Avouez que vous en doutiez! Avouez que vous doutiez que Coup d’œil sur l’éducation parvienne à paraître de façon régu-lière. Je dois avouer que moi aussi. Mais bon, nous avons telle-ment de choses à nous raconter que je ne doute plus et j’ai déjà hâte de travailler au prochain numéro.

Dans le présent numéro de votre bi-semestriel préféré, le lecteur avide de discuter éducation que vous êtes trouvera trois articles tous plus intéressants les uns que les autres. D’abord, l’auteur de ces lignes termine la présentation des 12 principes de PEEL entamée au dernier numéro. Ensuite, le Comité d’intégration des étudiants et étudiantes en besoin particulier nous présente leur réflexion et leur travail. Enfin, M. François Lahaie, enseignant en géomatique, nous parle de son expérience avec les plans-ca-dres (si, si!).

Je me permets par ailleurs d’attirer votre attention sur le tout nouveau (et, partant, en développement) site des TIC du Cégep de l’Outaouais. Le site comprend deux sections distinctes. La

première section, d’actualité, présente des trouvailles et des nouvelles qui peuvent être d’intérêt.

La deuxième section est un site collaboratif où tout un chacun peut intervenir. Il s’agit, dans cette section, de présenter les multiples ressources TIC qui existent, comment elles fonction-nent, mais surtout ce qu’elles offrent et comment elles peuvent aider votre enseignement.

Le tout est disponible à l’adresse : http://tic-cegep.freezee.org/

Allez y faire un tour, laissez des commentaires, contribuez aux ressources du Wiki et, surtout, abonnez-vous au site en exploi-tant le précieux fil RSS.

Charles-Antoine Bachand, conseiller pédagogique.

De l’éducation et des TIC

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au menu :★Les 12 principes du PEEL

(suite)★Comité d’intégration des

étudiants et étudiantes en besoin particulier

★Info-vécu -- Les plans-ca-dres, une relation amour/haine

En 1985, un groupe de chercheurs et d’enseignants de toutes les discipli-nes, inquiets de la prévalence des approches pédagogiques passives et non réflexives, décidèrent de mettre sur pied un organisme dédié à l’ex-ploration d’approches capables de stimuler et supporter l’apprenant dans son cheminement.

C’est ainsi que les membres du Project for Enhancing Effective Learning (PEEL) ont décidé de se rencontrer régulièrement afin d’échanger et d’analyser leurs expériences, leurs idées et leurs nouvelles pratiques.

Après 20 ans, les membres du PEEL considè-rent avoir l’expérience nécessaire pour propo-ser 12 principes pour un enseignement et un a p p r e n t i s s a g e d e q u a l i t é (http://educ.queensu.ca/~ar/t4ql/).

Sans plus tarder, voici donc les 7 derniers de ces principes :

6. Encourager les étudiants à apprendre des questions et des commentaires de leurs collègues

De façon générale, il semble que les étudiants apprennent rapidement que les discussions de groupe peuvent être très utiles. Cependant, il apparaît qu’il leur prend plus de temps à comprendre que les idées et les questions de leurs collègues peuvent aussi être une source de compréhension et d’enseignement formi-dable. Lorsque les idées sont débattues entre les étudiants eux-mêmes, il est possible d’at-teindre une dynamique de classe particuliè-rement intéressante et favorable à l’apprentis-sage.

7. Créer un environnement qui invite à prendre des risques

Trop souvent on sous-estime les risques que courent les étudiants pour faire un apprentis-sage de qualité. Il est beaucoup plus sécuri-taire, par exemple, d’attendre que l’ensei-gnant donne la bonne réponse que de tenter d’en suggérer une. Construire la confiance envers l’enseignant et les collègues de classe

et amener les é tudiants à affirmer leur désaccord dans le respect sont des éléments essentiels favo-risant de bons comportements d ’ a p p r e n t i s-sage.

8. Utiliser un large éventail d’approches pédagogiques exigeant un sérieux travail intellectuel

Il existe au moins deux bonnes raisons pour procéder de cette façon. La première, c’est que les approches pédagogiques favorisant les apprentissages de qualité exigent des étu-diants beaucoup d’énergie. Ainsi, elles ont besoin d’être variées pour permettre aux étudiants de demeurer alertes. La seconde, c’est que la variété elle-même est une bonne source d’intérêt pour les étudiants.

9. Utiliser les approches pédagogiques qui favorisent un apprentissage de qualité

L’une des origines de PEEL était la croyance que les étudiants pouvaient apprendre à ap-prendre, et ce, en partie en créant une série d’approches pédagogiques capables décons-truire des comportements favorisant un faible apprentissage (par exemple, ne pas être en mesure de faire des liens entre ce qui est vu à l’école et les expériences de la vie quoti-dienne). La variété du principe 8 n’est pas aléatoire. Il importe de toujours choisir l’ap-proche qui développera le plus les comporte-ments favorisant un apprentissage de qualité (et non un simple apprentissage de surface).

10. Développer la sensibilité des étudiants au portrait d’ensemble : comment les différen-tes activités sont liées à des concepts plus larges

Plusieurs étudiants, sinon la grande majorité, ne voient pas l’école comme étant lié à l’ap-prentissage d’idées et d’habilités importantes. Ils voient plutôt leur rôle comme celui de quelqu’un qui doit exécuter une tâche et, partant, ils centrent leur réflexion sur le com-

ment et non le pourquoi. Les commentaires des enseignants tendent à renforcer cette tendance. Pour ces raisons, les étudiants ne font que rarement de liens entre les activités. De même, ils ne font pas toujours de liens entre ce qu’ils font et une idée ou une habileté maîtresse.

11. Sensibiliser régulièrement les étudiants aux différents aspects de l’apprentissage de qualité

C’est un élément clé d’apprendre à apprendre. Les étudiants n’ont que très peu de vocabu-laire pour discuter d’apprentissage. Il est donc primordial d’alimenter un vocabulaire qui leur permettra d’échanger à ce sujet en ayant régulièrement des discussions traitant des apprentissages qu’ils viennent de réaliser ou sont à explorer. Une courte liste identifiant de bons comportements d’apprentissage peut, en ce sens, s’avérer un outil très utile.

12. Encourager l’évaluation comme faisant partie intégrante de l’apprentissage

Les étudiants (et parfois les enseignants) ont généralement tendance à voir l’évaluation comme étant purement sommative : quelque chose que les enseignants font faire aux étudiants à la fin d’un sujet. Construire la perception que l’évaluation — du moins plus souvent qu’autrement — fait partie de l’ap-prentissage suppose aussi d’encourager les étudiants à apprendre de ce qu’ils ont bien ou moins bien réussi. Cela demande que l’ensei-gnant cherchera à évaluer des aspects d’un réel apprentissage (par exemple, la capacité de faire des liens entre différentes leçons) et un éventail plus large d’habilités et ne se limitera pas aux seules connaissances décla-ratives.

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Les 12 principes du PEEL (suite)

Coup d’œil en-ligne Pour une copie électronique de Coup d’œil ou pour commenter ce qui s’y trouve, allez faire un tour sur http://tic-cegep.freezee.org et cliquez sur l’onglet «coup d’oeil».

La vie pédagogique

Comité d’intégration des étudiants et étudiantes en besoin particulier

Depuis quelques années, le personnel du Cé-gep est confronté à de nouvelles réalités liées à l’enseignement; réalités découlant directe-ment de la dernière réforme scolaire. Les écoles primaires et secondaires ont subi une réforme en profondeur et ont dû s’ajuster afin d’accueillir et d’intégrer des élèves présentant des dynamiques particulières (troubles d’ap-prentissage, trouble envahissant du dévelop-pement…) dans leurs classes régulières. Récemment, les élèves issus de ce nouveau cheminement scolaire font leur apparition au Cégep. Cette réforme fut, par certains aspects, un succès puisque l’on permet à des élèves autrefois marginalisés, de traverser adéqua-tement les étapes de l’école primaire et se-condaire, de se développer un intérêt pour les études et d’envisager une formation postse-condaire. Toutefois, force nous est de consta-ter que le personnel du Cégep se sent quelque peu désarmé face à l’arrivée, en ses murs, de cette nouvelle clientèle.

À la suite de commentaires et de préoccupa-tions pédagogiques soulevés lors d’une ren-contre des responsables de département et de programme à l’automne 2005, un comité composé de 5 enseignantes, deux conseillers à la vie étudiante, d’une API, d’une conseillère pédagogique et du directeur des affaires étudiantes et communautaires a vu le jour. Ce comité appelé Comité d’intégration des étu-

diants et étudiantes en besoin particulier s’est donné le mandat de dépister et d’accompa-gner ceux et celles, parmi nos étudiants, pou-vant nécessiter un accompagnement particu-lier afin de favoriser leur intégration dans le réseau collégial.

Malgré que des mesures d’accompagnement existent pour la clientèle, il ne faut pas oublier

que très souvent, le personnel enseignant se sent démuni lorsque confronté à des dynami-ques difficiles, parfois dérangeantes et dont on ne connaît la nature ou le niveau exact de difficultés. À cette fin, le Comité d’intégration voit également à la mise en place d’activités d’in-formation et de sensibi l isat ion pour les membres du personnel. À titre d’exemple, durant l’année scolaire 2005-2006, deux acti-vités ont été offertes. La première à l’automne 2005 portait sur le syndrome d’Asperger (forme d’autisme) et la seconde, sur la dys-lexie. Une activité s’est également déroulée en octobre 2006 traitant cette fois, des trou-bles d’apprentissage.

Nous constatons aujourd’hui que les clientè-les particulières sont en émergence et que des besoins pressants de formation se font sentir. Pour tenter de combler ces besoins, les mem-bres du Comité d’intégration prévoient mettre en place un calendrier ainsi qu’une structure permettant la formation des enseignants et

enseignantes suscepti-bles d’être confrontés à des dynamiques parti-culières à l’intérieur de leur classe. Idéalement, des activités ponctuel-les de formation se dérouleront durant les premières semaines de classe, et ce, à toutes les sessions. Chacune des formations se veut axée sur des moyens prati-ques et concrets d’in-tervention pédagogique permettant l’intégration de ceux et celles vivant des difficultés de tous ordres, mais sans pour autant nuire au chemi-

nement des autres élèves de la classe.

Le comité prévoit également évaluer la perti-nence et la nécessité de mettre sur pied un service d’accompagnement et de support aux enseignants qui en manifesteront le désir ou le besoin. De plus, le comité se propose d’offrir aux départements, la possibilité de recevoir

des formations plus spécifiques, compte tenu de besoins manifestés.

Pour toute question, information ou demande spécifique concernant les activités de ce co-mité vous pouvez vous adresser à l’un de ses membres :

Yves Lahaie (directeur à la DAEC)JoAnne Paradis (adjointe à la DE)Marie-Claude Veilleux (C.P.)Emmanuelle Groulx (A.P.I.)Jean-Pierre de Beaumont (technicien en loisir)Pierre Dumoulin (conseiller à la vie étu-diante)Isabelle Joanis (département de psychologie)Micheline Rochon (département de sciences sociales)Nathalie Gagnon (département de psycholo-gie)Christine Hooper (technique d’éducation spécialisée)Maryse Tanguay (soins infirmiers)

Mot de la directrice

générale

Il me fait plaisir de saluer la mise en place du Comité d’intégration des étudiantes et des étudiants en besoin particulier. En 2005-2006, j’ai participé aux deux activi-tés offertes et je n’ai pu que constater le bien fondé de ce type d’activités. Les questions soulevées par les enseignantes et les enseignants présents témoignent de besoins importants et d’un certain désar-roi lorsque confrontés à des étudiantes et des étudiants qui vivent des problémati-ques d’intégration en raison de leur situa-tion particulière.

Votre direction générale s’associe au mandat et aux objectifs poursuivis par le Comité d’intégration des étudiantes et des étudiants en besoin particulier, et souhaite par ce message, exprimer son appui aux activités du Comité. Je profite de l’occa-sion pour remercier chaleureusement ceux et celles qui ont accepté de s’impliquer au sein de ce comité.

— Marielle Poirier

Ce texte est un extrait d’entrevue réalisée par Martine St-Germain avec François Lahaie en début de session d’automne.

Alors que les plans-cadres sont souvent source de frustrations et de questionne-ments, François nous explique comment les plans-cadres ont joué leur véritable rôle de document pédagogique aidant. Aussi, avec les dernières propo-sitions de chan-gement à la poli-tique de gestion des plans-cadres, d’entrée de jeu, François déclare : « Je m’en sacre que les plans-ca-dres passent au C.A. ou ailleurs, mais, ce que je peux dire, c’est que j’apprécie é n o r m é m e n t l’apport qu’ils ont dans mon enseignement ».

Selon François, ce qu’on retient de l’uti-lité des plans-cadres, c’est qu’on n’a plus à s’interroger sur le contenu, car il y est clairement défini, il est déjà intégré aussi à l’ensemble du programme. La mécani-que des plans-cadres fait en sorte que l’intégration des matières est plus visible tout au long du programme et, surtout, tous les enseignants se basent sur les mêmes informations pour construire leurs cours.

Cet exercice d’écriture des plans-cadres en départements rend la tâche du prof plus stimulante, puisqu’il lui est alors possible de mettre plus de temps sur la création d’activités d’apprentissage signi-ficatives. Comme enseignant, François soulignait que, « j’ai plus de plaisir, parce que j’ai moins d’interrogations sur le contenu, c’est clair, c’est net, c’est précis, c’est défini et je vois les liens. Juste ça, c’est pas mal plus motivant ».

Est-ce que les étudiants voient la diffé-rence?

« Ben là ce n’est pas évident, répond François, car ça dépend d’une série de facteurs. Est-ce que je suis chanceux? Est-ce que je suis tombé sur une bonne cohorte d’étudiants intéressés avec qui on n’a pas besoin de faire de discipline? Où est-ce que ce sont des causes ou des

effets? Pour l’atteinte de l a c o m p é-tence, à date, je peux dire qu’ils sont allés plus loin si je compare avec d’autres groupes. Je peux aussi dire que ce n ’ e s t p a s parce qu’ils s o n t p l u s intel l igents, plus fins ou plus beaux. Je crois plutôt

que c’est parce que les activités pédagogiques sont mieux intégrées et tout ça découle de l’ensemble des plans-cadres. Par contre, j’ajouterais que les étudiants viennent me poser plus de questions après le cours. Est-ce que j’ai réussi à les intéresser en créant une activité qui correspond à la fois à ce qu’ils aiment et à la compé-tence? Faudrait voir, mais en tout cas, moi je trouve que ma tâche de prof est rendu plus intéressante ». Il poursuit en parlant de l’arrivée des réformes en éducation, « C’est bien beau les réformes pédagogiques, mais elles ne peuvent pas se faire sans accompagne-ment direct. Heureusement, pour l’écri-ture des plans-cadres, c’est ce qu’on a eu et c’est visible ».

Le Service des programmes [qui s’ap-pelle depuis septembre 2006 Service de recherche et de développement pédago-

gique] a accompagné le département tout au long de la démarche. Il leur a permis de clarifier les liens existants entre les compétences et ainsi de travailler la cohérence du programme. D’ailleurs, tous les enseignants du département ont fait des efforts hebdomadaires. Ils au-raient eu toutes les raisons du monde pour faire autre chose, mais ils se sont dit que ça valait la peine d’avoir une base commune et qu’il fallait passer par là avant de continuer.

Bien sûr, il reste encore plusieurs défis à relever, « mais là au moins, on a un bon bout de chemin de fait » signifiait Fran-çois en terminant l’entrevue.

François Lahaie,enseignant en géomatique

info-vécu

Les plans-cadres une relation amour/haine

source des images (flickr.com) : maebmij; sgoralnick; ShazzMack

Ne nous laissez pas

seuls!

C’est dans l’espoir que ce petit feuillet aidera à l’échange et au partage que nous nous lançons dans l’aventure du Coup d’œil sur l’éducation. En effet, s’il est une chose qui rejoint tout le personnel du Cégep de l’Outaouais, c’est justement notre intérêt pour l’enseignement et l’édu-cation, alors ne nous laissez pas seuls avec nos idées -- de toute façon, vous savez à quel point les conseillers pédago-giques sont des « pelleteux » de nuages ;-) -- envoyez-nous vos expériences, vos projets, vos idées, vos questions, vos réflexions au sujet de ce qui se passe dans vos salles de classe. Plus on est de fous, plus on... parviendra à rendre notre aven-ture éducative encore plus riche et grati-fiante!

Questions, commentaires, réflexions, articles, plaintes, menaces... Envoyez tout ça à :

Charles-Antoine Bachand conseiller pédagogique.poste 2271cabachand@cegepoutaouais.qc.caadresse skype : ca_bachand