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COMITÉ D'ÉTUDES MINIÈRES POUR LA FRANCE D'OUTRE-MER Chronique Minière Coloniale 5 - Août 1932 13, Rue de Bourgogne, 13 'PARIS (7 e )

Chronique Minière Colonialebnm.bnrm.ma:86/ClientBin/images/book954883/doc.pdf · ses de Pomel, rIe 1858-59, ainsi que son étude sur le mas,,'Îf de Miliana en 1872 (3), et eelle

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COMITÉ D'ÉTUDES MINIÈRESPOUR LA FRANCE D'OUTRE-MER

Chronique Minière ColonialeN° 5 - Août 1932

13, Rue de Bourgogne, 13

'PARIS (7e)

Chronique coloniale

--- ,---,-------- - ----,Ill La production de janvier a été donnée dans la duo,

lllq ue préeéden te.

1. - L'EVOLUTION DE LA CRISE MINIEREDANS LA fRAN'CE D'OUTRE·MER

il2U

55

40

1~l:H 19:,2

:2.00U 1.7002.400 2.4001.800 UOO

90 100100 90100 100

Phosphate :

P rod uction lUai 60.000 91. 000La pl'odudion de phosphate s'est sensiblement

relevée dunmt le mois de mai.

Minerai de plomb :Produe!ion mai .

Productiun mai .

Indochine

IW1l',S

Houille :

Production février .

L'aecr~issementde la {lroduetion de minel'aide plomb, déjà signalée dans notre préeédentechronique, paraît se maintenir.

Pétrole brut :

avl'il .

PétroleP rodue!ion février .. " .

nJurs , .avril .

Ces deux dernières produetions l'estent à peupr2-s constantes avee, eependant, une tendanee hla l'laisse Il,OUI' la houille.

On est revenu aux ehiffres de l'année dernièreet les espoirs du mois de février n'ont. pas eu desuite.

Minerai de manganèse :Produetion mai 1.600 :lD

La production de minerai de manganèse se l'a'

lentit de plus en plus.

Anthraeite :

Production mai '........... . 300 DOO

La produetion d'antlJraeîte l'este constante.

AntlJ racHe :Produelion avril 210.000 IS0,OOUExportation avril \. '" 111.000 :::11,.000

Le mois d'avril fait ressortir une baisse sensi­ble de la production cl'anthraeite.

Minerai de zinc 19:3l 19:3:?

Pl'oduetionavril 2.260 l'lOOExportation avril 500

Zine métal:Export ation avril . 360 0,2

600700660

I\J:,!tOlllles

4:2.0UU49.00U53.000

47.00047.00048.0()()

690730no

80.00097.00093.000

1\);))

tOllllPS

38.00054.00042.000

Jnars .avril .

nlars ' .avril .

Algérile (1)

P rodüetion février .Inars .avril .

Phosphate:

La situation du phosphate parait maintenantstabilisée ; elle ne paraît pas descendre sensible­ment en dessous des ehiffres de l'année del'l1ière,

Minerai de fer :

Production février .

La productioJl de minerai de fer paraît égale­Jllent stabilisée, lllais malheureusement à un tauxbeaucoup plus bas et qui est voisin de la moiti(;des eh'iffres de l'année demi ore.

Minerai de plomb :

Produetion février .

Duus cette première partie de notre chronique,ainsi que nous l'avons annoneé le mois derniernous donnons Illois par mois, au fur et à mesu­1'8 que les renseignements nous parviennent, lesstatistiques relatives ,aux produetions et auxexportations.

La produetion de minerai de plomb est un peuiuférieure à eelle de l'année dernière.

Minerai de zinc :

Production février............ 100Inars .avril 860

La production de mine'l'ai de zinc est complète­llJeut arrêtée.

Pyrite ;

ProduetioJl février 1.500 1.80Umars 1.700 2.000avril 1. 700 1.800

On notûa ee phénomène curieux que la pro­duetion de pyrite est plutôt un peu supérieure àcelle de l'année dernière.

CHRONIQUE COLONIALE '}

Algérie

Le tOllnage de l'exportation des minerais dechrome iL diminué de 50 %'

. (1) h Gla!lgeand.~.. Etude :léoloUiqllc de la régiouId.torale de la pr)lllnCe d ,l'uer: l'ari,;, 'l'hè-se Fae. Sc. etServ. Carte géol. Algérie. Hl;]:.!.

U. - RENSEIGNEMENTS GEOLOGIQUESET MINIERS

SUR 'LA FRANOE D'OU'TRE-MER

,(2.\ K Re"?II. - Description UéologiQlIe de l'A lU éric.] ans. IUlp. NaL. 18·18.

(Bi A. T'oIllel. - Description ct carie géologique dumaSSif dl' 1lIillGna. Bull. Soc. c1illl. Alger, ]872.

(4) E. Fichenl'.-- Les plissemcrds du ma..ssij de Blida.1'<His, Bull. Soc. géol. Fr., U396 , l',. 982.

gnac (1D23). Les principales publications speCHt­les à cette région sont très ancienneB ; on peutciter eelle de Renou (2) qui date de 1818, d·e~

études de Ville de 1855-1857, des notes nombreu­ses de Pomel, rIe 1858-59, ainsi que son étude surle mas,,'Îf de Miliana en 1872 (3), et eelle de Fi­cheur sur l'Atlas de Blida (4).

On peut s'étonner qu'une région aussi pl'Uclied'Alger ait aHendu aussi longtemps une descrip­tion plus complète; cela tient aux difficultésspécialelS de cette région, pauvre en fossiles, ilfacies monotones et peu caradéristiques. M. GIUlI­geaud a eu un réel courage de s'attaquer à untenain aussi ingrat, et il est l'emarquable qu'ilen ait pu (,iDer une deseription qui puisse désor­mais servir de base et à laquelle il ne manqueque l'illustration p.ar une carte d'ensem]lle - au200.0008 par exemple. Mais, cette carte nOus a étépromise pour hientôt.

Nous penson" intéresser nos lecteurs en leu rfournissant un peu plus qu'un résumé succinctde l'ouvrage de M. Glangeaud, et en leur don­nant une sorte d'exposé sommaire de cetterégion. NatureHement, pour plus de déta ils,/lOUS le6 prions de se reporter à l'ouvrage deM. Glangeaud et aux cartes géologiques publiée".

On sait que les géologues et les géographes dis­tillguent, en Algérie, diverses bandes allongéef';Ouest-Est qui sont : une chaine montagneuselongeant la côte, l'Alllls II'Well, puis, plus auSud, une région de Haliis Platealu:, enfin, plusau Sud eneol'e, une nouvelle cbaîne montagneuse,l'Atlas saharien.

Dans la ehaîlle de l'Atlas tellien, on a distingu(~

plus spécialement une chaine côtière dénomméeAtlas littoral, qui est limitée au Sud par une sé­l'ie de dépressions slililillomles partieulièrementbien marqués, ù l'Ouest, pal' la vallée du Chélif[et, à l'Est, par la v.a1Jée de la Soummam. L'étudede M. Glangealld se l'apporte à la partie de eetAtlas littoral comprise entre Ténès et le Djur­djura.

Il divise llli-Illême l'Atlas littural en deux ban­des parallèles : leur sépar,;ltion est bien marquéesur I.e Illéridien d'Alger pal' la vaste plaine de lnMi/illjll, dont lVI. Crlangeaud voit le prolongementù l'Ouest par une série de dépressions qu'ilappell.e silloll }lOslmitidjiell.

Le cadre général étant fixé, on pellf distinguerdans cet ensemhIe les régions suivantes en IWLl"

déplaçant de l'Ouest vers l'Est:

HIO

:JOO100:100200

HlarS

avril .

La production de minerai de ZÙ1C est réduitedes ~!:3.

l'IIinerai d'étain et de tungstène:Exportat ion avril . !J50 120

L'exportation de rnillerai d'étain a considéra­blement diminué. On sait que la productiolld'étain métal est arrêtée.

Minerai de chrome :Exportation janvier .

février

LA rflGlo!'\ LITTORALE DE LA PllOVINCE O'ALGEH

Dans notre chronique précédente, nous avonsannoncé la publieation d'un important ouvragede M. 1.. Glangeaud, sur la géologie de la régionlittorale de la province d'Alger (1). L'auteur a eula très grande amabilité de dresser pour les' lec­teurs de la chronique, une earte géologique spé­ciale qui est reproduite eÎ-contre à l'échelle dumillionième. Nous remereions très vivementM. Glangeaud, que nous félicitons (l"ailleurs pourl'effort considérable qu'il a fourni dans, la réali­sation de sa tàche.

La région étudiée s'étend depuis Ténès, ilt'ouest, jusqu'au méridien de Palestro, à l'eGt,c'est-à-dire SUI' environ ~OO kilomètres de lon­gueur et 30 j,ilomètres de largeur à partir de lacôte. Elle couvre les feuilles au 50.000e ' indiquéespar la carte jointe SUI' laquelle les feuilles géolo­giques déjà publiées sont indiquées par deshaehures. De l'ensemble de ces feuilles deux(Gouraya, Cherchell ont été publiéelS par M. Gla~­geaud lui-même en HY27 ; les autres sont dues ùFicheur et à Brives, sauf celle de Miliana qui estdue à Gentil; la plus aneÎenne est celle deMédéa (1896) ; la plupart des autres ont été pu­I>liées entre 1902 et 1906, sauf celle de Koléai:UJ11), celle de Ténès (191.3), et celle de Cavai-

La. deuxième partie de notre chronique est des­tinée il fournil' les nouvelles, d'ordre géologiqueet minier, se rapportant aux territoires de laFrance d'outre-mer.

dU 1/050. OQo "

L.ouis GLI1NGEAUD.

ALGER

."

t11~1:;~;l;'-Wt

w

• primaire.

• Flochesti,,.uplives tertiaires.

~ fen./dei doorme!.

C(;nt~ct T:ormal .

- LimitE dfS Zone~.

r.-------:.] Vrar;;orm/en. Ce·nomiJTlIe~.- - - --- Cretace 3IAjJe"ieur.

~V)~jl1plien.A/bien.

~ Néocomien. S<hlslesckIaChl(fJel dL, Lil/re

I{lJu..ras~i'fue.LutelÎE'li. T/".t1 septiréJdam fil

~/~. Cha?n.e C<i/(.è ire ",,'J!ca/N? ,If:.:- hdnarJ.[~~j·~·Y~B Èocène Jt.lter/~W'.

! CROQUiS CÉOlOG'QU;-~'~I"i. de la reg/on lit/orale de la

PROVINOEo'ALGER

cc HE LL E , tjl.OOO.ooo~

!$ ~G :

CHR.ONIQUE COLONIALE

A la limite de la regwn étudiée se troUVe leI/iissin lIéllgi!lll' de Ténès, dont le l'elief mou etla faible altitude contrastent, fortement avec lesmassif6 crétacés et éocènes qui l'entourent à l'Estpt au Nord-Ouest. '

Puis vient le Illassif montagneux lui-même,découpé pal' de profondes vallées. Ce massif isoh',:ulllplètemeuL la vallée du Cheliff, ,au Sud, de lncôte; au Nord : aucune voie de communicrutionne le traverse. Ce massif peut lui-même se décom­poser jusqu'au méridien de Marengo de la ma­nière suivan te :

Entre le bas(..lin de Ténès et l'oued Damous, ona les massifs du Bissa et des Tachetas, formésde marnes crétacées couronnées ù leur partie su­périeure de grès éocènes.

A l'Est de l'oued Damous, le sillon postmitid­jien devient très net. Au Nord du sillon, on noteC2 que M. GJangeaud a appelé l'Atlas césal'éen.

sa partie nonl est fOl'llH\e de flysch crétacé, tlan­diB que sa partie Sud lIluntre du Crétat'é à l'étatde marnes et de schistes noirs.

A l'extrémité nord-est cie l'Atlas cétsaréen, setruuve le massif du (:IU'IIOlill qui fait partie de"e qu'on appelle la ZOlle des massifs ancienskabyles. Il eompre.nd des scllistes primaires plusuu moins déversés sur des grès rouges considéréscomme permiens' ; ce primaire affleure sous unet'ouverture crétacée et éocène, dont le facies cstanalogue à celui des t81'1'ains priula'ires.

Au nord de l'Atlas césaréen, la côte es:abrupte de Téllès à GOIll'il'ya ; puis, vient le bas­,.;in néogène de C11ercliell qui présente une zone decollines que M. Glangeaud appelle le Sahel deCherchell. Dans celte régiun, on note d'assezabondants tufs illtel'stratifiés entre les poudin­gues et les nWl'ues du Bunligalien et, notalll­ment, une do/l'l'ite (lllj, d'après M. Glangeaud,serait intrusive et 1'0131 burdigalienne.

Le silloll post nlÎtidjien cOlllpreJHl il l'Ouest lef'bassins néogènes de l'oued Hamelil et de naze­Ua; plus à l'Est, il n'est plus marqué que parune ligne de cols IHI des oueds de directiollOuest-Est dans des terl'Uins crétacés ; après unretrouve une dépressioll allongée, constituée pn l'le bassin de Marceau,. où l'Oll coonaît des ligni­tes, puis une njgion de ('ollillPf' Ù l'Ouest deMarengo, avaut d',arriver à la vaste plaine de la:\litidja, <jui Vil en ,:'{>vHsant de l'Ouest à l'Est.

Au Sud du sillon pustmitidjien et jusqu'auChélif se dévèl0l'(lc la crr!/e dn BOil Mlllld, COlIS­

tituée par des schistes crétacés.A j'extrémité orientale, l'oued ben Hacèue sé­

pare plus au Sud ]e III1/ssi! des Zaccars, formede calcaires liasiques sunuontant des schistesprimai l'es. A l'extrérnité ocddentale de ce massif

5e trouvent des schistes, dits schistes de Littré,

considérés autrefois comme primaires et que L.Glangeaud replace dans le Secondaire.

A l'Est du Méridien de Marengo, l'Atlas césa­réen se prolonge par le Sahel d'Alger, qui sépal'pla Mitidja de la mer. La partie centrale du Saheld'Alger est principalement argileuse avec cou­ronnement de sables, grès et graviers; à l'Est

·s'étendent les plateaux de mollasse et de grès,L'ensemble doit être vraisemblablement pliocène.Au Nord-Est du Sahel se trouve le massif pd­II/,({,iire d'Atger on de la Bouzaréa, formé de schis­tes, de calcaires plus ou moins métamorphiflllPR,de lnicasl'!dstes et de gneiss.

La plaine de la lUNidja, qui a une quinzaine dekilomètres de largeur, est formée d'alluvions ré­centes.

Au Sud de la Mitidja, l'Atlas littoral est sou­vent appelé A.t/as 1IIitidjien ; on peut y distin­guer tout d'ahord il l'Ouest le Djebel JlI01/;lIill,le~ crètl's ries Relli Salah, formées de monta­gnes crétacées schisteuses et calcaires. La Chiffatl"avel'se ce massif pal' une gorge profonde oùaffleurent notallllnent des schistes, dits schistesde la Chiffa, cOllsidérés antérieurement comrneprimaires (siluriens), mais que L. GlangeaudJ'epl ace dans le Secondaire.

Plus il l'Est se trouve un territoire monta­gneux sans ligne ol'og;raplrique nette, qUi peutê1Te appelé A lias de TI/1Jlat ; il est surtout cons­titué pal' du fiysch crétacé et éocène.

On arrive ainsi au prolongement occidental duDjurdjura, notanllnent dans le massif du BUll

7. l'{f::' Il, const itué pal' des calcaires liasiques.L'auteur a remarqué qu'on pouvait grouper

l'CS différentes masses su,ivant des zones géologi­ques en se basant Blur les facies 'des terrainssecondaires qui ronservent des caractères cons­tants de l'Ou,est ;\ l'Est, le long de zones paral­lèles au rivage al'tuel, tandis qu'ils varient trèsntpidement du Nord au Sud. Ces "ùiations sefont assez hrusquelJ1ent le long de lignes qui per­m8itent ainsi dc définir les zones géolog,iquessu ivantes :

Zone 1 (au Nord) (uu zone des massifs kabyles),dl les séries secondaires sont incomplètes et pré­selltent des faries de llIer peu profonde.

Cette zone l el!e-Illèllle peut 'le subdiviser de lalIIêllle f"'çonen bandes sensihlement Ouest-Est,ayant des caractères diJ'férents :

Zone l a. b. (ail ~ord), à peine représentéedans la région, rar elle est presque entièrementcac'hée pal' la piaille de la MHidja. Elle n'appa­raît guère que dans le massif de la Bouzaréa.

Zone l e. qui, il l'Est, en dehors de la régionétudiée, forme la puissante f'!JaÎne du Djurdjura,

. ~st essentiellemen1 une chaîne calcaire dont quel­ques Imnbeaux seulement sont visibles dan"J'étendue du travail: c'est, notamment, le cas dumassif du Chenoua.

ZOlle 1 d. qui représente une fosse dans la­quelle se 'lont accumulées pendant le· Crétacémoyen (1\ptien supérieur et Albien) d'épaisses('ouches à facies ftysch. Cette zone 1 d. est plusl'ontinue que les autres; elle est surtout repré­.,;entée dans la partie Nord de l'Atlas césaréen.

Zone II (médiane) (ou sillon de Blida), où cesséries sont au contraire plus complètes ave.c desfacies généralement plus profonds; si l'on met,', part les terrains néogène" et quaternaires,ceNe zone constitue la plus grande partie de klrégion étudiée.

Zone III (au Sud) (ou de la plaine d.e Chéliff),où l'on retrouve des car8!ctères de mer moJnsprofonde. Cette zone III n'est j'l'présentée dansla région l'onsidérée qu.e par le massif du Zac­ear et n'est étudiée qu'acce<;soil'ement.

Comme on le voit, l'auteur a apporté une vued'ensemble intér,essante dans l'étude de la ré­gion; il s'est efforcé de précis-er notammentl'échelle stratigraphique.

Il n'a, par contre, fourlli aucune indicationd'ordre minier sur cette région qui comprendcependant des mines de fer assez importantes.Nous complétons ses indications gràce aux ou­vrages fondamentaux de Dussert (5).

Ce!Jte région comprend, en effet, les gisement"suivants:

10 GisemenlB de fer.

Dans la région littorale, entre 1 énès et Chel"chell, on note les concessions du djelJel Nadid, desBeni A/dl (Elreiro), de Lan'a/h, de Gouraya.

Dans la v,aIlée du Chéliff, Rouilll/. (au Sud dufleuve), Rou Rachel (au Nord).

Dans le massif du Zaccar: concession duZaccar.

20 Gisements métallifères (autres que ceux defer).

Dans l'Atlas mitidjien, les gisements de plombet de zinc de Rarbon et S(J)lwmody, 'GuerTOU'I/1II,Nador Chair.

Plusieurs concessionS' ont été accordées pour leeuivre au voisinage de la côte entre Ténès etCherchell, mais aul'une n'a donné lieu à desexploitations importantes.

(51 M. Dussert. - Etude sllr les gisements métallifèresde l'A 19érie (minerai.~ aU/l'es que ceux du fer). l'ans, Ann.Miues, jallvier et février 1910.

M. Dussert. - Etude Will' 11'8 gi8erneflt~ de fer de l'Algé..rie. l'ari+<, Ann. Mines, 2e et 3e hVl'alSOnB, 1912.

CHRONIQUE COLONIALE

Région de Son1>-Ahl'lI.s

Au l'ours de ses recherclies "ur la feuille au50.000" de Souk-Ahras, M. J. Flandrin a eu l'u("('asion d'étudier une bande assez étendue dedépôts cartelllliens, inconnus jusqu';'I. ('1' JOUIt, quiprécise la limite septentrionale de ln ll\er car­tennienne dans l'ette région (6.

Tunisie

L'AVANCEMENT DE LA CAHTE GÉOLOGIQUE DE LA TUNISIE

Le Service géograpldque de l'armée viellTd'éditer quatre nouveaux fragments ùe la l'al'tpgéologique provisoire de la Tunisie au ::?OO.oooe. Cf'sont les feuillets Souk-el-Arba, la GouleHe,Sbeitla, EI-Ayacha. Le nombre total des feuillesparues s'élève actuellement à dix, les sept pl'p­mière" étant celleE de Bizerte, Gafsa, Tabarka­La Galite, TUIlis, Cap-Bon, Tozeur, Kebili. Lafeuille Feriana est sous presse; on compte qu'ellesera publiée pendant l'année 1932, ainsi que lf'sfeuilles Kef et Thala.

On doit féldciter très vivement le Service des2Vlines et son dlr.ecteur, M. Heufftet, ainsi que leService géologique et son chef, M. Solignac, dl'cette très grande activité.

LES ALTÉRATIONS SUPERFICIELLES EN TUNISIE

Les problèmes de l'altération superficielle sontparmi les moins connus, et cependant peut-êtreles plus directement utiles de la géologie.:YI. Bruet, qui préfère le terme d' « évolution COII­

tinentale » il celui d' « altération superficieUe »,

vient de donner un gros ouvrage sur ce sujet (7).Nous lé signalons plus particulièrement, car unepartie importante de cette étude se rapporte ùdes recherches effectuées en Tunisie, notammentdans les régions de Sidi-Mabrouk, Bled-Zelfane,Djebel-Mzita, Djehel-Sekarna, Djebel-Touireuf etDjebel-Tabouna. Nous ne pouvont> pas analyserici ce long ouvrage, et nous devons nous conten­ter de signaler que l'auteur a étudié spéciale­ment l'altération des caloail'es, leur silicification,leur dolomitisation, l'évolution des dolomies, et('elle des phosphates de chaux. A cè dernier titreil intér.esse spécialement nos lecteurs. Enfin:M. Bruet donne, en outre, ses idées sur la genè"edu phosphate riche des gisements de la Tunisiecentrale et sur la genèse des amas plombifèrestunisiens.

(G) ,1. Flandrin. - La limif.e septentrionale de la 111ercartennienne .dans la région de SOllk-Allras (Alf/ùie). Pari.".C. R. Soc. geol. Fr., 1932, 6 JUill, p. 1G!.

(7) E. Bruet. - licc'IlMc'lles slIr l'évolutioll eonUl/el/tlJlrde quelques sedimell/s. 'J'hl-Re, Fae. Re. Pa,l'iR. pt (tal'..Jean, 1932.

CIlR.ONIQUE COLONIALE

f?t;j3 Feuilles publiées/ .II/~ 1

Maroc

Rf:GTON D'ENTIFA ET DES BENI-AYATT AU NORD-EST

DE MARRAKECH

Cette région a été déjà étudiée et déorite par\1. et Mme Russo en 1927 (8), et par MM. A.Beaugé et P. Russo en 1929 (D). M. E. Roch, donton connait l'importante thèse, a continué, pen­dant l'automne 1931, l'exploration de cette zone,currespondant à la partie Nord-Est de la feuillede Demmat au 200.000°. Il donne quelques préci­~ions sur la stratigraphie de ce pays dont lesterrains vont du Trias au Crétacé supérieur. Ilfait remarquer, notamment, la répétition, à plu­"ieurs niveaux, de facies l'ouges, s'alifères, ac­compagnés de coulées basaltiques qui ressem­blent beaucoup au Trias, tel qu'il est défini parles auteurs marocains (10).

A.O.F.

LE SEL DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE

Le sel a été dans le pasGé une substance parti­culièrement recherchée en Afrique occidentale;

(8) P. Busso et MIlle 1J. Busso ...- O/iscrvatJ:on8 aéolo.(riques 8ur la 1"égion d'Azibal et el Haouz de M arrakeclz,l'ari6, C. R. Soc. géol. Fr., l()27 , 7 novembre, p. 161.

(9) A. Beall'fé et 1'. BU660. - Sur la continuité tectorei·que des Djcbâcts et du Moyen At/al (1IJaroc mé1'idional).Paris, Bull. Soc. géol. Br., 1929, p. 405·414.

(10) E. BodL -- Ob8ervatiolls aéologiques dans la régiond'Entifa et des Beni Ayatt, au. Nord.Est de Marrakech(Mn-roel.Paris. U. B. Ac. Sc., 1932, t. H14, 13 juiu,p. 2151·2153. "

il est naturellement plus aisé de le trouver main­tenant; cependant, même il l'heure actuelle, lesel gemlne a la faveur marquée d'une fl'actiollimportante des indigènes uupl'ès desquels le selmarin n'a jamais pu le '3Upplanter. Des salinesimportantes sont exploitées, soit à Taodeni, soitù. Bilma,et leur extraction constitue une indus­trie indigène non négligeable~ Elles sont décritesavec beaucoup de détails dans llli al'!ide récentde IVI. le général Mangeot (11).

LES FOHMES DU TERRAIN EN FOUTA-ll.IAI.()~

ET L'HISTOIRE DU SAHARA

Dans notre précédente chronique, nOU6 avonsJ'apporté sous ce titre, un exposé de M. K-F.Gautier SUI' le passé du Fouta-Djalon. MM. Che­valier et Aufrère ont donné quelques précisions :1la suite de cette note.

~I. Chev,alier pense que l'érosion en Guinée a('té très atténuée par la pré6ence de la vl\géta­tion; mais il ne croit pas que Je Sahara se soitavancé dans le passé vel'S le Sud aussi loin quel'avait indiqué M. Gauthier : elle n'a pas d,,­passé la limite Sud de la zone sahélienne (Bull,de l'Ass. géog. ir., juin 1932, p. 93).

M. Aufrèl~e, de son côté, cherche la significa­tion de la lwtérite dans l'évolution climatique dt'la Guinée (12). M. Aufrère pense quela variété dei';sols latéritiques implique une très grande sens'i­bilité aux conditions climatiques : les périodes delatéritisation correspondent à des périodes Im­rnides. Cependant. alons que les phénomènesd'exsudation et de consulidation superficiellessont fréquents en Guinée, elles paraissent assezl'ares à Madagascar : M. Aufrère pen6,e que cettedifférence tient peut-être au fait que la limiteSud du SahaŒ'a a été à un certain moment l'ap­prochée du golfe de Guinée, ainsi que l'indiquaitM. Gautier.

Nous croyons devoir faire remarquer que nospropres observations en Extrême-Orient (13), COII­

firmées par les observations indépendautes ùeM. Scrivenor, chef du Service géologique de la:'.Ialaisie britannique, et de M. de Jongh, chef duService géologique des Indes néerlandaises (H),ne paraissent pas conduire à n.ne liaison aussiprononcée entre le climat et le phénomène (Jelatéritisation.

(111 Mangent. - Le ji1"oblhllc dn scl cn Afrique OCI,ùlclI·

t.ale frallçll/se. Bull, Corn. At, fr. RenseiO"lwllIeuts ['oln·niaux, juin 1932, p. 25,1. "

(12) L. Aufrènl..- La. signification de la lutbit c dansl'évolutIOn climat.iquc de la Guinée. Paris, Bnll. Ass. géog.fl'., juin H)32. p. \)5.

i1B) F. BlolJ(]el. - Les a.ltératiolls des roches en lndo·chine française. Hanoï, Bnl!. Sery. géol. Indoèh., vol.XVIJ J, fa.sc. 4, 1929.

(14) .'L·B. 8;'l'ivenor. - The Ge%ay of MI/ll/!Jn. T,onlhes.Mal'lTlIlIan, Hld1, p. 154 et ~Ulvautes.

7 . CHRONIQUE COLONIALE

A.E·f.LE PBOBLÈME DU DESsfcIlEMENT

DE LA HÉGION DU TCHAD

Dans une déclarstion récente, M. le généralTi 1110 l'appelle les données essentielles du pro.j)lème du Tchad. Le Tchsd ne paraît nullementvoué à Un asséchement rapide: son volumeliquide est supérieur à ce qu'il était en 190A.1Ilais, un danger menaCe le pays : le Logonett'lld à s'écouler, à travers des marais, vers laBelloue, affiuent du Niger. Si cette capture seréalisait par l'érosion de ],a crête rocheuse quisépare les deux hsssins, toute la région tcha­dienne serait vouée à une sécheresse mortelle.111. le général Tilho préconise l'envoi d'une mis­"ion pour étudier ce problème en détail, de ma­nière à garantir 150.000 à 200.000 kmq. - le tiersde la France - d'un désséchement complet (LaUépèchc Coloniale, 1er juillet 1932).

LES FOn'\ŒS n'I::ROS!O,\ ]lE." CALC\lHES

'JAI"S LE SUD-OVEST ilE MADACiASCAR (15)

CIlIJlllle on le sait, le relief de Madagascar estcametél'isé pal' l'opposition des Hauts Plateauxcristallins s'étendant du Nord au Sud de l'île,dans sa région orientale, et surplombant fréquent­ment, par une dénivellation brusque, une vastt,plaine sédimentaire relativement assez basse, quioccupe le Nord et l'Ouest.

Géologiquement et géographiquernent, la régionsédimentaire peut être divisée en deux grandsbassins stratigraphiques où les telTains affleu­rent en ,auréoles concentriques régulières, COlllIlledans le bassin de Paris. D'importance inégale,ces deux bassins sont, au Nord, le bas~in deSitanipiky et, au Sud, le bassin beaucoup plusvaste de Morondavel-Tulear ; ces deux bassinssont séparés par le promontoire cristallin qu,icOrrespond au cap Saint-André.

Dans le bassin du Sud, des affleurements cal­caires sont surtout abondants au Crétacé. supé­rieur (sénonien) et au Tertiaire; ils sont sépa­rés par des couches gréseuses et reposent égale­IBent sur des grès.

Les calcaires sénoniens sont des calcairescrayeux non llOlllogèlles, comportant localementdes intercalations, soit lllarneuses soit gréseuses;ils ressemblent à la craie que l'on rencontre à laIllême époque dans ]e Nord de la France. LeurIllodelé est différent, suivant qu'ils sont ou noneouverts de végétation. L'absence de végétation

(15) 1'~. Basse. ,- J"cs formes d'erosion des calcaires seno­n"';n" nt i,wrtiaiTCs dans fe Sui/-Ouest de j1;fadagaüar. Pans.BIl]1. Aô8. géog. fr., j Ilin 193:3, p. 105.

donne une fonne en dôme analogue à celle denos pays; au contraire, dans les régions privi­légiées où la végétation s'est maintenue, la roclle,souvent morcelée en dalles, est creusée de cuvet­tes de corros'ion et donne un modelé très mono­tone, avec parfois quelques gradins dus aux pe­tits niveaux gréseux, plus résistants.

Les calcaires tertiaires se montrent en troisniveaux. A la base, on trouve des calcaires COIll­pacts, plus ou moins gréseux, à facies récifal;ces calcaires forment des gradins le long despentes et les terrasses ainsi dessinées sont par­fois couvertes d'une argile rouge de décomposi­tion. Au milieu viennent des calcaires légèrementdolomitiques perforés de canaux tortueux. Enfill,au sommet, On trouve des calcaires compacbfrancs qui, en raison de la sécheresse extrêmed'une moitié de l'année, s'émiettent superficielle­lllent en un cailloutis aride. Ces calcaires ter­tiaires présentent donc sensiblement le modelé'classique des calcaires de pays tempérés.

Dans cette intéressante communication, MlleBasse signale, en outre, l'existence à la surfacede roches variées et, notamment, de grès d'unepatine calcaire dont l'origine est assez énigma­tique.

Indochine

LES TERRES ROUGES ET LES TERRES NOIRES

D'INDOCHINE

M. Yves Henry, inspecteur général de l'Agri­culture en Indochine, a publié, en 1931, un ma­gistral ouvrage sur les terres ronges et les terresnoires de notre colonie d'Extrême-Orient. En ana­lysant cet ouvrage, M. G. \Very, secrétaire géné­ral de la Société d'Encouragement, a soulignétout l'intél'êt qui s'atta'che à ces questions (16.Ces telTes sont des produits de décomposition desbasaltes si abondants dans le Sud de la colonie:leur formation est un des aspects du probHmledes latérites. On sait qu'on appelle latérite desdécompositions de roches, qu'on ne rencontreguère en ahondance que dans les pays tropicaux.et qui sont caractérisés par des concentrationsde certains éléments et principalement de lasilice, du fer ou de l'alumine. Avant d'atteindl'ece stade latéritique, la décomposition de,; ba­saltes passe toujours par la formation d'argilesordinaires et, cl'ailleurs, les terres rouges ou noi­res contiennent encore une proportion impor­tante d'argile. Les terres rouges peuvent, danscertains cas, être très fertiles: c'est généralementsur de telles tenes que sont instaJJées les plan­tations de caoutchouc.

(Hl) G. "Very. - Les tnrres rouges et les terres noiresbasaltiques d'{ndoehine. Paris. Bull. Soc. Encouragement.mai 1\)32. p. :349.

CHR.ONIQUE COLONIALE 8

F. BLONDEL,

Ingenieur en ch.ef' des minçs,. Secretaire gémiral du

Cmmté d'études minières d'Qutre-M.·,- .

par la constI'l,letion du tronçon Tourane-Nha­trang. Lorsque ces différentes lignes seront COllS­truites, on pourra se rendre sans arrêt de Singa­pore à Hanoï, sur un trajet de 5.000I<ilomètre~

environ, soit un peu plus de la distance, de Parisü Téhéran.

D'après des renseignements non coutrôlés, leSiam aurait accepté de participer à l'accord in­ternational de l'étain, en limitant Ba productionÙ 10.000 tonnes.

Les statistiques indiquent également une expor­tation irrégulière de quelques dizaines de tonnesde minerai de t.ungstène.

Siam

LE CHANGEMENT DE R~.GII\'!E POLITIQUE

LA PRODUCTION MINIÈRE

En raisolJ de sa proximité a.vec l'IndoclllIlc,toutes modifications de son régime nou'5 intéres­"ent très vivement. Vers la fin du mois de juin,une court.e l'évolution, due en partie au mécon­tentement créé par les licenciements massifs defonctionnaires et l,a lTise économique, a con­traint le roi de Siani ü ,transformer son gouver­IlelYlent ahsolu en monarchie constitutionnelle. Ilexiste désormais au Siam, un Sénat qui devrat~tre élu par la population e.t qui possède le pou­voir législatif. En outre, on a créé un « Comitédu parti du peuple ", qui est dlargé de contre.signer les décrets roymlx.

Au point cie vue minier, le Siam ne produitpratiquement que de l'étain. Sa production estimportante (7 à 8 % de la production mondiale).

Les chiffres des production deB' dernières annéesont été les suivantes:

8.100 tonnes7.6007.7007.700

10.80011.800

1925 .1926 , .1927 .1928 ..19~ ..19:30 ..

Nouvelle·Calédonie

LES GISEMENTS ET LA MÉTALLURGIE DU NICKEL

Le Génie civIl vient de publier une série d'ar­[.ides sur le nickel émanant de deux des person­naJités les plus qual'ifiées pour traiter cette ques­tions, MM. L. Guillet et L. Weill. Nous avonsattendu la fin de ces articles pour en rendrecomptle (17). C'est vraiment Ilne étude très COlll­piète de la question qui nous est ainsi présentée.Après un historique des découvertes du nickel,un passe en revue les divers g;isement~ du mondeeL notamment ceux de la Nouvelle-Calédonie etdu Canada. La métallurgie du nickel est ensuiteétudiée avec beaucoup de détails et cette ilnpor­tante série d'articles Se termine par une analvsedes propriétés et applications du nic:kel et de '~esaJliages.

III. - DIVE,RS

Indlochine

LA VOIE FERRl~E PHNOM-PENH-BATTAMBANG

Le 28 juin demier, le Gouverneur général del'Indochine a inauguré le premier tronçon de lavoie ferrée PhnOIY1-penh-Battambang, soit 125 ,km.sur 275. Ce tronçon vient d'être achevé aprèstl'lmte-deux mois seulement de travail. La capitaledu Cambodge est désormais réunie à Pursat.telltre économique important. .

Cette voie ferl'ée a pour but de débloquer lafutile région rizicole de Battambang et d'attirer,-cs produits vel'S Phnom-penh, d'où ils pourrontensuite être acheminés pat· la large voie fluvialeclu Mékong. Ultérieurement, on envisag'e la liai­son, d'une part avec la voie fEl'ré~ siamoise quiatteint ae!uellement la frontière à Aranva etd'autre part, avec SaIgon. Cette dern'ière' p~rti~est considérée comme moins urgente, en raisonEotarnment de l'existence de l'excellente voiefluviale du Mékong et des difficultés qu'on ren­contrera peut-être pour protéger ce tronçon de"inondations.

On sait que les travaux sont €n cours ég,ale­ment pour terminer la voie ferrée Hanoï-Saïgon,

(17) JJ. Guillet et L. WeijJ. - Le nickel. Gisements, nuL(al/nrflle, appitcatuJIIS, ld:,speet-ives d'avenir. Paris Génieclvtl, U)32, 14 mai, 21 mai, 11 juin, 25 juin. .

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If·H'.IHEUlIER. S!ETIENNE. PARIS j~ ..,,II'

REVUE DE L'INDUSTRIE MINÉRALE N,' 279 - Août 1932