CHAPITRE 1 Introduction générale à la psychologie du ...eric.brangier.free.fr/Supports/Ch1_L3_PT_CadreGeneral.pdf · Le travail • Wybrands(1999) : «la production des biens matériels

CHAPITRE 1

Introduction générale à la psychologie du

travail et des

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travail et des organisations

Licence 3. Psychologie du travail. Pr. Eric Brangier.

Principes pédagogiques

• Motivation

• Objectifs du cours

• Exigences

• Supports pédagogiques• Supports pédagogiques

• Modalités de contrôle des connaissances

• Approfondissements et lectures

• Évaluation des enseignements

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E. Brangier - UPVM 3

La psychologie du travail a traversé dans notre pays une période terne.

C’est le passé.

Claude Lévy-Leboyer. 2004.

Plan général

• CH1– Cadre général sur la PTO

• CH2– Panorama des théories de l’organisation du travail et de


– Panorama des théories de l’organisation du travail et de l’évolution du travail

• CH3– Les concepts fondamentaux de la PTO

Le travail: définitions• la malédiction biblique• La philosophie grecque

– travail-corvée - ponos - qu'il faut accomplir jour après jour pour entretenir le milieu de vie et produire sa subsistance.

– la poiesis : le travail de l'artisan, de l'artiste, du « producteur ».• Le travail comme poiesis n'est plus, à la différence du ponos, asservi complètement


différence du ponos, asservi complètement aux nécessités et aux contraintes matérielles de la subsistance. (Hegel, Marx)

– le travail comme praxis, que Hannah Arendt appelle « l'agir ». • l'activité non utilitaire qui tend à définir les conditions et les normes de la « bonne vie ». – le débat politique et philosophique, – réflexion, l'enseignement, – une grande partie de ce qu'on appelle aujourd'hui le « relationnel » et la « production de sens »,

– … l'Eros.

– Ergon: ergonomie

Above,Titian, Adam and Eve, c. 1550. Madrid, Prado

Le travail• Wybrands (1999) : « la production des biens

matériels nécessaires à la reproduction de nos forces biologiques (subsister dans la nature) et la production des biens utiles à notre insertion dans un monde (habiter un monde) ».

• Robert (1995) : ensemble des activités exercées pour parvenir à un résultat : oeuvre, production.

• Littré (1974) : diverses acceptions:– un objet, une action de et sur des matériaux, des


– un objet, une action de et sur des matériaux, des animaux, des machines, des outils, le résultat d’une action humaine sur des objets matériels et intellectuels, cette action elle-même, une position socio-économique (emploi), l’appréciation d’une manière de faire, une souffrance (labeur), une hygiène de vie, une liberté ou une servilité.

• Le terme travail a recouvert petit à petit celui d’œuvre,

• l'activité par laquelle les humains façonnent et transforment leur milieu de vie.

Définitions de départ

• Travail : – activité humaine, organisée et régulée, plus ou moins pénible, source d’efforts et de satisfactions, liée à la production de biens utiles ou de services, tolérée dans une société donnée et dont une personne peut tirer des moyens personne peut tirer des moyens d’existence.

• Psychologie du travail : – étude scientifique de la condition humaine en relation avec l’activité professionnelle.

E. Brangier - LabPsyLor – Équipe Transdisciplinaire sur l’Interaction et la Cognition - UPVM

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Les débuts de la psychologie du travail

• recherches d’Alfred Binet

• travaux de J-M. Lahy à la SNCF – problèmes concrets :

• dépister les enfants retardés et les orienter vers un enseignement spécialisé ;vers un enseignement spécialisé ;

• sélectionner le personnel dans des entreprises où la sécurité est impérative.

– Objective: • mesures précises et de les valider par rapport à des comportements observés.

– aptitudes cognitives.

– 1932, Lahy fonde « Le Travail Humain ».

E. Brangier UPVM 8

Après la première Guerre mondiale,

• création de l’Association internationale de psychotechnique – deviendra l’Association Internationale de Psychologie Appliquée.

• En France, – développement de services de psychologie du travail, dans l’industrie automobile, à la SNCF, à travail, dans l’industrie automobile, à la SNCF, à la RATP.

• En GB et USA, – les besoins des armées sont importants et créent un terrain expérimental sans précédent

• 1946: La Division 14 de l’American Psychological Association (SIOP),

• 1953: onzième congrès de l’Association Internationale de Psychotechnique se tient à Paris sous la présidence de Bonnardel


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Tendances 1960 à 1985• En France:

– Après 1960: tendance à diminuer les recherches … plutôt dans les domaines clinique, scolaire et en psychologie expérimentale.

– Seule l’ergonomie est un domaine actif – Seule l’ergonomie est un domaine actif de la psychologie du travail française.

– Par contre, aux USA+GB• les méthodes et les instruments destinés à la sélection professionnelle,

• les thèmes propres à la psychologie des organisations, la motivation, la satisfaction au travail, le leadership…


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Plusieurs raisons à cela: • la place centrale prise par la psychologie expérimentale, sous l’impulsion de Piéron, puis de Fraisse, le courant actif en psychologie du développement créé par Wallon et par ses collaborateurs.

• le fait que la France a été pendant longtemps un pays de petites

• le fait que la France a été pendant longtemps un pays de petites entreprises, donc peu préoccupé par les problèmes psychologiques que posent les grandes organisations. – En 1974, il n’y avait en France qu’une trentaine d’entreprises employant plus de 5000 personnes, et ce chiffre n’avait pas varié depuis la guerre...

• Les écoles de management.

E. Brangier - - UPVM 11

Les années 1980 : la réduction ou la fin du taylorisme?

• les besoins des entreprises en matière de gestion des ressources humaines se sont affirmés, – progrès technologique

– personnel apte à poursuivre sa formation– personnel apte à poursuivre sa formation

– l’arrivée de travailleurs migrants

– problèmes de communication, de motivation, de gestion de la mobilité ;

– les fusions acquisitions qui requièrent une harmonisation des cultures organisationnelles ;

– la prise en compte de problèmes sociaux, comme la préparation à la retraite, l’intégration des handicapés;

– mondialisation ; etc…E. Brangier - LabPsyLor – Équipe Transdisciplinaire sur l’Interaction

et la Cognition - UPVM

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L’importance du terrain et du rôle des psychologues du travail• Les praticiens ont répondu aux demandes des entreprises,

• développement d’initiatives et de procédures pas toujours valides: – le monde du travail attend des réponses réalistes et disponibles, pas des propositions de et disponibles, pas des propositions de recherche dont le résultat se fera attendre et ne peut être garanti à l’avance.

• Création de nombreux cursus de spécialisations en psychologie du travail,

• AIPTLF, RPTO, EWOP: Identité à ce groupe d’enseignants chercheurs français spécialisés en psychologie du travail.


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• Pourquoi faire?– recruter un collaborateur,

– sélectionner une personne pour une promotion,

– réorganiser un atelier,

– aménager une nouvelle ligne de production,

– implanter de nouveaux espaces de travail,

– réduire des maladies professionnelles,

– intégrer des jeunes professionnels,

– maintenir des salariés âgés,

– intervenir sur des problèmes de harcèlement

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– intervenir sur des problèmes de harcèlement moral ou sexuel,

– favoriser l’adaptation de nouveaux logiciels,

– réguler des conflits professionnels,

– manager des équipes,

– implanter des usines à l’étranger,

– gérer des cadres expatriés,

– aménager le temps de travail,

– insérer des personnes handicapées,

– remodeler les structures d’une organisation,

– gérer le changement…, E. Brangier - LabPsyLor – Équipe Transdisciplinaire sur l’Interaction et la Cognition - UPVM

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Actualiser le savoir en psychologie du travail et des organisations.

• Pourtant – pratiques ésotériques (parfois astrologiques),

– recettes managériales (avec un rappel fréquent à la métaphore de rappel fréquent à la métaphore de l’organisation militaire),

– concepts fast-food (souvent glanés dans des magazines de vulgarisation économique),

– exposés de gurus (plutôt américains),

– …et à leur “ bon sens naturel ” (pour ne pas dire leur pif !).


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LA PSYCHOLOGIE DU TRAVAIL ET DES

ORGANISATIONS COMME DISCIPLINE SCIENTIFIQUE À

PART ENTIÈRE• La PTO est une discipline riche de nombreux niveaux d’analyse (la relation entre l’individu et sa tâche, la relation entre l’individu et l’organisation, les processus collectifs…).

• Les dénominations de la discipline dans les ouvrages de référence (Leplat, 1996) ouvrages de référence (Leplat, 1996) – Psychotechnique (1914),

– Psychologie Industrielle (1925),

– Technopsychologie (1926),

– Psychologie du travail (à partir de 1946),

– Psychologie Appliquée (titre d’un traité dirigé par Pieron dans les années 50),

– enfin Psychologie du Travail et des Organisations.


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L’émergence de la psychologie du travail et des organisations.

• fortement influencée par la psychologie expérimentale. – Elèves de Wundt qui exerceront un véritable travail de pionnier en rapprochant la psychologie des questions de terrain.

– Cattell créera en 1890 le terme de “ test mental ” – Cattell créera en 1890 le terme de “ test mental ” pour désigner des épreuves, issues du laboratoire, permettant de mesurer des fonctions sensori-motrices élémentaires.

– Lahy en France, à partir de 1908, puis Pacaudjoueront un rôle capital : – épreuves pour la sélection de diverses populations (aiguilleurs, conducteurs, dactylo…).

– Démonstration de l’intérêt de l’utilisation des outils psychotechniques, – réduction significative du nombre des accidents chez les chauffeurs. 17

Dans le monde du travail, la psychologie s’est donc préoccupée en

premier lieu de l’évaluation des individus.

– Münsterberg jouera également un rôle clef en 1914 : “ Psychotechnique ”. • « la science des applications pratiques de la • « la science des applications pratiques de la psychologie au service de la solution des tâches culturelles ”

• Piéron (1950) : “ La psychotechnique est la discipline qui régit l’application aux problèmes humains des données de la psychophysiologie par l’emploi d’un ensemble de méthodes rigoureusement scientifiques et principalement des méthodes psychométriques ”.


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L’orientation ergonomique• 1914-18, en Angleterre, de nombreuses études sur le travail industriel:– fatigue, durée du travail, travail répétitif…).

• 1939-1945, apparition de matériels militaires sophistiqués (radars, avions de chasse…), renforcera les besoins et permettra l’apparition d’une “ Human Engineering ” (ancêtre de d’une “ Human Engineering ” (ancêtre de l’ergonomie) – préoccupée par l’adaptation de la machine à l’homme.

• Les applications civiles ne manqueront pas d’arriver, pour: – lutter contre une division excessive du travail, prévenir les accidents, améliorer les conditions de travail...

– “ systèmes hommes-machines ”.


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La perspective organisationnelle

• Mayo, à Hawthorne, aux USA– firent émerger la “ Psychologie des Organisations ”. • Importance de l’influence exercée par les groupes dans les processus de les groupes dans les processus de production,

• Importance du style hiérarchique

• Importance des motivations (sociale et pas seulement économique)

– Herzberg, Maslow, Levine…


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Les grands thèmes de la psychologie du travail et des organisations.

• (ENOP, 1998) :– La relation entre l’homme et sa tâche.

• Il s’agit de l’activité de travail des individus. – L’étude des tâches, de l’environnement du travail, de l’aménagement des postes, des charges physiques et mentales relèvent de ce niveau.

– La relation entre l’individu et l’organisation : – La relation entre l’individu et l’organisation : • c’est-à-dire son établissement, son entretien et sa rupture. – la sélection du personnel, le développement de carrière, l’engagement et la motivation, la rémunération.

– Les relations interpersonnelles • en relation avec la structure et les dispositifs socio-techniques. – les communications, la prise de décision et les relations hiérarchiques, les conflits, les structures, les changements organisationnels, les cultures…


PTO: en prise avec la réalité économique et sociale

• En relation avec le monde économique qui l’entoure.

• Influence de multiples facteurs (économiques, politiques, sociaux…).

• MAIS la PTO ne subit pas passivement la demande sociale. – Elle l’intègre et la traite à partir de ses activités de théorisation.– Elle l’intègre et la traite à partir de ses activités de théorisation.

• La PTO est attachée à l’application de ses théories. – Mais l’assujettissement de la PTO à une psychologie fondamentale ne peut être accepté.

– S’il est vrai que la PTO tire parti du développement de ces recherches fondamentales, il n’en reste pas moins que la spécificité de son objet constitue un obstacle à leur transposition directe aux situations de travail.

• l’originalité de la PTO tient à son développement sur deux sphères (recherche et application).


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LES MÉTHODES EN PSYCHOLOGIE DU TRAVAIL ET DE

L’ORGANISATION

• Des méthodes utilisées autant pour la recherche que pour l’intervention

• pour l’étude centrée sur le travailleur,,– Evaluation des compétences, Les témoins de l’activité ou de l’état de l’opérateur et la reconstruction de l’activité, Evaluation des aptitudes, des intérêts et de la personnalité, Implication, motivation, satisfaction au travail…Implication, motivation, satisfaction au travail…

• pour appréhender le travail, son produit et ses conséquences, son organisation – L’analyse de l’activité, L’analyse de poste, L’analyse des conditions de travail, L’analyse de la verbalisation au travail et l’analyse de l’activité par la verbalisation, L’entretien d’explicitation L’auto-confrontation , L’analyse des communications, Analyse des effets de l’activité de travail pour le travailleur et pour l’organisation…

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LES ORIENTATIONS EN PSYCHOLOGIE DU TRAVAIL ET

DE L’ORGANISATION

• complexité de la discipline

• absence d’unification des contributions théoriques sur les théoriques sur les études des conduites de l’homme au travail.

• Une pluralité épistémologique


« 3 raisons à la pluralité épistémologique »

• PTO est “ multi-paradigmatique ”. – Les cadres théories de la PTO ne sont en rien uniques. Il sont différents et inséparables, ou encore consubstantiels.

• PTO est “ multi-méthodologique ” .

• PTO est “ multi-pratique ”. • PTO est “ multi-pratique ”. – La PTO analyse et intervient sur tous les domaines de l’activité humaine. • Le travail (cotation des postes, aménagement),

• la personne (recrutement, évaluation, orientation),

• les groupes (leadership, négociation, conflit),

• l’organisation (structure, flexibilité),

• les processus (implication, apprentissage, formation),

• la société (mondialisation, chômage, insertion).


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Conséquences sur l’intervention• Dans ces domaines variées, les pratiques d’intervention le sont tout autant. – On trouvera des démarches d’intervention centrées:

• sur l’aménagement et la correction de situation de travail,

• sur le développement de la personne,

• sur des techniques d’animation,

• sur des méthodes d’évaluation des hommes, • sur des méthodes d’évaluation des hommes,

• sur des techniques d’audit socio-organisationnel, etc.

– Pour tous ces problèmes posés, l’intervention du psychologue tiendra toujours compte de trois principes fondamentaux : • (1) le respect de la déontologie de la profession,

• (2) la construction d’une intervention qui soit adaptée au problème du terrain,

• et (3) la validation de l’efficacité de son geste professionnel.

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Synthèse

• La PTO est multi-paradigmatique, multi-méthodologique et multi-pratique, non par un effet d’évolution ou de crise interne de la discipline, mais par essence. la discipline, mais par essence. – si la PTO n’a pas d’unité forte, cela tient peut-être au fait que le travail n’a pas d’unité lui non plus.

– Comment se donner un objet d’étude si volatile, changeant, multiple… en bref polymorphe et pouvoir prétendre à trouver une cohérence unique en PTO ?


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Evolution de la PTO

• Une conséquence des caractéristiques multidimensionnelles de la PTO est sans doute que son développement n’est – ni évolutionniste (évolution linéaire du passé vers l’avenir), vers l’avenir),

– ni oscillatoire (évolution irrégulière autour d’une linéarité),

– mais mutante (évolution contingente d’éléments externes sources de bonds qualitatifs).


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Documents

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