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Compte rendu journée abf Privas 24 avr 2014

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Compte-rendu journée professionnelle ABF Rhône Alpes

« L'oeuf ou la poule » Métiers, compétences, profils. Jeudi 24 avril 2014 Conseil Général de l'Ardèche - Hôtel du Département

Mot d'accueil par Christine Hacques Directrice-adjointe territoires au Conseil Général de l'Ardèche : La culture est importante pour le C.G. notamment la lecture publique : Ardèche, terre de tolérance et d'échanges même si c'est un département rural à petit budget, c'est le premier département de France pour la dépense culturelle par habitant : spectacle vivant (festival de rue), art visuel (village du film documentaire, festival international du film documentaire), numérisation des salles de ciné y compris des cinémas itinérants... En ce qui concerne la lecture publique : 534 000 documents, 228 bibliothèques, des bibliobus, un plan départemental de développement de la lecture, véritablement conçue comme un levier de développement du territoire et non un élément d'animation ou de tourisme, numérisation du catalogue, tablettes dans les établissements de personnes âgées dépendantes. Le C.G. joue en réalité le rôle que peut jouer une grosse ville dans un territoire : animation et développement des territoires, articulation des communautés de communes. Introduction par Cécile Py, présidente du groupe ABF Rhône-Alpes : L'ABF Rhône-Alpes délocalise volontairement les journées d'étude dans toute la région. Il faut saluer le courage des participants de venir à des journées au titre toujours énigmatique ! Pourquoi « l'oeuf ou la poule » : 30 ans qu'on discute nouveaux métiers, nouvelles compétences : qui vient avant ou après ? Un sujet permanent qui revient toujours au fil du temps... Modération par Christian Massault : Construction de cette journée : l'objectif n'est pas de faire mieux que le congrès national 2014 mais d'être complémentaire, aborder le sujet pour ceux qui ne peuvent pas venir au congrès. Nos invités ne sont pas conférenciers mais des gens de terrain, des gens engagés et l'intérêt est de voir comment leur engagement fait sens par rapport à nos bibliothèques institutionnelles. 1) Regards de bénévoles (développement de la bibliothèque sur le territoire, le bénévole a-t-il toujours sa place ?)

1. Egidia Villanova, bénévole à la bibliothèque des Vans et à l'association "La Ruche au livre" qui est à l'initiative du festival "Essayages" (rencontres d'auteurs).

Les Vans = 3000 habitants, sud Ardèche, gros bourg + villages, communauté de communes très étendue et montagneuse : la bibli aux Vans est tête de réseau + une autre dans un autre village + une dizaine de petites biblis dans le réseau. La Ruche au livre est une association loi 1901 - 1992 naissance de l'association, environ 12 bénévoles pour promouvoir la lecture et le livre dans les Vans : accueil d'auteurs, de conteurs, travail avec écoles, animation, permanences au public, relais BDP - 2006 création d'une médiathèque municipale du Pays des Vans liée par convention à la Ruche au livre Les bénévoles participent toujours aux animations : travail avec les enfants et écoles, crèche, collège, troc de livre et rencontre mensuelle autour d'un livre (pour adultes), lecture à la maison de retraite - 2008 la ruche porte le projet Essayages : un festival du premier roman important dans le département, qui accueille des auteurs pour des lectures, des rencontres. L'association est devenue collégiale : gestion par un collectif de 5 personnes Complémentarité entre la médiathèque (3 salariés) et l'association (60 adhérents dont une douzaine très actifs et impliqués dans les manifestations). Les bénévoles ont suivi tout le projet de création de la médiathèque municipale, le recrutement des salariés, la manière de mettre en oeuvre la lecture publique en territoire rural. Reformulation des missions de la Ruche au moment de la création de la médiathèque : calage entre salariat et bénévolat qui a évolué au fil du temps : la Ruche s'est éloigné du travail de bibliothèque proprement dit pour aller davantage vers une mission d'animation, d'interventions dans les écoles, ...

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Formation des bénévoles : certains participent aux formations proposées par la BDP, celle-ci exige au moins la formation de base de 6 jours pour le responsable, la Ruche compte des conteuses déjà formées

2. Claire Chevalier, conseillère d'éducation populaire et de jeunesse à la D.D.C.S.P.P. Ardèche (Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des Populations, dépend du ministère Jeunesse et sports) : montage de projets en partenariat autour de la lecture en centre de loisirs. Bénévole, elle intervient aussi à la médiathèque pour des lectures bilingues en langue des signes (Récréa'signes)

Spécialisée dans le livre et la lecture, accompagne des projets favorisant le goût du livre et de la lecture en dehors du temps scolaire, sur des temps de loisirs (centres de loisirs...) Travail en partenariat avec la BDP depuis 1999 : création d'outils notamment de malles de livres et de jeux itinérants (Mediacom) prêtés par la BDP et gérées par une association qui assure le colportage des malles et forme les animateurs Passionnée par les langues et notamment par la langue des signes pour communiquer et lire des histoires aux enfants sourds (mais pas seulement), bénévole pour Récréa'signes avec la médiathèque de Privas : une séance par mois de lecture en langue des signes avec 2 intervenants qui se complètent pour animer la séance (un lecteur, un signeur) pour des enfants entendants, l'intérêt est de leur faire découvrir cette langue et cette culture « L'oeuf ou la poule ? » Formée à la lecture dans le cadre professionnel donc cela enrichit son expérience bénévole, les deux aspect, salariat et bénévolat, sont complémentaires dans son travail quotidien et dans son expérience en médiathèque

3. Nicole Champavier, bénévole à la médiathèque de Lentilly (Rhône), ex-bibliothécaire Rapport entre bénévolat et salariat : La lecture publique doit beaucoup aux bénévoles pugnaces qui se sont battus pour la développer et aux bénévoles de l'ABF aussi. Diplômée ABF et CAFB, directrice d'une médiathèque dans une ville de 5000 hab. qui comprenait une équipe de bénévoles et de salariés : un partenariat qui peut bien fonctionner dans un cadre bien défini A Lentilly est redevenue bénévole. Lentilly 5500 hab., médiathèque ouverte depuis 2 ans (à ce moment l'association qui regroupait les bénévoles a été dissoute), 2 salariés, 25 bénévoles, 50 000 prêts par an (équivalent des prêts d'une ville de 10 000 hab), bénévolat essentiel car sous-effectif des salariés. Les bénévoles participent à toutes les tâches : heure du conte, catalogage, équipement des livres, ... Gestion spécifique et atypique : grosse équipe à manager, le bénévole doit être engagé dans une formation de base et une formation continue ; régulier ; engagé dans la qualité du service public. La directrice doit répartir les tâches en fonction des goûts et talents de chacun, doit créer une dynamique de groupe. De nombreux bénévoles sont aussi engagés dans la commune comme bénévoles dans d'autres domaines ce qui leur donne une bonne connaissance du terrain et de la population, de ses besoins, ... Le bénévolat permet aussi un développement personnel : important car le bénévole est ainsi dédommagé pour son engagement. Stable ou précaire ? Énergie dépensée par les salariés est énorme et intenable à long terme, heures de bénévolat réalisées par les salariés dans une forme de volontariat ! 25 bénévoles ne peuvent pallier au manque de salariés car limites d'une équipe certes motivée mais variable en terme de disponibilité et de formation (25 bénévoles = environ 1,5 poste à temps plein mais certains sont là 15 heures par semaine, d'autres quelques heures) Que penser de cette tendance actuelle comme recrutement de diplômés bac +3, et + qu'on recrute en catég. C seulement ? Cela finit par décourager les professionnels. Le bénévolat est-il un pis-aller ? Si le nombre des salariés augmentent à Lentilly, est-il appelé à disparaître ? Le bénévole prend-il la place d'un salarié ? Questions qu'on peut se poser mais dont on n'a pas vraiment la

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réponse, actuellement Lentilly peut difficilement se passer des bénévoles. Ils apportent aussi leur bonne connaissance de la ville. Avoir des bénévoles c'est aussi augmenter le temps de travail des salariés (formation des bénévoles, ...) Quand les bénévoles ne sont pas regroupés en association est-il difficile de formaliser leur temps de travail et leur engagement ? A Lentilly, gestion sous forme de comités : comité petite enfance, comité accueil de classes, comité équipement des livres, etc. les bénévoles s'engagent dans un ou plusieurs comités, réunions des comités pour établir le travail,... A la BDP Ardèche on ne considère pas que l'association de bénévoles soit une solution car parfois les associations anciennes, fortes et bien implantées ont du mal à comprendre les enjeux d'un service public, la relation avec les élus, etc. Souvent il y a un problème de légitimité du salarié qui a du mal à se positionner par rapport à des bénévoles qu'il finit par laisser libres de faire ce qu'ils veulent sans oser intervenir et souvent c'est cahoteux. Gros travail à faire pour établir une saine relation bénévoles/salariés. « Tout seul on va plus vite mais ensemble on va plus loin » : certes c'est compliqué de travailler avec des bénévoles, ça demande du temps et de l'énergie mais cela peut apporter beaucoup et enrichir le travail. Exemple de l'Angleterre où des bibliothèques ont fermé et où le bénévolat a été une véritable alternative au travail salarié afin de maintenir une activité de service public. Question du recrutement : à Lentilly un entretien pour déterminer leur motivation, pour évaluer leurs capacités et leur proposer selon ces critères un rôle dans l'équipe. Il peut arriver qu'une candidature soit refusée. 2) Médiation sur le terrain et terrain de la médiation : profils de non-bibliothécaires en bibliothèque : une forme d'enrichissement des équipes des bibliothèques, comment on intègre ces profils atypiques

4. Jacques Dessert : animateur/médiateur à la Médiathèque de Givors, après un parcours en conservatoire de musique

Animateur multimédia pendant les permanences au public (autre temps de travail = au conservatoire) : musicien de formation, prof de musique, journaliste-photographe, régisseur de théâtre, infographiste, animateur à titre personnel d'une association d'initiation à l'informatique et aux TIC. Concrètement fait plutôt de la médiation sociale : rôle d'écrivain public, de correcteur, d'aide à la personne, ... réellement fait peu d'animation multimédia. Confronté à des problématiques différentes sur le terrain au gré du temps : le quotidien change selon les périodes : un temps où on reçoit tous les chômeurs envoyés par Pôle emploi, un temps où c'est le public du CADA en panne qui vient, ... Travaille dans un secteur qui regroupe 4 postes informatiques mais il n'y a pas un responsable unique de ce secteur, il faudrait un responsable formé à ce métier entre multimédia & travailleur social. Problème de la définition du poste à Givors : ce qu'il fait réellement n'est pas dans le profil de poste ! Il faudrait redéfinir ce poste Le rôle d'une bibliothèque est-il d'apprendre au public à se servir de l'outil informatique ? Avis de la salle très partagé ! Différents exemples possibles : un même espace pour une bibliothèque + un espace numérique qui forme et initie ou des espaces différents et séparés où la bibliothèque renvoie vers un espace numérique pour de l'initiation spécifique, pour l'apprentissage de l'outil.

5. Annie Vuillermoz, directrice des bibliothèques de quartiers de Grenoble : « Bibliothèque des relais lecture » : nouvelle approche du métier dans le domaine social, travail au contact des publics précaires

Profil de bibliothécaire en hors les murs avec les personnes en précarité : de nouvelles compétences ? Travail régulier avec des structures qui accueillent des personnes en grande difficulté sociale Un travail qui s'insère dans un contexte (réseau de 14 équipements de Grenoble) et dans une histoire (volonté de desservir tous les publics, tradition d'éducation populaire, travail avec de très nombreux partenaires : petite enfance, centres sociaux, prison, C.E., foyers d'hébergement, ...) 1977 service de prêt aux collectivités

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2004 ce service devient BRL « Bibliothèque des relais lecture » la BRL : des locaux, 8 personnes, un bibliobus, un projet, des collections, des horaires spécifiques adaptés au public, aux structures et leurs impératifs, une grande mobilité, des missions complémentaires des biblis de la ville auprès des publics éloignés (pas forcément précaires mais empêchés d'accéder à une bibli traditionnelle) : rejoindre les publics là où ils sont, mettre des livres partout, s'appuyer sur des réseaux relais, s'adapter (une mosaïque d'actions sur le terrain, revoir ses pratiques professionnelles comme réviser le concept de collections), sortir des murs, co-construire Construire le partenariat : clarifier les enjeux et les intentions : pourquoi travailler avec des précaires ? À quoi ça sert ? Réflexion sur sa pratique de bibliothécaire : qu'est-ce qu'on cherche en tant que professionnel ? Qu'est-ce qu'on attend ? Se connaître : les structures ont des idées reçues sur les bibliothèques qu'il faut faire tomber et vice-versa, dire le sens de notre travail Valider et pérenniser : projet de service, grille d'analyse, journée d'étude, charte, convention. Cela demande du temps mais solidifie les relations, permet le partage, d'établir des visions communes et des objectifs communs Le livre, outil d'accueil : le livre est utilisé pour créer du lien, de l'échange avec les gens, pour se rencontrer discuter sur l'utilité du livre, expliquer son métier de bibliothécaire, Bibliothécaire hors les murs un profil spécifique ?

• tenir la distance / garder la distance : avec soi, avec les autres, avec son métier, et s'installer dans la durée

• implication professionnelle forte : avec des convictions et de la modestie • relation : écouter, reformuler, expliciter • connaissance des publics et de l'environnement • réfléchir sur les enjeux de l'écrit, avoir une vraie réflexion sur sa pratique

Concrètement : faire du prêt de lots de livres à long terme, passer du temps avec les professionnels des structures pour connaître leurs besoins (fonction de conseil), démarcher, aller à la rencontre, prospecter auprès de nouvelles structures, se présenter, être disponible dans la structure, rester et attendre les réactions des gens, réunions et co-formations (échanges de pratiques, ...) Le temps de travail des personnels vaut validation politique : le soutien de la collectivité se traduit par ce temps donné aux professionnels pour aller sur le terrain. Les bibliothécaires eux ont un rôle pour montrer que leurs actions sont une manière de faire de la prévention, ont une réelle utilité sociale. 3) Formation « sur le tas »

1. « Miss Média » par Marie-Paule Doncque, Metz (en visioconférence), bibliothécaire responsable des réseaux sociaux et de la communication

http://missmediablog.fr/ ; https://fr-fr.facebook.com/MissMedia Formation CAFB et parcours universitaire culture et communication Miss Média : service web (5 ans d'existence) animé par 3 collègues à des horaires non administratifs et atypiques (présence à 22h30 sur les réseaux sociaux par exemple, le dimanche) Site internet nouveau depuis janvier 2014 Personnage de Miss Média (comics strip et humour) a servi à séduire les internautes mais aussi les élus qui ont été sensibilisés à la présence de la bibliothèque sur les réseaux sociaux grâce à elle. D'abord parce que c'est un projet construit avec une stratégie intéressante pour l'image de la ville, pour les élus (Miss Média communique mieux pour la ville de Metz que la page Facebook de la ville elle-même). Ensuite il y a eu un travail pour reconnecter la bibliothèque à la ville car il y avait une sorte de rupture, la bibliothèque n'était pas du tout mise en valeur par la ville. « Soyez les journalistes de vos collections » dit Xavier Galaup, Miss Media est « le journaliste de sa bibliothèque » en quelque sorte et vante ses services. C'est une forme de guide du lecteur également. Les bibliothécaires de Metz ont été d'abord dérangés par ce personnage imaginaire dessiné qui semblait usurper leur voix. Mais la notoriété auprès des bibliothécaires en dehors de Metz a fini par les convaincre.

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Enquête auprès des usagers pour savoir s'ils connaissaient Miss Média : résultats = personnage très bien identifié et pas seulement par des jeunes Le service n'est pas détaché de la réalité professionnelle de la bibliothèque, ni des usagers : les bibliothécaires du service de communication sont toujours en service public. La communication est couplée avec la programmation culturelle : infographiste, webmestre, ... participent au groupe pour regrouper les infos. Organigramme repensé : avant on prévoyait une action culturelle puis on faisait une affiche, ... maintenant on prévoit le plan de communication en même temps que l'action culturelle. Important est de ne pas opposer bibliothécaires/communicants : le communicant et le bibliothécaire doivent converger pour une communication claire auprès des usagers Miss Média apparaît sur différents supports, cartes d'usagers, journal d'info, kakemonos, sur les réseaux web,

2. Stéphane Dumas, BDP Ardèche, responsable du développement numérique, technicien amateur passionné (même si n'a jamais fait des études informatiques mais de lettres modernes) reconverti en bibliothèque

50% bibliothéconomie auprès de 14 bibliothèques du territoire Ardèche, et le reste = développement numérique, informatisation et conseil en informatisation dans le département. Arrivé en bibliothèque municipale, milieu qui lui parait comme une secte avec ses propres codes et son jargon Sensible au progrès en matière de lecture numérique : introduction des liseuses dans un milieu de personnes âgées de 85 à 95 ans par exemple, portail internet : accès à des ressources numériques, livres libres de droit, bientôt la presse numérique sera disponible en ligne sur le portail par le public (le Kiosque) dans l'objectif d'avoir une complémentarité papier/numérique (il ne s'agit pas de passer au tout numérique), avoir une offre à la carte et un équilibre entre les 2 : répondre au public qui « aime le papier » et au public qui a une appétence pour le numérique, ces 2 publics ne se confondant pas forcément. Comment définit-il son métier ? Se sent-il bibliothécaire ? Oui, se dit bibliothécaire mais a besoin de compléter pour expliquer son métier. Apprendre sur le tas c'est aussi précieux que d'apprendre par des études centrées sur la bibliothéconomie, mais apprendre sur le tas se fait aussi auprès de personnels formés en bibliothéconomie / métiers du livre.

3. Lionel Mancier, St Etienne, bibliothécaire formé sur le terrain aux ressources numériques 30% dédié à la maintenance informatique et le reste = la bibliothèque numérique (280 imprimés en ligne, 900 estampes, 10 expositions virtuelles, ...) : numérisation et mise en ligne. Restaurateur de manuscrits anciens frustré de devoir les remiser après restauration sans que personne ne les voit jamais : découvre le scanner et ses usages et les merveilles de la numérisation à l'armée ! Puis se familiarise avec l'outil informatique et se forme en autodidacte. En 2000 arrive à St Etienne où il intègre par la suite le service informatique mais avec une vocation de service public : la numérisation est une manière de se mettre au service du public, permettre l'accès au document Beaucoup de temps libre passé à potasser pour son auto-formation (formation en ligne par Video2brain) mais aussi a suivi des formations professionnelles. La curiosité et la volonté de se former sont aussi importantes. Comment définit-il son métier ? Se sent-il bibliothécaire ? A l'oral du concours d'assistant on lui a fait comprendre qu'il n'en était pas un (pas le profil) alors qu'il travaille depuis toujours en bibliothèque ! Le travail en bibliothèque comporte nombreux métiers différents, il est important de le montrer d'où l'importance de montrer son métier à des classes entre autres. Former des collègues est également essentiel et le caractère hybride de son poste permet un dialogue plus aisé avec les collègues. En revanche sa position entre les bibliothécaires et le service informatique de la commune peut être compliquée. 4 ) Ressources humaines Dialogue Elodie Defecques, directrice-adjointe des ressources humaines, Conseil Général de l'Ardèche et Nelly Godonou-Dossou directrice de la BDP Ardèche

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Nécessité de connaître et comprendre les métiers des bibliothèques du côté de la DRH et de comprendre les impératif de gestion de la masse salariale pour les bibliothécaires : dialogue indispensable pour parvenir à des solutions et combattre les idées reçues :

• « Bibliothécaire, c'est un métier » : les bibliothécaires sont arc-boutés sur le « métier » alors que les RH sont confrontés à des personnes qui veulent se reclasser en bibliothèque parce qu'elles aiment les livres. Les directeurs d'établissements doivent aussi comprendre que ces personnels en reclassement peuvent avoir envie d'intégrer une équipe en bibliothèque et se former à la fois par immersion et par formation professionnelle. Ex d'intégration réussie d'un agent à la BDP Ardèche : un agent des routes devenu allergique à certains produits dans son travail en période estivale et déclaré inapte par la médecine du travail ; la BDP a au même moment besoin de renfort pour mettre en place son plan de lecture publique. Aujourd'hui cette personne travaille en hiver sur les routes et en été à la BDP. Idée d'une certaine forme de flexibilité dans le travail entre BDP et DRH du département

• usure professionnelle des bibliothécaires = une réalité ; des bibliothécaires veulent changer ou alléger leur travail = problématique de plus en plus présente à laquelle la DRH commence une réflexion en association avec la médecine du travail pour trouver des solutions (notamment pour des tâches répétitives)

• faire face à la baisse des moyens financiers et humains pour continuer la mission de service public : trouver des alternatives par le dialogue entre établissement et DRH

Les profils de poste sont rédigés. Pour toute demande d'un salarié, il y a une note rédigée. Pas de remise à jour fixée, les choses changent en fonction des besoins au cas par cas et il y a une forme de suivi régulier grâce à des échanges hebdomadaires en DRH et BDP. Dialogue nécessaire entre DRH et lieux culturels pour que ces derniers ne soient pas le lieu où reclasser tous les agents qui ont besoin d'être reclasser car dans nombreuses villes c'est l'établissement culturel qui sert à reclasser les agents sans trop réfléchir aux compétences. Dialogue aussi avec les élus pour faire comprendre qu'en BDP il y a un vrai travail de terrain, un travail physique à prendre en considération. Synthèse par Agnès Audoin, Commission nationale formation ABF Faire une synthèse d’une journée aussi riche en échanges, est un véritable challenge… Comment présenter, et non pas résumer, ces parcours de vie, ces parcours professionnels, que l’on aurait qualifiés d’atypiques il y a encore 10 ans… Numérique, prof de musique, patrimoniaux, communication, tous ont leur place en bibliothèque !... A nous d’avoir confiance et de savoir croiser partenaires, territoires et cœur de métier. Ce cœur de métier qui bouge, parfois sous la pression, parfois dans l’urgence, souvent dans la douleur… Deux choses à ne pas oublier : dégager un socle commun et re-construire nos valeurs professionnelles. Autrefois, c’était les collections et le fameux « j’aime bien lire », que l’on entend encore dans les recrutements… Aujourd’hui, ce sont les publics : cette notion de collectif, ce souhait de co-construire, de participer et de s’adapter aux usages, même ceux qui nous dépassent… En rappel, le témoignage de Grenoble… « la personne est plus importante que le livre »… Celui de Miss Média, ne pas opposer bibliothécaire et communicant, accompagner les attentes des publics et des bibliothécaires… Les Publics = fil conducteur de notre métier ! Autre point : le bénévolat Temps libre, compétences, envies de bien faire : qualités des bénévoles et aussi enjeux pour demain par temps de crise… Une sorte de pile ou face, ou bien de Ying et de Yang… tous les bienfaits apportés pour quelle contrepartie : une perte de repères aux yeux de nos élus et de nos collègues. Et dans tout çà, quid de la formation ? Qui forme le sur-diplômé qui rentre par la petite porte de la bibliothèque ?... Un constat : des formations disparues comme le CAFB, des formations de base de 6 à 9 jours, un catalogue CNFPT qui ne suffit pas, des DUT, une licence, des organismes de formation… Malgré tout, un seul sésame = le concours !

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Tous, vous nous avez parlé et raconté votre entrée dans le métier, vos compétences, votre quotidien, mais si peu de vos formations, de votre montée en savoir-faire, de vos apprentissages et de vos échanges… sauf cet après-midi, avec la « formation sur le tas ».. La formation reste un cheval de bataille pour l’ABF, une réponse pour les recruteurs, alliant performances et connaissances. Autre terme peu employé : polyvalence… Une diversité pourtant souhaitée dans les profils et les missions… Une façon de prendre du recul, de s’ouvrir et de voir plus grand ! Et enfin, nous n’avons pas employé le mot Vocation… sans doute a-t-il perdu de sa réalité… à déplorer… En conclusion, je reviendrais tout simplement sur les mots d’accueil de ce matin : « L'Ardèche, une terre d’échanges, de curiosité et d’inventivité… »… 3 mots simples, qui définissent et affirment notre métier et son avenir. Merci pour cette belle journée. AAudoin Responsable Commission Formation ABF Directrice des Territoires BlLyon