Charland. Madame saicte Anne et son culte au moyen âge. 1911. Volume 2

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    NIHIL OBSTATFr. P.. M. BLIVEAU, O. P.

    s. T. L.

    Fr. E.-P. NOL, 0. P.s. T. M.

    Fr. HENRICUS HAGE, O. P.s. T. L., PROVINCIALIS

    IMPRIMATURParisiis, die 3 Aprilis 1913

    G. LEFEBYREV. G.

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    PaalV. CHARLANO! rlat% ralraita

    Madame /j-sainete Anne

    sep caltc iiu incycn iiye

    TOMK II Biblioth^fiue

    p.xmsIJlinvjiilh aLPHO.n.m. iii.AiiD FTT I ILS82. i'i BoMAi'AnTi

    1913

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    OCT 29 19^39

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    Fin de 1 tudesur

    Le culte de sitinte Anneen Orient

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    SLITE DK I/ARTICLE PHf.CflDENT

    Anciennet des ftes liturgiques de *fn1flT*^ Saincte Annt

    (L 8 tt 9 i0ptmire, 25 juillet, 21 novembre

    H 9 detmbre)

    Il y n rr mot du porte : ...e man rhe trenut, et c'rtt bieninai, en c(Tuvelle tude u tout est quettion rsoudre,h commencer por l'anciennet du culte liturgique de la Viorgeelle-mme, pntlil^me auquel nnu* devons cepenilant revenir.

    Hrcemment. en mui de celte anne 'llHl), un titre plein de pro-messes se linait au frontispice d'une Kevue errlsiaitique : Vhi'toire de la ptrtt- manate ', et n'tait-ce pas enfin, sinon tout unvolume, au moins son premier chapitre qui nous tait donn,en attendant la nutle aitjc prochaine numro ? Car, de fait,nous est'il dit, cette histoire curieuse et utile, dont Mo^heim,aprs les centuriutcurs do Magdobuurg, a souponn, l'un dr

    1. A la biblioffraphi* d* U pa( 317, ajouUr : nailUt (Adriao), Lm vite tSaint, livrrtc* nlii ont. P.). L'kuioire de Ut p%M mutrimie, mn/' -^ ' ' ' - .. - lUntriir---'-- --I.-I r, < -i.-!..,

    in-3}. Sainl-l^uM, 18110. Il ium|, Im tmnSe ri#rf J^tu I'AlcAn/v.il) M. l'aria. I'.H)8. TbumaMiii iL.|, I rmtt et* A'Mm d^ ** Ju tutu de MHt .. Le fm di: t>tu%u i urt*. dasaii. ,!..,... l'it!

    t. iViiM I ., trnf*

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    356 MADAME SAINCTE ANNEpremiers, peut-tre, la particulire importance, aucune mainsavante et impartiale ne s'est encore avise de l'crire en Fran-ce ), lisez : en Europe ex professa, avec l'ampleur lgitime. Hlas ! pourtant, l'auteur de l'crit prcit, M. P. Godet, nousavertissait ds les premires lignes qu'il allait lui-mme se conten-ter d'en saisir les contours principaux et d'en esquisser laphysionomie gnrale.

    Notons toutefois que l'Amrique va peut-tre nous donner bref dlai ce que l'Europe nous a jusqu' ce jour refus. Quemanque-t-il en effet l'admirable ouvrage, les Fasti Mariani,du Docteur F.-G. Holweck de Saint-Louis, Missouri, pour deve-nir cette Histoire du culte liturgique de la Vierge , toujoursdsire et toujours attendue ? Un chapitre prliminaire traitant exprofesso de l'anciennet de ce mme culte, et un autre, pas davan-tage, o nous serait montre, sicle par sicle, son volutionprogressive. Ensuite viendrait, tel qu'il est dj, ou sauf quelqueslgres corrections, le calendrier des ftes mariales, c'est--dire plutt le relev ou l'historique succinct de quatre cent soixanteftes de la Vierge, plus qu'il n'en faut, on le voit, pour occuperchacun des jours de l'anne: immense litanie la grecque,le plus beau commentaire que nous connaissions de ce texte desaint Jean : a Jsus ayant vu sa Mre et prs d'elle le disciplequ'il aimait, il dit sa Mre : Femme, voil votre fils. Ensuiteil dit au disciple : Voil votre Mre. Et ds cette heure, le disciplela prit dans sa propre famille.

    Pour revenir M. Godet, son esquisse, comme il semblel'appeler lui-mme, se limite en effet quelques pages, seizeou dix-sept peine, mais ce sont des pages, quelques-unes plusparticulirement, qui psent, qui valent elles seules tout unlivre, qui font du bien, qui en font mieux que jamais aprs lalecture de tant d'autres, soit anciennes, soit surtout contempo-raines, o la science ou plutt cette contrefaon, cette singeriede la science qui s'appelle l'rudition a l'air de chicaner etchicane en effet la Vierge Marie les hommages que les premierssicles chrtiens ont pu lui rendre, et de fait lui ont rendus. cou-tons un moment :

    Selon les centuriateurs de Magdebourg, la pit mariale ne

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    I A I ITL'IIOIK 3S7rrnit F'loie que du parallfln fameux nAlitur par ant Ir^n deux rrprinct, vers la fin du ii" ^irrle, entre la chute m*- -d'I^ve et le rle ri^pnratcur de la Vierge Marie. l'Iut harai% queleur drvant-irr, le libre penteur* de noire trmp, Maury,Mirlirli'l, Sainl*-Hrii\r, rlc, ont iillr plu* loin ri ont r "' S4la Miiintunco de cette dvotion, >oit au v* ti^rlr rt la pr*'- < \ \'tion d.inii le roncilo d'^lph/'^e de la materni*' -f'vine de M.irt-,oit au IX* icle qui vit 'ufTrrniir et le pt . r la croyancen rAomplion de la iiaintn Virr^n ; oit nirnie ati xii* tirleo rlaii du sentiinent public fit de la M^re du > ' 'r, le*entendre, une quatrirroc pemonne de la Trinit, le Hi^ti dumonde. Tou d'ailleur. il t'arcurdent & reconnatre et rdan In pit mariiilo une rupture avnc l'ide chrtiennr primitive.

    C'est bien rein : Mrnte/., mentez, il en rrtero toujours quel-que chote. Il est rest en efTct quelque chose dan la mentalitconirmpnrnine, et, par exemple, & conidrer dan son ensembleIn littrature abondante, aussi abondante qu'rudite, dont notresicle commenant u prtendu honorer la V irrite de l'ImmaculeConception, l'occasion du cinquantenaire de la proclamation dece du(;me, quelle impression reste au cur et k l'esprit, une (niatoute rrttr lecture, cette adligeante lecture acheve ? On hitek parler dr ces choses : on jette au panier, les unes at ' ' autresdes rflexion personnelle qui riqurnt d'tre iii.ii->nnantesh force d'tUre sincre ; pui mal^^r tout et au risque de passerpour un prophte en dlire , on oe avouer cette impreiondernire : une imprrion de profonde tritese ou mme d'inili-cible dijot. l'ividemment le souci de la \rit doit primer touten histoire, en cri(ii|ue, en simt'lr littrature comme partoutailleurs, mais en mille et une q>. >, et notamment en cellequi nous occupe, o est au juste la vrit ? Ix>s plus sages d'autrefois ne l'ont pas su : ruminent ceux d'aujourd'hui le svent*tlsda\anta(;e ? .Mais chex les ges d'aujourd'hui, il faut bien lereconnatre, il y a une tendance trop morqure faire fi de l'an-cieniir iiav.';ee trop courte, srmble*t-il. par maint endroit ; intrA-nier la ni;e

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    358 MADAME SAINCTE ANNEtout fait de Dieu, dont nous devrions entourer tout ce qui, en effet,est de Dieu. La science n'a pas tort, dira-t-on, et c'est vrai enpcnral, mais, franchement, n'est-il pas bien triste de n'avoirpas lort, d'avoir mme raison quand on ternit tant soit peul'aurole de la sainte glise de Jsus-Christ ? L'glise est unefemme, l'glise est une mre ! et il en est pour croire encore cette vieille formule qui n'a pas vari depuis vingt sicles : L'glise est l'pouse de Jsus Christ, l'pouse qu'il s'est acquiseau prix de son sang. Est-ce trop faire que de la respecter ; de nepas l'accuser d'innovations arbitraires ou mme de contradiction,alors qu'elle obissait simplement, comme toute chose cre, la loi du progrs ? Est-ce trop faire que d'honorer en mmetemps, au moins pour la forme si le cur malheureusement n'yest pas, la Mre de Jsus-Christ, c'est--dire de ne pas faire desa prsence dans l'glise une intrusion que rien ne justifiait ;c'est--dire, encore une fois, de ne pas lui chicaner, comme sion en tait jaloux, la vnration, la confiance et l'amour que lespremiers sicles avaient tout aussi bien que le moyen ge et lestemps modernes le droit de lui tmoigner, et nous ajouteronspuisque c'est le lieu : de tmoigner en mme temps, quoi qu'onen dise, sa sainte et bienheureuse Mre ? Quand la griserie dusavoir, de la petite science qui gonfle , aura pass, il restera l'unique ncessaire , et bienheureux alors qui pourra comptersur quelques instruments de salut 1

    Sans doute non erat hic locus, et nous revenons l'article bien-faisant de M. Godet, bienfaisant malgr quelque reste de condes-cendance pour les vieux clichs et pour dame Littrature :Enracine et comme ancre dans le mystre de l'Incarnation,la pit mariale, dont l'origine se cache discrtement, non tou-tefois sans se laisser entrevoir, est contemporaine, au fond, dela naissance de l'glise. Bien avant que saint Ignace d'Antiocheet saint Irne de Lyon n'aient salu dans la Vierge Marie, l'un laMre du Christ i, l'autre l'Avocate, ou la patronne du genre

    1. Ad Eph., c. vu ; ad TralL, c. ix ; Ad Smyrn., c. i.

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    LA LITLRCIC 359humain ',... V'iA^r |rrfi^lifte noUitanle que l'rrivoin acre* nomme , Icmenl laVirr^^e Marif dnn* In C.narle, pour la dilint.Mier de* autre* femme*qui s'y taient enfrrnirp* avec elle, et tmoigne par \k du parti-f-ulier re*pert dont le* fidles entouraient le plu* (jrand nomqui Aoit apr* le nom du Sauveur du monde. Itenan ' avec plu**ieur* rritique* protedtanl*. n'a pu *enpVher de reconnatrerette marque a*ure d'une profonde et silenriruse vnration.l>a lunite ide de In Virr;;r Marie, *ynthtif|ue d'oburd commetoute* le* (H'nndeit idi-c*. moins dveltqipe *an* doute et moin*niqdique lor* de *on ap|tarition ipiVllc ne l'a t dan* la *uite,'unaly*era, **rlairera, *e prcisera, |{a(nern peu peu en rayon-nement et en puissance, mais, dan* a subminent de plu* en plu* la peucomme le* nurur* de* chrtien*. Ce courant d'ide*, qui deviendraplus tard irrrniittible, s'annonce et te dessine dj& dans les quatrepremiers sicles. L'Age de* perscutions sanglante* et de* lutte*lie l'arianisme en garde des trace* visible* qui ne veut pas fermerles yeux . A moins de supposer que le chrtien* de premiers

    n'avaient aucun *en* religieux, aucune pit, ou moin* d'enl'tro toi-mme totalement dpourvu, un ne peut pa* rvoqueren doute In noble tmoignage qu'on vient de lire. Mais, dira-t*on

    I. A*: //TM.. I. 111.33 .1 V. 19.S. Ah. (Im A/t,, 9, I. V. 14,3. I'm d JUu. p. tiV.k. Ijo, ttl., p. KKI.

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    360 MADAME SAINCTE ANNEpeut-ctre, la question n'est pas l, c'est--dire ne porte pas surle culte prive, intrieur, personnel ou individuel de If sainteVier(:;e ; elle porte sur son culte extrieur, public, liturgique en autant qu'on peut parler de liturgie pour une poque o iln'en existait mme pas. Or ici mme, quelques cents pages plushaut, on reconnaissait que le culte public de la Vierge n'est apparuqu'assez tard dans l'glise, et cela surtout parce que les ennemisde la foi chrtienne ou mme les nouveaux convertis n'auraientpas su distinguer entre cette dvotion et les idoltries proscrites ^.Oui, en efet, l'Eglise devait tre prudente et elle l'a t ; elle ad longtemps comprimer, arrter sur ses lvres l'lan de sa pitmariale, mais prcisment, nous avons fait ailleurs une distinc-tion entre l'Eglise et l'Eglise, c'est--dire entre la liturgie del'glise romaine et celle des glises locales ou particulires,celle-ci, autrefois, se crant selon sa dvotion des ftes que leSaint-Sige approuvait sans cependant les adopter pour lui-mme. C'est ainsi que nous avons vu s'tablir le culte des mar-tyrs, culte d'abord local, mais qui s'tendit peu peu d'unecommunaut l'autre, jusqu' devenir universel ou peu prs.

    Or, comme l'crivait rcemment le P. Terrien : Pouvons-nous imaginer que les chrtiens, si empressss de glorifier les mar-tyrs, comme une infinit de tmoignages en font foi, aient nglig,dans leur culte, la Reine des martyrs ? Est-il probable aussi que ceculte de la Mre de Dieu se soit rvl au monde avec tant d'clatet d'universalit dans les temps postrieurs, s'il avait t jusque-l si inconnu dans l'glise ^ ? C'est la rponse au mot si connu,on dirait si regrettable de Thomassin : Les ftes des mar-tyrs sont bien plus anciennes que celles de la Mre de Jsus-Christ, qui est nanmoins leur Reine ^. A propos, on n'aime gure, malgr la bonne volont qui s'yfait jour, cette conclusion de l'abb Neubert : Marie a-t-elle

    1. Cf. ci-dessus, p. 23-24, ou mieux lire M. Godet, ibid., sur cette mmequestion.

    2. Terrien, La Mre des Hommes, t. ii, p. 419.3. Trait des ftes, p. 449.

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    LA tiTuaniK 961ftr, ili-s lu |MTi'nl' nritrtlicriifif , i Mi>ji-i ! un 'iiiti- -i i on n'''ri'jpar Ir mot culte dr% hoiuiptir^ ofliricU, il irmil diflif '- '- ' nnerunft oliition prrcine rrttr f]iirtioa, a i-iiur de 1 . . ' x'iont rnrorn p|oni; > rn riinriai)ti>n9'2) f|ui en parle comme d'une in 'tutiun tablie'. Etablie depuis quand? le matre n'a cure de

    I. Sfiirtf dan* (' K'f/iM u/i-/ii.v

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    LA LITL'RCIK 3^I/nrKTi''n* 1^ vient do noui pr^rnirr ilom i..i!ir| prrnJ

    cnorr plut de valeur si Vun leiil .nnpir Jr l'i !-rnhlr qu'ont exerce le Lieux uini ur rh..r' .ri c'est ce que le in^nie lavant bndictin a li-m-'i.;.- ....... untrait tpcinl *.

    Il n*rt rien rointiie l'exemple, mme pour le bien, t %\ nnu*sommes {*ratitir d'aulreii orjiclr, teU encore que i :'. n'/linc de Home nr i. .irait nvnir ^^l'-nni^ aucune fle de la\ i.r^.- avant le vir ,ilclr i de nouveau quelqu'un,en cette anne lHI il et bien tei rquer derelie iiorte : De* le iv* liiM le, la tuile de la d par lepape saint Julen, de la premire i ue la '^ m r#a( tilliAti >aiiitf- Mrie du Trnnilvre), fut i '-e la premier*solennit en rtiomieur de Marie... On dtmne la fte le tin role Mmoire en Orient, de A/u/ion terme consa> n Occi-oiM liant U iilurf ir q > -f i'~* qo* a*ua wnavoti* riu-urr an, . |>fMatoa ^wi coiiiproitiel rien I. (.fliae de Hume ne |rail \*a > Mitifar Mfwwlaiil

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    364 MADAME SAINCTE ANNEdent. Partout on choisit pour cette commmoraison de la Mredu Sauveur un jour du temps de Nol : Rome, c'est le l^r janvier.Et, pour chanter l'hrone de la fcte, c'est le psaume xliv dont onfait choix {Eructapit cor meum uerbum bonum) *. On dirait que M. Gastou c'est lui qu'on vient de lire ignore la littrature du sujet et les embarras de l'rudition surle sujet ! videmment, il n'en est rien, mais M. Gastou estsans doute de ceux qui tiennent compte non seulement desdocuments, mais des monuments, tout comme dom Cabrol, toutcomme le cardinal Hergenroether qui voyant, lui aussi, unepreuve du culte de la Vierge dans les glises qui ont port son nom,le plus tt possible, se plat signaler celles que lui levaient auquatrime sicle c'est en effet le plus tt possible Constantin leGrand, et Pierre I^^ d'Alexandrie ^. Il n'y a pas jusqu' M. Kellnerqui n'accepte cette lgende d'glises bties en l'honneur de laVierge par Constantin, Byzance, elle seule, en ayant ds lorspossd trois ^.

    De l l'existence d'un culte liturgique, au moins local, au moinsrudimentaire, au moins quelconque, ainsi qu'on dit parfois,en vrit, quelle distance y a-t-il donc ? Si peu sans doute que lesplus rigides critiques d'aujourd'hui se voient forcs de faireune concession au moins en faveur du iv^ sicle. Peu importeque, par excs de prudence, ils appellent simple jour comm-moratif cette fte du temps de Nol dont on vient de parler :

    fait profession d'crire pour les lecteurs ordinaires ( ! ), Cf. Les premiers tempsde l'tat Pontifical, 1904, 2^ dit., Prface.1. A. Gastou, Les plus anciens chants en l'honneur de Notre-Dame, da.ns la

    Reflue Notre-Dame, 2 mai 1911.2. Holy places and dates were from the beginning spcial vidences of this

    dvotion. We fmd in very early times churches dedicated to the mother of God.As far back as the beginning of the fourth century, Peter I is said to hve builtone in Alexandria, and Constantine the Great another in Gaul, under her invoca-tion. The cathedral of Ephesus, in which the Third General council washeld, was dedicated to the Blessed Virgin, etc. Hergenroether (cardinal), loc.cit., p. 40.

    3. Constantine is said to hve built three churches in her honour {de la sainteVierge) in his new capital. Kellner, ut sup., p. 225.

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    LA LITt'RCII 36SiU l'admeUrnl cependant, et c'ett l'ecMiitiel >. lit vont mrrnjusqu' *i|;nalrr une utre ft, le mot y et cette fuie unefte annurlie (|ui te clrbrait en Arabie au iv* tide, OM fteutlii'Mliquc, puisqu'elle ett atteatc par taint Kpiphane, et aa

    court (le laquelle des (cninies attemhleg autour d'une torlede trAne mont tur dr rouet, offraient la Virr;,'>Mrrc deegAtcaux d'une prparation iprciulr upprla ool/ynJr '.

    1. On raturha d* bonne bettfe la fl* d* Nol le touveoir de tmm MU ^it" A d'un |M lnrmi comme eo t^woifne u rttieg*frwi iir U Un du ir* ti^le. L. DucIimo*. Urtginn dm mil ullinair airitail I Onrnt, l'Arabie voyait natre de* i >' ' prut-tre |>4i iMMucoup l'importanee lofleto. oaait qirtA de Thrar et ' 'esune f- y. VeremUril pi>r(r l*fai*i r ilr la formule pr- 'u en tient auK d>' >, r'ael en Arabie, etc. (/ ' f- ^M)*Ic^er en ellrt |>rr quo le laoteur petit l'oublier comme fait M. ilerflof,t be teta-n>' l>'aillri mnirr de Itouaa.c> - lonfue I ...../..< 7,. .^ ..^^.fU|, et I liucbeeii-^ 'r.I,e matre n'et put'4tre pa ml de* tnJ^tamtm mhum allaa-ei (entre autra)i A partir du jour ou l'^.Klne mit honorer Wa aalata non martyr*. deMarie tait marqua dana le fftal (lac. nL^ p. 4M). La Via^p Mnc n a aie

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    36G MADAME SAINCTE ANNELe mal est que de celte rucine fte ils font dater le culte de la

    sainte Vierge mais nous tenons compte quand mme la sciencede son double aveu, comme nous ferions d'une amende honorable.Toutefois elle aura beau lancer des oracles, le culte de la Vierge,mme son culte liturgique distinction qu'elle nglige de faire n'a pas pu commencer au iv^ sicle seulement. Alors mmequ'on tiendrait pour des non-valeurs des monuments ecclsiasti-ques tels que les fresques des catacombes ^, ou les images des

    qu'une Sainte non martyre ! Les Orientaux commmorent volontiers tousles vnements un peu extraordinaires de l'histoire vanglique ({Revue cite,avril 1910, p. 10). Il s'agit de l'Immacule Conception !

    M. Kellner, pour sa part, est en retard d'un sicle : The first certain instanceof thc observance of a festival in honour of the mother of God, which has so farcorne to light is found in the panegyric on saint Theodosius preached by Tho-dore about thc year 500. In this it is stated that a commmoration of theholy Molher of God (soTxoy [JMr^\l^), was celebrated annually in the Palestinianmonasteries, attended by a concourse of ail the monks, etc. Loc. cit., p. 226.

    1. Cf. Terrien, La Mre de Dieu et la Mre des Hommes, 2^ partie, t ii, p. 418-445 : Rvlations des Catacombes. Mme argument dans Godet {loc. cit., p. 493),s'appuyant d'auteurs graves : Les fouilles des cimetires de Priscille et de Do-mitille Rome nous ont rendu notamment deux fresques, qui reprsententla Vierge Marie, l'une avec l'Enfant Jsus, l'autre dans l'attitude et sous l'aspectaccoutum d'une orante, et qui toutes les deux se rattachent, selon les critiquesles plus comptents, la fin du i^"^ sicle (De Rossi, Bullett., 1880, p. 22 sq. etpassim; F.-X. Krauss, SynchronistTabellen., p. 5). A quoi M.Vacandard rpon-dait (d'avance), d'aprs d'autres autorits : On a cru voir dans les peinturesdes catacombes, notamment dans celle qui orne le cimetire de Priscille, unepreuve que la plus haute antiquit chrtienne honorait dj la Vierge Mre(Mariano Armellini, Notizie storiche intorno alVantichita del culto di MariaVergine, Roma, 1887). Et de fait, la femme l'toile, qui tient son enfant, nesaurait tre, de l'avis des meilleurs critiques, autre que Marie (Cf. Liell, DieDarstellungen der allerzeligsten jungfrau und Gotiesburerin Maria, 1887, Krauss,Real-Encyclopd:a, ii, 362). Mais une reprsentation iconographique n'est pasncessairement un objet ou un moyen de culte ; elle peut n'avoir d'autre signi-fication que celle d'un symbole ou d'une page d'histoire. Et c'est le cas des pein-tures catacombales. Les personnages qui y figurent sont l comme acteursdans les scnes bibliques choisies d'aprs un plan qui s'est constitu sans au-cune influence du culte des saints (H. Delehaye, Art. Sanctus dans AnalectaBollandiana, t. xxvii (1909, p. 197). Opinion sur les Orantes : Ces orantesse rptent partout avec la mme attitude, le mme vtement, la mme simpli-fication de la physionomie, la mme impersonnalit. Une figure de jeune fille

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    tA LITl'lICIB 367RarrophaKet chr^tirn de CarthaK" ; aloM mme qu la m^moindel Hif-nhcurcute Vierge au canon de In mee n'et pa ^tA vn/'r^e d^ lr trnip*dr apAtrec, ainsi que de (^ave auteursle outirnnent ' : il resterait encore, et toujours, l'argument pr*sent^ tout l'Iirure par le I*. Terrien au nom du bon sens d'au*joiird'hui, au nom surtout du sens rhrrtirn des premiers Ages,et non, en vrit, pour en finir, nous ne pouvons pas imaginer (|ur In pit mariale, ant-re duns le mystre de l'Ii:ancre par contre>coup dans le crur des pr , aitattendu trois ou quatre cents ans pour se maiui|>^ inruhii ont *cploni>U %>>.l-, pruittl. aBODyne. siMn*a-rin> II'- >ii Uttt. artktvl.. arltrle ' ' ' iIm).

    I N"l->IIMl ' ' I. r j t 1 I '>- |i(rlrr . , , |. '. . 1 > 1 . \ -t (lu U tneMv, t'mX-k lnn%** ItitltfiiHor i' ^trttt... * i*a(v W^Irtlirriir.- .lr ^,rl..rf i|ur IlOll* |l|

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    368 MADAME SAINCTE ANNElfies, des auteurs, il est vrai, ont pos, qui des opinions, qui desafTirinalions quelquefois solennelles, mais o quelques-uns pro-posent, par exemple, le v^ ou le vi^ sicle, d'autres tiennent pourle vii^, ou mme pour le viii^, ou mme le ix^, de sorte qu'il enest de ces jugements divers comme de ces dbats oratoires que l'onaime entendre certpines heures de loisir parce qu'ils nemanquent pas d'intrt, mais qui, en somme, n'aboutissent rien force de se contredire mutuellement. Ils ne sont pas laScience, pas mme de la science, et on a envie de dire commeBossuet : Tu varies, donc tu erres !

    Il serait pourtant sifac;:o, et ce serait aussi un si bel exemple,un exemple si rare chez les rudits, de confesser que, au moins surun point, tel point en question, on ne sait rien. Nul n'est obligde tout savoir, et en fin de compte, quoi bon ces assertions ris-ques, le plus souvent gratuites, et qui mme aprs des siclesd'attente, sont encore bien htives ? A leurs moments de dtenteles savants pourraient se rappeler ce doux nenny avec un douxsourire, qui serait tant aimable mme chez eux, surtoutchez eux, ou bien, s'il faut qu'ils soient toujours graves, ils mdi-teraient avec fruit ce grave avertissement de Baronius (traduitdans la bonne vieille langue d'autrefois) : On rend un serviceplus grand la vrit et l'glise en ensevelissant dans le silencedes choses qui ne sont pas tout fait certaines, que lorsqu'onen avance de fausses, mme parmi d'autres qui sont vraies : caril arrive que la moindre fausset qu'un lecteur trouve dans unepice le fait douter des autres choses les plus vraies, et il ne veutplus s'assurer de rien ds qu'il s'est vu une fois tromp par lemensonge ^.

    Toutefois disions-nous, ces joutes d'opinions, pour ne plus dired'orac/es, sont intressantes, et il faut y assister au moins quelquesminutes :Une premire voix : Les Grecs et les Orientaux ont commenc

    assez tard clbrer la fte de la Nativit : mais ils rparrentleur ngligence par la solennit du culte dont ils l'accompagnaient.

    1. Annales, t. m, p. 444.

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    LA LITt'HCIK 3^I /empereur Manuel Coninne. au milieu Hu xn* liArlr. la mit auranjj tir celle* de la premire i-lN*e *.

    l'ne deuxime : I)'oprt le tmoi{;na(;e de hom^lict, on nepeut pat avoir i la tfite de la Nativit de la Vierge ett, Con-tantifiople, antrieure au viii* irle *.

    Une autre : La fte de la Nativit de Marie n'a pat d'atteta>tion antrieure au vu* tide, et rrU, au premier abord, pourraitparatre turprenant. On rllirait en eflfet depuit quelque temptlu fte de la Nativit de tainl Jean-Haptitte. 1^ Mre de Dieun'avaitelle pa* droit aux mmet hommo^'r* que le Prrurteur ?Mai* la fte du prrurteur avait ton fondement dant l'vangile,tandia t|ue la Nativit de la sainte Vierge n'tait raconte quepor des aftocryphet. C'est ce qui explique an* doute l'apparitionamer, tardive de cette solennit dnni le calrnUir

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    370 MADAME SAINCTE ANNEUne autre et mme plusieurs la fois : La Nativit de Marie

    se clbrait dj au temps de saint Augustin ^. C'est peut-tre assez dj, et l'on se demande o est la vrit.

    Si l'cart entre les opinions est dj de quatre sicles, n'est-ilpas encore plus grand en ralit, et la Nativit de la sainte Viergen'aurait-elle j)as commenc seulement au moyen ge, vers le tempso le culte mariai acqurait son plus grand dveloppement ? Ilfaut s'attendre tout, mme ces conclusions sceptiques et pessi-mistes, N'ya-t-il pas, par exemple, tel manuscrit contemporain,dit-on, du Mnologe de Mtaphraste, par cons([uent de la secondemoiti du x^ sicle, qui ne mentionne pas cette fte ^ ? Oui, mais,fort heureusement, d'autres de la mme poque l'indiquent, l'unnotamment de la Bibliothque Laurentienne signal par Ban-dini ^ ; l'autre, le numro 136 grec de la Naniana de Venise.Heureusement encore elle s'atteste au ix sicle dans un van-gliaire de la Bibliothque nationale tout comme sur le marbrede Naples. Ce vnrable codex porte la cote ms. grec 279 (Colbert5106) et, loin de le vieillir en le plaant au ix sicle, nous crai-gnons plutt de l'avoir rajeuni. Le Catalogus regius dit sonsujet : /s codex uncialibus litteris exaratus adoctaum vel nonumsculum referendus idetur.

    Arrivs au seuil du viii^ sicle, nous ne pouvons plus comptersur le tmoignage des manuscrits, attendu qu'il n'existe plus de

    alteram Procli nomine insignem. Verum nemo ignort quam parum titulis hujus-modi fidendum sit. Kalend. C. P., p. 135.1. Eam [festlvilatem] nonnuUi referunt ad D. Augustini tempora. Benot XIV, t. viii des Opra, p. 29. Observons cependant que Benot XIVn'adopte pas ce sentiment : Sanctus Augustinus sermone 287 et 292 de Sanctis,alias 21 et 22, testatur solummodo natales Christi et Joannis Baptist dies inEcclcsia celebrari consuevisse. De Festis... dit. Louvain, 1761, p. 399. Flo-rentiniis in Notis ad martyrologium ad diem 8 septembris ita ait : Quam-quam enim D. Augustini sermo in Ecclesia legatur (ce jour-l), et ipsius rverasit ; Nativitali tamen accommodatus est, lieet in Annuntiatione dictus fuerit.Ibid., p. 400. Maringola, t. ii, p. 212, opte pour le temps de saint Augus-tin et s'appuie de Muzzarelli, Esame critico dlie principali feste di MariaSS.

    2. Ms. grec 1489 de la Bibl. nationale.3. Catalog. ut sup., p. 218, ou P. G., t. cvi, col. 1311

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    LA MTvnciK 371codrx litiirgiquei onti^rieurt h rrttr pnqur, 'il n est mi'me dcette poque ; muii il noui renlr de ciorunirnlii tout autii authrn-ti'*>tait au moins pourreux qui rritaient cet ofTicc, et, par exem, . .tous les moines de Constantinople ou mme tout ceux de l'em-pire, tant donn que, souf certaines ftes lorales. la liturjjietait la ntme dans tous les monastres ? Or qui ne le tait ou dumoins ne devrait le savoir aujourd'hui ? il existe un pome, uncanon de snint Hmnanos tur la Natixitc de la Vier|;c, et pour({uoine pa^ lo compter romme atleslotton, une attestation, celle-IA,antrieure au vii* jic/>, puisqu'elle ett du vi* comme le potelui-mme * ? Dct auleurt srieux en uni tenu compte, l'uur*quoi pat tout ' ?

    I. Cf. e(lMiis, p. 187 197'.'. La Nslivii tl U Vietfv smUiI J^)A. au moins CoMUnltnopU. au II

    du franti | ' . slon *>riur JmbIi \iiMi>ti. / ' ' j' i.>.i -1^|A ri> '. . . t ,>l , p. W.. aal HMiy kahrrr . or Hl , th l r of U iKilir^alury. ibn fUr throuix il ( I |.t,r,,|,_ untirr Ihr inllurnr> o( IIm m\ . tb* *^1* ' *J 'si un noi. frit

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    372 MADAME SAINCTE ANNESingulire faon de raisonner quand mme, c'est--dire d'o

    qu'elle vienne car nous ne pouvons pas supposer l'ignorance.Il fallait ici le document, comme partout ailleurs ; on a trouvles fameuses homlies d'Andr de Crte et l'on a t assez complai-sant pour s'en tenir l'tiquette sans se demander si ces pices car enfin le nom n'y fait rien n'taient pas de simples mdita-lions sur le sujet, chose d'ailleurs vraisemblable puisque lesAmes pieuses devaient en ce temps-l, comme aujourd'hui, mditerce doux mystre. Non, le tmoignage tait suffisant, tant surtoutle premier.

    Et ce pauvre saint Romanos ! En pleine poque justinienne,il met tout son cur avec son gnie composer un pome surl'Enfant Divine et sa bienheureuse Mre, et sans doute, s'il afallu qu'il ft mis de ct autrefois, par les derniers compilateursdes Menes, il faut qu'il le soit encore aujourd'hui par des compi-lateurs d'un autre genre ! Evidemment, un homme porte dansson nom sa destine I

    * *Nous n'avons pas de lumires sur l'au-del du vi sicle.

    Plaise Dieu que l'opinion tenant pour le v^ ou mme le iv seprouve tout l'heure l'vidence, l'aide de l'indispensableinstrumentum ! Elle est d'ailleurs si fonde en raison !Le 9 septembre et le 25 juillet.

    Toutes les voix , tous les auteurs s'accordent sur l'anciennet,la trs haute anciennet du culte de sainte Anne en Orient, c'est-

    de Dieu avait-elle d jouir de la mme prrogative. Le Natale de saint Jean-Baptiste entranait donc ( !) la fte de la Nativit de Marie. On la clbrait dja Constantinople au temps du grand pote Romanus qui lui consacre une deses hymnes. Note : L'ge du pote ne saurait malheureusement tre fixavec certitude. Les uns en font un mlode du viii^ sicle, d'autres du vi^ ou mmede la fin du v^ sicle. Cf. Frank, Theologische Quartalschrift, 1898, p. 140. Clergfranais, 1911, p. 432.

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    LA LITtHMR 373k'dirt lans doute iri df> ion culte litur^^ique. et pour autant quenou pouvons isokr la Mfrr de la Fillr, d> on culte propre ouperioiuK'l. Mais c'est en vain que nous avons chercha un peu plusque cette constatation sommaire : cultua %'etuSt ou ^-HutUu rati ronalat, ou autres formules anojo^ues '.

    11 faut s'enqurir ailleurs: aprs quoi, et aprs ((rand la)>rur,arrivAt'on h presf|ue rien, au moins ce presque rien serait-il djiquelque rhose.

    C'est dj que|riiilalr qui. p. ;.

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    374 MADAME SAINCTE ANNEM* *

    La fte du 25 juillet n'a peut-tre pas d'attestation antrieure celle que fournissent les Menes, mais c'est dj une date vn-rable, puisque, au dire des hommes les plus comptents dans laquestion, la rdaction dfinitive des Menes ne dpasse pointle x sicle, les lments qui les composent tant videmmentplus anciens, quelques-uns beaucoup plus anciens et datantd'au moins trois sicles plus avant ^ En tout cas, pour ce qui estdu 25 juillet, ce ne sont pas les Menes du x^ sicle, mais ceuxdu ixe et au moins ceux-l qui rendent tmoignage, si c'estbien saint Thophanes, notre Theophanes, comme nous l'appelions,qui a compos l'office de ce jour, et s'il l'a bien compos rellementpour ce jour mme, ainsi que tout porte le croire.Avouons cependant que nous sommes encore bien loin de

    Vexordio nascentis Ecclesi, auquel nous convoquait la bulle duPape, et que nous devrions pouvoir nous en rapprocher au moins

    1. Date fournie par le cardinal Pitra. Notons aussi le touchant regret qu'ilexprime : Qua quidem carmina, cum per aliquot scula, a vi ad ix, animosimpleverint, mox ita obsolevere, ut etiam titulus libri in quo continebantur, eva-nuerit, immo exciderit vtus horum canticorum nomen, ipsa memoria fereperierit, nec nisi trs laceri codices pervenerint ad nostras usque bibliothecas. Pitra, Analecta, 1876, t. i, prface, p. iv.Quant la rdaction dfinitive des Menes : Cantica sacra quibus prsecipue

    Mer aea constant vix ante sculuna Xin unum corpus colligi cpisse vel ex eo pa-let, quod canonum longe maxima pars a melodis concinnata sint qui, niediantesroculo IX, ut Thophanes, vel eo etiam labente, ut Joseph (+ 883), floruerunt.Cum autem ante hanc tatem de synaxariis nemo quidpiam audisse videatur,eodem circiter tempore eadem concinnare haud temereconjicipotest. Sirmond,col. LV. Papenbroeck cependant estimait plus ancienne la rdaction des syn-axaires : Papebrockius Wangnereckio adstipulatus Joannem Damascenum auc-torem primum Synaxoriorum existimat fuisse, idque veri crdit simile magisquia inquit (lom. ii maii, p. 111, n 10) : Actorum et Martyriorum sic compen-dio collectorum nullam ante ejus (Damasceni) tempora invenimus mentionem,ac fortasse primum hujusmodi opus duodecim in menses totidemque libros tri-butumdesignabatTheodorins Studita quum scripsit (lib. i, Ep. 2 ad Platonem) : In multis c:>im Martyria incidi duodecim voluminibus descripta. Morcelli,Kalend., t. u, p. 15.

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    I A MTI'HCir 375un peu plu, i.ftt'ce poMhlc .* ix; frii po*iriip pr-jt ire} aumoyen dr dfux rnionnrment, l'un tir* de ocumtnU, l'autr*Af% monumentM, dintinrtion qu'un trxir de Thomatain nou a faitfoire ci-definuii. Le Mneei, d'ahord. r.;. ni |e tx it ment. Or \9i%Mrnea, aott ceux de la rdaction d< ..: ..;v , toit m^nie reuxd'une piM|ue antrieure, nr peuvent nou donner aie Irur date,n eux, non videinmenl Torijfine de f^te qu'il rrnt. Avantle X* i*cle, m^me avant le ix*. roflir* rnnnnique existait dansVi'.^Vi^r byzantine : il ne di>it plu ^tre n re de lerappeler.I.'pu\re de denirurtinn qui t'est opre au temp de Meta*plirnte nvnit ronirnenr beaucoup plu lAt, et non en avonsvu un exemftie duns cs koninkta de ftumano qui taient unjour ray de livre litur(;iqtie opr^ avoir cependant rjouilon^lemp, c'est--dire depui Juntinien, lu Theotoko de Kyro l'i-t'lise o il avaient t chant pour la premire foi. Et-il,aprf cela, dfendu de pener que. avant Tliophane, bien avantlui, de nilode litur{!ite avaient pu compoer un oITice pourla fi^te du 2ri juillet, comme il en exitait un pour le 9 septembre,au moinn depui le vm* icle, puique cette fte exitait elle*mme en tant que fte litiir{;ique au moin A cette poque, et& preuve, le \f^nnlngr

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    376 MADAME SAINCTE ANNEfond une f^lise, une trs belle glise , nous dira plus tard sonhistorien, sous le vocable trs particulier, trs personnel desainte Anne ? Dans une ville qui devait btir quatre-vingt-troissanctuaires la Thotocos, un de plus pouvait prendre son nomds le temps de Justinien aprs celui des Blakhernes, celui deKyros et les autres. Non, celle-ci prendra le nom de la mre trssainte de la Thotocos, et alors, de deux choses l'une : ou l'em-pereur, le fidle empereur dans le Christ, voulait rcompenserla dvotion de son peuple, ou bien il voulait l'tablir. Mais ladvotion, avons-nous dit dj, ne s'tablit pas volont, et onpourrait plutt croire que Justinien entendait royalement recon-natre un culte qui se manifestait dj, et le couronner par unhommage public de sa souverainet, peut-tre de sa propre pit.

    Quoi qu'il en soit de l'une ou l'autre hypothse, il semble que,bien longtemps avant nous, Baillet avait fait un semblable raison-nement quand il crivait, parlant sans doute du culte liturgiquedont nous nous occupons : Le culte de sainte Anne, fond sursa qualit de Mre de la sainte Vierge, tait tabli en Orient dsle vi^ sicle ^. Benot XIV argumente de la mme faon 2, etColvenier, encore plus explicite plus candide , on dirait au-jourd'hui nous fait lire ceci : Il y a plus de cinq cents ans,Colvenier crit vers 1638 la constitution d'Emmanuel Comnnetablit comme solennit la fte de sainte Anne, mais elle taitclbre dj depuis bien longtemps chez les Grecs, car notez, s'il vous plat, la particule car l'empereur Justinien avaitddi une glise la Sainte ^. En tout cas, et quelle que soit exactement la date de son entre

    1. Les Vies des Saints, 1710, p. 62. Notons en passant : La dvotion de tous lespeuples cette sainte mre de la sainte Vierge est trs lgitime et trs grande. Ibid.

    2. Cultus S. Ann sseculo vi in Oriente, intitul de chapitre (peut-tre ajout parI diteur, mais peu importe) dans De festis, d. de Louvain, 1761, t. 11, p. 409.L'glise de Justinien est cite.

    3. Sed multo ante apud eos clbre fuit. Nam Justinianus imperator, etc.Colvenerius, op. cit., t. 11, p. 59. Texte de Morcelli sur saint Joachim:((Deloachimi cultu, nisi templum Ann ipsi quoque commune fuerit. serius paulloactum videtur, nec fortasse multo ante sculum viii, sed prius tamen quamde eo quidquam Romae prscriptum esset. Op. cit., p. 138.

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    LA lITflICIE 377tlnnn le ral1u haut de se viristituile* tian* 1'l'itinr, c'cit plaisir tic pouvoir ronxtoter re fait. I)om Guerun^' rnout l'explique peut-tre quand il reproche k la liturgie greripieryphetde la posie sacre'*, etc., saint Ilomanus. eo auivanU ; ilaiM rT-fflM* onnuU, a ronltairv, * la im* sicW, %mmt 'a|>pr4i> Jt liiiir |>our U lilurgt*. contm* pour l'uiul ! U difnili en clinl*a-luanir tnthl ht , t. i, p. 21 J.

    3. Ilfanonf, /uMii tf|. : rollo mim ann** us |Miir^ ' uiv.

    a. /Aiil. p :>.'>6.4-5. Iktd.. p. r6. TAffM ii9. I> i)|ir|Io r. ] , !' ' > i-Ktt u u* t - '' Tout lut,l'auUur n rat donr pai (irurcr* Je '. /. , I. i. p .

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    378 MADAME SAINCTE ANNB La fcte de l'EffoBo de la Vierge au Temple remonte,

    chez les Grecs, au ix^ sicle, peut-tre la fin du viiie dansl'glise de Palestine. Le plus ancien des mlodes dont on aconserv les uvres dans l'ofiice du jour est Sergius l'Hagio-polite, un mlode hirosolymitain.

    2 Lorsque la fte fut introduite dans l'glise de Constanti-no'ple vers 870, c'est Georges de Nicomdie, l'ami et un peu lacrature de Photius, qui se chargea de la rendre populaire par sespangyriques, et c'est lui aussi qui composa la plus grande partiede l'ofTice. Nous avons de lui au moins un long idiomle, un canonet un trs beau cantique peu prs complet en 23 tropaires. A l'appui d'une origine aussi tardive, l'article apportait deuxpreuves, qui reviennent, en somme, une seule : Georges est leplus ancien auteur d'homlies sur le mystre du jour ; on netrouve pas au titre des canons, des cantiques, des stichres, desidiomles de cette fte, les grands noms de saint Andr de Crte,de saint Jean Demascne, de saint Cosmas. Ces coryphes dela posie sacre ne semblent pas avoir connu la fte de la Pr-sentation ^.

    Et voil comme on crit l'histoire ! Il tait pourtant si faciled'apprendre autour de soi, sans qu'il ft besoin pour cela d'alleren Orient, si on n'y tait pas dj, que au moins un des grandsnoms a connu cette fte et mme qu'il lui a consacr des homlies :cela, sans doute, parce que, de son temps, la fte tait djentre dans la liturgie. Ce grand nom , c'est Andr de Crte, etses homlies sur le sujet sont conserves, dit-on, en manuscritsaux monastres d'Esphigmnou et de Saint-Pantleimon au Mont-Athos, la bibliothque bodlienne d'Oxford, celle du Saint-Spulcre de Jrusalem ^.

    Mettez la rigueur, c'est--dire pour pousser jusqu'au boutle criticisme, que ces homlies pourraient bien ne pas tre authen-tiques ; il en reste cependant une autre, dj signale plus haut,

    1. Loc. cit., passim.2. Esphigmnou, cod. 76, titre traduit : Sur la Prsentation et sur la naissance de

    la mre de Dieu (cf. Lambros, Catal.) ; Saint-Pantleimon, codex 300 : Sur laMre de Dieu quand, ge de trois ans, elle fut prsente au temple ; Bodlienne,cod. 81, mme titre ; Saint-Spulcre, codex 60.

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    I ! ITI'Ur.lK 379Hr taint r.nrmain l*' d^ Contantinopl*>, un ronif mporain Je taintAiiilrr

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    380 MADAME SAINCTE ANNELe R. P. Pargoire, sans remonter tout fait si haut, faisait

    concider la premire fte de la Prsentation avec la ddicacede la basilique Sainte-Marie-la-Neuve, construite Jrusalem parJustinien, ce qui daterait son acte de naissance novembre 543 ^Heureusement il y a encore des gens pour raisonner de cette faonlogique, brve et prcise. A la fin, le monument vaudra le docu-ment.

    Le 9 dcembre.Par complaisance pour les vieux bouquins et, comme on dit,

    pour mmoire , citons d'abord quelques manuscrits o cettefte est mentionne. Deux appartiennent au xii^ sicle, l'unde la Bibliothque Ambrosienne de Milan, l'autre de la Biblio-thque nationale faudrait-il ajouter: de Paris ? Trois sont dux-xi sicle, c'est--dire un codex de Jrusalem provenant dumonastre de Saint-Sabas, un autre de Saint-Jean de Patmos etle Mnologe de Basile ^. Encore ici nous rservons pour l'Occidentle Calendrier de Naples, un manuscrit d'un genre tout spcial, maisqui prouverait l'envi de tous les autres que les ftes dont nousnous occupons taient bien clbres au moins au ix sicle Byzance, puisqu'elles l'taient dans l'Italie byzantine.

    Il serait oiseux de redire aprs tant d'autres quel tait l'objet,le sens de cette fte chez les Grecs ^. Le titre seul : Conception

    1. La fte de la Prsentation prend, semble-t-il, naissance Jrusalem en no-vembre 543, avec la ddicace de l'glise Sainte-Marie-la-Neuve. Pargoire, L'gLbyz., p. 115.

    2. Ms. de l'Ambrosienne B. 133, parchemin, 196 fol., m. 32 x m. 22 ; de laB. Nat., iegius 2485, parchemin, 243 fol., m. 24 x "i- 17 ; de Jrusalem(Sainte-Croix), n" 40, parch., 246 fol., m. 27 x, m. 21 ; Patmos, n 266, 241 fol.

    3. Fundamentum hujus festi prcipuum non est conceptio immaculata, sedsimpliciter conceptio Matris Dei futurse. Qualiscumque enim fuerit illa con-ceptio, eo ipso quod conceptio fuit Matris Dei, gaudium singulare afert mundoejus memoria. Bellarmin, t. ii Controvers., 1. III, c. 16, dans Binterim, loc. cit.,t v, P partie, p. 516. Festivitas ceebrari cpta quin prius examinareturqutestio de Immaculata Conceptione. Benot XIV,Z)e jeslis (1761), t. ii, p. 452. The feast of ihc Conc. in the East was at first not so niuch regarded as a comm-moration of our Lady's spcial privilge, as a joyful festival in honour ofher parents Joachim and Anne. Thurston, loc. cil., d'aprs Nilles, Calend.,

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    LA LITLBfilfc de la bienheureuse Mre de la Thocolo, nout en avertit n*nient. I,n pit byzantine, li profonde et li lumineuM, a Aremenlpretenli. ilrvnnr le do|;me de l'immarule Conception, et cecienrore tout rrcfinnient qu'on nout le prouvait de nouveau kl'videnre *. Mais il temhie bien que la f^te, ici, ne tenait patrsentielienient la rroyancr, au do(;n>e, et que le ! 'inentendait premirement rommrmorer et rV-lbrer la \>ti-lirure, -rnt foi bnie, de In vie de la Vjer^je et de la matrrniicdp uintr Anne.

    \ qurjlr rpoque remonte celle fte en Orient, et ce tujet quefau(-il ri rire ? que fnut'il ne pan crire ? La main tremble }\un que jamais, r.videmment il ne peut plu tre question aujour*d'hui de la prtendue chronique de Flavius Dexter, d'aprela(|uelle la fi^le de la Conception de Marie aurait t tablie, enKspa^Mie, par l'aplre saint Jacques lui-mme '. Cette fabrication

    t. I, p. J'ttl. tta Nai-aiHl^rU, l^tiuU. ht*l., jn\ . 1877. p. \(tb . Turrorl. //lathioLp"-"^ '"'^ 390 . llolw# Jr ll>V > ' .j... -voUdeahyii. . !im el Jr* i. 1 flotrveiiipnal>l d rellv quib ont lr prvmiert prorUm'o I'Udmiu*, la Tout Imma*cuira (p. 9|

    '2. Au lOMi'- x*i. I' i o Ml il . . a pa VMfuna noie niiitutruiv qui trouva au ' "ni da l'ouTnic* al qui raa4par I n dan* un r > qua U Pairlogta I itftjfttfVIt ! < 4ffuunt nolrm mtmit fc . , , . ' . \'agt> 10. Il aal vrai qua plus d'un autaur yra* a prta pour un litra m .^meiil ralrouv^ ra qui n'an 4lail qu'un* indtfna fal >. anlra autr* CVf. T> . n* IW Jw '/MAtaaApoklu ,., ..rWiBiM ; i>laaUu >ij>. - I* La

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    382 MADAME SAINCTE ANNEdu xvi^ sicle tant limine, il reste les opinions des auteurs,opinions si divergentes encore ici, qu'on y trouve de nouveaudes marges de deux ou trois sicles, sinon davantage. Laquellese rapproche le plus ou s'loigne le moins de la vrit : celle quis'appuie sur le Typicon de saint Sabas pour proposer le v sicle,ou celle, la plus commune, qui ne veut pas d'autre argumentqu'un texte du viii sicle, le texte si fameux de Jean d'Eubeque nous allons nous-mme rapporter tout l'heure ? Nous ren-controns : d'un ct, Passaglia et Schrader, Toscani et Cozza,BalJerini, peut-tre le cardinal Gousset, pour ne citer que lesnoms les plus connus ; de l'autre, parmi les anciens critiques :Lon Allatius, Assemani, Gosselin ; parmi ceux d'aujourd'hui,les savants Lestre, Nilles, Pchenard, Thurston, Vacandard,Le Bachelet, Kellner et tant d'autres, quelques-uns retardantla fte jusqu'au ix^ sicle. Notre nomenclature est en effet trsloin d'tre complte, surtout en ce qui regarde les tudes contem-poraines, le cinquantenaire de l'Immacule Conception ayant,comme nous l'avons dj dit, sollicit un grand nombre d'rudits traiter de nouveau l'histoire de ce dogme ou de cette fte, oudes deux la fois ^.Bonne Sainte (Qubec, 1904) reconnat qu'il s'est ou qu'il a t galementtromp.

    1. Passaglia et Schrader, op. c

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    LA IITVRCIB 383Pour cr qui r%i dn la frir, rar{;*>nicntatinn rontemporaine, tauf

    deux ou trois exceptions, a tourn sur ce pivot uoii|ue : le texte de

    o|Mi>ion rvlroiivrnl rncor d* no* jour*. Cf. Murd (abbi F.), TmktmuM vMitg. eflti/M,g. itf tifuj .^atnU {]' '-'.* An'' --iddi*Q',r .,..,..,. .1., ........ I,,... .1.. .,. , .... .1./ (iowlm( uiu'pUonparait avoir U d'abord tabli* an Eapagna au vii* aicla, an varta d'oMcoiuUtulion publie par aaul Ildr|>boiiaa da Tolfilv. L.4lr>, L'tmm,l'one. tt l t.nUtt t f 1, . d., p. Il . < !.irii. et iiiruioira dr . e. Mmu catta mantion Da aurait r*monlar4-remriit jusqu'au vi sicle, car on tait que, au aiii* aiela, la TypuoM a et* nuaau courant d* tra bonne baura. die le rtf mmVIII* sicla daiia loa iliaea d'Ortant, la Confptu*% d* .Uoria fut l'objal d'unefle I itralrinont 4U 9 drrciiibrw > '' " l'ftrf.h'.ntif . , _.. . . lu ib- r..i -- I .,J II ^ia --bn oliiiil

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    384 MADAME SAINCTE ANNEJean d'Eube,et certes le moins qu'on puisse faire son honneur,c'est bien de le citer dans l'original :

    TaTa OLiv T 8ixa xavjypst fepixipovTeq kopx6:'C,o'^tv ty)v (xv xpwTY^v,e! xal [JL-f] xap toT icatv yvwpt'I^eTat, v f) Se^vxo o ^j.axptot 'Ia>axl[i,xat "Avva r eayyIXta T-fj YsvvK^aew t-^ eixapOvou xal eoxixouMaptTj Tf, vviTjf) To Azy.e[>.Spiou ht)v:c;. On n'oublie pas que Jean nous a dj parl de dix ftes insi-gnes qu'il faut observer, dit-il, quand la grce de Dieu les ramne ,et maintenant trs littralement il conclut ainsi : Telles sont doncles dix solennits que nous clbrons avec joie. La premire,encore qu'elle ne soit pas connue de tous (observe partout), c'estl'anniversaire du jour o les bienheureux Joachim et Annereurent la bonne nouvelle de la naissance prochaine de la trspure Marie Mre de Dieu, le 9 du mois de dcembre.

    Ce n'est pas d'aujourd'hui que certains textes des Docteursde l'glise font verser beaucoup d'encre sans parler d'autre chose :telle, entre plusieurs, cette fameuse lettre de saint Bernard o d'au-

    Jean Damascne, il rsulte qu'elle (la fte) se clbrait en un certain nombred'endroits, surtout dans les monastres. Mme invocation dans Vacandard,Revue du Cl. fr., avril 1910, p. 11, avec l'explication du retard. Extraits : Comme toutes les ftes de la sainte Vierge, celle de la Conception de Marieprit naissance en Orient. Le Protvangile de saint Jacques en fournit le pre-mier germe. Suit un rsum du Prolvangile, puis un court expos des remanie-ments qu'il a subis au cours des premiers sicles en Orient et en Occident. Aprsquoi, nous lisons au sujet de l'Immacule Conception : Il ne fallait cependantpas songer encore honorer, autrement que par des discours, cet heureux v-nement (?). Le culte liturgique de la sainte Vierge ne pouvait commencer par lafte de sa Conception (?); d'autres ftes devaient s'tablir en son honneur avantcelle-l. La fte de la Conception vint son rang, c'est--dire aprs les ftes de laNativit, de l'Assomption. La fte de l'Assomption ou, comme on l'appelait primi-tivement, la fte de la Dormition , fut, selon toute vraisemblance, institued'abord. Qu'on permette, en passant, une rflexion : On ne voit pas pourquoiil ne fallait pas songer honorer la sainte Vierge par des ftes, mais plu-tt par des discours, et on se demande en quelles occasions et pourquoi ces dis-cours taient prononcs. La raison que semble donner l'auteur un peu plusloin n'explique rien. Durant les premiers sicles chrtiens, le calendrier litur-gique ne comprenait que l'anniversaire de la mort des martyrs. Au iv^ sicle, ony ajoute celui des confesseurs et des Vierges. Marie, la reine des Vierges, futncessairement du calendrier testai, etc. (p. 8).

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    tA LlTL'aciB 385cuns ont voulu trouver une protratation f*abord >?oi; xtx, le mot clbre(fui est & lui seul le fatnrux * pivot dont nous parlions pourraitlfii-n avoir son sens lui, en drpit de celui qu'un lui donne.L'rrntlitifMi, qui a coutume de tenir compte des >'--'-c'est son domaine, et (|u'elle n'et rllr-mi'me qu'un i... ,-- ;ici accorder une minute d'attention h l'article rot; F.xruarx dupeu , mais si on peut mcler le profane au sacr, il y a birn toutun drame qui roule sur une virgule, et si je ne m'abuse. comme dit la formule scientifique celui i|ui l'a fait n'taitpus tout h fait dpourvu qurl(|u* part de matire grise .Ouoi qu'il en Moitf autre formule de haut ton v sin unsrno, et tv Tot< ioi en a un autre. C n'est pas seulementune nuanrr qui 1rs tliAtin(;ue et ce serait dj quelque chose,c'est une dintaiire qui les spare, une diffrence, et toute la dilT-rence qui peut exister entre la totalit relative et la totalitabsolue, absolue au pied de la lettre.Dans le cas prsrnt, Assemani pour sa part si Asscmani

    peut avoir ici quriqur voix au cha|>ilre n'a pas traduit commeon fait aujiturd'hui : La fte de lu Conception, i l'poque deJean d'Kube, tait inconnue du (;rand nombre, mai* : Cettemme ftc, bien (|u'ellR ne ft pas arriver i\ la connais- ** * ar la i>lupart des chrtiens. Telle est. croyons-nous, la traduc*tion littrale de ir passage : i In qua uratione {U fam^tu trmomdont il 'afit) ait (lui, Jean tT Huhre) Conceptionem \ irginis Mri,licrt apud uliquos non adco innotuerat, a plrri*que tamen suovo, idrt anno Chr. 1\\, fuisse celebratam '. * t>r, maintenantune rijrxion du I'. hallcrini arriva ici juste point t Que la

    I. h^nd., t. V, p. ^99.

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    386 MADAME SAINCTE ANNEfcte en question ne ft pas encore universelle nouspourrions nous-mme traduire plus strictement encore par :unwersellement solennelle l'poque de Jean d'Eube, la chosen'a rien d'tonnant pour qui veut se rappeler que non seulementles ftes de la Vierge, mais mme celles de notre Sauveur etSeio-neur n'ont t reues que peu peu dans les diverses glises ^ .Au risque de verser dans la subtilit, nous nous permettrionsune autre observation, philologique encore celle-l, ce philolo-gique tant bien plac l puisqu'il existe une science excellenteentre plusieurs qui tient compte du langage et qui cherche mme dcouvrir ses petits secrets. Nous avons dj remarqu lasignification trs particulire du mot grec lopxY, opTl^o[i.v,et alors, dans le texte de Jean, de quoi peut-tre s'agirait-il, etque serait-ce au juste que le vu formul par l'orateur ? La fteexiste dans la plupart, la presque totalit des communautschrtiennes, plus probablement encore dans la presque totalitdes communauts monacales, s'il est vrai que ce sont les moinesqui l'ont introduite, les premiers, dans la liturgie d'Orient^, maiselle peut bien n'tre pas dj, chez toutes et chacune d'elles, uneopTT^, une solennit, et Jean d'Eube, un pieux serviteurde la Panaghia de Byzance, peut bien aussi dsirer de tout soncur qu'elle le soit, et bientt, universellement.A cette rflexion toute simple, et qui en tout cas n'a point laprtention de convertir personne, nous osons, la main s'affermis-sant, en ajouter encore une autre, la dernire. A tant que faireque de vouloir fixer une date l'tablissement de la fte dont ils'agit ; tant que faire aussi que de vouloir dterminer cette date l'aide d'un document, l'rudition devrait, ce semble, tenir compted'un autre bout de papier , bien authentique encore celui-l,

    \

    1. P. G., t. xcvi, col. 499 : Hinc apparet Joannis nostri tate nondum uni'versim invaluisse morera Deiparrc conceptionis solemni festo celebrandi. Nequeid mirum consideranti non Deipara; modo, sed etiam Salvatoris ac Domini nostrisolemnia paulatim per Ecclesias recipi consuevisse. Note au texte.

    2. The origin of the feast in doubtless to be soughtin religious communities.They were the first to think of honouring this act of rdemption. It was certainlythe monks to whona is due the development of the Church's psalmody, etc.Kellaer, loc. cit., ad festum.

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    LA LITt'IlCIC .li*?autant (lu mnin* que l fameux frrmon ti arhaland. Fn 'o.ant i|ur> lf>4 dotrt fournies ou ap|irouvrifiipos4 vwv l'an ttT*par saint A dv la ' .Iiumt, I c 'premier* dal rrrtaiiia qu'on pui ai

    '.' M arl. Imm. i'onf ,* ^ - rttanccmvnl du

    fui ' I' I r ,110 t^ia dont nout i' uMM dans \99(anott d'Akdr^ da Crta al dana Im sarnion* da Jaan l . Im, ni., pM^ma tiirnlion dans VarandartI ((7. /r.. avril 1910, p. tti. mais avec mm databf- la /H) > laiMinar da pliiata^rs4(ii- . - .. ino r>l< . . .... tW cala un canMid'Andr de Cr^io ri Jr^n il l!ulx i.uu* ( -al un imaifMf aspeapour la primer moiti du ut* sila. On votl ra i|ua air ni las cluflrsa cbronologia byanliiii.

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    388 MADAME SAINCTE ANNEn'avons qu' nous prosterner devant celui qui est le seul matredes sciences et de la science, le Verbe ternel que l'ImmaculeFille de la bienheureuse Anne a enfant. C'est presque la traductionde ces trois lignes d'Andr de Crte :

    'EopTt;t ff-riAspov -q otx,outxviQ ttjv Tfj "AvvTQ cjXXY)t|>tv YeevY)(xlvTQV exQeo' xal yp aT) Tcexurjae t)v xep Xiyov tov AyovxuiQaaaav ^.De nos jours, Mgr de Sgur a crit avec la mme pit toutebyzantine : Aprs le sein de la Vierge Marie, sanctuaire vivantde Dieu fait homme, il n'est rien de plus grand, de plus vnrable,de plus cleste que le sein de la bienheureuse Anne, vivant sanc-tuaire de l'Immacule. Aussi, dans notre dvotion l'ineffablemystre de l'Immacule Conception, ne faut-il jamais sparersainte Anne de la sainte Vierge, la Mre de la Fille ^.

    II

    La Divine Liturgie, ou la Messe de saint Jean Chrysostome.

    La messe, ou mystagogie, est la plus haute manifestation duculte, la chose liturgique par excellence, et les Grecs, de ce fait,l'appellent simplement la Liturgie , la divine Liturgie .

    Nous n'avons pas ici nous rpandre en des gnralits sur lesujet, et il nous suffira bien de rappeler que la plus clbre, laplus rpandue aujourd'hui et ds longtemps des divines Litur-gies , a pris le nom ou le titre de Liturgie de saint Jean Chrysos-tome^. Qu'elle l'ait pris trois cents ans aprs la mort du saint

    1. Canon in B. Annse Concept., P. G., t. cit., col. 1312.2. Sainte-Anne d'Auray, p. 10.3. C'est la liturgie normale et on pourrait dire unique de toutes les glises de

    rite oriental. La Liturgie de saint Jacques, usite jusqu'au ix^ sicle dans l'glisede Jrusalem, n'y est plus clbre qu'une fois l'an. L'glise d'Antioche,qui a d se servir l'origine de la Liturgie dite de saint Pierre, adopta vers le xn^sicle celle de Constantinople. La Liturgie de saint Basile ne sert plus gurequ'aux dimanches de carme, jeudi saint, samedi saint et quelques autres so-lennits, en tout sept ou huit fois peine, tandis que celle de saint Jean Chry-sostome sert tous les jours.

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    LA iiTuncir. 389Dorteiir, comme le pente Lebrun \ c'et ir pottihlr, ma ce quiest trfi probable aim^i, peu prt'-^ rertain m^me, c'ett que Jran,surnomnii^ Iiou< he d'Or, a ru riii'om|>arablr honneur de donnera forme extrieure, o forme drfinitivr, on langnf^e que toutrOriiMit devait driormai

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    300 MADAME SAINCTE ANNEfaon dfinitive trs probablement sous l'influence du saintarchevque de Constantinople ^

    Cette notion gnrale remise en mmoire, il peut tre bon dedissiper un malentendu que pourrait crer un passage duD^ Kellner : En Occident, dit-il, le culte des saints exerabeaucoup plus d'influence sur la liturgie qu'en Orient. Chez nous,des messes propres taient accordes aux ftes des saints, tandisqu'en Orient leur cuite n'afecta toujours que la liturgie desheures canoniques^. M. Kellner a sans doute entendu la chosegeneraliter loquendo, mais les rgles gnrales comportent desexceptions, et si le lecteur voulait se reporter aux pages prc-dentes o nous avons reproduit des extraits des Menes, il en trou-verait dj quelques-unes. Signalons seulement le 9 septembreet le 25 juillet. A la fin de l'office du 9 septembre, vous lisez(p. 304, colonne de gauche, au bas) : Et' tyjv AetToupytav, ou,pour parler franais : Rubriques pour la sainte messe : dire lespsaumes Beati et ceux de la fte, les Odes III et VI de la fte. Voyezaussi des rubriques analogues au 25 juillet : Odes III et VI ducanon de la fte ; ptre : Abraham avait deux fils ;

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    lA HTVUCIR ."Wll'our nr parler rjur drs |>nnirur.im^, j>uiqu' fi'>'i' ir- .iimiriix, on unit qu'ilt (int ((aril^ Irur rite propre, un rite n. ....' i>antvi'*iix lin nrpt ou huit iirlr, rrlui-U mme, aure-t-nn. qui taitohnerv la Sainte-Chapelle de Paris, au lemp de inl f)omi>nique, cl que, arrivs l'autel, pour y clbrer le larrifice durorpKetdu tanf; de Notre-Sei;{neur, ils prparent la mme c quela tholo((in appejlf < la matire du sarritice .

    Ce qui n'est qu'une trs rourte crmonie au rite dominicainet consiste simplement verser le vin et Peau dans le caliceavant la messe, en ent une assez lon{;t>e au rite oriental, et lavoici en nhrr^f, d'aprs les sources les plus recommandahie*(nous mettrons en italiques ce qui est le lypicnn ou la ruhrii|ue,et en roraitre romain ce f|ui est lu prire du prtre) :

    Ayant revtu le ornemenU acr, It prftrt [ou TctV^ue) s'di>ancvtra Vautel, ae lave Ira mains et rcite U paaume : Lavabo interinnocentes mnnus meas; puia, prenant le pain dans la main gauche^de ta droite, i7 en dtache une premire partie avec un instrumentappel la aainte iMnce, et la dpote dana le baaain ou la patne endiaani : I/A;;iieau de Dieu qui elTace les pchs du monde elinininlc pour la vie et le salut du monde, f.e prtre alors enfoncela lance dana le pain en diaant : L'n des soldats ouvrit son cAt avec une hince, et incontinent il en sortit du sang et de l'eau. A ce parnlea, le diacre met du vin et de Ceau dana le calice en diaant : Hrni^^ejt, Scijjneur.

    < Le prtre coupe alora une seconde partie du pain et la met a cotde ta premire en diaant : F.n l'honneur et mmoire do la trf ainle \ irru' Mrie, noire Reine, Mre de Dieu, par le prire*

    do lai|ue||r nous voun nupplions, Seigneur, de recevoir re sarri* fice ur votre clenle autel.

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    392 MADAME SAINCTE ANNE Dmlrius, Thodore et des saints serviteurs de Dieu, nospres Antoine, Euthymius, Sabas ; des saints parents de DieuJoachim et Anne, et de tous les saints par les prires desquelsvous nous protgez. Seigneur. Un texte provenant du Mont-Athos nous fait lire :Kal oCixw a'i'pMv exttiV (xepc'a, Tc'6ir)(Tiv Ottjv TioxaTto ttj P'. [XEpt'o, e vairiripwffiv

    Tf| p'. Ta^e'w. Me- 6 Tata Xe'yefTcv yfwv, xat Oau^xaToupywv 'Avapyupwv, Ko^ii- xat Aat^iavo,

    Kupou xal 'Iwivvou, IlavTevXeY^iJLOvo xal 'Epii,oXd;ou, xal tcczvtwv twv ylv'Avapyupwv.Kal ai'pwv l,', [xepi'a, TtTiO-iv aijT"v ^vw, ttoicv y', pjcrjv xar tiiv. E't' au9c; Xyet"

    Ttv yt'wv, xat Btxat'wv soxaxptov 'Iwaxelix xal "Avvtq (rubrique :Tou Ayou Ti ri\x(xq) xt xdcvTcov twv 'Ayt'wv, wv tal txsala xt'axeti'at% 6 so ^.

    Plusieurs ditions de la Dwine Liturgie ramnent encore lafin de l'office la mmoire des saints Theopatores, et nous en citonsici l'excellente traduction du R. P. Charon :

    Le diacre : Prions le Seigneur, Le chur : Kyrie eleison. Le prtre tourn vers le peuple : Que la bndiction du Seigneur

    soit sur vous, par sa grce et son amour pour les hommes, entout temps, maintenant et toujours, et dans les sicles dessicles. Ainsi soit-il.Le chur: Gloire au Pre... maintenant et toujours ... Sei-gneur, bnissez.

    Le prtre laisse retomber sa chasuble par devant et rcite laformule suivante, la fin de laquelle il bnit le peuple : Gloire vous, Dieu, notre esprance, gloire vous. Que

    celui qui est ressuscit des morts, le Christ, notre Dieu vridique,ait piti de nous et nous sauve, en tant que bon et ami des hommes,par les prires de sa toute pure Mre, des saints, glorieuxet illustres aptres, de saint*** {le saint auquel V glise est

    1. EyoXytov x [lycf.^ in-4. Venise, Imprimerie du Phoinix, 1858, p. 41.

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    LA tITt'IiniB 393ddie), Af noire saint P*re Jron Chryto^tomr. arrhfv^quA AmConstantinople, de tainl (/ taint du jour) doni nous bruns lo m^moirr, de no* saints Vcrrt qui ont port Dieu dntleur Ame, Ar% suints et justes parents du Diru, Joarhim et Anne,et de tous \r% nuints. Sei^jneur Jsus-Christ notre Dieu. >!piti de nous por les prires le nos saints l*^res. Ainsi suit-il

    Tous les livret anciens ou nouveaux, portont pour titre, ngrec, en latin ou toute autre Inn^ur : Liturgie d iaint JeanChry^otome, ne ronlirnnrnt pasilaril>>prim fr' .ut qupdnm |>rar ip lurn ! nint la ^ilvurs d rrll* et ntn leu*qui ont oulu lnurhr \m liluryt* Krtx-quv fuit rrlrrurtiorM dofrrtua /.il(>r , I. i, prtrUc* i >< i m mmun, p^ SlStl;llcttr, .\tott%*t d'ttrt*t\l, p IJO

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    394 MADAME SAINCTE ANNEdes saints Theopatores ne se trouve pas dans tel manuscrit, et parexemple le numro 453 de la Bibliothque Mazarine \ ni dansl'dition dj ancienne de Claude de Sainctes, ni dans cellesd'rasme, de Renaudot, de Neale, et si elle se montre peine,et cela plutt sous forme de variante, dans les publications rcentesde Brightman(si hautement recommandes par Mgr Duchesne^),Cette mmoire n'est pas pour cela un mythe ; elle existe, nous leverrons, depuis des sicles, dans la sainte Liturgie grecque, et letout est de trouver les ouvrages, imprims ou manuscrits, moinsincomplets que d'autres, qui la contiennent. Goar n'a pas inventle texte grec qu'il publie, ni les deux invocations qu'ony rencontre, et il serait d'ailleurs facile de se convaincre de saparfaite honntet en examinant le manuscrit de la Bibliothquenationale qu'il a lui-mme reproduit. De mme, on peut accorderconfiance Montfaucon qui n'avait pas coutume de rver lesyeux ouverts ; avi savant diteur et traducteur du Rationaledu'inorum officiorum de Durand de Mende ; au D^ Swainson, deCambridge, ou mieux encore peut-tre aux moines de l'Athos,qui nous ont donn diverses reprises, depuis cinquante ousoixante ans, des rditions soignes, critiques on dirait, de lamesse de saint Jean Chrysostome, et l partout on peut achever

    1. Missa sancti Joannis Chrisostomi (sic), vlin, 72 fol., longues lignes, joliecriture italienne, xv sicle.

    2. Sur les liturgies orientales, le livre capital est dsormais Liturgies easternand western, de M. F. E. Brightman, Oxford, 1896. Duchesne, Origines, note p. 55.Pour Claude de Sainctes, tenir compte de cet aveu : Aliqua non invitusomisi ne essem prolixior. Liturgise, sive missae sanctorum Patrum Jacobi...,Basilii, Joann. Chrys., Anvers, Plantin, in-12, 1560, p. 211. rasme : D. loan-nis Chrysostomi missa grco-latine, D. Erasmo Roterodamo interprte, Paris,1537, in-8. Renaudot, op. cit., n'accorde en tout qu'une dizaine de pages laLiturgie de saint Jean, t. ii, p. 242 sq. Il ne semble pas qu'elle y soit complte ;Neale, The Liturgies of S. Mark...,S. Chrysostom..., in-8, Londres, 1875; Bright-man donne un premier texte dont il ne dtermine pas la date, puis un autre qu'ilappelle modem liturgy (p. 353-399). Rien encore pour nous. Seulemient, la page550, il cite un extrait d'un manuscrit de Paris [Nationale, Grec, 2509, f. 226'-230), de 1430 environ, qui serait, d'aprs lui, un supplment au texte de laliturgie dans sa forme ordinaire et qui contient heureusement la mmoire desTheopatores, sans cependant que leurs noms y soient mentionns.

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    f A I ITIUCtB 395fin !> peniiiiirler, i on DA |Vt ilrjn iilli*rnmrnt. qu* rtfttm tainiamrriioirc a rti* m ((T''t,et encore une df* dvotion* dr l'Orirnt *.

    Mai la difficult n*el p l. C'est plutAt de tavoir 'qunnd \r pr^'trr (;rec adresse aux bienheureux Theopatorts cetteinvocation (lc|>ri-cativ.

    l'incorn ici, In contraote dr opinion* nt> rnanr|u(> pat d'un rtr-tain piquant. Ainai, pour Gabriel de IMiiIndrlphie, le ri'*- '1" la"'''. ni,, ou de In Prparation dea oblait, remonte i:. 'a-I lit saint HuAile et saint Jean (Jir}o4tome par tr.inon tcrite '. Nicolas Houl(;aria ton tour prtend que saint|)t n >*h > / ri/., p. Y%u

    S-3 1. CI ' IH 21. pour Nqui m |>larr rrll< r i1im

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    396 MADAME SAINCTE ANNEY aurait-il une troisime faon devoir? Oui, mais condition

    de ne rien conclure de l non plus.L"ETXOAOriON TO MEFA (le Grand Euchologe), auquel nousfaisions allusion tout l'heure propos des rcentes ditionsde la Dii^ine Liturgie.soh en grec, soient d'autres langues orientales,serait ici consulter, mme lire, parce qu'il nous offre un vrairenseignement, un point de dpart pour une tude qui s'appuie-rait ds le commencement sur quelque chose. Comme rien nevaut les textes en original, permettez que nous fassions place celui-ci :

    AuTY) 8 -q Tat. y^v Iv tw xapovTt e(rri\xzMC

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    LA LITVRCIB 397qur l'Athoft lui-mme le tenait drt Pres d'autrcfoit, date elfort nnrienne, et c'est tout ce qu'on en peut afljriuer.En attendant li solution du |tro|>|rme :

    01 ij Tr,; ^'j'^-:i;;o; .J1 Txa;^,< '^ -' '.

    riitir rinlluwea de b Mintc MonUffn* . ^rAo, i4i^. |^ tnMhwtii 4m LasiaTo Jr Lmiu 'e (1710),|.our Ira KulWim ratholiqur* iJu ri|r frro-'ar, tiifo qiM Upr'U* f* U Pr^|>Mralian irillo M>r. -..;, ow potAOde tuapooM MD* |>ardoft et d'eKcoiniuunicotion indeUoblo t ^toraello do U prtdu I>ieu lout-puueaitt .

    Autre* ouvniKra : Ricaut, //iW. d* l'itat prtant d* l'Kfl. fr. HdVK$U nm^ntentt (Irad. de noeenioitdi, Middelbourir, m- 12, \tV}2 , John I ' >atfouni of ike prtMttI iirttk < hurtk, (iombndKe, m fol., 172J '''' ^ rot,la Ut. mi/U'JulunU l'autre [ik l'antl, 111-8", . I. it. d n Bouvoiur d'

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    ARTICLE TROISIME

    Religiosa loca.

    La bulle de Grgoire XIII nous disait au commencement dece livre : Ad antiquam in illam devotionem {excitandam) quamusque ah exordio nascentis Ecclesise, insignia quoque templa etreligiosa loca in ejus honorem toto orbe constructa testantur. LePontife veut promouvoir la dvotion la Mre de la Vierge, etson meilleur, presque son unique argument, est l'anciennetde cette dvotion, anciennet qui remonte au berceau de l'gliseet qui est atteste par les temples insignes et autres lieux dereligion consacrs ds lors sa gloire dans le monde entier. Longtemps nous avons remu cette phrase, quelque peu impr-cise, il faut l'avouer, nous demandant si l'incidente ab exordioEcclesise s'appliquait l'anciennet de la dvotion elle-mme,ou l'anciennet des religiosa loca autre terme difficile traduire qui ont pris pour vocable ou patronage le nom dela Sainte. Vain scrupule peut-tre, mais au moins, dans le secondcas, faudrait-il donner l'incidente un sens assez large et, pourle dire de suite, ne pas exiger, comme ont fait certains pangy-ristes trop zls, que notre Sainte ait possd des glises sous sonnom avant que le christianisme n'en possdt lui-mme.

    Les Actes des Aptres et les ptres de saint Paul nous mon-trent les premiers chrtiens runis ou bien dans les synagoguescomme Damas, Antioche de Pisidie, Iconium, Thessa-lonique, Bero, Athnes, Corinthe, Ephse ^, etc.; ou biendans des maisons particulires, gnralement dans des parties

    1. Actes, IX, 21,; xiii, 14, 45, 50 5 xiv, 1, 2, ; xvii,l,2 ; xvii, 10 ; xvii, 17 ;xvii, 4 ; XVIII, 19 ; xix, 8.

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    nCIlUIOlA LOCA 399rcrulci, ou premier ou mme au troitime ^tage. Il et! donc exactde dire que le* prrniirot gU%r.% furent de* maion que l'onarcoiiiiiiodnit k cette fin ', arcomniodotion facile quand e||etpot*datent dj, coniinr la plupart des rraidcncet opuleotet du monda{^rcco-romoin, un atrium, un triclintum et une bastlica '. C'estdans ce aen qu'il faut lire la l({ende du Martyrologe : < A Homa,lu ddicace de la preniirre |{lio hAtie et consacre par saintl'ierre , formule o il ne s'aj^it pas d'une ;;lite au sens o nousprenon

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    400 MADAME SAINCTE ANNEavant la fin du vi sicle que les glises commencrent porterdes vocables de saints. Ces exceptions taient rserves lasainte Vierge S aux martyrs et aux saints aptres Pierre et Paul,d'ailleurs martyrs eux-mmes, et encore y a-t-il lieu de se rappelerici le mot de saint Lon le Grand (440) au sujet de la basiliquequi s'tait leve sur le tombeau de saint Pierre : Les fidlesaccourent la basilique du bienheureux aptre, qui est ddieau seul Dieu vivant et vrai {qu uni Deo i>i

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    KKLICIOtA LOCA 403de )on(;ii atermnirmentii, rummc tir fait il y en ut, U Fraii00 francs pour la fondation d'une crde apostolique ou d'unsminaire oriental *, en ce coin du monde (|u*ona ti bien baptislie terre franaise > : terre franaise o cependant, Madamn sainteAnne l'ayant ainsi voulu, la litur -que rend la Sainte lesmmes hommages qu'autrefois ; terre fr - qui avoisinele Saint-Scpub re et donne vue au loin sur Urthlrcni * ; M.iiton

    I. Il nniit ouvirni d'avoir lu quelque part que U France avait mhn m'ktidcelle er en ruina*, *lr. iMtnde Mgr tatfifertt, dans llaunard, /. eil., I. i, p. 9K.

    3 r.n l(t:>, rrrdil da 90.000 francs et deux aulrv* de 75.000 franc* chacun,voir, m 1871 al 1873. Mts. tmikot., 1873. p. 18S. Mais le* cWdiU ^um; avait (llu e borner au (roa ouvra. A l'intrieur, qoalle nudil^ ! Privait ancor*Mfr l.i>vi|*rnr l'j* I, pae ir ", lu celle da sainl*Anne, M " ' 1 ' f f 1 I . ,. tn;V !..raconte loncuemmi rommenl il r^uMil 4 U (ouder. Il ni* de lai una Ullr* aniiiiKirrr, ir< habile en n tr r S^minatra i cf. Ififiall / ifte

    qui upporle le llaramee (.henf. Kn paaaani derrire 'tur les ror tiers rouvert* de d^ombrea et de ruine*, on donuna le partie* inf-ff-if 1- \x r%\, la mqu*''* ilOmar -t rrWr .\\ai

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    404 MADAME SAINCTE ANNEd'Anne mre de Marie , Reine de la France, et par consquent maison des anctres , comme disait Sophrone le Patriarche ;enfin peut-tre, pour la raison qu'on vient de dire, trait d'unionmystique entre l'glise d'Orient et l'glise d'Occident.On sait par cur ces lignes que M. de Vogu crivait en 1858 : La restauration complte de l'glise Sainte-Anne a t ordonnepar le gouvernement franais. Nous nous plaisons croire quel'architecte distingu auquel cette importante mission a t con-fie saura comprendre les graves devoirs qu'elle lui impose ; qu'il aura le courage, peu ordinaire, de s'eiacer lui-mme, de dis-simuler autant que possible ses propres travaux ; qu'il s'ef-forcera enfin de conserver, de consolider le monument tel qu'il est,sans changer ni altrer en rien son caractre primitif. En agissantainsi, il s'attirera l'estime et la reconnaissance de tous ceux quiont le culte des arts et des gloires de la patrie. La vieille glise desCroiss est une prcieuse relique, laquelle il faut toucher avecle respect d son anciennet, sa valeur archologique et auxsouvenirs glorieux qu'elle rappelle. Pour nous, nous le disons fran-chement, et en le disant nous exprimons l'opinion du plus grandnombre, nous l'aimons mieux pauvre et dlabre que dfigure, ^))

    Le vu que M. de Vogu exprimait si noblement a t ralis,et M. Mauss, l'architecte choisi alors parle gouvernement fran-ais, a su en effet, dit le P. Vincent, remanier, consolider, rtablirl'difice entier avec un respect admirable de son antique physio-nomie, avec le souci scrupuleux d'effacer l'art du constructeur

    d'lgantes constructions, le vieux rempart crnel portant des toufes vigou-reuses d'une paisse vgtation parasite, la place de la mosque d'Omar, dominepar l'immense coupole de bronze, portant le croissant dor de Mahomet, puisdes minarets lancs, des dmes secondaires, la faade du palais de Godefroide Bouillon, aujourd'hui mosque El-Aksa.

    A droite s'tage la ville entire surmonte par la massive tour de David etpar les autres constructions de la citadelle, et dans le lointain, ce tableau magi-que, lumineux, tincelant, se termine par les collines de Bethlem, dont le verttendre et le gris ple se marient dlicatement un ciel d'une puret incompa-rable. )) M. Lortet, La Syrie d'aujourd'hui, dans le Tour du monde, 1881, t. ii,p. 118.

    1. Notice, p. 12 ( part), ou dans le Bulletin de l'uvre des Plerinages, 1858.

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    KEtlGIOSA LOCA 406rnoilnrne pour faim reparaltri aeul, danf toute beaut autfreet limplr, l'art du ronitrurteur anrien. Chaque pirrrc a rrpris laplace ; (-ha(|ur nirnibrc d'architecture a conterv toute t va

    3. Men* de pieiubre, cf. cideesus, p. 3^ ^ L'aaiiqva M (Samt>

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    406 MADAME SAINCTE ANNEIllas ! dj se posent les problmes, et le mot de notre Pre

    Vincent nous parat si juste, si terriblement juste, savoir que l'tude complte du monument de Sainte-Anne est compliquepour autant qu'attachante ^

    Attachante , oui certes, et par cela mme qu'elle est plus complique, complique ce point que le savant Dictionnaired'archologie Cabrol-Leclercq se refuse l'entreprendre et enappelle modestement aux archologues prsents sur les lieux,lesquels, dit-il, nous ont donn comme un avant-got de ce qu'onpeut attendre d'eux ^.

    Admirable exemple de prudence que nous voudrions suivre,que nous suivrions si les problmes ne faisaient ici commepartie intrinsque du monument, et ne se posaient d'eux-mmesds la premire approche. Il ne s'agit pas de les rsoudre, mais onne peut pas non plus s'empcher de les constater. Autrefois iln'en existait que trois, savoir : Quel est l'ge de ce sanctuaire ?La sainteVierge est-elle ne ici mme ? Ce lieu mme a-t-il ren-ferm le tombeau des parents de la Vierge ? Loin de rsoudreces problmes, l'rudition contemporaine en a ajout un qua-trime, non moins insoluble, c'est--dire, en substance : Cetteglise Sainte-Anne est-elle la mme que l'glise dite autrefois Sainte -Marie de la Nativit , et place en ce mme endroit ?A commencer par ce dernier point, on a crit en effet rcem-ment : L'emploi d'un vocable diffrent de celui de Sainte-Anneest une difficult considrable contre l'identification de l'dificeainsi dsign (c'est--dire dsign Sainte-Marie de la Nativit) et celui dont nous recherchons la trace (c'est--dire Sainte-Anne)^. L'objection est trs srieuse, trs grave, et c'est la litt-rature mme du sujet qui la soulve. Voyons un peu ce qu'il enest. Virgilius, plerin du iv^ sicle, parat peu authentique plu-

    Anne) occupe l'emplacement de la maison paternelle de la Vierge Marie. C'taitune modeste demeure en partie construite, en partie taille dans le roc. Cettedernire forme la crypte de l'glise et c'est l qu'on vnre le lieu de la naissancede Marie Immacule. Meistermann, Guide, p. 152.

    1. Loc. cit., p. 239.2. Article Anne, col. 2171.3. Dict. d'archoL, col. 2171.

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    llRllcinVA l.nrA 407liAiir*. m/'Hir pri^^rnt par le *. tn.iit Th-tout fuit, et l'on ait re qu u < tni tu ^.iO : Dr U maut/o ucPiliitr jusqu' la |iirinr |irol>atii)iir, il y n environ rrnt t 'Ir Sauveur ;rMrril \r paralytif|ue ; ton ifrIat t'y trouve ...l'ri'n de lii l'itii inr |iro|)aii|nr, o \r% main''-* lavaient "*riftnaient, r70, coniinr on l'a lit ouvent Xnt-r.in le IMai^nrvent noniiii, tort, Anionin Ir Mur n tour tiretournant dan* la ville, noui vlnr ine |fii el dite natatoire et qui cinq portique* dans l'un li- < et lahnilique de SainlrMarie, o font lieauroup de nNiiu avon rapport uilleun le texte de saint Sophrone, mais ily a lieu de le riler de nouveau : J'entrerai dnn I ' l*ro-Imtique o la glorieuse Anne enfanta otarie ; et, pprorhant duleni/tlti fie la trs pure Sre de Dieu, j'en saisirai les inuraillet tirhreji et j'y poserai mes livres avec amour *. llr*lr encore |>nrmtles texte* amien* celui de nint Jean I)anai dom l.*>4lrrcq. i ni. l'a rapporta l'a'four Twlilvr, relie pierine nalat (ail ui> ", el il a* aaVMl lapU.rr /. I \,0, p. kt9. Auj r t : ^> i^i k > rtcewaltf lal'iai-tltc I .

    \. Cf. OU P. (*., i. iaavTM, col. 3t3S.

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    408 MADAME SAINCTE ANNEle vocable de l'glise dans l'expression : temple sacr de la Mrede Dieu ? C'est probable, et de l vient la diflicull, malgrle touchant souvenir qu'ils accordent aux parents de la Vierge.De leur temps et mme bien avant leur temps, une glise Sainte-Anno, c'est--dire portant rellement ce vocable, existait Jru-salem. Ici l'opuscule de Mgr Lavigerie nous est fort utile en cequ'il rapporte deux tmoignages importants ce sujet :

    Un premier texte, lisons-nous, aussi prcieux qu'indiscutable,est extrait de l'historien musulman le plus savant de la ville sainte,Medjer-Ed-Din , cadi de Jrusalem, deux sicles environ aprsle dpart des Croiss. Charg par son office de la conservation desarchives de la ville, il tait mme d'tre parfaitement renseignsur l'origine des tablissements et surtout des tablissements reli-gieux de la capitale de la Palestine. Voici ce que, l'occasion de latransformation de Sainte-Anne en mders par Saladin, il critde notre glise : La mders Salahieh est une glise du tempsDES Grecs appele tombeau d'Anne, parce que, selon la tra-dition, elle renferme le tombeau d'Anne, mre de Marie. Salah-Ed-Din l'a fonde en 588 (1192 de l're chrtienne). La charge decheikh de cette cole est une des principales de l'empire musul-man ^.

    Rien n'est plus clair : l'glise est du temps des Grecs, cequi, dans le langage constant de Medjer-Ed-Din et des autrescrivains musulmans de la Palestine, signifie qu'elle est ant-rieure l'arrive des Francs. Elle porte le nom de sainte Anne,parce quelle renferme son tombeau.

    Ces renseignements, si prcieux pour nous, sont confirmspar un autre crivain arabe... Abulfda, l'historien de Saladin.Celui-ci, parlant comme Medjer-ed-Din de la transformation deSainte-Anne en mders, disait, dans des termes moins explicites

    1. La traduction Sauvaire [l. cit., p. 77) est substantiellement la mme : LeSultan, aprs avoir consult les Eulam de sa maison sur l'tablissement d'unemadraseh (collge) pour les jurisconsultes cliafetes et d'un hospice pour lesvertueux personnages de l'ordre des Soufis, dsigna pour la madraseh l'gliseconnue sous le nom de Sand Hanneh (Sainte-Anne). On dit en effet qu'elle ren-ferme le tombeau d'Anne, mre de Marie... La madraseh Salahieh, fonde parSalah-td Din, est une glise du temps des Grecs... La charge de cheikh, etc.

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    aCLIOir % t '' 4Mh la v^rit^, mai* au fond mlilabiet : 1^ sultan, tant rvvenu JruBoIrm..., augmenta le rrvenut du rollee qu'il y avait4 fond. AvAMT l'Ulamimk, cb collcr iLiait coivKt- oLt ta :lion, et ceux qui voudraient voir dam sa Sotict un pro

    \. Unie ni.-.lTr (rii;r avant larri\ri>r - (et Ion ) uirttait l-- tombeau il-- "' " m'-f ilaMir>am . I. 1 '*l l** nouveau uii- r,,-!ir, c qu ' j >; vanl. Aboulfrda. A -^t, KJ. Ilviak*, iv. 13S. Cf. ( l'rn>. : i >.'iioau, Mu*** nr ftie.

    Aiilrr s ' V.CH: *\IrnArtv l ' . rrii.ft k ' r ^ -t > ' .iluation. Il ortiontta d rnforrr Im r. < ! uffiiMnlA U deUiltoB ! !I^Kf i|u'il vail fendi dn rtu tiIIo. Avant riiUmMOM, cet t *ilcoiiiui aoiii | nom dVKlito Je ||nn Omm V Son Il ! Mulnuin*', rrtlr r '- \jt%I rdiK * 1' > tir JrrtiiAlni) ! 4 a{rvmiAr* dMliitalion. - Kiiftn la Sullan, |UMml d ul fail U t* d* J^fis* II, la convertit de nouMiu n rollf* ! roiiGa au tadi imk%k < ( ! t . I U dirvrtion dr ludttu>>at

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    410 MADAME SAINCTE ANNE(lomo plus ou moins intress devraient ouvrir le grave Tobler la page 429 de sa Topographie de Jrusalem : On a, dit-il,des tmoignages que, avant l'an 622, il existait ( Jrusalem) uneglise portant le nom d'Anne, mre de Marie. Et il donnecomme rfrence le mme Abulfcda^ Il n'y a pas jusqu'aux savantsBndictins de Farnborough qui ne tmoignent ici d'une confiancevraiment tonnante, tonnante en effet parce qu'elle se prodiguesi peu. Pour eux aussi, les Annales de l'historien arabe offrent, enla prsente occurrence, une attestation ferme ^w et ce jugementest noter chez des savants qui ont dj dit sur tant de choses le dernier mot de la question ^. Nous supposons donc admis que, avant 622 selon Tobler, avant

    636 selon les Bndictins de Farnborough *, une glise dite deSainte-Anne existait Jrusalem. Mais si cette glise tait lamme que celle dite de la Nativit , pourquoi saint Sophroneet saint Jean Damascne en font-il, un temple de la Mre deDieu 2 ? Srement, la difficult est considrable. Cependanttablissons d'abord que l'glise Sainte-Anne actuelle est bien cellequi a t autrefois transforme en mederseh par Saladin. Untarik ou ddicace inscrit sur la porte d'entre fait foi encoreaujourd'hui de cette fondation : Au nom de Dieu clment, mis-ricordieux. Tout ce que vous avez de bien vient de Dieu ! Cettemederseh bnie a t fonde par le roi victorieux, notre matreSalah-ed-Din, le sultan de l'Islam et des Musulmans, Aboul-Mou-

    1. Ubrigens ward vor dem Y. 622 eine Kirche mit dem namen Annens, der-Mutter Mariens, bezeichnet; unter dem Islam aber, noch vor dem Einzuge derFranken, war der Tempe in eine Schule verwandelt. Note : Abulfeda, Hist.univers., cap. 36.Im Auct. ad vitam Saladini d. Schultens.

    2. Dict. d'Archol, p. 2170.3. Qu'on lise des articles commie Acmtes, Archimandrite ... etc., etc., et

    l'on verra que non seulement tout l'essentiel est dit, mais encore qu'il faudrarecourir de toute ncessit ces articles pour avoir le dernier mot sur la ques-tion. Dict. d'archol., prface, p. xviii.

    4. La prsence d'une basilique est antrieure, sur le lieu qui nous occupe, l'invasion musulmane; ce qui nous reporte vers le vi^ sicle, avant l'anne636, date de la conqute. Dict. d'archol., article Anne, col. 2171.

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    MKLICIOtA LOCA 411radar- Yoiitef, fila tl'F.youl, TiU de ShAcly, qui a vivifi IVinpir*dttn croyants ; (|u Dieu lirni*e tes virluire* I le comble n peut-tre l*'''lise de la Nali*vile tait, au tniui(;naKe d'Antonin de l'i e, construiteUns l'un des i inf| portiques de lo l'iscine *, tandis que notreSainte-Anne est plan'-e dans le voisinage.

    Oui, mais ne serait-il |>n |>erinis de supposer dans le texted'Antonin une (i(;urc de Im lan$ tant mis fwur pr* J*',*t\i bienune erreur qui se lero kI* ^^ 1*** tronscriptions postrieureslie ce nii'-me texte; ou mieux enrore une reconstruction de l'ytlisede la Nativit, laquelle ^tline aurait t, pour l'occasion et peut*tre mme pour la facilit de la reconstruction, transporte duportii|ue de la l'incine dans le voisinof^e ? Pures hypothses vi-fleninient, et nous les soumettons k notre tour aux * arciprtent* ur \r% lieux, s Seulement, c'est la tradition de Jrrusau-mque Sainte-Anne fut reconstruite par Justinien.el ne {teuton pasconjet lurcr ijue, en cette occurrence, Sainte-Marie de la Nativitaura linn^' de >ocablo, en mme temps que de site ? l^ . I......et d'autant plus \ raiseniblnble que le IntMtUu* venait d .une ^ nwi^'nilique r;;lirf>l>l>lvmnl par i'*inp*fur JualiMan, tout porta A

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