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Coincé par un pont roulant - IRSST - Institut de …© par un pont roulant 32 Prévention au travail Été 2011 travail élaborée par l’employeur. Les méthodes utilisées pour

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Page 1: Coincé par un pont roulant - IRSST - Institut de …© par un pont roulant 32 Prévention au travail Été 2011 travail élaborée par l’employeur. Les méthodes utilisées pour

Coincé par un pont roulantCoincé par un pont roulant

32 Prévention au travail Été 2011

travail élaborée par l’employeur. Les méthodes utilisées pour procéder aux interventions de maintenance doivent être des plus sûres et ne compromettre en aucun cas la santé et la sécurité des travailleurs. Pour y arriver, la situation de travail doit être analysée, les divers dangers en découlant déterminés. Une démarche paritaire permet de mieux saisir les dangers et les besoins opéra-tionnels. Des mesures de sécurité pour contrer les dangers déterminés doivent être prévues et intégrées à la méthode de travail.

Les travailleurs qui doivent exécuter des travaux de maintenance sur les ponts roulants doivent posséder les connaissances et les habiletés nécessai-res pour le faire en toute sécurité. L’em-ployeur doit donc les former sur la méthode établie et superviser les tra-vailleurs pour s’assurer notamment que cette dernière est respectée. PT

Julie Mélançon

Notre personne-ressource : André Turcot, ingé-nieur et chef d’équipe à la Direction générale de la prévention-inspection et du partenariat de la CSST.

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Une vérification d’un pont roulant tourne mal et un travailleur y perd la vie.

Les accidentsnous parlent

Que s’est-il passé ?Le 19 décembre 2005, dans la salle

des moteurs des raffineurs d’une usine de pâte et papier, des travailleurs doi-vent inspecter un pont roulant électri-que sur rails qui parcourt la longueur de la salle. Bien qu’un représentant de l’employeur en fasse une inspection approfondie deux fois l’an, les mécani-ciens de l’établissement s’assurent de son bon fonctionnement tous les mois. Ainsi, ils vérifient l’état des différentes composantes : les roues, les freins, les poulies, les câbles, etc. Cette vérification se fait à deux. Un mécanicien au sol contrôle les déplacements du pont rou-lant à l’aide d’une télécommande tandis que le second mécanicien se tient sur la passerelle, à six mètres de hauteur, et inspecte les différentes composantes pendant le déplacement. Les deux tra-vailleurs prennent position. Pendant son déplacement, le pont roulant passe sous les poutres en H qui supportent le plafond de la salle en largeur. La dis-tance entre la lisse supérieure du garde-corps de la passerelle et les poutres en H n’est que de 10 cm. Pour cette raison, le mécanicien sur la passerelle doit se pencher, s’accroupir, se pencher à nou-veau par-dessus le rail du treuil, etc. Par ailleurs, comme le bruit est très élevé, le mécanicien sur la passerelle ne peut communiquer de vive voix avec son col-lègue. Il utilise donc les signaux selon le code des grutiers et attire l’attention de l’opérateur du pont roulant avec une lampe de poche. Après quelques minu-tes et quelques manœuvres, alors qu’il ne reçoit plus aucun signal du tra-vailleur sur la passerelle, l’opérateur au sol voit et entend une barre outil tomber sur le sol. Le travailleur sur la

passerelle est coincé entre la lisse supé-rieure du garde-corps de la passerelle et la semelle inférieure de la quatrième poutre en H. Il subit des blessures mor-telles au thorax. Un accident semblable est survenu quatre mois plus tard dans une usine de traitement de minerai avec des conséquences identiques.

Qu’aurait-il fallu faire ?On doit éliminer toutes les zones de

coincement. Si ce n’est pas possible, les travailleurs doivent être protégés contre le danger lié à ces zones de coincement constituées des éléments de passerelles et des éléments fixes du bâtiment. Ainsi, le pont roulant aurait dû être cadenassé pendant l’inspection mensuelle lorsqu’un travailleur se trouvait sur la passerelle.

Le bruit ambiant est de 90 dB. Les deux travailleurs communiquent tant bien que mal par signaux. Le mécani-cien sur la passerelle n’a aucun contrôle sur l’arrêt du pont roulant. Et l’opéra-teur du pont roulant le déplace sans sa-voir où est positionné le mécanicien sur la passerelle et l’arrête selon son juge-ment. Tous ces éléments auraient dû être compris dans une méthode de