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Commentaire de la Fable de Jean de la Fontaine : « Le Loup et l’Agneau » Problématique : En quoi cette fable illustre-t –elle l’efficacité de l’apologue ? Introduction : Au XVIIème siècle, l’idéal classique confie à la littérature la double mission d’instruire et de plaire. Instruire, c'est-à-dire édifier un public de plus en plus nombreux en lui montrant le modèle de l’honnête homme. Plaire, aussi, c'est-à-dire offrir un spectacle divertissant et érudit. La Fontaine remplit cette double mission dans ses fables : Apologue en vers dans lesquels les animaux et les hommes, à travers des histoires simples et divertissantes préparent une leçon destinée aux lecteurs. Jean de la Fontaine est un auteur classique du 17ème siècle né en 1621 et mort en 1695. Outre les contes, et surtout les fables qui constituent toute sa gloire, La Fontaine s'est essayé dans tous les genres. Ses fables restent son chef d'œuvre. Il s'est peut-être inspiré de ces fables anciennes (Esope et de Phèdre) mais il les a considérablement améliorées et écrites dans une langue belle et simple. Dans la fable 10 du livre 1, « Le loup et l’agneau », L’auteur critique l’injustice de « la loi du plus fort » dans la société du 17 ème siècle en les identifiant à un loup qui cherche à trouver un prétexte pour manger un agneau. Plan I – L’Art du Récit A. L’Encadrement du dialogue ... v.3-6 et 27-29 : un quatrain en début de fable et un tercet en fin de fable pour un récit encadrant le dialogue qui ouvre et conclut la fable. B. ... Par un Quatrain en début de fable ... v.3-6 : ouverture du récit. mise en place de la situation avec la présentation de l’élément perturbateur ? v.3 et 5 : « UN agneau » et « UN loup » utilisation d’article indéfini qui met en évidence une situation dramatique. Les deux animaux familiers au lecteur mettent rapidement en place une situation claire avec leur opposition évidente. v.3 et 4 : O, ai, on, sont des voyelles douces. Agneau, désaltérait, onde (sonorités nasales) la situation initiale baigne dans l’harmonie v.5 : La longueur et la régularité de l’alexandrin donnent force et puissance au loup.

Commentaire de la Fable de Jean de la Fontaine : «

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Commentaire de la Fable de Jean de la Fontaine : « Le Loup et l’Agneau » • v.3-6 : ouverture du récit. mise en place de la situation avec la présentation de l’élément perturbateur ? Dans la fable 10 du livre 1, « Le loup et l’agneau », L’auteur critique l’injustice de « la loi du plus fort » dans la société du 17 ème siècle en les identifiant à un loup qui cherche à trouver un prétexte pour manger un agneau.

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Commentaire de la Fable de Jean de la Fontaine :

« Le Loup et l’Agneau »

Problématique :

En quoi cette fable illustre-t –elle l’efficacité de l’apologue ?

Introduction :

Au XVIIème siècle, l’idéal classique confie à la littérature la double mission d’instruire et de plaire. Instruire, c'est-à-dire édifier un public de plus en plus nombreux en lui montrant le modèle de l’honnête homme. Plaire, aussi, c'est-à-dire offrir un spectacle divertissant et érudit. La Fontaine remplit cette double mission dans ses fables : Apologue en vers dans lesquels les animaux et les hommes, à travers des histoires simples et divertissantes préparent une leçon destinée aux lecteurs.

Jean de la Fontaine est un auteur classique du 17ème siècle né en 1621 et mort en 1695. Outre les contes, et surtout les fables qui constituent toute sa gloire, La Fontaine s'est essayé dans tous les genres. Ses fables restent son chef d'œuvre. Il s'est peut-être inspiré de ces fables anciennes (Esope et de Phèdre) mais il les a considérablement améliorées et écrites dans une langue belle et simple.

Dans la fable 10 du livre 1, « Le loup et l’agneau », L’auteur critique l’injustice de « la loi du plus fort » dans la société du 17 ème siècle en les identifiant à un loup qui cherche à trouver un prétexte pour manger un agneau.

Plan

I – L’Art du Récit

A.

L’Encadrement du dialogue ...

• v.3-6 et 27-29 : un quatrain en début de fable et un tercet en fin de fable pour un récit encadrant le dialogue qui ouvre et conclut la fable.

B.

... Par un Quatrain en début de fable ...

• v.3-6 : ouverture du récit. mise en place de la situation avec la présentation de l’élément perturbateur ?

• v.3 et 5 : « UN agneau » et « UN loup » utilisation d’article indéfini qui met en évidence une situation dramatique. Les deux animaux familiers au lecteur mettent rapidement en place une situation claire avec leur opposition évidente.

• v.3 et 4 : O, ai, on, sont des voyelles douces. Agneau, désaltérait, onde (sonorités nasales) la situation initiale baigne dans l’harmonie

• v.5 : La longueur et la régularité de l’alexandrin donnent force et puissance au loup.

• v.5 et 6 : subordonnées relatives explicites qui nous renseignent sur les intentions du loup C.

... Et par un Tercet à la fin

• v.28 : double lien caractérisé par « et » et « puis » qui crée une proximité entre les deux verbes d’action. Sonorités en « l » qui donne un effet de fluidité du mouvement (rien ne peut l’arrêter)

• v.27 : complément circonstanciel mystérieux et effrayant (c’est le monde du loup inapproprié à l’agneau).

II – Les Atouts du Dialogue et de la Versification

A.

Le Dialogue

• v.7,9,18,19,22 ,23,26 : Les répliques du loup sont de plus en plus longues

• v.10,17,20,21,23 : Les répliques de l’agneau sont de plus en plus courtes

• La force étouffe les arguments (les répliques du loup semblent étouffer celles de l’agneau), c’est une vérification de la morale

• vers du loup : Alexandrins (traduction de la force du loup)

• vers de l’agneau : vers courts et irrégulier (fébrilité de l’agneau)

• vers du loup : tutoiement (mépris du loup pour l’agneau)

• vers de l’agneau : vouvoiement (respect de l’agneau qui sait son infériorité physique)

• v.9 : futur de certitude (le loup a déjà pris sa décision)

• v.26 : tournure impersonnelle, constatation de rumeur et obligation infondée (traduit la fausse assurance du loup. C’est la force qui le fait dominer et non la raison).

B.

La versification

• vers du loup : alexandrins • vers de l’agneau : octosyllabes (force du loup, faiblesse de l’agneau)

• v.3-6 : rimes embrassées (isolation de la situation initiale)

• v.7-14 : rimes plates (dialogue rapide, échange marqué par l’urgence de la situation)

• v.23 : deux interlocuteurs, 4 syllabes pour l’agneau, 6 pour le loup (accélération de l’affrontement, supériorité du loup au niveau rythmique)