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EHESS Chroniques arabes des croisades by Francesco Gabrieli Review by: Constant Hamès Archives de sciences sociales des religions, 25e Année, No. 50.2 (Oct. - Dec., 1980), pp. 279-280 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30125268 . Accessed: 15/06/2014 09:15 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.96.115 on Sun, 15 Jun 2014 09:15:32 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Chroniques arabes des croisadesby Francesco Gabrieli

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Chroniques arabes des croisades by Francesco GabrieliReview by: Constant HamèsArchives de sciences sociales des religions, 25e Année, No. 50.2 (Oct. - Dec., 1980), pp. 279-280Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30125268 .

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SParler d'6thique, c'est se poser en acteur situ6 dans la socit6 6crit l'auteur en conclusion de son ouvrage. Car s'il est ques- tion de < conditionnement social >, ce n'est pas pour faire de la sociologie, mais bien pour fonder une Cthique comme l'avaient voulu les maitres du d6but du sibcle. Ce faisant, il est curieux que l'A. recommence a nouveaux frais, sans se prboccuper des d6marches analogues qui l'ont pr6c6d6. Au reste, les mimes chemins sont B nouveau parcourus : critique de la possibilit6 de < fixer les codes moraux en se faisant une certaine idde de l'homme > (p. 57) et relati- visation des morales par rapport aux soci6t6s. A vrai dire, un anc&tre est invoqu6, Marx, mais un Marx assez < arrang6 > .:

toute soci6t6 produit des codes 6thiques qui deviennent des outils pour des dominations idbologiques

, (p. 70). Or tout cela est fait

pour bouleverser I'imp6ratif cat6gorique et substituer a l'obligation 1' appel >. Le fait que d'autres - Durkheim en l'occurrence - aient cru pouvoir fonder l'imp6ratif moral sur des soci6t6s variables ne semble pas poser de question it I'A. Celui-ci est plus heureux lorsqu'il distingue 6thique individuelle et structurelle et marque leurs liens avec les notions weberiennes d'< 6thique de convic- tion i et d' < ethique de responsabilit6 >. Mais la correspondance n'est pas complktement tir6e au clair. Une dizaine de pages est consacree i ' l'arriire-fond religieux de la morale traditionnelle >. Curieusement, dans cet ouvrage d'inspiration catholique, les rapports entre morale et religion (ou morales et religions) ne sont pas abord6s en tant que tels. Certes, tout le christianisme n'est pas assimil6, comme on le fait souvent, au mora- lisme des derniers si~cles et celui-ci est bien situ6 comme relevant d'une religion situ&e et dat6e, mais tout de mime... En d6finitive, l'ouvrage pr6sente un mixte g6n6reux de rela- tivisme sociologisant, d'id6alisme personnaliste et d'6thique de la responsabilit6 sociale. C'est peut-&tre, en fait, le mixte 6thique dont vivent bon nombre de nos contemporains.

Frangois-A. Isambert.

50.453 FRVILLE (Henri).

La Presse bretonne dans la tourmente (1940- 1946). Paris, Plon, 1979, 347 p.

Historien de m6tier, l'auteur s'est trouvb pen- dant la guerre, au retour des stalags, engag6 dans l'action r6sistante; charg6 d'analyser le comportement de la presse bretonne sous l'occupation, il devient a d61lgu6 i l'Informa- tion >i pour la Bretagne B la Libdration et joue de ce fait un r61e essentiel dans la mise en place des nouvelles structures. Voili done un

BULLETIN DES OUVRAGES

timoin de choix qui entend faire, trente-cinq ans plus tard, ceuvre d'historien sur un sujet encore mal connu. Historien et t6moin : l'un et I'autre, et I'un par I'autre; on mesure I'avantage de cette position i la quantit6 d'archives privies que I'A. a pu consulter (i commencer par les siennes !), souvent grace i sa notori6td. Mais on en pergoit aussi les inconv6nients, qui tiennent i l'engagement de l'A., dans la mesure oit cela l'emp~che constamment de comprendre ce qu'a pu 8tre la logique de ses adversaires. Bien qu'il d6- clare vouloir atteindre a la v6ritable impar- tialit6 > (p. 11) - et pourquoi faut-il done qu'il le mentionne avec insistance ? - I'A. ne peut laisser 6chapper ici ou li (p. 99, p. 153, p. 268) son sentiment d6finitif sur le caractbre n6cessairement frangais de la Bretagne. On a souvent l'impression d'un r~glement de comptes vis-i-vis de leaders bretons comme Yann Fou6r6 (Arch., 47, no 422).

Ceci dit, le livre apporte une masse consi- d6rable d'informations et suggbre de nom- breuses pistes de recherche. L'essentiel de l'6tude consiste i montrer le r61e important de la s Propaganda-Abteilung , pendant la guerre et son influence sur I'evolution des grands quotidiens bretons, la relative ind6- pendance gard6e par l'Ouest-Eclair contras- tant avec la mainmise sur la Dipiche de Brest i travers sa prise en charge par Yann Fou6r6. L'A. d&taille les mesures prises

t la Lib6ration et 6voque la floraison de la presse r6sistante qui ne survivra gubre longtemps devant les contraintes du march6.

Au chapitre de l'histoire religieuse, on peut glaner de nombreuses informations. Deux points surtout : d'abord I'6vocation des mi- lieux chritiens antimunichois i Rennes i la veille de la guerre; I'A. signale l'activit6 mili- tante du Groupe d'6tude de politique 6tran- gbre de Rennes, issu des lecteurs d'Esprit et de l'Aube, puis I'influence de la section locale des Nouvelles Equipes Frangaises (p. 73 ss.). Ensuite, les documents sur l'abb6 Trochu - le fondateur d'Ouest-Eclair - dont I'A. indique qu'il envisagea de reprendre du ser- vice i Ouest-Eclair pour faire passer dans les masses l'esprit de Montoire (p. 279 ss., et p. 302). On aimerait que l'A., qui milita d'abord B la Jeune Rdpublique, livre un t6moi- gnage sur son activit6 politique et religieuse : sans aucun doute, les historiens y trouveraient beaucoup.

Yvon Tranvouez.

50.454 GABRIELI (Francesco), ed. Chroniques arabes des croisades. Ed. Sindbad, 1977, 405 p. (Trad. de Viviana Paques).

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

Les tentatives pr6c6dentes de lecture des croisades du c6t6 musulman datent du sibcle dernier. La tentative actuelle, sous certains aspects moins imposante, a le m6rite de bien distinguer les diffff&rents contributeurs et leur insertion socio-politique tout en ajoutant des textes jusqu'ici non traduits on m~me non 6dit&s.

Les dix-sept auteurs retenus ont tous 6crit en arabe -- justification de l'ambiguit6 du titre : il aurait mieux valu parler de chro- niques musulmanes - mais aucun n'a, a proprement parler, &tabli une histoire de tout ou partie des croisades. I1 s'agit donce d'extraits d'ceuvres soit d'histoire rtgionale, d'histoire dynastique ou encore mieux d'his- toire gen6rale de l'Islam (Ibn Al Athir et son Kamil At-Tawfrikh, . toute l'histoire >). On trouve fort e propos en annexe une courte bio-bibliographie de ces auteurs.

Des huit croisades s'6talant entre 1095 et 1291, c'est-8.-dire deux sicles, la part la plus importante de l'ouvrage est prise par la seconde et la troisime ceroisades (1146-1192) qui mettent en scune Salah Ad-Din (Saladin), d la fois restaurateur du sunnisme au Proche- Orient et vainqueur des Francs B Hittin et i J~rusalem (1187).

Sans doute les r~cits de bataille, les p6ri- p6ties strat~giques diverses abondent mais les diff~rents r~cits contiennent des notations int~ressantes, sur la perception de la religion des Francs par exemple ou sur . l'ortho- doxie . intransigeante et sincere de Saladin qui doit son elan militaire a son ideologie religieuse de < restauration , ce qui l'ambne par ailleurs a faire couper la tate du mystique As-Suhrawardi & Alep en 1191.

On apprend que les Franj ou Frang sont les chr~tiens d'Occident par opposition aux RoOim, chritiens byzantins, qui sont encore diffgrents des Nag&ra, chr&tiens de l'Orient musulman et comme tels socialement d6pen- dants et tenus de payer la capitation (Jiziya).

Tel et tel d~tail sur J6rusalem au moment de sa reprise par Saladin intbresseront & la fois Juifs, Chritiens et Musulmans. Et puis on sera surpris ou non par la relation d'al- liances islamo-franques oh les deux blocs de coalisas utilisent autre chose que la religion pour s'opposer. Car finalement, les deux soci&ts protagonistes, dans leurs structures sociales i aristocratie militaro-religieuse, sont finalement fort proches, y compris sur le plan technologique - voir la logistique des prises de chiteaux-forts. Aujourd'hui, on ajouterait < y compris sur le plan idbologico-religieux >. Mais au 12' et 13' siacles, le scandale de Dieu qui a un fils, de Dieu qui n'est pas unique mais en trois, le scandale de l'adora- tion des morceaux de bois de < la vraie

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croix >, etc., rejetaient assez loin les oecum6- nismes possibles.

Une deuxiame annexe informe de la < chronologie

Constant Hamas.

50.455 GAY (Volney P.). Freud on Ritual. Reconstruction and Critique. Missoula (Mont.), Scholars Press, 1979, 212 p.

Vastes problames et long parcours. Ce travail vaut davantage comme repare biblio- graphico-historique de Freud que comme etude de la question annonc~e. Nous sommes au ceur d'une conception en vogue en Am~rique, qui fait de Freud le fondateur d'une psychanalyse plus psychologique qu'ana- lytique, destin6e & promouvoir une sorte de th6orie de l'adaptation sociale, la notion du Moi &tant vraiment bonne fille ! Au surplus, pourquoi se ganer, quand la bibliographie tourne court et nous sert les bons auteurs ? N'allons done pas chercher dans ce genre de littirature un 616ment critique quelconque, ni mame quelque rf6frence venant d6jouer cette pseudo-th~orie trop bien ordonnie. Un livre dont on pourra se passer.

Pierre Legendre.

50.456 GIBERT (Pierre). Une th~orie de la 16gende. Hermann Gunkel et les l1gendes de la Bible. Paris, Flammarion, 1979, 382 p. (Pr6f. de Marc Soriano. Biblio- thbque d'ethnologie historique, dirig6e par Jacques Le Goff).

< Qui a lu Gunkel en France ? >, demande le prafacier, lequel a aussi dirigd cette thase de 3' cycle (litt rature compar~e). II faudrait dire : qui done connaissait H.G. (1862-1932) en dehors des splcialistes de l'ex~gase bibli- que et de l'histoire des religions, avant ce livre - oeuvre d'un j~suite enseignant l'ex&- gese B Marseille et a Paris - qui le ramane & l'actualite et rend la question d6sormais caduque. Retard frangais en matiare de tra- duction : Genesis connut successivement trois dditions (Gi6ttingen, 1901, 1902, 1910), et fiut traduit en anglais en 1901, en japonais en 1913. La traduction ici proposee (p. 252-362) se limite aux quatre premiers chapitres, les plus fondamentaux, les plus thdoriques, et a cru pouvoir nagliger les deux autres, plus appliques et aujourd'hui quelque peu d6pass6s.

La traduction est pracadae d'une substan- tielle introduction qui marite une lecture attentive. En trois parties, P.G. replace Gunkel dans son milieu protestant et damns la culture de son temps (importance du peu-

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