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1 IUFM de Bourgogne Concours de recrutement : professeur certifié COMMENT CONSOLIDER LES APPRENTISSAGES GRÂCE À LA CORRECTION DE DEVOIR ? CORREIA Karine Discipline : Espagnol Date de soutenance :12 avril 2006 Sous la direction de Mme Soumier et Mme Lebel N° de dossier :05STA00559

COMMENT CONSOLIDER LES APPRENTISSAGES GRÂCE À … · d’intégrer tous les élèves, les bons et les élèves en difficulté et de leur ouvrir les yeux sur l’importance de leur

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IUFM de Bourgogne

Concours de recrutement : professeur certifié

COMMENT CONSOLIDER LES APPRENTISSAGES GRÂCE À LA CORRECTION DE DEVOIR ?

CORREIA Karine

Discipline : EspagnolDate de soutenance :12 avril 2006Sous la direction de Mme Soumier et Mme LebelN° de dossier :05STA00559

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SOMMAIRE

Introduction

Problématique

I La correction , un travail délicat Présentation de mes classes, constat des premières séances de correction L’évaluation

Pourquoi évaluer ?- vérifier des connaissances (bilan)- repérer et renforcer des réussites- repérer et faire reconnaître des erreurs- encourager ou donner le signal d’alarme- conseils et remédiation

L’erreur, un outil d’apprentissage

La correction- La correction au regard des élèves et des professeurs (bilan des questionnaires)- Les annotations : dans quelle mesure favoriseraient-elles une correction utile et

raisonnée de la langue ?- Les enjeux de la correction,sa place dans la formation de élèves(attitude

formative en correction)

II Pratique et analyse : la correction,dialoguer et communiquer

La correction magistrale La correction à rendre (parties) Les fiches d’autocorrection Distribution du devoir après correction Correction en séance de soutien pour les élèves en difficulté Autres méthodes

Conclusion

Bibliographie

Annexes

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Une petite citation que j’aime beaucoup…..

"El que aprende una nueva lengua adquiere una nueva

alma" Juan Ramón Jiménez , Pensamientos

"Celui qui apprend une nouvelle langue acquiert une nouvelle

âme ."Juan Ramón Jiménez, Pensées

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Introduction

Je me souviens très bien du jour où j’ai véritablement découvert l’espagnol, en classe de quatrième, ce fut presque magique et depuis ma passion pour cette langue ne m’a jamais quittée .Tous mes professeurs d’espagnol m’ont fait une forte impression et je me souviens les avoir tous admirés. Peut-être est-ce parce que j’aimais la langue qu’ils enseignaient ?Quoiqu’il en soit ils n’ont fait que renforcer ma fascination pour la culture hispanique .De plus apprendre une langue m’est apparu comme quelque chose de merveilleux qui amenait à une vraie liberté. Mais ce qui m’a définitivement décidée à devenir professeur ce fut ma rencontre avec les élèves. En effet, mon expérience de surveillante dans divers collèges et lycées m’a permis de découvrir le monde des élèves et de savoir que j’aimais travailler à leur contact .Ainsi être professeur d’espagnol était devenu une évidence ! En septembre 2005 je fus donc affectée au lycée Henri Vincenot à Louhans afin d’y effectuer mon stage en responsabilité . J’ai en charge une classe de seconde et une classe de première S. Ma première rentrée arriva avec son lot de bouleversements et de préoccupations. Le changement de statut ,l’éloignement, la préparation de mes premières séquences et surtout l’appréhension de ma rencontre avec mes élèves furent difficiles à gérer mais très vite ma peur se dissipa face à l’excitation et le bonheur de faire ce que j’aime .Forte de tous mes idéaux, les premières séances se passèrent sans heurts et sans problèmes majeurs malgré les doutes permanents et les remises en question sur ma pratique.

Le choix du sujet fut plutôt difficile car les aspects de mon enseignement qui me posaient problème étaient nombreux. J’ai finalement choisi ce sujet car j’avoue qu’avant d’être confrontée à ma première séance de correction , qui fut quelque peu difficile et ennuyeuse pour mes élèves et moi-même, je n’avais jamais réfléchi à la question de la correction. En effet, avant d’enseigner elle m’apparaissait plutôt comme une activité banale .

Ainsi, très vite ma principale préoccupation fut d’intéresser mes élèves à la correction afin qu’ils deviennent plus attentifs et plus actifs. L’objectif principal étant que les élèves comprennent leurs erreurs pour ne plus les reproduire lors des devoirs suivants, que la séance de correction devienne un véritable moment d’apprentissage où l’on dialogue et communique. Pour atteindre ce but il est donc indispensable qu’ils ne la subissent pas et qu’ils réalisent qu’elle peut leur être profitable.

A travers ce travail de réflexion et d’analyse, j’espère pouvoir répondre aux nombreuses questions que je me pose afin d’améliorer ma pratique et rendre ma correction plus efficace .Dans un premier temps, je vous ferai part de ma première expérience et des difficultés que j’ai rencontrées en essayant d’en comprendre les causes. Ensuite, j’ exposerai

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quelques réflexions sur le rôle de l’évaluation ainsi que sur le statut de l’erreur, considérée ici comme un outil d’apprentissage. Puis j’aborderai les implications de la correction et la place qu’elle occupe ou devrait occuper dans la formation des élèves. Finalement , je présenterai les différents types de correction que j’ai essayés, en détaillant leur déroulement et en faisant leur analyse afin d’en dresser un bilan.

Problématique

Après avoir observé la difficulté de cette pratique incontournable qui, force est de

le constater, apparaît souvent comme une activité ennuyeuse pour les enseignants ainsi que

pour les élèves, il est important de réfléchir à ses enjeux .Comme le déclare Odile et Jean

Veslin¹ : " La correction de copies, comme tout acte d’évaluation, soulève des problèmes,

tant du côté des correcteurs que du côté des corrigés. C’est une activité lourde, par ses

implications dans le vécu des uns et des autres et par ses conséquences."

L’impression que j’ai eu de ne pas capter l’attention et l’intérêt de mes élèves a

provoqué chez moi un certain malaise car ma séance de correction ne pouvait pas être efficace

dans ces conditions .Afin que celle-ci leur soit profitable ils doivent devenir acteurs de leur

propre correction, ainsi un de mes objectifs est de favoriser la participation active d’un

maximum d‘élèves à son élaboration afin d’aboutir à un véritable échange. Il est nécessaire

d’intégrer tous les élèves, les bons et les élèves en difficulté et de leur ouvrir les yeux sur

l’importance de leur implication. Le but est de leur démontrer que la correction est utile à leur

formation et qu’elle leur permettra de progresser. L’erreur et la compréhension de l’erreur

font partie intégrante de leur formation et sont deux étapes indispensables à l’apprentissage de

la langue. Mais comment motiver suffisamment les élèves pour qu’ils reviennent sur leurs

copies et leurs erreurs, pour qu’ils s’investissent personnellement et qu’ils prennent

conscience qu’ils continuent à se former lors de la correction ?La séance de correction devrait

être considérée comme une activité à part entière ,où l’on apprend et où l’on comprend.

Comment rendre la correction intéressante et lui donner du sens au yeux des élèves ?Dans

quelle mesure peut-elle être profitable et peut-elle consolider les apprentissages ?

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¹ Odile et Jean Veslin, Corriger des copies, évaluer pour former, Hachette Education

I La correction , un travail délicat

Constat des premières séances de correction :

J’ai en responsabilité une classe de seconde de 28 élèves et une classe de première S de 21 élèves. Mes classes ont un profil similaire, c’est-à-dire qu’elles sont assez hétérogènes avec quelques bons élèves, un grand groupe d’un niveau moyen et quelques élèves avec de grandes difficultés. Ce sont deux classes sans problèmes particuliers de comportement ou de discipline. Je n’ai pas de souvenirs très précis des corrections de devoirs lors de ma scolarité alors que je me souviens très bien des autres cours, peut-être parce qu’elles ne m’ont pas intéressée, peut-être les ai-je subies au lieu d’y participer activement ? Mes premières séances de correction ont été menées de façon "traditionnelle" c’est à dire que je remets aux élèves les copies corrigées et annotées en début d’heure puis je leur laisse quelques minutes pour parcourir leur copie. Après ce moment de relative agitation, j’envoie les élèves volontaires au tableau ( si volontaires il y a !) pour corriger la partie compétence linguistique et je demande au reste de la classe d’intervenir ou je complète par des rappels au cours et des explications quand c’est nécessaire. Pour la partie "compréhension des documents étudiés" et la partie "expression personnelle",après quelques remarques générales les élèves devront les corriger à la maison en s’aidant des annotations. Dès le début de l’année j’ai constaté que ces séances de correction s’avéraient être des séances où les élèves étaient beaucoup moins attentifs et même très passifs pour certains et dissipés pour d’autres .N’ayant jamais réfléchi à la question de la correction, lors de la première séance , j’avoue avoir été surprise et mal à l’aise face à l’inertie des uns et l’agitation des autres et j’ai moi- même ressenti de l’ennui .J’ai du reconnaître que leurs préoccupations principales étaient la note attribuée, l’appréciation générale du professeur, le barème et comparer sa copie avec son voisin. En effet, ’ai constaté que la correction s’avérait ennuyeuse pour l’élève qui a réussi, qui a atteint les objectifs de l’évaluation car il a l’impression qu’il ne va rien apprendre.Quant à l’élève qui ne les a pas atteint et a fait de nombreuses erreurs la correction va lui apparaître démoralisante car il ne comprend pas toujours pourquoi " il a eu faux" et n’ a pas envie de comprendre et de revivre son échec. En effet, l’erreur va être perçue négativement, comme un jugement, une sorte de sanction au lieu d’être vue comme un outil d’apprentissage, il ne réalise pas toujours que la compréhension de ses erreurs va lui permettre de progresser. J’ai eu l’impression que les élèves ne se sentaient pas concernés et que ma correction n’était pas efficace. La note est souvent leur principale préoccupation et corriger ou comprendre ses erreurs ne changeront rien à l’attribution de cette note. L’objectif de la correction est que l’élève ne reproduise plus les mêmes erreurs au cours des évaluations suivantes. Il est donc indispensable pour atteindre cet objectif que l’élève ne subisse pas la correction, qu’il soit motivé et actif et qu’il puisse la considérer comme une chance d’apprendre et de comprendre ce qui posait problème .Elle apparaît trop souvent comme un "passage obligé",comme une activité incontournable mais désagréable.

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Mes premières séances n’ayant pas répondu à ces attentes, je m’efforcerai de mener un réflexion sur les causes de cet échec. Pour cela je commencerai par définir la notion d ‘évaluation et exposer ses différentes fonctions. Corriger des copies n’est-ce pas évaluer un écrit ?Ainsi d’après Odile et Jean Veslin¹ :"L’enseignant va modifier peu à peu sa stratégie de correcteur, passer de corriger une copie à évaluer une production. En même temps il doit par son attitude pousser l’élève à modifier sa propre stratégie d’élève, c’est -à -dire l’aider àpasser de se faire corriger à attendre des renseignements sur les essais qu’il a consciemment faits."

L’évaluation :

- Définitions :Evaluation vient du latin"valere" qui signifie valoir. D’après le dictionnaire (Larousse ) c’est l’action d’évaluer, de déterminer la valeur, le prix, l’importance de quelque chose ou quelqu’un. C’est apprécier, estimer ou juger. C’est la mesure, à l’aide de critères déterminés, des acquis d’un élève, de la valeur d’un enseignement…Philippe Perrenoud² lui nous dit qu’elle consiste à" dresser un bilan analytique des acquis ,à mesurer le trajet parcouru, à identifier les obstacles et les résistances, à apporter des régulations."Pour G .Nunziati³ évaluer c’est "définir le degré de réalisation d’un apprentissage."Dans le domaine scolaire, pour la plupart des personnes, c’est attribuer une note à un travail réalisé mais il convient de ne pas oublier que c’est une activité complexe qui comporte des enjeux importants pour la formation des élèves, enjeux que nous définiront plus loin.

-Les différente types d’ évaluation :

Nous distinguons 3 formes d’évaluation : L’évaluation diagnostique L’évaluation formative L’évaluation sommative ( qui est celle qui nous intéresse le plus pour traiter de la

correction)

a / L’évaluation diagnostique :Cette une évaluation qui est souvent réalisée en début d’année, en début d’apprentissage et qui sert à déterminer les capacités des élèves à un moment donné de leur formation, à situer leur niveau. Elle est utile au professeur afin d’adapter le contenu de son enseignement aux besoins de ses élèves.Le livret d’accompagnement des programmes de seconde nous explique que"généralement réalisée en début d’année, elle permet à l’enseignant de cerner le niveau de la classe et les lacunes des élèves de manière à adapter son enseignement au niveau de la classe ."

b / L’évaluation formative :Elle intervient au terme de chaque tâche pour situer l’élève dans son apprentissage.Elle permet de"mesurer l’écart entre objectif à atteindre et objectif atteint à l’aide de l’analyse des erreurs des élèves"¹, qui seront ici perçues de manière positive comme un outil d’apprentissage. L’objectif est que l’élève prenne conscience de ses erreurs, qu’il les comprenne pour y remédier et ainsi progresser. L’évaluation formative indique aux élèves cequ’ils ont réussi et repère les difficultés qu’ils peuvent rencontrer et permet au professeur de voir quels sont les obstacles auxquels ils se heurtent. Elle ne sert pas à sanctionner mais à résoudre des problèmes. Elle leur apporte des informations sur le déroulement du processus

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d’apprentissage, sur les compétences acquises ou non, en valorisant leurs efforts et leurs progrès. Cette évaluation qui s’inscrit dans la durée consiste à "concevoir des exercices variés destinés à évaluer régulièrement les savoirs et les savoir-faire "²,elle permet au professeur de prévoir une remédiation aux erreurs récurrentes.

¹ Odile et Jean Veslin, Corriger des copies ,Evaluer des copies, Hachette Education² Philippe Perrenoud , L’évaluation des élèves. De la fabrication de l’excellence à la régulation des apprentissages , Bruxelles, De Boeck (Les cahiers pédagogiques n°438 ,L’évaluation des élèves)

c / L’évaluation sommative :

Elle se situe généralement à la fin d’une séquence c’est-à-dire en fin d’apprentissage et a pour but de contrôler régulièrement les connaissances, les acquisitions des élèves, elle vérifie si les objectifs fixés sont atteints. Elle aboutit le plus souvent à une note qui sera attribuée à un devoir fait en classe ou à un examen et permet aux élèves de se situer par rapport aux autres.C’est aussi un moyen de communication entre l’enseignant et l’élève ainsi que ses parents et l’institution."Elle est intégrée à l’apprentissage tout comme l’évaluation formative et constitue une aide."¹ La remédiation arrive après le devoir, lors de la correction. Cette évaluation peut être perçue de manière négative car elle signifie parfois pour les élèves sanction, sélection, notation…L’Education Nationale donne la définition suivante :"L’évaluation sommative s’intéresse à la mesure de l’écart entre le résultat attendu et le résultat obtenu, elle se situe généralement en fin d’apprentissage et aboutit à un classement, à une sélection, ou à une certification." Quant à C. Raisky² il nous propose la définition suivante :"Evaluer c’est examiner le degré d’adéquation entre un ensemble d’informations et des résultats attendus, pour prendre une décision."C’est le type d’évaluation qui va nous intéresser pour ce mémoire. L’enjeu de son mémoire étant que les élèves considèrent également cette évaluation et sa correction comme un moment formateur où il vont continuer à apprendre et progresser.

Les fonctions de l’évaluation :

Pourquoi évaluer ? Pourquoi fait-on des contrôles ?

Principalement pour vérifier les connaissance des élèves et pour leur permettre de se situer dans leur apprentissage en repérant leurs erreurs afin d’y apporter une remédiation. Cette évaluation fait également partie du processus d’apprentissage.

G . Nunziati dans un article des cahiers pédagogiques(numéro spécial, mai 1991) déclare : "Quels que soient les buts qu'on lui assigne, l'évaluation ne commence jamais au moment où l'on"corrige" des productions, pas plus qu'elle s'achève avec le dernier feuillet annoté. Elle s'inscrit dans un amont qui touche autant aux contenus des cours, aux stratégies d'enseignement, qu'aux modèles de références de chacun. "

Evaluer c’est :

-vérifier des connaissances (bilan)

-repérer et renforcer des réussites

-repérer et faire reconnaître des erreurs

-encourager ou donner le signal d’alarme

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-donner des conseils et remédier aux difficultés

¹ Le livret de d’accompagnement des programmes ( Espagnol seconde)² Document remis par Mme Soumier lors de la formation disciplinaire

L’ évaluation doit être pensée dès le début de la séquence même si des ajustements seront nécessaires c’est-à- dire que les objectifs à atteindre doivent être fixés en début d’apprentissage et toutes les tâches y tendre.Pour étayer ma réflexion sur la notion d’évaluation et essayer d’ améliorer ma pratique, j’ai utilisé le document "La règle des 5 R" de Raoul Pantanella qui m ‘a été remis lors de la formation.

La règle des 5 RLes 5 R ( ou les

fonctions de Points clés Acteursl'évaluation )

1 .Repérage des réussites

Penser d’abord à valoriser les réussites en les repérant explicitement. Ne pas se contenter du sous-entendu «Si je ne dis rien, c’est que c’est bon »…

-Tendre à équilibrer repérages d’erreurs et de réussites :autant de baumes que de blessures symboliques .

-Ne pas tout vouloir repérer, mais seulement un nombre d’erreurs que l’élève puisse gérer :deux ou trois par objectifs à évaluer dans un tâche complexe .

2 .Repérage des erreurs

-Précision du repérage«géographique » sur la copie…

Professeur

-Nécessité d’un code pour déchiffrer les repérages .3 .Reconnaissance des erreurs et des réussites

-Il faut ici individualiser l’aide à l’élève pour lui permettre de comprendre la nature de ses erreurs(aide du professeur, d’un groupe de remédiation, d’un élève moniteur, d’un tuteur, ect.)

Elève-Pour que l’élève se corrige, il est nécessaire de mettre dans la remédiation un enjeu fort :il doit avoir l’occasion de se rattraper(effacement des mauvaises notes, bonus, joker, ect .)

4 .Remédiation des erreurs

-Le statut de l’erreur change :ce n’est plus une «faute »,mais l’occasion de réussir encore

-Le professeur est amené à adapter son dispositif didactique en fonction des besoins repérés des élèves.

5 .Réajustement des stratégies

-La correction a été l’occasion pour l’élève de faire des "pauses méthodologiques" ou métacognition. Cela lui permet maintenant de revoir ses procédures et de conforter celles par lesquelles il réussit le mieux.

Elève et professeur

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L’erreur, un outil d’apprentissage :

Les élèves considèrent les contrôles comme une étape nécessaire à leur formation ce qui est ,il faut le dire, très rarement le cas pour la séance de correction apparaît souvent inutile et répétitive. Afin qu’ils se sentent vraiment concernés par cette activité il est qui important qu’ils réalisent qu’elle est également une évaluation formative pendant laquelle ils vont repérer leurs propres erreurs et les comprendre. Cet échange entre le professeur et l’élève va leur permettre de progresser. L’erreur qui est au centre de la correction ne devrait plus être perçue négativement mais plutôt comme un outil pour comprendre et apprendre. Je vais ici m’interroger sur le statut de l’erreur dans les apprentissages. Ma réflexion prendra principalement appui sur l’ouvrage de Jean-Pierre Astolfi, L’erreur, un outil pour enseigner(ESF,1997) et sur le livret d’accompagnement des programmes d’espagnol de seconde.

Le premier constat que nous pouvons faire est que l’erreur est, nous l’avons dit, souvent perçue de manière négative et elle est même source d’angoisse. En effet, les élèves sont souvent pris par la honte ou la peur d’échouer et j’ai moi même le souvenir d’avoir ressenti une peur incontrôlable au moment de répondre aux questions des professeurs de mathématiques et d’anglais(les deux matières où j’avais le plus de difficultés).De plus, l’erreur repérée chez l’élève remet en cause l’enseignement du professeur qui peut sembler inefficace. Synonyme de"faute" elle est vue comme le résultat d’une incompétence. Comment la dédramatiser et faire comprendre à l’ élève qu’elle est un moyen pour apprendre et progresser dans l’apprentissage de la langue étrangère?En effet, il est essentiel qu’il accepte son erreur pour pouvoir y revenir, démarche qui peut lui paraître fastidieuse de prime abord. Cependant le statut de l’erreur a évolué et elle ne se situe plus hors du processus d’apprentissage. Le terme d’"erreur" a remplacé celui de"faute" plus moralisateur. On la considère comme une information dont il faut comprendre les origines afin d’aboutir à une connaissance juste. Ainsi J.Piaget déclare qu’"apprendre c’est franchir progressivement une série d’obstacles."(J .P.Astolfi, L’erreur, un outil pour enseigner) et G.Bachelard qu’"il n’y a pas de vérité sans erreur rectifiée."

L’erreur est un outil pour l’élève mais également pour le professeur qui y trouve une source importante de renseignements pour ajuster son enseignement aux besoins des élèves et comprendre leur démarche d’appropriation. C’est un indicateur du processus intellectuel mis en place par l’élève."Les erreurs des élèves sont l’indice des zones de résistance à l’apprentissage de la langue étrangère. elles constituent un indicateur qui va amener l’enseignant à modifier le contenu de son enseignement, à ralentir sa progression ou à reprendre des points enseignés qui n’ont pas été assimilés par l’élève."(le livret d’accompagnement des programmes d’espagnol de seconde) La phase de repérage de l’erreur est essentielle pour le professeur qui doit analyser chaque erreur afin de proposer une remédiation à chaque élève .

Dans l’ouvrage L’erreur un outil pour enseigner, J .P.Astolfi nous propose trois modèles d’apprentissage :

1) Dans le modèle transmissif l’erreur peut être considéré comme une "faute", l’élève en a la responsabilité et aurait dû la parer en mettant en œuvre toutes ses compétences . Dans cette conception, l’enseignant incite l’élève à travailler davantage, il reprend ses explications et propose des exercices d’entraînement L’erreur est souvent sanctionnée par une évaluation finale.

2) Dans le modèle comportementaliste (behavioriste) ,l’erreur peut également être considérée comme une"faute", plus précisément un bogue. Elle est attribuée à une progression inefficace, trop rapide ou mal adaptée au niveau des élèves. Le professeur doit alors la réajuster et décomposer les difficultés en étapes élémentaires. L’élève est ainsi guidé afin de contourner et éviter les erreurs.

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3) Dans le modèle constructiviste, l’erreur est valorisée ,elle est positivée .L’apprentissage de la langue passe inévitablement par des obstacles que l’élève devra surmonter en repérant ses erreurs et en les comprenant. Pour l’élève l’erreur est un outil pour apprendre et pour le professeur c’est un outil pour enseigner. J.P.Astolfi déclare que dans certains cas elle est :"le témoin des processus intellectuels en cours, comme le signal de ce à quoi s’affronte la pensée de l’élève aux prises avec la résolution d’un problème. Il arrive même, dans cette perspective, que ce qu’on appelle erreur ne soit qu’apparence et cache en réalité un progrès en cours d’obtention. "

Voici un récapitulatif des différents statuts de l’erreur selon le modèle d’enseignement(J.P.Astolfi, L’erreur, un outil pour enseigner) :

La fauteLa bogueL’obstacle

Statut de l’erreurL’erreur déniée (« raté», « perle», « n’importe-quisme»)

L’erreur déniée(« raté», « perle», « n’importe-quisme»)L’erreur positivée(postulat du sens)

Origine de l’erreurResponsabilité de l’ élève qui aurait dû la parerDéfaut repéré dans la planificationDifficulté objective pour s’approprier le contenu enseigné

Mode de traitementEvaluation a posteriori pour la sanctionner

Traitement a priori pour la prévenirTravail in situ pour la traiter

Modèle pédagogique de référenceModèle transmissif

Modèle behavioristeModèle constructiviste

Dans la correction de copies, le professeur doit considérer l’erreur comme constitutive d’un apprentissage en cours de construction et proposer des stratégies de remédiation afin que l’élève la comprenne et la corrige. Il s’agit pour le professeur de travailler sur l’erreur comme outil de décision pédagogique et pour l’élève de corriger ses erreurs après les avoir comprises .Nous pouvons retrouver cette nouvelle conception du statut de l’erreur dans un tableau élaboré par O. et J .Veslin :

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L’ ERREUR

Ce n’est pasC’est plutôt

Ce qui ne devrait pas êtreUn phénomène constitutif de l’apprentissage

Une fauteUn état de conceptions à travailler

Un trou ,un manque, une lacune à comblerLa manifestation d’une manière personnelle de se représenter les choses

Une verrue à enlever, une incohérenceL’expression d’une cohérence(à transformer)

Un mal relevant d’une remédiation uniqueUn problème pour la résolution duquel plusieurs hypothèses sont possibles

La mise en évidence de l’inefficacité de l’enseignantUn moyen de déterminer des lieux de travail

Une chose que l’enseignant corrigeQuelque chose que l’apprenant seul peut réellement corriger

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Au cours de l’appropriation d’une langue étrangère, les élèves font des erreurs que l’on peut classer selon des critères de fréquence et différents degrés de persistance et la correction des productions écrites des élèves permet de les repérer et de les analyser. Certaines erreurs viennent des difficultés à s’adapter au fonctionnement propre à chaque langue(marques grammaticales …)et d’autres aux domaines communs aux différentes langues.(la détermination, l’indétermination et les systèmes aspecto-temporels)Le rôle du professeur est donc de situer les erreurs dans leur diversité afin de déterminer la remédiation adéquate et l’enseignement à mettre en œuvre. Le livret d’accompagnement des programmes d’espagnol(seconde) nous présente les différentes origines des erreurs. Pour mettre l’erreur au centre de l’apprentissage il faudra déterminer la source de ces erreurs.

Les principales sources d’erreurs dans l’apprentissage d’une langue étrangère :

-Les erreurs d’ordre linguistique :Ces erreurs relèvent des difficultés à comprendre et à identifier les phénomènes grammaticaux ou phonologiques propres au fonctionnement chaque langue. La confusion avec la langue maternelle peut également aboutir à des problèmes de mémorisation. En effet, je retrouve souvent dans mes copies des calques sur la structure française( exemples : "permitir de"+ infinitif ,"decidir de "+ infinitif au lieu de" permitir" +infinitif et "decidir" + infinitif) et de nombreux gallicismes. Nous sommes également confrontées à des erreurs relevant d’une mauvaise utilisation des structures de cette nouvelle langue(difficultés de repérage spatio-temporel, problèmes de genre…)

-Les erreurs d’ordre méthodologique :L’erreur peut provenir d’une mauvaise compréhension des consignes et des énoncés car parfois les termes employés pour un questionnement ne sont pas clairs pour les élèves. Elle peut également être due à une mauvaise gestion du temps (manque de temps pour relire la copie) ou à une confusion dans les objectifs à atteindre.L’élève peut éprouver des difficultés à organiser son travail à la maison de manière efficace. Mémoriser peut être une tâche délicate et le manque de motivation et de volonté est un obstacle supplémentaire à la poursuite du processus d’apprentissage .En effet ,dans ce cas l’élève" va accumuler des lacunes, et ne disposera pas des prérequis nécessaires à la suite de son apprentissage."D’autres erreurs résultent de la complexité des contenus des cours et des méthodes . Ces erreurs peuvent survenir lors du passage du collège au lycée car les exigences et le travail à fournir sont plus importants. Face à ses difficultés, parfois l’élève adopte une stratégie qui le mène à l’erreur. Il peut ne pas repérer son erreur ou y apporter une solution erronée ou même l’éviter. De plus, nous pouvons constater que certaines erreurs peuvent être induites par une progression maladroite et les choix d’enseignement du professeur. Nous pouvons formuler de nombreuses hypothèses quant au processus que l’élève a mené pour produire une erreur. Les natures et les origines de l’erreur sont multiples .Il faut analyser la valeur de l’erreur en déterminant la source puis amener l’élève à prendre conscience de ses erreurs. Pour faciliter cette démarche, le professeur proposera aides et stratégies de remédiation. Les erreurs sont des obstacles nécessaires à l’acquisition d’une nouvelle langue, d’un nouveau savoir.Ainsi J.P.Astolfi nous propose un tableau dans lequel il regroupe les différents types d’erreur et les remédiation correspondantes(je n’ai relevé que les types d’erreurs qui peuvent nous intéresser pour l’apprentissage de la langue) :

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Une typologie des erreurs

J.P.Astolfi, L’erreur ,un outil pour enseigner

Nature du diagnostic Médiations et remédiations

Type 1 Erreurs relevant de la rédaction et de la compréhension des consignes

-analyse de la lisibilité des textes scolaires

-travail sur la compréhension, la sélection, la formulation de consignes

Type 2 Erreurs liées aux opérations intellectuelles impliquées

-analyse des différences entre exercices d’apparence proche, mais qui mettent en jeu des compétence diverses

-sélection plus stricte des activités et analyse des erreurs dans ce cadre

Type 3 Erreurs dues à une surcharge cognitive au cours de l’activité

-analyse de la charge mentale de l’activité

-décomposition en sous-tâche d’ampleur cognitive appréhendable

Type 4 Erreurs ayant leur origine dans une autre discipline

-analyse des traits de structure communs et des traits de surface différentiels dans les deux disciplines

-travail de recherche des éléments invariants entre les situations

Type 5 Erreurs causées par la complexité propre du contenu

-analyse didactique des nœuds de difficulté internes à la notion ,insuffisamment analysés

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Remédiation et réflexion grammaticale :

Les corrections de devoirs doivent permettre d’identifier les erreurs et de proposer une remédiation appropriée. Le professeur doit assurer la perception des objectifs et mettre en place des activités de remédiation avec de nouvelles explications ou avec une présentation différente de ces explications. Lors de la remédiation, le professeur fait des choix en fonction de l’analyse des erreurs et en fonction de la situation de chaque élève(remédiation individualisée) .Face à sa copie corrigée et annotée l’élève a plus de temps pour mener une réflexion sur ses erreurs et les rectifier. De plus, l ‘élève a à sa disposition des outils (cahier, manuel, dictionnaire…) qui vont l’aider dans la correction de ses erreurs. Le professeur repère les erreurs afin que les élèves les corrigent eux-mêmes. Ainsi, le livret d’accompagnement des programmes d’espagnol (seconde) , précise , au sujet des élèves, que "s’il leur faut, certes, apprendre de leur professeur, il leur faut aussi apprendre d’eux-mêmes pour que l’échec ne devienne pas une fatalité ."L’enseignant analyse les erreurs et mesure les acquis puis si des lacunes dans le domaine grammatical ou lexical se sont installées il veillera à introduire dans son enseignement les pré-requis nécessaires à la suite de l’apprentissage et de l’acquisition de la langue. Pour remédier à ses erreurs l’enseignant devra multiplier les tâches qui seront encadrées et proposées avec des consignes claires .

La remédiation comporte plusieurs étapes :

1)Le professeur mènera l’élève à la compréhension de ses propres erreurs, en repérant les causes qui l’on mené à les produire 2)Le professeur fera des mises au point grammaticales ou lexicales.

3)Le professeur proposera des activités au cours desquelles l’élève pourra appliquer les notions expliquées et s’exercer en veillant à ne pas le surcharger en traitant plusieurs points difficiles en même temps. Il créera des situations à travers lesquelles l’élève parviendrait à comprendre son erreur.

Avant qu’ait lieu la remédiation il faut essayer de prévenir ces erreurs en effectuant des mises au point grammaticales .Après avoir observé les faits de langue en situation l’élève les réemploiera lors de la pratique orale grâce à laquelle il repérera leur fonctionnement. Il est essentiel de donner des outils de réflexion sur la langue aux élèves en choisissant des objectifs linguistiques précis adaptés à la situation de communication .Il est nécessaire qu’il prenne conscience des différences entre le fonctionnement du français et le fonctionnement del’espagnol(grammaire contrastive) .Le professeur choisit un support dans lequel l’élève pourra observer les faits de langue .L’élève reproduira ces phénomènes linguistiques lors de l’expression orale("acquisition inconsciente") puis il prendra conscience de ces règles aidé par les explications du professeur qui veillera à détruire tous les schémas erronés. .En outre, pour intégrer ces faits de langue il les mettra en application lors d’exercices à la maison ou en classe. En effet, pour stabiliser cette nouvelle connaissance le professeur passera par cette étape. Ces mises au point grammaticales auront lieu après une demande des élèves(elles répondent à un besoin),lors de la correction d’exercices ou de devoirs, au travers d la trace

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écrite ainsi que par des exercices mais ne correspondent pas à une leçon de grammaire à proprement parlé.

La correction :

Comment pouvons-nous intéresser les élèves à la correction afin qu’il comprenne et corrige eux-mêmes leurs erreurs ?Là est l’enjeu de la séance de la correction.Pour cette réflexion sur la correction je m’appuierai principalement sur l’ouvrage de O. et J. Veslin, Corriger de copies, évaluer pour former.

Tout d’abord, donnons la définition de la correction. D’après le petit Larousse c’est l’action de corriger un devoir, une copie d’élève ou d’étudiant " et corriger c’est "faire disparaître les défauts, les erreurs ;réviser, revoir pour rendre correct, pour améliorer ;rectifier."

La correction de devoirs est le plus souvent considérée de manière négative par les élèves ainsi que par les professeurs, elle est synonyme de travail délicat et fastidieux .Nous nous interrogerons sur le sens que cette pratique incontournable prend au regard du professeur comme à celui de l’élève. Pour cela je m’appuierai sur les questionnaires que j’ai élaboré(en m’inspirant des questionnaires de O . et J. Veslin) pour mes collègues professeurs et mes élèves(cf annexes).Je ne prétend pas que les réponses soient représentatives de l’ensemble des professeurs et des élèves , elles me donneront juste des indications quant à la tendance des représentations.

Les élèves considèrent le contrôle comme le terme d’une séquence et cela explique en partie pourquoi ils se désintéressent de la correction. Il est nécessaire que l’élève ne considère pas l’évaluation comme une sanction mais comme une étape nécessaire à l’acquisition des connaissances. C’est à l’aide de sa copie corrigée et annotée qu’il prendra conscience de ses erreurs. En effet, nous pouvons dire que la correction est une activité de communication. Ainsi comme il est dit dans Lettres Ouvertes n°4(Crdp de Bretagne) par G.Bardin :"entre l’élève et le correcteur peut donc se créer, peu à peu, un dialogue à distance […]O.et J.Veslin cite dans leur ouvrage J.Cardinet¹ qui déclare que c’est "grâce aux corrections que le maître leur demande d’apporter à leurs travaux, qu’ils peuvent découvrir ce qu’il exige et par là, la signification concrète de l’objectif qu’il a formulé. L’évaluation est donc le moyen essentiel dont dispose l’enseignant pour se faire comprendre.[…] L’évaluation est ainsi à concevoir moins comme une activité de mesure que comme un effort de communication ." Les élèves doivent pendre conscience que la séance de correction est un moment d’apprentissage au même titre qu’un autre cours.

A ce stade de ma réflexion, j’évoquerai à nouveau les différents objectifs de la séance de correction qui en feront un véritable moment d’apprentissage .La correction doit :

- permettre à l’élève de repérer ses erreurs, de les analyser afin d’aboutir à la correction de celles-ci , le rendre acteur de sa correction

- permettre au professeur de favoriser le repérage et la compréhension des erreurs en prenant en compte la situation de chaque élève(méthode de travail, rythme d’apprentissage…)

- permettre à l’élève de réaliser qu’elle prolonge l’apprentissage

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¹ J. Cardinet, «Une évaluation adaptée aux démarches souples»,paru dans le n°256 des Cahiers pédagogiquesEn effet, comme le déclare M.J.Houssin "l’élève, pour progresser de façon durable, doit apprendre à repérer ses difficultés et ses erreurs, à les identifier, à chercher des moyens d’y remédier, à mettre en œuvre les moyens choisis, et enfin, à transmettre à d’autres et à réinvestir les nouvelles compétences ou connaissances acquises."Ce sont ces objectifs qui conditionneront le choix des dispositifs de correction que j’ai mis en place.Dans un premier temps ,j’exposerai le résultat des questionnaires distribués aux professeurs et aux élèves au sujet de la notion de correction. Dans un deuxième temps, je montrerai comment la manière de corriger les copies ,comment les annotations peuvent conditionner la correction en elle-même par les élèves. Finalement, je réfléchirai sur la place de la correction dans la formation de l’élève.

La correction au regard des professeurs et des élèves

Avec ces questionnaires anonymes, il s’agit de permettre aux professeurs et aux élèves de s’exprimer librement quant à la correction de devoirs et de déterminer ce qu’ils en attendent, les aspects qui leur paraissent le plus important et préciser également le degré d’investissement et d’attention des élèves lors de la séance de correction.Ce sondage s’avèrera être une aide utile pour améliorer ma pratique et rendre ma séance de correction plus efficace.

Bilan du questionnaire destiné aux élèves :

La première question (Si on te dit "correction de devoir" , à quoi penses-tu ?) volontairement très ouverte m’ a permis de constater que la majorité des élèves considérait la correction comme une séance ennuyeuse et fastidieuse. En effet, sur 53 élèves interrogés 42 élèves ont utilisé des adjectifs comme "ennuyeux" ,"long","barbant","pénible" et j’ai même lu un explicite "pas çà !" et un non moins explicite "et bla bla bla …" Cependant malgré quelques élèves qui considèrent la correction juste comme une occasion de recopier les bonnes réponses, j’ai pu remarquer que les verbes "comprendre" et "progresser" revenaient souvent. Selon eux, le rôle du professeur est de les mener à la compréhension de leurs erreurs afin qu’ils ne les reproduisent pas le devoir suivant.En outre, force est de constater que le point auquel ils attachent le plus d’importance est la note et dans une moindre mesure les commentaires du professeur. La note apparaît 51 fois en première position en réponse à la question :" Quand le professeur te rend un devoir, qu’est-ce qui te paraît le plus important ?" Il est étonnant de voir que "découvrir ses erreurs" est moins important que "recompter ses points "ou "connaître la moyenne de la classe".La note est leur principale motivation , elle est considérée comme le "salaire" donné au travail effectué. L’étude des réponses recueillies m’a également permis de prendre conscience que la plupart des élèves ne relisaient pas leurs copies (hormis quand le professeur leur demandait de rendre la correction) et si le professeur distribue un corrigé-type très peu le relisent à la maison. .L’évaluation est pour eux le terme d’un apprentissage et ils ne réalisent pas tous qu’ils vont continuer à apprendre lors de la correction. Ainsi un de mes objectifs sera d’essayer d’intéresser tous mes élèves, ceux qui ont obtenu une mauvaise note et qui pourraient être démoralisés confrontés à nouveau à leurs erreurs comme ceux qui ont réussi et qui ont l’impression de ne rien apprendre.

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Les élèves attendent d’une correction qu’elle leur permette de :-comprendre leurs erreurs-être actif et auteur de leur correction afin d’éviter l’ennui-progresser-améliorer les évaluation suivantes

Bilan du questionnaire destiné aux professeurs :

Ce qui prédomine tout d’abord c’est l’aspect négatif que revêt la notion de correction (séance de correction et correction des copies)L’étude que j’ai menée auprès des professeurs indique que la plupart d’entre eux ne sont pas entièrement satisfaits de leur correction et cela malgré la diversité des pratiques .En effet, les mots tel que "déception" , "difficulté"ou "inefficacité " reviennent régulièrement et révèlent le sentiment d’impuissance que ressentent les correcteurs face aux erreurs récurrentes et à l’inattention et la passivité des élèves lors de la séance de correction.Cependant l’objectif commun à tous est de rendre l’élève actif et faire de la séance de correction un moment d’apprentissage qui prolonge la formation des élèves.

Ainsi les principales attentes des professeurs sont les suivantes :-évaluer les résultats de leur pratique et modifier celle-ci-reprendre avec les élèves les points qui semblent exiger plus d’explications afin qu’ils comprennent leurs erreurs-donner des conseils et proposer des exercices de remédiation-dialoguer avec les élèves- faire progresser les élèves

Les annotations

Avant d’être confrontée à la correction de mon premier paquet de copies et à ma première séance de correction, je dois avouer n’avoir pas du tout réfléchi à ces deux pratiques incontournables. En effet ,la correction me paraissait quelque chose de simple et évident. Je crois avoir réalisé toutes les difficultés et tous les enjeux qu’elle impliquait lors de la première séance de correction au cours de laquelle les élèves se sont montrés plus agités et plus inattentifs qu’à l’accoutumée. J’ai eu la désagréable impression qu’une fois la note connue il ne voyait pas l’intérêt de comprendre des notions qui ont déjà été évaluées. .Que pouvais-je faire pour la rendre plus efficace , pour permettre aux élèves de progresser et de prendre conscience de son utilité?D’après O .et J.Veslin notre façon de corriger les copies influerait fortement le comportement de nos élèves. Selon eux, la séance de correction serait étroitement liée à la manière de corriger les copies. Ainsi disent-ils dans leur ouvrage que "les annotations mêmes portées sur les copies favoriseraient ou freineraient, le comportement que nous souhaiterions obtenir chez l’élève." De plus, les annotations et l’énergie consacrée à la correction n’ont de sens que si l’élève en tire parti pour progresser. Le principal objectif de ces annotations est de constater

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les réussites et les lacunes et de proposer une remédiation aux erreurs ainsi que des conseils. Elles donnent également des pistes pour progresser.C’est également le moyen de répondre à des besoins particuliers et de fixer des objectifs pour chaque élève. En effet, les annotations vont permettre une communication privilégiée, un dialogue entre le professeur et l’élève. Ainsi, J.R Kerespert déclare dans Les Lettres Ouvertes n°4 que la correction apparaît " comme l’espace privilégié de la pédagogie différenciée, le lieu d’une communication particulière avec chaque élève, qu’il faut encourager."L’élève se rend compte que ces remarques lui sont adressées personnellement et il les lira plus facilement et avec plus d’intérêt. Les élèves doit pouvoir identifier leurs erreurs et leurs lacunes et grâce à des annotations appropriées réfléchir et proposer une correction juste.

Il nous faut pour cela mener une réflexion sur ces annotations :quelles sont celles à éviter, celles qui freinent l’attitude formative et quelles sont celles qui la favorisent ?

Les annotations ne doivent pas :-être difficiles à comprendre. Les abréviations doivent être explicitées en début d’année et le vocabulaire à la portée des élèves. Ainsi, en début d’année j’ai été confrontée à la perplexité de certains élèves face à un "mal dit"ou "imprécis" peu significatif à leurs yeux. Ce type d’annotations peut même aboutir à une véritable dissuasion.-être vagues. Des remarques comme "des lacunes",""inexact","maladroit" peuvent leur apparaître complètement opaques. Il est important que les difficultés soient clairement identifiées et les propositions d’amélioration précises.-être trop abondantes car l’élève ne pourra pas repérer les observations les plus importantes. Le professeur devrait également éviter de fournir les réponses aux erreurs. En effet, l’élève doit être le propre acteur de sa correction afin de pouvoir réinvestir ce qu’il vient de comprendre .-être agressives et émettre un jugement de valeur. En effet, corriger c’est évaluer un travail et non juger l’auteur de la copie. Ainsi ,ai-je éprouvé des remords après avoir écrit un "Oh !" d’indignation en face du gallicisme "arrivar" au lieu du terme correct "llegar".-être impersonnelles. En effet, si on ne s’adresse pas à eux en particulier il y a de fortes chances qu’il n’aient pas envie de relire leur copie .Le professeur doit adapter son propos à un destinataire. Ainsi, il m’arrive souvent dans l’appréciation générale d’une évaluation de m’adresser à eux en mentionnant leur prénom lorsque je donne des pistes de travail.

Pour éviter le malentendu, ne pas décourager les élèves et favoriser la compréhension de leurs erreurs il est nécessaire de trouver les annotations appropriées.

Les annotations doivent plutôt :-inciter l’élève à s’autocorriger en identifiant ses erreurs, aider à comprendre.-proposer des directions de travail précises, des conseils(ouverture vers une remédiation,)-permettre un dialogue et accompagner la réflexion de l’élève en se référant à des éléments précis de sa copie et en proposant des critiques, des observations…-admettre l’erreur .L’élève peut ne pas voir compris une notion qui a été expliquée en classe. Le professeur lui fait comprendre que le travail continue après la copie rendue.-être lisibles et cohérentes avec les objectifs fixés pour chaque tâche.-désigner aussi les réussites-localiser clairement l’erreur en précisant la nature( non compréhension des consignes, erreur de conjugaison…)-renvoyer au cours

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Ainsi, pour récapituler je citerai une phrase de O.et J.Veslin que je me remémore chaque fois que je corrige des copies :"Une annotation utile à l’apprentissage s’adresse à la personne de l’élève pour motiver, encourager, donner des explications, des conseils, inciter à une activité de correction."

Une attitude formative en correction

La plus grande difficulté rencontrée lors de la séance de correction ,nous l’avons vu ,est le manque d’intérêt et de motivation qu’elle suscite chez les élèves, les réponses du questionnaire proposé aux élèves confirment ce sentiment. Ceux qui ont réussi l’évaluation ont l’impression qu’ils ne vont rien apprendre de nouveau et pour les élèves qui ont eu des difficultés, à nouveau confrontés à leurs erreurs, elle peut s’avérer être une épreuve démoralisante. En outre, les élèves accordent une trop grande importance à la note et un grand nombre ne se soucie pas de la correction de leurs erreurs. Il semble que la note constitue pour eux la fin d’un apprentissage, la fin d’un cycle. Ils ne réalisent pas toujours qu’ils pourront réinvestir ce qu’ils ont appris. Pourtant l’attention devrait être maintenue lors de ces séances car elles constituent un véritable moment d’apprentissage et prolongent la formation des élèves. Mon objectif est que l’élève soit aussi actif et attentif que lors d’une séance de cours. En effet, il est primordial qu’il prenne conscience qu’il va continuer à apprendre des choses.L’objectif est qu’il devienne acteur de sa propre correction et que lors de la séance il participe au maximum à l’élaboration de celle-ci .Ils ne sont pas là pour copier les bonnes réponses qui seraient fournies par le professeur. En effet, il est important qu’ils comprennent qu’elle ne peut se faire sans eux. Le professeur veillera ainsi à favoriser leur autonomie.La séance va leur permettre d’identifier leurs erreurs, de les comprendre et enfin de les corriger. Elle devrait leur permettre de progresser pour ne pas reproduire les mêmes erreurs à chaque évaluation. Les mises au point grammaticales et les exercices de remédiation proposés en classe faciliteront cette démarche. Le professeur doit veiller à ce que les élèves soient attentifs à la correction des évaluations afin qu’ils en tirent profit. Ainsi mes objectifs seront de favoriser la motivation et la participation du plus grand nombre d’élèves à l’élaboration de la correction et de permettre aux élèves d’analyser leurs erreurs en les rendant responsable de leur propre correction. Il apparaît également dans le sondage fait auprès des élèves que les élèves relisent très rarement leur copie. O. et J.Veslin nous disent que"[…] l’idée de l’utiliser lors d’un travail ultérieur, par exemple pour ne pas recommencer une erreur, paraîtrait du dernier saugrenu à la plupart."Il faut donc mener les élèves à la prise de conscience de l’utilité de la séance de correction et de la relecture de leur copie. La séance de correction ,ne peut se faire sans un travail au préalable sur leur copie et le devoir du professeur est de leur ouvrir les yeux sur l’importance de relire leur copie en tenant compte des annotations portées sur celle-ci.Pour cela ,il faut que l’élève perçoive l’erreur non comme une"faute" mais comme un obstacle nécessaire à l’apprentissage de la langue. La séance doit servir à la compréhension et à la correction de ses erreurs et elle doit également le mener à comprendre qu’il pourra réinvestir ces nouvelles connaissances lors des prochains devoirs.

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A ce stade de ma réflexion qui a été étayée par diverses lectures, je vais chercher à améliorer ma pratique et tenter de modifier l’attitude de mes élèves afin de rendre cette activité formative.

II Pratique et analyse : la correction , dialoguer et communiquer

L’attitude des élèves durant la séance de correction dépend du type de correction que nous choisissons. Afin que l’élève soit toujours attentif, je pense qu’il est important de varier les pratiques tout en gardant à l’esprit qu’il doit rester au centre de chaque activité et qu’elle doit lui être profitable et prolonger son apprentissage. Je m’efforcerai de mettre à disposition des élèves des outils qui leur permettent de comprendre leurs erreurs et d’être actif afin que la séance de correction soit la plus motivante possible.J’exposerai les différents types de correction que j’ai effectués tout au long de ces premiers mois d’enseignement. J’en ferai la présentation puis je détaillerai leur déroulement et l’analyse que j’en ai faite.La réflexion que j’ai menée au sujet de la séance de correction et tout ce qu’elle peut impliquer, comme le rôle de l’évaluation ou la place de l’erreur contribueront , je l’espère à améliorer l’efficacité de ma pratique. L’attitude de mes classes ainsi que les réponses aux questionnaires que j’ai remis à mes élèves et aux professeurs m’ont également permis de me remettre en question afin que la correction en classe soit le plus efficace possible. Je sais, pour avoir longuement discuté avec les professeurs du lycée dans lequel j’exerce, que cette pratique s’avère délicate pour nombre d’entre eux et même parfois inefficace. Il me paraît important de mener l’élève à considérer l’erreur comme le résultat d’un processus cohérent. En effet, il doit prendre conscience qu’il va apprendre de ses erreurs. En outre ,il me semble important de préciser à l’élève qu’il aura l’occasion de réinvestir ce qu’il apprend en séance de correction et cela afin de maintenir son attention et faire croître son investissement.

la correction dite "traditionnelle" :

-Déroulement :

Avant d’exposer le déroulement de mes séances de correction il me semble important d’apporter quelques précisions sur la composition de mes évaluations (voir annexes) .Elles se composent de trois parties :-une partie "compétence linguistique" qui revient sur les faits de langue et le vocabulaire vus en classe.-une partie"compréhension" sur les documents étudiés dans d’une séquence-une partie"expression personnelle" dans laquelle lés élèves doivent s’exprimer sur un thème commun aux différents documents étudiés lors de la séquence et dans laquelle ils pourront réinvestir ce qu’ils ont appris en classe et qui permet de vérifier les apprentissages. Il peut s‘agir d’exprimer son opinion sur un sujet ,de faire le récit ou de produire un dialogue ou une lettre…

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Les deux premières séances de correction que j’ai menées ont été des séances dites "traditionnelles", c’est -à -dire que j’ai distribué les copies corrigées et annotées aux élèves en début d’heure puis après les quelques minutes consacrées à la prise de connaissance des copies et à quelques remarques générales, j’ai écrit la correction de la partie "compétence linguistique" au tableau en m’appuyant sur les interventions des élèves. Lors de ces séances, j’ai également eu l’occasion d’envoyer certains élèves au tableau afin de répondre à certaines questions de l’évaluation. Quant à la partie "compréhension" et à la partie"expression personnelle",après quelques remarques et clarifications sur les principales erreurs rencontrées dans les copies, les élèves devaient corriger eux-mêmes leur copie en s’appuyant sur les diverses annotations portées sur leur copie et en se reportant à leur cahier, leur livre ou tout autre support susceptible de les aider.

- Bilan :

Comme je l’ai déjà dit dans la première partie, ces deux premières séances se sont avérées ennuyeuses et pesantes pour mes élèves et moi-même et je mes suis très vite aperçue que ce type de correction n’apportait pas grand chose aux élèves et qu ‘elles ne leur permettait pas de consolider leurs apprentissages. En effet, j’ai eu le désagréable sentiment qu’ils ne faisaient que recopier les bonnes réponses sans essayer de comprendre leurs erreurs. Face à la difficulté de retenir leur attention , je me souviens avoir eu l’impression de perdre mon temps et par la même occasion celui de mes élèves. Mon insatisfaction fut profonde après ces séances qui n’ont pas répondu à mes attentes. Les élèves qui ont réussi l’évaluation ne se sont pas sentis concernés par la correction qui a été vécu comme une répétition ennuyeuse de ce qu’ils avaient déjà fait et pour ceux qui ont eu des difficultés elle s’est avérée démoralisante. Les élèves que j’envoyais au tableau à tour de rôle ne m’ont pas paru très motivés, qu’ils aient la réponse juste ou non. En effet, l’élève qui corrige un exercice qu’il a su faire n’apporte rien au reste de la classe, il donne seulement la bonne réponse et l’élève qui a échoué, de nouveau confronté à son échec, vit la séance comme une nouvelle épreuve qui vient renforcer le sentiment d’échec. De plus, bien que mes explications soient destinées à toute la classe, les autres élèves décrochaient rapidement, et en attendant que la réponse soit donnée par le professeur ou l’élève, ils avaient tendance à être davantage dissipés. Il semble qu’avoir les bonnes réponses sur leur cahier leur suffisait. Les élèves n’ont pas réalisés qu’ils allaient continuer à apprendre lors de la séance de correction et réinvestir ces nouvelles connaissances lors d’autres productions. Leur principale préoccupation étant la note, le reste n’avait à leurs yeux que peu d’importance. Je pense que pour un certain nombre d’élèves il paraît inutile de revenir sur ce qui a déjà été évaluer et qu’il est préférable de passer à autre chose.De plus, lors de ma première séance de correction, il m’ a été impossible de corriger tout le devoir en une heure. J’ai également rencontré des difficultés pour la correction des parties "compréhension" et "expression personnelle" : ne pouvant pas corriger toutes les productions en classe , j’ai eu la naïveté de croire qu’il suffisait simplement de leurs demander de relire leur copie à la maison et d’y revenir en corrigeant leurs erreurs à l’aide des annotations qui m’avaient demandé tant d’énergie. Je dois reconnaître que ce fut rarement le cas. Il arrive parfois qu’ils ne relisent même pas leur copie.Il me fallait donc trouver une solution adéquate pour susciter l’intérêt de mes élèves et les amener à revenir sur leur copie et à prendre une part active à ces séances de correction. Ce type de correction ne s’adresse pas aux diverses individualités , ainsi l’élève ne se sent pas impliqué. La correction "magistrale" ou "traditionnelle" semble peut efficace car on ne s’adresse pas personnellement à l ‘élèves ,l’aide n’est pas personnalisée. Il est important que la correction de devoir soit une séance au cours de laquelle l’élève soit actif afin qu’il comprenne ses propres erreurs qu’il sera alors en mesure d’éviter lors de prochaines

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évaluations ou lors d’autres exercices. Il me semble important de placer l’élève au cœur de la correction afin qu’il s’implique davantage et qu ‘elle lui soit véritablement profitable .

Remise des copies après correction :

Après avoir constaté que la majorité des élèves s’intéressait prioritairement à la note et qu’une fois celle-ci obtenue leur attention n’était pas maintenue et que cela pouvait même aboutir à l’apparition d’un bruit de fond plutôt gênant, j’ai voulu voir comment se déroulerait la séance de correction si je distribuais les copies en fin d’heure après correction du devoir. Mon objectif était de maintenir l’intérêt et l’attention des élèves tout au long de la correction afin qu’il en tire profit. J’espérais pouvoir instaurer un débat constructif sur les erreurs récurrentes au cours duquel les élèves pourraient s’exprimer librement au sujet de leurs difficultés et de leurs doutes et ainsi prévoir une remédiation.

Ainsi, suis-je arrivée en classe avec toute ma bonne volonté et ai-je annoncé à mes élèves que leurs copies ne leurs seraient données qu’à la fin du cours. La réaction de mes élèves, que je n’avais pas du tout anticipée, ne se fit pas attendre. En effet, le mécontentement et la déception furent générales et ce manifestèrent de manière bruyante. Mes élèves ont tenté de négocier pendant quelques minutes afin que je change d’avis car ils ne comprenaient pas ce nouveau procédé auquel ils n’avaient jamais été confrontés auparavant .

Après ce moment d’agitation, j’ai pu commencer la séance de correction et force à été de constater que leur attention n’était pas plus grande et qu’ils étaient toujours aussi passifs. En distribuant les copies en fin d’heure, je pensais éviter tous les commentaires au sujet de la note, du barème, des points oubliés…qui représentent un véritable obstacle à leur investissement et ainsi favoriser la participation des élèves. Mon objectif était de les faire réagir face aux erreurs mais leur désintérêt était toujours aussi flagrant et leur impatience visible. En effet, certains élèves ont interrompu la séance afin de demander de donner au moins les notes ce que j’ai évidemment refusé de faire. Cette séance de correction qui devait être un moment de communication entre les élèves et moi ne s’est absolument pas passée comme je le désirais et s’est avérée décevante. De plus, n’ayant pas leur copie sous les yeux les élèves ne pouvaient pas identifier leurs erreurs et ainsi il était difficile pour eux de s’investir et de travailler sur les erreurs des autres. Les explications et les mises au point sur les erreurs qui revenaient le plus souvent ne pouvaient pas être rapprochées et appliquées à leur propre production. Avant de mener cette séance , je n’ai pas pensé à cet aspect qui pourtant me paraît à présent très important.

Au cours de cette correction, j’ai eu le sentiment qu’ ils ne se sentaient pas concernés et que certains élèves cherchaient seulement à savoir où ils avaient eu juste et où ils avaient échoué sans chercher à comprendre leurs erreurs ,juste pour avoir une idée de leur note. D’autres n’ont fait qu’attendre la fin du cours , de manière plus ou moins dissipée, pour obtenir enfin leur note, leur "salaire". Ainsi, il me semble que la remise des copies en fin d ’heure n’a pas de conséquence significative sur l’attention et l’activité des élèves.

En outre, la correction de l’expression reste toujours problématique, en effet les réponses au questionnaire que j’ai distribué à mes élèves ont révélé que la majorité d’entre eux n’envisageait pas de relire leur copie à la maison et de corriger leurs erreurs. Selon eux, l’évaluation clôt un chapitre et ils pensent que ça ne leurs servira plus. Là est tout l’enjeu de la correction :comment faire prendre conscience aux élèves qu’ils vont continuer à apprendre lors de ces séances et qu’ils pouvoir réinvestir ce qu’ils ont appris ? Comment leur faire

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réaliser l’utilité de revenir sur leur copie afin d’identifier leurs erreurs, les comprendre et être capable de ne plus les refaire ?

La correction à rendre :

Après ces premières séances, une de mes principales préoccupations restait la correction de l’expression. En effet, les résultats des questionnaires proposés aux élèves et les nombreuses discussions avec mes collègues m’ont permis de prendre conscience que très peu d’élèves relisaient et corrigeaient leurs copies. Après avoir annotées les devoirs je repérais les points linguistiques sur lesquels portaient les erreurs les plus fréquentes afin de les soumettre à mes élèves pour les analyser et essayer de comprendre pourquoi ils les avaient commises. Cependant, cette correction ne s’adresse pas à des individualités mais au groupe classe et les élèves peuvent avoir l’impression qu’on ne corrige pas leurs erreurs et qu’il n’est donc pas nécessaire d’être attentif. Ne pouvant corriger et améliorer toutes les productions en classe et rares étant les élèves qui les relisent, il m’a paru naturel de leur demander de me rendre la correction entière du devoir. Je leur ai laissé une semaine afin de réaliser cette correction en leur signalant que j’étais à leur disposition pour toute question. J’ai également ajouté que les élèves qui feraient preuve de sérieux et qui améliorerait véritablement leur production bénéficieraient d’un bonus de 2 points. Je suppose que ce bonus a été à l’origine de leur motivation et qu’il a fonctionné en quelque sorte comme "une carotte".Cela m’a quelque peu gêné mais, je dois l’avouer, ce procédé a eu le mérite de rendre tous mes élèves actifs ! Ainsi, la semaine suivante les élèves m’ont remis la correction, non sans oublier de me dire que cela avait été très long et plutôt fastidieux.. Il est vrai qu’il n’a pas été très judicieux de ma part de leur demander la correction du devoir entier. En effet , pour les élèves qui ont eu des difficultés lors de l’évaluation, analyser et corriger toutes leurs erreurs, malgré l’aide que leur apportent les annotations, peut être laborieux .De plus, je dois reconnaître que corriger une seconde fois toutes ces copies ne fut pas une tâche très épanouissante .Le temps consacré à cette nouvelle correction fut conséquent et je suppose qu’il me sera difficile de le faire lorsque l’an prochain j’aurai en responsabilité six ou sept classes. Après réflexion, il m’a semblé plus efficace de seulement leur demander la correction d’une partie du devoir que je choisissais au préalable, en mentionnant les consignes sur les copies. L’objectif est de permettre aux élèves de se concentrer juste sur un certain nombre d’erreurs afin de les analyser (grâce à tous les outils mis à leur disposition :cahier, livre, dictionnaires, commentaires portés sur leurs copies) puis finalement les corriger .Il peut être difficile pour certains élèves de gérer trop de points en même temps. J’espérais ainsi favoriser la mémorisation des fonctionnements de la langue .Sans l’existence du bonus, je dois reconnaître que mes élèves (de seconde et de première) n’ont pas montré un grand enthousiasme à ce type de correction. Cette méthode, qui n’est peut-être pas à appliquer lors de chaque correction de devoir, a cependant l’avantage d’obliger les élèves à revenir sur leurs copies et à réfléchir sur leurs erreurs. Ce procédé rend l’élève acteur de sa correction même si c’est l’espoir d’une note plus élevée qui les motive et les incite à s’investir. La correction est individualisée car chaque élève va se pencher sur ses propres erreurs.

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Les fiches d’autocorrection :

Une des causes principales du désintérêt des élèves pour les séances traditionnelles de correction semble résider dans le fait qu’elles ne s’adressent pas particulièrement à eux, qu’elles ne soient pas adaptées à leurs besoins. Avec l’autocorrection ,l’élève s’approprie la correction en devenant acteur de celle-ci. Il s’agit de recentrer l’élève sur les erreurs effectuées afin qu’il en détermine la cause pour finalement les corriger et ne plus les re produire. Ainsi, en m’inspirant d’un document remis lors de la formation disciplinaire sur l'évaluation et la correction, j’ai construit une grille de correction constituée de 3 parties disposées en colonnes(voir annexes) :-une partie pour les erreurs-une partie pour la correction-une partie pour la justification(énoncés des règles…)

Pour ce type de correction j’ai décidé de procéder par étapes. En effet, j’ai commencé par remplir moi-même ces fiches d’autocorrection en relevant dans leurs copies les phrases dans lesquelles j’ai rencontré les erreurs qui revenaient le plus souvent et en indiquant le nombre précis d’erreurs que comportait chaque phrase. Puis ce sera aux élèves de remplir leur propre fiche d’autocorrection avec des phrases qu’ils auront eux-mêmes relevées sur leur copie. Ce sont souvent des erreurs récurrentes, qui sont de plusieurs catégories :-des erreurs lexicales qui souvent des gallicismes(volar au lieu de robar …) ou des imprécisions de vocabulaire(feliz au lieu de alegre…)-des barbarismes verbaux (salo au lieu de salgo…)- des erreurs produites par calques sur la structure française(Quizás que au lieu de quizás…)- absence du subjonctif après tal vez…., para que, pedir que, querer que, es posible que…)-des erreurs concernant les doubles consonnes, l’enclise ,l’apocope ,les accents, l’emploi de ser et estar, por et par,les diphtongues, le complément d’objet direct a…

Cette fiche de correction est donc composée de trois étapes :1) identifier les erreurs2) corriger les erreurs3) justifier la correction

J’ai distribué les fiches d’autocorrection pendant la séance de correction , la consigne étant de me les rendre le cours suivant. Puis j’ai précisé qu’ils devaient se reporter à leur cahier, aux documents étudiés et à tout autre outil qui pourrait les aider. J’envisage également de leur proposer de remplir ces fiches d’autocorrection en classe par groupes de deux. Nous avons corrigé les deux premières phrases ensemble afin qu’ils saisissent clairement l’objectif de cette fiche. Mes élèves se sont prêtés facilement au jeu et ont pris plaisir à repérer le plus rapidement possible ces erreurs mêmes s’ils ne réussissaient pas toujours à apporter une explication. En outre, certains élèves ont eu du mal à identifier les erreurs, notamment quand la phrase en comportait plusieurs et d’autres ont trouvé des erreurs là où il n’y en avait pas. Malgré quelques réserves émises par un élève pour qui le travail de correction apparaît seulement comme le travail du professeur et pour qui ce changement de rôle fut difficile à accepter, cette tâche a remporté un certain succès auprès de mes classes.

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La fiche d’autocorrection favorise la réflexion sur la langue et permet à l’élève de prendre conscience des fautes récurrentes, elle représente un véritable travail de conscientisation de l’erreur. Il me semble que c’est un moyen efficace pour que les élèves reviennent sur leurs erreurs et pour les aider à les reconnaître, les corriger et les justifier. En effet, pour que l’élève les corrige je dois au préalable le mener à les identifier, ce qui n’est pas toujours simple. En cherchant la cause de l’erreur et l’énoncé de la règle qui permet de l’éviter l’élève va pouvoir améliorer les productions suivantes. Cette méthode de correction développe une attitude critique et réfléchie par rapport à leur travail. De plus, j’espère ainsi qu’ils prendront conscience que de nombreuses erreurs seraient faciles à éviter avec plus d’attention et qu’il est important de relire sa copie avant de la rendre. Je me demande également s’il ne serait pas utile de leur permettre de conserver cette fiche d’autocorrection lors de l’évaluation suivante. Ainsi elle constituerait une aide lors de la production écrite et surtout au moment de la relecture car les élèves s’y reporterait afin d’éviter de commettre les mêmes erreurs. De cette manière ils pourraient se rendre compte concrètement que la correction et l’erreur sont utiles à son apprentissage et que les nouvelles connaissances vont pouvoir être réinvesties.La fiche d’autocorrection personnalise et individualise la correction et répond de manière plus précise aux besoins des élèves.

La correction en séance de soutien :

L’autocorrection qu’elle soit réalisée à partir de la grille précédemment citée ou à partir de la copie elle-même, peut s’avérer difficile et paraître même insurmontable à des élèves en grande difficulté. En effet, les discussions que j’ai eu avec ces élèves ont révélé que l’autocorrection était pour eux très laborieuse et qu’ils peinaient beaucoup à identifier et corriger leur erreurs.C’est pour cette raison que je leur ai proposé de travailler la correction d’évaluation en séance de soutien. Même si elles ne concernent que deux élèves et que pour lors je n’ai animé que deux séances elles m’ont été très utiles pour comprendre le cheminement que l’élève a suivi pour aboutir à l’erreur et également à la correction de celle-ci. Les élèves peuvent expliciter leurs choix et ainsi je peux repérer et identifier leurs besoins spécifiques. J’estime que les moments durant lesquels je peux donner des conseils personnalisés, des orientations de travail plus précises et plus individuelles aux élèves les plus faibles ne sont pas suffisants quand nous sommes en classe entière.

Mon objectif lors de ces séances est de dialoguer avec ces élèves afin de comprendre leur raisonnement et les accompagner dans leur démarche de travail. Comme à la maison, ils disposent de tous les outils susceptibles de les aider et s’ils ont des problèmes de méthode ou des difficultés à sélectionner ce qui pourrait leur servir pour corriger leurs erreurs, je les oriente. La séance de soutien est le moment propice pour réexpliquer des points grammaticaux dont la mauvaise compréhension ont mené l’élève à produire l’erreur. Pour leur permettre de progresser il est important de combler les lacunes persistantes. Ainsi l’éclairage ou la révision des points linguistiques vus en classe constituent une aide considérable pour ces élèves .J’ai également essayé de leur proposer des exercices où ils pourraient mettre en application ce qui vient d’être revu, c’est -à-dire à mettre en place une remédiation. Si par exemple mes élèves ont des difficultés avec les tournures affectives je vais veiller à ce qu’ils les réemploient pour assimiler leur fonctionnement particulier.

Mes deux élèves ont jugé très utiles ces séances même s’il me paraît encore un peu tôt pour se rendre compte concrètement de leur résultat. Cependant , j’ai pu remarqué des progrès

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significatifs au niveau de la motivation et de l’investissement ainsi que quelques améliorations au niveau de l’autonomie. En effet, je crois que mes élèves avaient besoin d’être remis en confiance face à cette correction qui comportaient à leurs yeux des obstacles infranchissables.

Autres méthodes que je n’ai pas encore expérimentées :

-La correction le lendemain de l’évaluation :

Ce sont les réponses au questionnaire destiné aux élèves et une discussion avec un collègue professeur stagiaire d’anglais qui m’ont menée à réfléchir à ce type de correction.Elle consiste à corriger le devoir lors du cours qui suit la réalisation de celui-ci. Les questions étant fraîches dans l’esprit des élèves il est possible qu’elle attire toute leur attention. Je pense qu’elle pourrait favoriser la concentration car ils voudront comparer leurs réponses aux résultats énoncés afin d’avoir une idée de leur note qui, je dois le reconnaître, reste encore leur principale préoccupation. Ils seront curieux de savoir où ils ont eu juste et ce qui va leur faire perdre des points et ainsi ils vont se pencher sur leurs erreurs et essayer de les comprendre. Elle pourrait rendre les élèves plus actifs car chacun voudra proposer sa réponse.Voir tout de suite où se porte les erreurs et ce qu’il aurait fallu faire pour ne pas les faire et ne pas perdre de points peut être un moyen d’éviter que les erreurs s’installent.Cependant, il me semble que ce type de correction peut comporter un aspect démoralisant pour ceux qui ont eu de grosses difficultés lors de l’évaluation et qui seront certainement peu enthousiastes de nouveau confrontés à leur échec et cela sans aucun recul.Néanmoins, je pense quand même essayer cette méthode afin de constater si elle favorise bien la participation de mes élèves.

-Le corrigé type :

Ce corrigé type ne concernerait pas tout le devoir mais seulement une question que j’aurais choisie et il mettrait en évidence les constructions à respecter pour ne pas commettre certaines erreurs ( comme par exemple pour les emplois du subjonctif particuliers à l’espagnol …)Ce corrigé serait distribué lors de la séance de correction ou immédiatement après l’évaluation, car je pense que les élèves auront envie de s’y reporter pour voir s’ils ont eu juste .De plus, il peut faire prendre conscience à l’élève qu’il aurait suffit de respecter telle ou telle règle pour éviter l’erreur, ce qui peut avoir un certain impact sur lui et l’aider à ne plus la reproduire .

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Bilan de mes expérimentation :

J’ai au cours de cette année testé différentes méthodes, certaines avec plus de succès que d’autres. Les procédés étant nombreux il m’a été impossible de tous les expérimenter, cependant les différentes expériences que j’ai menées montrent la difficulté que j’ai eu à intéresser mes élèves à la correction de devoirs. En effet, comme la note ne va pas être revue les élèves n’accordent que très peu d’importance à la correction. Toute la pression qui existe autour de la note(institution, parents, bulletin scolaire…) incite les élèves à ne s’intéresser qu’à la note qui va venir sanctionner leur devoir en prenant rarement conscience que la correction va leur permettre d’apprendre et de progresser. Il est pourtant important que l’élève considère la correction comme une activités utile à son enseignement. Pour que cette correction soit efficace il est nécessaire de recentrer l’élève sur ses erreurs afin qu’il les identifie, les analyse et suive le cheminement correcte pour ne plus les produire. Ainsi, L’autocorrection a été le procédé qui a rencontré le plus de succès. Le principale reproche émis concerne la difficulté pour eux de retrouver les erreurs. Les fiches d’autocorrection ont permis aux élèves de limiter les fautes d’étourderie et d’identifier les erreurs récurrentes.Ces expériences ont confirmé plusieurs objectifs que je m’étais fixés. En effet, pour intéresser l’élève à la correction il doit être au centre du procédé et être acteur de sa propre correction. Il faut lui donner la possibilité de repérer ses erreurs, de les comprendre puis les corriger eux-mêmes. L’erreur n’est plus une faute mais un outil pour apprendre et enseigner. Mon but a été de démontrer à mes élèves que la correction faisait partie intégrante du processus d’apprentissage et qu’elle constituait un véritable outil pour l’élève ainsi que pour le professeur qui pouvait ainsi adapter son enseignement aux besoins de sa classe.Néanmoins je ne dispose pas de suffisamment de recul pour pouvoir affirmer que ces procédés de correction ont eu un impact positif sur l’apprentissage de mes élèves. Afin d’avoir une vision plus objective, il faudrait que j’emploie ces méthodes sur une plus longue période afin de voir si elles ont été efficaces et ont permis à mes élèves de progresser.

J’ai le sentiment que le travail effectué ces derniers mois m’a apporté des éléments de réponse et de réflexion mais je ne dispose pas du recul suffisant pour affirmer que ces séances de correction aient été efficaces et pour connaître réellement ses effets . Je crois qu’il me reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’atteindre tous mes objectifs. De plus, ces différentes méthodes m’ont permis de constater l’importance de varier les procédés pour éviter de lasser les élèves et maintenir leur attention. Lors des prochains mois et des prochaines années, il me sera possible de tester et d’imaginer d’autres types de correction qui profiteraient à mes élèves.

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Conclusion

La réflexion que j’ai menée pour ce mémoire et les procédés de correction que j’ai mis en place lors de ces premiers mois d’enseignement m’ont permis de prendre conscience que ces séances font partie intégrante du processus d’apprentissage de l’élève. De plus , je sais désormais qu’il existe un certain nombre de dispositifs et d’activités qui permettent de varier et rompre la monotonie de la correction. Pour que cette correction soit profitable, cette dernière doit conduire l’élève à se recentrer sur ses erreurs, pour qu’il les identifie et soit capable de les analyser .En effet, c’est à l’apprenant de corriger ses erreurs. Cette correction passe par une réhabilitation du statut de l’erreur qui devient ici un véritable outil pour progresser. Il me semble que l’attention et l’intérêt de l’élève peuvent être mobilisés si l’élève participe à l’élaboration de la correction et devient acteur de celle-ciMon objectif est de faire de la correction un moment d’apprentissage au cours duquel l’élève va revenir et réfléchir sur ses erreurs. Je pense que ce mémoire a permis d’améliorer mes séances de correction même s’il me reste encore beaucoup à faire. Mes lectures et les discussions instructives que j’ai eu avec mes collègues m’ont permis de comprendre l’enjeu de la correction et de mettre en place des procédés qui tendent à répondre à ces objectifs d’autocorrection et d’autonomie.Il me semble essentiel de conduire l’élève à ne plus considérer l’évaluation comme la fin d’un apprentissage mais comme un moment au cours duquel il va continuer à apprendre.Au cours de ces premiers mois d’enseignement, avec tous les bouleversements et les doutes qu’ils ont engendrés, j’ai appris qu’être professeur exigeait un savoir être et un savoir- faire qui n’est pas toujours facile à acquérir. Cependant je reste convaincue d’avoir choisi le bon métier et même ma mutation dans l’académie de Créteil n’altérera cette joie de l’exercer .

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Bibliographie

-Odile et Jean Veslin, Corriger des copies, Evaluer pour former, Hachette

-Jean-Pierre Astolfi, L'erreur,un outil pour enseigner, Collection pratique et enjeux

pédagogiques ESF éditeur

-Lettres n°4, Corriger des copies

-Cahiers pédagogiques ,n°256, L'évaluation

-Philippe Meirieu, Apprendre...oui mais comment ?,Paris ESF

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Annexes

1) le questionnaire destiné aux professeurs

2) le questionnaire destiné aux élèves

3) une évaluation

4) fiche d’autocorrection

5) fiche d’autocorrection

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Remerciements

Je tiens à remercier mes formatrices, Mmes Soumier et Lebel pour la formation complète qu’elles nous ont apportée. Je remercie également ma tutrice Mme Guimiot et Mr Gautron, le proviseur de mon établissement , pour leurs conseils et leur soutien ainsi que toute l’équipe de professeurs du lycée Henri Vincenot qui a toujours été là pour répondre à mes questions et éclairer ma réflexion.Je remercie enfin tous mes élèves sans lesquels mon travail n’aurait pas de sens.

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Résumé :

Mon mémoire porte sur la correction de devoir et la difficulté d’intéresser les élèves à ce travail. En effet, le sentiment d’échec que j’ai ressenti lors mes premières séances de correction, m’ont conduite à mener une réflexion sur le statut de l’erreur et la place de l’élève lors de la correction. En m’appuyant sur des références théoriques et sur l’expérience de mes collègues, j’ai mis en place différents dispositifs permettant de placer l’élève au cœur de cette activité. Ces procédés visent à rendre l’élève acteur de sa correction en lui permettant de reconnaître ses erreurs , de les analyser et de les corriger et lui démontrer que la correction a une place à part entière dans sa formation.

Mots clés :

-autocorrection-erreur-évaluation-apprentissage-élève

Lycée Henri VincenotLouhans

Niveau des classes prises en charge :

- seconde- première