d'une Slovaquie indépendante mais satellisée par l'Allemagne finissent par convaincre les Britanniques que leur politique "d'apaisement" ne peut plus être prolongée ("Hitler n'est pas un gentleman" reconnaît Chamberlain). Ainsi, malgré leur attitude à Munich, la France et l'Angleterre décident d'entrer en guerre lorsque les troupes allemandes envahissent la Pologne en septembre 1939.

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2.2. Les victoires nazies L'invasion de la Pologne (1er au 29 septembre 1939)

L'invasion de la Pologne a été déclenchée par l'armée nazie le 1er septembre 1939. Cette agression contre la Pologne entraîne l'entrée en guerre de la France et du Royaume-Uni (défenseurs de la Pologne) le 3 septembre 1939. La campagne de Pologne est une victoire nazie redoutablement rapide : la Pologne est écrasée en moins d'un mois. Deux raisons expliquent la rapidité de la victoire nazie : • La supériorité tactique des armées nazies avec l'utilisation de la stratégie Blitzkrieg (guerre-éclair) qui permet de déborder l'ennemi. • Les Polonais, mal organisés et sous-équipés, doivent se battre sur deux fronts : ils sont attaqués à l'ouest par l'Allemagne et à l'est par l'URSS. À l'issue des combats, la Pologne est partagée en deux entre ses deux agresseurs.

Hitler se tourne ensuite vers la Scandinavie (mars-avril 1940) Son but : protéger la route du fer suédois que les alliés souhaitent couper. L'attaque alliée à Narvik (au nord de la Norvège) est un échec. Hitler envahit le Danemark et la Norvège protégeant ainsi parfaitement l'approvisionnement en fer de l'Allemagne. De leur côté, les Soviétiques occupent la Finlande.

La bataille de France (10 mai 1940 - 22 juin 1940) Que s'est-il passé entre le 3 septembre 1939 et le 10 mai 1940 ? C'est la « drôle de guerre » : il ne s'est rien passé d'important. C'est une guerre de position où les armées franco-anglaises et les armées allemandes restent face à face derrière leurs lignes de front. Cette attente mine le moral des Français. L'invasion de la France se fait par la conquête de la Hollande et celle de la Belgique et du Luxembourg. Cette stratégie permet de contourner la ligne de défense française (la ligne Maginot). Les Panzers allemands foncent à travers les Ardennes et pénètrent sur le territoire français à Sedan. Ils prennent ensuite les troupes franco-anglaises à revers au sud et au nord. Les conséquences de cette attaque sont dramatiques pour les démocraties :

• La Belgique et la Hollande capitulent. • Les Français et les Anglais, coincés dans la poche de Dunkerque tentent de quitter la France. Certains y parviennent (des Anglais surtout) et d'autres, nombreux parmi les Français, sont faits prisonniers. • La campagne de France peut continuer sans encombre pour les armées nazies. C'est une véritable débâcle française : Paris est menacé, le gouvernement français quitte Paris pour se réfugier à Bordeaux. C'est le moment que choisit l'Italie pour entrer en guerre (10 juin 1940). Un deuxième front se crée donc au sud. La situation se détériore donc encore pour la France. À Bordeaux, c'est alors l'affrontement politique entre ceux qui veulent poursuivre la guerre avec les colonies (Charles de Gaulle) et ceux qui veulent signer l'armistice (Maréchal Philippe Pétain). Le point de vue de Pétain l'emporte et ce dernier, appelé au gouvernement le 16 juin 1940, signe l'armistice le 22 juin 1940 à Rethondes. En cinq semaines de combat, la France est battue. 92.000 soldats français ont été tués dans une bataille qui demeure sans doute la pire défaite française. L'armistice prévoit deux modifications territoriales importantes :

• l'Alsace-Lorraine est rattachée à l'Allemagne • La France est divisée en deux : la France du nord (France directement occupée par les nazis, avec Paris comme capitale) et la France du sud (dite France « libre », avec Vichy comme capitale). Entre ces deux France passe la ligne de démarcation.

Fin juin 1940, le seul pays d'Europe qui lutte encore contre l'Allemagne nazie est le Royaume-Uni. Hitler fait des propositions aux Anglais pour conclure un traité de paix. Churchill, premier ministre du Royaume-Uni depuis mai 1940, refuse. C'est le début de la bataille d'Angleterre. Les Anglais vont subir le « Blitz » : des bombardements allemands massifs sur Londres et tout le sud de l'Angleterre. Le but de ces bombardements est d'épuiser le Royaume-Uni. Malgré ce pilonnage, Hitler ne parvient pas à venir à ses fins et le Royaume-Uni poursuit sa résistance pendant toute la guerre.

Les dernières offensives nazies visent l'Europe balkanique et danubienne : elles entraînent l'occupation de la Roumanie (oct. 1940) et de la Bulgarie (printemps 1941) qui se déclarent alliées du Reich. Parallèlement à ces interventions allemandes, Mussolini veut aussi conquérir un petit empire. Il intervient à la fin de l'année 1940 en Égypte. Il s'attaque ensuite aux Balkans, mais les armées fascistes sont repoussées par les Grecs. Hitler doit intervenir pour secourir les Italiens. La Yougoslavie est écrasée par les armées fascistes et nazies. La Grèce est conquise en avril 1941. Toutes ces interventions ponctuelles dans l'Europe balkanique et danubienne ne sont qu'une préparation à une offensive beaucoup plus large qui conduit à la mondialisation du conflit. 2.3. La mondialisation du conflit La mondialisation du conflit se fait à partir du milieu de l'année 1941.

La mondialisation se fait d'abord par l'ouverture du front russe : Hitler attaque l'URSS le 22 juin 1941 (c'est l'opération Barbarossa ou « Barberousse »). C'est une attaque qui peut paraître surprenante, puisqu'il y avait un pacte de non-agression entre l'URSS et l'Allemagne. En réalité, cette alliance entre les Nazis et les Soviétiques était contre nature, purement militaire. Une fois débarrassé du front de l'ouest, Hitler peut se tourner contre son ancien ennemi. L'attaque contre l'URSS est lancée avec des moyens énormes (plus de 5 millions de soldats du côté nazi). Très vite Leningrad est assiégée et Moscou est menacée. En septembre 1942, c'est tout un symbole, les troupes allemandes commandées par le général von Paulus atteignent Stalingrad.

La mondialisation se poursuit et s'amplifie encore en décembre 1941 avec l'entrée en guerre des États-Unis. Depuis le début de la guerre, les États-Unis ne sont pas intervenus militairement dans le conflit européen. Ils se contentent dans un premier temps d'un soutien diplomatique aux démocraties, puis très vite d'un soutien financier aux pays agressés par les puissances de l'Axe. L'instigateur de cette politique est le président des États-Unis, Franklin Delano Roosevelt. Il affirme clairement son hositilité à l'égard des nazis. Il signe ainsi la Charte de l'Atlantique avec Churchill en août 1941. Roosevelt s'inquiéte également de l'impérialisme japonais. Il agit donc contre le Japon, de deux manières :

• gel des capitaux japonais aux États-Unis • embargo sur le pétrole en direction du Japon. Les Japonais analysent ces deux mesures comme une agression. Sans déclaration de guerre préalable, ils bombardent Pearl Harbour, le 7 décembre 1941. Pearl Harbour est un port, une base où se trouvait une partie de la flotte américaine dans le Pacifique. Les États-Unis se retrouvent donc impliquer directement dans la guerre sans doute plus tôt qu'ils ne le souhaitaient. Avant la réaction américaine, le Japon se lance dans la conquête de l'Asie orientale : Hong-Kong, les Philippines, les Indes néerlandaises (l'Indonésie), la Malaisie, la Birmanie, Singapour. Ils menacent également l'Australie.

En plus de ces deux nouveaux fronts, la guerre se poursuit en Afrique : depuis mars-avril 1941, l'Afrikakorps de Rommel, intervenu pour aider les Italiens, a dépassé nettement les frontières de la Libye italienne pour envahir une partie de l'Égypte au détriment des armées anglaises. Au début de 1942, les troupes allemandes sont aux portes d'Alexandrie.

Enfin, la bataille fait rage sur les mers et les océans. C'est le cas dans le Pacifique avec la lutte entre les Japonais et les Américains. C'est le cas aussi dans l'Atlantique où se déroulent une véritable guerre sous-marine. En Méditerranée, les Nazis utilisent l'aviation pour déstabiliser la flotte anglaise.