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SAMEDI 21 MARS 2009 GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33 A265 CO.128 Pause thérapeutique : à qui la proposer après un traitement de première ligne pour cancer colorectal métastatique ? G Lledo (1), P Artru (1), N Perez (2), B Chibaudel (2), F Maindrault-Goebel (2), C Tournigand (2), C Louvet (2), A de Gramont (2), GERCOR (1) Lyon ; (2) Paris. Introduction : Une pause thérapeutique (PT) est fréquem- ment proposée aux patients porteurs d’un cancer colorectal métastatique venant de bénéficier d’un traitement de pre- mière ligne actif. Cependant la survie globale peut être nota- blement altérée lorsqu’une PT est accordée précocement après 6 cycles de chimiothérapie de type FOLFOX comme cela a été démontrée par l’étude Optimox 2 (ASCO 2007, abs 4013). Le travail ici présenté a pour but de déterminer le moment optimal pour interrompre le traitement, les facteurs prédictifs d’une PT prolongée et son impact sur la survie. Patients et Méthodes : A partir des populations des études Optimox 1et 2 (N = 822) les patients qui bénéficièrent d’une pause d’au moins 3 mois furent inclus dans l’analyse en fonction du délai observé jusqu’à la PT. Les patients opérés de leurs métastases hépatiques avec résection R0 ou R1 furent censurés au moment de la chirurgie, alors que les patients opérés avant 3 mois de PT ou en situation de pro- gression tumorale au moment de la PT furent exclus. De plus chaque patient fut individuellement apparié aux patients n’ayant pas interrompus la chimiothérapie, présentant des caractéristiques de baseline (Indice de performance, taux de LDH et de Phosphatases alcalines) et une réponse au traite- ment similaires et ayant une survie sans progression supé- rieure d’au moins 3 mois par rapport au délai moyen observé jusqu’à la PT. Résultats : 184 patients éligibles furent réunis dans cette cohorte. • La durée moyenne de la PT fut de 5,9 mois. • La survie globale médiane des patients ayant bénéficiés d’une PT après un délai moyen de 6 mois ou moins (N = 90) fut de 24,6 mois, alors qu’elle fut de 39,8 mois lorsque la PT intervint après 6 mois révolus de traitement (N = 94). • La survie globale médiane fut de 22,8 mois chez les patients dont la PT fut inférieure ou égale à 6 mois (N = 87) et de 44,9 mois lorsque la PT put dépasser 6 mois (N = 97). • Il ne fut pas noté de corrélations entre les durées de la chi- miothérapie et de la PT. • La survie globale des patients ayant pu bénéficier d’une PT d’au moins 3 mois fut de 30,8 mois alors qu’elle n’était que de 21,2 mois chez les patients appariés. Conclusion : Ces résultats témoignent qu’un nombre signifi- catif de patients peut bénéficier d’une PT. Il semble qu’une période de traitement d’au moins 6 mois avant la PT soit nécessaire pour optimiser la survie globale. Les caractéristi- ques de baseline ne permettent pas de sélectionner les meilleurs candidats à la PT et d’autres études sont néces- saires pour définir cette population. CO.129 Hépatite aiguë E : analyse rétrospective de 62 cas consécutifs entre 2003 et 2007 JM Péron (1), JM Mansuy (1), C Récher (1), C Merviel (1), C Bureau (1), E Dupuis (1), S Métivier (1), H Poirson (1), K Barange (1), L Alric (1), L Buscail (1), JP Vinel (1), J Izopet (1) (1) Toulouse. Introduction : Le virus de l’hépatite E est de plus en plus souvent incriminé au cours d’hépatites aiguës en France. Il s’agit le plus souvent d’hépatites autochtones qui semblent avoir un profil différent des hépatites E d’importation. Nous rapportons ici de manière rétrospective 62 cas consécutifs d’hépatite aiguë E diagnostiqués entre 2003 et 2007. Patients et Méthodes : Tous les cas ont été définis par la présence du virus détecté par RT-PCR dans les selles et/ou le sang chez des patients présentant une cytolyse. Les patients greffés d’organes ont été exclus de cette étude. Résultats : L’âge moyen était de 47,9 ans chez les femmes et 57,9 ans chez les femmes. Il s’agissait de cas autochtones dans 97 % des cas. Trente-six patients vivaient en milieu rural et 26 en milieu urbain (NS). La proportion d’hommes parmi les patients infectés apparaît supérieure à celle des femmes avec un pourcentage de 66 % (sex ratio de 1,95, p = 0,06). Le nombre de cas par an est resté stable, de 8 à 16 et sans variation saisonnière. Trois patients ont consommé du gibier dans les 3 mois. Quatre personnes ont eu des contacts réguliers avec des animaux (chevaux, lapins, chiens, chats), une personne a nettoyé son poulailler et une autre a eu des contacts réguliers avec du fumier. Cinquante cinq échantillons sur 62 ont pu être séquencés. Cinquante trois étaient de génotype 3. Une souche était de génotype 1, le patient avait voyagé en Inde (âge 24 ans). Une autre souche était de génotype 4, le patient avait voyagé dans le Sud Est asiatique. Tous les génotypes 3 étaient de sous-type 3f sauf 3. Trente-huit pourcent de patients présentaient des patho- logies sous-jacentes : diabète (2 patients), hémopathie (7 patients), hépatopathie chronique (15 patients). Quatre patients ont développé une hépatite sévère avec un facteur V < 40 %. Tous avaient une hépatopathie chronique sous- jacente, un patient est décédé. Conclusion : La plupart des hépatites aiguës E diagnosti- quées sont d’origine autochtones et de génotype 3. Elles sur- viennent chez des personnes de plus de 50 ans et dans 36 % des cas dans un contexte de pathologies sous-jacentes. Il s’agit d’une hépatite grave dans 6 % des cas. La mortalité est de 1,6 %.

CO.129 Hépatite aiguë E : analyse rétrospective de 62 cas consécutifs entre 2003 et 2007

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GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33 A265

CO.128 Pause thérapeutique : à qui la proposeraprès un traitement de première lignepour cancer colorectal métastatique ?

G Lledo (1), P Artru (1), N Perez (2), B Chibaudel (2), FMaindrault-Goebel (2), C Tournigand (2), C Louvet (2), Ade Gramont (2), GERCOR(1) Lyon ; (2) Paris.

Introduction : Une pause thérapeutique (PT) est fréquem-ment proposée aux patients porteurs d’un cancer colorectalmétastatique venant de bénéficier d’un traitement de pre-mière ligne actif. Cependant la survie globale peut être nota-blement altérée lorsqu’une PT est accordée précocementaprès 6 cycles de chimiothérapie de type FOLFOX commecela a été démontrée par l’étude Optimox 2 (ASCO 2007,abs 4013). Le travail ici présenté a pour but de déterminer lemoment optimal pour interrompre le traitement, les facteursprédictifs d’une PT prolongée et son impact sur la survie.

Patients et Méthodes : A partir des populations des étudesOptimox 1et 2 (N = 822) les patients qui bénéficièrent d’unepause d’au moins 3 mois furent inclus dans l’analyse enfonction du délai observé jusqu’à la PT. Les patients opérésde leurs métastases hépatiques avec résection R0 ou R1furent censurés au moment de la chirurgie, alors que lespatients opérés avant 3 mois de PT ou en situation de pro-gression tumorale au moment de la PT furent exclus. De pluschaque patient fut individuellement apparié aux patientsn’ayant pas interrompus la chimiothérapie, présentant descaractéristiques de baseline (Indice de performance, taux deLDH et de Phosphatases alcalines) et une réponse au traite-ment similaires et ayant une survie sans progression supé-rieure d’au moins 3 mois par rapport au délai moyen observéjusqu’à la PT.

Résultats : 184 patients éligibles furent réunis dans cettecohorte.• La durée moyenne de la PT fut de 5,9 mois.• La survie globale médiane des patients ayant bénéficiésd’une PT après un délai moyen de 6 mois ou moins (N = 90)fut de 24,6 mois, alors qu’elle fut de 39,8 mois lorsque la PTintervint après 6 mois révolus de traitement (N = 94).• La survie globale médiane fut de 22,8 mois chez lespatients dont la PT fut inférieure ou égale à 6 mois (N = 87)et de 44,9 mois lorsque la PT put dépasser 6 mois (N = 97).• Il ne fut pas noté de corrélations entre les durées de la chi-miothérapie et de la PT.• La survie globale des patients ayant pu bénéficier d’une PTd’au moins 3 mois fut de 30,8 mois alors qu’elle n’était quede 21,2 mois chez les patients appariés.

Conclusion : Ces résultats témoignent qu’un nombre signifi-catif de patients peut bénéficier d’une PT. Il semble qu’unepériode de traitement d’au moins 6 mois avant la PT soitnécessaire pour optimiser la survie globale. Les caractéristi-ques de baseline ne permettent pas de sélectionner lesmeilleurs candidats à la PT et d’autres études sont néces-saires pour définir cette population.

CO.129 Hépatite aiguë E : analyse rétrospectivede 62 cas consécutifs entre 2003 et 2007

JM Péron (1), JM Mansuy (1), C Récher (1), C Merviel(1), C Bureau (1), E Dupuis (1), S Métivier (1), H Poirson(1), K Barange (1), L Alric (1), L Buscail (1), JP Vinel (1),J Izopet (1)(1) Toulouse.

Introduction : Le virus de l’hépatite E est de plus en plussouvent incriminé au cours d’hépatites aiguës en France. Ils’agit le plus souvent d’hépatites autochtones qui semblentavoir un profil différent des hépatites E d’importation. Nousrapportons ici de manière rétrospective 62 cas consécutifsd’hépatite aiguë E diagnostiqués entre 2003 et 2007.

Patients et Méthodes : Tous les cas ont été définis par laprésence du virus détecté par RT-PCR dans les selles et/oule sang chez des patients présentant une cytolyse. Lespatients greffés d’organes ont été exclus de cette étude.

Résultats : L’âge moyen était de 47,9 ans chez les femmeset 57,9 ans chez les femmes. Il s’agissait de cas autochtonesdans 97 % des cas. Trente-six patients vivaient en milieurural et 26 en milieu urbain (NS). La proportion d’hommesparmi les patients infectés apparaît supérieure à celle desfemmes avec un pourcentage de 66 % (sex ratio de 1,95,p = 0,06). Le nombre de cas par an est resté stable, de 8 à 16et sans variation saisonnière. Trois patients ont consommédu gibier dans les 3 mois. Quatre personnes ont eu descontacts réguliers avec des animaux (chevaux, lapins, chiens,chats), une personne a nettoyé son poulailler et une autre aeu des contacts réguliers avec du fumier. Cinquante cinqéchantillons sur 62 ont pu être séquencés. Cinquante troisétaient de génotype 3. Une souche était de génotype 1, lepatient avait voyagé en Inde (âge 24 ans). Une autre soucheétait de génotype 4, le patient avait voyagé dans le Sud Estasiatique. Tous les génotypes 3 étaient de sous-type 3f sauf3. Trente-huit pourcent de patients présentaient des patho-logies sous-jacentes : diabète (2 patients), hémopathie(7 patients), hépatopathie chronique (15 patients). Quatrepatients ont développé une hépatite sévère avec un facteurV < 40 %. Tous avaient une hépatopathie chronique sous-jacente, un patient est décédé.

Conclusion : La plupart des hépatites aiguës E diagnosti-quées sont d’origine autochtones et de génotype 3. Elles sur-viennent chez des personnes de plus de 50 ans et dans 36 %des cas dans un contexte de pathologies sous-jacentes. Ils’agit d’une hépatite grave dans 6 % des cas. La mortalité estde 1,6 %.