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Comment ne pas te louer !
(Psaume 62)
La nature est un des miroirs de Dieu, elle nous apprend des choses extraordinaires. On y
trouve par exemple ce que les scientifiques appellent le « cycle hydrologique ». Chose
incroyable, la Bible parle également de ce cycle, et même elle en parle beaucoup. Le
« cycle hydrologique » est un processus qui se déroule en deux étapes.
1) Évaporation : L’eau s’évapore des océans et des lacs, et cette vapeur d’eau va
forcément s’élever dans l’air et formera tout naturellement des nuages.
2) Pluie : la vapeur d’eau finira par se condenser et former de la pluie qui arrosera la
terre pour la rendre fertile.
Vous avez compris ce processus naturel, vous aurez vite compris ce qui se passe sur le plan
spirituel dans le cadre de la louange. Lorsque je loue le Seigneur, que se passe t’il ? Nos
louanges montent aux cieux pour former, nous dit la Bible, « une pluie de bénédiction »
(Ézéchiel 34, 26), et cette pluie nous arrose et nous apporte les bénédictions de Dieu.
Dans Job 36, 27-30 il est écrit….
Voyez comme c’est extraordinaire, le Seigneur fait luire le soleil sur l’océan, et la chaleur
que cela provoque va finalement produire l’évaporation de l’eau qui s’élèvera dans les airs
et formera des nuages. Lorsque cette vapeur d’eau refroidit, elle produit la pluie : « Les
nuages la laissent couler (la pluie), ils la répandent sur la foule des humains » (verset 28).
Ce procédé naturel illustre la vérité spirituelle, une vérité spirituelle absolument
extraordinaire :
1) Le Seigneur Jésus fait luire Ses bénédictions sur nous comme le soleil luit sur
l’océan.
2) Nos louanges doivent monter vers le Seigneur comme les vapeurs qui sont créés
par l’action du soleil.
3) Nos louanges forment des nuages de bénédictions.
4) Dieu transforme ces nuages en pluie, et cette pluie se déverse sur nos vies et sur les
hommes ou les choses pour lesquelles nous avons prié.
5) Cette pluie de bénédictions va automatiquement former des rivières, qui se
déversent dans la mer…, et le cycle va se répéter.
Voyez dans le Psaume 147, 7-8 ; Amos 5 : 8-9 : 6 ; Osée 6, 3 ; Ecclésiaste 11,3 ;
Esaïe 55, 10 ; Proverbes 11, 25…
Il est également très clair que la bénédiction que nous recevons est toujours à la mesure des
louanges que nous avons adressées à Dieu. En fait si nous sommes généreux avec le
Seigneur, il sera généreux avec nous.
« Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche publiera ta louange ». Combien de générations
de croyants ont commencé leur journée par ces mots, signe d’humilité devant la grandeur
de Dieu, signe de confiance absolue en la présence de Dieu en cet instant ? Nous sommes
les héritiers d’une longue tradition de croyants, qui depuis Abraham, David, Daniel… ont
chanté la Gloire de Dieu : Jésus a loué son Père avec les psaumes ; avec Joseph il a appris,
récité et chanté les psaumes, chaque jour et plusieurs fois par jour comme un bon Juif.
« Béni le Seigneur, ô mon âme, que tout mon cœur bénisse ton saint nom ! » (Ps 103).
Il faut louer en toute occasion. Cela ne veut pas dire seulement quand il fait beau, que j’ai
de la réussite, que je suis en bonne santé, que mes enfants ne me donnent pas de soucis,
que … Non ! Cela veut dire : « Je loue le Seigneur même si je suis malade, si je suis sans
travail, si ça ne va pas bien dans ma vie, etc… Par la louange je dis tout simplement au
Seigneur: « Seigneur Jésus, Tu vois ma douleur, ma peine, mais je sais que Tu es là avec
moi, et que Tu portes ces fardeaux avec moi. Je te bénis pour Ta présence et Ton Amour.
Seigneur, tu es mon Père, et je suis ton enfant. Je m’abandonne en toi. »
Quand nous vivons une situation difficile, une croix, c’est le moment de réveiller notre
espérance et, en premier lieu, de remercier Dieu par avance, du bien qu’Il en fera
surgir, de la victoire qu’Il remportera. Cet acte de foi touche le Cœur de Dieu et Lui plaît.
Nous exprimons alors notre entière confiance en Dieu le Père.
La source de la prière de louange est dans le regard que nous portons sur Jésus ressuscité :
Il est présent partout, en tout. Tant que nous comptons sur nos propres forces, nous
demeurons inquiets et peureux, nous limitons nos possibilités de vie. Mais si nous
déplaçons notre regard vers Jésus vivant, notre centre de gravité a basculé dans le Père et
dans la toute-puissance de Dieu. Nous exultons de joie, parce que nous recevons chaque
instant de notre vie comme un don de la tendresse de Dieu.
Ils y a plusieurs raisons de le louer : Pour la vie qu’Il me donne. Parce que le Père m’aime
d’un amour fou, tel que je suis. Pour la grandeur de la création. Pour la force et la lumière
de sa Parole. Parce que je suis sauvé par la mort et la résurrection de Jésus. Pour l’Esprit
Saint qui habite en moi, qui me conduit et me guide chaque jour, pour ses dons et ses
charismes. Parce que Jésus a dit : « Je suis avec vous tous les jours et jusqu’à la fin des
temps ». Je ne suis donc plus jamais seul.
Il y a une différence entre louange et action de grâce. L’action de grâce c’est dire merci
pour ce qu’Il a fait dans ma vie, merci Seigneur pour… La louange c’est dire merci
Seigneur d’être Seigneur dans ma vie. On est souvent dans l’action de grâce et la demande,
souvent on oublie de sortir de nous-mêmes. Quand je suis dans la louange je me décentre
de moi pour me centrer sur le Seigneur. « Nous te rendons grâce pour ton immense Gloire,
ça c’est la louange. Mon « Gloire à Dieu » est important, il faut habiter chacun des mots
qu’on dit. Louange et action de grâce sont connexes et inséparables : pas de louange qui ne
soit fondée sur l’action de grâce, pas d’action de grâce qui ne s’épanouisse en louange. La
louange et l’action de grâce proviennent du fait, qu’indépendamment de ce que nous
vivons, nous comprenons que Dieu est toujours fidèle dans son amour et il ne nous
manquera jamais.
La louange commence dans notre cœur, il faut apprendre à s’intérioriser, à se taire pour
louer le Seigneur. Il ne faut pas que la louange soit seulement un feu de paille, il faut que
ça devienne une braise, et il faut alimenter cette braise de feu intérieur, se désir d’être
capable d’aller à notre mission, notre mission qui est de louer le Seigneur. Un moyen de
l’alimenter c’est : rentre dans ta chambre secrète, ferme la porte, coupe tout, prie ton Père
dans le secret, Il répondra à ta prière (Matthieu 6, 6). Il nous faut redécouvrir le silence
spirituel.
Le silence d’écoute de la Parole de Dieu est important, il faut réapprendre à écouter, à relire
la Parole, louer à partir de la Parole. La prière de louange surgit dans le cœur de ceux qui
se laissent toucher par la Parole, dans le cœur de ceux qui reconnaissent à travers les
événements, les actions, des paroles qui souvent les dépassent, l’empreinte de Dieu, la
présence de Dieu, les clins d’œil de Dieu.
Nous sommes invités à élargir la louange de manière inventive : pour le pape, pour tout ce
que le Seigneur accomplit par lui, louer pour les prêtres, les religieuses, les diacres, qui par
leur exemple ont développé notre foi, notre esprit de charité, notre désir de servir. Louer
Dieu pour nos parents, pour les amitiés que nous trouvons dans nos groupements. Louer
Dieu pour les hommes qu’Il a mis sur notre route qui ont fait grandir notre foi. Louer Dieu
pour ceux qui le servent humblement et silencieusement. Il faut apprendre à relire les signes
de la tendresse de Dieu dans notre propre vie, au long de notre quotidien le plus banal ou
le plus douloureux, voilà qui fait naître le réflexe de la louange, qui ouvre notre cœur à
Dieu et lui permet d’agir, à travers nous, avec puissance.
Louer Dieu même quand ça va mal, surtout quand ça va mal ! On ne loue pas pour
l’épreuve, mais pour la certitude que le Seigneur est plus fort que l’épreuve. Il arrive que
nous vivions des moments d’aridité, de sécheresse, de repliement sur nous-mêmes, de
souffrances intérieures. Dans ces moment-là, il est difficile de laisser éclater la louange. Il
est donc important de nous oublier nous-mêmes pour nous centrer sur le Seigneur ; la
louange devient alors source de grandes guérisons et libérations. Elle nous permet de nous
détourner progressivement de nous-même pour nous centrer sur la grandeur et la beauté de
Dieu et sur sa puissance de salut à l’œuvre en nous. Elle devient une « offrande agréable »
au Seigneur. Cela nous apaise, nous fortifie et nous donne la paix.
On devrait louer un quart d’heure chaque matin, avant de commencer sa journée ; notre vie
en serait transformée, notre cœur deviendrait docile aux inspirations de l’Esprit. Les Pères
du désert insistent : nos premières paroles le matin, doivent être des paroles de louange.
J’aime commencer ma journée au réveil par un signe de la croix, je dis au Seigneur :
« Seigneur, je m’habille de ta Présence ». Louer le soir au coucher, pour sa Présence durant
la journée, pour ses clins d’œil d’amour, pour les personnes qu’Il a mis sur ma route, etc…
La louange est notre vocation : « L’homme a été créé pour louer Dieu » (saint Ignace de
Loyola), en lien avec les anges et tous les hommes, les saints, qui sont déjà auprès de lui.
La louange est si divine qu’elle est l’une des rares activités que nous pratiquons sur terre
et que nous continuerons au ciel. Au ciel nous louerons éternellement le Seigneur. La
louange est donc le commencement de la vie du ciel sur la terre. Par la louange, nous
participons déjà à la béatitude des cœurs purs qui aiment Dieu dans la foi, avant de le voir
dans la gloire.
La louange change l’être : l’esprit, les pensées, le cœur. Elle purifie mon cœur et mon
intelligence en me décentrant de moi-même. Mon regard sur les personnes change. Elle me
met sur un chemin de confiance qui exclut toute peur. Elle donne une paix profonde au-
delà de la souffrance et des épreuves. Elle rend joyeux de la joie de Jésus. Le chrétien qui
met la louange dans toute sa vie, « ça se voit » : il est calme, serein, léger, ne s’affole pas,
sait prendre position, l’avenir ne lui fait pas peur, il sait qu’il peut compter sur l’amour
infini de Dieu son Père. La louange m’amène à voir le beau, le bien. « La louange purifie
le regard et aussi la langue. Cette langue qui chante, qui reçoit le corps du Christ, peut-elle
encore dire du mal de l’autre ou de le maudire ? »
La qualité de notre louange dépendra toujours de la qualité de notre foi. Oui, notre prière
de louange grandira pour autant que notre foi grandira. Telle est la foi, telle est la louange.
Si la foi est un don gratuit que nous recevons à la façon d’une semence, la croissance de la
foi, ne l’oublions pas, dépend pour une bonne part de notre liberté. Nous avons la
responsabilité de l’accueillir, de l’entretenir, de lui assurer les conditions les plus
favorables à son développement.
On peut louer Dieu à tout propos, c’est ce que faisait le saint de la simplicité, le saint de la
louange, St-François d’Assise, qui éclatait de joie et rendait grâce et louait le créateur
constamment.
On raconte qu’un jour St-François part évangéliser avec le frère Ruffin. Le frère Ruffin
aimait beaucoup St-François mais n’avait pas atteint encore le degré de sainteté de son
fondateur. St-François en chemin, tout au long du chemin qui conduisait à la ville, il disait
à tout propos « Béni sois-tu Seigneur ». « Béni sois-tu Seigneur, pour la compagne que tu
as fait si belle », « Béni sois-tu Seigneur, pour le gazouillis des oiseaux », Béni sois-tu pour
le murmure des torrents ». Et le frère Ruffin pour imiter son modèle, son fondateur, ajoutait
lui sans trop de conviction « Oui, louez sois-tu Seigneur ». « Béni sois-tu Seigneur pour
les cultivateurs qui ensemencent la terre » continuait François. « Béni sois-tu pour la
promesse des moissons ». Et le frère Ruffin répétait « Oui, béni sois-tu Seigneur ». Voilà
que le frère Ruffin commençait à en avoir assez de cette litanie de louange, ça commençait
à le fatiguer un peu. À la sortie du bois, voilà qu’une tourterelle qui se trouvait dans un
arbre sur lequel passait François et le frère Ruffin, la tourterelle laissa tomber sa carte de
visite, un shampooing qu’on pourrait bien se priver. Alors le frère Ruffin se dit en lui-
même, on va toujours bien voir si le père François continuera à louer le Seigneur et juste
comme il pensait cela justement à ce moment il entend St-François dire « Béni sois-tu
Seigneur, de ne pas avoir donner des ailes aux vaches ». Comme quoi on peut louer le
Seigneur à tout propos dans notre vie. Ayons un cœur de louange toute la journée à cause
des bienfaits dont le Seigneur nous comble constamment. Des fois on passe par-dessus des
occasions très belles de louer.
Je ne loue pas Dieu parce que je vais bien mais je vais bien parce que je loue Dieu.
Pour nous chrétiens, Dieu a déposé entre nos mains une puissance infinie qui peut
transformer le monde : la prière de louange et d’adoration ainsi que la prière d’intercession
(par exemple : prière d’intercession en écoutant les nouvelles, prier pour ces personnes,
une manière de bâtir la paix). Ça c’est à la portée de tous et à notre mesure. La louange a
le pouvoir de libérer la puissance de Dieu particulièrement dans les situations les plus
difficiles, les plus angoissantes. Il ne faut pas s’en étonner car nous touchons du doigt la
Puissance de Dieu qui agit et qui transforme toute notre vie.
Dieu veut que ses enfants chantent. Dieu aime qu’on le loue avec notre corps, comme
David qui dansait devant l’Arche au son du tambourin : chanter, danser, lever les bras,
frapper des mains… ne pas rester les bras croisés !
Si nous croyons de tout notre être que nous sommes rassemblé au nom de Jésus Seigneur
et Sauveur, si nous nous offrons à l’action pénétrante de l’Esprit Saint pour puiser
largement à la source d’eau vivre qu’est la Parole de Dieu dans une attitude authentique,
un comportement de charité actualisée dans la communion fraternelle, la louange fusera,
spontanément, de nos cœurs. En communauté, dans nos familles, dans nos milieux de
travail nous serons, sans nous en rendre bien compte, des témoins d’espérance. Au cours
de nos journées nous réaliserons le vœu du Seigneur : « Soyez joyeux sans cesse… »
Multiplions les moments pour dire au Seigneur combien nous l’apprécions et combien nous
lui sommes reconnaissant ! Cette discipline joyeuse va nous aider à vivre continuellement
dans la présence de Dieu.
Une prière à redire souvent :« Ouvre mes yeux et ma bouche, Seigneur, pour que je
proclame tes merveilles ».
(Entretien donné par Gisèle Vallée, le 18 septembre 2017)
Psaume 62 (63)
Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube:
mon âme a soif de toi;
après toi languit ma chair,
terre aride, altérée, sans eau.
Je t’ai contemplé au sanctuaire,
j’ai vu ta force et ta gloire.
Ton amour vaut mieux que la vie:
tu seras la louange de mes lèvres!
Toute ma vie je vais te bénir,
lever les mains en invoquant ton nom.
Comme par un festin je serai rassasié;
la joie sur les lèvres, je dirai ta louange.
Oui, tu es venu à mon secours:
je crie de joie à l’ombre de tes ailes.
Mon âme s’attache à toi,
ta main droite me soutient.