Chronique Du Crime Et de l'Innocence

7/25/2019 Chronique Du Crime Et de l'Innocence

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Title Chronique du crime et de l'innocence, t. 1-8

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CHRONIQUE

DU CRIMEET

DE L'INNOCENCE;Recueil des )vnemens les plus tragi*ues+ Empoisonnemens& !ssassinats& Massacres&

Parricides& et autres ,or,aits& commis en -rance& depuis le commencement de la monarchieus*u'/ nos ours& disposs dans l'ordre chronologi*ue& et e0traits des anciennes "hroni*uesde l'#istoire gnrale de -rance& de l'#istoire particuli1re de cha*ue province& desdi,,rentes "ollections des "auses cl1bres& de la 2a3ette des 4ribunau0& et autres ,euillesudiciaires.

PARJ.-B. J. CHAMPAGNAC.4out ce *ui me ,ait peur m'amuse

au dernier point.

". EL!5I2NE&cole des Vieillards.

Tome Quatrime.

Pari!.CHE" M#NARD$ LIBRAIRE$

PLACE %ORBONNE$ No&.

(&&.

6

CHRONIQUE

DU CRIMEET

DE L'INNOCENCE.


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EN)ANT R#CLAM# PAR DEU* P+RE%.

Enlever un en,ant / ses parens& le porter dans une ,amille trang1re *ui le re7oitcomme s'il lui appartenait vritablement& et *ui croit m8me le reconna9tre+ troublertellement les ides de cette ,aible crature& *u'il ,inisse par ne pas savoir *uels sontceu0 / *ui il doit le our: telle est l'entreprise hardie& immorale et inhumaine& dontnous allons rendre compte.

/ nos lecteurs connaissent l'histoire d'un en,ant rclam par deu0 m1res. Icice sont deu0 p1res *ui se disputent le m8me en,ant. "ette di,,rence n'est pas laseule *ui distingue ces deu0 ,aits bi3arres et intressans.

Michel Richer avait eu sept en,ans de Marguerite Lerouge& *u'il avait pouse

en 6;-ran7ois>!le0andre et )tiennette>Marguerite.

Pierre>-ran7ois>!le0andre& n le septembre 6;


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-aisons conna9tre maintenant l'intrigante Fdont les manHuvres odieuses ouentun grand rCle dans cette intressante histoire.

!u mois de ,vrier 6;;=& le nomm acob %eaumann& batelier / Gtrasbourg&demeurait / Paris& rue des "in*>iamans& avec une personne *u'il disait 8tre sa

,emme et un en,ant dont il croyait 8tre le p1re. La nomme Marguerited'Bppinchemit3& native de Garbourg en !lsace& ,emme de 2uillaume>Roch Leeune&o,,icier de maison& tenait une tabagie& rue et porte Gaint>Martin+ elle y recevait

principalement des !lsaciens et des !llemands& et logeait des ,illes de ces m8mescontres. Le myst1re pro,ond dont tait envelopp le mariage de %eaumann avecune de ces ,illes droba des dtails *ui auraient pu eter un grand our sur laconduite de la ,emme Leeune.

%eaumann& apr1s son mariage& tait all / Gtrasbourg avec sa ,emme& *ui yaccoucha d'un gar7on& le novembre 6;;(+ sei3e mois apr1s& c'est>/>dire / la ,in de

,vrier 6;;& il revint / Paris avec sa ,emme et son en,ant+ puis retourna /Gtrasbourg au mois de ,vrier 6;;=& laissant / Paris sa ,emme& *ui le suivit*uel*ues ours apr1s& apr1s *u'elle eut con,i en dpCt son en,ant / la ,emmeLeeune.

"ette intrigante ,aisait publi*uement / Paris pro,ession de charlatanerie. En*uittant sa tabagie& elle s'tait mise / dbiter un secret *u'elle disait merveilleu0

pour la gurison des hmorroJdes et des rhumatismes+ et elle s'tait ,ait annoncerdans lesPetites Affichescomme possdant seule ce prcieu0 spci,i*ue.

La Leeune se trouva donc dpositaire de l'en,ant %eaumann. "et en,ant tait&dit>on& atta*u d'humeurs ,roides: nous ignorons ce ,ait+ toute,ois& en admettantcette supposition& il est prsumable *ue la ,emme %eaumann avait con,i son en,antau charlatanisme de la Leeune dans l'espoir d'obtenir sa gurison. Mais cettemisrable& d1s *ue la m1re ,ut partie& ugea plus commode et moins dispendieu0

pour elle de se dbarrasser de cet en,ant. Elle le ,it recevoir le mars 6;;= au0En,ans>4rouvs+ le lendemain& il ,ut transport / la Galp8tri1re+ de l/& conduitmalade le dcembre de la m8me anne& / l'hCpital Gaint>Louis& oD il mourut le mars 6;;F.

L'en,ant Richer ne ,ut conduit / cet hCpital ci avait t plac.

"ependant acob %eaumann& de retour / Paris& / la ,in de mars 6;;F& se proposade retirer son en,ant de la Galp8tri1re& oD on lui dit *u'il avait t port. Il voulait leremmener / Gtrasbourg. La Leeune ne ,ut pas sans in*uitude lors*u'elle vit& / sonarrive& *u'il lui rclamait son en,ant& dont certainement elle n'ignorait pas la mort.Mais& pour cacher l'norme abus *u'elle avait ,ait de la con,iance de ce p1rein,ortun& elle con7ut un coup audacieu0& dans le*uel tout autre *ue cette ,emme

aurait peut>8tre chou+ il est m8me probable *ue toute autre n'aurait os enconcevoir la pense+ en e,,et& il ne tombera dans l'esprit de personne d'enlever un


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en,ant / son p1re pour le donner / un tranger& sans y avoir un intr8t *uelcon*ue.Bn ignore *uel pouvait 8tre l'intr8t de la Leeune.

Le 6 avril& cette ,emme& apr1s avoir pris toutes ses mesures& se rend / l'hCpitalGaint>Louis& entre dans la salle Gainte>Marthe& voit l'en,ant Richer& et demande / un

domesti*ue ;/ *ui elle doit s'adresser pour avoir la permission de l'emporter. Bn luiindi*ue la sHur Gainte>"laire+ mais& pendant *ue l'on va avertir cette religieuse& laLeeune ,eint d'Cter du bras de l'en,ant le billet *ui servait / le ,aire conna9tre& et dit&apr1s l'avoir lu& qu'elle ne s'tait pas trompe, que ce billet annonait l'enfantqu'elle cherchait, sans dire cependant le nom crit sur le billet& *u'elle serra dans sa

poche.

Bn dit *u'ellefeignitd'Cter ce billet& parce *u'en e,,et elle ne l'Cta pas: la sHurGainte>Marie l'avait Ct / l'en,ant / son arrive& et le conservait dans un tiroir de sachambre& le petit malade ayant des plaies au bras. "ette coupable simulation de la

Leeune avait donc pour obet d'en imposer au0 personnes *ui taient aupr1s de lamanne de l'en,ant+ et elle russit en e,,et compl1tement.

L'en,ant& pour *ui cette ,emme tait une trang1re& mani,estait de la rpugnance/ s'en aller avec elle+ il criait& se dbattait& repoussait ses caresses. Pour l'apaiser&elle lui donna un petit pain et des Hu,s rouges. La sHur Gainte>"laire& *ui survint&lui demanda ce *u'elle souhaitait.Ke viens& rpondit la Leeune ?sans sedconcerter& e viens retirer cet en,ant& *ui appartient / un homme arriv de centlieues pour le chercher.Ke ne vous connais point& lui rpli*ua la religieuse& et ene remettrai cet en,ant *u'au p1re.Ke vais le chercher le p1re& dit la Leeune en

sortant.Kuel*ues instans apr1s& elle revint avec un homme *ui avait l'air d'unpaysan tranger& et *u'elle dit 8tre le p1re de l'en,ant *u'elle rclamait. "e paysantranger n'tait autre *ue acob %eaumann& *u'elle avait amen avec elle& et *uil'attendait dans la cour de l'hCpital.

1s *ue %eaumann aper7oit l'en,ant& il l'embrasse& se met / pleurer. La sHurGainte>"laire veut lui parler& mais la Leeune lui ,ait observer *u'il n'entend pas le,ran7ais. "ette ,emme tait si impatiente d'emporter l'en,ant& *u'elle ne voulait pasm8me attendre *u'on lui rem9t ses habillemens. !ussi& d1s *u'elle les eut re7us& ellesortit prcipitamment& emportant le eune Richer. Il tait environ midi.

Le 6 du m8me mois d'avril& le sieur Richer se rend / l'hCpital Gaint>Louis pourvoir son ,ils+ il lui portait une robe de chambre& *uel*ues hardes et des ouou0. Ildemande oD est son en,ant. u'on uge de sa consternation lors*u'on lui dit *ue&depuis deu0 ours& il a t enlev. Pendant *uel*ues instans& il demeure ptri,i desaisissement. La douleur pro,onde oD il tait plong& l'agitation et la stupeur *ue luiavait causes cette nouvelle inattendue& ,rapp1rent la sHur Gainte>"laire& *uireconnut *u'elle avait t trompe& *u'on avait abus du nom de l'abb eschamps&

pr8tre de service / l'hCpital Gaint>Louis& pour enlever l'en,ant. Elle crivit au m8meinstant / cet ecclsiasti*ue pour l'in,ormer de cet enl1vement et de ses

circonstances. Le sieur Richer porta la lettre. L'abb eschamps ne connaissait laLeeune *ue par les annonces *u'elle avait ,ait insrer dans lesPetites Affiches. Il se


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procura son adresse& se rendit che3 elle et l'amena par degrs / avouer *ue c'taitelle *ui avait ,ait l'enl1vement. !pr1s avoir arrach cet aveu si prcieu0& l'abbeschamps appela le sieur Richer& *ui l'avait accompagn us*u'/ la porte de lamaison. Richer monta+ la Leeune lui rpta tout ce *u'elle venait de dire / l'abbeschamps+ mais& comme elle craignit *ue son crime n'e@t des suites ,Acheuses&elle ,it& cette ,ois& tous ses e,,orts 6(pour se usti,ier d'avoir ,avoris l'enl1vement del'en,ant et d'y avoir coopr. Elle raconta ensuite tout ce *u'elle avait ,ait pour

prserver du ,roid l'en,ant& *ui avait t conduit / Gtrasbourg+ *u'elle lui avaitdonn une robe de chambre de l'un de ses en,ans& en remplacement de la*uelle%eaumann lui avait laiss la redingote du sien. ! la vue de cette redingote: Voill'habillement de mon enfant& s'cria Richer+ on a enlev mon enfant; c'est un

Allemand qui l'a vol

"e cri de la nature& pouss avec vhmence& alarma la Leeune. Richer ne putretenir son indignation& ni s'emp8cher de lui reprocher d'avoir elle>m8me trempdans l'enl1vement. "es reproches& le ton *ui les accompagnait& chau,,1renttellement la bile de cette ,emme criminelle& *u'elle se rpandit en inures. !pr1s cetorage& on entra en ngociations: la Leeune promit de ,aire revenir l'en,ant+ elledemanda m8me de l'argent pour des dmarches *ui ne ,urent pas ,aites+ et l'en,antn'arrivait pas. Richer et sa ,emme taient dsesprs. La sHur Gainte>"laire in,ormale lieutenant>gnral de la police du royaume du 66,ait de l'enl1vement. "e magistratcrivit au prteur de Gtrasbourg+ mais l'a,,aire restait sans solution.

Pendant tous ces retards& la tendresse paternelle inspira Richer. Il se rappela *u'ilavait connu autre,ois / Gtrasbourg& un ma9tre tailleur nomm elille. Il lui crivitaussitCt pour le prier d'aller voir son en,ant& dont il lui donnait le signalement le

plus complet& indi*uant& avec la plus ,id1le minutie& le nombre et la nature de sesplaies& et les endroits de son corps oD elles taient places+ de sorte *u'/ la lecturede cette lettre& il tait impossible de se mprendre sur la con,ormit par,aite du

portrait avec l'original.

Le sieur elille& apr1s avoir vu l'en,ant& apr1s avoir e0amin ses plaies&convaincu *u'il appartenait bien / Richer& alla trouver le prteur de Gtrasbourg& luilut la lettre de Richer& et le mena voir l'en,ant. Le prteur crivit aussitCt / un de sesagens / Paris pour prendre des in,ormations sur le sieur Richer et sur l'enl1vementde son en,ant. Les renseignemens obtenus par cette voie ,urent enti1rement,avorables / la rclamation de Richer.

6"elui>ci& bien persuad& par suite de tous les claircissements *u'il s'taitprocurs& *ue la Leeune et %eaumann avaient enlev son ,ils& alla che3 cette,emme lui proposer de le ,aire revenir / Paris& avec o,,re de payer m8me la moitides ,rais du voyage. Mais l'o,,re ,ut reete+ on traita Richer d'imposteur& et il ,utconduit / coups de bAton.

"ette rception ignominieuse et cruelle irrita la douleur de Richer. Il rendit

plainte en vol et en enl1vement d'en,ant& nommment contre la Leeune& le F uillet6;;F. Gur la plainte& intervint une ordonnance portant permission d'in,ormer. "in*


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tmoins ,urent entendus& et il rsulta de leurs dpositions *ue l'en,ant contest taitvritablement celui de Richer. !lors la Leeune et %eaumann ,urent dcrts de

prise de corps& et la Leeune conduite en prison et interroge. La ,emme Leeunedemanda sa libert sous caution+ mais& comme elle ne trouva personne pour lacautionner& elle se vit ,orce de dposer *uin3e cents livres.

Rendue / elle>m8me& cette intrigante voulut charger %eaumann pour sedisculper& et pour recouvrer& s'il tait possible& les *uin3e 6=cents livres *u'elle avaitdposes. Mais on n'eut aucun gard / sa demande& et l'on ,it venir& / ses ,rais&%eaumann et l'en,ant / Paris.

Bn con7oit aisment *uelle oie dut causer au p1re et / la m1re l'heureusenouvelle de l'arrive de leur en,ant. Ils coururent aussitCt che3 la Leeune& oD%eaumann tait descendu. Ils taient accompagns de plusieurs personnes de leurmaison et de leur voisinage& *ui toutes connaissaient leur en,ant. Lors*u'ils

entr1rent& l'en,ant s'cria avec l'accent de la oie:Ah voil maman voil maman!ces mots& la dame Richer tomba vanouie+ revenue de cette crise& elle voulut

prendre sur ses bras l'en,ant& *ui tait assis+ mais il se raidit pour ne pas se lever.Elle lui demanda pour*uoi il re,usait de venir dans ses bras+ l'en,ant sourit& en luidisant bas / l'oreille: !n ne le veut pas.

Richer ,it sur>le>champ plusieurs *uestions / l'en,ant& *ui rpondit / toutes avecustesse+ il dit *u'il reconnaissait toutes les personnes *ui taient venues avec sonp1re& et les appela sparment& chacune par son nom.K"'est asse#& dit alorsRicher& allons$nous$en. Et ils 6Fs'en all1rent. uand ils sortirent& l'en,ant leur dit

adieu / tous.

Le mari de la Leeune& *ui tait prsent / cette sc1ne& n'y ,ut point insensible+ illui ,it m8me une vive rprimande en prsence de toute l'assemble. "'est mal /

propos& lui dit>il avec aigreur& *ue vous voule3 ,aire croire *ue cet en,ant est celuide %eaumann. 5ous voye3 bien le contraire+ l'en,ant ne parle pas allemand& mais

bon ,ran7ais+ il reconna9t tr1s>bien son p1re& sa m1re et leurs voisins+ ne lui parle3donc pas autrement *ue ,ran7ais. 5oil/ comme vous ,aites touours+ voye3 dans*uel embarras vous vous mette3.

%eaumann se rendit ensuite en prison avec l'en,ant. 1s *ue Richer et sa ,emmesurent *ue leur en,ant avait t conduit au grand "hAtelet& ils y coururent.L'entrevue eut lieu entre deu0 guichets& en prsence de %eaumann.

La ,emme du concierge s'approcha de l'en,ant pour le rassurer& car il para9t *uela Leeune et %eaumann l'avaient intimid par des menaces: il se trouva l/ un autreen,ant un peu plus Ag& *ui savait parler allemand. Bn ,it parler ces en,ansensemble+ celui>ci 6demanda / l'autre& en ,ran7ais& le*uel de %eaumann ou du sieurRicher tait son p1re: "elui$l& dit>il en montrant Richer. uel*ue temps apr1s& illui ,it la m8me *uestion en allemand+ alors l'en,ant rougit& et regarda& en tremblant&

s'il ne serait pas aper7u par %eaumann+ puis il tourna les yeu0 vers Richer& enindi*uant du doigt *ue c'tait lui son p1re. La ,emme du concierge& ,rappe de ce


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*u'elle venait de voir et d'entendre& spara de %eaumann cet en,ant *ui ne luiappartenait pas& et le ,it conduire / l'in,irmerie.

uel*ues ours apr1s& / la re*u8te de Richer& l'en,ant ,us mis en s*uestre /l'hCpital Gaint>Louis. Mais le croirait>onO / peine ,ut>il revenu dans ce pieu0 asile

de la sou,,rance& *ue la Leeune con7ut le dessein de l'enlever de nouveau. "ette,ois nanmoins elle ne tenta pas l'entreprise en personne+ mais on vit rCder& pendant

plusieurs ours& dans les cours et dans les salles de l'hCpital& des gens aposts parelle pour pier le moment ,avorable. #eureusement toutes ses manHuvres ,urentdcouvertes& et l'on ne laissa plus approcher de l'en,ant.

En,in le parlement ,ut saisi de l'a,,aire+ elle 6Louis Pierre>-ran7ois>!le0andre Richer / ses parens& *ui l'yavaient dpos. Les preuves de ce crime taient compl1tes dans l'in,ormation. LaLeeune d'ailleurs tait convenue du ,ait dans son interrogatoire+ elle avait prtenduseulement& pour toute usti,ication& *ue cet en,ant appartenait / %eaumann. uant /acob %eaumann& il tait devenu coupable sans se douter *u'il le ,@t+ son erreur taittout son crime.

Par sentence du "hAtelet du mois de ,vrier 6;;;& l'en,ant ,ut ug 8tre celui dusieur Richer+ les demandes de dommages>intr8ts ,ormes par le sieur Richer et par

%eaumann ,urent compenses& et la ,emme Leeune ,ut condamne au0 dpensenvers toutes les parties.

Bn a lieu& ce semble& de s'tonner de l'indulgence 6;des uges / l'gard de cettemisrable et vile crature. La ustice ne devait>elle pas ,aire tous ses e,,orts pourdcouvrir les vritables moti,s *ui avaient pu la pousser / l'enl1vement de l'en,antRicherO La ustice ne devait>elle pas galement& pour rassurer la socit& punirsv1rement une ,emme *ui n'avait pas craint de porter le trouble et la dsolationdans une ,amilleO

6?

%#PARATION

DEMAND#E APR+% %EPT JOUR% DE MARIAGE.


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G'il ne s'agissait ici *ue d'une de ces sparations vulgaires dont retentissent sisouvent les tribunau0& et *ui n'o,,rent *ue des tableau0 odieu0 des torts rcipro*uesdes parties& nous ,erions grAce / nos lecteurs de ces dtails& dont la trivialit n'a riende pi*uant. L'histoire *ue nous allons raconter prsente un spectacle tout>/>,aitnouveau+ celui d'une eune personne ,orce& par des malheurs sans e0emples& / sesparer de son mari& pres*ue en *uittant l'autel& tmoin de leur union et dpositairede leurs mutuels sermens.

La demoiselle "..... vivait / 5erneuil che3 sa m1re& veuve d'un mdecin&lors*u'elle ,ut recherche en mariage par le sieur 2uyot& alors vri,icateur desdomaines. Le sieur 2uyot tait estim dans sa pro,ession& et passait pourirrprochable sous le rapport des mHurs. 6"omme son emploi tait trop mdiocre

pour ,aire subsister un mnage& les amis de la ,amille de la demoiselle ".....employ1rent leur crdit pour le ,aire lever / un poste plus avantageu0. L'emploisollicit ayant t obtenu& le sieur 2uyot di,,ra le mariage sous divers prte0tesdont il ne rendait pas un compte satis,aisant+ en,in la crmonie nuptiale ,utclbre le F novembre 6;;=.

Mais *ui aurait pu le prvoirO ! peine l'irrvocable ouiest>il prononc& *ue tout>/>coup le nouvel pou0 para9t chang& et montre un caract1re dur et ,roce. Le soir&d1s neu, heures& il arrache sa compagne au0 eu0 innocens de cette ourne et lam1ne dans la chambre conugale. L/& au lieu de ces soins& de ces attentions tendreset dlicates *ui ,ont ordinairement le charme des premiers ours de la lune de miel&sa nouvelle pouse ne trouve *ue des outrages Gon mari lui soutient *u'ilreconna9t& / des signes certains& *u'elle est enceinte de sept mois. Il aoute / cetteaccusation des indignits *ue l'on pourrait / peine imaginer. La eune dame passa lanuit dans les larmes& et le lendemain elle crut devoir cacher / sa m1re le (dtail dece *ui s'tait pass. $ne de ses tantes *ui l'aimait beaucoup ,ut seule instruite deschagrins secrets de cette malheureuse victime.

La seconde nuit ,ut aussi triste *ue la premi1re+ le sieur 2uyot continua d'clateren reproches outrageans pour sa eune pouse& *ui n'y rpondait *ue par des pleurset des protestations d'innocence. u reste& le our& rien ne transpirait de la conduitede son mari / son gard+ elle essuyait ses larmes& et s'e,,or7ait de cacher sous unvisage tran*uille et riant les soucis *ui dvoraient son cHur.

La troisi1me nuit ,ut encore plus pnible *ue les prcdentes. Les mauvaistraitemens s'taient oints au0 inures. La eune ,emme en portait les mar*ues+ iln'tait plus possible de dissimuler+ l'outrage tait / son comble+ elle alla dposer sadouleur dans le sein de sa m1re.

La dame "..... accabla son gendre de tous les reproches *ue sa tendresse pour sa,ille put lui inspirer. Le sieur 2uyot ne lui rpondit *ue par le ton de l'insulte et dumpris.

Les nouveau0 pou0 ,irent ensemble les visites 6d'usage. 4outes les occasionstaient bonnes au mari pour ,aire / sa ,emme de nouveau0 outrages. ans le cours


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de ces visites de biensance& il ne cessait de l'insulter& en lui demandant& lors*u'ilsrencontraient un homme de leur connaissance& combien de fois elle avait couchavec lui. 4antCt il lui disait *u'elle tait trop aimable pour %tre sage+ tantCt *u'il laconduirait Paris, et qu'il la vendrait fort cher un Anglais, parce qu'elle tait

&olie. "on7oit>on de pareils propos de la part d'un homme raisonnableO Ne croirait>on pas *u'ils partent d'un esprit alinO "e serait le seul moyen de les e0cuser.

Le novembre& le si0i1me our depuis leur mariage& ils partirent avec la dame"....& pour rendre visite / la sHur de madame 2uyot& religieuse / la "haise>ieu.2uyot tait touours en proie / ses ides noires. Ga ,emme lui ayant ,ait observer*u'il devait 8tre en,in convaincu *u'il avait t tromp par les signes au0*uels ilavait cru reconna9tre *u'elle tait criminelle& cette observation le ,it entrer en ,ureur+et il porta l'audace us*u'/ dire / sa belle>m1re *u'elle avait& par un breuvage& ,aitviolence / la nature& et *u'il allait raconter toute l'histoire / la communaut de la"haise>ieu. En e,,et& lors*u'il ,ut arriv au monast1re& sans respect pour la saintetdu lieu& ni pour la tendresse d'une sHur& ni pour la pudeur d'une eune viergeconsacre / ieu& il entretint la eune religieuse& sa belle>sHur& de tous les proposin,Ames *u'il avait imagins.

$ne ,ureur si mar*ue devait& / la ,in& devenir un scandale public. Les sc1nes sesuivaient de pr1s. Le 6( novembre& le lendemain du voyage / la "haise>ieu& lesieur 2uyot alla& avec toute la ,amille de sa ,emme et le sieur ....& cur de Gaint>Pierre de 5erneuil& d9ner che3 le cur de "..... Le sieur 2uyot& pendant le dessert&mit en *uestion si on pouvait ,aire rompre son mariage *uand on avait pous une,ille grosse de sept mois. Bn lui rpondit *ue non& et *u'il tait plus prudent de setaire& en se rservant de ,aire en,ermer sa ,emme le reste de ses ours. !lors le sieur2uyot& reprenant la parole& dit avec ,ureur:l faut donc, en ce cas, que l'un desdeu( prisseLa dame 2uyot& *ui vit oD ce propos tendait& laissa chapperl'e0pression naJve de sa douleur: "'est de moi& dit>elle& que mon mari veut parler.Le sieur Morais& =son aJeul& *ui ignorait encore ce *ui s'tait pass& dit au sieur2uyot& avec cette chaleur *u'inspirent les sentimens de la nature:)st$ce d'elle,monsieur, que vous entende# parler*K!ui, monsieur& rpondit>il avec le ton del'insolence. Le vieillard lui repartit& dans le transport d'une uste col1re: Vous %tesun monstre, et vous mrite# que &e vous br+le la cervelle . 2uyot lui rpondit& en lui

prsentant l'estomac: ue#$moi, vous me rendre# service+ et il accompagna ces motsde uremens et d'imprcations.

Les deu0 curs& vnrables ecclsiasti*ues& prirent 2uyot / l'cart& ets'e,,orc1rent de le calmer par les e0hortations les plus pathti*ues& par les conseilsles plus sages. Mais& dans sa situation dlirante& rien ne pouvait ,aire impression surlui.

Lors*u'ils taient en route pour retourner / 5erneuil& 2uyot ne cessa d'adresserencore / sa ,emme les discours les plus indcens et les plus atroces.

Le 66 novembre& la dame "....& avec toute sa ,amille et le sieur 2uyot& *uisemblait ne l'accompagner *ue pour lui prparer de nouveau0 outrages& alla / la


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terre de %ois,rancs& Fche3 le directeur des domaines de la gnralit de 4ours. "etami avait t instruit des suets de pro,ond chagrin *ue le sieur 2uyot donnait / sa

belle>m1re et / sa ,emme. Le mauvais temps *ui survint ne permit pas / la dame"..... de ramener sa ,amille / 5erneuil. Le directeur des domaines les retint /coucher. !vant le souper& on dansa& mais les sombres ides de 2uyot ne lui

permettaient pas de prendre part / ces plaisirs+ tout prenait / ses yeu0 la teinte de sa,arouche mlancolie. !vant de se coucher& il tira la dame 5..... / l'cart& et luidit:-e vous %tes$vous point aperue, madame, que ma femme est grosse, et que sonenfant remuait dans son ventre pendant qu'elle dansait* .'ai lu& aouta>t>il& dansvos /eu( et dans ceu( de tout le monde, ma honte et mon dshonneur. Lors*ue cettedame ,ut revenue de l'tonnement oD l'avait ete un propos aussi trange& ellereprsenta au sieur 2uyot l'inustice de ses soup7ons et l'indignit de sa calomnie.

La dame 5..... ,it part / son mari de la sc1ne dont elle venait d'8tre tmoin. Lesieur 5..... alla trouver / son tour 2uyot& et lui adressa des reproches *ui lui taientdicts par le 31le le plus pur et l'amiti la plus dsintresse. Mais 2uyot&l'interrompant avec ,ureur& lui dit *u'il paraissait *ue tout le monde avait ,orm lecomplot de le trahir. Puis il se eta avec violence sur sa ,emme& comme pourl'entra9ner avec lui. Le sieur 5..... s'y opposa. 2uyot tenta de l'arracher des bras deson d,enseur+ mais le sieur 5..... continua de repousser ses e,,orts& et la dame 5.....&

prenant la dame 2uyot par la main& la conduisit dans une chambre& oD elle passa&avec une de ses sHurs& une nuit bien cruelle sans doute& mais du moins e0empte deshorreurs *u'elle avait prouves les nuits prcdentes.

"ependant le sieur 5..... entreprit de gurir l'esprit malade de 2uyot par lelangage de la modration. 5ous ave3 eu us*u'ici& lui dit>il& monsieur& de lacon,iance en moi+ e ne vous ai amais tromp& et 'ai un conseil / vous donner+ levoici: puis*ue vous persiste3 / croire votre ,emme enceinte& aye3 la patience devivre avec elle comme ,r1re et sHur us*u'au terme de sa grossesse prtendue. Gielle se trouve grosse..... e me charge de la conduire moi>m8me au Re,uge. 2uyotrpondit& dans un transport de rage: .e ne vous en m8me leur vengeance sur sa t8te& il ,allait*u'il consent9t / se sparer de l'obet de son inuste haine.

"es mots& prononcs avec ,ermet& rappel1rent 2uyot / des ides plus saines+ ilentrevit les suites e,,rayantes de ses e0c1s& et consentit / signer un acte desparation tel *u'on voulut le dicter& et / consigner l'aveu de ses torts dans un critauthenti*ue.

"ependant on mnagea& avec prudence& les moyens de dissiper par degrs lessoup7ons inustes de 2uyot. Ga malheureuse ,emme se rsigna / s'aller ren,ermer

dans le couvent des $rsulines d')vreu0. "ette clCture& volontairement consentie&servit / mettre dans tout leur our les vertus de la dame 2uyot. Elle y mrita& tant


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5ictime d'une ,atale et inuste prvention& la ,ille Lescop& apr1s avoir vu mourir/ la potence sa sHur& innocente comme elle& touchait au moment de subir le m8mesort& lors*ue l'e0cuteur& mu par ses larmes et par ses protestations ritres& luisuggra l'ide d'annoncer *u'elle tait enceinte. 2rAce / ce stratag1me& la ,illeLescop put produire des preuves ,lagrantes de sa non>culpabilit& et ,it anantir lacondamnation barbare *ui l'avait conduite au pied de l'cha,aud.

4el est sommairement le ,ond de cette histoire intressante. Les circonstancesdont elle se compose n'ont pas besoin d'8tre prsentes avec art pour produire unevive impression.

$n vol ,ut commis& le 6< anvier 6;;=& dans le moulin de "astel>Pic en%retagne. =(Gi0 hommes et une ,emme ,urent les auteurs de ce coup. es si0hommes& cin* s'taient introduits dans le moulin+ le si0i1me gardait la portee0trieure& et la ,emme tait occupe / mettre en pa*uets les e,,ets vols. Les

dpositions du meunier et de sa ,emme ,irent conna9tre& d'une mani1re ,i0e& lenombre des coupables. "ependant la ustice condamna di0 personnes / la peinecapitale& et sept ,urent e0cutes. "'est ,aire bien peu de cas de la vie des hommes&*ue de prononcer ainsi des sentences de mort& avec la certitude de condamner desinnocens. Puis*ue& d'apr1s les seuls tmoins dignes de ,oi& les voleurs n'taient*u'au nombre de sept& pour*uoi ce lu0e de victimesO pour*uoi en dsigner di0 au

bourreau& *ui du reste& en cette ,atale circonstance& se montra plus humain& plususte *ue les ugesO

Gur les dpositions de oseph #ubedas& meunier du moulin de "astel>Pic& on

arr8ta plusieurs individus comme coupables de ce vol& entre autres Qves le "un& *ui,ut conduit dans les prisons de Lesardrieu0. "et Qves le "un ,ut reconnu& par lemeunier oseph =6#ubedas& pour 8tre celui *ui l'avait saisi au collet& *ui avait brisles armoires et emport l'argent.

La ,emme du meunier et ses deu0 servantes dpos1rent apr1s lui+ et tous neparl1rent *ue de cin* hommes et d'une ,emme. N'tant pas sortis du moulin pendantle vol& ils n'avaient pu voir ce *ui s'tait pass au dehors& oD tait post le si0i1mevoleur. Les deu0 servantes dclar1rent en particulier *ue c'tait la ,emme *ui avaitdonn le signal ou le mot du guet& en adressant / l'un de ses complices ces

mots:1p%che$toi, .olo. Elles dclar1rent aussi& l'une apr1s l'autre& *u'aussitCt*u'elles s'taient aper7ues *ue ces gens taient des voleurs& elles taient sorties pouraller se cacher dans la maison du moulin& d'oD elles avaient entendu donner descoups de hache et briser les armoires+ *u'ayant voulu rentrer au moulin& elles enavaient t emp8ches par un homme inconnu *ui tait aupr1s de la porte& armd'un ,usil ou d'un bAton.

Parmi les accuss arr8ts& se trouvait le nomm Louis "oden& *ui prsenta unere*u8te dans la*uelle il protestait de son innocence& =o,,rait de la prouver& etdemandait *u'attendu l'e0tr8me modicit de sa ,ortune& il en ,@t in,orm / la

diligence du procureur>,iscal. Mais& par sentence du ? uin 6;;=& Louis "oden ,utdbout de sa re*u8te. Qves le "un et lui ,urent condamns / 8tre ,ltris d'un ,er


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chaud et conduits / la cha9ne& pour y 8tre attachs et y servir comme ,or7ats& sur lesgal1res du roi& / perptuit. Le ; uillet& cette sentence ,ut r,orme+ les deu0accuss se virent condamner / la potence& et le uge de 2uingamp ,ut commis pourl'e0cution.

"ette svrit de la ustice produisit tout / la ,ois des lumi1res bien consolantespour l'humanit et des obscurits d'un e,,et ,uneste+ des lumi1res bien consolantes&en ce *u'elles sauv1rent la vie / Louis "oden& innocent+ des obscurits d'un e,,et,uneste& en ce *u'il en rsulta des dlations sans nombre& *u'on n'eut plus le moyende vri,ier su,,isamment& et au0*uelles il ,ut donn beaucoup trop de croyance etd'autorit. "ependant Qves le "un et Louis "oden taient incertains de leur sort. Ilsavaient t conduits& chargs de ,ers& / l'interrogatoire& sur la sellette. Pour laseconde ,ois& "oden subissait ==cette humiliation. !ccabls des in*uitudesinsparables de leur situation& ils languissaient dans leurs cachots. es prisonniersavertirent le concierge *ue l'un des deu0& nomm "oden& tait innocent& et *u'ils entaient assurs. Le concierge ,ut d'avis *ue celui des deu0 *ui tait coupabledemandAt son rapporteur. Mais le "un& ignorant son ugement& ne pouvait s'yrsoudre& dans la crainte d'8tre condamn& si& en rvlant l'innocence de "oden& ilrvlait son propre crime. Gans le tirer tout>/>,ait d'incertitude& le concierge crut

pouvoir augmenter ses craintes pour l'amener / con,esser la vrit+ et il lui ,it direde la dclarer& comme s'il tait condamn / mort.

!lors& le 6 uillet& veille du our ,i0 pour se rendre au lieu de l'e0cution& Qvesle "un demanda son rapporteur. Le prsident& au*uel le concierge s'adressa& enl'absence du rapporteur& obecta *ue celui *ue l'on voulait dcharger tait aussicoupable *ue l'autre+ *ue les condamns ne cherchaient *u'/ prolonger leurs ours+*ue trois tmoins dposaient contre eu0 de visu. "ependant& apr1s avoir insist surla prvention& la loi et l'humanit =Fl'emport1rent: le contre>ordre ,ut donn.

Le lendemain 6=& le "un ,it sa rclamation& sur la*uelle il ne ,ut point rcol.Elle portait *ue& lors*ue le vol se ,it che3 oseph #ubedas& au moulin de "astel>Pic&le nomm Louis "oden n'y tait pas. Le ao@t& ayant d/ gagn au moins *uin3e

ours par sa premi1re dclaration& il en ,it une seconde& dans la*uelle il dchargeaitde nouveau Louis "oden& et accusait plusieurs individus non encore dsigns& entreautres les deu0 ,illes le Gcan ou Lescop.

N'ayant plus d'autre perspective *ue celle de son supplice& Qves le "un voulaiten loigner le moment le plus *u'il lui serait possible. -amiliaris avec l'art desdclarations& et avec celui d'y rpandre de la con,usion& il esprait embrouiller la

procdure / son avantage. Il y eut / 2uingamp des con,rontations avec ceu0 desaccuss *ui purent 8tre amens devant le uge+ savoir avec Qves le "am& avec unPhilippe Perrot& et avec ac*ues Maillard. Bn ,it une nouvelle in,ormation& / lasuite de la*uelle il ,ut prononc un dcret de prise de corps contre

plusieurs =personnes dsignes dans les prtendues rvlations de le "un& entreautres les deu0 ,illes Lescop. L'instruction tant termine& intervint le F novembreune sentence de mort contre Qves le "un& contre ac*ues Maillard et Philippe le


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Piven contradictoirement& et par contumace contre Pierre le "am& Philippe Perrot etles deu0 sHurs Lescop. "ette sentence ,ut con,irme le 6= dcembre suivant+ et surles conclusions du minist1re public& il ,ut ordonn *ue le corps d'Qves le "un seraite0pos sur le lieu oD le vol avait t commis+ il ,ut sursis us*u'apr1s l'e0cution /,aire droit sur l'appel des deu0 autres accuss prisonniers ac*ues Maillard etPhilippe le Piven.

"ette sursance ne pouvait avoir pour obet *ue d'attendre *uel*ue nouvelledclaration& *uel*ue testament de mort d'Qves le "un+ mais il n'en ,it aucun. Bnrecourut / la torture. ac*ues Maillard y ,ut appli*u. ! peine enlev au0 ,lammes&il ,ut subitement con,ront / Philippe le Piven& au*uel il soutint *u'il tait un deceu0 *ui taient entrs dans le moulin pour voler. Maillard& au surplus& convint& / la*uestion& *ue lui>m8me tait / =


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appuy ces dclarations des instances les plus pressantes& sans *ue rien e@t puvaincre ou m8me branler son in,le0ibilit.

Bn con7oit aisment *uelle impression devait produire sur les esprits cettee,,rayante opiniAtret. Les assistans avaient encore prsent / leur mmoire

l'e0emple de Louis "oden& *ui& ,rapp d'une ini*ue condamnation& avait tra9n pr1sde si0 mois les liens les plus douloureu0. $ne secr1te indignation agitait tous lescHurs+ tous les visages taient consterns.

"ette consternation& *ui s'tait rpandue dans la ville& avec toute la clrit du,luide lectri*ue& se ,aisait remar*uer us*ue sur les traits de l'e0cuteur. Il venait desupplicier trois des condamns& le 2onidec& Perrot et Marie Lescop. Rebut de tantd'horreurs& il recule& il ne se sent pas la ,orce d'en achever le cours. )lisabethLescop& d/ / demi morte de terreur& attendait le moment ,atal. Le bourreau&attendri / la vue de cette victime& =*ue tout lui dit 8tre innocente& s'approche d'elle&

et lui conseille tout bas de dclarer *u'elle est enceinte. La malheureuse tait horsd'tat de l'entendre& encore moins de ,aire valoir cet e0pdient. !lors le bourreau&

par un stratag1me *ue lui suggrait sa sensibilit& s'crie asse3 haut pour 8treentendu de tout le monde: Mais ce n'est pas / moi& c'est / ces messieurs *u'il ,autdire *ue vous 8tes grosse. Et en m8me temps il montrait les pr8tres et les huissiers."eu0>ci s'approchent: le bourreau leur e0pli*ue le ,ait *ui doit ,aire surseoir /l'e0cution& et )lisabeth Lescop& au0 termes de la loi& est reconduite en prison.

"ependant cette ressource n'e@t pu 8tre *ue de courte dure& si des Amessensibles& touches du sort a,,reu0 d')lisabeth Lescop& n'eussent ,ait parvenir ses

plaintes au pied du trCne. Le conseil d'tat& apr1s avoir pris connaissance du proc1s&en renvoya la rvision au parlement de %retagne. En cons*uence& )lisabethLescop donna sa re*u8te en rvision& le 6; ao@t 6;;


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Par sentence du 6; avril 6;;& *ue rendirent les premiers uges& %elle,aye ,utcondamn / 8tre rompu vi, et / e0pirer sur la roue. Mais le parlement de Paris& pararr8t du < uin& le condamna / 8tre rompu vi, et / 8tre et dans un b@cher ardent+ce *ui ,ut e0cut.

gnral intereta appel a minimade cette sentence& et par arr8t du anvier 6;?& "harlotte Plai0 ,ut condamne / l'amende honorable& avec un

criteau portant:3emme qui a empoisonn son mari et l'a trangl pendant sonsommeil& / avoir le poing coup par l'e0cuteur de la haute ustice& et / 8tre ensuitebr@le vive apr1s avoir t appli*ue / la *uestion.

La Phlut ne ,ut d,initivement uge *ue le ( uin suivant+ elle ,ut condamne/ l'amende honorable& / 8tre pendue& et son corps et au ,eu.

!insi ,init ce drame abominablement atroce& oD l'on voit une ,emme adult1re&non seulement assassiner son mari& mais encore ;(contraindre un eune en,ant& dansl'Age de la candeur et de l'innocence& / devenir un des instrumens du meurtre de son

p1re Nous avons abrg le plus possible les dtails dgo@tans de ce ,or,ait& a,in demnager la sensibilit de nos lecteurs& et aussi la nCtre.

;6

LE MAON CAHU"AC$PENDU INJU%TEMENT.

Le magistrat appel / prononcer sur la vie d'un citoyen ne saurait trop se tenir engarde contre la prvention et les indices trompeurs *ui peuvent lui ,aire condamnerun innocent. ue de malheurs arrivs par suite de la trop grande prcipitation des

uges *ue de sang innocent vers *ue de ,amilles plonges ind@ment dans lamis1re& dans le deuil et dans l'opprobre

Pierre "ahu3ac e0er7ait le mtier de ma7on / 4oulouse. Il avait pous& le "yprien& oD il tait domicili depuis 6;


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!u premier cri de la servante& accourut le sieur Louron& commandant de lapatrouille bourgeoise& *ui s'empara de la porte d'entre& oD il pla7a *uatre ,usiliers.Il monta ensuite dans l'appartement d'oD taient partis les cris& et ayant demand*uel tait l'auteur des e0c1s dont on se plaignait& la ,emme %elloc rpondit *u'ellevenait d'8tre maltraite& ainsi *ue son mari et sa servante& par un homme / eu0inconnu& *ui& apr1s avoir ,orc la porte de leur appartement& y tait entr& et lesavait maltraits / coups de bAton. L'assassin s'tait donc vad au0 premiers cris& etn'avait pu 8tre reconnu de personne.

Mais *uand la premi1re ,rayeur ,ut dissipe& les %elloc et leur servante selivr1rent au0 conectures. Ils pass1rent en revue toutes les personnes *ui,r*uentaient leur maison& ;=et *ui pouvaient en conna9tre les 8tres. Pierre "ahu3acavait travaill pour M. %elloc depuis *uel*ues mois+ il y avait m8me eu entre eu0*uel*ues discussions au suet du paiement. 1s *ue le nom de ce malheureu0homme e@t t prononc& la dame %elloc et sa servante s'y attach1rent: nul doute&selon elles& *ue "ahu3ac ne ,@t l'assassin+ et sa perte ,ut rsolue.

Pierre "ahu3ac ,ut dnonc d1s le lendemain matin& et sur>le>champ& sansin,ormation& sans dcret pralable& il ,ut enlev de sa maison& conduit / l'#Ctel>de>ville& et et dans les ,ers. Le procureur du roi prsenta au0 capitouls une re*u8te en

plainte dirige contre "ahu3ac& dont il n'aurait pas certainement devin le nom&sans la dnonciation des %elloc. !insi le pauvre ma7on ,ut directement accus parle procureur du roi& sur la dposition de ces m8mes %elloc *ui& la nuit m8me del'vnement& dans un moment de vrit& avaient dclar *u'ils avaient t maltraits

par un homme eu( inconnu.

Les capitouls ordonn1rent une in,ormation *ui ,ut commence le < anvier6;;


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GOMBERT$A%%A%%IN DU MARI DE %A MAITRE%%E.

En compulsant les recueils d'arr8ts criminels& on est tonn du grand nombre de,or,aits dont la dbauche est la source. "es passions brutales& *ue l'on dcore siimproprement du dou0 nom d'amour& portent habituellement dans le cHur del'homme une e,,ervescence ,uneste *ui le pousse au crime pres*ue malgr lui&entra9n *u'il est d/ par la alousie ou le dsir de la vengeance. e l/ tant demeurtres& tant d'empoisonnemens& tant de morts restes mystrieuses& *ui portent

pour amais la dsolation et le malheur au sein des ,amilles. 4ant il est vrai *ue d1s*u'une ,ois on a ,ranchi le premier degr du vice& on ne sait plus oD l'on pourras'arr8ter+ heureu0 encore *uand le terme de la carri1re n'est pas l'ignominie oul'cha,aud.

;ean>ac*ues 2ombert& tanneur / #asbroucT& entretenait& depuis deu0 ans& uncommerce criminel avec "atherine Roucou& ,emme de Pierre>ac*ues ongTericT&*ui habitait la m8me ville& et *ui y vivait de son bien. 2ombert ayant trouvl'occasion de se marier& on pouvait esprer *ue cet vnement serait le terme decette passion adult1re+ mais il n'eut d'autre e,,et *ue d'loigner momentanment lesdeu0 amans l'un de l'autre.

En e,,et& peu de temps apr1s& ils renou1rent leurs liaisons coupables. ongTericT&avant le mariage de 2ombert& n'avait pas remar*u ses assiduits aupr1s de sa

,emme. Le moindre soup7on n'tait pas venu troubler son repos. us*ue l/&2ombert avait eu la dlicatesse de garder des mnagemens+ mais lors*u'il ,ut mari&il ,oula au0 pieds toutes les biensances& et ne permit plus / l'in,ortun ongTericTde croire / la ,idlit de sa ,emme. "e malheureu0 pou0 n'eut m8me *ue trop de,acilit / ac*urir des preuves irrcusables de la dbauche de "atherine Roucou.

ongTericT& indign& ,it des reproches / sa ,emme& et la mena7a de prendre desmesures ?(pour arr8ter ses dsordres& s'ils continuaient. Mais& au lieu de rentrer enelle>m8me& cette ,emme& *ui haJssait mortellement son mari& se plaignit / 2ombertdes reproches et des menaces *u'elle essuyait cha*ue our. !lors s'e0citant

mutuellement& les deu0 amans con7urent l'horrible proet de donner la mort /ongTericT.

Ils ,irent plusieurs tentatives pour l'e0cution de leur in,ernal dessein. 2ombertse chargea d'abord de gagner / pri0 d'argent *uel*u'un *ui voul@t e0cuter ce crime+mais n'ayant pu y russir& il prit la rsolution de commettre lui>m8me cet attentat.

!pr1s avoir pass la soire du au < mai 6;;;& avec ongTericT& dans uneauberge oD ils avaient soup ensemble& 2ombert sortit le premier& et vint se mettreen embuscade dans une grange& oD il avait prpar un ,lau& instrument du crime*u'il mditait. ongTericT& dans une par,aite scurit& revenait tran*uillement che3lui. "omme il entrait dans sa cour& 2ombert sort de sa cachette& s'lance sur lui&l'accable de coups de ,lau& et le laisse pour mort sur la place. "ependant l'homme


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?F

%EREU%EEMPOI%ONNEU%E D'EN)AN%.

"e n'est *u'en ,rmissant d'horreur *ue nous pourrons retracer les ,or,aits de cemonstre / visage de ,emme& *ui mettait / mort la plupart des en,ans *ui lui taientcon,is& et les enterrait elle>m8me dans le repaire *u'elle habitait. Elle en ,it prir

ainsi plus de trente dans une seule anne.Rene Richard& ne dans la paroisse de "helun& en %retagne& pr1s de la petite

ville de la 2uerche& dioc1se de Rennes& avait pous ulien Guhard& tisserand /Laval. evenue veuve& elle se chargea d'amener / Paris les en,ans dont on voulaitcacher la naissance& et *u'il ,allait conduire au0 En,ans>4rouvs. Il para9t *ue

pendant *uel*ue temps elle s'ac*uitta asse3 e0actement des ,onctions *u'on luicon,iait. Lors*u'elle pouvait runir plusieurs en,ans pour les conduire dans unseul ?voyage& le salaire *u'elle recevait pour chacun d'eu0 lui rapportait un pro,itsu,,isant pour subvenir / ses besoins.

! cette ressource elle en aouta une autre plus impure encore. Les ,illes descantons voisins& / vingt lieues / la ronde& allaient che3 la ,emme Guhard dposer le,ruit de leurs ,aiblesses+ elles y restaient pour se rtablir& et lui laissaient leursen,ans pour les conduire / Paris& / l'hospice des En,ans>4rouvs. uel*ue,ois onvoyait che3 elle plusieurs ,illes / la ,ois y passer les derniers mois de leur grossesse&et n'en sortir *u'apr1s leur par,ait rtablissement+ ce *ui multipliait les bn,ices dela Guhard.

"ette ,emme demeurait avec le nomm !mbroise Portier& tisserand& *ui& ayant

peu d'occupation de son tat& travaillait / casser des pierres sur les grands chemins&et remplissait les ,onctions de ,i,re / l'#Ctel>de>5ille de Laval. Il remettait / la,emme Guhard tout ce *u'il gagnait+ tous deu0 vivaient en commun& et s'enivraientsouvent ensemble. Portier avait t condamn par contumace au ,ouet& / la mar*ueet au0 gal1res perptuelles& comme complice d'un homicide+ et ayant t& par ce

ugement& ?


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maison trois en,ans *ui lui avaient t con,is pour 8tre amens / Paris+ *ue cesen,ans se trouvant sans secours& il tait ncessaire de prendre des claircissemenssur leur sort& et des mesures / l'e,,et de pourvoir / leurs besoins. En cons*uence& ilre*uit le transport du uge che3 cette ,emme pour dresser un proc1s>verbal de l'tatdes choses+ ce *ui ,ut e0cut le m8me our.

Le propritaire de la maison *u'habitait la Guhard dclara *u'ayant t in,orm*u'elle avait vendu ses meubles& pris la ,uite et abandonn trois en,ans *ui taientche3 elle& il avait cru devoir ,aire donner des soins / ces innocentes cratures. Le,ermier du comt de Laval ?;se chargea de ces petites victimes& sau, son recourscontre *ui il appartiendrait pour le remboursement des dpenses *ue luioccasionerait cette charge& et le salaire des peines et soins *u'elle lui imposerait. $nde ces trois en,ans mourut peu de temps apr1s& et ,ut inhum dans le cimeti1re.

La Guhard& en ,uyant& n'avait pas ,erm la porte de sa maison. Le uge y entra& et

,it l'inventaire de *uel*ues vieu0 meubles sans valeur.

Le lendemain& le procureur ,iscal rendit plainte contre cette ,emme& / l'occasiondu crime *u'elle avait commis en abandonnant les en,ans *u'on lui avait con,is& etobtint l'autorisation de ,aire in,ormer contre elle.

La Guhard& outre le lieu *u'elle habitait& avait lou un cellier& dans le*uel onarrivait par une petite alle. La nuit de l'vasion de cette ,emme& deu0 voisins ,urentattirs dans cette alle par le mouvement *u'ils y entendirent. Ils y trouv1rent deu0,emmes& dont une portait un pa*uet asse3 gros. Bn leur demanda ce *u'elles

enlevaient ainsi. "e ne sont point& dirent>elles& des e,,ets *ui appartiennent ??/ laGuhard. L'odeur in,ecte *u'e0halait ce pa*uet ,it soup7onner *ue ce pouvaient 8tredes en,ans morts depuis long>temps. "ela ne vous regarde point& dirent ces deu0,emmes. M. Le "hauve& vicaire de la paroisse& nous a charges de l'enlever& et de lelui porter.K5ous ne l'emportere3 pas& leur rpondit>on& *ue M. Le "hauve n'en soitaverti.

ans le ,ait& les deu0 ,emmes en *uestion avaient t& la veille& dclarer au sieurLe "hauve *u'il tait mort deu0 en,ans che3 la Guhard& et lui demand1rent s'ilvoulait les enterrer. Il avait rpondu *u'on pouvait les porter che3 le ,ossoyeur&

suivant l'usage& et *u'il les enterrerait& pourvu *u'on lui reprsentAt leurs e0traits debapt8me. $ne heure apr1s& il entendit dire& dans la rue& *u'on avait trouv che3 laGuhard un pa*uet d'en,ans morts dont les membres tombaient en lambeau0."raignant *u'on ne l'induis9t / inhumer des en,ans morts depuis long>temps& etd'apr1s de ,au0 e0traits baptistaires& il dclara *u'il ne les enterrerait *u'apr1s enavoir in,orm la ustice. Mais un particulier alla& la ?m8me nuit& dans le cimeti1re&y ,it une ,osse dans la*uelle il en,ouit le pa*uet tel *u'il tait.

Les noms des deu0 ,emmes dont il vient d'8tre parl ayant t connus par lesin,ormations& elles ,urent toutes deu0 dcrtes de prise de corps& et constitues

prisonni1res. Bn les interrogea+ elles dclar1rent se nommer& l'une Rene 4ellier&veuve d')tienne %ourdet+ et l'autre& *ui tait sa ,ille& Rene %ourdet& ,emme de


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Pierre %eaudouin. Elles dirent *ue la veille de la ,uite de la Guhard& les neveu0 etni1ces de cette misrable se rendirent che3 la veuve %ourdet& et lui apprirent *u'il yavait deu0 en,ans morts che3 leur tante& et *u'ils la priaient de les porter che3 lesieur Le "hauve& *ui& dirent>elles& en tait prvenu& et avait promis de les enterrer.Gur cette invitation& elles all1rent trouver la Guhard& *ui n'tait pas encore partie."ette ,emme nia d'abord *u'elle e@t des en,ans che3 elle. En,in& apr1s bien desinstances& elle ouvrit un petit cabinet dans le*uel taient deu0 cadavres ensevelis*ui paraissaient& / la taille& avoir environ un an& et *ui ,urent mis dans uneserpilli1re. En ave3>vous encore d'autresO (lui dirent ces deu0 ,emmes+ donne3>lesnous& et nous les remettrons / M. Le "hauve& *ui les inhumera en m8me temps.KEh bien puis*u'il ,aut tout vous dire& reprit la Guhard& vene3 dans le cellier& e vousdonnerai le reste. "ette malheureuse prit alors& avec un bAton& un pa*uet couvertde di,,rentes enveloppes& *ui e0halait une odeur ,tide. "e pa*uet ,ut mis dans lam8me serpilli1re+ elles emportaient le tout *uand elles ,urent rencontres& et ce

pa*uet ,ut mis en terre& comme on l'a dit plus haut.Bn leva les scells *ui avaient t apposs sur une armoire de la Guhard& et l'on

y trouva neu, e0traits baptistaires& tous d'en,ans illgitimes& ns& l'un en 6;;le>champ. Le mdecin et le chirurgien& d'apr1s l'e0amen desos *u'ils avaient dcouverts& conclurent *ue les corps au0*uels ces restes avaientappartenu taient au nombre de si0.

Gur ces indices pouvantables& le uge ordonna au propritaire de la maison de

,aire ,ouiller le cellier avec plus d'e0actitude et de pro,ondeur. "es nouvellesrecherches ,irent encore dcouvrir les restes de si0 autres petits cadavres& *ui ,urentpareillement trans,rs dans le cimeti1re. 4ous ces crimes avaient t commis dansla maison *ue la Guhard avait habite avant sa disparition& et pourtant elle y avaitdemeur moins d'un an. Les per*uisitions et les in,ormations ,aites dans les lieu0habits par elle prcdemment vinrent encore ,ournir de nouvelles preuves.

Le procureur>,iscal& persuad *ue les crimes dont la Guhard tait atteinten'avaient pu 8tre commis sans *u'elle e@t t aide par *uel*u'un& rendit plainte d1sle lendemain& tant contre elle *ue contre ses complices& de tous les ,aits *ui

venaient d'8tre dcouverts. Portier ,ut nommment dcrt de prise de corps&


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comme vhmentement suspect de complicit avec l'accuse& che3 la*uelle ildemeurait.

Ils taient en ,uite tous les deu0. Mais en,in la marchausse& apr1s bien desrecherches& les atteignit au bourg de "helun& lieu de la naissance de la Guhard: ils

taient r,ugis che3 un particulier *ui& sous prte0te *u'il tait on3e heures du soir&re,usa d'ouvrir sa porte. Bn la ,or7a: la Guhard ,ut trouve dans une chambre&couche sur un peu de paille.

Portier& averti& par le bruit de ce *ui se passait& et n'ayant os se hasarder / sortirde la maison& dont la porte tait garde par deu0 cavaliers& s'tait r,ugi dans leslatrines de la maison& et tait descendu dans le tuyau =asse3 avant pour n'8tre pasaper7u. Mais les cavaliers ayant regard par la lunette& l'aper7urent& et ,urentobligs& pour le tirer par ,orce& de ,rayer un passage par en bas avec des outils. L'unet l'autre ,urent conduits dans les prisons de Laval.

Guivant le rapport de plusieurs tmoins& la Guhard avait dans ses dmarches unair mystrieu0 et cach& *ui donnait / tout le voisinage beaucoup de soup7ons surson compte. "e *ui les augmentait encore& c'est *ue& *uoi *u'elle e@t touours si0 /sept en,ans che3 elle& on s'apercevait *u'elle ,aisait ,ort peu de provisions pour lesnourrir. e tous ceu0 *u'on y voyait entrer on n'en voyait sortir aucun& soit pouraller / Paris& soit pour 8tre enterr. Lors*u'on lui en apportait ou *u'il en naissaitche3 elle& on les entendait d'abord pleurer comme pleurent les en,ans de cet Age+mais au bout de *uel*ues ours leur voi0 s'teignait& et / peine si on pouvait ladistinguer. Pour ,aire croire cependant *u'elle allait / Paris& et *u'elle y portait les

en,ans *u'on lui avait con,is& elle s'en,ermait pendant *uin3e ours dans son cellier&oD on lui portait / manger+ et le soir& F*uand elle croyait tout le monde retir& ellerentrait che3 elle& et se couchait dans son lit. "es dmarches singuli1res donnaientsans doute copieuse mati1re / r,le0ions+ mais on n'osait pas d'abord les hasarder.

"ependant la mauvaise odeur *u'e0halait le cellier aurait pu mettre sur la tracedes preuves+ mais on attribuait ces e0halaisons / des tanneries situes dans levoisinage. us*ue l/ on n'avait *ue des prsomptions+ voici des ,aits pluscirconstancis. eu0 ,illes taient che3 la Guhard pour y ,aire leurs couches. Ellessortirent un our ensemble pour *uel*ues a,,aires& et ,urent absentes deu0 heures

environ. En sortant& elles avaient laiss plusieurs en,ans vivans / la maison: / leurretour elles en trouv1rent deu0 de moins+ et *uand elles demand1rent ce *u'ilstaient devenus& on leur rpondit *ue ceu0 *ui les avaient apports taient venus lesretirer pendant leur absence.

Il ,ut prouv par d'autres dpositions *ue& pour emp8cher les en,ans de pleurer&la Guhard leur donnait dans leur bouillie une in,usion de pavot. $ne autre ,illedclara *ue pendant trois mois environ *u'elle avait passs che3 la Guhard pour y,aire ses couches& elle y avait vu entrer plus de trente en,ans *ui taient tous mortsdans ses mains.


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Elle ne se bornait pas / ,aire prir les en,ans+ sa ,rocit s'tendait sur toutes lespersonnes dont la perte pouvait lui procurer *uel*ue gain. $n cur des environs desa demeure lui avait con,i une ,ille Age de di0>neu, ans& suette / l'pilepsie& pourla conduire / Paris. Bn lui avait donn une somme su,,isante& tant pour nourrir lamalade us*u'au moment de son dpart et pendant la route& *ue pour laddommager de ses peines. La Guhard la maltraita tant *u'elle l'eut che3 elle+ ellelui ,ournissait / peine la nourriture *ui lui tait ncessaire. En,in& lors*u'elle se miten route avec elle pour venir / Paris& elle l'abandonna aupr1s d'!len7on sans luilaisser le plus lger secours. Par suite de cet abandon& cette ,ille& ,orce de mendier&,ut arr8te par la marchausse& et conduite au dpCt de Rennes.

La Guhard avoua la plupart des ,aits *ue l'on vient de lire. !ppli*ue / la*uestion& *ui ,ut porte us*u'/ huit coins& elle soutint touours ,ermement& commedans tous ses


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recherches la conduisirent che3 les sieurs %uisson et %ellet& *ui& dans les premiersours d'octobre 6;;& lui vendirent pour deu0 sous d'arsenic& *u'elle leur avaitdemand& sous prte0te de dtruire les rats& *ui& disait>elle& mangeaient le linge *uesa m1re& blanchisseuse de son mtier& tait oblige d'avoir che3 elle.

Ga m1re trouva ce pa*uet et lui demanda ce *ue c'tait *ue cette poudreempa*uete avec tant de soin. eanne rpondit *ue c'tait de l'alun pour nettoyer ses

boucles. La m1re udacier trouva mauvais *ue sa ,ille ,@t si recherche dans sesaustemens& et *u'elle se m9t en dpense pour une pareille ,rivolit+ et dans samauvaise humeur& elle eta le poison.

"e nouvel obstacle et la remontrance *ue eanne essuya / cette occasion ne,irent *u'irriter cette ,ille atroce. Le du m8me mois& elle retourna che3 les m8mesmarchands& *ui& pour le m8me pri0& lui livr1rent une seconde dose d'arsenic. Elle

prit ses prcautions pour *u'on ne lui enlevAt pas ce nouveau pa*uet.

L'occasion d'en ,aire l'usage au*uel elle le destinait se prsenta peu de oursapr1s. Ga m1re lui commanda de prparer une soupe au0 chou0. eanne& piant lemoment propice / son in,ernal dessein& obit avec oie. Puis& *uand la soupe ,ut

prpare& elle engagea sa sHur a9ne / la servir& voulant par cette prcautionloigner d'elle les soup7ons d'empoisonnement *ue son crime allait ,aire na9tre avecraison. Elle s'imagina *ue sa sHur ayant vu prparer la soupe& et ne s'tant pointaper7ue *u'on y e@t rien mis d'tranger au0 ingrdiens *ui devaient la composer&

pourrait a,,irmer *ue les symptCmes *ui ne pouvaient man*uer de se mani,esteravaient une autre cause *ue le poison+ ou du moins *ue& s'il y avait du poison& le

hasard seul l'avait sans doute introduit soit dans les chou0& soit dans un desassaisonnemens.

6((eanne prit encore une autre prcaution+ ce ,ut de se tenir loigne de la table&sous prte0te de va*uer / divers soins du mnage. Le p1re n'tait pas / la maison& etl'on ignorait l'heure / la*uelle il devait rentrer. Il tait sorti pour les a,,aires de la,amille+ il tait uste *u'/ son retour il trouvAt sa soupe prpare. eanne& sa ,ille& eutl'attention de lui en conserver dans un pot. 4rois personnes se mirent / table& la,emme udacier et sa ,ille a9ne& avec la ,emme Perichon. ! peine chacune d'elleseut>elle mang sa portion& *ue les premiers e,,ets du poison commenc1rent / se

mani,ester par des symptCmes e,,rayans. La ,emme udacier succomba le ourm8me& malgr les secours *u'on lui administra. Les soins ,urent moins in,ructueu0/ l'gard des deu0 autres& *ui taient plus eunes et plus vigoureuses+ mais elles en,urent long>temps et dangereusement malades& et leur sant en ,ut altre pour leurvie.

Les circonstances *ui avaient prcd cet accident ne laiss1rent pas lieu dedouter de *uelle main partait le crime. eanne ,ut arr8te sur>le>champ. Gon proc1slui ,ut ,ait+ et par sentence de la snchausse de Lyon& 6(6du =( novembre 6;;&elle ,ut dclare atteinte et convaincue des ,aits *ui viennent d'8tre e0poss& et

condamne / ,aire amende honorable en chemise& nu>t8te& la corde au cou& tenanten ses mains une torche de cire ardente du poids de deu0 livres& au>devant de la


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po*ues. Il y avait dans cette garenne un chemin pour les voitures et un simplesentier *ue prenaient *uel*ue,ois les gens de pied& pour abrger le chemin et arriver

plus tCt / la grande route de %rienne et au pont de Rosnay. "e sentier traversait unemontagne ,ort escarpe& au pied de la*uelle 6(Fpasse la rivi1re de Rosnay+ danscertains endroits la pente est aussi raide *ue le toit d'une maison& et d'une hauteurconsidrable.

Pendant les premiers ours& la ,emme de Mai3i1res n'prouva aucune in*uitudede son absence+ il ,aisait *uel*ue,ois des voyages de huit ours+ et comme c'tait letemps du carnaval& elle prsumait *u'il pouvait 8tre / se divertir che3 des parens oudes amis. Mais au bout de ce temps& ne le voyant pas revenir& elle ,ut en proie au0

plus vives alarmes& et ,it toutes les dmarches et recherches possibles pourdcouvrir oD il pouvait 8tre.

Le F mars 6;;;& elle apprit *ue le cadavre de son mari avait t trouv dans la

rivi1re de Rosnay& dans cet endroit de la garenne oD se trouve le sentier rapide donton vient de parler& prati*u dans la pente droite de la colline& et oD le bord de larivi1re est d'une hauteur considrable+ en sorte *ue Mai3i1res& marchant dansl'obscurit& avait pu 8tre entra9n par la pente de la colline& et prcipit dans larivi1re sur des pierres et des troncs d'arbres& *ui avaient pu lui ,aire les blessures etles contusions trouves sur son cadavre.

6("'tait le genre de mort *ue prsentaient naturellement les circonstances deslieu0. Mais les o,,iciers de ustice de Rosnay& / la vue des blessures et contusions&

ug1rent / propos d'in,ormer d'assassinat. Bn publia des monitoires+ des ,emmes

dpos1rent sur des ouJ>dire. La dposition d'une ,ille sourde& imbcile et mendiante&,ut la seule *ui semblait indi*uer la veuve Mai3i1res et Gavetier comme les auteursde l'assassinat. Bn n'en lan7a pas moins contre eu0 des dcrets de prise de corps.

Le uge de Rosnay& sur une seule dposition& renvoya les accuss& / la suite del'instruction& devant le uge d'!ulnay. Renvoyer ainsi l'instruction du proc1s devantle uge d'!ulnay& c'tait livrer les accuss / toute la ,ureur du prug *ui les avaitrputs coupables avant toute esp1ce d'instruction.

Les ennemis des accuss *ui pourrait se ,latter de n'en pas avoirOS ,urent

in,orms *ue le nomm rouard& homme errant& *ui se donnait pour magicien&rptait de cabaret en cabaret *ue l'on n'avait ,ait assigner encore *ue des tmoins*ui n'avaient rien vu ni entendu concernant le prtendu assassinat 6(l/ occupe par desvoyageurs dont le tmoignage e0istait& il s'avisa de dire *u'il tait entr par le

ardin& s'tait approch de la croise+ et cependant ce ardin tait entour de haies

,ort paisses& et la croise ,erme par un volet. Guivant lui& les ambes luiman*u1rent lors*u'il vit assassiner Mai3i1res. Il dposa *ue Gavetier avait le


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premier ,rapp son ami& et *ue la ,emme de celui>ci prenant de sang>,roidl'instrument des mains de Gavetier& en porta / son mari un second coup plus ,ort *uele premier+ *ue cette ,emme passa ensuite dans une autre chambre pour y prendredu linge& une terrine et un couteau& etc.

Le plan ,igur du local de Mai3i1res dmontrait la ,ausset de cette dposition.Les accuss le ,irent observer+ mais ils ne ,urent pas couts.

Bn avait ,ait aussi courir le bruit *ue le 6(;cadavre de Mai3i1res avait d'abord ttransport de la grange sous un toit / pourceau0& et *ue c'tait par cette raison *u'ilavait la bouche pleine de ,umier et de terreau. "ette version ne s'accordait pas aveccelle d'un cadavre ren,erm dans un sac& ou e0pos& la bouche ouverte& au courantde l'eau d'une rivi1re.

"e ,ut sur ces bruits& sur les dpositions d'une ,ille imbcile et d'un homme sans

aveu& *ue le uge d'!ulnay rendit une sentence& le 6< octobre 6;;;& *ui condamnaitles accuss / un plus ample in,orm de trois mois.

Les accuss appel1rent au parlement de Paris de cette sentence& de toute laprocdure ,aite contre eu0& et aussi de la plainte en adult1re& et se rendirent dans lesprisons de la conciergerie. rouard et Marie 5irly& tmoins& ,urent dcrts etamens prisonniers+ mais rouard mourut avant le ugement& / la ,in de 6;;. Lesaccuss demand1rent leur dcharge prsente et enti1re& leur libert& *ui en tait lacons*uence& et la rparation de leur honneur. Bn procda / une nouvellein,ormation& compose de cin* tmoins. 4out l'cha,audage d'accusations ramass

par la calomnie tomba bientCt ,aute de preuves& en 6(?prsence des nouveau0 uges.Il ,ut dmontr *ue Mai3i1res tait mort de sa chute dans la rivi1re& et non sous lescoups de meurtriers. Il n'y avait pas crime dans la mort de Mai3i1res+ il ne pouvaitdonc y avoir des criminels.

Le parlement rendit un arr8t& le ? anvier 6;?(& *ui mettait au nant la sentencede la prevCt d'!ulnay& et dchargeait les accuss des plaintes et accusationsintentes contre eu0.

"e rcit est encore un e0emple des malheurs *ue peuvent causer lesprsomptions en mati1re criminelle. Le magistrat ne saurait trop se d,ier des

ca*uets et des rapports pres*ue touours passionns du vulgaire ignorant& *ui sepla9t / multiplier les crimes et les criminels.

6(


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DOCTEUR EN M#DECINEPENDU POUR OL.

%ors& originaire du Rouergue& devait le our / un pauvre serrurier de village.)tant encore en,ant& il inspira de l'a,,ection au cur de la paroisse& *ui se ,it unplaisir de lui enseigner / lire& / crire& et les premiers lmens de la langue latine+mais ce pasteur bien,aisant ayant trouv le tronc de ses pauvres en,onc et la

probit de son l1ve en d,aut& le congdia.

Le eune %ors avait re7u de la nature une ,igure agrable& une intelligence peucommune. Il plut / une dame *ui& en haine de ses collatrau0& accueillit cet en,antavec la plus grande bont& se chargea de son ducation& et l'envoya au collge deRode3 pour y ,aire ses tudes. Il y passa *uel*ues annes& pendant les*uelles sa

protectrice subvenait / tous ses besoins. "ependant ses camarades 66(se plaignaientsouvent de la perte de leur bourse+ cha*ue our ils s'apercevaient *u'il leur man*uait*uel*ue chose. Plus d'une ,ois %ors ,ut convaincu d'8tre l'auteur de ces larcins+

pourtant on ne le chassa pas du collge& parce *u'il promettait& cha*ue ,ois *u'iltait dcouvert& de venir / rsipiscence& et *ue d'ailleurs sa pension tait tr1s>bien

paye.

uand il eut achev sa rhtori*ue& il revint aupr1s de sa bien,aitrice& *ui lecombla d'loges pour les progr1s e0traordinaires *u'il avait ,aits dans ses tudes.Mais son inclination pour le vol& *u'une trop coupable indulgence n'avait ,ait *ue

,orti,ier& ne tarda pas / le ,aire bannir de cette maison& *ui aurait pu devenir sonhritage. Il voulut s'aduger une somme *u'un ,ermier venait d'apporter. Il ,utchass& et courut cacher sa honte et ses remords / "arcassonne& oD il entra che3 unngociant en *ualit d'instituteur de ses en,ans. uel*ue nouvelle escro*uerie le,or7a de chercher / %ordeau0 un asile contre les ministres de la ustice. Bn ignore*uelle ,ut la conduite de %ors dans cette ville+ on assure cependant *ue& souventinscrit sur les registres de la police pour des escro*ueries& 666il avait& au bout de*uel*ue temps& trouv / propos de se drober au0 poursuites du magistrat. !pr1savoir *uitt %ordeau0& la ville de 4oulouse ,ut le nouveau thAtre *u'il choisit.!yant trouv acc1s dans la maison d'un agent de change tr1s>estim et tr1s>riche& il

,ut charg de l'ducation de ses ,ils. Mais il s'occupait plus du soin de s'enrichir *uede celui d'instruire ses l1ves+ il ne laissait chapper aucune occasion de puiser dansle co,,re>,ort de son patron. "e mange dura deu0 ans sans *ue l'on p@t s'enapercevoir& la multiplicit des a,,aires de cet agent de change emp8chant dedcouvrir les nombreu0 emprunts *ue %ors ,aisait clandestinement / sa caisse.

"elui>ci& devenu& de cette mani1re& possesseur de sommes asse3 considrables&et se trouvant / l'abri du besoin& songea / *uitter l'habit ecclsiasti*ue& *u'il n'avait

pris *ue pour mieu0 voiler sa conduite+ et pour se donner plus de consistance dansle monde& il se dcida / se ,aire recevoir docteur en mdecine. En *uittant la ,amille

de l'agent de change *u'il avait si souvent vol& il ,ut asse3 adroit pour ne laisser*ue des regrets dans 66cette maison& oD il aurait d@ 8tre en horreur.


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Le hasard l'avait mis en relation avec un pro,esseur en mdecine& et il avaitac*uis tant d'empire sur l'esprit de cet homme& *ue celui>ci voulait lui ,aire pouserune de ses parentes. "e mdecin tait un des amis de l'agent de change. "e derniers'tant aper7u du vol *u'on lui avait ,ait& n'e@t amais soup7onn le eune docteur&sans les nouveau0 larcins *ue %ors commit / l'aide de sa nouvelle pro,ession. ! cesindices il s'en oignit encore d'autres. %ors conclut de nombreuses ac*uisitions& ,itconstruire des bAtimens considrables& et a,,icha dans son ameublement un lu0eimpudent.

L'agent de change& vol si souvent& avait en,in remar*u *ue l'on avait pro,it deson absence pour puiser dans sa caisse& et *ue le ,r1re du mdecin& son ami& *uitait dans la ,inance& venait d'prouver un pareil sort& pendant un court sour *u'ilavait ,ait / la campagne. Il imagina *ue le voleur reviendrait s'il partait pour unnouveau voyage. Il ,it part de son proet / celui *ui avait t vol comme lui. "edernier ayant go@t son avis& il annon7a au0 personnes de sa socithabituelle 66=*u'il se disposait / partir le lendemain pour ses mtairies& et il partit ene,,et& apr1s avoir eu le soin de ,aire cacher dans son appartement son ,ils& le ,r1redu mdecin& et *uel*ues amis et domesti*ues. Le our suivant& le 6ernovembre6;;& sur les si0 heures du soir& pendant un incendie *ui consumait plusieursmaisons dans le voisinage& %ors& rev8tu d'une mauvaise redingote& ,ut saisi dansl'intrieur de l'appartement de l'agent de change& oD il s'tait introduit / la ,aveur dedoubles cle,s *u'on trouva sur lui. !ccus d'8tre l'auteur des vols *ui avaient t,aits depuis peu& il en ,it l'aveu& demanda la vie& et o,,rit de ,aire / cette conditiontout ce *u'on e0igerait de lui.

Interrog sur l'argent *u'il pouvait avoir en sa possession& il indi*ua *uel*uessacs dans sa maison neuve& rue Gaint>Rome& et vingt>huit mille livres *u'il avaitcaches dans sa maison pr1s les acobins. Bn trouva au0 endroits dsigns lessommes dclares par %ors+ et l'on ,it signer / celui>ci& devant un notaire& uncontrat par le*uel il vendait tous ses biens meubles et immeubles / l'agent dechange& moyennant un pri0 *u'il dclarait 66Favoir re7u. uand l'o,,icier public se,ut retir& le docteur ,ripon ,ut dpouill de sa bourse et de ses biou0+ on ne luilaissa *ue *uel*ues louis& un peu de linge et la libert& avec menace de le livrer au

bras vengeur de la ustice& s'il ne changeait de rsidence.

ocile / ces inonctions& %ors se mit en route pour %ordeau0. Mais& / deu0lieues de 4oulouse& il s'arr8ta dans une auberge& ne voulut pas souper& et demandaune chambre oD il se retira. "omme cette chambre tait au>dessus de la cuisine del'hCte& des gouttes de sang& ,iltrant / travers le plancher mal oint& ,rapp1rent lesregards de l'aubergiste: il se hAta de monter che3 le voyageur& et le trouva tendusans sentiment et baign dans son sang. $n chirurgien ,ut appel& et %ors& par lessoins *u'il en re7ut& ne tarda pas / revenir / la vie. "e malheureu0& dans un acc1s dedsespoir& s'tait ouvert les *uatre veines.

Lors*u'il ,ut tout>/>,ait rtabli& il continua sa route us*u'/ destination. !rriv /%ordeau0& il s'engagea& en *ualit de matelot>chirurgien& sur une ,rgate *ui devait


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secourir+ !llier renverse sa ,emme pres*ue mourante& se ette sur l'en,ant& le serreentre ses bras a,in de l'tou,,er& et tombe avec lui. Les voisins accourent au bruit&arrachent l'en,ant tendu sous !llier& et emm1nent ce dernier.

Le lendemain& Marie 2libert apprend avec tonnement *ue son mari est mort

de plusieurs 66blessures+ *u')tienne !llier& son ,r1re& a rendu plainte en ,aitd'assassinat contre des personnes *u'il ne voulait pas nommer. G@re de soninnocence& elle ne pense pas *ue la procdure puisse 8tre dirige contre elle. anscette trompeuse scurit& elle est enleve par des cavaliers de la marchausse& *uila conduisent dans les prisons de Montpellier.

Marie 2libert& interroge& rpond / toutes les *uestions avec cette naJvet etcette ,ermet *ui accompagnent pres*ue touours l'innocence. Bn la con,ronte avecles tmoins. 4ous urent ne lui avoir pas vu donner des coups de couteau / !llier.uel*ues>uns disent l'avoir vue sortir ensanglante de sa maison& apr1s l'action *ui

s'y tait passe& mais ils ne s'accordent pas sur *uel*ues dtails. 'autres a,,irment*ue son mari& avant de mourir& l'a dsigne comme l'auteur de son meurtre+ maisces derniers se contredisent mutuellement& et sont dmentis par un seul tmoignagedigne de ,oi.

Nanmoins& apr1s la consommation des procdures& et malgr cette absencetotale de preuves& la malheureuse 2libert ,ut condamne& par le premier uge& /8tre pendue.

6Gur l'appel de cette sentence& l'in,ortune ,ut trans,re dans les prisons de

4oulouse+ et apr1s de nouvelles angoisses& de nouveau0 tourmens& son innocencetriompha devant le parlement de cette ville& *ui& par arr8t du F septembre 6;?(&in,irma la sentence du premier uge& et mit l'accuse hors de cour.

6=

BOUCHER$OU L'A%%A%%IN DE %EI"E AN%.

$n eune homme Ag de sei3e ans& nomm %oucher& apr1s avoir t domesti*ue&voulut apprendre le mtier de perru*uier& et se pla7a& / cet e,,et& comme apprenti&dans une bouti*ue situe au0 environs du Palais>Royal. Il para9t *ue %oucher avaitle malheur d'8tre tr1s>enclin au libertinage. Il entretenait& par cons*uent& de

,r*uentes relations avec les ,illes publi*ues.


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Le 6= novembre 6;?(& tant mont dans la chambre d'une de ces cratures *u'ilavait rencontre dans la rue Gaint>enis& cette ,ille e0igea trois livres pour pri0 desa complaisance. Bn pense *ue cette convention ,aite au pied de l'escalier ,utremplie sans humeur& et *ue le eune libertin se retira sans contestation.

6FLe lendemain au soir& %oucher passant encore dans la rue Gaint>enis& aper7utsa sir1ne de la veille+ il l'aborda et parla *uel*ue temps avec elle. ans ce moment&une des compagnes de cette ,ille passe aupr1s d'eu0+ %oucher lui propose de monterche3 elle+ celle>ci accepte la proposition. !rriv dans sa chambre& il o,,re / la ,illela somme *u'il avait o,,erte la veille / sa camarade& / condition *u'elle *uitterait sesv8temens. "ette condition est accepte / l'instant m8me.

Mais %oucher ayant vu cette ,ille accrocher une montre d'or / sa chemine&con7ut& / ce *u'il para9t& le proet de la lui drober. 1s *u'il eut assouvi sa brutale

passion& il se saisit d'un rasoir *u'il portait dans une des poches de sa culotte& et en

porta plusieurs coups / cette ,ille& ,aisant tous ses e,,orts pour l'atteindre au cou+heureusement *ue celle>ci avait une cravate tr1s>paisse. 1s *u'elle se sentit

blesse& elle se dbattit& et parvint / arracher le rasoir des mains de son assassin+ et&*uoi*ue d/ mutile& elle eut encore asse3 de ,orce pour ouvrir sa ,en8tre et eter lerasoir ensanglant dans la rue& en criant l'assassin.

6!lors %oucher& ,urieu0& hors de lui>m8me& prit son couteau et en portaplusieurs coups / la victime de sa barbarie et de sa cupidit. Mais ne pouvantparvenir / lui donner la mort& et entendant du bruit& il ouvrit la porte& se disposant /,uir& lors*u'il ,ut arr8t par deu0 hommes *ui taient monts au0 cris de la ,ille

assassine& et / la vue du rasoir tomb dans la rue. Le sclrat& en ,uyant& avaitencore / la main son couteau ensanglant. !u tumulte *u'e0cita un pareilvnement& la garde accourut& et trouva la ,ille baigne dans son sang et pr1sd'e0pirer. Bn la conduisit aussitCt / l'#Ctel>ieu& pour lui administrer les secours*u'e0igeaient ses blessures.

Le corps du dlit tait constant& et les preuves de l'assassinat taient videntes."ependant l'assassin eut l'audace de soutenir *u'il n'tait pas coupable: il nia *ue lecouteau lui appart9nt& et *u'on l'e@t rencontr son couteau / la main. Il aoutait *uec'tait la ,ille *ui avait voulu se tuer elle>m8me& et *ue le rasoir trouv dans la rue

tait sous le chevet de son lit. Bn le con,ronta avec la ,ille / l'#Ctel>ieu& et ilpersista / lui soutenir *u'elle>m8me s'tait mutile.

6/>dire huit ours apr1s soncrime& %oucher ,ut condamn au supplice des assassins.

Gur son appel& le parlement le condamna / 8tre rompu vi, en place de 2r1ve& et /

e0pirer sur la roue& par arr8t du premier dcembre 6;?(& et le m8me our %oucher,ut e0cut.


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4ous les p1res de ,amille& en apprenant le supplice de ce eune sclrat& doiventtrembler en pensant au0 suites e,,rayantes de la dbauche. Utre capable decommettre& / l'Age de sei3e ans& un crime aussi atroce *ue celui dont nous venonsde tracer& en ,rmissant& l'horrible tableau+ *uelle preuve plus ,orte de ladpravation des mHurs et de la ncessit de veiller sur le dpCt prcieu0 de lamorale publi*ue

6;

LA BERG+RE AUERGNATE.

En gnral& la ,rivolit des hommes leur ,ait passer lg1rement sur des crimes*ui introduisent le dsordre et la dsorganisation dans le corps social. "etteindulgence ,uneste *ui porte / rire& / plaisanter sur des mati1res essentiellementsrieuses& puis*u'il s'agit du bonheur ou du malheur d'une ,oule d'individus& nedpose nullement en ,aveur de la moralit de ceu0 *ui en ,ont parade en toutecirconstance. ue prouve cette indi,,rence& si gnralement rpandue& en mati1re

d'adult1re& sinon *ue nous sommes parvenus / un tel tat de corruption& *ue nousnous en apercevons / peine+ ou si nous y pensons *uel*ue,ois& comme parressouvenir& c'est pour vertuer notre malignit contre le voisin& *ui souvent setrouve en ,onds pour nous rendre la pareille& avec intr8ts.

Parmi les nombreu0 dlits dont le libertinage 6?est la source& le viol est aussi lepoint de mire des sarcasmes et des *uolibets de ces messieurs. Le viol estimpossible& s'crient>ils+ et ils proclament hautement cette opinion insultante pourtout le se0e& *u'une ,emme n'a amais t viole *ue lors*u'elle l'a bien voulu."omme si l'on ne devait pas tenir compte des circonstances *ui souvent prc1dent

et accompagnent ce crime#eureusement le moraliste et le lgislateur& moins ,rivoles *ue les masses des

nations& ont vu cette *uestion de haut& ont reconnu *u'elle tait inhrente au0 basesde la socit& *u'elle intressait singuli1rement la ,licit des ,amilles& et *u'ilimportait par cons*uent de l'entourer de toute la protection des lois. !ussi le viol&lors*u'il est attest par des preuves irrcusables& conduit / l'cha,aud le ,orcen *uis'en est rendu coupable.

$ne eune ,ille& nomme eanne elaste& habitait avec sa ,amille un village de laparoisse d'!u3on& dans le voisinage de la ville de Riom en !uvergne. eanne tait

doue d'une beaut remar*uable& et la ,ra9cheur de la eunesse aoutait encore /l'clat des charmes de sa ,igure. uoi*ue eune et dans l'Age 6des ,aiblesses du


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cHur& elle avait conserv sa vertu& et tous les villageois des environs la citaientcomme un e0emple de sagesse.

epuis long>temps un eune homme& ,ils d'un laboureur de la m8me paroisse&nomm %eno9t %ard& s'attachait / ses pas& et l'obsdait de ses galantes poursuites.

N'ayant pu& malgr tous ses soins& sduire l'obet de ses dsirs& ce eune homme& navec des passions vives et brutales& rsolut d'employer la violence pour triompherde eanne elaste. Gachant *ue cette eune ,ille conduisait le troupeau con,i / sagarde dans un pacage loign de toute habitation& il saisit un moment oD les champsvoisins taient absolument solitaires pour consommer son crime.

Renon7ant au0 mani1res caressantes& au0 propos doucereu0 / l'usage des amans&ce eune dbauch aborde sa victime avec un air mena7ant. Il lui dit& en pro,rantles uremens les plus a,,reu0& *u'il va lui donner la mort si elle ne consent surl'heure / couronner ses dsirs. La berg1re n'est point e,,raye de ses menaces+ elle

d,end sa vertu avec courage+ elle se dclare pr8te / sou,,rir plutCt la mort *ue ledshonneur. Irrit de tant de rsistance& 6=(%eno9t %ard saisit eanne elaste& laterrasse& et l'accable de coups. L'in,ortune ayant alors perdu l'usage de ses sens& levillageois brutal assouvit sa ,roce passion. !ussitCt *ue eanne ,ut revenue / elle>m8me& elle ,it retentir l'air de ses cris. es laboureurs accoururent& et trouv1rent lesclrat *ui insultait encore la victime de sa brutalit. Indigns d'une conduite aussiodieuse& ils accompagn1rent la malheureuse berg1re che3 le magistrat& vengeurnaturel de l'innocence outrage. ! l'instant m8me plainte ,ut rendue contre lecoupable. Gur l'in,ormation& %eno9t %ard ,ut dcrt de prise de corps& et d'apr1s les

preuves *ui en rsult1rent& les uges de la snchausse de Riom le condamn1rent /8tre pendu.

Par arr8t du 6 avril 6;?(& la sentence des premiers uges ,ut con,irme& et%eno9t %ard ,ut envoy / Riom pour y subir la peine *u'avait mrite son crime.

6=6

)AMILLE D'A%%A%%IN%.

En 6;;& les environs de Gaint>"alais& petite ville du Maine& ,urent le thAtred'un ,or,ait dont les circonstances ,ont ,rmir.

"atherine Emonnet& ne de parens *ui vivaient du ,ruit de leur travail& ,ut

marie tr1s>eune / un laboureur de la paroisse de "on,lans& au0 environs de5endCme. "ette union ,ut tr1s>malheureuse. La eune ,emme mani,esta& dans une


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6=;

ACCU%ATION D'A%%A%%INATMAL )OND#E.

uel*ues prcautions *ue l'on prenne& avec *uel*ue circonspection *ue l'onagisse& *uel*u'innocent *ue l'on soit de toute esp1ce de crime& on n'est point assurd'8tre touours / l'abri de toute accusation. $ne circonstance trange se prsente+ un

crime est commis+ votre innocence est prouve& avre+ il n'en ,aut pas moinscompara9tre sur le banc des accuss& et vous rsigner& du moins pour un moment& /8tre soup7onn d'un lAche assassinat.

Le eune chevalier de Mercier& / peine Ag de di0>huit ans& ne put prendre partau0 divertissemens du carnaval de 6;?6& tant& / cette po*ue& tr1s>sou,,rant d'unrhume pnible et opiniAtre. 4out ce *u'il put se permettre ,ut d'aller& le lundi gras&assister au0 danses 6=?d'une troupe de eunes gens rassembls che3 le sieur !libert& /!ulas. Mais il se retira / neu, heures du soir& rentra che3 lui& et se coucha. $neservante *ui tait venue bassiner son lit& ne sortit *ue *uand elle l'eut vu couch&

emporta la lumi1re& et ,erma la porte de sa chambre. La servante& tant sur lapremi1re marche de l'escalier& entendit tirer un coup de ,usil et la voi0 d'unepersonne *ui criait au secours. Elle voulait sortir par curiosit& mais elle en ,utemp8che par la tante du chevalier& *ui craignit *ue des gens mas*us& *u'ellecroyait les auteurs de ce coup& ne ,issent peur / cette ,ille.

e son lit& le sieur Mercier entendit aussi le coup de ,usil& mais il imagina&comme beaucoup d'autres personnes& *ue cette dtonation isole tait la suite de ladissipation des ours gras.

Point du tout: un lAche assassinat venait d'8tre commis de guet>apens sur lapersonne du sieur %oisson+ et ce *u'il y a de plus e0traordinaire& c'est *ue lechevalier de Mercier ,ut accus de ce crime. Il para9t *ue le sieur %oisson& dans ledlire *ui tait rsult de sa blessure& avait dit *u'il avait reconnu 6=le coupable& *uec'tait le chevalier de Mercier& etc.& etc. "ette dclaration du bless circula dans le

public. Le procureur>,iscal s'en empara& et rendit seul plainte le mars 6;?6. Lechevalier de Mercier& de son cCt& ,orma une action criminelle dirige contre lesieur %oisson& pour cause de di,,amation& et sa plainte ,ut porte au tribunal le ;mars. !lors le sieur %oisson devint directement accusateur& et continua en son nomla procdure entame.


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uel pouvait 8tre le moti, de cette accusation calomnieuseO Bn prsuma *ue laconduite de %oisson tait le rsultat d'une ri0e *ui avait eu lieu entre le chevalier etlui.

Le chevalier de Mercier et le sieur %oisson taient assis sur la ban*uette de la

maison du sieur #uls. Ils se donnent& en badinantun d,i+ il s'agissait d'prouverle*uel des deu0 serrerait le mieu0 la main de l'autre+ en cons*uence& ils oignirentleurs mains / plusieurs reprises& et les serr1rent& touours en badinant. e parie& dit%oisson& *ue e serai asse3 ,ort pour vousfouetter.KLe chevalier de Mercier prit ce

propos en badinant.K6uand on est si fort& dit>il& on ne se laisse 6F(pas menacer decoups de fouet. Le sieur %oisson tait tout mu de col1re& et proposait au chevalierd'entrer che3 le sieur #uls& apparemment pour se laisser ,ouetter. Gi vous en ave3une si grande envie& repartit le chevalier& ,aites>le / l'endroit oD nous sommes& sansentrer che3 le sieur #uls.

Il y avait neu, mois *ue cette petite ri0e s'tait passe+ et rien n'avait annonc*u'elle d@t avoir des suites ,Acheuses. Mais pour*uoi %oisson dnon7ait>il lechevalier comme son assassin& tandis *u'il savait bien *u'il avait un asse

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Chronique Du Crime Et de l'Innocence