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Chapitre 1 Monnaie et Taux de change La monnaie est un bien économique d'importance majeure par ses trois fonctions :

• La fonction d'intermédiaire dans les échanges, • La fonction d'expression des valeurs et d'unité pour le calcul économique et la

comptabilité, • La fonction de réserve de valeur.

Certains auteurs voient les fonctions de moyen de paiement ou de capital comme des fonctions distinctes.

En raison de son importance, les États ont très tôt cherché à s'assurer le maximum de pouvoir monétaire, si possible même à s'assurer un monopole, faisant de la monnaie un de leurs symboles et une marque de leur puissance.

La monnaie particulière d'un pays est appelée devise.

Taux de Change

Le taux de change d'une devise (une monnaie) est le cours (autrement dit le prix) de cette devise par rapport à une autre. On parle aussi de la « parité d'une monnaie ».

Les taux de change, côtés sur les marchés des changes, varient en permanence ; ils varient également en fonction de la place de cotation.

Ce taux de change d'une monnaie est :

• soit fixe, autrement dit constant par rapport à une monnaie de référence (en général le dollar US ou l’euro), par décision de l'Etat qui émet cette monnaie. Le taux ne peut alors être modifié que par une décision de dévaluation (ou de réévaluation) de cet Etat. Un État ne peut cependant pas décider d'adopter n'importe quel taux de change de sa monnaie. S'il fixe ce taux de change à un niveau trop haut ou trop faible, le taux de change pourra être « attaqué » sur le marché des changes. Si les autorités monétaires n'arrivent pas à faire face (grâce à leur réserve de change), elles devront modifier leur parité.

• soit flottant et déterminé à chaque transaction par l’équilibre entre offre et demande sur les marché des changes. Il s'agit d'un marché mondial interbancaire des monnaie, de moins en moins centralisé sur des lieux spécifiques de cotation et d'échanges, car reposant sur des liaisons informatique entre banques.

Le taux de change est :

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• soit un cours « spot », c'est-à-dire « au comptant », pour les achats et ventes immédiats de devises,

• soit un cours « forward », c'est-à-dire « à terme », pour les opérations de change à échéance future.

Rôle économique des taux de change

Les taux de change (et les taux d’intérêt, qui leur sont étroitement liés) agissent bien entendu sur les prix à l'importation et à l'exportation. Ils ont une influence sur le sens des flux de capîtaux entre zones économiques.

De ce fait, les pays et zones économiques peuvent être tentés d'agir sur les taux de change, sous prétexte souvent d'éviter la spéculation (en fait ces manipulations ont plutôt tendance à l'encourager), et dans le but d'améliorer (baisse du taux de change) :

• la compétitivité - prix de leurs biens et services ; • leur attractivité en matière de flux d'IDE.

Cette baisse du taux de change aura également des effets négatifs (renchérissement des importations, etc.), elle n'est pas forcément souhaitable.

Parité de pouvoir d'achat La parité de pouvoir d'achat (PPA) (on parle de valeurs mesurées en parité de pouvoir d'achat) est une méthode utilisée en économie pour établir une comparaison entre pays du pouvoir d’achat des devises nationales, ce qu’une simple utilisation des taux de change ne permet pas de faire.

Le pouvoir d’achat d’une quantité donnée d’argent dépend en effet du coût de la vie, c’est-à-dire du niveau général des prix. La PPA permet de mesurer combien une devise permet d’acheter de biens et services dans chacune des zones que l’on compare.

Les biens et services utilisés dans la comparaison forment un « panier » normalisé, dont le contenu peut être sujet à caution..

Dans un marché global et unifié, sans coût de transport, les produits identiques ont tous le même prix au même instant et à tous les endroits de ce marché.

En pratique, le monde est loin d'être un marché unique. Les coûts de transport ne sont pas nuls, les règlementations diffèrent en fonction des pays, les droits de douane appliqués aux importations augmentent leurs prix de vente.

Par ailleurs, les coûts de fabrication varient fortement en fonction des pays : certaines ressources naturelles sont plus ou moins abondantes, le climat varie, le coût de la main-d’oeuvre varie fortement.

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Les prix sont donc fortement différents d'un endroit à l'autre.

Les taux de change PPA sont utilisés avant tout dans les comparaisons internationales de niveau de vie. La comparaison internationale des PIB conduit à ne pas prendre en compte les différences de prix existant entre les pays. Les écarts entre les taux de change réels et les taux de change PPA peuvent être significatifs. Ainsi, lorsque le yen, la monnaie japonaise, est surévalué, comme en 1999, le PIB par habitant parait beaucoup plus élevé que son équivalent américain, alors que mesuré en PPA, il est en réalité beaucoup plus bas.

Cette méthode permet de s'affranchir de trois problèmes :

• Les taux de change des devises peuvent connaître des variations subites et brutales sans qu'il y ait modification des conditions économiques. Une comparaison internationale des évolutions à court terme serait faussée par une utilisation des taux de change du marché ;

• Les devises des pays pauvres sont systématiquement sous-évaluées sur le marché des changes du fait de leur moindre productivité.

• Certains pays fixent administrativement le taux de change de leur devise. Cela a pour effet de fausser les statistiques et les comparaisons internationales. C'était en particulier le cas des pays d’Europe de l’Est avant 1989.

L'utilisation des PPA permet de s'affranchir de ces trois effets.

La PPA est parfois utilisée comme un indicateur de la sous-évaluation ou surévaluation d'une devise par rapport à une autre sur le marché des changes. L'exercice est hasardeux, compte tenu des incertitudes inhérentes à cet instrument de mesure.

Dévaluation, dépréciation, réévaluation et appréciation

Une monnaie se dévalue, ou subit une dévaluation, lorsque son taux de change se déprécie par rapport à une monnaie de référence, ou un panier de monnaie. Une dévaluation peut se produire sans intervention des autorités monétaires (évolution « naturelle » des parités, on parle alors souvent de dépréciation), ou bien être une décision de politique monétaire décidée par le gouvernement, dans le cadre d'un régime de change fixe.

A contrario, une augmentation du cours de la monnaie nationale s'appelle une réévaluation (décision du gouvernement) ou une appréciation (évolution naturelle).

Les effets de la dévaluation

Avec cette mesure, les gouvernements espèrent augmenter la compétitivité économique. Les effets prévisibles sont de deux natures:

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• dans un premier temps, la baisse de la valeur de la monnaie nationale provoque une hausse du prix des importations et une baisse du prix des exportations. Les volumes échangés ne s'adaptant, au mieux, qu'à moyen terme, cela se traduit par une dégradation de la balance commerciale. C'est l'effet prix.

• à moyen terme, la baisse des prix à l'exportation doit permettre un accroissement du volume des ventes, tandis que la hausse du prix des importations doit les décourager. Ces changements doivent permettre une amélioration de la balance commerciale. C'est l'effet quantité. L'effet quantité joue plus ou moins selon que la consommation des biens échangés est ou non sensible aux prix de vente (la baisse des prix n'affecte pas toujours les quantités vendues).

Ces effets contradictoires sont mis en lumière par le principe de la courbe en J : la dévaluation provoque une courte dégradation du solde de la balance commerciale (effet prix), avant de permettre une amélioration d'une plus grande ampleur (effet quantité).

Il existe un risque qu'un pays sombre dans un cercle vicieux de la dévaluation. En effet, un pays dévaluant sa monnaie afin d'améliorer son solde commercial le voit à court terme se détériorer, impatient, il peut alors être tenté de dévaluer de nouveau, et ainsi d'enchaîner les dégradations (partie descendante de la lettre J).

Chapitre 2 Marché des Changes Issu de la contraction des termes anglais Foreign Exchange, Forex est le surnom universellement donné au marché des changes, sur lequel les devises sont échangées l’une contre l’autre, à des taux de change qui varient sans cesse.

Importance économique

Ce marché mondial, qui est essentiellement interbancaire, est le deuxième marché financier de la planète en terme de volume global, derrière celui des taux d’intérêt. C'est néanmoins le plus concentré et le premier pour la liquidité des produits les plus traités, comme la parité euro/dollar.

Pour donner une idée de la liquidité en circulation, le volume quotidien des échanges était en 2004, de 1 900 milliards de dollar US, soit :

• 600 milliards en transactions au comptant et • 1 300 milliards en à terme.

quasi-uniquement en transactions de gré à gré, selon l'étude triennale de la Banque des règlement internationaux (BRI).

Les transactions, en volume, étaient :

• pour 53 % entre banques ;

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• pour 33 % entre une banque et un gestionnaire de fonds ou une institution financière non bancaire ;

• et enfin pour 14 % entre une banque et une entreprise non-financière.

Dans chaque banque importante, les opérateurs (dit cambiste) font les 3x8, bien que généralement à des emplacements différents. A une équipe située en Asie ou en Australie succède une autre située en Europe puis enfin une troisième située en Amérique du Nord, et ainsi de suite.

Néanmoins, malgré ce caractère mondial et cette dissémination horaire entre les continents, une part importante (31 % du volume total, selon la BRI) de l'activité du marché reste localisée physiquement à Londres.

Dans sa dernière étude triennale, la BRI (Bank of International Settlements) a montré qu'un nombre croissant de particuliers choisissent d'investir sur le Forex. Bien qu'ils représentent encore une très faible minorité des transactions et des volumes, un marché dédié aux investisseurs privés s'est développé en parallèle. Il suffit de constater le nombre de plate-formes de trading mises à leur disposition sur internet ainsi que les outils d'information en temps réel jadis réservés aux traders professionnels dans les salles de marché. Désormais, le trader actif du marché des changes peut investir des sommes minimales et -grâce à l'existence de l'effet de levier- trader dans des conditions presque(!) similaires à celles du trader professionnel. Des outils d'information en temps réel diffusent les news forex et l'information fondamentale (indicateurs économiques) et offrent ainsi aux particuliers la possibilité de trader dans les conditions du temps réel.

Produits traités

1-Spot

Au comptant (on dit spot), les principales parités traitées étaient en 2004, selon la BRI :

• l'euro/dollar - 28 % • le dollar/yen - 17 % • le sterling/dollar (dit cable en anglais) - 14 %

Malgré le fort développement de l'euro, le dollar reste le pivot dominant, présent dans 89 % des transactions (contre 37% pour l'euro, 20% pour le yen et 17% pour la livre sterling, le tout sur un total de 200% puisque chaque transaction implique deux devises). Pour une devise non-européenne XXX, une transaction entre l'euro et cette devise se décomposera généralement en une transaction EUR/USD et une transaction USD/XXX.

2-Change à terme

Le change à terme se décompose en deux produits, tous deux interbancaires, le terme sec (on dit outright en anglais), plutôt peu traité, et les swaps de change. Contrairement aux

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autres marchés financiers, les marchés à terme organisés ne se sont jamais imposés sur le marché des changes et demeurent marginaux.

3-Options de change

Enfin, le marché des options de change est le plus divers et le plus inventif des marchés d'options. C'est lui qui est à l'origine de quasiment toutes les formes d'options dites exotiques ou de deuxième génération (options à barrière, options asiatiques, options sur options, etc.).

4-La couverture (hedging)

Le principe consiste à prendre des positions inverses de manière à annuler les risques.

5-La prévision

Il s'agit d'anticiper les mouvements du marché grâce à une observation plus ou moins avancée de l'environnement financier, économique et politique. L'intérêt de l'anticipation des mouvements de change est la spéculation. Pour cela, de nombreuses sources d'informations sont à la disposition du trader forex (Reuters, TELERATE, Bloomberg) lui permettant d'accéder à toutes les cotations et informations financières utiles pour son trading. Il a également accès aux indicateurs économiques des principaux pays ainsi qu'aux informations financières mondiales. Il est en mesure de se forger une opinion sur l'évolution des cours ou taux et ainsi d'anticiper des mouvements futurs.

6-L'arbitrage

Il consiste à essayer de tirer parti de décalages ponctuels de prix ou de cours sur le même support, la même devise sur 2 marchés différents. L'arbitragiste peut réaliser ces opérations sur un seul marché -par exemple le spot- ou sur plusieurs marchés -par exemple les swaps de change. De puissants outils informatiques (dits pricers) lui permettant de calculer différents prix ou l'intérêt d'une opération d'arbitrage. Cette stratégie requiert une réactivité et une gestion du stress en temps réel de la part du trader.

Chapitre 3 Les Institutions Financières Internationales 1 – Fonds Monétaire International Le Fonds monétaire international — connu également sous le nom de «FMI» ou «Fonds» — a vu le jour en juillet 1944, à une conférence des Nations Unies qui s'est tenue à Bretton Woods (New Hampshire, États–Unis). Les 45 gouvernements alors représentés voulaient établir un cadre de coopération économique conçu pour prévenir le retour aux politiques économiques désastreuses qui avaient contribué à la Grande Dépression des années 30.

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les principaux buts de l'institution : • promouvoir la coopération monétaire internationale; • faciliter l'expansion et la croissance équilibrées du commerce mondial; • promouvoir la stabilité des changes; • aider à établir un système multilatéral de paiements; • mettre ses ressources (moyennant des garanties adéquates) à la disposition des

pays confrontés à des difficultés de balance des paiements. Activités du FMI Plus généralement, le FMI est chargé d'assurer la stabilité du système monétaire et financier international — le système international de paiements et de taux de change des monnaies nationales qui rend possible le commerce entre pays. Le FMI poursuit les objectifs suivants : promouvoir la stabilité économique et prévenir les crises; contribuer à la résolution des crises, lorsqu'elles se produisent; promouvoir la croissance et alléger la pauvreté. Pour atteindre ces objectifs, il exerce trois fonctions essentielles : surveillance, assistance technique et opérations de prêts.

• Le FMI s'attache à promouvoir la croissance et la stabilité économique à l'échelle mondiale — et partant à prévenir les crises économiques — en encourageant les pays à adopter des politiques économiques saines. La surveillance comprend le dialogue que le FMI entretient régulièrement avec chaque État membre et les conseils de politique économique qu'il leur fournit. À intervalles réguliers (habituellement une fois par an), le FMI évalue en profondeur la situation économique de chaque pays. Il examine avec les autorités si les politiques économiques sont les plus propices à la stabilité externe et interne, y compris pour promouvoir une croissance ordonné, et offre des conseils si nécessaire. La décision de publier les rapports d'évaluation du FMI appartient à chaque pays membre concerné : l'écrasante majorité des pays choisissent la transparence et diffusent au public des informations détaillées sur la surveillance bilatérale dont ils font l'objet. En outre, le FMI s'appuie sur les informations obtenues au cours des diverses consultations pour dresser des bilans et tracer des perspectives au plan régional et mondial. Il publie ces travaux deux fois par an dans les Perspectives de l'économie mondiale et le Rapport sur la stabilité financière dans le monde. Le FMI offre aux pays membres une assistance technique et une formation — gratuitement dans la plupart des cas — pour les aider à renforcer leur capacité de conception et d'application de politiques efficaces. L'assistance technique porte notamment sur la politique de finances publiques, la politique monétaire et de change, le contrôle et la réglementation du système bancaire et financier, et les statistiques.

• Le FMI est aussi un fonds auquel les pays membres peuvent avoir recours en cas de difficultés de balance des paiements, pour contribuer à leur redressement. Par ses concours financiers, le FMI donne aux États membres le répit dont ils ont besoin pour remédier à leurs problèmes de balance des paiements. Un programme économique appuyé par le FMI est conçu par les autorités nationales en

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coopération étroite avec les services de l'institution, et les concours financiers restent subordonnés à la réalisation effective de ce programme.

• Par ailleurs, le FMI se consacre activement à la réduction de la pauvreté dans le monde entier, soit de façon indépendante, soit en collaboration avec la Banque mondiale et d'autres institutions. Le FMI accorde une assistance financière par le biais de son mécanisme de prêts concessionnels — la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) et la Facilité de protection contre les chocs exogènes (facilité PCE) — ainsi qu'au moyen d'allégements de dette dans le cadre de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (Initiative PPTE) et l'Initiative d'allégement de la dette multilatérale (IADM). Dans la plupart des pays à faible revenu, cette assistance repose sur les documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP). Préparé par les autorités nationales — en consultation avec la société civile et les partenaires extérieurs pour le développement —, le DSRP présente le cadre global de la politique économique, structurelle et sociale mise en œuvre pour promouvoir la croissance et réduire la pauvreté dans le pays concerné.

Gestion et organisation du FMI Le FMI doit rendre compte aux gouvernements de ses pays membres. Au sommet de la pyramide institutionnelle se trouve le Conseil des gouverneurs, qui comprend un représentant de chacun des 185 pays membres. Tous les Gouverneurs se réunissent une fois par an, à l'occasion de l'Assemblée annuelle du FMI et de la Banque mondiale; 24 d'entre eux siègent au Comité monétaire et financier international (CMFI), qui se réunit deux fois par an. La gestion courante du FMI est assurée à Washington par un Conseil d'administration composé de 24 membres, dont les activités sont guidées par le CMFI et appuyées par les services professionnels du FMI. Le Directeur général dirige les services du FMI et préside le Conseil d'administration. Il est assisté de trois Directeurs généraux adjoints. Le FMI reçoit ses ressources de ses pays membres, essentiellement par le biais du paiement de leurs quotes-parts, dont le montant dépend généralement de la taille respective de leur économie. Le montant total des quotes-parts est le facteur le plus important qui détermine la capacité de prêt du FMI. Les dépenses annuelles de fonctionnement du FMI sont principalement financées par la différence entre les recettes d'intérêts (sur l'encours des prêts) et les versements d'intérêts (sur les «dépôts» de quotes-parts). 2- La Banque Mondiale La Banque internationale pour la reconstruction et le développement, communément appelée Banque mondiale, est, avec le FMI, le second pilier des institutions financières internationales. Elle a été créée en juillet 1944 lors de la conférence monétaire et financière de Bretton Woods. Depuis, elle a été complétée par quatre institutions : - la Société financière internationale créée en 1956.

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- l'Association internationale de développement, en 1960 . - le Centre international de règlement des différends créé en 1966. - l'Agence multilatérale de garantie des investissements fondée en 1988 . Ces cinq institutions forment désormais le groupe de la Banque mondiale. Initialement composée de 44 pays membres, la Banque mondiale en compte désormais 185. Rôle de la Banque

Ses interventions, à l'origine conduites en Europe, le sont aujourd'hui vers l'ensemble des pays en développement. La lutte contre la pauvreté est devenue le principal objectif de la Banque mondiale. Elle s'est engagée dans des missions nouvelles : projets de développement ruraux, d'éducation, d'eau, de santé, de développement urbain, qui sont venus compléter une palette d'intervention limitées auparavant au soutien économique aux Etats et à la mise en place d'infrastructures de base (routes, ports, aéroports, barrages...). Au début de 2003, la direction de la Banque a précisé les sept grands domaines d’action qui devaient être privilégiés : l'éducation pour tous, la lutte contre le VIH/sida, la santé maternelle et infantile, l'approvisionnement en eau et l'assainissement, le climat de l'investissement et le financement, le commerce, et la viabilité écologique. Elle réserve toutefois plus de la moitié de ses prêts aux pays dits émergents, privilégiant l'Asie et l'Amérique latine sur l'Afrique. Chaque année, elle publie le rapport sur le développement dans le monde, consacré à un thème précis. Les Filiales de la Banque Mondiale La BIRD (Banque internationale pour la reconstruction et le développement)

Objectifs

Ce sont principalement, aux termes de l'article 1er de ses statuts : - aider à la reconstruction et au développement des Etats membres; - développer les investissements privés à l'étranger au moyen de garanties ou de participations aux prêts et autres investissements effectués par les fournisseurs privés de capitaux; - promouvoir l'expansion harmonieuse, sur une longue période, des échanges internationaux et l'équilibre des balances des paiements, en encourageant les investissements internationaux.

Organisation

Le Conseil des gouverneurs dispose de tous les pouvoirs : admettre de nouveaux Etats, augmenter ou réduire le capital social de l'institution, suspendre un Etat membre, conclure des accords avec d'autres organismes internationaux, suspendre les opérations de la Banque, fixer la répartition de son bénéfice... Il se réunit au moins une fois par an et peut déléguer ses pouvoirs -autres que ceux mentionnés ci-dessus- aux administrateurs, qui sont chargés de la politique générale et

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opérationnelle quotidienne de la Banque. Les administrateurs sont au nombre de 24. Les 5 plus grands pays peuvent désigner leurs représentants (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni) alors que les 19 autres doivent être élus par les gouverneurs des pays qu'ils représentent et qui, dans la majorité des cas, se regroupent en circonscriptions. Le Président est formellement choisi par les administrateurs. Depuis le 1er juin 2005, Paul Wolfowitz (Etats-Unis) est le 10ème Président de la Banque. Il préside aux réunions du Conseil d'administration sans prendre part aux votes, sauf partage égal des voix. Il assure la direction de l'ensemble des services de la Banque mondiale et gère l'ensemble de ses activités sur instruction et sous contrôle des administrateurs. Ressources

L'essentiel des ressources de la BIRD provient d'emprunts sur les marchés financiers, le reste provenant des souscriptions des Etats membres (quotes-parts). N'ayant pas pour objectif de faire des profits, ni de reverser ses dividendes à ses actionnaires, ses bénéfices sont redistribués chaque année, notamment au bénéfice des pays les plus pauvres. La Banque a ainsi contribué au financement de l'AID et à l'initiative sur les Pays pauvres très endettés (PPTE).

L'AID (Association internationale de développement) : des crédits pour les plus pauvres

L'AID a été créée pour permettre aux pays les plus pauvres, qui n'ont accès à aucun marché de capitaux, de bénéficier d'un financement très concessionnel (sous forme de prêts à taux quasi-nul sur une durée de 35 à 40 ans, ce qui représente un don équivalent à 85% du montant du prêt). Ses ressources sont essentiellement apportées par les pays développés et font l'objet de reconstitutions tous les trois ans. La BIRD, via son revenu net, contribue aussi aux ressources de l'AID. Seuls les pays dont le revenu par habitant n'excède pas un seuil donné (925 dollars/habitant en 1999) sont éligibles à ces ressources. 40% des ressources de l'AID bénéficient aujourd'hui à l'Afrique subsaharienne. Quelques pays bénéficient de financements BIRD et AID (Inde par exemple). Les opérations de l'AID répondent aux mêmes principes que celles de la BIRD. Elles sont conduites par les mêmes équipes. Pendant l’exercice 2002, l’AID a fourni 8,1 milliards de dollars de financement au titre de 133 projets dans 62 pays à faible revenu. La SFI (Société financière internationale) : le financement du secteur privé

Elle est chargée de favoriser le développement de l'investissement privé dans les pays en développement et de promouvoir dans ces pays un environnement favorable à la croissance. Elle dispose de services autonomes qui travaillent en relation avec les entreprises désireuses d'investir dans les PED.

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Elle est juridiquement indépendante de la BIRD (avec laquelle elle collabore, par ailleurs, étroitement). Elle dispose de son capital propre versé en totalité par ses actionnaires. Ses interventions prennent la forme de participations en capital ou de prêts à des entreprises pour le financement de projets en partenariat avec des investisseurs privés. Elle a également une activité de conseil aux gouvernements pour créer les conditions favorables à l'épargne et à l'investissement. Les concours de la SFI bénéficient en premier lieu au secteur financier et aux projets d'infrastructures. La SFI intervient surtout en Amérique latine et, dans une moindre mesure, en Asie et en Europe de l'Est, c'est-à-dire dans des pays où l'investissement privé représente un risque mesuré. Le CIRDI (Centre international de règlement des différends)

Bien qu'étant indépendant de la Banque mondiale, le CIRDI a des liens privilégiés avec elle. Sa création résulte de la volonté de la Banque mondiale de disposer d'une instance d'arbitrage indépendante dans les litiges entre gouvernements et investisseurs privés. Comme les autres institutions du groupe de la Banque mondiale, le CIRDI a été institué par un traité multilatéral, entré en vigueur en octobre 1966. 131 Etats sont désormais signataires de cette convention. Le CIRDI comprend un Secrétariat et un Conseil administratif. Le Conseil administratif, instance dirigeante, est présidé par le Président de la Banque mondiale. Ses membres sont, sauf disposition contraire d'un Etat, les gouverneurs de la Banque mondiale. Le CIRDI élit tous les six ans un Secrétaire général, qui est aussi Vice-Président de la Banque mondiale. L'AMGI (Agence multilatérale de garantie des investissements)

Les objectifs de l'AMGI sont à la fois de faciliter des investissements privés productifs en assurant la couverture des risques par des émissions de garanties ou d'assurances contre les risques non commerciaux, et de fournir à ses membres, comme le font la BIRD ou la SFI, des conseils et de l'assistance technique pour améliorer l'environnement économique et financier des projets d'investissement. Les membres de l'AMGI sont tous des membres de la Banque mondiale. 165 pays ont ratifié la convention établissant l'AMGI et 149 ont effectivement souscrit à son capital. L'AMGI est notamment engagée dans 5 pays : Brésil, Argentine, Pérou, Turquie, Russie. Elle devrait progressivement augmenter le nombre et le volume de ses opérations dans les pays les plus pauvres, en Afrique en particulier. En 1999 est entrée en vigueur l'augmentation de capital d'1 milliard de dollars décidée lors du Comité de développement de Hong Kong en septembre 1997.

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Chapitre 4 Marché Euro-devise et Euro-obligation Le marché des Eurodevises Les marchés des capitaux internationaux permettent de prêter des devises hors des pays où elles ont été émises. Le marché le plus important se trouve en Europe et on le dénomme " marché des Eurodevises", et puisque la grande majorité des transactions effectuées sont libéllés en Dollars on l'appelle habituellement "marché des Eurodollars" bien que la plupart des autres monnaies y sont aussi traitées. Le marché des Eurodevises est un marché où il y a échange d'une devise contre une autre, l'Eurodevise est une devise en circulation en dehors du pays qui l'a émise, on dit aussi xénodevise, xénomonnaie ou euromonnaie. Le préfixe "Euro" provient du nom de la "Banque commerciale du Nord", située à Paris et contrôlée par l'Union soviétique qui l'utilisa durant les années 50 pour placer ses avoirs en Dollars issus de la guerre froide (devenus ainsi des Eurodollars). Ce marché devient maîtrisé essentiellement par un réseau d'Eurobanques, ces dernières qui ramassent des dépôts en Eurodevises octroient des crédits à court terme à des emprunteurs publics et des crédits à moyen terme appelés des Eurocrédits qui servent actuellement au financement des investissements des grands projets et des programmes de développement des pays du tiers monde. Le marché des Euro obligation

Une euro obligation est une obligation émise hors du pays dans la devise duquel elle est émise (par exemple une euro obligation en yen est émise hors du Japon).

Une origine fiscale américaine

La législation fiscale américaine fut changée en juillet 1963 (introduction de l'intérêt equalization tax) dans le but de décourager la levée de fonds aux États-Unis par des emprunteurs non-résidents, y compris d'ailleurs les filiales étrangères des multinationales américaines. Jusque-là, les besoins internationaux de financement en dollar US étaient couverts par l'émission d'obligations à New York. En conséquence les émissions internationales d'obligations en dollars se déplacèrent en Europe, essentiellement à Londres, où ces aspects fiscaux n'existaient pas et où les investisseurs potentiels abondaient. Le marché euro-obligataire était né.

Le premier emprunt euro-obligataire fut l'emprunt Autostrade 5,50% 1978, d’un montant de 15 millions de dollars et d’une durée de 15 ans, introduit à la Bourse de Luxembourg le 17 juillet 1963.

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Un développement intra-européen

Il était nécessaire de faire coter quelque part (en anglais : to list et donc, en franglais des marcher de capitaux, lister) les obligations ainsi émises. La Bourse de Luxembourg offrit un service peu cher, souple et pratique qui s'imposa rapidement.

Le système ainsi mis en place pour les émissions en dollars se répandit aux devises européennes, mais pas pour les mêmes raisons.

• Du côté des emprunteurs, il s'agissait d'émettre moins cher ou pour des durées plus courtes que sur les marchés obligataires européens domestiques, qui étaient hautement règlementés, dotés de commissions fixes importantes, soumis à des autorisations administratives et à des interdictions diverses.

• Du côté des prêteurs, le système était théoriquement destiné aux seuls o investisseurs professionnels, ce qui permettait donc de se passer des

coûteux canaux d'émission nationaux destinés à protéger les particuliers ; o mais il intéressait aussi au plus haut point parmi les investisseurs

particuliers ceux attirés par l'évasion fiscale. Pour les informer des nouvelles émissions, les banques en sont venues à employer un moyen détourné de publicité, la publication de tombstones - littéralement : pierres tombales. Celles-ci comportaient les caractéristiques de l'emprunt, la mention All the securities having been sold, this announcement appears as a matter of record only, c'est-à-dire « Toutes ces obligations ont été vendues - Publication pour information seulement » et... la liste des banques participant au syndicat d'émission, où l'on pouvait donc acheter lesdites obligations. C'est le dentiste belge qui s'est imposé comme cliché universel pour désigner l'acheteur particulier d'euro-obligations.

Chapitre 5 La Balance des Paiement

La balance des paiements est un document comptable retraçant l'ensemble des opérations entre agents résidents et non résidents (c'est-à -dire toutes les entrées et sorties de biens, de services et de capitaux). Il s'agit d'un document statistique qui enregistre toutes les relations économiques (commerciales, financières et monétaires) effectuées pendant une année entre un pays et le reste du monde.

Elle est composée de plusieurs balances particulières :

1. Le Compte des transactions courantes qui regroupe : o La balance commerciale (qui enregistre les importations et

exportations de biens) o Les échanges de services, les transferts courants, certains

revenus du travail et les revenus du capital sous forme d'intérêts et dividendes.

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2. Le compte de capital qui retrace les transferts en capital entre un pays et l'étranger (pour l'essentiel :acquisition d'actifs non financiers tels qu'achats /ventes de brevets, et remises de dettes).

3. Le compte financier qui retrace les échanges de capitaux entre un pays et l'étranger :

o Investissements directs o Investissements de portefeuille o Autres investissements.

Le poste '"Avoirs de réserve" : ce poste est la contrepartie du solde global des autres postes. Il reflète la position monétaire du pays. En effet, tout excédent (courant,financier) se traduit par une augmentation des réserves de la nation et une baisse des engagements, et inversement.

Le poste "Erreurs et omissions" permet l'ajustement des résultats en cas d'écarts inexpliqués (dus à des difficultés d'enregistrement, à des trafics illicites, etc.).

La balance des paiements est toujours équilibrée, car chaque opération donne lieu à deux enregistrements, de signes contraires (comptabilisation en partie double). En effet, aucune opération ne peut avoir lieu sans être financée. Exemple : si le compte des transactions courantes est déficitaire, l'économie nationale s'est procuré la différence (on ne peut acheter sans payer, on a donc emprunté). Les banques ont emprunté des devises (entrées de capitaux),ou bien la banque centrale a utilisé ses réserves pour les leur fournir (baisse des avoirs en devises : cela affecte donc le poste " avoirs de réserve " d'un montant identique au déficit ). Le poste " avoirs de réserve " montre le lien entre la balance des paiements et le marché des changes. Toute opération se traduit par une demande d'euros ou de devises, qui pousse la valeur de l'euro à la hausse ou à la baisse.