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Collège au cinéma Ciné 32 2009 / 2010 Visionnement enseignant, mercredi 4 novembre 2009 Voici quelques pistes, proposées en complément du dossier CNC, qui peuvent être une amorce pour un travail d’analyse filmique et de discussions en classe. 1/ Le genre comédie musicale Quand Hollywood se met à parler… Hollywood se met à chanter - La naissance du genre « musical » se confond avec celle du cinéma sonore - L’influence de Broadway - Deux genres dominent que l’on retrouve dans le film : . chez Warner, les ballets à grand spectacle avec bataillon de girls disposées dans d’immenses décors chatoyants sous une caméra voltigeante / forme géométrique à la manière de Busby Berkeley . chez RKO, passages dansés et chantés subtilement liés aux moments dialogués, élégants pas de deux légers et gracieux de Fred Astaire et Ginger Rogers dans des décors luxueux et stylisés ( cf « You were mean’t for me » et « Braoadway melody ») - Quelques dates à retenir : 1895 : invention du cinéma 1927 : le chanteur de jazz 1952 : Chantons sous la pluie 1961 : West Side story 1972 : Cabaret - Lien avec les comédies musicales contemporaines (Fame, Hight School Musical, Bollywood et sa version US avec Slumdog millionnaire…) pour amorcer une définition du genre Définition : la comédie musicale cinématographique - Quand l’émotion gagne le personnage La chanson et/ou la danse débutent, sur le lieu même où l’émotion surprend les personnages : dans la rue (Singin in the rain), sur un plateau de tournage (Let’s get laught), à la maison passé minuit (Good Morning), lors d’un cours de diction (Moses) - La danse comme moyen d’expression cinématographique ( séquence Singin in the rain) La caméra devient la partenaire du danseur, selon un ballet corps/caméra complexe et complémentaire. La caméra ne se contente plus d’enregistrer l’exhibition (comme elle l’eut fait pour Ginger et Fred) mais elle suit le danseur et parfois le précède : travelling latéral ou vertical, panoramique ample, le tout dans un mouvement fluide « sans effort » 2/ Replacer le film dans son contexte historique du passage du muet au parlant Hollywood 1927 - Évoquer les acteurs du muet et leur « langage » à travers les personnages du film (Don Lockwood et Lina Lamont dans « The royal Lascar » et « The dueling cavalier » : mimique, pantomime, gestuelle et maquillage) - Le système de production des grands studios (Warner, Fox, RKo) Chantons sous la pluie Un film de Stanley Donen et Gene Kelly / 1952 / 1h43 / VO

Chantons sous la pluie

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Chantons sous la pluie

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Collège au cinéma Ciné 32 2009 / 2010

Visionnement enseignant, mercredi 4 novembre 2009

Voici quelques pistes, proposées en complément du dossier CNC, qui peuvent être une amorce pour un travail d’analyse filmique et de discussions en classe.

1/ Le genre comédie musicale

Quand Hollywood se met à parler… Hollywood se met à chanter - La naissance du genre « musical » se confond avec celle du cinéma sonore - L’influence de Broadway - Deux genres dominent que l’on retrouve dans le film :

. chez Warner, les ballets à grand spectacle avec bataillon de girls disposées dans d’immenses décors chatoyants sous une caméra voltigeante / forme géométrique à la manière de Busby Berkeley

. chez RKO, passages dansés et chantés subtilement liés aux moments dialogués,

élégants pas de deux légers et gracieux de Fred Astaire et Ginger Rogers dans des décors luxueux et stylisés ( cf « You were mean’t for me » et « Braoadway melody »)

- Quelques dates à retenir :

1895 : invention du cinéma 1927 : le chanteur de jazz 1952 : Chantons sous la pluie 1961 : West Side story 1972 : Cabaret

- Lien avec les comédies musicales contemporaines (Fame, Hight School Musical, Bollywood et sa version US avec Slumdog millionnaire…) pour amorcer une définition du genre

Définition : la comédie musicale cinématographique - Quand l’émotion gagne le personnage La chanson et/ou la danse débutent, sur le lieu même où l’émotion surprend les personnages : dans la rue (Singin in the rain), sur un plateau de tournage (Let’s get laught), à la maison passé minuit (Good Morning), lors d’un cours de diction (Moses) - La danse comme moyen d’expression cinématographique ( séquence Singin in the rain) La caméra devient la partenaire du danseur, selon un ballet corps/caméra complexe et complémentaire. La caméra ne se contente plus d’enregistrer l’exhibition (comme elle l’eut fait pour Ginger et Fred) mais elle suit le danseur et parfois le précède : travelling latéral ou vertical, panoramique ample, le tout dans un mouvement fluide « sans effort »

2/ Replacer le film dans son contexte historique du passage du muet au parlant

Hollywood 1927 - Évoquer les acteurs du muet et leur « langage » à travers les personnages du film (Don Lockwood et Lina Lamont dans « The royal Lascar » et « The dueling cavalier » : mimique, pantomime, gestuelle et maquillage) - Le système de production des grands studios (Warner, Fox, RKo)

Chantons sous la pluie Un film de Stanley Donen et Gene Kelly / 1952 / 1h43 / VO

Les conséquences de la transition : aspects documentaires du film -économiques : voir le mode de production des studios avec l’optimisation des tournages du temps du muet/ lourdeur et staticité des premiers films parlants - humaines : des acteurs « pantomimes » qui ne vont pas réussir à se reconvertir (cf : cas de Buster Keaton ). Le parcours de Don, Lina et Cosmo illustrera cette réflexion - artistiques : séquence de la première projection parlante du film lors de la fête de la première de The royal Lascar, les invités jugent cette invention sans intérêt et vulgaire.

3/ Les personnages : héros de conte et incarnation des métiers et des archétypes du Hollywood de l’âge d’or

- DON LOCKWOOD : personnage issu de milieu populaire, hâbleur, enfantin, toujours prompt à la comédie et à l’acrobatie - COSMO BROWN : la conscience de Lockwood, gentil démon et homme orchestre qui tire les ficelles du jeu (il prendra la baguette pour révéler la supercherie lors de la première de « The dancing cavalier ». C’est également lui qui aura l’idée du doublage) - KATHY SELDEN : « cendrillon » au talent caché puis révélé ; présentée comme une intellectuelle qui méprise le cinéma (évoquer les rapports théâtre/cinéma et le cinéma vu à l’origine comme un divertissement) - LINA LAMONT : sorcière blonde et perfide au talent usurpé. Beauté trompeuse d’une sorcière à la voix nasillarde dont le parlant va révéler la vrai nature (la vrai voix, le vrai caractère) au public - Définir les métiers du cinéma à travers les personnages du film : le producteur, le réalisateur, le compositeur, les décorateurs, les habilleuses, le preneur de son…

4/ Illusions et simulacres

- Faux semblant et jeux de dupe séquence« dignity, always dignity » - Les vertiges de la post synchronisation - Le star system : l’acteur, un corps et un cœur manipulé au service des studios (amours

cachés de Don et Kathy au profit de celui crée par les studios et médias entre Don et Lina). Dans ce monde il faut cacher, feindre et mentir (Kathy se présente comme femme de théâtre alors qu’elle est danseuse de music hall, Don a besoin de la scène pour se déclarer/ il crée un environnement factice sous nos yeux)

- travailler sur ce qui est caché / ce qui est montré/ ce qui est révélé séqu du lever de rideau

- le film comme métaphore d’une libération (aliénation contractuelle, jeu de dupes…) Dans la même idée, on pourra travailler sur le double, la dualité et l’ambivalence : - vie publique/ vie privée - vrai/faux - l’image/le son première de The Duelling cavalier CHAP 35 - le noir et blanc / la couleur présentation du film sonore CHAP 17 - la fiction/ le réel « dignity, always dignity » CHAP 6

Mise en abîme : - un film sur le cinéma et la machine à rêve (Hollywood des années 30) - n’est ce pas le propre de ce cinéma que d’user de trucages et de mensonges pour créer du rêve ?