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JEUDI 19 MARS 2009 GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33 A125 CO.56 Etude de phase II randomisée évaluant une radio-chimiothérapie par docetaxel- cisplatine en cas de cancer du pancréas localement avancé. Résultats préliminai- res de l’essai ACCORD9/0201 du groupe digestif de la FNCLCC M Ducreux (1), C Lafoix (1), F Viret (2), M Ychou (3), JP Pignon (1), J Bennouna (4), A Adenis (5), D Peiffert (6), F Mornex (7), P Cellier (8), M Abbas (1), C Montoto-Grillot (9) (1) Villejuif ; (2) Marseille ; (3) Montpellier ; (4) Nantes ; (5) Lille ; (6) Vandœuvre-Lès-Nancy ; (7) Pierre-Bénite ; (8) Angers ; (9) Paris. Introduction : Le cancer du pancréas localement avancé reste un problème thérapeutique difficile où l’intérêt de la radiochimiothé- rapie n’est pas démontré peut-être en raison du caractère obsolète des protocoles utilisés. L’essai ACCORD 09/0201 avait pour but d’évaluer l’efficacité et la toxicité de deux schémas nouveaux de radiochimiothérapie des cancers du pancréas localement avancés. Matériels et Méthodes : Dans le bras A les patients (pts) rece- vaient le docetaxel 20 mg/m 2 par semaine et une administration en continu de 5FU à 200 mg/m 2 par jour pendant 6 semaines, ce bras a fait l’objet d’une analyse intermédiaire après inclusion de 20 patients et a été arrêté faute d’efficacité conformément aux règles du protocole. Dans le bras B les pts recevaient le doce- taxel 20 mg/m 2 et le cisplatine 20 mg/m 2 le même jour une fois par semaine pendant 6 semaines. La radiothérapie externe com- portait 54 Gy par fractions de 1,8 Gy en six semaines. Après l’analyse intermédiaire le bras B a été continué seul en principe jusqu’à un nombre total de 60 patients, l’inclusion a été arrêté en février 2008 en raison du ralentissement des inclusions et de l’arrivée de nouveaux projets. Résultats : 51 patients, 31 hommes et 20 femmes, de 62 ans d’âge médian et ayant une tumeur non résécable limitée au pan- créas et au plexus caeliaque ont été inclus du 06/10/2003 au 15/ 02/2008. 36 patients (71 %) avaient un indice de Karnofsky < 100. La tumeur était située au niveau de la tête chez 38 patients, le corps chez 17, et la queue chez 5. Les informations relatives à la chimiothérapie sont en attente pour 1 patient ; pour les 50 autres patients, les doses hebdomadaires médianes de cis- platine et de docetaxel administrées étaient pour les deux molé- cules de 19,8 mg/m 2 . La dose médiane totale de radiothérapie reçue par les patients était de 54 Gy. La radiothérapie a été interrompue chez 6 patients. 29 patients ont eu au moins un épi- sode de toxicité de grade 3 ou 4 pendant le traitement, principa- lement digestif (nausées retrouvées chez 9 patients, vomissements chez 9 patients, douleurs abdominales chez 5 patients). La toxicité a été la cause du décès d’un patient à 6 mois, 30 patients ont progressé. Les données sur la progres- sion ne sont actuellement validées que chez 47 patients. Chez ces patients, le taux de survie sans progression à 6 mois, critère de jugement principal, était de 47 % [33-61]. Trois patients ont pu être opérés secondairement de leur tumeur dont une patiente en vie maintenant depuis 4 ans avec une rémission complète histologique lors de l’intervention. Conclusion : L’association de docetaxel, de cisplatine et de radiothérapie a une activité limitée en cas de cancer du pan- créas localement avancé, néanmoins certaines réponses mor- phologiques d’excellente qualité ont permis de réaliser une résection seconde et des réponses complètes pathologiques ont été observées. Remerciements, financements, autres : Avec le soutien de la Ligue Nationale Contre le Cancer et des laboratoires Amgen et Sanofi-Aventis. CO.57 Evaluation prospective multicentrique de l’impact de la mutation du gène KRAS sur la survie des patients porteurs d’un adéno- carcinome pancréatique localement avancé et/ou métastatique B Bournet (1), A Souque (1), F Muscari (1), P Senesse (2), E Assenat (2), M Barthet (3), N Lesavre Rosenzweig (3), A Aubert (4), D O’Toole (5), P Hammel (4), P Lévy (4), P Ruszniewski (4), J Escourrou (1), R Guimbaud (1), P Cordelier (1), L Buscail (1) (1) Toulouse ; (2) Montpellier ; (3) Marseille ; (4) Clichy- sur-Seine ; (5) Dublin, Irlande. Introduction : La mutation de l’oncogène KRAS a été reconnue comment facteur pouvant influencer la survie et la réponse thérapeutique de certains cancers épithéliaux comme le cancer colorectal et le cancer du poumon. Le but était d’évaluer de façon prospective et multicentrique si la muta- tion de KRAS influençait la survie et la réponse à la chimio- thérapie chez des patients porteurs d’un adénocarcinome pancréatique non résécable. Patients et Méthodes : Entre Janvier 2005 et Avril 2007, 129 patients (H : 68, F : 61, âge moyen : 66,1 ± 16 ans) por- teurs d’un adénocarcinome pancréatique prouvé histologi- quement ont été inclus dans 4 centres. Une analyse cytopathologique et la recherche d’une mutation de KRAS (codon-12 et codon-13 - RFLP et séquençage direct) étaient effectuées sur le matériel de ponction-biopsie de la tumeur pancréatique primitive prélevé par échoendoscopie. 79 patients étaient porteurs d’un cancer métastatique (61 %), 50 avaient un cancer localement avancé (n = 31, 24 %) ou étaient inopérables (n = 19, 14 %). 96 patients (74 %) ont reçu une première ligne de chimiothérapie par gemcitabine (17 patients deux lignes, 5 patients trois lignes). Le suivi moyen de la population était de 8,8 ± 5 mois (3 - 18 : médiane 8 mois). Résultats : Une analyse des codon-12 et -13 du gène KRAS a été possible dans 100 % des cas. Une mutation du codon- 12 était présente chez 85 patients (66 %) (pas de mutation du codon 13). Au sein de la population globale il n’y avait pas de différence de survie que le KRAS soit muté (survie à 1 an : 20 %) ou non (survie à 1 an : 25 %) (LogRank - Kaplan- Meier, p = 0,79). De même la mutation de KRAS n’influen- çait pas la survie au sein des différents sous-groupes : avec et sans chimiothérapie, localement avancé et métastatique (p = 0,33 à 0,9 - aucun effet centre). Indépendamment de la mutation de KRAS la chimiothérapie était le seul facteur de bon pronostic en terme de survie (première ligne p = 0,023, deuxième ligne p = 0,001). Conclusion : Contrairement à d’autres cancers, la mutation de l’oncogène KRAS dans la tumeur n’est pas associée à un plus mauvais pronostic de l’adénocarcinome pancréatique localement avancé ou métastatique. De plus, le statut de KRAS n’influence pas les résultats de la chimiothérapie en termes de survie globale. Ce résultat peut expliquer l’échec des essais thérapeutiques pour le cancer du pancréas par la vaccination anti-KRAS ou par inhibiteurs de farnésyl trans- férase. Remerciements, financements, autres : Financements SNFGE, IRMAD.

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GASTROENTEROL CLIN BIOL, 2009, 33 A125

CO.56 Etude de phase II randomisée évaluantune radio-chimiothérapie par docetaxel-cisplatine en cas de cancer du pancréaslocalement avancé. Résultats préliminai-res de l’essai ACCORD9/0201 du groupedigestif de la FNCLCC

M Ducreux (1), C Lafoix (1), F Viret (2), M Ychou (3), JPPignon (1), J Bennouna (4), A Adenis (5), D Peiffert (6), FMornex (7), P Cellier (8), M Abbas (1), C Montoto-Grillot(9)(1) Villejuif ; (2) Marseille ; (3) Montpellier ; (4) Nantes ; (5)Lille ; (6) Vandœuvre-Lès-Nancy ; (7) Pierre-Bénite ; (8)Angers ; (9) Paris.

Introduction : Le cancer du pancréas localement avancé reste unproblème thérapeutique difficile où l’intérêt de la radiochimiothé-rapie n’est pas démontré peut-être en raison du caractère obsolètedes protocoles utilisés. L’essai ACCORD 09/0201 avait pour butd’évaluer l’efficacité et la toxicité de deux schémas nouveaux deradiochimiothérapie des cancers du pancréas localement avancés.

Matériels et Méthodes : Dans le bras A les patients (pts) rece-vaient le docetaxel 20 mg/m2 par semaine et une administrationen continu de 5FU à 200 mg/m2 par jour pendant 6 semaines, cebras a fait l’objet d’une analyse intermédiaire après inclusion de20 patients et a été arrêté faute d’efficacité conformément auxrègles du protocole. Dans le bras B les pts recevaient le doce-taxel 20 mg/m2 et le cisplatine 20 mg/m2 le même jour une foispar semaine pendant 6 semaines. La radiothérapie externe com-portait 54 Gy par fractions de 1,8 Gy en six semaines. Aprèsl’analyse intermédiaire le bras B a été continué seul en principejusqu’à un nombre total de 60 patients, l’inclusion a été arrêtéen février 2008 en raison du ralentissement des inclusions et del’arrivée de nouveaux projets.

Résultats : 51 patients, 31 hommes et 20 femmes, de 62 ansd’âge médian et ayant une tumeur non résécable limitée au pan-créas et au plexus caeliaque ont été inclus du 06/10/2003 au 15/02/2008. 36 patients (71 %) avaient un indice de Karnofsky< 100. La tumeur était située au niveau de la tête chez 38patients, le corps chez 17, et la queue chez 5. Les informationsrelatives à la chimiothérapie sont en attente pour 1 patient ; pourles 50 autres patients, les doses hebdomadaires médianes de cis-platine et de docetaxel administrées étaient pour les deux molé-cules de 19,8 mg/m2. La dose médiane totale de radiothérapiereçue par les patients était de 54 Gy. La radiothérapie a étéinterrompue chez 6 patients. 29 patients ont eu au moins un épi-sode de toxicité de grade 3 ou 4 pendant le traitement, principa-lement digestif (nausées retrouvées chez 9 patients,vomissements chez 9 patients, douleurs abdominales chez 5patients). La toxicité a été la cause du décès d’un patient à6 mois, 30 patients ont progressé. Les données sur la progres-sion ne sont actuellement validées que chez 47 patients. Chezces patients, le taux de survie sans progression à 6 mois, critèrede jugement principal, était de 47 % [33-61]. Trois patients ontpu être opérés secondairement de leur tumeur dont une patienteen vie maintenant depuis 4 ans avec une rémission complètehistologique lors de l’intervention.

Conclusion : L’association de docetaxel, de cisplatine et deradiothérapie a une activité limitée en cas de cancer du pan-créas localement avancé, néanmoins certaines réponses mor-phologiques d’excellente qualité ont permis de réaliser unerésection seconde et des réponses complètes pathologiques ontété observées.

Remerciements, financements, autres : Avec le soutien de laLigue Nationale Contre le Cancer et des laboratoires Amgenet Sanofi-Aventis.

CO.57 Evaluation prospective multicentrique del’impact de la mutation du gène KRAS surla survie des patients porteurs d’un adéno-carcinome pancréatique localement avancéet/ou métastatique

B Bournet (1), A Souque (1), F Muscari (1), P Senesse (2),E Assenat (2), M Barthet (3), N Lesavre Rosenzweig (3), AAubert (4), D O’Toole (5), P Hammel (4), P Lévy (4), PRuszniewski (4), J Escourrou (1), R Guimbaud (1), PCordelier (1), L Buscail (1)(1) Toulouse ; (2) Montpellier ; (3) Marseille ; (4) Clichy-sur-Seine ; (5) Dublin, Irlande.

Introduction : La mutation de l’oncogène KRAS a étéreconnue comment facteur pouvant influencer la survie et laréponse thérapeutique de certains cancers épithéliaux commele cancer colorectal et le cancer du poumon. Le but étaitd’évaluer de façon prospective et multicentrique si la muta-tion de KRAS influençait la survie et la réponse à la chimio-thérapie chez des patients porteurs d’un adénocarcinomepancréatique non résécable.

Patients et Méthodes : Entre Janvier 2005 et Avril 2007,129 patients (H : 68, F : 61, âge moyen : 66,1 ± 16 ans) por-teurs d’un adénocarcinome pancréatique prouvé histologi-quement ont été inclus dans 4 centres. Une analysecytopathologique et la recherche d’une mutation de KRAS(codon-12 et codon-13 - RFLP et séquençage direct) étaienteffectuées sur le matériel de ponction-biopsie de la tumeurpancréatique primitive prélevé par échoendoscopie.79 patients étaient porteurs d’un cancer métastatique (61 %),50 avaient un cancer localement avancé (n = 31, 24 %) ouétaient inopérables (n = 19, 14 %). 96 patients (74 %) ontreçu une première ligne de chimiothérapie par gemcitabine(17 patients deux lignes, 5 patients trois lignes). Le suivimoyen de la population était de 8,8 ± 5 mois (3 - 18 :médiane 8 mois).

Résultats : Une analyse des codon-12 et -13 du gène KRASa été possible dans 100 % des cas. Une mutation du codon-12 était présente chez 85 patients (66 %) (pas de mutation ducodon 13). Au sein de la population globale il n’y avait pasde différence de survie que le KRAS soit muté (survie à 1an : 20 %) ou non (survie à 1 an : 25 %) (LogRank - Kaplan-Meier, p = 0,79). De même la mutation de KRAS n’influen-çait pas la survie au sein des différents sous-groupes : avecet sans chimiothérapie, localement avancé et métastatique(p = 0,33 à 0,9 - aucun effet centre). Indépendamment de lamutation de KRAS la chimiothérapie était le seul facteur debon pronostic en terme de survie (première ligne p = 0,023,deuxième ligne p = 0,001).

Conclusion : Contrairement à d’autres cancers, la mutationde l’oncogène KRAS dans la tumeur n’est pas associée à unplus mauvais pronostic de l’adénocarcinome pancréatiquelocalement avancé ou métastatique. De plus, le statut deKRAS n’influence pas les résultats de la chimiothérapie entermes de survie globale. Ce résultat peut expliquer l’échecdes essais thérapeutiques pour le cancer du pancréas par lavaccination anti-KRAS ou par inhibiteurs de farnésyl trans-férase.

Remerciements, financements, autres : FinancementsSNFGE, IRMAD.